Archive pour décembre, 2015

CHEFS-D’ŒUVRE DU CHANT GRÉGORIEN / « GAUDETE IN DOMINO »

11 décembre, 2015

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350653?fr=y

CHEFS-D’ŒUVRE DU CHANT GRÉGORIEN / « GAUDETE IN DOMINO »

C’est l’introït du troisième dimanche de l’Avent. Dans une toute nouvelle interprétation qui est proposée à notre écoute par les « Cantori Gregoriani » et par leur chef de chœur

par Fulvio Rampi

http://data.kataweb.it/kpmimages/kpm3/misc/chiesa/2013/11/21/jpg_1350662.jpg

TRADUCTION

Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; Je vous le répète : réjouissez-vous. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, dans toutes vos prières, exposez à Dieu vos besoins.

Tu as béni, Seigneur, ta terre, tu as délivré Jacob de la captivité.

Réjouissez-vous…

(Philippiens 4, 4-6 / Psaume 84, 1)

 

GUIDE D’ÉCOUTE Le troisième dimanche de l’Avent est appelé, d’après l’incipit de l’introït, “Dimanche de Gaudete” et il présente un caractère différent de celui des autres dimanches qui précèdent Noël. De même que le quatrième dimanche de Carême – appelé “Dimanche de Lætare” d’après l’incipit de son introït “Lætare Jerusalem” – il se distingue par son caractère joyeux, qui est surprenant si on le replace dans le contexte pénitentiel de ce temps liturgique. Le caractère exceptionnel de cette fête se manifeste également dans les signes de la liturgie, à commencer par la couleur des ornements que porte le célébrant : ils sont roses, au lieu d’être violets comme c’est le cas pendant le reste de l’Avent et du Carême. Le texte de l’introït est la transcription fidèle et presque intégrale de trois versets du quatrième chapitre de la lettre de Paul aux Philippiens, que la liturgie fait résonner à l’ouverture de la célébration. Ce texte de Paul, expliqué et célébré, devient un signe de la fête, il devient la liturgie de ce moment précis, le début de la messe, et de ce temps précis, le troisième dimanche de l’Avent. Comment faire résonner ce texte ? Essayons d’imaginer, pendant quelques instants, que nous lisons simplement ce texte depuis l’ambon, sans le souligner ni lui donner du relief de quelque manière que ce soit, ou bien imaginons que nous le proclamons avec la volonté d’en mettre en évidence une signification. Nous comprenons alors que la manière de dire ce texte peut déjà en constituer une forme d’exégèse et nous nous rendons compte, en même temps, de la liberté que nous nous donnons de pouvoir orienter, à travers notre manière de lire, la compréhension qu’en aura l’assemblée tout entière. Le chant grégorien nous fait percevoir avec clarté et de manière efficace que l’Église n’a concédé aucune délégation et qu’elle a au contraire voulu dire ce texte elle-même, qu’elle l’a fait “sien” principalement en lui donnant une forme musicale précise. Naturellement, ce qui se produit fréquemment dans nos églises, c’est que le célébrant ou l’animateur s’adressent aux fidèles en leur disant à peu près ceci : “Récitons ensemble le texte de l’antienne d’entrée qui est écrit sur la feuille”. Je dois avouer que, lorsque je suis en train de réciter ces mots avec l’assemblée, il me vient à l’esprit que tout se passe comme si les neumes étaient effacés d’un document comportant les notes de musique. Les neumes, ce sont ces signes que, dans le « Graduale Triplex », nous trouvons imprimés au-dessus et en-dessous de la ligne mélodique représentée par les notes carrées. Ce sont les signes qui témoignent de la fraîcheur de la première transmission écrite, réalisée entre le IXe et le XIe siècle, de l’immense répertoire grégorien, après des siècles où seule existait la tradition orale. Ce sont les signes qui, sans qu’il y ait besoin d’une portée musicale parce qu’ils sont imprégnés de mémoire sonore, font parvenir jusqu’à nous une exégèse cultivée pendant des siècles et constamment nourrie par la pensée des pères de l’Église et par leur amour pour la Parole de Dieu. Ce sont les signes que le long parcours des études sémiologiques, toujours vivant à l’heure actuelle et ouvert sur l’avenir, a examinés tout d’abord au seul point de vue rythmico-musical, avant de finir par y découvrir une richesse symbolique aussi infinie que surprenante. Si, au début de la messe, on lit simplement, tous ensemble, le texte de cet introït, il est certain qu’une distance entre la « schola cantorum » et l’assemblée va être éliminée. Mais que va-t-on perdre, en réalité ? On va perdre précisément le sens que l’Église a voulu depuis toujours donner à ce texte ; un sens que l’Église elle-même, sur le plan sonore, a affirmé être “sien”, précisément à travers l’opération réalisée avec le chant grégorien. Jetons donc un coup d’œil sur la page du « Graduale Triplex » qui est reproduite plus haut, pour voir quelle direction de signification nous réussissons à découvrir dans ce texte. Le phrasé indiqué par les neumes est clair : l’incise est construite avec un art rhétorique très fin, avec des graphismes semi-ornés, sur un jeu de renvois continuels vers le point culminant. Ce mouvement ascendant met en évidence l’utilisation d’une figure de rhétorique appelée “climax”, consistant en une suite de mots qui, à travers leur signification ou avec leurs valeurs de son et de rythme, font augmenter l’intensité de la phrase en la dirigeant vers le sommet. Le projet est évident depuis l’exorde. La valeur élargie avec laquelle se présente la diphtongue initiale “Gau-dete” empêche de placer l’accent sur la syllabe qui vient ensuite, c’est-à-dire « Gau-de-te ». Et la syllabe finale « Gaude-te » projette le phrasé, par l’utilisation d’un neume ascendant à trois notes, vers les éléments textuels qui suivent. Un sort analogue est réservé au mot “Domino”, qui fait l’objet d’un modeste soulignement de l’accent et qui est, surtout, doté sur la syllabe finale d’une figure neumatique tout à fait spéciale. Il s’agit, au point de vue technique, d’un “torculus d’articulation verbale”, un neume de trois notes à valeurs larges. Il a retenu l’attention des spécialistes, qui lui ont reconnu une extraordinaire nature d’artifice rhétorique. Plus précisément, sa présence signale un moment expressif d’une intensité particulière : l’accumulation de tension générée par son élargissement termine de manière rythmiquement significative une unité verbale mais, et cela compte davantage, il introduit avec beaucoup de force le mot suivant, qu’il désigne comme borne d’accentuation de tout le contexte. Ce geste rhétorique, tellement explicite, ouvre largement les portes à l’adverbe de conclusion “semper”, en le mettant au sommet – y compris au point de vue mélodique – d’un crescendo expressif. Cela permet de comprendre que le caractère principal de l’impératif apostolique de Paul en ce dimanche spécial de l’Avent ne réside pas tellement – ou pas uniquement – dans la nécessité de se réjouir (« Gaudete ») ou, même si c’est de manière plus profonde, de se réjouir dans le Seigneur (« in Domino »), mais dans la nécessité de garder constamment (“semper”) cette attitude. Le morceau se poursuivant, nous constatons que, avec la proclamation qui vient ensuite, “Dominus prope est” (le Seigneur est proche), se réalise la construction mélodico-rythmique d’un nouveau “climax”, qui vise le véritable centre expressif de l’introït tout entier, c’est-à-dire ce “nihil” (rien) solennel qui, du haut de son sommet mélodique, nourri d’un net élargissement de deux notes à l’unisson, fait la synthèse du message que l’on veut transmettre dans ce contexte liturgique. Le “semper” de la première phrase, qui est la colonne portante de la partie initiale du morceau, est intégré et même dépassé par ce pilier supplémentaire placé non seulement au centre, mais dans le cœur expressif de l’introït : la “joie parfaite” recommandée par Paul a pour résultat que rien, vraiment rien, ne devra nous préoccuper. Chantés de cette manière, “semper » et “nihil” deviennent des moments d’une grande force “persuasive”, comme dirait Augustin, mais aussi d’une densité et d’une suggestivité rares. Ils donnent le sens de la profondeur de l’opération réalisée sur le texte par le chant grégorien, à travers des styles, des formes, des outils rhétoriques appropriés que nous avons commencé à connaître. Après avoir escaladé de tels sommets d’expressivité, la structure musicale redescend pour se stabiliser sur une normalité rythmique et modale retrouvée, à travers laquelle nous sommes invités, en obéissant au texte, à alimenter notre prière avec une confiance sereine.

BENOÎT XVI – ANGÉLUS – III DIMANCHE DE L’AVENT «GAUDETE», 11 DÉCEMBRE 2011

11 décembre, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/angelus/2011/documents/hf_ben-xvi_ang_20111211.html

BENOÎT XVI – ANGÉLUS – III DIMANCHE DE L’AVENT «GAUDETE», 11 DÉCEMBRE 2011

Place Saint-Pierre

Chers frères et sœurs,

Les textes liturgiques de cette période de l’Avent sont une invitation renouvelée à vivre dans l’attente de Jésus, à ne pas cesser d’attendre sa venue, afin que nous restions dans une attitude d’ouverture et de disponibilité pour Le rencontrer. La vigilance du cœur, que le chrétien est toujours appelé à exercer dans sa vie quotidienne, caractérise en particulier cette période durant laquelle nous nous préparons avec joie au mystère de Noël (cf. Préface de l’Avent ii). Le climat extérieur propose les habituels messages de type commercial, même si la crise économique les a peut-être fait baisser d’un ton. Le chrétien est invité à vivre l’Avent sans se laisser distraire par les lumières, mais en sachant donner aux choses leur juste valeur, pour fixer le regard intérieur sur le Christ. En effet, si nous persévérons en étant «vigilants dans la prière et heureux de chanter sa louange» (ibid.), nos yeux seront capables de reconnaître en Lui la vraie lumière du monde, qui vient éclaircir nos ténèbres. En particulier, la liturgie de ce dimanche, appelé «Gaudete», nous invite à la joie, à une vigilance qui n’est pas triste, mais heureuse. «Gaudete in Domino semper» — écrit saint Paul: «Soyez toujours dans la joie du Seigneur» (Ph 4, 4). La vraie joie n’est pas le fruit du divertissement, entendu dans le sens étymologique du terme di-vertere, c’est-à-dire sortir des engagements de sa vie et de ses responsabilités. La vraie joie est liée à quelque chose de plus profond. Certes, dans les rythmes quotidiens, souvent frénétiques, il est important de trouver des espaces de temps pour le repos, la détente, mais la vraie joie est liée à la relation avec Dieu. Qui a rencontré le Christ dans sa vie, éprouve dans son cœur une sérénité et une joie que personne ni aucune situation ne saurait faire disparaître. Saint Augustin l’avait très bien compris: dans sa recherche de la vérité, de la paix, de la joie, après avoir cherché en vain dans de multiples choses, il conclut par la célèbre expression que le cœur de l’homme est inquiet, ne trouve pas de sérénité et de paix tant qu’il ne trouve pas de repos en Dieu (cf. Les Confessions, i, 1, 1). La vraie joie n’est pas un simple état d’âme passager, ni quelque chose que l’on atteint de ses propres forces, mais elle est un don, elle naît de la rencontre avec la personne vivante de Jésus, de la place que nous lui accordons en nous, de l’accueil que nous réservons à l’Esprit Saint qui guide notre vie. C’est l’invitation de l’apôtre Paul, qui dit: «Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et qu’il garde parfaits et sans reproche votre esprit, votre âme et votre corps, pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ» (1 Th 5, 23). En ce temps de l’Avent, fortifions cette certitude que le Seigneur est venu parmi nous et qu’il renouvelle continuellement cette présence de réconfort, d’amour et de joie. Ayons confiance en lui; comme le dit encore saint Augustin, à la lumière de son expérience: le Seigneur est plus proche de nous que nous ne le sommes de nous-mêmes — «interior intimo meo et superior summo meo» (Les Confessions, III, 6, 11).

