Archive pour le 28 janvier, 2016

Chagall, Le livre du Cantique des cantiques

28 janvier, 2016

Chagall, Le livre du Cantique des cantiques dans images sacrée 20%20CHAGALL%20CANTIQUE%20DES%20CANTIQUES%204B%20NICE

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LE BAISER VIENT DE DIEU

28 janvier, 2016

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LE BAISER VIENT DE DIEU

Publié le 28 avril 2008 par louis trifault   Le cantique des Cantiques nous présente la Sulamithe comme la fiancée. Nous avons dit qu’elle symbolise l’Épouse de l’agneau, c’est-à-dire de Jésus. Rappelons que l’Épouse c’est chacun d’entre nous, croyants nés de nouveau. L’histoire de la Sulamithe représente notre histoire, notre croissance spirituelle, notre intimité avec Jésus.  La durée de ce cantique des Cantiques varie d’une personne à l’autre. Certains deviennent matures rapidement d’autre, il leur faudra des années pour être guéris, délivrés, et accepté de s’engager dans les œuvres que Dieu a préparées pour chacun d’entre nous. Dans notre langage occidental nous employons plus facilement le terme fiancée, plutôt que épouse avant le mariage et épouse après le mariage. Lors de l’étude du mariage juif, nous avons retenu que le jeune homme et la jeune fille, qui promettent de s’épouser, sont considérés comme mariés à partir du jour où ils ont bu le vin de la coupe d’alliance. Jésus nous offre, depuis le dernier repas prit avec ses disciples, cette même coupe. Nous sommes dans ce temps d’attente et de préparation qui s’écoule entre le jour où la jeune fille accepte de boire la coupe alliance et le jour où le mari (ou époux) vient la chercher, pour l’emmener dans la demeure préparée dans la maison de son père. L’épouse ignore le jour de la venue de son époux.    Cantique des Cantiques 1 : 2 Qu’il me baise des baisers de sa bouche. Car ton amour vaut mieux que le vin.  Bible du semeur : Ah ! Que ta bouche me couvre de baisers, car ton amour est plus exaltant que le vin. Bible parole de vie : Couvre-moi des baisers de ta bouche, ta tendresse est plus délicieuse que le vin.   Dans ce désir de recevoir des signes de la manifestation de l’amour de Jésus, nous nous reconnaissons. Quand nous venons devant Jésus nous parlons les premiers. Nous ignorons presque totalement ce que notre venue provoque dans son cœur. Nous ne nous posons même pas la question. Nous nous voyons si souvent inclus dans une masse de croyant, comme un anonyme parmi tous les croyants du monde ou de la terre. Nous désirons recevoir de Jésus, l’assurance qu’il nous connaît réellement par notre nom. Aussi nous lui disons, dans notre démarche vers lui : Toi Jésus l’être aimé couvre moi de tes baisers, manifeste moi ton amour, car nous, nos baisers nous les accordons à ceux ou celles que nous aimons. Et nous nous attendons à la même attitude de la part de Jésus envers nous. Surtout après un échec ou un faux pas, nous désirons nous assurer que nous sommes encore aimés de Jésus, aimés du Père. Aussi nous lui disons : Jésus couvre moi de tes baisers encore et encore. Embrasse moi ! Équivaut aux paroles de ce chant quand nous le proclamons vers Jésus : Attire moi à toi, ne me laisse pas. je veux tout abandonner, oh restaure notre amitié. (Jésus ne cherche pas des amis ou une amie, mais une épouse). Ces paroles révèlent notre maturité ou notre immaturité. Dans sa parole Jésus nous dit : je ne t’abandonnerai pas. Croyons-le. Jacques 4 :8 nous dit : Approchez vous de Dieu et il s’approchera de vous ! L’initiative nous appartient. Lors de la nouvelle naissance, nous déclarons avoir trouvé Jésus. En réalité c’est lui qui nous a trouvé le jour où nous nous sommes laissé rencontrer.   