Archive pour le 4 novembre, 2015

Chapel of Saint Ananias, Damascus, Syria, an early example of a Christian house of worship; built in the 1st century AD (zoom jpg)

4 novembre, 2015

Chapel of Saint Ananias, Damascus, Syria, an early example of a Christian house of worship; built in the 1st century AD (zoom jpg) dans images sacrée 1280px-Inside_of_Saint_Ananias

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LA PRIÈRE DE LA PREMIÈRE COMMUNAUTÉ CHRÉTIENNE – Actes 4, 23-31

4 novembre, 2015

http://www.moinesdiocesains-aix.cef.fr/homelies/lectio-divina/nouveau-testament/actes-des-apotres/1798-la-priere-de-la-premiere-communaute-chretienne.html

LA PRIÈRE DE LA PREMIÈRE COMMUNAUTÉ CHRÉTIENNE – Actes 4, 23-31

Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS

Olivier du Jardin des Oliviers

A travers l’épisode des Actes des apôtres que nous avons entendu tout à l’heure, nous sommes en face d’un témoignage extrêmement intéressant à plus d’un titre, de la vie des premières communautés chrétiennes. La première chose qui retient notre attention, c’est que nous avons là une prière de la toute première communauté chrétienne. La prière chrétienne ne s’est pas faite toute seule, elle a pris une physionomie propre, et dans ce petit texte des Actes, nous avons très exactement une première très grande prière d’action de grâces chrétienne. Le contexte est tout simple, Pierre et Jean avaient prêché, avaient guéri un impotent, ils se sont fait arrêter par le Sanhédrin, la police du Temple, ils ont été libérés miraculeusement et ils sont rentrés à la maison. Là, c’est normal, c’est une sorte de prière d’action de grâces. Ce n’est peut-être pas formellement une eucharistie, mais en tout cas, cela en a tous les traits. C’est-à-dire qu’il s’agit quand même une prière eucharistique au grand sens du terme, qui est de rendre grâces, de dire merci à Dieu pour ce qui est arrivé aux disciples. Vous l’aurez remarqué, cette prière est construite de façon très rigoureuse. La première chose, c’est « qu’ils sont d’un seul élan », c’est-à-dire que c’est l’unanimité de la prière, ce n’est pas une prière individuelle, puis, « ils élèvent la voix vers Dieu », et voilà ce qu’ils disent, la première chose, c’est la louange du Créateur : « Maître, c’est toi qui as fait le ciel, la mer et tout ce qui s’y trouve ». C’est le premier élément, on s’adresse toujours au Dieu créateur, comme on le dit dans le Credo : « Je crois en Dieu le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre », c’est le mystère même de l’initiative, de la générosité, de la fécondité paternelle de Dieu qui est ultimement invoqué. Ensuite, on passe à l’économie des Écritures : « C’est toi qui as dit par l’Esprit Saint dans la bouche de notre père David ». Dans la prière chrétienne, on prie le Père par la prière des Écritures. L’Écriture est le lieu même, le creuset des mots qui servent à prier Dieu. Ici, on prend un texte qui nous paraît un peu bizarre, mais qui cependant est assez important, c’est le texte du paume deuxième, dans lequel on cite la révolte des peuples et des magistrats. Les chrétiens ont alors une idée très précise, mais cette prière est voulue ici parce que le psaume deuxième raconte comment le monde est toujours en révolte latente contre la puissance de Dieu, et l’histoire humaine n’est pas un long fleuve tranquille, mais que c’est au contraire une sorte de torrent dans lequel cela remue de tous côtés, il y a bien quelque chose d’anarchique dans l’histoire du monde, et les peuples, ce sont les tribus d’Israël, et les magistrats, c’est Ponce-Pilate, c’est l’ordre apparent des romains. Ces deux ordres, et c’est l’aboutissement de la prière : « Comme tu l’as prophétisé et que tu l’as dit par les Écritures, cela vient de se passer », c’est-à-dire qu’au moment de la Passion, les peuples, les tribus d’Israël et les nations, les magistrats, c’est-à-dire Ponce-Pilate et les romains se sont « ligués contre ton Christ, contre ton oint, et l’ont mis à mort ». Vous remarquerez en passant, cela dit pour ceux qui ont vu le film de Mel Gibson, qu’ici, la prière de la première communauté explique très bien que ce ne sont pas les juifs seuls qui ont la responsabilité de la mort de Jésus, puisque ce sont précisément les peuples, c’est-à-dire les tribus d’Israël et les magistrats, les païens. Ce sont les païens et les juifs qui portent ensemble la responsabilité de la mort de Jésus, c’est l’humanité tout entière, c’est cela le sens de cette parole. C’est intéressant à noter, parce que la plupart du temps, on dit que le Nouveau Testament est antisémite, c’est ce que Mordillat et Prieur ont essayé de raviver avec leurs émissions de télévision (Corpus Christi), mais en vérité, il n’en est rien, ce n’est pas la vérité. Là, on a un cas tout à fait typique, où précisément on montre que dans la prière de la première communauté chrétienne on sait que la mort de Jésus n’est pas uniquement le fait de juifs, mais bien le fait des juifs et des païens. A ce moment-là, c’est donc la manière même dont est proclamé ici le mystère pascal : « Puisque tu l’as prophétisé avec le brouhaha, la révolte et le grondement des magistrats et des peuples, maintenant, c’est ce qui vient de s’accomplir dans la mort de Jésus, et effectivement, l’histoire, le mal, et toutes les avanies de l’humanité sont déchaînées contre le Seigneur et contre son Christ ». La communauté elle-même s’assimile au Seigneur qui a été mis à mort. « Maintenant Seigneur, considère leurs menaces, ce qui permettra à tes serviteurs d’annoncer ta Parole en toute assurance ». Cela veut dire que la première communauté chrétienne est consciente qu’au moment même où elle entreprend la tâche délicate et difficile d’annoncer le salut, elle est exactement dans les mêmes conditions que son Seigneur. Donc, on n’échappe pas, dès qu’on continue à être les prolongateurs du mystère de la Pâque de Jésus et du salut par la prédication, ce n’est donc pas étonnant que Pierre et Jean aient été persécutés par la police du Sanhédrin. Il faut alors que Dieu continue à agir comme Il a agi pour le Christ, qu’Il continue à agir au sein de l’Église et au sein de l’action missionnaire des apôtres. C’est assez intéressant parce qu’on retrouverait presque les catégories de la Prière eucharistique. On s’adresse à Dieu : « Il est juste et bon de te rendre grâces à toi, Père créateur » puis, « par Jésus-Christ, celui qu’ont annoncé les prophètes », et ensuite le plan du salut par exemple comme il est évoqué dans la Prière eucharistique quatrième, et au lieu de bifurquer sur le problème de la violence et du drame de l’histoire humaine, on bifurque sur l’eucharistie, et l’on demande que « maintenant l’eucharistie continue à travers le don du corps et du sang du Christ ressuscité dans l’Église ». A la fin, il y a un événement qui est tout à fait étonnant, cela se termine par ce qu’un certain nombre d’exégètes ont appelé « la petite Pentecôte ». Vous avez remarqué, c’est le signe que Dieu exauce : « Tandis qu’ils priaient, l’endroit où ils se trouvaient réunis, trembla et tous furent alors remplis du Saint Esprit ». C’est exactement la même formulation, mais ici, au lieu que la Pentecôte soit pour ainsi dire gérée symboliquement par le feu du ciel, c’est une Pentecôte sismique et tellurique. C’est une Pentecôte tremblement de terre, c’est la puissance de l’Esprit, qui, à cause du grondement des nations et des magistrats, lui aussi gronde, Il entre aussi dans le champ de bataille. L’Esprit résiste et se mobilise avec ceux dont Il a fait ses témoins et hérauts de la Résurrection du Christ, Il combat et reprend cette sorte de dimension chaotique de la fragilité du monde et de la terre, pour commencer à manifester sa puissance qu’Il a inaugurée dans la Résurrection du Christ. Vous remarquerez d’ailleurs que cette allusion sismique et tellurique de la petite Pentecôte dans ce passage-là, fait évidemment référence aux mentions des tremblements de terre au moment, soit de la mort du Christ, soit dans le récit de Matthieu au moment de la Résurrection du Christ. C’est toujours la même chose, le tremblement de terre n’est pas compris chez les juifs et dans la mentalité courante de l’époque comme un phénomène ordinaire, simplement le mouvement des plaques tectoniques, on n’en a même pas idée, mais c’est véritablement compris comme le signe même d’une sorte de grondement de la colère de Dieu qui veut absolument combattre aux côtés de ceux qu’Il a envoyé pour annoncer le salut. Que cette méditation sur la prière des premières communautés chrétiennes nous invite nous-mêmes à raviver notre propre prière, et surtout à la nourrir de l’Écriture, parce qu’au fond, c’est cela qui s’est passé, toute la prière du Nouveau Testament, toute la prière de la communauté chrétienne, c’est simplement une sorte de reviviscence et de relecture dans la prière du mystère du Christ, à la lumière des Écritures de l’Ancien Testament.   AMEN

