LA FOI ET LE COMMANDEMENT DE L’AMOUR FRATERNEL

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LA FOI ET LE COMMANDEMENT DE L’AMOUR FRATERNEL

34 Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. 35 À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. (Jean 13, 34-35)
Nous voici parvenus au terme de l’Année de la foi et également de cette série de chroniques qui nous ont fait découvrir que la vie dans la foi repose sur l’expérience de la rencontre du Christ. Le pape émérite Benoît XVI, dans une homélie prononcée dans le cadre du Synode sur la Parole de Dieu (2008) disait que la fine fleur de la foi est l’amour de charité. C’est l’amour vécu qui donne à la foi sa crédibilité et son rayonnement au milieu du monde. On comprend pourquoi Jésus a fait de l’amour fraternel un commandement pour que nous fassions mémoire du don de sa vie par amour pour la multitude humaine.
La communauté chrétienne des origines nous livre d’abondants témoignages d’amour fraternel. Au-delà du partage de leurs ressources, l’amour fraternel est leur signe d’appartenance au Christ. Ils avaient un même amour les uns pour les autres comme ils avaient une même foi au Christ. L’amour fraternel est la manifestation de la joie de personnes qui ont accueilli le salut; c’est le reflet de la paix apportée par le Christ, lui qui a réconcilié tous les êtres humains avec Dieu en leur donnant de devenir enfants de Dieu. L’amour fraternel que les membres de la communauté chrétienne se témoignent les uns aux autres est une façon de dire à chacun qu’il a du prix comme il en a aux yeux de Dieu. Cette vérité demeure toujours aussi actuelle pour nous, chrétiens et chrétiennes du vingtième siècle, que pour ceux et celles du premier.
La valeur de l’amour fraternel tient au fait qu’il révèle l’amour que Jésus a eu pour tous les humains. Et c’est pour cette raison que Jésus nous en fait une obligation. Non pas une obligation qui vient de l’extérieur mais qui jaillit du plus profond de nous-mêmes à cause de notre foi et de notre amour pour Jésus. Se laisser conduire par cette loi intérieure est un signe de maturité chrétienne. Bien sûr que nous ne saurions aimer avec la même sainteté que Jésus. Toutefois, à la suite de Jésus et à cause de l’amour qu’il a eu pour nous et que nous avons pour lui, il nous est possible d’aimer avec la même qualité et avec le même empressement à servir nos frères et sœurs. L’amour que nous avons les uns pour les autres est la preuve de notre relation vivante avec le Christ.
Il faut bien reconnaître que Jésus se montre exigeant à l’égard des disciples que nous sommes. C’est à l’amour que nous avons les uns pour les autres que l’on reconnaîtra justement que nous sommes ses disciples. Cet amour fraternel porte des fruits de paix, de partage et de justice, de bonté, de patience et de pardon. C’est notre façon à nous de témoigner que le salut, apporté par Jésus à l’humanité, est toujours à l’œuvre et qu’il ne cesse de s’étendre dans le cœur des hommes et des femmes. La pratique du commandement de l’amour manifeste notre solidarité avec Jésus, notre fidélité, notre habitation dans le cœur de Dieu.
L’amour vécu par les chrétiens et les chrétiennes, à la manière de Jésus, a une fonction de révélation. En effet, c’est de cette manière que nous évoquons l’amour du Christ pour nous et que nous prolongeons également l’amour de Dieu qui s’est incarné en Jésus. Si Jésus nous a rendus capables de remplir une mission aussi élevée, c’est parce qu’il a fait de nous des amis auxquels il a révélé ce que Dieu porte en son cœur. N’est-ce pas un motif de fierté pour nous, chrétiens et chrétiennes, de vivre à notre tour de l’amour du Père qui a fait vivre Jésus ? N’est-ce pas un point d’honneur de fonder nos relations avec les autres sur le grand commandement de l’amour ? N’y a-t-il pas de meilleure fidélité au Christ que d’investir dans l’amour des autres ? Tel est l’avenir de l’aventure de la foi.

 

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