Baiser : embrasser beaucoup, embrasser tendrement en signe d’affection. Le baiser représente le premier signe de la manifestation d’amour des parents envers un nouveau né. Ses parents aiment le couvrir de baisers. Ceci équivaux à lui dire : bienvenue dans notre famille. Tu es unique pour nous, même s’il a déjà des frères et sœurs.   Le baiser vient de Dieu  Ce n’est pas une manifestation trouvée par les hommes ou soufflée par le diable. Le baiser vient de Dieu, c’est lui qui en est l’auteur. Toute manifestation de l’amour, de la tendresse vient de Dieu. Le baiser est une effusion de vie, c’est pourquoi il s’exprime par la bouche, et la bouche révèle le contenu du cœur, nous le voyons avec Judas qui trahit Jésus par un baiser. Luc 22 : 47 b : (Judas) s’approche de Jésus, pour lui donner un baiser. Verset 48 et Jésus lui dit : Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ! Le premier baiser a été donné par Dieu à Adam. Genèse 2 :7 L’Éternel Dieu forma de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devient une âme vivante. Imaginons cette masse d’argile étendue sur le sol. Cette masse d’argile vient d’être façonnée, sculptée par l’Éternel avec beaucoup d’imagination, de soin, d’amour, mais qui est encore inerte. Tous les membres sont en places ainsi que tous les organes, le cerveau, les yeux ; la bouche etc. Le cœur ne bat pas encore. La poitrine ne se gonfle pas encore. Dieu contemple son œuvre. La suite est confiée au Saint-Esprit. Le Saint-Esprit se penche vers celui qui va devenir Adam. Il lui donne un baiser, un saint baiser, un baiser qui communique la vie, la zoé, un baiser par lequel le Saint-Esprit insuffle Dieu lui-même : l’Esprit. Adam, par ce baiser reçoit le souffle de Dieu et devient une âme vivante. La salive commence à humidifier ses lèvres, sa bouche. Le cœur donne se premiers battement. Le sang circule et devient chaud. La poitrine se gonfle. Maintenant Adam se lève sous l’œil admiratif du Père et de Jésus. Par ce baiser du Saint-Esprit, Adam devient éternel. Et Dieu voit que cela est bon. Dans ce baiser que donne le Saint-Esprit, Adam reçoit la vie de Dieu, l’amour de Dieu, le feu de Dieu, la gloire de Dieu. Maintenant, celui qui va ressusciter Christ du tombeau, habite Adam c’est-à-dire le Saint-Esprit. Maintenant il est prêt, s’il le veut et le temps qu’il le vaudra, a vivre en communion, dans une relation d’amour avec son Dieu et créateur.  Le baiser de Jésus n’est pas l’union de deux bouches, mais l’union de Jésus avec chaque chrétien, à travers sa parole et la manifestation du Saint-Esprit qui l’accompagne. Le baiser de Jésus se manifeste en baiser d’affection, d’amour éternel, de miséricorde, baiser de pardon, de réconciliation, de feu, par sa parole révélée. Luc 24 :32 : Et ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les écritures ? Oui le feu de la révélation doit brûler dans nos cœurs. C’est le signe d’un baiser de Jésus donné par le Saint-Esprit. Luc 16 : 19-20 Nous révèle la profondeur du baiser de Jésus ici dans cette histoire qui relate le retour du fils prodigue. Nous voyons la puissance de vie manifestée par le père. Jésus est dans le Père et le Père est en Jésus. Jésus a reçu le baiser du Père. Quand le Père embrasse Jésus, il lui communique les profondeurs de son amour infini. Quand Jésus m’embrasse, son baiser, par sa parole accompagnée de la puissance de vie du Saint-Esprit me transmet la même profondeur d’amour que celle donnée par le Père. Le Fils prodigue dit à son père : je ne suis plus digne d’être appelé ton fils, traite-moi comme l’un de tes serviteurs. Il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et l’embrassa. Souvenons nous que le fils vient de quitter « ses cochons ».  