Archive pour le 11 décembre, 2015

gaudete – Introitus Dominica tertia Adventus

11 décembre, 2015
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CHEFS-D’ŒUVRE DU CHANT GRÉGORIEN / « GAUDETE IN DOMINO »

11 décembre, 2015

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350653?fr=y

CHEFS-D’ŒUVRE DU CHANT GRÉGORIEN / « GAUDETE IN DOMINO »

C’est l’introït du troisième dimanche de l’Avent. Dans une toute nouvelle interprétation qui est proposée à notre écoute par les « Cantori Gregoriani » et par leur chef de chœur

par Fulvio Rampi

http://data.kataweb.it/kpmimages/kpm3/misc/chiesa/2013/11/21/jpg_1350662.jpg

TRADUCTION

Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; Je vous le répète : réjouissez-vous. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, dans toutes vos prières, exposez à Dieu vos besoins.

Tu as béni, Seigneur, ta terre, tu as délivré Jacob de la captivité.

Réjouissez-vous…

(Philippiens 4, 4-6 / Psaume 84, 1)

 

GUIDE D’ÉCOUTE Le troisième dimanche de l’Avent est appelé, d’après l’incipit de l’introït, “Dimanche de Gaudete” et il présente un caractère différent de celui des autres dimanches qui précèdent Noël. De même que le quatrième dimanche de Carême – appelé “Dimanche de Lætare” d’après l’incipit de son introït “Lætare Jerusalem” – il se distingue par son caractère joyeux, qui est surprenant si on le replace dans le contexte pénitentiel de ce temps liturgique. Le caractère exceptionnel de cette fête se manifeste également dans les signes de la liturgie, à commencer par la couleur des ornements que porte le célébrant : ils sont roses, au lieu d’être violets comme c’est le cas pendant le reste de l’Avent et du Carême. Le texte de l’introït est la transcription fidèle et presque intégrale de trois versets du quatrième chapitre de la lettre de Paul aux Philippiens, que la liturgie fait résonner à l’ouverture de la célébration. Ce texte de Paul, expliqué et célébré, devient un signe de la fête, il devient la liturgie de ce moment précis, le début de la messe, et de ce temps précis, le troisième dimanche de l’Avent. Comment faire résonner ce texte ? Essayons d’imaginer, pendant quelques instants, que nous lisons simplement ce texte depuis l’ambon, sans le souligner ni lui donner du relief de quelque manière que ce soit, ou bien imaginons que nous le proclamons avec la volonté d’en mettre en évidence une signification. Nous comprenons alors que la manière de dire ce texte peut déjà en constituer une forme d’exégèse et nous nous rendons compte, en même temps, de la liberté que nous nous donnons de pouvoir orienter, à travers notre manière de lire, la compréhension qu’en aura l’assemblée tout entière. Le chant grégorien nous fait percevoir avec clarté et de manière efficace que l’Église n’a concédé aucune délégation et qu’elle a au contraire voulu dire ce texte elle-même, qu’elle l’a fait “sien” principalement en lui donnant une forme musicale précise. Naturellement, ce qui se produit fréquemment dans nos églises, c’est que le célébrant ou l’animateur s’adressent aux fidèles en leur disant à peu près ceci : “Récitons ensemble le texte de l’antienne d’entrée qui est écrit sur la feuille”. Je dois avouer que, lorsque je suis en train de réciter ces mots avec l’assemblée, il me vient à l’esprit que tout se passe comme si les neumes étaient effacés d’un document comportant les notes de musique. Les neumes, ce sont ces signes que, dans le « Graduale Triplex », nous trouvons imprimés au-dessus et en-dessous de la ligne mélodique représentée par les notes carrées. Ce sont les signes qui témoignent de la fraîcheur de la première transmission écrite, réalisée entre le IXe et le XIe siècle, de l’immense répertoire grégorien, après des siècles où seule existait la tradition orale. Ce sont les signes qui, sans qu’il y ait besoin d’une portée musicale parce qu’ils sont imprégnés de mémoire sonore, font parvenir jusqu’à nous une exégèse cultivée pendant des siècles et constamment nourrie par la pensée des pères de l’Église et par leur amour pour la Parole de Dieu. Ce sont les signes que le long parcours des études sémiologiques, toujours vivant à l’heure actuelle et ouvert sur l’avenir, a examinés tout d’abord au seul point de vue rythmico-musical, avant de finir par y découvrir une richesse symbolique aussi