Confions notre chemin à la Vierge Immaculée, dont l’esprit a exulté en Dieu notre Sauveur. Qu’elle guide nos cœurs dans l’heureuse attente de la venue de Jésus, une attente riche de prières et de bonnes actions.

HOMÉLIE 3E DIMANCHE DE L’AVENT

11 décembre, 2015

http://www.homelies.fr/homelie,,4414.html

HOMÉLIE 3E DIMANCHE DE L’AVENT

Famille de Saint Joseph

Les foules se pressent autour de Jean en réponse à son appel à la conversion. Ils l’assaillent de questions, lui demandant « ce qu’il leur faut faire ». On ne demande pas à Jean ce qu’il faut croire ou penser, mais ce qu’il faut faire. Or le Précurseur n’exige rien de ce que nous nous attendions à entendre : pénitence, ascèse, exercices de piété. A tous il demande seulement de partager nourriture et vêtement avec celui qui en a besoin. Autrement dit, il demande à chacun de nous de reconnaître que nous ne sommes pas seuls, et que cet autre à côté de moi, m’oblige par sa seule présence à m’intéresser à lui, et à pourvoir – dans la mesure de mes possibilités – à ses besoins élémentaires. Dans la foule, des personnages particuliers se détachent : collecteurs d’impôts et soldats. Jean leur impose à nouveau le même comportement en signe de conversion : ne pas faire de l’égoïsme le critère de leur action ; ne pas profiter de leur profession ou de leur pouvoir pour s’enrichir injustement. On est encore loin du sermon sur la Montagne, mais n’est ce pas déjà un signe de conversion au Royaume, que de ne plus faire de son « moi » sa seule raison de vivre ? Par ces règles qu’il donne à ceux qui veulent se préparer à la venue de Celui dont il a proclamé l’avènement imminent, Jean veut creuser le désir de cet Autre qui vient, en nous ouvrant à l’autre qui est déjà là. L’Evangile souligne l’efficacité de la méthode du Baptiste : « le peuple était en attente » ; sortir de nous-mêmes en prêtant attention à nos proches, est le meilleur moyen, hier comme aujourd’hui, pour nous préparer à la venue du Seigneur ; c’est même déjà l’accueillir dans ce frère qui m’est confié. Jean-Baptiste se défend d’être le Messie, mais ne décline pas son identité ; il s’efface derrière sa mission : il est envoyé uniquement pour donner forme à l’attente, en suscitant un « bain de conversion ». La parole « conversion » signifie en hébreu « retournement » : il s’agit de changer d’angle de vue, d’échelle de valeurs, de critères d’évaluation, en nous tournant vers quelqu’un de radicalement différent, porteur d’une nouveauté inouïe – c’est-à-dire : qui n’a jamais encore été entendue. C’est pourquoi Jean lui-même ne peut rien faire de plus qu’aiguiser son désir, creuser son attente de Celui qui est « plus puissant » que lui, et dont il ne se juge « pas digne de défaire la courroie de ses sandales ». Ce geste d’humilité du serviteur dénouant la chaussure de son maître à son retour de voyage, exprime la distance qui sépare le Précurseur de Jésus, et situe à leur juste place son message et son rite d’immersion. Celui qu’annonce le Précurseur va baptiser lui-aussi, mais ce sera « dans l’Esprit Saint et dans le feu ». Le mot que l’on traduit par « esprit » signifie d’abord « vent, souffle » en grec. Probablement le Baptiste présente-t-il le Juge qui vient comme un vanneur qui bat son blé en plein vent pour séparer le grain de la balle, cette dernière étant vouée au feu. Ce faisant, il agit en tant que propriétaire : l’aire qu’il nettoie est sienne ; il se prépare à engranger le fruit de sa moisson. Celui-qui-vient vient donc en réalité chez lui. Nous qui pensions être chez nous ici bas, nous découvrons que nous sommes en réalité chez lui, mais nous n’en savions rien ; un peu comme Jacob qui découvre à sa plus grande stupéfaction, que la terre qu’il foule est sainte, puisqu’il s’agit de « la maison de Dieu et de la porte du ciel » (Gn 28, 17-19). Dieu est mystérieusement présent à notre monde sans que nous le sachions. Aussi le véritable travail de conversion auquel nous sommes invités en ce temps de l’Avent, consiste-t-il à découvrir – dévoiler – la présence cachée de l’Emmanuel, à l’accueillir, et par le fait même à le faire advenir (adventus : avent) en nos vies. Il reste cependant encore à clarifier l’action de Celui-qui-vient, car la description qu’en donne le Précurseur est pour le moins inquiétante. Il nous faut donc trouver les clés de lecture appropriées. Les gestes qu’il va accomplir sont tous des actes de séparation : de même qu’au commencement, Dieu crée en séparant, cette nouvelle intervention divine s’annonce comme une action re-créatrice. Dieu tire un monde nouveau de l’ancien monde retourné au chaos, en séparant les éléments qui étaient conjoints durant le processus de croissance – la paille et le grain – mais qu’il est temps de séparer et de consigner à leur place respective. La paille qui ne s’est pas envolée avec le vent, est destinée au feu : dans les deux cas, il n’en restera rien ; son rôle n’était que passager : elle n’a pas de consistance, pas de poids, pas de valeur durable. Par contre le blé ainsi purifié de la balle, sera amassé – on peut traduire « rassemblé » – dans le grenier du propriétaire. Telle est la Bonne Nouvelle : tout ce qui dans nos vies a été préparation, apprentissage, avec tout ce que cela comporte d’essais infructueux, d’erreurs, d’échecs, mais aussi de péchés, tout cela disparaîtra. Seul le bon grain caché au cœur de nos existences souvent enlisées dans bien des préoccupations nécessaires mais éphémères, seul le fruit de nos efforts désintéressés accomplis pour les autres – seuls nos partages fraternels du vêtement et de la nourriture avec ceux qui en ont besoin – seront engrangés dans les demeures éternelles, où nous partagerons avec tous nos frères, l’unique pain qui résultera de cette moisson universelle. De même qu’au matin de Pâque, le Seigneur Ressuscité demande à ses disciples redevenus pécheurs, de tirer à terre le fruit de leur pêche pour la partager avec eux (Jn 21), ainsi fera-t-il au terme de notre vie, rompant pour nous et avec nous le pain des bonnes œuvres qu’il aura lui-même accomplies en nous par son Esprit, dans une commensalité qui sera notre joie éternelle. Dans chaque Eucharistie nous anticipons ce repas eschatologique. Nous offrons à Dieu le pain, « fruit de la terre et du travail des hommes » (Prière d’offrande), et il nous le rend en Pain de la vie éternelle (cf. Jn 6, 51) ; pain qui nous sanctifie et qui fait notre unité en nous unissant en un seul Corps : le Corps du Christ ressuscité, présent et agissant au milieu de nous, source de notre paix et de notre joie (2nd lect.), comme nous le rappelle ce dimanche du « gaudete ». C’est à nous qui avons le bonheur de participer à cette Eucharistie, que s’adresse l’exhortation du prophète Sophonie entendue en première lecture : « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, tressaille d’allégresse, fille de Jérusalem ! Le roi d’Israël, le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête » (1ère lect.).

Père Joseph-Marie

OUR LADY OF GUADALUPE – ROSARY WORKSHOP

10 décembre, 2015

OUR LADY OF GUADALUPE - ROSARY WORKSHOP  dans images sacrée ART-OLG-MU-a

http://www.rosaryworkshop.com/MU-OLG-Images.htm

NOTRE-DAME DE GUADALUPE – LES APPARITIONS ET LE MIRACLE 12.12. (M.O)

10 décembre, 2015

  http://www.sancta.org/nican_f.html

NOTRE-DAME DE GUADALUPE – LES APPARITIONS ET LE MIRACLE 12.12. (M.O)

Nican MopohuaRose Tout récit sur les apparitions de Notre Dame de Guadalupe est inspiré du Nican Mopohua, ou Huei Tlamahuitzoltica, écrit en Hahuatl, la langue Aztèque, par l’écrivain Indien Antonio Valeriano autour de la moitié du XVIe siècle. Malheureusement l’origine de son ouvrage n’a jamais été connu. Une première copie fut publiée en Nahuatl par Luis Lasso de la Vega en 1649. Une copie de la couverture est ci-contre.

Voici la traduction française du récit:

Dix ans après la prise de Mexico, la guerre prit fin et la paix régna parmi le peuple; de cette façon la foi commença à éclore, le discernement du vrai Dieu pour qui nous vivons. En ce temps là, en l’année quinze cent trente et un, dans les premiers jours du mois de décembre, vivait un pauvre Indien appelé Juan Diego, connu comme étant un natif de Cuautitlan. A certains égards, , il appartenait spirituellement à Tlatilolco.

PREMIERE APPARITION Un samedi, tout juste avant l’aube, il était en route pour le culte divin et pour ses propres affaires. Lorsqu’il arriva au pied de la colline connu sous le nom de Tepeyacac, le jour parut et il entendit chanter sur la colline, comme un chant de différents beaux oiseaux. Occasionellement la voix des chanteurs s’arrêtait et il semblait que l’écho répondit. Le chant, très doux et délicieux, était plus beau que celui du coyoltotol, du tzintizcan et d’autres beaux oiseaux. Juan Diego s’arrêta pour voir et se dit à lui-même “Par chance, suis-je digne de ce que j’entends? Peut-être suis-je en train de rêver? Suis-je réveillé? Où suis-je? Peux-être suis-je dans ce paradis terrestre dont nous parlaient nos ancêtres? Peut-être suis-je maintenant au ciel?” Il regardait vers l’est, vers le haut de la colline d’où venait ce précieux chant céleste; puis, subitement le chant s’arrêta et le silence régna. Il entendit alors une voix venant de la colline qui lui disait “Juanito, Juan Dieguito” Il s’aventura alors vers l’endroit où on l’appelait. Il n’était pas le moindrement effrayé; au contraire, il jubilait. Il grimpa alors la colline pour voir d’où on l’appelait. Quand il atteignit le sommet il vit une Dame qui s’y tenait debout et qui lui dit de s’avancer. S’approchant d’elle, il s’émerveilla de sa grandeur surhumaine; ses vêtements brillaient comme le soleil; la falaise sur laquelle reposaient ses pieds étincelait de lumière comme entourée d’un bracelet de pierres précieuses, et la terre resplendissait comme un arc en ciel. Les mezquites, nopales et autres mauvaises herbes qui poussent à cet endroit, paraissaient comme des émeraudes, leurs feuillages comme des turquoises, leurs branches et leurs épines brillaient comme de l’or. Il s’inclina devant elle et entendit sa parole, douce et courtoise, comme quelqu’un qui vous charme et vous enchante profondément. Elle lui dit : “Juanito, le plus humble de mes fils, où vas-tu?” Il lui répondit “Madame et enfant, Je dois atteindre ton “église à Mexico, Tlatilolco, afin de poursuivre les choses divines qui nous sont enseignées et données par nos prêtres et nos délégués et Notre Seigneur. Elle lui parla alors ainsi: “Sache et comprends bien, le plus humble de mes fils, que je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du Vrai Dieu pour qui nous existons, du Créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre. J’aimerais qu’une église soit érigée ici, rapidement, afin que je puisse vous montrer et vous donner mon amour, ma compassion, mon aide et ma protection, parce que je suis votre mère miséricordieuse, à vous, à tous les habitants de cette terre et à tous ceux qui m’aiment, m’invoquent et ont confiance en moi. J’écoute leurs lamentations et je remédie à leurs misères, leurs détresses et leurs peines. Afin d’accomplir ce qu’exige ma clémence , va au palais de l’évêque de Mexico et tu lui diras que je manifeste un grand désir qu’ici, sur cette plaine, une église soit construite en mon honneur; tu lui raconteras dans les moindres détails tout ce que tu as vu et admiré et ce que tu as entendu. Sois assuré que je te serai extrêmement reconnaissante et que je te récompenserai, parce que je te rendrai heureux et digne de récompense pour les efforts et la fatigue que tu vas endurer pour cette mission. Voilà, tu as entendu mes instructions, mon humble fils, va et fais tous tes efforts.” A cet instant, il s’inclina devant elle et dit “ Madame, Je vais obéir à tes instructions; maintenant je dois te quitter, moi, ton humble serviteur: Il descendit alors afin de s’acquitter de sa tâche et prit l’allée qui mène tout droit à Mexico.

