Archive pour le 25 janvier, 2016

Conversion of St Paul; from Santa Maria in Traspontina (Rome), (I adjusted the image; the fresco is on a curved ceiling)

25 janvier, 2016

Conversion of St Paul; from Santa Maria in Traspontina (Rome), (I adjusted the image; the fresco is on a curved ceiling) dans images sacrée ConvStPaul_modified2
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LE RETOURNEMENT DE PAUL SUR LE CHEMIN DE DAMAS

25 janvier, 2016

http://www.croire.com/Definitions/Bible/Saint-Paul/Le-retournement-de-Paul-sur-le-chemin-de-Damas

LE RETOURNEMENT DE PAUL SUR LE CHEMIN DE DAMAS

28 JUIN 2008 – 29 JUIN 2009

Comme toute conversion, celle de Paul sur le chemin de Damas résiste à toutes les explications. Paul lui-même nous offre quelques clés pour s’approcher du mystère. Par le P. Marchadour, bibliste.

Paul est alors un jeune homme d’à peu près 35 ans. Né dans la diaspora, il a vécu dans un environnement culturel hellénistique, tout en étant fortement protégé dans son identité juive. Comme sa famille, il appartient à la tradition pharisienne, ce mouvement spirituel laïc né au IIe siècle avant Jésus en Israël. Ici le livre des Actes et les lettres concordent : « Je suis pharisien, fils de pharisien », dit Paul (Actes 23,6). Dans sa lettre aux Philippiens il se présente fièrement : « circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu fils d’Hébreux ; pour la loi pharisien » (Philippiens 3,5). Il a même été élevé « selon la tendance la plus stricte de la religion, en pharisien » (Actes 26,5-15).

Un fou de Dieu Saul a été formé pour pratiquer et faire respecter la tradition pharisienne, en particulier dans toutes les exigences de la Loi. C’est son zèle pour la Torah qui explique son hostilité contre les disciples de Jésus. et la « persécution » qu’il mène contre l’Église (Actes 22,4; 26,11; Galates 1,13 ; Philippiens 3,6). Quel genre d’intervention musclée pouvait-il se permettre alors que Rome avait le monopole des arrestations, des incarcérations et des exécutions ? À moins que ce soit un genre de  lynchage populaire, commis hors légalité, comme ce fut le cas pour Étienne (Actes 7,57-58). Par contre le comportement de Paul montre qu’il avait des informations assez précises sur le mouvement de Jésus pour en mesurer la dangerosité pour l’avenir du judaïsme auquel il croyait. Est-ce le rôle revendiqué par Jésus qui l’inquiète, ou bien est-il scandalisé par les disciples juifs de Jésus, qui rejettent les exigences de la Torah avec ses 613 commandements ? Un tel renoncement aux fondements de toute sa vie croyante lui est insupportable.

L’irruption du Christ Et voici que son combat, qu’il croit sincèrement conforme au projet de son Dieu, est remis en question radicalement à la suite de l’irruption de Jésus dans sa vie, à la fois fracassante et discrète. Fracassante : c’est la triple version qu’en donnent les Actes des Apôtres (Ac 9 ; 22 ; 26). L’homme plein de certitudes sur son Dieu, se fait renverser sur le chemin de Damas. Ses yeux de chair se ferment pour s’ouvrir devant le révélateur qu’il combattait : Il tombe à terre, est aveuglé par la lumière de Dieu : « Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? Je suis Jésus que tu persécutes ». C’est tellement bouleversant que Luc n’hésite pas à nous le raconter trois fois. L’un des éléments les plus solides de ces trois récits, est le rôle d’Ananie, le premier chrétien qui a introduit dans l’Église Saül le converti. Le même Paul manifeste une grande pudeur dans son courrier. De ce qui est survenu sur le chemin de Damas, il ne parle que lorsqu’il y est contraint, pour se défendre contre les attaques. Il en parle en des termes allusifs : « Il m’est aussi apparu, à moi l’avorton. (1 Corinthiens 15, 8)? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? (1 Corinthiens 9,1). Dieu a jugé bon de révéler en moi son fils (Galates 1,15) ?J’ai été saisi moi-même par le Christ Jésus? » (Philippiens 3,12). C’est par ces images que Paul le converti tente de rendre compte de l’expérience indicible qui fut la sienne.