infinie que surprenante. Si, au début de la messe, on lit simplement, tous ensemble, le texte de cet introït, il est certain qu’une distance entre la « schola cantorum » et l’assemblée va être éliminée. Mais que va-t-on perdre, en réalité ? On va perdre précisément le sens que l’Église a voulu depuis toujours donner à ce texte ; un sens que l’Église elle-même, sur le plan sonore, a affirmé être “sien”, précisément à travers l’opération réalisée avec le chant grégorien. Jetons donc un coup d’œil sur la page du « Graduale Triplex » qui est reproduite plus haut, pour voir quelle direction de signification nous réussissons à découvrir dans ce texte. Le phrasé indiqué par les neumes est clair : l’incise est construite avec un art rhétorique très fin, avec des graphismes semi-ornés, sur un jeu de renvois continuels vers le point culminant. Ce mouvement ascendant met en évidence l’utilisation d’une figure de rhétorique appelée “climax”, consistant en une suite de mots qui, à travers leur signification ou avec leurs valeurs de son et de rythme, font augmenter l’intensité de la phrase en la dirigeant vers le sommet. Le projet est évident depuis l’exorde. La valeur élargie avec laquelle se présente la diphtongue initiale “Gau-dete” empêche de placer l’accent sur la syllabe qui vient ensuite, c’est-à-dire « Gau-de-te ». Et la syllabe finale « Gaude-te » projette le phrasé, par l’utilisation d’un neume ascendant à trois notes, vers les éléments textuels qui suivent. Un sort analogue est réservé au mot “Domino”, qui fait l’objet d’un modeste soulignement de l’accent et qui est, surtout, doté sur la syllabe finale d’une figure neumatique tout à fait spéciale. Il s’agit, au point de vue technique, d’un “torculus d’articulation verbale”, un neume de trois notes à valeurs larges. Il a retenu l’attention des spécialistes, qui lui ont reconnu une extraordinaire nature d’artifice rhétorique. Plus précisément, sa présence signale un moment expressif d’une intensité particulière : l’accumulation de tension générée par son élargissement termine de manière rythmiquement significative une unité verbale mais, et cela compte davantage, il introduit avec beaucoup de force le mot suivant, qu’il désigne comme borne d’accentuation de tout le contexte. Ce geste rhétorique, tellement explicite, ouvre largement les portes à l’adverbe de conclusion “semper”, en le mettant au sommet – y compris au point de vue mélodique – d’un crescendo expressif. Cela permet de comprendre que le caractère principal de l’impératif apostolique de Paul en ce dimanche spécial de l’Avent ne réside pas tellement – ou pas uniquement – dans la nécessité de se réjouir (« Gaudete ») ou, même si c’est de manière plus profonde, de se réjouir dans le Seigneur (« in Domino »), mais dans la nécessité de garder constamment (“semper”) cette attitude. Le morceau se poursuivant, nous constatons que, avec la proclamation qui vient ensuite, “Dominus prope est” (le Seigneur est proche), se réalise la construction mélodico-rythmique d’un nouveau “climax”, qui vise le véritable centre expressif de l’introït tout entier, c’est-à-dire ce “nihil” (rien) solennel qui, du haut de son sommet mélodique, nourri d’un net élargissement de deux notes à l’unisson, fait la synthèse du message que l’on veut transmettre dans ce contexte liturgique. Le “semper” de la première phrase, qui est la colonne portante de la partie initiale du morceau, est intégré et même dépassé par ce pilier supplémentaire placé non seulement au centre, mais dans le cœur expressif de l’introït : la “joie parfaite” recommandée par Paul a pour résultat que rien, vraiment rien, ne devra nous préoccuper. Chantés de cette manière, “semper » et “nihil” deviennent des moments d’une grande force “persuasive”, comme dirait Augustin, mais aussi d’une densité et d’une suggestivité rares. Ils donnent le sens de la profondeur de l’opération réalisée sur le texte par le chant grégorien, à travers des styles, des formes, des outils rhétoriques appropriés que nous avons commencé à connaître. Après avoir escaladé de tels sommets d’expressivité, la structure musicale redescend pour se stabiliser sur une normalité rythmique et modale retrouvée, à travers laquelle nous sommes invités, en obéissant au texte, à alimenter notre prière avec une confiance sereine.