DEUXIEME APPARITION Ayant pénétré dans la ville,il se rendit directement et sans délais, au palais épiscopal ou venait d’être nommé un nouveau prélat, le Père Juan de Zumarraga, un Religieux Franciscain. A son arrivée, il essaya de le voir; il plaida auprès des serviteurs afin qu’ils annoncent sa visite, et après une longue attente il fut informé que l’évêque avait ordonné de le faire entrer. En entrant, il s’inclina et s’agenouillant devant l’évêque il lui transmit le message de la Dame du ciel. Il lui raconta aussi tout ce qu’il avait admiré, vu et entendu. Après avoir écouté son bavardage et son message l’évêque trouva cela incroyable; il lui dit alors:” Tu repartiras, mon fils et je t’écouterai à mon gré. Je reprendrai tout depuis le début et refléchirai sur les voeux et les désirs pour lesquels tu es venu.” Il s’en alla et paraissait triste car le message n’avait pas été accompli sous toutes ses formes. Il rentra le même jour. Il revint directement au haut de la colline et rencontra la Dame du ciel qui l’attendait à la même place où il l’avait vue la première fois. La voyant, il se prosterna devant elle et lui dit “Madame, la plus petite de mes filles, mon Enfant, j’a été là où tu m’as envoyé afin de me conformer à tes instructions. Avec beaucoup de difficultés j’ai pénétré dans le bureau du prélat. Je l’ai vu et lui a fait part de ton message, comme tu me l’avais commandé. Il m’a reçu bienveillamment et m’a écouté attentivement mais sa réponse laissait entendre qu’il ne me croyait pas. Il m’a dit “Tu reviendras et je t’entendrai à mon gré. Je reprendrai tout depuis le début et réfléchirai sur le voeu et le désir qui t’ont amené.” J’ai parfaitement compris de par la façon dont il m’a répondu qu’il pensait que ton désir d’avoir une église qui te soit consacrée est une invention de ma part, et que ce n’est pas ton ordre, aussi je te supplie fortement, Madame, de confier l’accomplissement de ton message à quelqu’un d’important , de connu qui inspire le respect et l’estime, afin qu’on le croie; parce que je ne suis rien, je suis une petite ficelle, une minuscule échelle, une queue, une feuille et toi, mon Enfant la plus petite de mes enfants, ma Dame, tu m’as envoyé à une place que je ne fréquente jamais ni ne m’y repose. Je t’en prie , pardonne moi ce grand desagrément et ne sois pas irritée, Madame. La Vierge Marie répondit:” Ecoute, ô le moindre de mes fils, tu dois comprendre que j’ai de nombreux serviteurs et messagers à qui je peux confier l’accomplissement de mon message et l’excécution de mon désir, mais c’est toi précisémenet que je sollicite et demande de m’aider afin que par ta médiation mon voeu soit accompli. Je t’implore ardemment, toi le moindre de mes fils, et avec fermeté je t’ordonne d’aller demain voir l’évêque. Tu y vas en mon nom et tu lui fais connaitre mon voeu intégral selon lequel je lui demande de commencer la construction d’une église. Et dis-lui aussi que c’est Moi, en personne, la toujours-vierge, Sainte Marie, Mère de Dieu qui t’ai envoyé” Juan Diego répondit: “Madame, mon Enfant, je ne veux pas te faire de la peine. Joyeusement et de plein gré j’obéirai à tes instructions. Sous aucune condition je ne manquerai de le faire; j’irai accomplir ton désir car non seulemnt le chemin est pénible mais peut-être que je ne serai pas écouté avec plaisir, ou si on m’écoute on ne me croira peut-être pas. Demain après-midi, au coucher du soleil, je reviendrai te porter la réponse de ton message au prélat. Je prends maintenant congé de toi, le plus petite de mes enfants, mon Enfant et Madame. Repose-toi entre-temps” Il s’en alla se reposer chez lui.

TROISIEME APPARITION Le jour suivant, il quitta la maison avant l’aube, et prit le chemin de Tlatilolco, afin d’être instruit des choses divines et d’être présent à l’appel, après quoi il irait voir le prélat. Vers dix heures, rapidement, après avoir assisté à la Messe et avoir inscrit sa présence, il s’en alla quand la foule se fut dispersée. Sur l’heure JuanDiego se rendit au palais de l’évêque. A peine fut-il arrivé qu’il essaya ardemment de voir l’évêque. Après encore beaucoup de difficultés il parvint à le voir. Il s’agenouilla à ses pieds. Il s’attrista et pleura pendant qu’il exposait les instructions de la Dame du ciel demandant à Dieu de lui accorder qu’on croie à son message et au voeu de l’Immaculée pour qu’un temple soit construit là où Elle le voulait. L’évêque, afin de se rassurer, lui posa beaucoup de questions, lui demandant où il l’avait vue et comment elle était. Il décrivit le tout à la perfection à l’évêque. Malgré les explications précises de son apparence et de tout ce qu’il avait vu et admiré, qui en soi indiquait qu’elle était la toujours-vierge Sainte Mère du Sauveur, Notre Seigneur Jésus-Christ, il ne lui accorda néanmoins aucun crédit lui disant que pour sa requête il lui fallait faire ce qui lui était demandé mais de plus qu’un signe était nécessaire afin qu’il puisse croire qu’il était vraiment envoyé par une Dame du ciel. Juan Diego dit alors à l’évêque “Monseigneur,écoutez! Quel doit être le signe que vous demandez? Car j’irai le demander à la Dame du ciel qui m’a envoyé vers vous.” L’évêque voyant qu’il acceptait sans aucun doute et ne se rétractait pas, le renvoya. Il ordonna immédiatement à quelques personnes de son entourage, en qui il pouvait avoir confiance, de le suivre et de surveiller où il allait, qui il voyait et avec qui il parlait. Ceux qui le suivirent le perdirent de vue alors qu’ils traversaient la ravine près du pont de Tepeyac. Ils cherchèrent partout mais ne purent le retrouver. Ils revinrent donc non seulement parce qu’ils étaient fatigués mais aussi parce que leurs desseins avaient été déjoués, et cela les avait mis en colère. Et c’est ce qu’ils racontèrent à l’évêque. Pour l’influençer afin qu’il ne crut pas en Juan Diego, ils dirent à l’évêque que Juan Diego le trompait et inventait ce qu’il racontait ou qu’il avait seulement rêvé ce qu’il racontait et demandait. Finalement ils s’arrangèrent pour que, si jamais il retournait, il fût retenu et durement puni afin qu’ il cessât de mentir et de tromper. Entre temps, Juan Diego était avec la Bienheureuse Vierge lui rapportant la réponse de Monseigneur l’évêque. La Dame, après l’avoir écouté, lui dit:”Très bien, mon petit, tu repartiras la-bas demain, afin de porter à l’évêque le signe qu’il a demandé. Avec cela il te croira et dans son regard il n’y aura ni doute ni soupçon. Et sache, mon petit, que je te récompenserai pour ta sollicitude, tes efforts et ta fatigue à mon égard. Je t’attendrai ici demain.”

QUATRIEME APPARITION C’est le jour suivant, un lundi, que Juan Diego devait porter un signe pour qu’on le croie, mais il n’y revint pas parce que, en rentrant chez lui, son oncle, Juan Bernardo, était tombé malade et son état était grave. Il appela d’abord un docteur qui l’aida mais c’était trop tard, son état s’empirait. A la tombée de la nuit son oncle lui demanda d’aller à l’aube à Tlatilolco et de ramener un prêtre pour le préparer et entendre sa confession car il était certain qu’il allait mourir et qu’il ne se lèverait plus ni ne guérirait. Le mardi, avant l’aube, Juan Diego partit de sa maison pour Tlatilolco pour ramener un prêtre et comme il s’approchait de la route qui rejoint la pente qui mène au sommet de la colline de Tepeyac, vers l’ouest, et où il avait l’habitude de traverser la route, il se dit “ Si je continue ce chemin, la Dame va sûrement me voir, et je pourrais être retenu afin que je puisse porter le signe au prélat comme convenu; mais notre premier souci est d’aller rapidement appeler un prêtre car mon oncle l’attend certainement” il fit donc le tour de la colline afin qu’il ne puisse être vu par elle qui voit bien partout. Il la vit descendre du haut de la colline et regarder vers là où ils s’étaient . rencontrés précédemment. Elle s’approcha de lui au bas de la colline et lui dit” “Qu’y a-t-il, le moindre de mes fils? Où vas-tu?” Etait-il affligé ou honteux ou effrayé? Il s’inclina devant elle. Il la salua, disant:” Mon Enfant, la plus tendre de mes filles, Madame, que Dieu veuille que tu sois satisfaite. Comment vas-tu ce matin? Est-ce que ta santé est bonne, Madame et mon Enfant? Je vais te faire de la peine. Sache, mon enfant, qu’un des tes serviteurs , mon oncle, est très malade, Il a attrapé la peste et est sur le point de mourir. Je dois me hâter vers ta maison à Mexico afin d’appeler un de tes prêtres, aimé de Dieu, pour qu’il entende sa confession et lui donne l’absolution car, depuis notre naissance, nous sommes venus au monde pour nous préserver des oeuvres de la mort. Mais si je pars, je reviendrai ici rapidement afin d’aller porter ton message. Madame, mon Enfant, pardonne moi, sois patiente avec moi pour le moment. Je ne te decevrai pas, la plus petite des mes filles. Demain je viendrai en toute hâte. Après avoir écouté les paroles de Juan Diego, la Très Sainte Vierge répondit: ”Ecoute moi et comprends bien, le moindre de mes fils, rien ne doit t’effrayer ou te peiner. Que ton coeur ne soit pas troublé. N’aies pas peur de cette maladie, ni d’aucune autre maladie ou angoisse. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère? N’es-tu pas sous ma protection? Ne suis-je pas ta santé? Ne reposes-tu pas heureux en mon sein? Que desires-tu de plus? Ne sois pas malheureux ou troublé par quoi que ce soit. Ne sois affligé pas la maladie de ton oncle, il n’en mourra pas. Sois assuré qu’il est maintenant guéri”. (Et à ce moment son oncle fut guéri comme il devait l’apprendre par la suite) Quand Juan Diego entendit ces mots de la Dame du ciel, il était grandement consolé. Il était heureux. Il la supplia de l’excuser afin qu’il aille voir l’évêque et lui porter le signe ou la preuve afin qu’on le croie. La Dame du ciel lui ordonna de grimper au haut de la colline où ils s’étaient précédemment rencontrés. Elle lui dit: « Grimpe, ô le moindre de mes fils , jusqu’au haut de la colline; là où tu m’as vue et où je t’ai donné des instructions, tu verras différentes fleurs. Coupe les, cueille les, rassembles les et puis viens les porter devant moi.” Juan Diego grimpa sur la colline immédiatement, et comme il atteignait le sommet il fut stupéfait; de voir qu’une telle variété de merveilleux rosiers de Castille étaient en floraison bien avant la saison où les roses devraient bourgeonner car hors de saison elles gèleraient. Elles étaient parfumées et recouvertes des gouttes de rosée de la nuit qui ressemblaient à des perles précieuses. Il commença immédiatement à les cueillir. Il les assembla et les plaça dans son tilma. Le haut de la colline n’était pas une place où pourrait fleurir n’importe quelle fleur car il y avait beaucoup de rochers, de ronces, d’épines, de nopales et de mezquites. Occasionellement de l’herbe poussait mais c’était au mois de décembre quand la végétation n’était pas gelée. Il descendit la colline immédiatement et porta les différentes roses qu’il avait cueillies à la Dame du ciel qui, en les voyant les prit entre ses mains et les plaça à nouveau dans son tilma, lui disant : « ô toi, le moindre de mes fils , cette variété de roses est une preuve et un signe que tu porteras à l’évêque. Tu lui diras en mon nom qu’il y verra là mon voeu et qu’il doit s’y conformer. Tu es mon ambassadeur, le plus digne de ma confiance. Je te l’ordonne rigoureusement de ne déplier ton manteau qu’en présence de l’évêque et de lui montrer ce que tu portes. Tu lui raconteras bien tout; tu lui diras que je t’ai ordonné de grimper au haut de la colline et de cueillir les fleurs; et aussi tout ce que tu as vu et admiré afin que tu puisses persuader le prélat d’accorder son soutien à ma demande qu’une église soit construite.” Après les conseils de la Dame du ciel, il prit le chemin qui mène directement à Mexico, heureux et sûr du succès, portant avec beaucoup de précaution le contenu de son tilma afin que rien ne s’échappe de ses mains et s’enivrant du parfum de cette variété de belles fleurs.