Père Alain Marchadour, bibliste – Prions en Église, août 2008

LA CONVERSION DE PAUL RACONTÉE PAR L’AUTEUR DES ACTES DES APÔTRES

25 janvier, 2016

http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/1516.html  

LA CONVERSION DE PAUL RACONTÉE PAR L’AUTEUR DES ACTES DES APÔTRES

Dans le livre des Actes des Apôtres il y a trois récits de la conversion de Paul. Le premier (Ac 9) est fait par le narrateur, les deux autres (Ac 22 et 26) par Paul lui-même. Ces trois récits relatent la même intervention de Dieu sur le chemin de Damas, mais comportent un certain nombre de divergences. Que disent ces trois récits ? Leur répétition montre tout d’abord l’importance que l’auteur accorde à la conversion de Paul. Leurs divergences sont autant de clins d’oeils adressés au lecteur et d’invitations à en chercher le sens. Avec son génie de conteur, Luc nous invite à entrer progressivement dans le mystère de la conversion de Paul.

À l’approche de Damas Le premier récit de conversion (Ac 9) relate l’aller-retour de Saul (le nom de Paul au début du récit) de Jérusalem à Damas. Mandaté par le grand prêtre, Saul arrive devant Damas en persécuteur sanguinaire. Mais, aux portes de la ville le Seigneur l’attend. Le lieu a une certaine importance. Il est en effet un endroit symbolique, un lieu de passage mais aussi de jugement. Les rois grecs, quand ils visitaient leur royaume, s’arrêtaient aux portes des villes pour écouter les doléances de leurs sujets et leur rendre justice. Ce n’est pas pour rien que, dans l’œuvre de Luc, beaucoup de choses se passent aux portes des villes. Jésus ressuscite un jeune homme aux portes de Naïn, il guérit un aveugle aux portes de Jéricho, il pleure sur Jérusalem à l’approche de la ville… L’épisode de la porte de Damas est bien une scène de jugement. Saul en effet rencontre le Seigneur, qui est à la fois le juge et la victime et qui lui demande des comptes. L’interrogatoire est bref et la sentence immédiate. Elle révèle la vraie nature du persécuteur : il est aveugle. Cependant elle n’écrase pas le condamné. Elle le relève au contraire et lui indique le chemin de la conversion. Saul doit faire confiance à une communauté : « On te dira ce que tu dois faire ». Les témoins de la scène ne voient personne mais entendent la voix. Saul, lui, a-t-il vu le ressuscité ? Pour le moment nous ne le savons pas. Terrassé par le Seigneur et aveuglé par sa lumière, Saul entre maintenant dans la ville, conduit par la main de ses compagnons. Il en sortira ballotté dans un panier le long des remparts de la ville.

Il est l’instrument choisi La deuxième intervention divine se passe chez un disciple de Jésus, Ananie, à qui le Seigneur communique son projet sur Saul : « Cet homme est l’instrument que je me suis choisi pour répondre de mon Nom devant les nations païennes, les rois et les Israélites. » Nous lecteurs, nous assistons à cette scène et nous savons maintenant à quoi Saul est destiné. Mais comment Saul va-t-il le savoir ? Par Ananie, en principe, qui devrait logiquement lui communiquer le message divin. Mais Ananie ne le fait pas. Observons bien ce qui se passe. Ananie va trouver Saul dans la maison de Judas. Il lui impose les mains et le guérit, mais il ne transmet pas le message reçu. Nous sommes donc dans une situation étrange : les lecteurs savent quelque chose que le héros principal de cette histoire ignore. Cet effet littéraire n’est pas gratuit. Il montre que Saul n’est pas une simple marionnette entre les mains de Dieu. Ce dernier a un projet sur Saul, mais il ne lui impose pas. Il lui laisse du temps pour qu’il le découvre par lui-même

Il a vu le Seigneur Saul se rend maintenant à Jérusalem. Il quitte le groupe de disciples qui l’ont accueilli pour la première fois pour rencontrer le groupe des apôtres. Une boucle est bouclée. Paul est revenu à son point de départ, mais il ne fréquente plus les mêmes personnes. De l’entourage du grand prêtre, il est passé dans le cercle des chrétiens. Quand il se présente à Jérusalem Barnabas dit aux apôtres que Saul « a vu le Seigneur qui lui a parlé ». Le narrateur de cette histoire s’efface donc devant un membre de la communauté chrétienne et lui laisse le soin d’interpréter l’événement du chemin de Damas et de révéler aux apôtres, et aussi à nous les lecteurs, que Saul a bien vu le Seigneur ressuscité. Les apparitions du Seigneur ne sont pas d’abord un fait observable par un historien. Ils sont d’abord l’objet d’un témoignage de croyant.

