Archive pour le 30 novembre, 2015

Mattia Preti – The crucifixion of St Andrew

30 novembre, 2015

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BENOÎT XVI – ANDRÉ, LE PROTOCLET – 30 NOVEMBRE

30 novembre, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060614.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 juin 2006

ANDRÉ, LE PROTOCLET – 30 NOVEMBRE

Chers frères et soeurs,

Dans les deux dernières catéchèses, nous avons parlé de la figure de saint Pierre. A présent, nous voulons, dans la mesure où les sources nous le permettent, connaître d’un peu plus près également les onze autres Apôtres. C’est pourquoi nous parlons aujourd’hui du frère de Simon Pierre, saint André, qui était lui aussi l’un des Douze. La première caractéristique qui frappe chez André est son nom:  il n’est pas juif, comme on pouvait s’y attendre, mais grec, signe non négligeable d’une certaine ouverture culturelle de sa famille. Nous sommes en Galilée, où la langue et la culture grecques sont assez présentes. Dans les listes des Douze, André occupe la deuxième place, comme dans Matthieu (10, 1-4) et dans Luc (6, 13-16), ou bien la quatrième place comme dans Marc (3, 13-18) et dans les Actes (1, 13-14). Quoi qu’il en soit, il jouissait certainement d’un grand prestige au sein des premières communautés chrétiennes. Le lien de sang entre Pierre et André, ainsi que l’appel commun qui leur est adressé par Jésus, apparaissent explicitement dans les Evangiles. On y lit:  « Comme il [Jésus] marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac:  c’était des pêcheurs. Jésus leur dit:  « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes »" (Mt 4, 18-19; Mc 1, 16-17). Dans le quatrième Evangile, nous trouvons un autre détail important:  dans un premier temps, André était le disciple de Jean Baptiste; et cela nous montre que c’était un homme qui cherchait, qui partageait l’espérance d’Israël, qui voulait connaître de plus près la parole du Seigneur, la réalité du Seigneur présent. C’était vraiment un homme de foi et d’espérance; et il entendit Jean Baptiste un jour proclamer que Jésus était l’ »agneau de Dieu » (Jn 1, 36); il se mit alors en marche et, avec un autre disciple qui n’est pas nommé, il suivit Jésus, Celui qui était appelé par Jean « Agneau de Dieu ». L’évangéliste rapporte:  ils « virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là » (Jn 1, 37-39). André put donc profiter de précieux moments d’intimité avec Jésus. Le récit se poursuit par une annotation  significative:   « André,  le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples  qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord son frère Simon et lui dit:  « Nous avons trouvé le Messie (autrement dit:  le Christ) ». André amena son frère à Jésus » (Jn 1, 40-43), démontrant immédiatement un esprit apostolique peu commun. André fut donc le premier des Apôtres à être appelé à suivre Jésus. C’est précisément sur cette base que la liturgie de l’Eglise byzantine l’honore par l’appellation de Protóklitos, qui signifie précisément « premier appelé ». Et il est certain que c’est également en raison du rapport fraternel entre Pierre et André que l’Eglise de Rome et l’Eglise de Constantinople se sentent de manière particulière des Eglises-soeurs. Pour souligner cette relation, mon Prédécesseur, le Pape Paul VI, restitua en 1964 les nobles reliques de saint André, conservées jusqu’alors dans la Basilique vaticane, à l’Evêque métropolite orthodoxe de la ville de Patras en Grèce, où selon la tradition, l’Apôtre fut crucifié. Les traditions évangéliques rappellent particulièrement le nom d’André en trois autres occasions, qui nous font connaître un peu plus cet homme. La première est celle de la multiplication des pains en Galilée. En cette circonstance, ce fut André qui signala à Jésus la présence d’un enfant avec cinq pains d’orge et deux poissons, « bien peu de chose » – remarqua-t-il – pour toutes les personnes réunies en ce lieu (cf. Jn 6, 8-9). Le réalisme d’André en cette occasion mérite d’être souligné:  il remarqua l’enfant – il avait donc déjà posé la question:  « Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde! » (ibid.) -, et il se rendit compte de l’insuffisance de ses maigres réserves. Jésus sut toutefois les faire suffire pour la multitude de personnes venues l’écouter. La deuxième occasion fut à Jérusalem. En sortant de la ville, un disciple fit remarquer à Jésus le spectacle des murs puissants qui soutenaient le Temple. La réponse du Maître fut surprenante:  il lui dit que de ces murs, il ne serait pas resté pierre sur pierre. André l’interrogea alors, avec Pierre, Jacques et Jean:  « Dis-nous quand cela arrivera, dis-nous quel sera le signe que tout cela va finir » (Mc 13, 1-4). Pour répondre à cette question, Jésus prononça un discours important sur la destruction