Archive pour le 24 novembre, 2015

Michelangelo: Jour 1 Du chaos à la lumière

24 novembre, 2015

Michelangelo:  Jour 1 Du chaos à la lumière dans images sacrée 16%20MICHELANGELLO%20SEPARATION%20OF%20LIGHT%20FRO

http://www.artbible.net/1T/Gen0101_1Chaos_light/pages/16%20MICHELANGELLO%20SEPARATION%20OF%20LIGHT%20FRO.htm

« L’IMMENSE NUIT DES ORIGINES »

24 novembre, 2015

http://www.dieumaintenant.com/avent4a.html

(cette interprétation ne concerne pas l’année C, qui commence précisément avec l’Avent, mais il semble très agréable!)

« L’IMMENSE NUIT DES ORIGINES »

 Un certain regard En ce dimanche qui précède Noël, j’ai présent à l’esprit un film que des millions de Français ont vu et qui a beaucoup fait parler de lui : « Des Hommes et des dieux ». Je considère que cette oeuvre qui met en scène les moines de Tibhirrine est une merveilleuse entrée en matière pour vivre ces journées où le mystère de la Parole qui prend chair s’impose à nos consciences chrétiennes. Après quelques événements cruels qui manifestent la présence des terroristes dans la région, on voit la communauté cistercienne perdue au milieu des populations musulmanes de l’Atlas, célébrer Noël et chanter « Voici la nuit, l’immense nuit des origines ». Avant les événements tragiques de l’enlèvement des moines, Frère Christian, le Prieur, fait une sorte de catéchèse aux moines qui l’entourent. En termes très denses, il évoque le travail de l’Esprit ; Il discerne, en chacun des épisodes qui tissent la trame des journées, une naissance où s’actualise, jour après jour, la venue dans l’histoire du Verbe qui un jour s’est manifesté sur le visage de Jésus, Fils de Marie, Fils de Dieu.

Sortir du sommeil Il me semble que l’Evangile que nous venons d’entendre justifie cette vision de l’histoire. Le texte de Matthieu en évoquant le personnage de Joseph, nous renvoie au tout début de la Bible. « Voici quelle fut l’origine de Jésus-Christ ». Le mot grec qu’on traduit par « origine » est précisément celui qui sert de titre au premier livre du Pentateuque : « Genesis ». On connaît par coeur ces premières pages où l’on voit la parole à l’oeuvre. La lumière et la nuit, le ciel et la terre les jours qui se succèdent sont le fruit de la Parole de Dieu ; « Il dit et cela fut ». A travers des couches textuelles diverses, le rédacteur final a eu le génie de conduire ce récit poétique des origines du cosmos par un récit de la création de l’homme et de la femme. On y voit Adam plongé dans un profond sommeil dont il ne sort que pour faire face à celle avec qui se conclura la première alliance ; ce vis-à-vis était nécessaire pour que la parole surgisse entre les visages et fasse naître l’humanité. La parole qui avait fait surgir la vie est venue s’incruster pour forger les relations humaines. L’évangéliste, peut-être, se souvient de cette Genèse, de cette origine, lorsqu’il nous fait le récit que nous avons entendu. Joseph tient très peu de place dans l’Evangile. Il réapparaîtra dans le texte de Matthieu après la naissance de l’enfant, lorsqu’il s’agira de sauver l’enfant de la sauvagerie d’Hérode. Dans les deux cas, on le voit sortir de la nuit et du sommeil pour affronter la réalité de l’histoire. Comme Adam entre dans le langage au sortir du sommeil, Joseph sort du rêve pour permettre que la Parole qui vient d’en-haut entre dans la communauté humaine. Le Verbe, la Parole éternellement auprès du Père, non seulement s’insère au coeur des propos échangés, mais il prend chair en Marie. Cette conception biologique ne suffit pas ; nous ne sommes pas seulement des êtres de chair et de sang. L’incarnation, telle que nous en recevons l’annonce en ces jours de Noël, suppose que celui qui va naître à Bethléem ait un nom. En parallèle à l’Annonce faite à Marie en St Luc, Matthieu place cette annonciation de Joseph ; elle est indispensable pour que celui qui sillonnera les routes de Galilée et de Judée soit reconnu, sollicité, appelé au secours par tous les accablés. « Quand Joseph se réveilla, il prit chez lui son épouse » L’origine de Jésus se produit dans cette alliance grâce à laquelle l’enfant engendré en Marie recevra un nom : « tu lui donneras le nom de Jésus ».