LE MIRACLE DE L’IMAGE Quand il arriva au palais épiscopal, le majordome vint à sa rencontre ainsi que d’autres serviteurs du prélat..Il les supplia de dire à l’évêque qu’il voulait le voir, mais personne ne voulait le faire, ils faisaient semblant de ne pas l’entendre, probablemenet parce qu’il était trop tôt ou parce qu’ils le connaisaient comme étant un importun et qu’il les harcelait; de plus, leurs collègues leur avaient raconté qu’ils l’avaient perdu de vue quand ils l’avaient suivi. Il attendit longtemps. Quand ils virent qu’il avait attendu longtemps debout, abattu, ne faisant rien, attendant d’ête appelé et paraissant avoir quelquechose dans son tilma, ils s’approchèrent de lui afin de savoir ce qu’il portait. Juan Diego voyant qu’il ne pouvait cacher ce qu’il portait et sachant qu’il serait molesté, bousculé, lacéré, ouvrit un peu son tilma là où se trouvaient les fleurs. En voyant cette variété de roses de Castille hors saison, ils furent complètement stupéfaits parce qu’elles étaient si fraiches, en pleine floraison, si parfumées et si belles. Ils essayèrent de s’en emparer et de tirer quelques unes mais ne réussirent à aucune des trois fois qu’ils osèrent le faire. Ils ne réussirent pas parce qu’à chaque fois qu’ils essayaient de les prendre, ils ne purent voir les fleurs réelles. A la place elles paraissaient peintes, imprimées ou cousues sur la toile. Ils allèrent alors dire à l’évêque ce qu’ils avaient vu l’informant que l’Indien qui était venu à plusieurs reprises voulait le voir et qu’il avait sûrement une raison pour l’avoir attendu avec anxiété si lontemps et être si désireux de le voir. En entendant cela l’évêque comprit qu’il avait apporté la preuve pour confimer ses dires afin qu’il se conformât à la requête de l’Indien. Il ordonna de le faire entrer immédiatement. Dès son entrée Juan Diego s’agenouilla devant lui comme à l’accoutumée et raconta à nouveau ce qu’il avait vu et admiré ainsi que le message. Il lui dit” Monseigneur, j’ai fait ce que tu as commandé, je suis allé dire à mon Ama, ma Dame du ciel, Sainte Marie, précieuse mère de Dieu que tu as demandé un signe et une preuve afin que tu puisses croire qu’il faut construire une église là où elle l’a demandé; je lui ai aussi dit que je t’avais donné ma parole que je rapporterais un signe et une preuve de son désir comme tu l’as demandé. Elle se montra condescendante et agréa à ta requête . Tôt ce matin elle m’a envoyé te voir à nouveau; je lui demandais une fois encore le signe afin que tu puisses me croire et elle me dit qu’elle me le donnerait et elle s’y conforma. Elle m’envoya au haut de la colline, là où j’avais l’habitude de la voir, pour cueillir une variété de roses de Castille. Après les avoir cueillies je les lui ai portées, elle les a prises de sa main et les a placées dans mon vêtement afin que je te les porte et te les donne en personne. Même si je savais que le haut de la colline n’était pas un endroit où pousseraient des fleurs car il y a beaucoup de rochers, de ronces, d’épines, de nopales et de mezquites, j’avais encore des doutes. Quand je me suis approché du haut de la colline, je vis que j’étais au paradis où il y avait une variété d’exquises roses de Castille, couvertes de brillante rosée et je les ai cueillies immédiatement. Elle m’a dit que je devais te les porter et je me suis exécuté afin que tu puisses voir en elles le signe que tu m’a demandé et te conformer à son voeu; aussi et mon message soient crédibles. Voilà. Reçois les.” Il déplia son vêtement blanc où il avait mis les fleurs et quand toutes les différentes variétés de roses de Castille tombèrent à terre apparut soudain le dessin de la précieuse Image de la toujours vierge Sainte Marie, Mère de Dieu, comme on la voit aujourd’hui dans l’église de Tepeyac, nommé Guadalupe. Quand l’évêque vit l’image, lui et tous ceux présents tombèrent à genoux. On l’admira beaucoup. Ils se levèrent pour la voir, ils tremblèrent et, avec tristesse, ils démontrèrent qu’ils la contemplaient avec leur coeur et leur esprit. L’évêque, avec des larmes de tristesse, pria et implora son pardon pour n’avoir pas accompli son voeu et sa requête. Quand il se releva, il détacha du cou de Juan Diego le vêtement sur lequel apparaissait l’Image de la Dame du ciel. Il le prit et le plaça dans sa chapelle. Juan Diego demeura un jour supplémentaire à l’évêché à la requête de l’évêque. Le jour suivant l’évêque lui dit: Montre nous où la Dame du ciel désire qu’une église soit construite” Et il invita immédiatement tous ceux présents à s’y rendre.

APPARITION A JUAN BERNARDINO Après que Juan Diego eut montré l’endroit où la dame du ciel voulait que son église soit construite, il demanda la permission de prendre congé. Il voulait rentrer chez lui pour voir son oncle Juan Bernardino qui était gravement malade quand il l’avait quitté pour aller à Tlatilolco appeler un prêtre afin d’entendre sa confession et lui donner l’absolution. La Dame du ciel lui avait dit que son oncle était guéri. Mais ils ne le laissèrent pas partir seul et l’accompagnèrent jusqu’à chez lui. Comme ils arrivèrent, ils virent que son oncle était heureux et en bonne santé. Il était très stupéfait de voir son neveu ainsi accompagné et honoré, et demandait la raison d’un tel honneur. Son neveu répondit que lorsqu’il partit chercher le prêtre pour entendre sa confession et lui donner l’absolution, la Dame du ciel lui apparut à Tepeyac lui disant de ne pas être triste, que son oncle allait bien, ce qui l’a consolé . Elle l’a envoyé à Mexico voir l’évêque afin que ce dernier lui construise une maison à Tepeyac. L’oncle témoigna de ce que c’était vrai qu’à cette occasion il fut guéri et qu’il l’avait vue de la même manière que son neveu, apprenant d’Elle qu’elle l’avait envoyé à Mexico pour voir l’évêque. La Dame lui dit aussi que, lorsqu’il irait voir l’évêque, il devrait lui révéler ce qu’il avait vu et lui expliquer de quelle façon Elle l’avait guéri miraculeusement et qu’Elle voulait être appelée La toujours vierge Sainte Marie de Guadalupe et que son image bénie soit aussi ainsi connue Juan Bernardino fut conduit en la présence de l’évêque afin qu’il l’en informe et lui donne un témoignage; son neveu et lui furent les invités de l’évêque chez lui jusqu’à ce que l’église consacrée à la Reine de Tepeyac soit construite là où Juan Diego l’avait vue. L’évêque transféra l’image sacrée de la belle dame du ciel de sa chapelle privée à l’église principale afin que tout le peuple puisse voir l’image bénie et l’admirer . La cité tout entière était sous le coup d’une grande émotion. Tous vinrent la voir , admirer l’image pieuse et prier. Ils s’émerveillèrent de son apparition dans ce divin miracle car aucune personne humaine de ce monde n’avait peint cette image précieuse.

SAINT JEAN CHRYSOSTOME – HOMÉLIE SUR CETTE PAROLE DE L’APOTRE : NOUS SAVONS QUE TOUT TOURNE A BIEN A CEUX QUI AIMENT DIEU…

10 décembre, 2015

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/tome4/homelie/homelie006.htm

SAINT JEAN CHRYSOSTOME – HOMÉLIE SUR CETTE PAROLE DE L’APOTRE : NOUS SAVONS QUE TOUT TOURNE A BIEN A CEUX QUI AIMENT DIEU ; ET  AUSSI SUR LA PATIENCE ET  L’AVANTAGE DES TRIBULATIONS.   AVERTISSEMENT.