BENOÎT XVI – ANGÉLUS – III DIMANCHE DE L’AVENT «GAUDETE», 11 DÉCEMBRE 2011

11 décembre, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/angelus/2011/documents/hf_ben-xvi_ang_20111211.html

BENOÎT XVI – ANGÉLUS – III DIMANCHE DE L’AVENT «GAUDETE», 11 DÉCEMBRE 2011

Place Saint-Pierre

Chers frères et sœurs,

Les textes liturgiques de cette période de l’Avent sont une invitation renouvelée à vivre dans l’attente de Jésus, à ne pas cesser d’attendre sa venue, afin que nous restions dans une attitude d’ouverture et de disponibilité pour Le rencontrer. La vigilance du cœur, que le chrétien est toujours appelé à exercer dans sa vie quotidienne, caractérise en particulier cette période durant laquelle nous nous préparons avec joie au mystère de Noël (cf. Préface de l’Avent ii). Le climat extérieur propose les habituels messages de type commercial, même si la crise économique les a peut-être fait baisser d’un ton. Le chrétien est invité à vivre l’Avent sans se laisser distraire par les lumières, mais en sachant donner aux choses leur juste valeur, pour fixer le regard intérieur sur le Christ. En effet, si nous persévérons en étant «vigilants dans la prière et heureux de chanter sa louange» (ibid.), nos yeux seront capables de reconnaître en Lui la vraie lumière du monde, qui vient éclaircir nos ténèbres. En particulier, la liturgie de ce dimanche, appelé «Gaudete», nous invite à la joie, à une vigilance qui n’est pas triste, mais heureuse. «Gaudete in Domino semper» — écrit saint Paul: «Soyez toujours dans la joie du Seigneur» (Ph 4, 4). La vraie joie n’est pas le fruit du divertissement, entendu dans le sens étymologique du terme di-vertere, c’est-à-dire sortir des engagements de sa vie et de ses responsabilités. La vraie joie est liée à quelque chose de plus profond. Certes, dans les rythmes quotidiens, souvent frénétiques, il est important de trouver des espaces de temps pour le repos, la détente, mais la vraie joie est liée à la relation avec Dieu. Qui a rencontré le Christ dans sa vie, éprouve dans son cœur une sérénité et une joie que personne ni aucune situation ne saurait faire disparaître. Saint Augustin l’avait très bien compris: dans sa recherche de la vérité, de la paix, de la joie, après avoir cherché en vain dans de multiples choses, il conclut par la célèbre expression que le cœur de l’homme est inquiet, ne trouve pas de sérénité et de paix tant qu’il ne trouve pas de repos en Dieu (cf. Les Confessions, i, 1, 1). La vraie joie n’est pas un simple état d’âme passager, ni quelque chose que l’on atteint de ses propres forces, mais elle est un don, elle naît de la rencontre avec la personne vivante de Jésus, de la place que nous lui accordons en nous, de l’accueil que nous réservons à l’Esprit Saint qui guide notre vie. C’est l’invitation de l’apôtre Paul, qui dit: «Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et qu’il garde parfaits et sans reproche votre esprit, votre âme et votre corps, pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ» (1 Th 5, 23). En ce temps de l’Avent, fortifions cette certitude que le Seigneur est venu parmi nous et qu’il renouvelle continuellement cette présence de réconfort, d’amour et de joie. Ayons confiance en lui; comme le dit encore saint Augustin, à la lumière de son expérience: le Seigneur est plus proche de nous que nous ne le sommes de nous-mêmes — «interior intimo meo et superior summo meo» (Les Confessions, III, 6, 11).

