CIEUX, RÉPANDEZ VOTRE JUSTICE, QUE DES NUÉES DESCENDE LE SALUT! (AVENT)

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CIEUX, RÉPANDEZ VOTRE JUSTICE, QUE DES NUÉES DESCENDE LE SALUT! (AVENT)

Thème: Méditations

La richesse de la tradition liturgique de l’Église nous offre l’hymne ancien du Rorate Cæli comme un point de réflexion récurrent pendant l’Avent. Chanté traditionnellement par les religieux tous les jours de l’Avent en chant grégorien, le nom de l’hymne est dérivé du verset d’ouverture et du refrain, celui-ci étant pris du livre du prophète Isaïe : «Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s’ouvre et produise le salut, qu’elle fasse germer en même temps la justice. C’est moi, Yahvé, qui ai créé cela.» (Is 45,8). Ce verset du prophète Isaïe résume de façon extraordinaire l’attente patiente du Peuple de Dieu pour le Messie promis. Dans ce verset apparemment sans importance, nous voyons comment le prophète utilise au sens figuré la prière bien connue du Peuple de Dieu pour la récolte, suppliant Dieu d’accorder le don de la rédemption : «Car de même que la terre fait éclore ses germes et qu’un jardin fait germer sa semence, ainsi le Seigneur Dieu fait germer la justice et la louange devant toutes les nations.» (Is 61,11). Dans l’Ancien Testament, le don ou le manque de pluie étaient vus comme un signe de la bienveillance ou de la disgrâce de Dieu. La pluie pour la récolte était perçue comme récompense pour la fidélité à l’alliance car c’est Dieu seul qui donne la croissance et la persistance : «Assurément, si vous obéissez vraiment à mes commandements que je vous prescris aujourd’hui, aimant Yahvé votre Dieu et le servant de tout votre coeur et de toute votre âme, je donnerai à votre pays la pluie en son temps, pluie d’automne et pluie de printemps, et tu pourras récolter ton froment … et tu mangeras et te rassasieras.» (Dt 11,13-15). Reconnaissant sa dépendance totale de Dieu, Israël fit alors sa prière annuelle à Dieu non seulement pour que la pluie tombe mais, ce qui est encore plus important, pour que la pluie tombe au temps opportun. Israël a vécu une période d’attente patiente en l’accompagnant de la prière, sachant que le succès ou l’échec des récoltes en dépendait ou autrement dit soit la vie et l’abondance ou bien la faim et la mort pour ce peuple agricole. C’est dans cette supplication même du Peuple de Dieu pour que la pluie fertilise le sol desséché au temps opportun que le prophète Isaïe voit, de façon analogue, la supplication de son Peuple pour le Sauveur qui doit venir pour arroser la terre qui espère si ardemment la rédemption. Saint Paul écrit aux Galates : «Mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme.» (Ga 4,4). Par l’incarnation du Christ, Dieu a versé sa grâce sur la terre et visité nos coeurs durs et desséchés. C’est ce qu’exprime de façon sublime le troisième verset du Rorate Cæli : «Regarde, Seigneur, l’abattement de ton Peuple, et envoie Celui qui doit venir! Envoie l’Agneau souverain de l’Univers, du Rocher du désert jusqu’à la montagne de la Fille de Sion, et qu’Il nous délivre du joug de nos péchés !». De nos jours, nous entendons que les déserts du monde se répandent rapidement. Nous devrions peut-être adopter la tenue du prophète Isaïe et demander en cet Avent que Dieu vienne visiter le désert spirituel du monde, afin de désaltérer ceux qui ont soif de la grâce et ainsi laisser Dieu naître dans beaucoup de coeurs à Noël, car «Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut» (2 Co 6,2).

Prière : Dieu notre Père, Tu es la source de toute vie, croissance et développement. Viens, nous te prions, visite nos coeurs et accorde la grâce renouvelante du Christ en cet Avent. Puissent les cieux déverser le Sauveur et faire fleurir la foi, l’espérance et la charité sur le sol desséché du monde, car de Lui dépend notre vie et nous attendons sa venue avec un désir ardent. Amen.

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