Archive pour décembre, 2015

Rembrandt van Rijn, Il figliol prodigo

16 décembre, 2015

Rembrandt van Rijn, Il figliol prodigo dans images sacrée rembrandt_il_figliol_prodigo

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MARIE MADELEINE DE PAZZI – DOUZE MÉDITATIONS

16 décembre, 2015

http://voiemystique.free.fr/madeleine_de_pazzi_12_meditations.htm         

MARIE MADELEINE DE PAZZI

Carmélite et auteur mystique, Sainte (1566-1607)

DOUZE MÉDITATIONS

INTRODUCTION

« Douze méditations » petit texte publié dans le dernier volume de l’édition italienne des Oeuvres complètes.  Ces petites notes trouvent leur origine dans une coutume du monastère de Sainte Marie des Anges, relative à la tradition monastique carmélitaine, qui avait pour fonction de favoriser la pratique communautaire de la pauvreté et d’éviter l’oisiveté. Les Constitutions du monastère déterminaient l’ordre à suivre qui s’inspirait largement de l’Office divin. En 1579, le chapitre du monastère adopta un décret établissant que chaque jour, après le silence en salle, les jeunes novices devaient se charger à tour de rôle d’une méditation. Une compagne de noviciat, Sœur Maria-Grazia Gondi, prit en note les méditations de sainte Marie Madeleine de Pazzi. C’est grâce à elle que nous possédons le premier témoignage de la doctrine spirituelle de la jeune carmélite. Malgré la formulation impersonnelle, nous pouvons déjà reconnaître en ces méditations de la jeune novice — données probablement durant l’année 1583 (elle avait alors 17 ans) —, des thèmes et des images que nous rencontrerons dans les « Quarante jours », on peut même dire que l’essentiel y est déjà annoncé : importance de l’approche trinitaire de Dieu et du lien avec l’âme notamment par les vœux religieux, médiation du Verbe et de Marie dans l’œuvre du salut, appelant les âmes à y prendre leur part par l’imitation de leurs vertus et la participation à leurs souffrances; soif des âmes. La croix du Christ et sa Passion occupent une place centrale : l’âme est invitée à imiter son Maître dans ce chemin d’anéantissement, en insistant sur l’importance de la vertu d’humilité, par laquelle l’âme s’unit à Dieu. Cette seule vertu lui suffit pour acquérir la vie éternelle, et elle peut ainsi gagner le ciel, où, participant de la nature divine, l’âme est enivrée de Dieu. Nous y trouvons déjà plusieurs images comme celles du lait, du sang, de la vigne, du jardin, de l’eau. Les méditations reflètent l’effort ascétique de la novice, consciente déjà que Dieu se « complaît dans une âme nue et dépouillée de tout vouloir propre, non seulement dans les choses extérieures, mais encore dans sa volonté de servir Dieu, non selon son goût, mais comme Dieu le veut ».

COMMENCEMENT DES 12 MÉDITATIONS 1 Nous pourrions considérer que lorsque le Père éternel voulut envoyer le Verbe prendre chair, les trois divines Personnes tinrent d’abord conseil entre elles. L’âme aussi, quand elle veut mettre en œuvre un projet, doit d’abord tenir conseil en elle-même, c’est-à-dire préméditer et bien considérer quelle intention l’y porte et ce qu’elle en attend. Dans l’éternel conseil, la justice et la miséricorde n’étaient pas d’accord entre elles. Ainsi dans l’âme, la crainte de Dieu d’un côté, la crainte du monde et le respect humain de l’autre ne peuvent jamais s’accorder si l’âme dans son activité ne veille, avec une droite justice selon Dieu, à satisfaire à chacune de ces craintes et affections; c’est ainsi qu’a fait le Verbe en satisfaisant en lui-même à la justice et à la miséricorde. Dans son conseil, pour mener à bien l’œuvre de l’Incarnation du Verbe, la très Sainte-Trinité a choisi la plus pure et la plus humble créature qui fut au monde. De même l’âme en tout son agir doit toujours choisir ce qui est le plus pur, Jésus, en ne voulant que Lui et Sa très aimable volonté.

2 Nous pourrions considérer que Jésus, dans sa Nativité, nous a montré les mêmes vertus que sur la croix : pauvreté et humilité. À la Nativité, il s’humilia tellement qu’il voulut être placé entre deux animaux, et fut si démuni qu’il naquit dans une pauvre étable, sans aucune aide humaine. Sur la croix, il n’eut pas d’endroit où reposer sa sainte tête, et s’humilia jusqu’à se faire crucifier entre deux voleurs. Quand Jésus naquit, il se nourrit de lait ; plus tard, sur la croix il nous donna son sang, nous montrant ainsi que lorsque l’âme naît à la vie de Dieu, elle reçoit de lui le lait de la consolation, mais qu’elle doit ensuite abandonner cette douce nourriture et en échange donner du sang, c’est-à-dire l’exemple d’une vertu authentique et d’une véritable souffrance par amour de Dieu.

3 Nous considérerons qu’à sa naissance Jésus était nu et voulut être couché sur du foin dur, entre deux vils animaux, pour montrer qu’il se plaît et se repose dans l’âme qui est humble et mortifiée dans toutes ses puissances et sentiments, et qui maîtrise si bien sa convoitise et son irascibilité que par l’une elle ne désire quoi que ce soit contre la volonté de Dieu et par l’autre ne se meut ni n’éprouve de ressentiment, si ce n’est pour l’honneur de Dieu et le salut du prochain. Il naquit nu pour montrer aussi combien il se complaît dans une âme nue et dépouillée de tout vouloir propre, non seulement dans les choses extérieures, mais encore dans sa volonté de servir Dieu, non selon son goût, mais comme Dieu le veut.

4 Nous allons considérer le grand amour que Jésus nous montra sur la croix, et surtout dans les trois paroles qu’il prononça pour nous témoigner aussi sa profonde miséricorde et son infinie sagesse. Dans cette parole : Père, pardonne-leur (Lc 23,34), il montra sa miséricorde en priant pour ceux qui le crucifiaient. En s’écriant : J’ai soif (Jn 19,28), il montra son amour, parce que la soif qu’il avait de nos âmes était plus ardente que l’autre soif dont il souffrait pourtant beaucoup. Si nous voulons désaltérer Jésus, nous devons avoir une grande soif de son honneur et du salut des âmes, sans être altérés des choses du monde ni les désirer, car alors nous donnerions à boire à Jésus du fiel et du vinaigre. Et puisque le fiel et le vinaigre sont amers au goût mais également nocifs, de même, nous nuisons à notre âme en nous désaltérant avec les choses du monde. Dans ces mots : Tout est achevé (Jn 19,30), il nous montra la sagesse infinie où il puisa le moyen de rétablir ses créatures dans l’état d’innocence où il les avait créées, achevant par sa Passion l’œuvre que le Père éternel lui avait confiée.

5 Nous considérerons ces paroles de Jésus dans l’Évangile : Je suis la vraie vigne et vous êtes les sarments (Jn 15,5). Cette vigne fut plantée dans la terre fertile du sein de la Vierge Marie. Et comme la vigne fleurit et produit le fruit presque en même temps, de même Jésus enseignait par sa parole et présentait des exemples vivants de vertu. Quand les sarments sont séparés de la vigne, ils ne peuvent donner de fruits ; ainsi en est-il de nous; si nous sommes séparés de Jésus, jamais nous ne porterons de fruits, mais si nous demeurons unies à lui par la transformation de la volonté et de l’amour, alors nous donnerons le même fruit que lui, comme les sarments unis à la vigne donnent le fruit de la vigne. Parce que l’âme unie à Dieu devient, par participation, un autre Dieu, elle tire du Verbe incarné, par imitation, la pratique des vertus qu’il exerça sur terre, et surtout une profonde humilité, qui la fait s’humilier et s’abaisser en toutes ses actions, un ardent amour de Dieu et une véritable charité pour le prochain : pour le sauver et lui être utile, elle ne tient compte ni d’elle-même ni des commodités de son corps. Il nous enseigne surtout à demeurer toujours unies à Jésus.