L’exorde de cette homélie est tout à fait semblable à celui du sermon sur le débiteur des dix mille talents; dans l’un comme dans Vautre, Chrysostome se félicite de ce qu’après une longue maladie, il lui est donné de se retrouver et de s’entretenir de nouveau, comme au retour d’un long voyage, avec cette assemblée dont il est aimé, et qu’il aime à son tour d’une égale affection. De là, certains savants tirent cette conclusion que l’homélie sur le débiteur des dix mille talents ayant été prononcée certainement à Antioche, en 387, celle-ci le fut probablement à Constantinople. Car, disent-ils, il n’aurait pas fait deux fois le même exorde dans la même ville; mais, après s’être rétabli d’une maladie étant à Antioche, il s’y servit d’abord de ce début; et ensuite, étant à Constantinople, après un autre retour à la santé, il commença ce discours-ci de la même manière, devant des auditeurs dont pas un n’avait entendu l’autre. Cet argument ne semble pas tout à fait invraisemblable; pourtant comme Chrysostome a été souvent malade à Antioche, comme on le voit par plusieurs de ses discours, et que d’ailleurs il avait coutume, après un intervalle de quelques années, de répéter dans la même ville d’Antioche, non-seulement des exordes, mais des sermons tout entiers, qu’il remaniait et qu’il modifiait un peu, comme nous l’avons déjà vu souvent, rien n’empêche qu’il ne se soit servi quelques années plus tard, également à Antioche, du même début qu’en 387. Ce discours a donc pu être prononcé, soit dans l’une de ces villes, soit dans l’autre, et il est assez difficile de se déterminer entre les deux.   ANALYSE. Tendresse de Chrysostome pour ses auditeurs. — La charité est une dette qu’on ne peut jamais payer. — Les chrétiens patients dans les persécutions. — Efficacité des paroles de l’Apôtre. — Ingratitude des Macédoniens envers les apôtres. — Pourquoi saint Paul chassa le démon qui forçait la servante à reconnaître la mission des apôtres. — Ferveur et délivrance de Paul et de Silas. — De l’efficacité du chant des hymnes : pourquoi Paul et Silas s’y livrèrent au milieu de la nuit. — L’affliction nous rend attentifs et vigilants. — En fait de choses spirituelles, il. ne faut jamais différer. — Pourquoi Dieu permet les tentations.  1. Je me sens aujourd’hui comme si je ne m’étais pas rendu au milieu de vous depuis longtemps. Car bien que je ne fusse retenu à la maison que par ma mauvaise santé, je me trouvais comme exilé bien loin de votre amour. En effet, lorsque l’on aime véritablement et qu’on ne peut se trouver avec celui qu’on aime, on a beau habiter la même ville, on n’est pas moins affecté que si l’on vivait dans un autre pays. C’est là ce que savent tous ceux qui savent aimer. Pardonnez-nous donc, je vous en prie; car ce n’est pas la négligence qui a causé cette séparation; c’était le silence de la maladie. Et d’une part, je sais que vous vous réjouissez tous à présent de notre retour à la santé; et de mon côté, je me réjouis aussi, non pas seulement de l’avoir recouvrée, mais encore de ce qu’il m’est donné de revoir vos visages qui me faisaient faute, et de jouir de l’amour selon Dieu que vous me portez. La plupart des hommes, revenus à la santé, ne pensent qu’à se faire apporter du vin, à remplir leurs verres, à boire frais: pour moi, votre compagnie m’est plus agréable que toutes les réjouissances, et (110) elle est pour moi et la condition de ma santé, et la source de ma joie. Eh bien! donc, puisque par la grâce de Dieu nous nous sommes retrouvés mutuellement, il faut que nous vous payions la dette de la charité, si une telle dette se peut jamais payer. C’est qu’en effet, elle est la seule des obligations qui ne connaisse point d »e terme; plus on s’en acquitte, plus elle se prolonge, et si en fait d’argent nous donnons des éloges à ceux qui ne doivent rien, ici nous félicitons ceux qui doivent beaucoup. C’est pourquoi saint Paul, le docteur des nations, a écrit cette parole : Ne soyez redevables de rien à personne, excepté de la charité mutuelle (Rom. XIII, 8), voulant que notas nous acquittions sans cesse de cette obligation, tout en continuant d’y être tenus, et que jamais nous ne soyons affranchis de cette dette jusqu’au jour où nous le serons de la vie présente elle-même. Si donc une dette pécuniaire est un poids et une gêne, c’est, au contraire, une chose blâmable de ne pas devoir toujours la dette de la charité. Et pour preuve, écoutez avec quelle sagesse cet admirable docteur amène ce conseil. Il commence par dire : Ne soyez redevables de rien à personne; puis il ajoute : excepté de la charité mutuelle. Il veut que nous acquittions toutes nos autres dettes ici-bas, mais il entend que pour cette dernière il n’y ait jamais d’extinction possible. En effet, c’est elle surtout qui forme et discipline notre vie. Eh bien ! donc, puisque nous connaissons tout le profit à retirer de cette dette, puisque nous savons qu’on ne fait que l’augmenter en s’en acquittant, efforçons-nous aujourd’hui, nous aussi, de tout notre pouvoir, de payer celle que nous avons contractée envers vous, non par nonchalance ni ingratitude, mais par l’effet du mauvais état de notre santé; acquittons- nous, en adressant quelques paroles à votre charité, et, en prenant pour sujet de cet entretien l’Apôtre lui-même , ce merveilleux docteur du monde, mettons, sous vos yeux, et méditons à fond ce qu’il disait aujourd’hui en écrivant aux Romains; servons ainsi à votre charité le festin spirituel que nous avons été longtemps sans vous offrir. Quelles. sont ces paroles que nous avons lues? Il est nécessaire de vous le dire, afin que les ayant présentées à votre souvenir , vous saisissiez mieux ce que nous vous dirons. Nous savons, dit l’Apôtre, que tout tourne à bien à ceux qui aiment, Dieu. (Rom. VIII, 28. ) Quel est le but de cette entrée en matière? Car cette âme bienheureuse ne dit rien au hasard, ni en pure perte, mais elle applique toujours aux maux qui se présentent les remèdes spirituels qui leur conviennent. Quel est donc le sens de ses paroles? De nombreuses épreuves assiégeaient de toutes parts ceux qui s’avançaient alors dans la foi, les ruses de l’ennemi se succédaient incessamment, ses embûches étaient continuelles; ceux qui combattaient avec l’arme de la prédication n’avaient point de relâche : les uns étaient jetés en prison, d’autres en exil, on traînait les autres à mille abîmes divers; en conséquence, il agit comme un excellent général, qui , voyant son adversaire respirer la fureur, parcourt les rangs de ses soldats, relève partout leur courage, les fortifie, les prépare au combat, augmente leur audace, accroît leur désir d’en venir aux mains avec l’ennemi, les enhardit à ne pas craindre ses attaques, mais à se tenir en face, la fermeté dans le coeur pour le frapper, s’il est possible, au visage même, et ne point s’effrayer de lui résister. De même le bienheureux apôtre, cette âme d’une élévation toute céleste, voulant réveiller les pensées des fidèles,. et brûlant de relever leur âme en quelque sorte gisante à terre, commença par leur dire : Or nous savons que tout tourne à bien à ceux qui aiment Dieu. Voyez-vous la prudence apostolique? Il n’a point dit : Je sais, mais : Nous savons; il les range eux-mêmes dans le nombre de ceux qui conviennent de ce qu’il dit, que tout tourne à bien à ceux qui, aiment Dieu. Considérez aussi l’exactitude du langage de l’Apôtre. Il n’a pas dit : Ceux qui aiment Dieu échappent aux maux, sont délivrés des épreuves; mais : Nous savons, c’est-à-dire, nous sommes assurés, nous avons la certitude; l’expérience nous a démontré: Nous savons que tout tourne à bien à ceux qui aiment Dieu. 2. Quelle force ne trouvez-vous pas dans cette courte expression : Tout tourne à bien ? En effet, n’allez pas me parler des avantages d’ici-bas, ne songez pas seulement au bien-être et à la sécurité, mais aussi à ce qui leur est tout opposé : à la prison, aux tribulations, aux embûches, aux, attaqués journalières, et alors vous verrez parfaitement la portée de cette parole. Et pour ne pas entraîner au loin votre charité, prenons, si vous le voulez bien, quelques petits faits parmi ce qui arriva au bienheureux apôtre, et vouas verrez la force de ce (111) langage. Alors que , parcourant toutes les contrées, semant la parole de piété; arrachant les épines, et se hâtant d’implanter la vérité dans l’âme de chacun , il fut arrivé dans une ville de Macédoine, comme nous le raconte saint Luc, l’auteur des Actes, il rencontra là une jeune servante qui, possédée d’un malin esprit, ne pouvait garder le silence, et qui , s’en allant de côté et d’autre, voulait proclamer partout les apôtres par la suggestion de ce démon. Saint Paul, parlant alors avec grande autorité, employant un langage impérieux, comme quelqu’un qui chasserait un vil malfaiteur, délivra cette femme du malin esprit : les habitants de cette ville auraient dû considérer dès lors les apôtres comme des bienfaiteurs, comme des sauveurs , et, cri échange d’un tel bienfait, les traiter avec toute espèce d’égards. Ils firent pourtant tout le contraire. Ecoutez comment on récompense les apôtres : Les maîtres de cette servante, dit saint Luc, voyant que l’espoir de leur trafic était perdu, s’emparèrent de Paul et de Silos, les traînèrent sur la place publique devant les magistrats, puis ils les menèrent aux préteurs, et leur ayant donné un grand nombre de coups , ils les jetèrent en prison, en recommandant au geôlier de les garder soigneusement. (Act. XVI, 19, 23.) Voyez-vous l’excessive méchanceté des habitants de cette ville ? voyez-vous en même temps la patience et la fermeté des apôtres? Attendez un peu, et vous verrez aussi la miséricorde de Dieu. En effet, comme il est sage et fécond en ressources, il ne fait point cesser les maux tout d’abord et dès le début, mais, après que toutes les dispositions des adversaires ont pris de l’accroissement,après que la patience de ses athlètes a été prouvée par des faits, c’est alors que lui aussi montre à son tour son influence; afin que personne – ne puisse alléguer que si les serviteurs de Dieu courent ainsi aux dangers, c’est qu’ils se fient sur ce qu’ils n’auront rien de pénible à souffrir. C’est pour cela que dans les secrets de sa sagesse il laisse les uns devenir victimes des maux, et qu’il y soustrait les autres; il vent que l’exemple de tous vous instruise de son extrême miséricorde, il veut vous apprendre que lorsqu’il réserve à ses serviteurs de plus grandes récompenses, il permet souvent que leurs maux se prolongent. C’est ce qu’il a fait ici. Car après un tel miracle, après un si grand bienfait que celui par lequel ils se signalèrent en chassant cet esprit impudent, Dieu permit qu’ils fussent battus de verges et jetés en prison. C’est là surtout qu’apparut la puissance de Dieu. Aussi le saint Apôtre disait-il : Je me glorifierai donc le plus volontiers dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ habite en moi. Et un peu plus loin : Quand je suis faible, c’est alors que je suis puissant (II Cor. XII, 9, 10) ; il entend par faiblesse les tentations continuelles. Mais peut-être on se demandera ici pourquoi il a chassé un démon qui ne disait rien qui leur fût hostile, mais qui, au contraire, les faisait ouvertement connaître; car il y avait plusieurs jours qu’il criait: Ces hommes sont. les serviteurs du Dieu très-haut, qui vous annoncent le chemin du salut. (Act. XVI, 17.) Ne soyez point surpris, bien-aimé frère : ceci encore était l’effet de la prudence apostolique et de la grâce du Saint-Esprit. Car, bien qu’il ne dit rien qui leur fût hostile, il ne fallait point que le démon acquit par là un crédit qui l’eût mis à même, à d’autres égards, d’entraîner la croyance des simples voilà pourquoi saint Paul lui ferma