de Jérusalem et sur la fin du monde, en invitant ses disciples à lire avec attention les signes des temps et à rester toujours vigilants. Nous pouvons déduire de l’épisode que nous ne devons pas craindre de poser des questions à Jésus, mais que dans le même temps, nous devons être prêts à accueillir les enseignements, même surprenants et difficiles, qu’Il nous offre. Dans les Evangiles, enfin, une troisième initiative d’André est rapportée. Le cadre est encore Jérusalem, peu avant la Passion. Pour la fête de Pâques – raconte Jean – quelques Grecs étaient eux aussi venus dans la ville sainte, probablement des prosélytes ou des hommes craignant Dieu, venus pour adorer le Dieu d’Israël en la fête de la Pâque. André et Philippe, les deux Apôtres aux noms grecs, servent d’interprètes et de médiateurs à ce petit groupe de Grecs auprès de Jésus. La réponse du Seigneur à leur question apparaît – comme souvent dans l’Evangile de Jean – énigmatique, mais précisément ainsi, elle se révèle riche de signification. Jésus dit aux deux disciples et, par leur intermédiaire, au monde grec:  « L’heure est venue pour le Fils de l’homme d’être glorifié. Amen, amen, je vous le dis:  si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12, 23-24). Que signifient ces paroles dans ce contexte? Jésus veut dire:  Oui, ma rencontre avec les Grecs aura lieu, mais pas comme un simple et bref entretien entre moi et quelques personnes, poussées avant tout par la curiosité. Avec ma mort, comparable à la chute en terre d’un grain de blé, viendra l’heure de ma glorification. De ma mort sur la croix proviendra la grande fécondité:  le « grain de  blé  mort » – symbole de ma crucifixion – deviendra dans la résurrection pain de vie pour le monde; elle sera lumière pour les peuples et les cultures. Oui, la rencontre avec l’âme grecque, avec le monde grec, se réalisera à ce niveau auquel fait allusion l’épisode du grain de blé qui attire à lui les forces de la terre et du ciel et qui devient pain. En d’autres termes, Jésus prophétise l’Eglise des Grecs, l’Eglise des païens, l’Eglise du monde comme fruit de sa Pâque. Des traditions très antiques voient André, qui a transmis aux Grecs cette parole, non seulement comme l’interprète de plusieurs Grecs lors de la rencontre avec Jésus que nous venons de rappeler,  mais elles le considèrent comme l’apôtre des Grecs dans les années qui suivirent la Pentecôte; elles nous font savoir qu’au cours du reste de sa vie il fut l’annonciateur et l’interprète  de Jésus dans le monde grec. Pierre, son frère, de Jérusalem en passant par Antioche, parvint à Rome pour y exercer sa mission universelle; André fut en revanche l’Apôtre du monde grec:  ils apparaissent ainsi de véritables frères dans la vie comme dans la mort – une fraternité qui s’exprime symboliquement dans la relation spéciale des Sièges de Rome et de Constantinople, des Eglises véritablement soeurs. Une tradition successive, comme nous l’avons mentionné, raconte la mort d’André à Patras, où il subit lui aussi le supplice de la crucifixion. Cependant, au moment suprême, de manière semblable à son frère Pierre, il demanda à être placé sur une croix différente de celle de Jésus. Dans son cas, il  s’agit d’une croix décussée, c’est-à-dire dont le croisement transversal est incliné, qui fut donc appelée « croix de saint André ». Voilà ce que l’Apôtre aurait dit à cette occasion, selon un antique récit (début du VI siècle) intitulé Passion d’André:  « Je te salue, ô Croix, inaugurée au moyen du Corps du Christ et qui as été ornée de ses membres, comme par des perles précieuses. Avant que le Seigneur ne monte sur toi, tu inspirais une crainte terrestre. A présent, en revanche, dotée d’un amour céleste, tu es reçue comme un don. Les croyants savent, à ton égard, combien de joie tu possèdes, combien de présents tu prépares. Avec assurance et rempli de joie, je viens donc à toi, pour que toi aussi, tu me reçoives exultant comme le disciple de celui qui fut suspendu à toi… O croix bienheureuse, qui reçus la majesté et la beauté des membres du Seigneur!… Prends-moi et porte-moi loin des hommes et rends-moi à mon Maître, afin que par ton intermédiaire me reçoive celui qui, par toi, m’a racheté. Je te salue, ô Croix; oui, en vérité, je te salue! ». Comme on le voit, il y a là une très profonde spiritualité chrétienne, qui voit dans la croix non pas tant un instrument de torture, mais plutôt le moyen incomparable d’une pleine assimilation au Rédempteur, au grain de blé tombé en terre. Nous devons en tirer une leçon très importante:  nos croix acquièrent de la valeur si elles sont considérées et accueillies comme une partie de la croix du Christ, si elles sont touchées par l’éclat de sa lumière. Ce n’est que par cette Croix que nos souffrances sont aussi ennoblies et acquièrent leur sens véritable.