6 Nous considérerons que dans le jardin de la sainte Église se trouvent bien des choses qui recréent l’âme, et en particulier la mémoire de la Passion de Jésus, qui non seulement la recrée, mais lui offre aussi une douce nourriture. Ainsi pourrons-nous considérer Jésus sur le mont Calvaire, pendu sur la croix, et nous donnant, comme une vigne, son sang précieux. Comme la vigne nous donne le vin qui nourrit et enivre, de même le sang de Jésus et la méditation de sa Passion nourrissent et enivrent l’âme d’amour divin. Mais il nous faut approcher de Jésus dans l’oraison et la méditation de sa Passion avec un cœur pur et vide de nous-mêmes et de notre amour propre, si nous voulons en tirer cette douce nourriture et cette divine ivresse, car, si nous voulons que le vin nourrisse et enivre, il faut de même qu’il soit pur et non mêlé avec beaucoup d’eau.

7 Nous allons considérer la grande humilité que nous montra Jésus en voulant être baptisé par saint Jean, qui était tellement inférieur à Lui. Combien son Père éternel se complut dans la profonde humilité de son Unique, il nous le montra par ses paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon plaisir (Mt 3,17). Jésus aussi se complaît tellement dans l’âme qui est humble et se soumet par humilité à ses inférieurs, que cette seule vertu — au cas où elle n’en posséderait aucune autre — lui suffirait pour acquérir la vie éternelle.

8 Mes Sœurs, si nous voulons monter au ciel avec Jésus, nous devons nous alléger et délester de ce qui pèse en nous afin d’être légères et aptes à voler. Rien ne nous rend plus lourdes et inaptes à nous élever et à suivre notre époux, que le péché. Donc, avec grand soin, nous devons garder notre cœur non seulement du péché mais de toute minime imperfection, et nous procurer les ailes de la haine de nous-même et de l’amour pour Dieu.

9 Nous devrons penser à célébrer toutes les solennités avec une grande dévotion, et en particulier celle de la très Sainte Trinité, parce que toutes les autres sont ou de Jésus, ou de l’Esprit Saint, ou de la Vierge, mais celle-ci célèbre également le Père éternel. Et si toutes les créatures doivent honorer cette solennité, nous religieuses, nous le devons tout spécialement ; nous pouvons honorer la très Sainte Trinité notamment par l’observance des saints vœux. Nous honorerons le Père éternel par une observance véritable du vœu d’obéissance : en effet, quand ils obéissent à leur père, ses fils l’honorent infiniment. Nous honorerons le Verbe en l’imitant par la vertu de la sainte pauvreté, qu’il aima tant, car il se fit pauvre pour nous, lui qui n’eut sur la croix, nulle place où reposer sa tête si sainte. Par l’observance du vœu de pureté et de chasteté nous honorerons l’Esprit Saint, parce qu’étant pur Esprit, il agrée les âmes pures et chastes et se réjouit en elles.

10 Nous pourrions considérer que la Vierge Marie est comme ce livre, scellé de sept sceaux, que vit saint Jean l’évangéliste dans l’Apocalypse, et qui ne pouvait être ouvert que par l’Agneau (Ap. 5,5). Les sept sceaux sont les sept dons de l’Esprit Saint que la Vierge Marie possédait en plénitude, plus que toute autre créature ; nous pouvons aussi les comprendre comme les sept privilèges dont elle jouit. Par le premier, elle fut depuis l’éternité choisie par Dieu comme première-née de toutes les créatures. Par le second, elle conçut en son sein et en sa chair le Verbe et son humanité, qu’il reçut de son sang très pur. Par le troisième, de sa parole, elle sanctifia saint Jean, en vertu du Verbe incarné dans son sein très pur. Par le quatrième, après avoir enfanté Jésus, elle demeura Vierge. Par le cinquième, le Fils de Dieu lui-même lui fut soumis, humble et obéissant. Par le sixième, son corps après la mort ne se corrompit point. Par le septième, elle fut placée à la droite de son Fils. Si, à notre mort, nous voulons entrer dans le bienheureux Royaume du Paradis, nous devons dès à présent nous exercer à la perfection, pratiquer l’humilité, la patience, la charité et toutes les autres vertus. Efforçons-nous d’agir ainsi.

11 Nous allons considérer les paroles de Saint Paul et essayer de les dire nous aussi : Pour moi le monde a été crucifié et moi pour le monde (Ga 6,14). Nous pourrons les prononcer en vérité quand nous serons contraires au monde. Les gens du monde aiment et poursuivent les honneurs, ils sont pleins d’avarice, d’impureté, de mille hypocrisies et simulations. Si nous voulons être contraires au monde, nous devons agir avec vérité, sincérité et pureté d’intention, nous devons aimer d’une véritable et intime dilection, et surtout aimer et pratiquer en nous-mêmes l’humilité, la simplicité et les autres vertus qui nous rendent agréables et justes aux yeux très purs de notre Époux.

12 Pour l’âme qui veut parvenir à la perfection, une des conditions à remplir est la connaissance des nombreux obstacles qui l’empêchent d’y réussir. Nous en retiendrons surtout trois : Le premier est l’amour des créatures et d’elle-même. Jésus nous le montra dans l’évangile quand il dit : Celui qui ne renonce pas à tout ce qu’il possède n’est pas digne de moi (Mt 10, 37-38), qui aime ses biens plus que Lui n’est pas digne de Lui. Le second est la simulation, qui consiste à garder une pensée dans son cœur tandis que la bouche en affirme une autre. Il nous montra cela quand il dit dans l’Évangile : « Je suis la Vérité » (Jn 14,6). Le troisième, la désobéissance aux commandements de Dieu, et, pour nous religieuses, aux conseils, à la Règle, aux Constitutions, et encore à nos prélats et supérieurs. Jésus aime tellement la vertu d’obéissance, que par elle il s’unit à l’âme. Et comme un aliment s’unit à la créature et la créature à cet aliment, ainsi l’âme obéissante s’unit à Jésus, et Jésus à elle.

 

PAPE FRANÇOIS – POURQUOI UN JUBILÉ DE LA MISÉRICORDE

16 décembre, 2015

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2015/documents/papa-francesco_20151209_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre

Mercredi 9 décembre 2015

POURQUOI UN JUBILÉ DE LA MISÉRICORDE

Chers frères et sœurs, bonjour,

Hier j’ai ouvert ici, dans la basilique Saint-Pierre, la porte sainte du jubilé de la miséricorde, après l’avoir déjà ouverte dans la cathédrale de Bangui, en Centrafrique. Je voudrais aujourd’hui réfléchir avec vous sur la signification de cette année sainte, en répondant à la question: pourquoi un jubilé de la miséricorde? Qu’est-ce que cela signifie? L’Eglise a besoin de ce moment extraordinaire. Je ne dis pas: ce moment extraordinaire est bon pour l’Eglise. Je dis: l’Eglise a besoin de ce moment extraordinaire. A notre époque de profonds changements, l’Eglise est appelée à offrir sa contribution particulière, en rendant visibles les signes de la présence et de la proximité de Dieu. Et le jubilé est un temps favorable pour nous tous, car en contemplant la Divine miséricorde, qui franchit toute limite humaine et qui resplendit sur l’obscurité du péché, nous pouvons devenir des témoins plus convaincus et efficaces. Tourner le regard vers Dieu, le Père miséricordieux, et vers nos frères qui ont besoin de miséricorde, signifie diriger notre attention sur le contenu essentiel de l’Evangile: Jésus, la miséricorde faite chair, qui rend visible à nos yeux le grand mystère de l’Amour trinitaire de Dieu. Célébrer un jubilé de la miséricorde équivaut à mettre à nouveau au centre de notre vie personnelle et de nos communautés, le caractère spécifique de la foi chrétienne, c’est-à-dire Jésus Christ, le Dieu miséricordieux. Une année sainte, donc, pour vivre la miséricorde. Oui, chers frères et sœurs, cette année sainte nous est offerte pour faire l’expérience dans notre vie du contact doux et tendre du pardon de Dieu, de sa présence à nos côtés et de sa proximité, en particulier dans les moments de plus grand besoin. Ce jubilé est, en somme, un moment privilégié pour que l’Eglise apprenne à choisir uniquement «ce qui plaît le plus à Dieu». Et qu’est-ce qui «plaît le plus à Dieu»? Pardonner ses enfants, avoir miséricorde d’eux, afin qu’eux aussi puissent à leur tour pardonner leurs frères, en resplendissant comme les flammes de la miséricorde de Dieu dans le monde. C’est ce qui plaît le plus à Dieu. Saint Ambroise, dans un livre de théologie qu’il avait écrit sur Adam, parle de l’histoire de la création du monde et dit que Dieu chaque jour, après avoir fait une chose — la lune, le soleil ou les animaux — dit: «Et Dieu vit que cela était bon». Mais quand il a fait l’homme et la femme, la Bible dit: «Il vit que cela était très bon». Saint Ambroise se demande: «Mais pourquoi dit-il “très bon”? Pourquoi Dieu est-il si content de la création de l’homme et de la femme? Parce qu’à la fin, il avait quelqu’un à pardonner. C’est beau: la joie de Dieu est de pardonner, l’être de Dieu est miséricorde. C’est pourquoi, cette année nous devons ouvrir nos cœurs, pour que cet amour, cette joie de Dieu nous remplisse tous de cette miséricorde. Le jubilé sera un «temps favorable» pour l’Eglise si nous apprenons à choisir «ce qui plaît le plus à Dieu», sans céder à la tentation de penser qu’il y a quelque chose d’autre de plus important ou de prioritaire. Rien n’est plus important que de choisir «ce qui plaît le plus à Dieu», c’est-à-dire sa miséricorde, son amour, sa tendresse, son étreinte, ses caresses! L’œuvre nécessaire de renouveau des institutions et des structures de l’Eglise est elle aussi un moyen qui doit nous conduire à faire l’expérience vivante et vivifiante de la miséricorde de Dieu qui, elle seule, peut garantir à l’Eglise d’être cette ville sise au sommet du mont qui ne peut pas rester cachée (cf. Mt 5, 14). Seule une Eglise miséricordieuse resplendit! Si nous devions, ne serait-ce que pour un moment, oublier que la miséricorde est «ce qui plaît le plus à Dieu», chacun de nos efforts serait vain, car nous deviendrions esclaves de nos institutions et de nos structures, pour autant qu’elles puissent être renouvelées. Mais nous serions toujours des esclaves. «Eprouver fortement en nous la joie d’avoir été retrouvés par Jésus, qui comme Bon Pasteur est venu nous chercher parce que nous nous étions perdus» (Homélie des premières vêpres du dimanche de la Divine miséricorde, 11 avril 2015): tel est l’objectif que l’Eglise se fixe en cette année sainte. Ainsi, nous renforcerons en nous la certitude que la miséricorde peut contribuer réellement à l’édification d’un monde plus humain. En particulier à notre époque, où le pardon est un hôte rare dans les milieux de la vie humaine, le rappel à la miséricorde se fait plus urgent, et ce en chaque lieu: dans la société, dans les institutions, dans le travail et aussi dans la famille. Naturellement, certains pourraient objecter: «Mais, Père, en cette année, l’Eglise ne devrait-elle pas faire quelque chose de plus? Il est juste de contempler la miséricorde de Dieu, mais il existe de nombreuses nécessités urgentes!». C’est vrai, il y a beaucoup à faire, et je suis le premier à ne pas me lasser de le rappeler. Mais il faut tenir compte que, à la racine de l’oubli de la miséricorde, il y a toujours l’amour propre. Dans le monde, celui-ci revêt la forme de la recherche exclusive de ses propres intérêts, de plaisirs et d’honneurs unis à la volonté d’accumuler des richesses, tandis que dans la vie des chrétiens, il se travestit souvent en hypocrisie et mondanité. Toutes ces choses sont contraires à la miséricorde. Les mouvements de l’amour propre, qui font de la miséricorde une étrangère dans le monde, sont si divers et nombreux que souvent, nous ne sommes même plus en mesure de les reconnaître comme limites et comme péché. Voilà pourquoi il est nécessaire de reconnaître que nous sommes pécheurs, pour renforcer en nous la certitude de la Divine miséricorde. «Seigneur, je suis un pécheur; Seigneur, je suis une pécheresse; viens avec ta miséricorde». C’est une très belle prière. C’est une prière facile à dire chaque jour: «Seigneur, je suis un pécheur; Seigneur, je suis une pécheresse; viens avec ta miséricorde». Chers frères et sœurs, je souhaite qu’en cette année sainte, chacun de nous fasse l’expérience de la miséricorde de Dieu, pour être témoins de «ce qui lui plaît le plus». Est-il naïf de penser que cela peut changer le monde? Oui, humainement parlant, c’est insensé, mais «ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes» (1 Co 1, 25).

 

Garden of Eden – Hieronymus Bosch

15 décembre, 2015

Garden of Eden - Hieronymus Bosch dans images sacrée
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JEAN-PAUL II – LA VALEUR DE L’ENGAGEMENT DANS LES RÉALITÉS TEMPORELLES (LECTURE: GN 1, 26-28)

15 décembre, 2015

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2000/documents/hf_jp-ii_aud_20001213.html

JEAN-PAUL II

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 13 décembre 2000 

LA VALEUR DE L’ENGAGEMENT DANS LES RÉALITÉS TEMPORELLES (LECTURE: GN 1, 26-28)

1. L’Apôtre Paul affirme que « notre cité se trouve dans les cieux » (Ph 3, 20), mais il n’en conclut pas que nous pouvons attendre passivement l’entrée dans la cité; au contraire, il nous exhorte à nous engager activement. « Ne nous lassons pas de faire le bien – écrit-il – ; en son temps viendra la récolte, si nous ne  nous  relâchons  pas.  Ainsi  donc, tant  que  nous  en  avons  l’occasion, pratiquons le bien à l’égard de tous et surtout de nos frères dans la foi » (Ga 6, 9-10). La révélation biblique et la plus grande sagesse philosophique soulignent de façon unanime que, d’un côté, l’humanité est tendue vers l’infini et l’éternité et, de l’autre, qu’elle est solidement plantée sur la terre, au milieu des coordonnées du temps et de l’espace. Il existe un objectif transcendant à atteindre, mais à travers un parcours qui se développe sur la terre et dans l’histoire.  Les  paroles  de  la  Genèse sont lumineuses:  la créature humaine est liée à la poussière de la terre, dans le même temps elle possède un « souffle » qui l’unit directement à Dieu (cf. Gn 2, 7). 2. C’est encore la Genèse qui affirme que l’homme, sorti des mains divines, fut « établi dans le jardin de l’Eden pour le cultiver et le garder » (2, 15). Les deux verbes du texte original hébraïque sont ceux utilisés ailleurs pour indiquer également le fait de « servir » Dieu et d’ »observer » sa parole, c’est-à-dire l’engagement d’Israël à l’égard de l’alliance avec le Seigneur. Cette analogie semble suggérer qu’une alliance primordiale unit le Créateur à Adam et à chaque créature humaine, une alliance qui s’accomplit dans l’engagement d’emplir la terre, en soumettant et en dominant les poissons de la mer et les oiseaux du ciel et chaque être qui rampe sur la terre (cf. Gn 1, 28; Ps 8, 7-9). Malheureusement, l’homme accomplit souvent cette mission qui lui est confiée par Dieu non comme un artisan sage, mais comme un tyran despotique. A la fin, il se retrouve dans un monde ruiné et hostile, dans une société éclatée et déchirée, comme nous l’enseigne encore la Genèse dans la grande fresque du troisième chapitre, où elle décrit la rupture de l’harmonie de l’homme avec son semblable, avec la terre et avec le Créateur lui-même. C’est le fruit du péché originel, c’est-à-dire de la rébellion qui eut lieu dès le début contre le projet que Dieu avait confié à l’humanité. 3. Nous devons donc, avec la grâce du Christ Rédempteur, faire à nouveau nôtre le dessein de paix et de développement, de justice et de solidarité, de transformation   et   de   valorisation des réalités  terrestres  et  temporelles, obscurci dans les premières pages de la Bible. Nous devons poursuivre la grande aventure de l’humanité dans le domaine de la science et de la technique, en explorant les secrets de la nature. Il faut développer – à travers l’économie, le commerce et la vie sociale – le bien-être, la connaissance, la victoire sur la misère et sur toute forme d’humiliation de la dignité humaine. L’oeuvre créatrice est, dans un certain sens, déléguée par Dieu à l’homme, afin qu’elle soit poursuivie dans les extraordinaires entreprises de la science et de la technique, ainsi que dans l’engagement des travailleurs, des chercheurs, des personnes qui, grâce à leur esprit et à leurs mains, cherchent à « cultiver et à conserver » la terre et à rendre plus solidaires les hommes et les femmes entre eux. Dieu n’est pas absent de sa création, il a même « couronné de gloire et de beauté l’homme », en le rendant presque, à travers son autonomie et sa liberté, son représentant dans le monde et dans l’histoire (cf. Ps 8, 6-7). 4. Comme le dit le Psalmiste, au matin « l’homme sort pour son ouvrage, faire son travail jusqu’au soir » (Ps 104, 23). Dans ses paraboles, le Christ valorise lui aussi cette oeuvre de l’homme et de la femme dans les champs et sur la mer, dans les maisons et dans les assemblées, dans les tribunaux et sur les marchés. Il l’assume pour illustrer de façon symbolique le mystère du Royaume de Dieu et de sa réalisation progressive, tout en étant conscient que ce travail est parfois rendu vain par le mal et par le péché, par l’égoïsme et par l’injustice.  La  présence mystérieuse du Royaume dans l’histoire soutient et vivifie l’engagement du chrétien dans ses tâches terrestres. Engagés dans cette oeuvre et dans cette lutte, les chrétiens sont appelés à collaborer avec le Créateur pour réaliser sur la terre une « maison de l’homme » plus conforme à sa dignité et au dessein divin, une maison dans laquelle « amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent » (Ps 85, 11). 5. Sous cette lumière, je voudrais reproposer à votre méditation les pages que le Concile Vatican II a consacrées, dans la Constitution pastorale Gaudium et spes (cf. cc. III et IV), à « l’activité humaine dans l’univers » et au « rôle de l’Eglise dans le monde de ce temps ». « Pour les croyants – enseigne le Concile – une chose est certaine:  considérée en elle-même, l’activité humaine, individuelle et collective, ce gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s’acharnent à améliorer leurs conditions de vie, correspond au dessein de Dieu » (GS, n. 34). La complexité de la société moderne rend toujours plus difficile l’engagement d’animer les structures politiques, culturelles, économiques et technologiques qui sont souvent sans âme. Dans ce contexte difficile et prometteur, l’Eglise  est  appelée  à  reconnaître   l’autonomie  des réalités  terrestres  (cf. GS, n. 36), mais également à proclamer de façon efficace « la priorité de l’éthique sur la technique, le primat de la personne sur les choses, la supériorité de l’esprit sur la matière » (Congrégation pour l’Education catholique, En ces dernières décennies, 30 décembre 1988, n. 44). Ce n’est qu’ainsi que s’accomplira l’annonce de Paul:  « La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu [...] avec l’espérance d’être elle aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rm 8, 19-21).