la bouche et le chassa, ne voulant pas lui permettre de parler de choses dont il était indigne. Et, en agissant de la sorte, saint Paul suivait l’exemple de son Maître , car lorsque les démons venaient au-devant de Jésus, et lui disaient : Nous savons qui tu es, tu es le saint de Dieu (Luc, IV, 34), quoiqu’ils parlassent ainsi, Jésus les chassait. Et cela arrivait pour confondre les Juifs impudents qui voyaient tous les jours des miracles et une foule de prodiges, et qui refusaient de croire, tandis que les démons les avouaient, et confessaient Jésus pour le Fils de Dieu. 3. Mais passons à la suite de notre discours. Afin donc que vous appreniez que tout tourne à bien à ceux qui aiment Dieu, il est nécessaire de vous lire toute cette histoire : elle vous apprendra comment, après les coups et la prison, toutes choses ont été, par la grâce de Dieu, changées en avantages pour eux. Voyons comment saint Luc nous le fait voir; il dit : Le geôlier ayant reçu cette recommandation, les jeta dans la prison la plus intérieure, et leur mit des entraves aux pieds. (Act. XVI, 24.) Voyez comme leurs maux se prolongent, afin que la patience des apôtres devienne plus éclatante, et en même temps pour que la puissance ineffable de Dieu acquière aux yeux de tous une grande évidence. Ecoutez encore ce qui suit. (112) Saint Luc ajoute: Au milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et louaient Dieu. (Ib. V, 25.) Voyez ces âmes. qui semblent avoir des ailes, ces esprits en éveil : ne passons point légèrement, mes frères bien-aimés, sur cette parole. Ce n’est pas au hasard ni pour indiquer seulement l’heure que saint Luc dit : Au milieu de la nuit; mais il veut nous montrer que pendant le temps où le sommeil enchaîne agréablement les autres hommes, et ferme leurs paupières. à l’heure où il est naturel que des personnes en proie à de nombreuses souffrances se laissent entraîner au sommeil, alors que de tous côtés le sommeil fait sentir son pouvoir absolu, c’est à cette heure que les apôtres priaient et louaient Dieu, donnant ainsi la plus grande preuve de leur amour envers lui. Car de même que si nous sommes affligés parles douleurs corporelles, nous recherchons la présence de nos proches, pour trouver dans leur conversation de quoi soulager la violence de notre mal ; ainsi les saints apôtres, embrasés d’amour pour leur Maître, et lui adressant les hymnes sacrés, ne sentaient même pas leurs douleurs; mais, tout entiers à leurs supplications, ils lui offraient cet admirable chant des hymnes : leur prison était devenue un temple, et elle était sanctifiée tout entière par les cantiques de ces bienheureux apôtres. C’était un spectacle merveilleux et admirable que ces hommes, dont les pieds étaient dans les entraves, mais dont la voix n’en avait aucune qui les empêchât de chanter les hymnes. C’est que. pour l’âme austère et vigilante, qui a pour Dieu une charité ardente, il n’est rien qui soit capable de la séparer de son Maître : Car, dit l’Ecriture, je suis le Dieu qui se rapproche, et non pas un Dieu qui se tient à distance (Jérém. XXIII, 23); et elle dit encore autre part : Tu parleras encore, que je dirai : Me voici. (Isaïe, LVIII, 9.) En effet, là où l’âme est en éveil, la pensée a des ailes et se dégage, pour ainsi dire, des liens du corps; elle prend son vol vers le Dieu qu’elle aime, et regarde avec dédain la-terre au-dessous d’elle s’élevant au-dessus des choses visibles, elle court vers Dieu : c’est ce qui est arrivé à nos saints apôtres. Voyez en effet la vertu soudaine des hymnes, et comment ces hommes, quoique en prison et les entraves aux pieds, quoique mêlés avec des imposteurs et des prisonniers, non-seulement n’éprouvèrent aucun dommage, mais encore n’en brillèrent que mieux, et éclairèrent par la lumière de leur propre vertu tous ceux qui étaient dans la prison. Car la voix de ces hymnes sacrés, pénétrant dans l’âme de chacun des prisonniers, la transformait, pour ainsi dire, et la corrigeait. En effet l’Apôtre ajoute : Aussitôt un grand tremblement de terre eut lieu : les fondements de la prison furent ébranlés, et à l’instant toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous furent défaits. (Act. XVI, 26.) Vous voyez la puissance des hymnes auprès de Dieu ! Non-seulement ceux qui les lui offraient obtinrent leur propre soulagement, mais ils furent cause aussi que les liens de tous se détachèrent : c’était pour montrer par des faits que tout tourne à bien à ceux qui aiment Dieu. En effet, voyez un peu quel tableau ! des coups, une prison, des entraves, la compagnie des prisonniers. Eh bien! tout cela est devenu un sujet d’avantages, une occasion de gloire, non pas pour les apôtres seulement, non pas seulement pour les autres qui étaient en prison, mais pour le geôlier lui-même. En effet, que lisons-nous? Le geôlier s’étant réveillé, et ayant vu que les portes de la prison étaient ouvertes, tira son épée et allait se tuer, croyant que les prisonniers s’étaient échappés. (Ibid. V, 27.) Considérez ici avec moi la miséricorde de Dieu, laquelle surpasse toute expression ! Pourquoi tout cela arrive-t-il vers minuit? Uniquement pour que l’affaire se passe sans tumulte et dans le calme, et pour assurer le salut du geôlier. Car lorsque le tremblement de terre fut arrivé, et que les portes se furent ouvertes, les liens de tous les prisonniers se détachèrent, et Dieu ne permit pas qu’aucun d’entre eux s’évadât. Remarquez encore ici avec moi un nouveau trait de la sagesse divine. Toutes les autres circonstances, je veux dire, le tremblement de terre, l’ouverture des portes, ont eu. lieu pour que tout le monde apprît par l’événement quels étaient ceux que renfermait alors la prison, et que ce n’étaient pas des hommes ordinaires, mais s’il arriva que personne ne sortit, c’est afin que ceci ne devînt pas pour le geôlier une source de dangers. Pour vous en convaincre, écoutez comment, rien qu’au soupçon du fait, à la seule pensée de quelques évasions, il fit bon marché même de sa vie ! Saint Luc dit en effet : Ayant tiré son épée, il allait se tuer. Mais le bienheureux Paul, toujours attentif, toujours vigilant , arracha par ses paroles l’agneau de la. gueule du loup. Il s’écria : Ne te fais aucun mal! nous sommes tous ici. (Act. XVI, 28.) O comble d’humilité ! il ne conçut (113) aucun orgueil de ce qui venait de s’accomplir, il ne se révolta pas contre le geôlier, il ne se permit aucune expression de hauteur; mais il se comptait lui-même au nombre des prisonniers, des bourreaux, des malfaiteurs, en disant : Nous sommes tous ici. Vous venez de le voir usant de la plus grande humilité, et ne s’arrogeant rien de plus qu’aux malfaiteurs qui sont avec lui. Examinez enfin la conduite du bourreau : il ne s’adresse pas à saint Paul comme à quelqu’un des autres. Ayant pris courage et ayant demandé une lumière, il s’élança dans la chambre, et se jeta tout tremblant aux pieds de Paul et de Silas; puis les ayant reconduits dehors, il leur dit : Maîtres, que faut-il que je fasse pour être sauvé? (Ibid. V, 29, 30.) Voyez-vous que tout tourne à bien à ceux qui aiment Dieu ? voyez-vous les stratagèmes du démon, et comment ils furent déjoués? Voyez-vous comme ses artifices manquèrent leur but ? Quand les apôtres eurent chassé l’esprit malin, Satan fit en sorte qu’on les jetât en prison, croyant empêcher par là le cours de leurs prédications. Mais voilà que cette prison est devenue pour eux l’occasion d’un nouveau bénéfice spirituel. 4. Ainsi donc, nous aussi, si nous sommes vigilants, non-seulement dans les moments de calme, mais encore dans les tribulations, nous pouvons trouver notre profit, et plus encore dans la tribulation que dans le calme. Car ce dernier état nous rend presque toujours plus négligents ; la tribulation au contraire nous dispose à la -vigilance, elle nous rend dignes aux yeux de Dieu de l’assistance d’en-haut , alors surtout que, par notre espérance en lui , nous faisons preuve de patience et de fermeté dans toutes les afflictions qui nous surviennent. Ne soyons donc pas chagrins, quand nous sommes éprouvés, mais au contraire réjouissons-nous ; car c’est l’occasion de notre gloire. C’est dans ce sens que saint Paul a dit : Nous savons que tout tourne à bien à ceux qui aiment Dieu. Considérons aussi l’âme ardente de nos saints apôtres. Quand ils entendirent cette question du geôlier : Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? tardèrent-ils à répondre ? remirent-ils à plus tard? négligèrent-ils de l’instruire ? nullement. Et que lui dirent-ils ? Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé, toi et toute ta famille. (Ibid. V, 31.) Voyez la sollicitude apostolique. Ils ne se contentent pas du salut de lui seul, ils veulent aussi, grâce à lui, envelopper tous les siens dans les lacs de la religion , et infliger à Satan une blessure cruelle : Et le geôlier fut baptisé à l’instant, lui et tous les siens, et il fut ravi de joie, avec toute sa famille, d’avoir cru en Dieu. (Ibid. V, 33, 34) Cela nous apprend à ne jamais différer même d’un instant dans les affaires spirituelles, mais à considérer toujours comme favorable l’occasion qui se présente. Si en effet nos saints apôtres n’ont pas voulu différer alors qu’il était nuit, quelle excuse aurons-nous si dans les autres moments du jour nous laissons échapper des profits spirituels ? Vous avez vu cette prison devenant une église ? ce repaire de bourreaux transformé soudain en une maison de prière ; vous avez vu s’y accomplir la sainte initiation ? Voilà l’effet de la vigilance, c’est là ce que l’on gagne à ne jamais négliger les profits spirituels, mais à tirer parti de toutes les occasions pour réaliser d’aussi nobles bénéfices. Le saint apôtre a donc bien eu raison d’écrire : Que tout tourne à bien à ceux qui aiment Dieu. Et nous aussi, je vous y engage, ayons cette parole bien gravée dans notre âme, et n’entrons jamais en dépit, quand il nous arrive des afflictions dans cette vie, événements . maladies, ou autres circonstances fâcheuses ; armons-nous d’une grande sagesse pour résister à toutes les épreuves, sachant que si nous sommes vigilants, nous pouvons tirer parti de tout , et des épreuves plus que des consolations. Ne nous troublons jamais , songeant combien la patience est profitable , et n’ayons pas même de sentiments de haine contre ceux qui nous attirent nos épreuves. Car s’ils agissent de la sorte pour atteindre leur but particulier, notre Maître commun le permet, voulant par ce moyen nous faire trouver nos bénéfices spirituels, nous faire obtenir le salaire de notre patience. Si nous pouvons donc supporter avec reconnaissance ce qui nous est infligé, nous effacerons par là une grande partie de nos péchés. Et si le Seigneur, en voyant un tel trésor, le docteur des nations, tomber chaque jour dans les dangers, supportait qu’il en fût ainsi, non par insouciance de son athlète, mais parce qu’il lui préparait une plus longue lutte, pour lui accorder ensuite de plus brillantes couronnes, que pourrions-nous dire, nous autres, qui sommes couverts d’une foule de péchés, et qui, à cause de ces péchés, rencontrons maintes et maintes épreuves, afin (114) qu’ayant porté ici-bas la peine de nos fautes , nous soyons au moins jugés dignes d’un peu d’indulgence, et que nous puissions en ce jour terrible goûter les biens mystérieux ? Réfléchissons à tout cela , et résistons généreusement à toutes les afflictions, afin de recevoir du Dieu de miséricorde la récompense de notre patience , de pouvoir diminuer la multitude de nos péchés, et obtenir les biens éternels , par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec lequel gloire, puissance et honneur au Père, ainsi qu’au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HANUKKAH IN JERUSALEM