Croyez vous que le père a simplement posé ses bras autour du cou de son fils ?  Non il se jeta au cou de son fils et le couvrit tendrement d’une multitude de baisers pour lui transmettre la vie, la vraie vie. Le père couvre son fils de saints baisers. Romains 16 : 16  Saluez-vous les uns et les autres par un saint baiser. Qu’est-ce qu’un saint baiser ? Un baiser qui est saint c’est-à-dire venant du Saint-Esprit et donné dans l’Esprit. Nous constatons combien le baiser est galvaudé, dévalué dans notre monde. Posons-nous cette question : Nous arrive-t-il de nous éloigner du royaume de Dieu, vers un « pays lointain » ? Et dépenser ou gaspiller notre héritage ?  Quelle est notre attitude quand nous revenons à la maison. Attendons nous les baisers de Jésus ? Ou sommes-nous de ceux qui pensent : ce serait mieux si j’étais un serviteur plutôt qu’un fils.   – Ta tendresse est plus délicieuse que le vin. (Parole de vie)               – Ton amour m’enivre plus que le vin. (Bible en français courant)     Ce sont les paroles et les choix émis par l’Épouse adressé à Jésus. Psaume 104 : 15 Le vin qui réjouit le cœur de l’homme et fait resplendir, plus que l’huile, son visage. L’Épouse sait que les réjouissances libérées par le vin sont passagères. Aussi elle préfère, choisit, apprécie, les tendresses et l’amour de Jésus. Car l’un et l’autre sont éternels, ne s’épuisent jamais et communiquent la vraie vie. Les tendresses et l’amour d’une personne nous révèlent sa proximité, sa présence, sa fidélité, son attention, son attachement, son attouchement. Recevoir un baiser de Jésus implique de se tenir tout proche de lui. La tendresse de Jésus et son amour sont plus agréables que les parfums. Comme le vin, les parfums les plus délicats donnent une satisfaction éphémère. Cantique des Cantiques 1 : 3 Tu plais comme un parfum délicat, c’est pourquoi les jeunes filles sont amoureuses de toi (parole de vie). (Bible en français courant) Tu es séduisant comme un parfum raffiné, il n’est pas étonnant que toutes les filles soient amoureuses de toi. Notre Dieu, l’Éternel est le créateur des parfums. Arrêtons-nous un instant et pensons à toutes les variétés de fleurs qui existent à travers le monde. A chaque variété de fleurs Dieu a crée un parfum particulier, différent. Le parfum de la rose n’est pas le même que celui de la violette.  Chaque parfum exerce une influence sur nos vies : agréable ou désagréable, une influence qui attire ou repousse. L’industrie des parfums sait très bien tirer profit de cette influence ou attirance pour les parfums, le diable aussi. D’ailleurs beaucoup de nom de parfum sont évocateur : Sortilège, Hypnose etc. Dans  beaucoup de religion, des parfums et notamment de l’encens sont offerts soit en signe de reconnaissance ou pour apaiser la colère des dieux. – (Bible Segond) Cantique des Cantiques 1 :3 Tes parfums ont une odeur suave, ton nom est un parfum qui se répand, c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment. Suave : d’une douceur délicieuse, délicieux, doux, exquis. Le nom de Jésus dégage un parfum délicieux, un parfum délicat, un parfum raffiné qui rend amoureuse l’Épouse et les jeunes filles c’est-à-dire les chrétiens. Le nom de Jésus répand un parfum qui réveille notre esprit, nos émotions, nos sentiments. Le nom de Jésus fait monter un parfum d’une agréable odeur vers le père, un parfum d’obéissance. 