CHAPITRE 21 – JÉSUS RÉVÈLE LA “ SAGESSE VENANT DE DIEU ”

15 décembre, 2015

http://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1102002045

CHAPITRE 21 – JÉSUS RÉVÈLE LA “ SAGESSE VENANT DE DIEU ”

(Je ne sais pas qui a écrit l’article)

1-3. Comment les anciens voisins de Jésus ont-ils accueilli son enseignement, et que n’ont-ils pas compris le concernant ? LES gens dans la synagogue n’en reviennent pas. Le jeune homme qui est en train de les enseigner n’est pas un inconnu. C’est Jésus : il a grandi dans leur ville et y a exercé le métier de charpentier pendant des années. Peut-être même a-t-il participé à la construction de leur maison ou fabriqué de ses mains les charrues et les jougs avec lesquels ils travaillent leur terre*. Mais comment réagissent-ils à l’enseignement de cet ancien charpentier ? 2 C’est la stupéfaction générale : “ D’où cet homme tient-il cette sagesse ? ” Mais on fait également remarquer : “ C’est le charpentier, n’est-ce pas, le fils de Marie ? ” (Matthieu 13:54-58 ; Marc 6:1-3). Autrement dit, ‘ ce charpentier n’est qu’un des nôtres ’. Malgré la sagesse de ses paroles, les anciens voisins de Jésus le dédaignent. Ce qu’ils ignorent, c’est que la sagesse qu’il transmet n’est pas la sienne. 3 De qui Jésus tenait-il cette sagesse ? “ Ce que j’enseigne n’est pas de moi, a-t-il reconnu, mais de celui qui m’a envoyé. ” (Jean 7:16). L’apôtre Paul expliquera que Jésus “ est devenu pour nous sagesse venant de Dieu ”. (1 Corinthiens 1:30.) Jéhovah nous a donc révélé sa sagesse à travers son Fils. À tel point que celui-ci a pu dire : “ Moi et le Père, nous sommes un. ” (Jean 10:30). Considérons trois domaines dans lesquels Jésus a manifesté la “ sagesse venant de Dieu ”.

Le contenu de son enseignement 4. a) Quel message Jésus prêchait-il, et qu’avait-il de fondamental ? b) Pourquoi les conseils de Jésus étaient-ils toujours pratiques et bien intentionnés ? 4 Arrêtons-nous tout d’abord sur le contenu de son enseignement. Jésus prêchait “ la bonne nouvelle du royaume ”, message fondamental compte tenu du rôle que jouerait le Royaume dans la justification de la souveraineté de Jéhovah et le bonheur éternel de l’humanité (Luc 4:43). Son enseignement consistait aussi en conseils d’une grande sagesse et utiles au quotidien. Jésus fut vraiment le “ Conseiller merveilleux ” qu’annonçait la prophétie (Isaïe 9:6). Comment aurait-il pu en être autrement ? Il connaissait intimement la Parole et la volonté de Dieu, possédait une intelligence aiguë de la nature humaine et portait un profond amour aux hommes. En conséquence, ses conseils étaient toujours pratiques et bien intentionnés. Il avait “ des paroles de vie éternelle ”, des paroles qui mènent véritablement au salut. — Jean 6:68. 5. Citez quelques-uns des sujets traités par Jésus dans le Sermon sur la montagne. 5 Le Sermon sur la montagne est particulièrement représentatif de l’incomparable sagesse des enseignements de Jésus. Ce discours consigné en Matthieu 5:3–7:27 n’excéderait guère une vingtaine de minutes, mais les conseils qu’il renferme sont éternels, aussi valables aujourd’hui qu’au moment où ils ont été donnés. Jésus y a abordé toutes sortes de sujets, depuis les relations avec autrui (5:23-26, 38-42 ; 7:1-5, 12) jusqu’à la pureté morale (5:27-32), en passant par la façon dont on peut donner un sens à sa vie (6:19-24 ; 7:24-27). Mais il ne s’est pas contenté de dire à ses auditeurs ce qu’était une conduite sage ; il le leur a aussi montré en donnant des explications, en les faisant raisonner et en présentant des preuves. 6-8. a) Quelles excellentes raisons de ne pas nous inquiéter Jésus a-t-il données ? b) Qu’est-ce qui prouve que les conseils de Jésus étaient empreints de la sagesse d’en haut ? 6 Voyez, par exemple, en Matthieu chapitre 6, ce qu’il a conseillé pour surmonter l’inquiétude touchant aux choses matérielles. “ Cessez de vous inquiéter au sujet de vos âmes, quant à ce que vous mangerez ou à ce que vous boirez, ou au sujet de votre corps, quant à ce que vous mettrez ”, a-t-il recommandé (verset 25). La nourriture et l’habillement sont nécessaires, et il est normal de s’en soucier. Mais Jésus nous invite à ‘ cesser de nous inquiéter ’ à leur propos*. Pourquoi ? 7 Écoutez son argumentation ; elle est convaincante. Tout d’abord, puisque Jéhovah nous a donné la vie et un corps, n’est-il pas capable de nous fournir aussi la nourriture indispensable à cette vie et de quoi vêtir ce corps (verset 25) ? S’il nourrit les oiseaux et habille magnifiquement les fleurs, combien plus prendra-t-il soin des humains qui l’adorent (versets 26, 28-30) ! Par ailleurs, à quoi bon s’inquiéter ? Ce n’est pas cela qui allongera un tant soit peu notre existence (verset 27)*. Mais comment ne pas s’inquiéter ? Jésus donne ce conseil : continuez à accorder la priorité au vrai culte, et vous pouvez être sûr que tout ce dont vous avez besoin quotidiennement ‘ vous sera ajouté ’ par votre Père céleste (verset 33). Et de conclure par un dernier conseil des plus pratiques : vivez au jour le jour. Pourquoi, aux inquiétudes d’aujourd’hui, ajouter celles de demain (verset 34) ? Pourquoi, même, s’en faire inutilement pour ce qui n’arrivera peut-être jamais ? En suivant ces sages conseils, nous nous épargnerons certainement bien des tracas dans ce monde stressant. 8 Bien qu’ils remontent à près de 2 000 ans, les conseils de Jésus n’ont manifestement pas pris une ride. N’est-ce pas la preuve qu’ils étaient empreints de la sagesse d’en haut ? Fût-il le meilleur, il n’y a pas un conseil donné par des hommes qui ne se déprécie et ne soit rapidement révisé ou abandonné. Ceux de Jésus ont passé l’épreuve du temps. Mais cela n’a rien pour nous surprendre. Le Conseiller merveilleux ne disait-il pas “ les paroles de Dieu ” ? — Jean 3:34.