Sortir de la nuit Voici la nuit, l’immense nuit des origines. Voici la nuit d’où sort l’humanité lorsqu’Adam sort du sommeil pour entrer dans le langage. Voici la nuit d’où sort Joseph pour faire entrer Jésus dans les échanges et trouver place dans la société palestinienne. Voici une autre nuit encore qui se profile à l’horizon de cette naissance : la nuit de Pâques où la Parole sortira du tombeau à l’aube d’une semaine nouvelle. « Tout cela arriva, nous dit l’Evangile en se référant au texte d’Isaïe, pour que s’accomplît la parole du Seigneur : la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu avec nous ». Tel est bien le mystère de Noël ; La parole a pris chair et elle vient jusqu’à nous, par-delà les millénaires. Dieu est « avec nous » inséparable des liens que nous pouvons nouer au cours de notre existence. Il est inséparable des liens qui composent une communauté religieuse. Il est inséparable des liens qui composent l’assemblée eucharistique que nous formons. Lorsque nous sommes ainsi réunis pour faire corps – pour faire le Corps du Christ – nous avons à prendre conscience que le point de départ de la vie humaine se déplace. Il vient d’Adam jusqu’à Jésus ; il vient de Jésus jusqu’à nous. Dieu prend corps de notre chair pour se manifester au monde. La fête de Noël est l’occasion de se retrouver, de renouer les liens entre parents ou entre amis ; elle réchauffe les coeurs. Elle prend place au plus noir de l’année, au moment où la brièveté des jours atteint son comble. La joie humaine que nous recevons et que nous donnons malgré les difficultés de la vie ; la lumière que nous verrons revenir à partir de ce solstice d’hiver, sont des signes. En nous tournant les uns vers les autres, en ouvrant notre intelligence et notre coeur aux dimensions de l’univers que Jésus vient rejoindre, nous sortons de la nuit, de l’immense nuit des origines et nous annonçons que, quel que soit notre âge, la vie est devant nous. Tout commence aujourd’hui quand on garde en mémoire ce que fut l’origine de Jésus-Christ.

Michel Jondot

QUELS SENS LA LUMIÈRE RECOUVRE-T-ELLE DANS LA BIBLE

24 novembre, 2015

http://www.la-croix.com/Religion/Spiritualite/La-lumiere-dans-la-Bible-_NP_-2012-12-07-885022

QUELS SENS LA LUMIÈRE RECOUVRE-T-ELLE DANS LA BIBLE ?

De la première parole de Dieu dans la Genèse, « Que la lumière soit » (Gn 1, 3), à la dernière vision de l’Apocalypse, où les serviteurs de Dieu « se passeront de lampe ou de soleil » (22, 5), la Bible déploie une symbolique de la lumière extrêmement riche et foisonnante. La tradition juive donne un premier éclairage, en distinguant dans le récit de la Création deux types de lumière : ce n’est qu’au quatrième jour qu’apparaissent les astres ; ce qui est créé au premier jour n’est donc pas la lumière naturelle, mais une lumière qui préexiste à la Création : elle est la condition de possibilité de toute vie. Le psaume 36 le résume ainsi : « Par ta lumière, nous voyons la lumière. » Autrement dit, c’est par la lumière divine que l’homme a accès à la vie et aux choses de ce monde. « En quelques mots se trouvent donc évoquées ici deux significations du mot “lumière”, souligne le P. Yves-Marie Blanchard, professeur d’exégèse à l’Institut catholique de Paris. D’une part, un sens réaliste, la lumière naturelle, d’autre part, un sens théologique la désignant comme “un don de Dieu”, source et principe de toute vie, sinon une métaphore de l’être divin dans le rayonnement de sa splendeur. » Ce Dieu « drapé de lumière comme d’un manteau » (Ps 104, 2), qui se manifeste à travers le feu et les éclairs… Aussi la lumière évoque-t-elle tour à tour sa protection : « Si j’habite dans le noir, j’ai Dieu pour lumière » (Mi 7, 8) ; la vie et la joie qu’il donne à l’homme : « Oui, Dieu sera ta lumière, à jamais ce sera la paix, la fin de ton deuil » (Is, 60, 20) ; là où les ténèbres symbolisent le malheur et la mort : « J’espérais le bonheur et le malheur est venu, j’attendais la lumière, voici l’obscurité », déplore Job (24, 25). Symbole de vérité et de sagesse, elle est susceptible d’éclairer la route du peuple élu : « Allons, marchons à la lumière du Seigneur ! » (Is 2, 5). « Une lampe sur mes pas, ta parole, une lumière sur ma route », reprend le psaume 119 (105). Les annonces du Messie utilisent aussi abondamment ce registre (voir l’infographie) ; il culmine dans la figure du Christ, « lumière pour la révélation aux païens » (Lc 2, 32), en particulier l’Évangile de Jean, qui en a fait son thème phare.

