HILAIRE DE POITIERS – (« NOMBREUX SONT LES CHEMINS DU SEIGNEUR… »)
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HILAIRE DE POITIERS – (« NOMBREUX SONT LES CHEMINS DU SEIGNEUR… »)
« Nombreux sont les chemins du Seigneur, bien qu’il soit lui-même le chemin. Mais lorsqu’il parle de lui-même, il se nomme le chemin et il en montre la raison lorsqu’il dit : Personne ne va vers le Père sans passer par moi. Il faut donc interroger beaucoup de chemins et nous devons en fouler beaucoup pour trouver le seul qui soit bon ; c’est-à-dire que nous trouverons l’unique chemin de la vie éternelle en traversant la doctrine de chemins nombreux. Car il y a des chemins dans la Loi, des chemins chez les prophètes, des chemins dans les évangiles, des chemins chez les Apôtres ; il y a aussi des chemins dans toutes les actions qui accomplissent les commandements, et c’est en les prenant que ceux qui marchent dans la crainte de Dieu trouvent le bonheur. » (Commentaire sur le Psaume 127, 3). « Le Seigneur dit : C’est ici mon repos à tout jamais et il choisit Sion pour le lieu de sa demeure. Mais Sion et son temple sont détruits. Où se tiendre le trône éternel de Dieu ? Où son repos à tout jamais ? Où sera son temple pour qu’il y habite ? L’Apôtre nous répond : le temple de Dieu, c’est vous ; en vous habite l’Esprit de Dieu. Voilà la maison et le temple de Dieu [...] Mais cette demeure, c’est Dieu qui l’édifie. Construite de main d’home, elle ne durerait pas, ni même si elle était fondée sur les doctrines humaines. Nos vains labeurs et nos inquiétudes ne suffisent pas à la protéger. Le Seigneur s’y prend bien autrement : il ne l’a pas fondée sur la terre ni sur les sables mouvants, mais elle repose sur les Prophètes et les Apôtres ; elle se construit sans cesse de pierres vivantes. Elle se développera jusqu’aux ultimes dimensions du corps du Christ. Sans cesse son édification se poursuit… » (Traité sur le Psaume 64, extrait cité in J.R. Boucher, 1994, Lectionnaire pour les dimanches et pour les fêtes, Cerf, pp. 361-362). « Quelle est en nous l’action de l’Esprit ? Ecoutons les paroles du Seigneur lui-même : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez les porter maintenant. Il vous est bon que je m’en aille, car si je m’en vais, je vous enverrai un avocat. » Il dit encore : « Je prierai le Père et il vous enverra l’Avocat pour qu’il soit avec vous à jamais, l’Esprit de vérité qui vous conduira à la vérité tout entière ; car il ne parlera pas de lui-même, mais tout ce qu’il entendra, il vous le dira, et il vous annoncera les choses à venir. » En ces mots nous sont révélés la volonté du donateur, ainsi que la nature et le rôle de celui qu’il nous donne. Car notre infirmité n’étant capable de connaître ni le Père ni le Fils, et difficile notre Foi en l’Incarnation de Dieu, le don de l’Esprit nous illumine, se faisant notre allié par son intercession. ? » (De Trinitate, XXXIII, in Lectionnaire pour les dimanches et pour les fêtes de Jean-René Bouchet, Cerf, 1994, pp. 221-222). « Qui s’appuie sur le Seigneur ressemble au mont Sion, il ne chancelle pas, il est stable à jamais. Suivons l’Apôtre, suivons l’Evangile, suivons le Prophète. Appuyons-nous sur le Seigneur pour devenir conformes à son corps de gloire. Habitons maintenant l’Eglise, la Jérusalem de gloire. Habitons maintenant l’Eglise, la Jérusalem du ciel, afin d’être stables à jamais. Nous avons appris que cette maison doit être désirée et qu’elle est aimée par beaucoup ; l’Ecriture dit en effet : « Une chose qu’au Seigneur je demande, la chose que je cherche, c’est d’habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie. » Allons dans la maison du Seigneur. Là est notre joie, là notre allégresse, car on nous a dit : allons dans la maison du Seigneur, Jérusalem, bâtie comme une ville, jusqu’à ce qu’y