2 Corinthiens 2 :14-17 Grâce soit rendue à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l’odeur de sa connaissance. Nous sommes en effet, pour Dieu le parfum de Christ parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent : aux uns, une odeur de mort donnant la mort, aux autres une odeur de vie donnant la vie, et qui est suffisant pour ces choses. Voilà 2000 ans, les soldats Romains célébraient leurs victoires en ovationnant les chefs militaires victorieux. Ce jour était déclaré férié afin que la foule soit présente pour applaudir le chef militaire ou les chefs militaires ennemis qui étaient enchaînés et traînés. Ce jour était annoncé de la manière suivante : Des hommes, avec un flambeau ou une torche à la main marchaient dans les rues. Ce flambeau dégageait une odeur de résine que le vent répandait dans les maisons, prisons. Le peuple reconnaissait une odeur de vie, de fête par contre les prisonniers, dans leur prison recevaient ce parfum en odeur de mort. Il leur annonçait qu’ils allaient mourir le jour même. Ce passage des écritures que nous venons de lire nous montre que le nom de Jésus dégage un parfum de vie, de victoire pour l’Épouse, pour les croyants ou les chrétiens ou un parfum de mort pour ceux qui le refusent. Car ils attirent la colère de Dieu sur leur vie. Personne ne peut se présenter devant Dieu s’en dégager le parfum de Christ. Aimons le parfum de Jésus. Répandons le parfum qui se dégage du nom de Jésus, il diffuse la vie, la délivrance, le salut ou soulève l’hostilité pour ceux qui le refusent. Pour bien comprendre cela, il faut se situer sur le plan spirituel. Pour l’enfer, de la croix se dégage un parfum de mort, de feu éternel et pour nous chrétiens un parfum de vie. Mais dans les deux cas, Dieu est glorifié car dans l’un il s’agit de l’odeur de sa grâce, dans l’autre celle de sa justice. Le parfum de Christ s’exalte dans toute la bible. Exode 30 :34-38 L’Éternel dit à Moïse : prends des aromates, du stacté, de l’onglé odorant, du galbanum et de l’encens pur en parties égales. Tu feras avec cela un parfum composé selon l’art du parfum, il sera salé, pur et saint. Tu le réduiras en poudre, tu le mettras devant le témoignage, dans la tente d’assignation, où je me rencontrerai avec toi. Ce sera pour vous une chose très sainte. Vous ne ferez point pour vous de parfum semblable, dans les mêmes proportions ; vous le regarderez comme saint, et réservé pour l’Éternel. -          Le stacté : gomme ou résine aromatique utilisée dans l’encens. -          Ongle : ingrédient utilisé dans l’encens qui provient d’un coquillage de mollusque dont le parfum s’exhale par le feu. -          Galbanum : ingrédient utilisé dans l’encens saint. Ces différents composant de l’encens symbolise les différentes qualités de Jésus, et représentent le caractère ineffable de Jésus. Ce parfum devait être brûlé sur l’autel des parfums, chaque jour avec le feu descendu du ciel. Ce feu symbolise, le Saint-Esprit et le parfum de Christ. Il devait être offert dans le lieu très saint avant l’entrée du souverain sacrificateur dans le lieu très saint. Ceci nous montre : 1)   Combien nous avons besoin du feu du Saint-Esprit dans chacune de nos vies pour répandre le parfum de Christ. 2)   Combien nous sommes dépendants du Saint-Esprit pour connaître Jésus et l’aimer. Connaître implique une action intime de pénétration : c’est-à-dire pour que Jésus soit en nous et nous en Jésus. Souvenons-nous de l’attente de Jésus envers chacun de nous : la maturité spirituelle. Il veut une épouse mature qui puisse propager l’évangile, et régner avec lui. Il veut l’élever à son niveau. Pour cela elle doit l’accepter et renoncer à elle-même, mourir à elle-même comme Jésus est mort à lui-même.