DE QUELLE MANIÈRE LE THÈME DE LA LUMIÈRE TRADUIT-IL LE SALUT ? Dans ce jeu d’ombres et de lumière, une figure apparaît souvent dans la Bible, et sans doute n’est-ce pas un hasard, celle de l’aveugle. Le récit de la guérison de Tobie, privé temporairement de la vue, introduit ainsi le thème de la lumière comme expression même de la vie – Tobie appelle d’ailleurs son fils, grâce à qui il va guérir, « lumière de mes yeux » (10, 5 et 11, 14)… L’aveuglement physique est souvent le signe d’une cécité spirituelle, indépendamment de toute considération de péché : l’aveugle-né guéri par Jésus, dans l’Évangile de Jean, va non seulement voir les choses et le monde, mais aussi reconnaître que Jésus, qui vient de dire de lui qu’il est « la lumière du monde » (Jn 9), est bien le Fils de Dieu. Le verbe « voir » prend alors un autre sens… « Il y a des aveugles involontaires, qui vivent sans le savoir dans la lumière, de manière juste et vraie, sans avoir encore reconnu Dieu dans leur vie », relève le P. Daniel Foucher, auteur d’un ouvrage sur les symboles de la Bible (1). Il y en a d’autres qui s’enferment volontairement dans les ténèbres. À travers la figure de l’aveugle guéri, la lumière constitue « une métaphore privilégiée du salut », souligne le P. Blanchard, comme la victoire du Christ qui arrache l’homme aux ténèbres du péché et le fait entrer par la foi dans la participation à l’être de Dieu. Les Pères de l’Église ont vu dans cet épisode de l’Évangile une anticipation de la résurrection et une parabole du baptême qu’ils décrivent d’ailleurs comme « le sacrement de la lumière », l’« illumination », selon le mot de Justin. Cette lumineuse symbolique conserve toute sa force dans la liturgie : pendant la nuit pascale, au baptême ou autour du corps du défunt lors des funérailles, la lumière brille toujours, comme signe du mystère pascal, de la victoire de la lumière sur toute forme de ténèbres.

QUE DIT LE THÈME DE LA LUMIÈRE DE LA VOCATION DE L’HOMME ? Le cœur de l’homme et plus largement l’histoire humaine sont marqués dans la Bible par un conflit permanent entre lumière et ténèbres. Comme Jésus le révèle à Nicodème, chaque homme est invité à choisir : « Quiconque fait le mal déteste la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur qu’elle ne démasque ses œuvres. Mais celui qui fait la vérité vient à la lumière de sorte qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en Dieu » (Jn 3). La présentation n’est pas binaire, relève le P. Blanchard : « Le consentement à la ténèbre enferme dans un univers clos et statique, tandis que l’accueil de la lumière tout à la fois ouvre un avenir infini, à la mesure du projet divin, et offre au sujet humain la révélation de sa propre vérité (2). » Créé à l’image de Dieu, l’homme est appelé dans la Bible à choisir la lumière pour rayonner à son tour de la lumière divine. Ainsi du peuple élu, dès l’Ancien Testament : « Je fais de toi la lumière des nations » (Is 49, 6). Ce thème est repris dans le Nouveau Testament pour les disciples du Christ, appelés à ne pas laisser s’obscurcir leur lampe (Luc 11, 34), mais à être des « fils de lumière » (Jn 12, 36 et 1 Th 5, 5), à refléter la gloire de Dieu. De fait, plus l’homme s’approche de Dieu dans la Bible, plus son visage est rayonnant : ainsi de Moïse redescendant du Sinaï, dont le visage est si lumineux (Ex 34, 29) que les Hébreux doivent le voiler. On pense surtout à la Transfiguration du Christ au mont Thabor, dont le visage « resplendit comme le soleil » (Mt 17, 2). Dans le Royaume de Dieu, l’évangéliste annonce qu’à leur tour, les justes « resplendiront comme le soleil » (Mt 13, 43). Pour expliquer cette vocation de l’homme, le P. Foucher évoque paradoxalement les « ténèbres de Dieu » : si Dieu se cache, s’il se drape dans la pénombre, c’est « afin de laisser aux hommes la place, pour leur permettre d’être lumineux à leur tour ». « À son exemple, dit-il, ils sont appelés non seulement à rayonner, mais aussi à s’effacer pour servir leurs frères, afin de les mettre en lumière, de révéler en eux ce qui est bon. » Jésus a montré le chemin en « entrant dans la nuit pour transmettre la lumière de la vie et de son Esprit à son Église ».