9 décembre, 2015

HANUKKAH IN JERUSALEM dans images sacrée 20141219_jerusalem_hanukkah_015_5D3_3276

http://en.lookatisrael.com/hanukkah-in-old-city-of-jerusalem/

LE PREMIER SENS DE HANOUKA: LA FÊTE DE LA LUMIÈRE UNIVERSELLE (2015 Décembre 7-14)

9 décembre, 2015

http://libertejuive.me/2015/11/12/hanouka-universel/

LE PREMIER SENS DE HANOUKA: LA FÊTE DE LA LUMIÈRE UNIVERSELLE (2015 Décembre 7-14)

En ce jour de Roch Hodech Kislev, voici un petit article sur Hanouka sorti de mes tiroirs et toujours d’actualité…

Mois pour tout le monde (traduction de Google de l’hébreu)

Hanouka, entre toutes les fêtes, illustre l’attachement du peuple juif à sa tradition, une tradition de vie, porteuse de vie, adaptée à nos vies. Absente de la Bible, à peine évoquée dans la michna, Hanouka nous apparaît pour la première fois dans le Talmud. Une braïta (source tanaïtique), citée dans le traité chabat du Talmud babylonien (21b) présente le lien entre la célébration et l’allumage de bougies. Hanouka est, selon le talmud lui-même, originé dans un phénomène naturel impressionnant : le raccourcissement des jours. Il est essentiel de se mettre dans la peau des générations précédentes. L’amoindrissement de la luminosité et du temps d’exposition au soleil nous influence tous, parfois de façon imperceptible ou subliminale. Il nous est facile aujourd’hui, pour peu que nous en prenions conscience, d’allumer une lampe ou une bougie. La situation était toute autre dans le passé. L’absence de l’électricité rendait l’éclairage très difficile, très fragile et très peu confortable. La lumière vacillante des bougies elle-même constituait un luxe. Le Talmud va jusqu’à poser la question du choix à opérer si on ne dispose pas de l’argent nécessaire pour se procurer à la fois les bougies de Hanouka et le vin du kidouch du chabat ! Lorsque petit à petit, dans notre univers physique, dans notre univers familial, dans notre univers personnel, la lumière diminue, il est important d’en prendre conscience. C’est le premier message de Hanouka. Cette prise de conscience, pourtant, peut faire peur. Le talmud fait remonter cette première angoisse à Adam Harichon, le premier humain. Voyant les jours raccourcir, torturé de culpabilité face à la faute qui l’avait chassé du jardin d’Eden, Adam vit sa fin venir. Il s’imagina disparaître dans l’obscurité, poursuivi par la faute de la consommation du fruit de l’arbre de la connaissance. Il entreprit alors, nous dit le Talmud, de jeûner et de prier. Quand vint l’époque du mois de tévèt, il observa le rallongement des jours, il se dit qu’il s’agissait du fonctionnement normal du monde, et se consacré à huit jours de fête (avoda zara 8a). C’est avec la renaissance des jours qu’Adam pu reprendre sa vie. C’est ainsi que naquit la fête. La première origine de la fête serait liée à la nature, et à son influence sur nos sentiments et comportement. Allumer les lumières de Hanouka permet de nous situer en harmonie avec la nature, sans nous laisser dominer par elle, de ne pas laisser nos jours se raccourcir et notre univers se réduire comme une peau de chagrin. Au contraire, connaître la nature nous permet d’anticiper son cours et de nous prémunir de ses atteintes, de nous nourrir de ses offrandes. Dans ce premier sens, Hanouka est une fête universelle, c’est la fête des lumières, accompagnée par les guirlandes laïques et chrétiennes qui accompagnent elles-aussi l’obscurité de l’hiver…. Hanouka a également un sens spécifique à l’identité juive, nous l’évoquerons dans les prochains jours.

SAINT AMBROISE – 7 DÉCEMBRE

9 décembre, 2015

http://fratsaintmarcvendee.free.fr/docpage9/peres/pere13.htm

SAINT AMBROISE – 7 DÉCEMBRE

1) VIE Saint Ambroise de Milan, Docteur de l’Eglise (339-397) Avec saint Augustin, saint Jérôme et le pape Grégoire le Grand, saint Ambroise de Milan est l’un des  » quatre grands docteurs d’Occident « . Les conciles du Moyen Âge – comme aussi Thomas d’Aquin et Luther – le citent constamment comme un des témoins éprouvés de l’orthodoxie ecclésiale. Saint Ambroise de Milan a aussi exercé en Orient une influence dont peu d’autres Pères de l’Église latine peuvent se prévaloir. Ses écrits ont été traduits en grec.. Saint Ambroise est issu d’une famille appartenant à la noblesse romaine chrétienne depuis plusieurs générations. Son père était le plus haut fonctionnaire impérial de la Gaule. C’est là que saint Ambroise de Milan est né, probablement vers 339. Conformément aux habitudes de l’époque, il ne reçut pas le baptême, mais resta catéchumène jusqu’à l’âge adulte. Après la mort de son père, sa mère retourna avec ses trois enfants à Rome, où saint Ambroise de Milan bénéficia de la solide formation en philosophie, en rhétorique et en littérature. Elle comportait aussi l’apprentissage de la langue grecque que saint Ambroise de Milan parlait couramment. Conformément à sa formation Ambroise entra au service de l’État. D’abord advocatus au tribunal de la préfecture de Sirmium puis conseiller de Probus, le préfet de l’endroit, et dès 370, c’est-à-dire à l’âge de trente ans à peine, gouverneur consulaire de la province d’ÉmilieLigurie, à Milan. Lors de l’élection du successeur de l’évêque (arien) de la ville, la fraction arienne et la fraction nicéenne de la communauté ne parvenant pas à s’entendre sur un candidat commun. Saint Ambroise, responsable du maintien de l’ordre public, se précipite personnellement dans la cathédrale pour aplanir le différend. Un enfant se serait soudain écrié :  » Ambroise évêque ! « , et tous se seraient spontanément mis d’accord, pour faire d’Ambroise le nouvel évêque de la ville. Mais Ambroise hésita à accepter cette fonction, et chercha même à y échapper. Encore catéchumène, Ambroise avait de bonnes raisons d’hésiter à accepter cette fonction. Il n’avait aucune expérience pastorale ni théologique. Il n’était même pas baptisé. Saint Ambroise de Milan reçut le baptême le 7 décembre 373 (traditionnellement en 374). En l’espace de quelques jours, il aurait reçu successivement toutes les ordinations ecclésiastiques puis la consécration épiscopale. Diplomate de formation, Ambroise travaillera à réconcilier la communauté, divisée par des controverses théologiques Il est un pasteur et un homme de gouvernement efficace soucieux de la rectitude de la foi et de la paix sociale. Il répond aux attentes pastorales de sa communauté et ne tarde pas à réconcilier les partis opposés dans le clergé et dans le peuple En dépit de sa remarquable efficacité en matière de politique ecclésiastique, la vie quotidienne pendant les vingt-quatre années de l’épiscopat de saint Ambroise de Milan était, en effet, essentiellement faite d’activités pastorales, comme le montrent ses écrits. Non seulement il célébrait quotidiennement la sainte messe (qui est ainsi appelée pour la première fois dans sa Lettre XX, 4), mais aussi, à la façon de nos heures canoniales actuelles, des cultes de la parole, avec chants et lectures, répartis tout au long de la journée, et même la nuit. Les dimanches et jours de fête, et tous les jours pendant le temps de préparation des candidats au baptême, il prononçait des homélies d’une force de conviction si simple qu’elles attiraient même Augustin, pourtant particulièrement critique (Confessions VI, 3-4). Ses relations avec les empereurs successifs (qui favorisent tantôt les catholiques, tantôt les hérétiques ariens) sont mouvementées. En 390, l’empereur Théodose fait massacrer toute une partie de la population de Thessalonique pour arrêter des émeutes. Pour cette raison, saint Ambroise lui refusera l’accès de son église à Milan, exigeant qu’il se soumette d’abord à la pénitence publique de l’Eglise. L’empereur, subjugué, obéit et, après des mois de pénitence, Théodose ne communie plus dans le sanctuaire avec les prêtres (selon le privilège impérial), mais au milieu des laïcs. Saint Augustin doit, en partie à saint Ambroise, sa conversion, , car il épiait ses sermons en cachette, écoutait sa pensée, admirait la parole de ce grand orateur. Saint Ambroise avait un grand souci de belles liturgies. Il introduisit dans l’Eglise latine, l’usage grec de chanter des hymnes qui étaient à la fois des prières, des actions de grâce et des résumés du dogme. Il en composa plusieurs que nous chantons encore aujourd’hui. Travailleur infatigable, il a trouvé le temps de rédiger ses oeuvres. Les pères de l’Eglise catholique ont été les chantres de Marie, particulièrement saint Ambroise de Milan considéré comme un père de la mariologie occidentale ; il disait de Marie, « Elle est le Temple de Dieu non pas le dieu du Temple « . Il propose Marie comme modèle de toutes les vertus, son influence sur la spiritualité mariale populaire est très profonde. Saint Ambroise de Milan est mort le Samedi saint (4 avril) 397 et saint il a été enterré le lendemain près de la tombe des martyrs Gervais et Protais, dont il avait retrouvé dans des circonstances miraculeuses les ossements oubliés le 17 juin 386. Saint Ambroise de Milan repose aujourd’hui dans ses vêtements épiscopaux entre les deux saints, dans une châsse vitrée, dans la crypte de la basilique.

2) Textes de SAINT AMBROISE Ouvre ta bouche à la Parole de Dieu ……       Parlons donc du Seigneur Jésus, parce que lui-même est la Sagesse, est la Parole et le Verbe de Dieu.      Car il est encore écrit : Ouvre ta bouche à la parole de Dieu. Il inspire celui qui fait écho à ses discours et médite ses paroles. Parlons toujours de lui. Quand nous parlons de la sagesse, c’est lui ; quand nous parlons de la vertu, c’est lui ; quand nous parlons de la justice, c’est lui ; quand nous parlons de la paix, c’est lui ; quand nous parlons de la vérité, de la vie, de la rédemption, c’est lui.      Ouvre ta bouche à la parole de Dieu, est-il écrit. Ouvre la bouche, toi; c’est lui qui parle. Aussi David a-t-il dit : J’écouterai ce que le Seigneur dit en moi, et le Fils de Dieu a dit lui-même : Ouvre largement ta bouche et je la remplirai. Tous ne sont pas capables, comme Salomon ni comme Daniel, d’apprécier la valeur infinie de la sagesse; cependant l’esprit de sagesse est communiqué à tous, selon leur capacité, du moins à tous ceux qui sont croyants. Si tu crois, tu possèdes l’esprit de sagesse.       » Mes commandements resteront dans ton coeur. Tu les répéteras sans cesse, à la maison ou en voyage, que tu sois couché ou que tu sois levé.  » (Dt 6, 6- 7)      Médite donc toujours, aie toujours à la bouche les réalités divines, assis dans ta maison. Nous pouvons entendre « la maison  » de l’Église; nous pouvons l’entendre aussi dans notre maison intérieure, afin de parler au-dedans de nous. Parle avec réflexion, pour éviter le péché, pour ne pas pécher par bavardage. Lorsque tu es assis à la maison, parle avec toi-même comme avec celui qui te jugera. Parle sur la route pour ne jamais être dans l’oisiveté. Tu parleras sur la route, si tu parles dans le Christ, parce que la route, c’est le Christ. Sur la route, parle à toi-même, parle au Christ. Écoute comment lui parler: Je veux qu’en tout lieu les hommes prient en levant les mains saintement, sans colère ni dispute. Parle dans ton sommeil, pour que le sommeil de la mort ne te surprenne pas. Ecoute comment parler dans le sommeil: je ne donnerai pas de sommeil à mes yeux ni de repos à mes paupières avant d’avoir trouvé un abri pour mon Seigneur, une tente pour le Dieu de Jacob.      Que tu te lèves ou te relèves, parle de lui, afin d’accomplir ce qu’il t’ordonne. Écoute comment le Christ t’éveille. Ton âme dit: « J’entends mon bien-aimé qui frappe à la porte ». Et le Christ dit : « Ouvre-moi, ma soeur, mon épouse ». Écoute comment tu fais se lever le Christ. L’âme dit : « Je vous en conjure, filles de Jérusalem, n’éveillez pas, ne réveillez pas mon amour ». L’amour, c’est le Christ.            SAINT AMBROISE DE MILAN – IV° S Homélie sur le psaume 36 (55-56)               Ouvre la porte ……       Dieu se fait docteur ; il illumine l’esprit de chacun, y répandant la clarté de sa connaissance, à condition toutefois que tu ouvres la porte de ton coeur et que tu accueilles la clarté de la grâce céleste. Quand tu doutes, empresse-toi de chercher, car « celui qui cherche trouve et à celui qui frappe, on ouvrira ». Nombreuses sont les obscurités dans les écrits prophétiques. Mais si, avec la main de ton âme, tu frappes, à la porte des Écritures, en examinant avec soin le sens caché, tu ne tarderas pas à trouver peu à peu la raison de ce qui est dit.      Ce n’est pas un autre que le Verbe de Dieu qui t’ouvrira, lui dont on lit dans l’Apocalypse que l’Agneau ouvrit le livre scellé que jusque-là personne n’avait pu ouvrir. Seul en effet le Seigneur Jésus, dans son Évangile, a révélé les énigmes des prophètes et les mystères de la loi ; seul, il a apporté la clé de la science et nous a donné la faculté d’ouvrir. SAINT AMBROISE DE MILAN – IV° S Homélie sur le psaume118 (sermon 8)                                                                                  