DOUCE ÉDUCATION À LA JOIE DE L’ÉVANGILE

28 janvier, 2016

http://www.patristique.org/Douce-education-a-la-joie-de-l.html

DOUCE ÉDUCATION À LA JOIE DE L’ÉVANGILE

par Luc Fritz

Depuis la résurrection du Seigneur, les chrétiens se transmettent la joie pascale, de génération en génération. Ils connaissent cette joie et pourtant peinent parfois à la qualifier et à exprimer leur sentiment. Face à cette difficulté, ils peuvent s’appuyer sur certaines homélies de Grégoire de Nysse pour traduire ce qui les habite. Nous sommes aux alentours des années 380. À cette époque, la célébration de la fête de Pâques connaît des évolutions significatives. De fait, jusqu’au milieu du quatrième siècle, les chrétiens fêtaient la victoire pascale durant toute une semaine, sans distinguer la célébration de la Résurrection proprement dite, de celles de l’Ascension et de la Pentecôte. S’instaure alors progressivement un cycle liturgique qui différencie la résurrection du Seigneur, sa montée auprès du Père et l’envoi de l’Esprit Saint. Ces distinctions permettent d’aborder le thème de la joie pascale sous des angles différents, en fonction de la grâce propre à chaque fête. Dans ses homélies, Grégoire de Nysse déploie sa méditation sur la joie pascale le plus souvent à partir d’un verset du psaume qui a été chanté au cours de la liturgie car le psautier tout entier est louange à Dieu, action de grâce, et donc source de joie, même s’il comporte aussi des supplications et des demandes de pardon. À l’occasion de la fête de Pâque, Grégoire médite le passage suivant : « louez le Seigneur, toutes les nations ; glorifiez-le, tous les peuples » (Ps 116, 1). Il invite ses auditeurs à la fête car le Créateur n’a pas abandonné sa créature pécheresse. Au contraire, il la recrée par la mort et la résurrection de Jésus, manifestant ainsi et sa toute-puissance créatrice et son amour de l’humanité. L’allégresse pascale résulte de la contemplation du Créateur qui ne s’arrête pas sur un échec et de l’extrême sollicitude du Sauveur : « De même que ceux qui voient quelqu’un de faible emporté par le torrent et qui, tout en sachant qu’ils risquent eux aussi d’être roulés dans la boue du torrent et blessés par les pierres charriées par le courant, n’hésitent pas à s’y précipiter par sympathie pour la personne en danger, de même aussi notre Sauveur, dans son amour des hommes, a supporté de son propre gré l’arrogance et le mépris, afin de sauver celui qui a été trompé et s’est ainsi perdu. » Lors de la fête de l’Ascension, Grégoire propose aux chrétiens un parcours qui conduit à une joie toujours plus intense. Il compose son homélie en deux parties commentant respectivement les Psaumes 22 et 23. Il y définit le rapport entre ces deux psaumes comme un accroissement de joie. Le premier décrit la joie de l’initiation baptismale qui ouvre le croyant à la connaissance de Dieu. Le baptisé est comparé à une brebis conduite par le bon Pasteur vers les pâturages célestes. Le second appelle « l’âme à une joie plus grande et plus accomplie encore. » Dans une lecture chrétienne de ce pasume, cette joie magnifique s’épanouit en découvrant que le salut de Dieu n’est pas réservé au baptisé, mais ouvert à la création tout entière. L’ascension et l’allégresse spirituelles du chrétien consistent ainsi en une ouverture du cœur toujours plus grande, en une largesse de vue qui n’exclut absolument rien du salut. Son homélie sur la Pentecôte manifeste puissamment la tendresse de Dieu à l’égard de l’humanité. Si le Seigneur de la création a pris soin de se révéler progressivement aux hommes, les détournant d’abord du polythéisme, leur révélant ensuite son Fils, leur donnant enfin l’Esprit Saint, « la nourriture parfaite de notre nature », c’est pour que le genre humain puisse s’accoutumer à la majesté, au grand amour de la divinité. Il précise que la fête de la Pentecôte célèbre la perfection du don de Dieu et c’est pourquoi il convient à l’assemblée chrétienne de ne pas rejeter l’Esprit Saint et de répondre avec empressement à l’invitation du prophète David : « Venez, crions de joie pour le Seigneur ! » (Ps 94). L’Évangile est douce éducation à la joie. Celle qui y est promise est comme tramée par la croix, mémoire de ce que la joie véritable – celle que personne ne saurait ravir (Jn 16, 22) -, reste marquée par la traversée de l’épreuve. Cette joie résulte de la victoire de la croix. Elle est cette victoire, car elle n’est pas atteinte par la tristesse du péché. La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, et la joie de l’homme, c’est de découvrir Dieu. Cette découverte passe nécessairement, mais pas uniquement, par la célébration du mystère de la foi.

Sources : Article paru dans Points de repère, n° 221, décembre 2007-janvier 2008, p. 21-22.