Que l’Apôtre André nous enseigne donc à suivre Jésus avec promptitude (cf. Mt 4, 20; Mc 1, 18), à parler avec enthousiasme de Lui à ceux que nous rencontrons, et surtout à cultiver avec Lui une relation véritablement familière, bien conscients que ce n’est qu’en Lui que nous pouvons trouver le sens ultime de notre vie et de notre mort.

 

LA PENSÉE DU JOUR 1.12 – LE CONFLIT INVISIBLE (ÉPHÉSIENS 6:14)

30 novembre, 2015

http://www.richardlemay.com/PNS/LYH/Index.htm

LA PENSÉE DU JOUR 1.12 – LE CONFLIT INVISIBLE (ÉPHÉSIENS 6:14)

Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice. (Éphésiens 6:14)

L’ennemi poursuit chacun de nous. Si nous voulons résister aux tentations qui nous assaillent de l’intérieur comme de l’extérieur, nous devons avoir la certitude d’être du côté du Seigneur, d’avoir sa vérité dans nos coeurs, prête à sonner l’alarme et à nous pousser à l’action contre tout ennemi. Dans cette défense, nous serons parmi les ennemis invisibles comme un roseau courbé par la tempête, agité par les vents et secoué en tous sens. Mais si le Christ demeure en notre âme, nous pourrons être fermes dans le Seigneur et dans sa force toute puissante. … L’esprit peut se développer et s’ennoblir. Il devrait être inspiré à méditer sur les choses célestes. Nos capacités devraient être cultivées au maximum, sinon nous n’atteindrons pas les normes divines. Si… [l’esprit] n’est pas dirigé vers le ciel, il devient une proie facile pour les tentations de Satan. L’ennemi le presse à s’engager dans des projets et des entreprises terrestres n’ayant aucun lien particulier avec Dieu. … Tout le zèle, tout le dévouement, toute l’énergie inquiète, tous les désirs fiévreux sont impliqués dans cette tâche, et Satan rit de voir l’effort humain lutter avec tant de persévérance pour quelque chose qu’il n’obtiendra jamais, qui restera toujours hors de sa portée. … Par certains côtés, nous nous devons d’être indépendants et de compter sur nous-mêmes. Mais là, l’ennemi nous attend avec ses pièges trompeurs, et l’orgueil prend la place de l’humilité. Quand vous ou moi comptons sur nos propres ressources, notre propre sagesse, et les desseins de notre coeur, nous essuyons finalement la désillusion, la honte et la confusion. Nous marchons vers une victoire certaine seulement si nous nous unissons étroitement à Dieu et portons toute l’armure de la justice. … Il est aussi essentiel de sentir le pouvoir de la vérité que d’y croire. Elle doit avoir sur l’esprit une influence constante et ferme. Mais on favorise les rêvasseries, qui bloquent la voie aux principes solides et sérieux du ciel. Nous donnons la préséance aux choses de cette vie plutôt qu’aux intérêts de la vie future, immortelle. L’ordinaire et le terrestre tuent le sens de l’éternel. Il n’y a qu’une sauvegarde contre les séductions et les pièges de Satan, c’est la vérité telle qu’elle est en Jésus. La vérité semée dans le coeur, nourrie par la vigilance et la prière, nourrie par la grâce du Christ, nous donnera le discernement. La vérité doit habiter dans le coeur. On doit en ressentir la puissance malgré tous les enchantements séduisants de Satan. La vérité peut purifier, guider et bénir l’âme — telle doit être votre expérience et la mienne.