Confions notre chemin à la Vierge Immaculée, dont l’esprit a exulté en Dieu notre Sauveur. Qu’elle guide nos cœurs dans l’heureuse attente de la venue de Jésus, une attente riche de prières et de bonnes actions.

HOMÉLIE 3E DIMANCHE DE L’AVENT

11 décembre, 2015

http://www.homelies.fr/homelie,,4414.html

HOMÉLIE 3E DIMANCHE DE L’AVENT

Famille de Saint Joseph

Les foules se pressent autour de Jean en réponse à son appel à la conversion. Ils l’assaillent de questions, lui demandant « ce qu’il leur faut faire ». On ne demande pas à Jean ce qu’il faut croire ou penser, mais ce qu’il faut faire. Or le Précurseur n’exige rien de ce que nous nous attendions à entendre : pénitence, ascèse, exercices de piété. A tous il demande seulement de partager nourriture et vêtement avec celui qui en a besoin. Autrement dit, il demande à chacun de nous de reconnaître que nous ne sommes pas seuls, et que cet autre à côté de moi, m’oblige par sa seule présence à m’intéresser à lui, et à pourvoir – dans la mesure de mes possibilités – à ses besoins élémentaires. Dans la foule, des personnages particuliers se détachent : collecteurs d’impôts et soldats. Jean leur impose à nouveau le même comportement en signe de conversion : ne pas faire de l’égoïsme le critère de leur action ; ne pas profiter de leur profession ou de leur pouvoir pour s’enrichir injustement. On est encore loin du sermon sur la Montagne, mais n’est ce pas déjà un signe de conversion au Royaume, que de ne plus faire de son « moi » sa seule raison de vivre ? Par ces règles qu’il donne à ceux qui veulent se préparer à la venue de Celui dont il a proclamé l’avènement imminent, Jean veut creuser le désir de cet Autre qui vient, en nous ouvrant à l’autre qui est déjà là. L’Evangile souligne l’efficacité de la méthode du Baptiste : « le peuple était en attente » ; sortir de nous-mêmes en prêtant attention à nos proches, est le meilleur moyen, hier comme aujourd’hui, pour nous préparer à la venue du Seigneur ; c’est même déjà l’accueillir dans ce frère qui m’est confié. Jean-Baptiste se défend d’être le Messie, mais ne décline pas son identité ; il s’efface derrière sa mission : il est envoyé uniquement pour donner forme à l’attente, en suscitant un « bain de conversion ». La parole « conversion » signifie en hébreu « retournement » : il s’agit de changer d’angle de vue, d’échelle de valeurs, de critères d’évaluation, en nous tournant vers quelqu’un de radicalement différent, porteur d’une nouveauté inouïe – c’est-à-dire : qui n’a jamais encore été entendue. C’est pourquoi Jean lui-même ne peut rien faire de plus qu’aiguiser son désir, creuser son attente de Celui qui est « plus puissant » que lui, et dont il ne se juge « pas digne de défaire la courroie de ses sandales ». Ce geste d’humilité du serviteur dénouant la chaussure de son maître à son retour de voyage, exprime la distance qui sépare le Précurseur de Jésus, et situe à leur juste place son message et son rite d’immersion. Celui qu’annonce le Précurseur va baptiser lui-aussi, mais ce sera « dans l’Esprit Saint et dans le feu ». Le mot que l’on traduit par « esprit » signifie d’abord « vent, souffle » en grec. Probablement le Baptiste présente-t-il le Juge qui vient comme un vanneur qui bat son blé en plein vent pour séparer le grain de la balle, cette dernière étant vouée au feu. Ce faisant, il agit en tant que propriétaire : l’aire qu’il nettoie est sienne ; il se prépare à engranger le fruit de sa moisson. Celui-qui-vient vient