entre – comme dit l’Apôtre – la plénitude des gentils, et alors le reste d’Israël sera sauvé. Alors nous serons la cité de Dieu, la sainte Jérusalem où tout ensemble fait corps, par l’unité de la foi, par la communion de l’amour, par la concorde du vouloir et des oeuvres, par le don d’un sacrement unique en tous, selon ce qui est écrit : ils avaient un seul coeur et une seule âme dans le Seigneur. »(Traité sur le Psaume 64, cité in Lectionnaire pour les dimanches et pour les fêtes de Jean-René Bouchet, pp. 362-363). Qu’il est bon, qu’il est joyeux pour des frères d’habiter ensemble ! Il est bon et joyeux pour des frères d’habiter ensemble parce qu’en habitant le même lieu, ils forment un groupement d’Eglise ; on les appelle frères, parce qu’ils sont d’accord par la charité qui leur donne un seul vouloir. Nous savons que ce grand précepte s’est réalisé au début de la prédication des Apôtres, puisque nous pouvons lire : Tous ceux qui avaient adhéré à la foi avaient un seul coeur et une seule âme. Ainsi convenait-il au peuple de Dieu d’être des frères ayant un seul Père, de ne faire qu’un par un seul Esprit, de vivre unanimes dans une seule maison, d’être les membres d’un seul corps. » (Commentaire sur le Psaume 132) Le fleuve de Dieu regorge d’eau, c’est ainsi que tu apprêtes leur nourriture. Il n’y a pas de doute à avoir sur ce fleuve, car le Prophète dit aussi : L’élan du fleuve réjouit la cité de Dieu. Et le Seigneur lui-même dit, dans les Evangiles : Celui qui boit de l’eau que je lui donnerai, des fleuves d’eau vive couleront de son coeur, jaillissant en vie éternelle. Et encore : Celui qui croit en moi, comme dit l’Ecriture, des fleuves d’eau vive jailliront de son coeur. Jésus disait cela de l’Esprit Saint que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. Donc, ce fleuve de Dieu regorge d’eau. Car nous sommes inondés par les dons de l’Esprit Saint, et le fleuve de Dieu, regorgeant d’eau, se déverse en nous à partir de cette source de vie. » (Comment. sur le Ps 64, 14-15) « J’en ai conscience Père, Dieu tout-puissant : c’est à toi que je dois consacrer l’occupation principale de ma vie. Que toutes mes paroles et mes pensées s’entretiennent de toi. » (Prière d’Hilaire de Poitiers au commencement du Traité sur la Trinité). « Le ciel tout entier tient dans le paume de Dieu et la terre toute entière est enclose dans son poing. Or la parole de Dieu fait bien sûr toujours profit à l’intelligence d’un esprit religieux ; cependant elle contient encore plus de sens lorsqu’on l’examine au-dedans par la pensée qu’au moment où on la reçoit au dehors par l’ouïe . De fait le ciel enclos dans la paume de Dieu est en même temps son trône et la même terre qui tient dans son poing est l’escabeau de ses pieds. Cela ne permet pas de concevoir, sur le trône et l’escabeau, une apparence corporelle s’étalant dans l’attitude de quelqu’un d’assis, puisque ce qui est pour elle trône et escabeau, cette infinité puissante le prend dans sa paume et l’enclôt en son poing. Mais grâce à cela, on saurait que Dieu, au-dedans et au dehors, est toujours présent à l’origine des créatures, qu’il est à la fois transcendant et immanent, c’est-à-dire répandu autour de toutes choses et en elles. Tenir dans la paume et le poing manifesterait donc l’être puissant sur la nature extérieure ; le trône et l’escabeau montreraient les êtres extérieurs à lui subordonnés comme à l’être intérieur. Ces êtres extérieurs à lui, au-dedans desquels il réside, voici qu’à l’inverse, extérieur à eux, ce même Etre les enclôt, intérieurs à lui. C’est ainsi qu’il tient tout entier toutes choses et du dedans et du dehors : infini qu’il est, il n’est rien dont il soit absent et rien non plus qui ne soit en lui, qui est infini. (La Trinité 1, 6)
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