Mettez-moi Saul à part pour une œuvre Au chapitre 13 des Actes, Saul est à Antioche. L’Esprit Saint demande à la communauté de le mettre à part, avec Barnabé, pour « une œuvre » qu’il ne définit pas. Nous avons le même phénomène littéraire que plus haut. Nous, lecteurs, savons à quoi Saul est destiné, mais Saul ne le sait toujours pas. Il va donc de synagogue en synagogue annoncer Jésus ressuscité. Devant l’opposition des Juifs, il décide de se tourner vers les païens. Apparemment il a décidé cela par lui-même, en accord avec Barnabas. Il a enfin découvert ce à quoi il était destiné. L’Esprit Saint lui a laissé le temps. Au retour de mission il rend compte à la communauté de « l’œuvre » qu’il vient d’accomplir : « Ouvrir aux païens les portes de la foi » (Ac 14,27). Sous la forme du récit Luc vient de nous montrer comment Dieu avait un projet sur Paul mais n’a pas tiré les ficelles. Il l’a laissé trouver par lui-même son chemin. Initiative humaine et plan de Dieu peuvent faire bon ménage.

Deuxième récit de conversion Le deuxième récit de conversion (Ac 22) est fait par Paul lui-même dans le Temple de Jérusalem. Devant la foule juive, il raconte les événements du chemin de Damas. À part quelques variantes secondaires, Paul reprend les mêmes éléments que nous avons déjà entendus. Mais il apporte deux précisions. Ananie d’abord transmet le message à Paul qui doit être témoin du Christ « devant tous les hommes », donc également devant les païens. Et Paul raconte ensuite qu’il a eu une vision dans le Temple de Jérusalem au cours de laquelle le Seigneur lui a dit : « Va, c’est au loin, vers les nations païennes, que je vais, moi, t’envoyer . » Le lecteur apprend donc par la bouche de Paul des choses qu’il ne savait pas. Ainsi Paul n’a pas décidé par lui-même de passer aux païens. Il a été encouragé par le Seigneur en personne. Et cette vision s’est déroulée au Temple. On remarque la portée symbolique de ce lieu.

Troisième récit de conversion Alors qu’il est en captivité à Césarée, la ville païenne, Paul raconte une troisième fois sa conversion. Ses interlocuteurs sont des descendants d’Hérode le Grand ainsi que le gouverneur romain Festus. Il y a de nouvelles variantes. Cette fois-ci il n’est plus question de la cécité temporaire de Paul ni du rôle d’Ananie. Plus question non plus de l’extase du Temple. Mais Paul parle de la rencontre avec le Nom de Jésus. Paul qui combattait ce Nom par tous les moyens l’a rencontré sur sa route, en travers de son chemin. Le Seigneur a parlé à Paul et lui dit : « Je t’ai destiné à être serviteur et témoin de la vision où tu viens de me voir ….Je t’envoie vers le peuple et les nations païennes pour leur ouvrir les yeux, les détourner des ténèbres vers la lumière… afin qu’ils reçoivent le pardon des péchés et une part d’héritage avec les sanctifiés, par la foi en moi » (Ac 26,14-18). Maintenant tout est dit. Le narrateur du livre des Actes des Apôtres a laissé Paul faire lui-même le bilan de sa vie. La conversion et la vocation de l’ancien persécuteur forment un tout. Appartenant tout entier au Christ, il témoigne devant les Juifs et les païens. Ce que le Seigneur a annoncé à Ananie s’est accompli : « Cet homme est un instrument que je me suis choisi pour répondre de mon nom devant les nations païennes, les rois et les Israélites » (Ac 9,15).