Sa manière d’enseigner 9. Qu’ont dit des soldats à propos de l’enseignement de Jésus, et pourquoi n’était-ce pas exagéré ? 9 Jésus manifestait également la sagesse divine par sa manière d’enseigner. “ Jamais un autre homme n’a parlé de cette façon ”, ont déclaré des soldats qui n’avaient pu se résoudre à l’appréhender (Jean 7:45, 46). Ils n’exagéraient pas. Jésus était “ des régions d’en haut ” ; aucun humain ayant jamais vécu ne possédait une telle somme de connaissance et d’expérience où puiser (Jean 8:23). Il enseignait véritablement comme personne. Arrêtons-nous sur deux de ses méthodes. “ Les foules étaient frappées de sa manière d’enseigner. ” 10, 11. a) Pourquoi ne peut-on que s’émerveiller de la façon dont Jésus se servait d’exemples ? b) Qu’est-ce qu’une parabole, et quel exemple montre l’efficacité pédagogique des paraboles de Jésus ? 10 Des exemples marquants. “ Toutes ces choses, lisons-nous, Jésus les dit aux foules par des exemples. En effet, il ne leur parlait pas sans exemple. ” (Matthieu 13:34). Comment ne pas s’émerveiller de la virtuosité avec laquelle Jésus utilisait les situations du quotidien pour enseigner des vérités profondes ! Des agriculteurs semant des graines, des femmes faisant du pain, des enfants jouant sur une place de marché, des pêcheurs tirant leurs filets, des bergers cherchant une brebis perdue : autant de scènes bien connues de ses auditeurs. Quand des vérités importantes sont associées à des situations familières, elles s’impriment facilement dans l’esprit et le cœur. — Matthieu 11:16-19 ; 13:3-8, 33, 47-50 ; 18:12-14. 11 Jésus racontait souvent des paraboles, petites histoires dont il tirait des leçons morales ou spirituelles. Plus faciles à comprendre et à retenir que des idées abstraites, elles facilitaient la conservation de son enseignement. Dans nombre d’entre elles, Jésus a donné de son Père des portraits frappants, inoubliables. Comment, par exemple, ne pas saisir la morale de la parabole du fils prodigue : Jéhovah éprouve de la compassion envers l’égaré qui se repent sincèrement, et il l’accueille avec tendresse. — Luc 15:11-32. 12. a) Quel usage Jésus faisait-il des questions dans son enseignement ? b) Comment a-t-il réduit au silence ceux qui contestaient son pouvoir ? 12 Des questions habiles. Jésus se servait de questions pour amener ses interlocuteurs à tirer des conclusions, à considérer leurs mobiles ou à prendre des décisions (Matthieu 12:24-30 ; 17:24-27 ; 22:41-46). Aux chefs religieux qui contestent l’origine divine de son pouvoir, il pose celle-ci : “ Le baptême de Jean était-il du ciel ou des hommes ? ” Interloqués, ils raisonnent entre eux : “ Si nous disons : ‘ Du ciel ’, il nous dira : ‘ Pourquoi donc ne l’avez-vous pas cru ? ’ Et si nous disons : ‘ Des hommes ’, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. ” Finalement, ils répondent : “ Nous ne savons pas. ” (Marc 11:27-33 ; Matthieu 21:23-27). Une simple question a suffi à Jésus pour les réduire au silence et révéler la traîtrise de leurs cœurs. 13-15. En quoi la parabole du bon Samaritain témoigne-t-elle de la sagesse de Jésus ? 13 Jésus combinait parfois les méthodes, associant exemples et questions percutantes. Un jour, un légiste juif lui demande ce qu’il doit faire pour obtenir la vie éternelle. Il le renvoie à la Loi mosaïque qui commande d’aimer Dieu et d’aimer son prochain. Voulant se montrer juste, l’homme demande alors : “ Qui donc est mon prochain ? ” Jésus lui répond par une histoire : Un certain Juif voyageant seul est agressé par des bandits qui le laissent à demi mort. Deux Juifs viennent à passer, un prêtre d’abord, puis un Lévite, qui font tous deux comme s’ils ne l’avaient pas vu. Arrive alors un Samaritain. Ému de pitié, il soigne les blessures de l’homme et, avec bonté, le conduit dans une auberge pour qu’il s’y rétablisse. “ Lequel de ces trois te semble s’être fait le prochain de l’homme qui était tombé parmi les bandits ? ” demande finalement Jésus à son interlocuteur. Le légiste ne peut que répondre : “ Celui qui s’est montré miséricordieux envers lui. ” — Luc 10:25-37. 14 En quoi cette parabole montre-t-elle la sagesse de Jésus ? À l’époque, les Juifs n’appliquaient le terme “ prochain ” qu’à ceux qui gardaient leurs traditions — surtout pas aux Samaritains, donc (Jean 4:9). Si Jésus avait raconté l’histoire d’un Juif secourant un Samaritain, aurait-il renversé ces préjugés ? C’est pourquoi, avec sagesse, il a fait en sorte que ce soit un Samaritain qui s’occupe tendrement d’un Juif. Notez également la question qu’il a posée à la fin, inversant le sens habituel du mot “ prochain ”. Ce que le légiste voulait savoir, c’était qui devait bénéficier de son amour du prochain. Mais en lui demandant : “ Lequel de ces trois te semble s’être fait le prochain ? ” Jésus a attiré l’attention, non sur celui qui avait bénéficié de la bonté, la victime, mais sur celui qui avait témoigné de la bonté, le Samaritain. Le vrai prochain, c’est donc celui qui prend l’initiative de témoigner de l’amour aux autres, quelles que soient leurs origines ethniques. Jésus n’aurait pu le faire comprendre de façon plus claire. 15 Dès lors, faut-il s’étonner que les gens aient été frappés de sa “ manière d’enseigner ” et qu’ils se soient sentis attirés vers lui (Matthieu 7:28, 29) ? En une certaine occasion, “ une grande foule ” est restée trois jours près de lui, sans même avoir quelque chose à manger. — Marc 8:1, 2.

