JÉSUS FILS DE DIEU ? par: portail internet des Fraternités de Jérusalem

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JÉSUS FILS DE DIEU ?

par:  portail internet des Fraternités de Jérusalem

Jésus, dit-on, est le Fils de Dieu depuis toujours… Mais que faisait-il avant sa naissance ? Ma préférence intellectuelle serait de dire que Jésus est né comme tout homme, est devenu un grand prophète comme toute la lignée des grands prophètes, est devenu intime avec Dieu Père et amour et que ce Dieu l’a proclamé son Fils par l’acte de la résurrection, pour montrer que tout être humain est fils de dieu par adoption. Pouvez-vous m’éclairer sur cette interrogation ? Merci de votre question, qui reflète probablement les interrogations d’autres que vous ! La théologie trinitaire et la christologie sont d’éternels lieux de questionnement pour l’esprit humain… La théorie que vous aimeriez pouvoir soutenir, et que vous décrivez parfaitement, est bien connue de l’Église et correspond à l’une des plus anciennes hérésies qu’on appelle l’adoptianisme. Cette hérésie consiste précisément à dire que Jésus n’était pas «Dieu» de toute éternité mais un homme particulièrement remarquable et pour cela élu par Dieu pour être son Fils, c’est-à-dire adopté. Jésus serait donc «devenu» Dieu. Pourquoi pas, en effet ? Pourtant l’Église a dit non, et cela dès le IIe siècle, au premier qui a soutenu cette position de manière synthétique, un certain Noët de Smyrne. Et elle a dit à nouveau non, deux siècles plus tard quand cette vieille hérésie tentait de se reformuler à frais nouveaux sous l’égide d’un certain Arius, plus connu que le précédent… Pourquoi ? Avançons rapidement, même au risque de caricaturer les choses, une double réponse. 1. L’Écriture nous montre une égalité d’honneur entre le Père et le Fils – et même l’Esprit. Dès lors, la résurrection ne doit pas être comprise comme l’élévation en gloire de Jésus mais plutôt comme la manifestation éclatante de son identité divine. De même que sa mort a manifesté son obéissance filiale, de même sa résurrection manifeste la gloire de sa condition divine, gloire qu’il partage avec le Père et l’Esprit de totue éternité. Paul écrit de façon décsive : «Il n’y a pour nous  qu’un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et vers qui nous allons, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes» (1 Corinthiens 8,6). 2. Un 2e argument plus parlant encore peut-être se situe au plan de la sotériologie (c’est-à-dire de ce qui concerne notre salut). Un homme ne peut pas sauver d’autres hommes. Si Jésus n’est qu’un homme, nous ne pouvons pas être sauvés par lui. Plus, si Jésus n’est qu’un homme, Dieu n’est donc en rien révélé par lui. Il n’a rien à nous dire de Dieu – et encore moins de sa part. Nous ne connaissons pas Dieu qui reste figé dans son ciel… La foi chrétienne nous dit au contraire que Dieu s’est impliqué dans sa création au point de devenir l’un de nous, de prendre sur lui notre faiblesse et même notre mort, pour nous faire accéder par lui à la gloire de sa vie éternelle. En nous approchant de la crèche, en ce Noël, ce n’est pas un joli bébé rose que nous admirons, mais le grand Dieu et Sauveur qui se fait petit enfant, qui se fait l’un de nous, pour que nous aussi puissions «devenir Dieu», comme le dit magnifiquement saint Irénée de Lyon. Et la question qui nous est dès lors posée, c’est celle-ci : crois-tu ?

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