donc en réalité chez lui. Nous qui pensions être chez nous ici bas, nous découvrons que nous sommes en réalité chez lui, mais nous n’en savions rien ; un peu comme Jacob qui découvre à sa plus grande stupéfaction, que la terre qu’il foule est sainte, puisqu’il s’agit de « la maison de Dieu et de la porte du ciel » (Gn 28, 17-19). Dieu est mystérieusement présent à notre monde sans que nous le sachions. Aussi le véritable travail de conversion auquel nous sommes invités en ce temps de l’Avent, consiste-t-il à découvrir – dévoiler – la présence cachée de l’Emmanuel, à l’accueillir, et par le fait même à le faire advenir (adventus : avent) en nos vies. Il reste cependant encore à clarifier l’action de Celui-qui-vient, car la description qu’en donne le Précurseur est pour le moins inquiétante. Il nous faut donc trouver les clés de lecture appropriées. Les gestes qu’il va accomplir sont tous des actes de séparation : de même qu’au commencement, Dieu crée en séparant, cette nouvelle intervention divine s’annonce comme une action re-créatrice. Dieu tire un monde nouveau de l’ancien monde retourné au chaos, en séparant les éléments qui étaient conjoints durant le processus de croissance – la paille et le grain – mais qu’il est temps de séparer et de consigner à leur place respective. La paille qui ne s’est pas envolée avec le vent, est destinée au feu : dans les deux cas, il n’en restera rien ; son rôle n’était que passager : elle n’a pas de consistance, pas de poids, pas de valeur durable. Par contre le blé ainsi purifié de la balle, sera amassé – on peut traduire « rassemblé » – dans le grenier du propriétaire. Telle est la Bonne Nouvelle : tout ce qui dans nos vies a été préparation, apprentissage, avec tout ce que cela comporte d’essais infructueux, d’erreurs, d’échecs, mais aussi de péchés, tout cela disparaîtra. Seul le bon grain caché au cœur de nos existences souvent enlisées dans bien des préoccupations nécessaires mais éphémères, seul le fruit de nos efforts désintéressés accomplis pour les autres – seuls nos partages fraternels du vêtement et de la nourriture avec ceux qui en ont besoin – seront engrangés dans les demeures éternelles, où nous partagerons avec tous nos frères, l’unique pain qui résultera de cette moisson universelle. De même qu’au matin de Pâque, le Seigneur Ressuscité demande à ses disciples redevenus pécheurs, de tirer à terre le fruit de leur pêche pour la partager avec eux (Jn 21), ainsi fera-t-il au terme de notre vie, rompant pour nous et avec nous le pain des bonnes œuvres qu’il aura lui-même accomplies en nous par son Esprit, dans une commensalité qui sera notre joie éternelle. Dans chaque Eucharistie nous anticipons ce repas eschatologique. Nous offrons à Dieu le pain, « fruit de la terre et du travail des hommes » (Prière d’offrande), et il nous le rend en Pain de la vie éternelle (cf. Jn 6, 51) ; pain qui nous sanctifie et qui fait notre unité en nous unissant en un seul Corps : le Corps du Christ ressuscité, présent et agissant au milieu de nous, source de notre paix et de notre joie (2nd lect.), comme nous le rappelle ce dimanche du « gaudete ». C’est à nous qui avons le bonheur de participer à cette Eucharistie, que s’adresse l’exhortation du prophète Sophonie entendue en première lecture : « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, tressaille d’allégresse, fille de Jérusalem ! Le roi d’Israël, le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête » (1ère lect.).

Père Joseph-Marie