Sa conduite 16. Comment Jésus a-t-il ‘ prouvé dans la pratique ’ que la sagesse divine le guidait ? 16 Troisième domaine dans lequel Jésus reflétait la sagesse de Jéhovah : son mode de vie. La sagesse a un caractère pratique ; elle produit de bons résultats. “ Qui est sage parmi vous ? demandait le disciple Jacques. Qu’il le prouve dans la pratique par sa belle conduite. ” (Jacques 3:13, The New English Bible). Par sa conduite, Jésus a ‘ prouvé dans la pratique ’ que la sagesse divine le guidait. Sa façon de vivre comme sa façon de traiter autrui respiraient le bon sens. Voyons comment. 17. Qu’est-ce qui indique que Jésus menait une vie parfaitement équilibrée ? 17 Avez-vous remarqué que le manque de bon sens se traduit souvent par des comportements extrémistes ? L’équilibre réclame de la sagesse. Manifestant la sagesse divine, Jésus était parfaitement équilibré. Sa priorité allait aux choses spirituelles. Il se consacrait totalement à la proclamation de la bonne nouvelle. “ C’est pour cela que je suis sorti ”, disait-il (Marc 1:38). Les biens matériels n’étaient donc pas sa préoccupation majeure ; il semble d’ailleurs qu’il ne possédait pas grand-chose (Matthieu 8:20). Mais il n’était pas non plus un ascète. Comme son Père, le “ Dieu heureux ”, c’était quelqu’un de joyeux, et il contribuait à la joie des autres (1 Timothée 1:11 ; 6:15). Un jour qu’il assistait à un festin de mariage, le type même d’événement marqué par la musique, les chants et les réjouissances, il n’a pas du tout joué les trouble-fêtes. Le vin étant venu à manquer, il a changé de l’eau en un excellent vin, en une boisson “ qui réjouit le cœur du mortel ”. (Psaume 104:15 ; Jean 2:1-11.) Il a d’ailleurs accepté de nombreuses invitations à des repas, qu’il a souvent mises à profit pour enseigner. — Luc 10:38-42 ; 14:1-6. 18. En quoi Jésus a-t-il fait preuve d’un jugement sans faille en ce qui concerne ses disciples ? 18 Jésus faisait preuve d’un jugement sans faille dans ses relations avec les autres. Sa connaissance éclairée de la nature humaine lui permettait de voir en ses disciples. Derrière leur imperfection, il discernait leurs qualités. Il percevait les capacités de ces hommes que Jéhovah avait attirés (Jean 6:44). Aussi était-il disposé à leur faire confiance malgré leurs manquements, ce qu’il a montré en leur déléguant la lourde responsabilité de prêcher la bonne nouvelle. Il ne doutait pas qu’ils seraient capables de mener cette tâche à bien (Matthieu 28:19, 20). Le livre des Actes confirme qu’ils s’en sont acquittés fidèlement (Actes 2:41, 42 ; 4:33 ; 5:27-32). Jésus avait donc été sage de leur faire confiance. 19. Qu’est-ce qui montre que Jésus était “ doux de caractère et humble de cœur ” ? 19 Comme nous l’avons vu au chapitre 20, la Bible associe l’humilité et la douceur à la sagesse. Jéhovah est, bien sûr, l’exemple suprême dans ce domaine. Mais que dire de Jésus ? Il est rassurant de constater l’humilité avec laquelle il traitait ses disciples. Bien qu’il leur fût supérieur de par sa perfection, il ne les méprisait pas. Jamais il ne cherchait à leur faire sentir qu’ils étaient inférieurs ou incapables. Il tenait compte au contraire de leurs limites et supportait patiemment leurs manquements (Marc 14:34-38 ; Jean 16:12). Même les enfants se sentaient à l’aise en sa compagnie. N’est-ce pas révélateur ? Sans doute se plaisaient-ils avec lui parce qu’ils le devinaient “ doux de caractère et humble de cœur ”. — Matthieu 11:29 ; Marc 10:13-16. 20. Comment Jésus s’est-il montré raisonnable avec une Gentile dont la fille était démonisée ? 20 Jésus imitait l’humilité de Dieu d’une autre manière importante. Il était raisonnable, conciliant, si la miséricorde le commandait. Rappelez-vous, par exemple, le jour où une Gentile le supplie de guérir sa fille fortement démonisée. Dans un premier temps, Jésus lui indique de trois façons qu’il ne l’aidera pas : d’abord, en ne lui répondant pas ; ensuite, en lui disant clairement qu’il n’a pas été envoyé vers les Gentils mais vers les Juifs ; enfin, en le lui répétant — avec ménagement — au moyen d’un exemple. Mais la femme insiste, témoignant d’une foi peu ordinaire. Que fait Jésus dans cette situation exceptionnelle ? Exactement le contraire de ce qu’il vient de dire : il guérit la fille de cette femme (Matthieu 15:21-28). Remarquable humilité, n’est-ce pas ? Et n’oublions pas que l’humilité est à la base de la vraie sagesse. 21. Pourquoi devrions-nous chercher à imiter la personnalité, la façon de parler et la conduite de Jésus ? 21 Ne sommes-nous pas heureux de savoir, grâce aux Évangiles, ce qu’a dit et fait l’homme le plus sage de tous les temps ? Rappelons-nous que Jésus fut l’image parfaite de son Père. Chercher à imiter sa personnalité, sa façon de parler et sa conduite, c’est donc cultiver la sagesse d’en haut. Dans le chapitre suivant, nous allons voir comment manifester nous aussi la sagesse divine. Aux temps bibliques, les charpentiers participaient à la construction des maisons, confectionnaient des meubles et fabriquaient des instruments agricoles. À propos de Jésus, Justin a écrit au IIe siècle de notre ère : “ Tandis qu’il était parmi les hommes, il fabriquait ces ouvrages de charpentiers : des charrues et des jougs. ” Le verbe grec traduit par “ s’inquiéter ” signifie “ avoir l’esprit distrait ”. Tel qu’il est utilisé en Matthieu 6:25, ce mot désigne la peur mêlée d’inquiétude qui distrait ou divise l’esprit, ôtant toute joie à l’existence. En fait, des études ont montré qu’une inquiétude ou une tension excessive augmente les risques de maladies cardiovasculaires et de nombreux autres troubles susceptibles d’abréger la vie. Éléments de méditation Proverbes 8:22-31 Quels rapprochements peut-on établir entre cette description de la sagesse personnifiée et ce que la Bible nous apprend sur le Fils premier-né de Jéhovah ? Matthieu 13:10-15 Avec quelle efficacité les exemples de Jésus révélaient-ils la condition de cœur de ses auditeurs ? Jean 1:9-18 Pourquoi Jésus était-il à même de révéler la sagesse de Dieu ? Jean 13:2-5, 12-17 À quelle démonstration Jésus s’est-il livré, et quelle leçon a-t-il donnée ainsi à ses apôtres ?

Juan de la Cruz

14 décembre, 2015

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BENOÎT XVI – SAINT JEAN DE LA CROIX – 14 DÉCEMBRE

14 décembre, 2015

https://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2011/documents/hf_ben-xvi_aud_20110216.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI

Mercredi 16 février 2011

SAINT JEAN DE LA CROIX – 14 DÉCEMBRE

Chers frères et sœurs,

Il y a deux semaines, j’ai présenté la figure de la grande mystique espagnole Thérèse de Jésus. Je voudrais aujourd’hui parler d’un autre saint important de ces territoires, ami spirituel de sainte Thérèse, réformateur, avec elle, de la famille religieuse carmélitaine: saint Jean de la Croix, proclamé Docteur de l’Eglise par le Pape Pie XI, en 1926, et surnommé dans la tradition Doctor mysticus, «Docteur mystique». Jean de la Croix naquit en 1542 dans le petit village de Fontiveros, proche d’Avila, en Vieille Castille, de Gonzalo de Yepes et Catalina Alvarez. Sa famille était très pauvre, car son père, issu d’une famille noble de Tolède, avait été chassé de chez lui et déshérité pour avoir épousé Catalina, une humble tisseuse de soie. Orphelin de père dans son jeune âge, Jean, à neuf ans, partit avec sa mère et son frère Francisco pour Medina del Campo, non loin de Valladolid, un pôle commercial et culturel. Il y fréquenta le Colegio de los Doctrinos, en assurant également d’humbles travaux pour les sœurs de l’église-couvent de la Madeleine. Par la suite, vues ses qualités humaines et ses résultats dans les études, il fut admis d’abord comme infirmier dans l’Hôpital de la Conception, puis au Collège des jésuites, qui venait d’être fondé à Medina del Campo: Jean y entra à dix-huit ans et étudia pendant trois ans les sciences humaines, la rhétorique et les langues classiques. A la fin de sa formation, sa vocation lui était très claire: la vie religieuse et, parmi tous les ordres présents à Medina, il se sentit appelé au carmel. Au cours de l’été 1563, il débuta le noviciat chez les carmes de la ville, en prenant le nom religieux de Mattia. L’année suivante, il fut destiné à la prestigieuse université de Salamanque, où il étudia pendant un triennat les arts et la philosophie. En 1567, il fut ordonné prêtre et retourna à Medina del Campo pour célébrer sa première Messe entouré de l’affection de sa famille. C’est là qu’eut lieu la première rencontre entre Jean et Thérèse de Jésus. La rencontre fut décisive pour tous les deux: Thérèse lui exposa son programme de réforme du carmel, l’appliquant également à la branche masculine de l’ordre et proposa à Jean d’y adhérer «pour la plus grande gloire de Dieu»; le jeune prêtre fut fasciné par les idées de Thérèse, au point de devenir un grand défenseur du projet. Ils travaillèrent ensemble quelques mois, partageant les idéaux et les propositions pour inaugurer le plus rapidement possible la première maison des carmes déchaux: l’ouverture eut lieu le 28 décembre 1568 à Duruelo, un lieu isolé de la province d’Avila. Avec Jean, trois autres compagnons formaient cette première communauté masculine réformée. En renouvelant leur profession de foi selon la Règle primitive, tous les quatre adoptèrent un nouveau nom: Jean s’appela dès lors «de la Croix», nom sous lequel il sera universellement connu. A la fin de 1572, à la demande de sainte Thérèse, il devint confesseur et vicaire du monastère de l’Incarnation d’Avila, où la sainte était prieure. Ce furent des années d’étroite collaboration et d’amitié spirituelle, qui les enrichit tous deux. C’est à cette période que remontent aussi les plus importantes œuvres de Thérèse et les premiers écrits de Jean. L’adhésion à la réforme du carmel ne fut pas facile et coûta également de graves souffrances à Jean. L’épisode le plus traumatisant fut, en 1577, son enlèvement et son incarcération dans le couvent des carmes de l’antique observance de Tolède, à la suite d’une accusation injuste. Le saint fut emprisonné pendant des mois, soumis à des privations et des contraintes physiques et morales. En ce lieu, il composa, avec d’autres poésies, le célèbre Cantique spirituel. Finalement, dans la nuit du 16 au 17 août 1578, il réussit à fuir de façon aventureuse, se réfugiant dans le monastère des carmélites déchaussées de la ville. Sainte Thérèse et ses compagnons réformés célébrèrent avec une immense joie sa libération et, après une brève période pour retrouver ses forces, Jean fut destiné à l’Andalousie, où il passa dix ans dans divers couvents, en particulier à Grenade. Il assuma des charges toujours plus importantes dans l’ordre, jusqu’à devenir vicaire provincial, et il compléta la rédaction de ses traités spirituels. Il revint ensuite dans sa terre natale, comme membre du gouvernement général de la famille religieuse thérésienne, qui jouissait désormais d’une pleine autonomie juridique. Il habita au carmel de Ségovie, exerçant la charge de supérieur de cette communauté. En 1591, il fut relevé de toute responsabilité et destiné à la nouvelle province religieuse du Mexique. Alors qu’il se préparait pour ce long voyage avec dix autres compagnons, il se retira dans un couvent solitaire près de Jaén, où il tomba gravement malade. Jean affronta avec une sérénité et une patience exemplaires d’immenses souffrances. Il mourut dans la nuit du 13 au 14 décembre 1591, alors que ses confrères récitaient l’office de mâtines. Il les quitta en disant: «Aujourd’hui je vais chanter l’Office au ciel». Sa dépouille mortelle fut transférée à Ségovie. Il fut béatifié par Clément X en 1675 et canonisé par Benoît XIII en 1726. Jean est considéré comme l’un des plus importants poètes lyriques de la littérature espagnole. Ses plus grandes œuvres sont au nombre de quatre: «La montée du Mont Carmel», «La nuit obscure», «Les cantiques spirituels» et «La vive flamme d’amour». Dans les Cantiques spirituels, saint Jean présente le chemin de purification de l’âme, c’est-à-dire la possession progressive et joyeuse de Dieu, jusqu’à ce que l’âme parvienne à sentir qu’elle aime Dieu avec le même amour dont Il l’aime. La vive flamme d’amour poursuit dans cette perspective, en décrivant plus en détail l’état de l’union transformante avec Dieu. Le parallèle utilisé par Jean est toujours celui du feu: de même que le feu, plus il brûle et consume le bois, plus il devient incandescent jusqu’à devenir flamme, ainsi l’Esprit Saint, qui au cours de la nuit obscure purifie et «nettoie» l’âme, avec le temps l’illumine et la réchauffe comme si elle était une flamme. La vie de l’âme est une incessante fête de l’Esprit Saint, qui laisse entrevoir la gloire de l’union avec Dieu dans l’éternité. La montée du Mont Carmel présente l’itinéraire spirituel du point de vue de la purification progressive de l’âme, nécessaire pour gravir le sommet de la perfection chrétienne, symbolisée par le sommet du Mont Carmel. Cette purification est proposée comme un chemin que l’homme entreprend, en collaborant avec l’action divine, pour libérer l’âme de tout attachement ou lien d’affection contraire à la volonté de Dieu. La purification, qui pour parvenir à l’union d’amour avec Dieu doit être totale, commence par celle de la vie des sens et se poursuit par celle que l’on obtient au moyen des trois vertus théologales: foi, espérance et charité, qui purifient l’intention, la mémoire et la volonté. La nuit obscure décrit l’aspect «passif», c’est-à-dire l’intervention de Dieu dans ce processus de «purification» de l’âme. L’effort humain, en effet, est incapable tout seul d’arriver jusqu’aux racines profondes des inclinations et des mauvaises habitudes de la personne: il peut seulement les freiner, mais non les déraciner complètement. Pour cela, l’action spéciale de Dieu est nécessaire, qui purifie radicalement l’esprit et le dispose à l’union d’amour avec Lui. Saint Jean qualifie de «passive» cette purification, précisément parce que, bien qu’acceptée par l’âme, elle est réalisée par l’action mystérieuse de l’Esprit Saint qui, comme la flamme du feu, consume toute impureté. Dans cet état, l’âme est soumise à tous types d’épreuves, comme si elle se trouvait dans une nuit obscure. Ces indications sur les œuvres principales du saint nous aident à nous familiariser avec les points principaux de sa vaste et profonde doctrine mystique, dont l’objectif est de décrire un chemin sûr pour parvenir à la sainteté, l’état de perfection auquel Dieu nous appelle tous. Selon Jean de la Croix, tout ce qui existe, créé par Dieu, est bon. A travers les créatures, nous pouvons parvenir à la découverte de Celui qui a laissé en elles une trace de lui. La foi, quoi qu’il en soit, est l’unique source donnée à l’homme pour connaître Dieu tel qu’il est en soi, comme Dieu Un et Trine. Tout ce que Dieu voulait communiquer à l’homme, il l’a dit en Jésus Christ, sa Parole faite chair. Jésus Christ est le chemin unique et définitif vers le Père (cf. Jn 14, 6). Toute chose créée n’est rien par rapport à Dieu et ne vaut rien en dehors de Lui: par conséquent, pour atteindre l’amour parfait de Dieu, tout autre amour doit se conformer dans le Christ à l’amour divin. C’est de là que découle l’insistance de saint Jean de la Croix sur la nécessité de la purification et de la libération intérieure pour se transformer en Dieu, qui est l’objectif unique de la perfection. Cette «purification» ne consiste pas dans la simple absence physique des choses ou de leur utilisation; ce qui rend l’âme pure et libre, en revanche, est d’éliminer toute dépendance désordonnée aux choses. Tout doit être placé en Dieu comme centre et fin de la vie. Le processus long et fatigant de purification exige certainement un effort personnel, mais le véritable protagoniste est Dieu: tout ce que l’homme peut faire est d’«être disposé», être ouvert à l’action divine et ne pas lui opposer d’obstacle. En vivant les vertus théologales, l’homme s’élève et donne une valeur à son engagement. Le rythme de croissance de la foi, de l’espérance et de la charité va de pair avec l’œuvre de purification et avec l’union progressive avec Dieu jusqu’à se transformer en Lui. Lorsque l’on parvient à cet objectif, l’âme est plongée dans la vie trinitaire elle-même, de sorte que saint Jean affirme qu’elle parvient à aimer Dieu avec le même amour que celui avec lequel il l’aime, car il l’aime dans l’Esprit Saint. Voilà pourquoi le Docteur mystique soutient qu’il n’existe pas de véritable union d’amour avec Dieu si elle ne culmine pas dans l’union trinitaire. Dans cet état suprême, l’âme sainte connaît tout en Dieu et ne doit plus passer à travers les créatures pour arriver à Lui. L’âme se sent désormais inondée par l’amour divin et se réjouit entièrement en lui. Chers frères et sœurs, à la fin demeure la question: ce saint, avec sa mystique élevée, avec ce chemin difficile vers le sommet de la perfection, a-t-il quelque chose à nous dire à nous également, au chrétien normal qui vit dans les circonstances de cette vie actuelle, ou est-il un exemple, un modèle uniquement pour quelques âmes élues, qui peuvent réellement entreprendre ce chemin de la purification, de l’ascèse mystique? Pour trouver la réponse, nous devons avant tout tenir compte du fait que la vie de saint Jean de la Croix n’a pas été un «envol sur les nuages mystiques», mais a été une vie très dure, très pratique et concrète, tant comme réformateur de l’ordre, où il rencontra de nombreuses oppositions, que comme supérieur provincial, ou dans les prisons de ses confrères, où il était exposé à des insultes incroyables et à de mauvais traitements physiques. Cela a été une vie dure, mais précisément au cours des mois passés en prison, il a écrit l’une de ses œuvres les plus belles. Et ainsi, nous pouvons comprendre que le chemin avec le Christ, aller avec le Christ, «le Chemin», n’est pas un poids ajouté au fardeau déjà assez difficile de notre vie, ce n’est pas quelque chose qui rendrait encore plus lourd ce fardeau, mais il s’agit d’une chose totalement différente, c’est une lumière, une force, qui nous aide à porter ce fardeau. Si un homme porte en lui un grand amour, cet amour lui donne presque des ailes, et il supporte plus facilement toutes les épreuves de la vie, car il porte en lui cette grande lumière; telle est la foi: être aimé par Dieu et se laisser aimer par Dieu en Jésus Christ. Se laisser aimer est la lumière qui nous aide à porter le fardeau de chaque jour. Et la sainteté n’est pas notre œuvre, très difficile, mais elle est précisément cette «ouverture»: ouvrir les fenêtres de notre âme pour que la lumière de Dieu puisse entrer, ne pas oublier Dieu car c’est précisément dans l’ouverture à sa lumière que se trouve la force, la joie des rachetés. Prions le Seigneur afin qu’il nous aide à trouver cette sainteté, à nous laisser aimer par Dieu, qui est notre vocation à tous et la véritable rédemption. Merci.