 

L’ICONE DE MARIE SEDES SAPIENTIAE – TRONE DE LA SAGESSE

8 décembre, 2015

http://uniurbe.org/maria-sedes-sapientiae-version-francaise/

L’ICONE DE MARIE SEDES SAPIENTIAE – TRONE DE LA SAGESSE

Icone

DESCRIPTION TECHNIQUE
OBJET: Mosaïque de la Mère de Dieu, Sedes Sapientiae (Trône de la Sagesse), objet de culte chrétien.
MESURES: 70 X 95 X 2 + l’épaisseur de la mosaïque d’environ 1 cm.
MATERIAUX: Base: panneau de bois multicouche. Colle: Malte Kerabond + isolastic. Tesselles: travertin, marbre jaune de Sienne, rouge de France, blanc cristallin di Carrare, émaux et or sur verre. Écriture en couleur Morgans et acrylique réalisée avec de la vernis mat. Verso imprégné de différentes couches de couleurs Morgans réalisées avec du vernis mat.
AUTEUR: l’image a été réalisée par le père. Marko Ivan Rupnik dans l’atelier d’art spirituel du Centre Aletti. Le visage de la Mère de Dieu puise certains de ses traits du visage de Marie de la Pentecôte de la chapelle « Redemptoris Mater » du Vatican, réalisée par l’Atelier lui-même.

DESCRIPTION ARTISTIQUE
L’œuvre Mère de Dieu Sedes Sapientiae (Siège de la Sagesse) fait partie du courant artistique qui s’inspire de la tradition, en particulier celle du premier millénaire, mais utilise comme langage artistique les contributions des avant-gardes historiques du XXe siècle. Plusieurs fois dans l’histoire de l’art des phénomènes semblables se sont produits, les rencontres et l’enrichissement mutuel de deux traditions chrétiennes. Il est suffisant de mentionner les mosaïques de Cefallu, la peinture italienne des XIIIe e XIV siècles, l’extraordinaire expérience de El Greco, les recherches du début du XXe siècle de peintres comme Matisse et Kandinsky.
Le premier millénaire et l’art byzantin en sont venus à une interprétation figurative, coloristique des mystères chrétiens afin que cet art fasse partie intégrante de la liturgie entendue comme l’articulation maximale de la foi dans la vie de l’Église. Au cours du deuxième millénaire, et surtout au XXe siècle, l’Occident, au cours d’une recherche de la subjectivité humaine, développe un art considéré de plus en plus explicitement expression de l’homme, de l’artiste lui-même. Cela a conduit à une explosion de la créativité, à l’invention de formes, de langages, de plus en plus radicalement subjectifs. Un tel langage artistique peut difficilement faire partie de la liturgie, et même un langage rendu immuable à travers les siècles peut mettre les croyants d’aujourd’hui mal à l’aise. En effet, il y a depuis longtemps des tentatives entre Orient et Occident de se réunir et de se féconder mutuellement. C’est dans ce sens il faut souligner l’effort de l’ensemble du Magistère de Jean-Paul II tendant à obtenir cette rencontre entre l’Orient et l’Occident, avec un regard toujours prêt à cueillir les aspirations et les exigences du monde et de l’homme moderne.
Un art qui fait partie du culte et de la liturgie, comme domaine de la dévotion de l’Église doit contenir, d’une part, l’objectivité des mystères de la foi, de sorte que de nombreuses personnes puissent parvenir à ces mystères et se reconnaitre en eux. D’autre part, ce même art a une dimension caractérisée par le temps, par l’histoire et par les artistes eux-mêmes. C’est parce que la foi chrétienne fonctionne avec les catégories de l’incarnation et de la transfiguration, et avec des contenus éternels, qui même dans leur dimension objective se communiquent aux fidèles à travers les fidèles eux-mêmes, à travers de vraies personnes, de vrais visages. C’est cette dimension de la tradition des générations qui lèguent -et donc la tradition de l’Église qui rend l’art chrétien toujours vivant parce que toujours concret, circonscrit par quelque chose de personnel et en même temps de transindividuel, et d’universel.
Dans cette œuvre, nous voyons que la mosaïque est réalisée de façon actuelle, en tenant compte des découvertes des artistes du XXe siècle sur la matière et la couleur. La mosaïque, ici, n’est pas utilisée comme une simulation de la peinture, l’œil du spectateur n’a pas de difficultés à discerner s’il s’agit d’un trait de pinceau sur la toile ou de pierre et d’émail. Les émaux et les marbres sont utilisés de façon à ce qu’ils ressemblent à ce qu’ils sont, à savoir la matière dure, rigide. Le mouvement, que ce soit à l’intérieur, ou autour des figures est déterminé par l’orientation des tesselles, leur taille, leur épaisseur. De cette manière, la composition de la Vierge et du Fils réussit à être particulièrement dense et animé, mais pas violent. Pour cette raison, les visages de la Vierge et du Fils attirent l’attention du spectateur avec une expression attentive, soignée, mais qui à cause de l’utilisation de la pierre, du marbre, apparait au début un peu voilée. Plus l’œil s’habitue aux pierres et aux émaux, en glissant de haut en bas sur la mosaïque, plus s’ouvre un contenu qui n’est pas facile de saisir et de cataloguer. Il est également important de souligner que la couleur est utilisée de manière à faire apparaître une lumière à l’intérieur. De la même façon dont les anciens faisaient transparaitre dans les icônes la lumière qui irradie de l’intérieur, cette mosaïque parvient à révéler la lumière intérieure. L’arrière-plan que nous voyons particulièrement lumineux et animée indique que toutes les pierres glissent, courent et coulent vers la personne humaine, vers la Mère de Dieu et sur son manteau tous les émaux convergent vers la figure du Christ, le Logos éternel.
Tout comme les anciennes écoles des icônes peignaient les visages humains avec le protoplasme, c’est-à-dire, avec la terre, ici nous retrouvons le même principe. Toute la création tend vers la personne humaine et la personne humaine est orientée vers le Christ, tend à Christ. Depuis la création du monde jusqu’à l’apparition de l’homme, de l’apparition de l’homme jusqu’au Christ. Déjà dans la langue elle-même on peut noter une certaine synthèse de certains des dogmes de notre foi.

LA SIGNIFICATION TEOLOGICO SPIRITUELLE
Une lointaine source d’inspiration de cette image se trouve chez Philon d’Alexandrie et dans son influence sur la pensée des Pères. Le grand Juif philosophe s’était rendu compte que d’une part la recherche de la sagesse est l’idéal commun de tous les peuples et d’autre part que la vraie sagesse est un don spécial de Dieu, donné aux fils d’Abraham. Le rapprochement entre ces deux sources serait-il possible? Philon croit avoir trouvé la solution dans le fait même que la sagesse vient du ciel et ensuite de la tradition du peuple de Dieu
Même les Pères de l’Église ont relevé la double provenance de la sagesse, mais sous l’influence de Saint Paul, ils ont tout d’abord vu leur opposition radicale. En outre ils se sont mis à chercher la réconciliation et ils l’ont trouvée en approfondissant le sujet: Christ sagesse vient de Dieu, mais à travers Marie il vient du genre humaine. C’est donc lui qui parvient à réconcilier les contraires. Pour l’illustrer de façon catéchétique, Eusèbe rappelle le mythe d’Orphée qui, avec son chant merveilleux calme les animaux sauvages. De la même façon le Christ avec son chant d’amour pacifie l’humanité et la divinité.
Cette réflexion a eu une résonance iconographique. Le soutien du trône, sur lequel est assis le Christ Sagesse, reçoit la forme d’une lyre. L’extension mariologique du motif est spontanée. Étant donné qu’il vient de Dieu et des hommes, le trône mort des premières images du Pantocrator est remplacé par le trône vivant, les genoux de la Theotokos. Le motif précèdent du siège en forme de lyre, ne disparait pas. Dans la présente image, il est remplacé par une harpe aux nombreuses cordes toutes destinées à former un chant harmonieux.
Nous retrouvons certains symboles de l’art chrétien du premier millénaire. La Mère de Dieu est habillé en bleu ce qui représente l’humanité, mais elle est couverte d’un manteau rouge qui est la couleur de la divinité, elle est l’être humain rendu divin. Christ est vêtu de rouge en tant qu’être divin et normalement il était couvert d’un manteau bleu, couleur de l’humanité, c’est-à-dire Dieu fait homme. Mais dans l’icône Sedes Sapientiae, le Christ est le plus simplement couvert de jaune d’or, ce qui symbolise la sainteté, la perfection de Dieu le Père, parce qu’il incarne en tant que sagesse toute cette perfection. Dans sa main gauche il tient un rouleau de papier, le Logos, le Verbe éternel de Dieu. Cette unité entre le rouleau, c’est-à-dire le Verbe, et le Visage est importante. Le Verbe est une Personne, c’est le Fils de Dieu, il a un visage. Il n’existe pas de sagesse énigmatique, lisse, et obscure. La Sagesse de Dieu est une personne vivante, qui se rapproche de l’homme à travers un visage fait « par la main de l’homme ». Pour cela, sa Mère, Vierge, est le siège vivante et personnelle sur laquelle pouvait s’asseoir la Parole de Dieu. Avec la main droite il nous bénit avec toutes les bénédictions spirituelles. Les doigts composent le signe classique de la profession des principaux dogmes, unité des trois personnes divines qui se révèlent à nous au travers du Fils, de deux natures, vrai Dieu et vrai homme.
Les trois étoiles d’or qui ornent Marie indiquent l’intégrité de la Vierge Marie avant, pendant et après l’accouchement.
Le visage de la mère doit avoir une attitude contemplative, recueillie, immergée dans le mystère, capable de créer une lien entre elle et le croyant qui prie. En ce qui concerne le Fils, il y a souvent eu deux tendances : ou rendre plus âgé que la Mère parce que c’est la sagesse et le savoir, et que la sagesse a toujours été liée à la vieillesse, ou, comme c’est le cas ici, le Fils est enfant, mais le visage est déjà formé, les lignes de la jeunesse apollinienne sont déjà esquissées, puisque la sagesse n’est pas soumise au temps, mais est éternelle : une éternelle jeunesse afin de souligner qu’il s’agit une sagesse de vie, pour la vie .

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