Ellen G. White 

JEAN PAUL II (2001) – PSAUME 117, 1-2.19-20.22.24).

30 novembre, 2015

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2001/documents/hf_jp-ii_aud_20011205.html

JEAN PAUL II (2001) – PSAUME 117, 1-2.19-20.22.24). (05 Dans mon angoisse j’ai crié vers le Seigneur, et lui m’a exaucé, mis au large)

http://www.aelf.org/bible-liturgie/Ps/Psaumes/chapitre/117

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 5 décembre 2001

Chant de joie et de victoire 

Lecture:  Ps 117, 1-2. 19-20.22.24

1. Lorsque le chrétien, en harmonie avec la voix en prière d’Israël, entonne le Psaume 117 que nous venons d’entendre retentir, il ressent une émotion particulière. En effet, il trouve dans cette hymne, qui possède une profonde empreinte liturgique, deux phrases qui retentissent au sein du Nouveau Testament avec une nouvelle intensité. La première est constituée par le verset 22:  « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la tête de l’angle ». Cette phrase est citée par Jésus, qui l’applique à sa mission de mort et de gloire, après avoir raconté la parabole des vignerons homicides (cf. Mt 21, 42). La phrase est également rappelée par Pierre dans les Actes des Apôtres:  « C’est lui la pierre que vous, les bâtisseurs, avez dédaignée, et qui est devenue la pierre d’angle. Car il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » ( Ac 4, 11-12). Cyrille de Jérusalem commente:  « Nous disons qu’il n’y a qu’un seul Seigneur Jésus-Christ, afin que la filiation soit unique; nous disons un seul, afin que tu ne penses pas qu’il y en ait un autre… En effet, il est appelé pierre, une pierre qui n’est pas inanimée, ni taillée par des mains d’homme, mais pierre d’angle, car celui qui aura cru en elle ne sera pas déçu » ( Le Catechesi, Rome 1993, pp. 312-313). La seconde phrase que le Nouveau Testament tire du Psaume 117 est proclamée par la foule le jour de l’entrée messianique solennelle du Christ à Jérusalem:  « Béni celui qui vient au nom du Seigneur! » ( Mt 21, 9; cf. Ps 117, 26). L’acclamation est encadrée par un « Hosanna » qui reprend l’invocation juive hoshia’na’, « deh, sauve-nous! ». 2. Cette splendide hymne biblique appartient au petit groupe de Psaumes, allant du 112 au 117, appelé le « Hallel pascal », c’est-à-dire la louange psalmique utilisée par le culte juif pour la Pâque juive et également pour les principales solennités de l’année liturgique. Le rite de procession scandé par les chants alternés du soliste et du choeur, avec en arrière-plan la ville sainte et son temple, peut être considéré comme le fil conducteur du psaume 117. Une belle antienne ouvre et conclut le texte:  « Rendez grâce à Yahvé, car il est bon, car éternel est son amour! » (vv. 1.29). La parole « amour » traduit la parole juive hesed, qui désigne la fidélité généreuse de Dieu à l’égard de son peuple allié et ami. Trois catégories de personnes chantent cette fidélité:  Israël en entier, la « maison d’Aaron », c’est-à-dire les prêtres, et ceux « qui craignent Yahvé », une locution qui indique les fidèles et également par la suite les prosélytes, c’est-à-dire les membres des autres nations souhaitant adhérer à la loi du Seigneur (cf. vv. 2-4). 