MARIE PRÉPARE DES COEURS PURS ET ACCUEILLANTS POUR LA NAISSANCE DE JÉSUS

14 décembre, 2015

http://www.donbosco-torino.it/fra/adma/2009/11-ADMAonLine_09_T.html

MARIE PRÉPARE DES COEURS PURS ET ACCUEILLANTS POUR LA NAISSANCE DE JÉSUS

La Madone nous prépare à vivre le mystère de Noël avec l’Église. Noël est un grand évènement de grâce, qui s’est réalisé dans le passé, se répète dans l’histoire et vient revivre dans nos coeurs, parce que Jésus est notre joie, notre salut, la fin de notre vie, Celui qui nous pardonne : Jésus est notre amour ! Beaucoup vivent Noël avec une joie insouciante, une vaine joie. Nous voulons le vivre avec une joie vraie qui nous fait sentir la présence de Dieu et de son Amour. Noël est la fête de la Famille qui se retrouve en prière devant la crèche, enseigne aux enfants, à travers cette très belle tradition, l’Évangile de Noël, et se rénove dans l’amour. Il est beau de prier devant la crèche pour se préparer à l’évènement fondamental du christianisme : l’incarnation de Dieu qui vient à nous comme un enfant. C’est la fête de la famille, parce que l’icône de Noël est celle de la Sainte Famille : Marie, Joseph et Jésus au centre. Prions devant la crèche et cultivons le climat de Noël, qui est fait de paix, sérénité, sincérité, accueil réciproque, sourire, pardon. Construisons le climat de la Sainte Famille à l’intérieur de nos familles ! La Vierge Marie déposera l’Enfant Jésus non pas dans la crèche, mais en nos coeurs, vrai berceau pour le petit Jésus. Noël se célèbre, en premier lieu dans les coeurs, qui doivent être purifiés du péché moyennant la célébration du sacrement de la réconciliation, ainsi Dieu vient nous habiter. Marie rend nos coeurs accueillants envers Dieu et son Amour et envers les autres, en offrant l’Amour de Dieu que nous avons reçu et en laissant transparaître la lumière de grâce qui nous habite. Malheureusement beaucoup de personnes, même baptisées, ne célèbrent pas Noël, parce qu’elles sont loin de l’Amour de Dieu. Marie nous prépare et nous forme pour que nos coeurs soient purs et accueillants, pour que nous puissions communiquer la joie et l’amour aux personnes que nous rencontrons chaque jour, à commencer par ceux qui vivent dans notre famille. Nous devenons ainsi les mains tendues de Marie, ses mains d’amour ouvertes vers le prochain, vers tous ceux qui se sont perdus dans les marécages du mal, parmi les fausses lumières et duperies, vers ceux qui ne croient plus en Dieu, en Christ et dans le salut, qui ont perdu la foi, l’espoir, l’amour. De cette manière avec Marie nous vivrons avec un esprit nouveau, cet esprit qui fait en sorte que ce n’est plus nous qui vivons, mais le Christ en nous. Avec Marie et avec Lui nous adhérerons totalement à la volonté de Dieu de faire de toute la vie une oeuvre bonne. Nous serons « transparents » et deviendrons le « signe » de cette présence de Dieu parmi les hommes et, pour tout ce que nous ferons, la louange ne se donnera pas pour nous, mais pour le Christ présent en nous et Dieu, à travers nous, sera présent dans le monde. C’est ainsi que la voie de Marie se révèle efficace pour arriver au Christ et elle est surtout belle et joyeuse, pleine de tendre maternité et de soutien affectueux pour tous ceux qui se confient à elle. Sainte fête de Noël  Don Pier Luigi Cameroni, Animateur spirituel

PRIONS MARIE AUXILIATRICE

Confions le nouvel an à la maternelle protection de Marie, Reine de la Paix

Vierge Sainte… Nous t’adressons une suppliante et confiante prière : veille sur le Successeur de Pierre et sur l’Église confiée à ses soins… Reine de la paix, obtiens nous le don de la concorde et de la paix pour tous les peuples et pour l’entière humanité.

Vierge obéissante, Mère du Christ, qui, avec ton docile « oui » à l’annonce de l’Ange, est devenue Mère du Tout-Puissant, aide tous tes fils à seconder les projets que le Père céleste a sur chacun, pour coopérer à l’universel projet de rédemption, que le Christ a accompli en mourant sur la croix.

Vierge de Nazareth, Reine de la famille, rends nos familles chrétiennes foyers de vie évangélique, enrichies du don de nombreuses vocations au sacerdoce et à la vie consacrée. Maintiens solide l’unité de nos familles, aujourd’hui si menacées de toute part, et rends-les foyers de sérénité et de concorde, où le dialogue patient dissipe les difficultés et les contrastes. Veille surtout sur ces divisions et crises, Mère du pardon et de la réconciliation.

Vierge Immaculée, Mère de l’Église, alimente l’enthousiasme de toutes les composantes de notre Diocèse : les paroisses et les groupes ecclésiaux, les associations et les nouvelles formes d’engagement apostolique que le Seigneur suscite avec son Saint Esprit ; rends ferme et décisive la volonté que le Patron de la moisson continue à appeler comme ouvriers dans sa vigne, pour que, résistant à toute flatterie et insidieuses mondanéités, ils persévèrent généreusement en suivant le chemin entrepris, et, avec ton maternel secours, qu’ils deviennent des témoins du Christ attirés par l’éclat de son Amour, source de joie.

Vierge Clémente, Mère de l’humanité, tournes ton regard sur les hommes et les femmes de notre temps, sur les peuples et leurs gouvernants, sur les nations et les continents ; console ceux qui pleurent, qui souffrent, qui peinent à cause de l’injustice humaine, soutiens ceux qui vacillent sous le poids de la fatigue et qui regardent l’avenir sans espoir encourage ceux qui travaillent pour construire un monde meilleur où triomphera la justice et règnera la fraternité, où cesseront l’égoïsme, la haine et la violence. Que toute forme et manifestation de violence soient vaincues par la force pacificatrice du Christ!

Vierge de l’écoute, Étoile de l’espérance, Mère de la Miséricorde, source à travers laquelle est venue dans le monde Jésus, notre vie et notre joie, nous Te remercions et Te renouvelons l’offrande de la vie, certains que Tu ne nous abandonne jamais, spécialement dans les moments sombres et difficiles de l’existence. Accompagne-nous toujours : maintenant et à l’heure de notre mort. Amen!

(Benoît XVI – Viterbo, 6 Septembre 2009)

gaudete – Introitus Dominica tertia Adventus

11 décembre, 2015
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