(1) Les Grands Symboles de la Bible, tome 1, Le Feu, l’Eau, la Lumière, Éd. de Montligeon, 1990, 191 p. (2) « Lumière et ténèbres dans la tradition johannique », Transversalités, janvier-mars 2003. CÉLINE HOYEAU

(Je voulais mettre quelque chose de plus réconfortant et «vérité» ensemble dans cette période difficile, bien sûr, l’endroit que je l’aime: St. Paul, Romains 8, par François)

24 novembre, 2015

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/cotidie/2015/documents/papa-francesco-cotidie_20151029_comme-la-poule.html

PAPE FRANÇOIS – MÉDITATION MATINALE – (DIEU NE RÉUSSIT PAS À NE PAS NOUS AIMER)

EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 29 octobre 2015

(L’Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 45 du 5 novembre 2015)

Comme la poule

« Avec une tendresse de père ». Le Pape François a réaffirmé une certitude : Dieu ne réussit pas à ne pas nous aimer, il ne réussit pas à se détacher de nous. Nous pouvons refuser cet amour, mais lui nous attend, « il ne nous condamne pas », et il souffre en revanche de notre éloignement. La méditation du Pape s’est inspirée du passage de l’épître aux Romains (8, 31-39) dans laquelle saint Paul « fait comme un résumé de tout ce qu’il avait expliqué sur notre salut, sur le don de Dieu en nous, celui que le Seigneur nous a donné ». Le compte-rendu de l’apôtre apparaît « un peu triomphaliste ». C’est une assurance qui est exprimée par une série de constatations : « Mais si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Si Dieu nous a donné ce don, avec ce don personne ne pourra rien contre nous ». Il semble « que la force de cette certitude de vainqueur », Paul l’ait entre les mains, comme une propriété ». Mais le Pape a mis en garde en expliquant que, peut-être, l’apôtre « voulait nous dire quelque chose de plus profond » et pas simplement que nous sommes vainqueurs, « parce que nous avons ce don entre les mais, mais pour une autre chose ». Laquelle ? La réponse doit être recherchée dans le passage suivant, où l’apôtre « commence à raisonner ainsi : “Je suis en effet persuadé que ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, qui est en Jésus Christ notre Seigneur” ». C’est-à-dire, « ce n’est pas que nous sommes vainqueur sur nos ennemis, sur le péché » ; mais il est vrai que « nous sommes tellement liés à l’amour de Dieu, qu’aucune personne, aucune puissance, aucune chose ne pourra nous séparer de cet amour ». Paul, dans ce « don de la recréation », de la « régénération en Jésus Christ », a vu davantage : il a vu « ce que donne le don ». Il a vu « l’amour de Dieu. Un amour que l’on ne peut pas expliquer ». C’est de là que part la réflexion qui touche la vie quotidienne du chrétien. « Chaque homme, chaque femme peut refuser le don : “Je ne le veux pas ! Je préfère ma vanité, mon orgueil, mon péché…”. Mais le don est là ! ». Ce don « est l’amour de Dieu, un Dieu qui ne peut se détacher de nous ». C’est un concept tellement grand qu’il demande une illustration, que le Pape a immédiatement fournie, en rappelant une image évangélique — celle de Jésus qui pleure sur Jérusalem — qui « nous fait comprendre quelque chose de cet amour ». Dans les pleurs de Jésus, il y a « toute l’“impuissance” de Dieu : son incapacité à ne pas aimer, à se détacher de nous ». Dans l’Évangile de Luc (13, 34-35), on lit la lamentation de Jésus sur la ville. C’est une lamentation que le Seigneur adresse non seulement à cette ville mais à tous, en utilisant « une image de tendresse : “Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu !” ». Comme pour dire : « Combien de fois ai-je voulu faire sentir cette tendresse, cet amour, comme la poule avec les poussins et vous avez refusé… ». Voilà alors pourquoi Paul, ayant compris cela, dit que rien « ne pourra jamais nous séparer de cet amour ». En effet, Dieu « ne peut pas ne pas aimer. Et cela est notre assurance ». Une assurance qui concerne tout le monde, sans aucune exclusion. « Je peux refuser cet amour », mais je ferai la même expérience que celle du bon larron qui l’a refusé « jusqu’à la fin de sa vie », alors que précisément « là l’attendait cet amour ». Même l’homme le « plus mauvais est aimé de Dieu avec une tendresse de père, de papa » ou, pour reprendre les paroles de Jésus, « comme une poule avec ses poussins ».