3. La procession semble se dérouler dans les rues de Jérusalem, car l’on parle des « tentes des justes » (cf. v. 15). Une hymne d’action de grâce s’élève cependant (cf. vv. 5-18), dont le message est essentiel:  même lorsqu’on éprouve de l’angoisse, il faut maintenir vive la flamme de la confiance, car la main puissante du Seigneur conduit son fidèle à la victoire sur le mal et au salut. Le poète sacré utilise des images fortes et vivantes:  les adversaires cruels sont comparés à un essaim d’abeilles ou à un front de flammes qui avance en réduisant tout en cendres (cf. v. 12). Mais la réaction du juste, soutenu par le Seigneur, est véhémente; à trois reprises, il répète:  « Au nom de Yahvé, je les sabre » et le verbe hébreu souligne une intervention destructrice à l’égard du mal (cf. vv. 10.11.12). En effet, à la base se trouve la main droite puissante de Dieu, c’est-à-dire son oeuvre efficace, et certainement pas la main faible et hésitante de l’homme. C’est pour cette raison que la joie pour la victoire sur le mal débouche sur une profession de foi très suggestive:  « Ma force et mon chant, c’est Yahvé, il fut pour moi le salut » (v. 14). 4. La procession semble être parvenue au temple, aux « portes de justice » (v. 19), c’est-à-dire à la porte sainte de Sion. C’est là qu’est entonné un deuxième chant d’action de grâce, qui s’ouvre par un dialogue entre l’assemblée et les prêtres pour être admis au culte. « Ouvrez-moi les portes de justice, j’entrerai, je rendrai grâce à Yahvé! », dit le soliste au nom de l’assemblée en procession. « C’est ici la porte de Yahvé, les justes entreront » (v. 20), répondent d’autres personnes, probablement les prêtres. Une fois entré, on peut commencer à entonner l’hymne de gratitude au Seigneur, qui, dans le temple, s’offre comme une « pierre » stable et sûre sur laquelle édifier la maison de la vie (cf. Mt 7, 24-25). Une bénédiction sacerdotale descend sur les fidèles, qui sont entrés dans le temple pour exprimer leur foi,  élever  leur  prière  et  célébrer le culte. 5. La dernière scène qui s’ouvre à nos yeux  est  constituée  par  un rite joyeux de danses sacrées, accompagnées par des rameaux qui sont agités en signe de fête:  « Serrez vos cortèges, rameaux en main, jusqu’aux cornes de l’autel » (v. 27). La liturgie est joie, rencontre de fête, l’expression de toute l’existence qui loue le Seigneur. Le rite des rameaux fait penser à la fête juive des Tentes, en mémoire du pèlerinage d’Israël dans le désert, solennité au cours de laquelle une procession était accomplie avec des rameaux de palmiers, de myrtes et de saules. Ce rite évoqué par le Psaume est reproposé au chrétien à l’entrée de Jésus à Jérusalem, qui est célébrée lors de la liturgie du Dimanche des Rameaux. Le Christ est honoré comme le « fils de David » (cf. Mt 21, 9) par la foule qui, « venue pour la fête…. prit les rameaux des palmiers et sortit à sa rencontre en s’écriant:  Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur et le roi d’Israël! » (cf. Jn 12, 12-13). Au cours de cette célébration de fête, qui prélude cependant à l’heure de la passion et de la mort de Jésus, se réalise également et acquiert sa pleine signification le symbole de la pierre d’angle, proposé à l’ouverture,  et  qui  revêt  une valeur joyeuse et pascale. Le Psaume 117 encourage les chrétiens à reconnaître dans l’événement pascal de Jésus « le jour que fit Yahvé », où « la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la tête d’angle ». Remplis de gratitude, ils peuvent donc chanter avec le Psaume:  « Ma force et mon chant c’est Yahvé, il fut pour moi le salut » (v. 14); « Voici le jour que fit Yahvé, pour  nous  allégresse  et joie » (v. 24).