« LA MULTITUDE DES CROYANTS N’AVAIT QU’UN CŒUR ET QU’UNE ÂME »

4 novembre, 2015

http://steinbach68.org/comchret.htm

« LA MULTITUDE DES CROYANTS N’AVAIT QU’UN CŒUR ET QU’UNE ÂME »

Les Actes des Apôtres décrivent la vie de la première communauté chrétienne. Ce passage est devenu l’idéal à réaliser par toutes les générations.

Qui est l’auteur des Actes des Apôtres ? Le livre des Actes des Apôtres prend place, dans le Nouveau Testament, après les quatre Evangiles. Même s’il n’est pas signé, les spécialistes s’accordent pour dire que l’auteur du troisième Evangile, Luc, est également celui des Actes : même manière d’écrire, mêmes convictions de foi. En outre, l’introduction des Actes mentionne un ouvrage précédent du même auteur consacré à Jésus (Actes 1, 1-3). Les deux types de livres se complètent, tout en étant très différents dans le sujet et la méthode. Les Évangiles – et nettement celui de Luc – visent à décrire le temps de Jésus, son parcours de sa naissance à son « enlèvement » dans la gloire de Dieu. En contraste, les Actes des Apôtres ont pour sujet le temps de l’Église. En faisant des Actes la suite de son Évangile, Luc suggère, de manière audacieuse, que le ministère des Apôtres prolonge celui de Jésus et présente avec lui des similitudes. Ou, plus exactement, que Jésus poursuit son œuvre par celle de ses envoyés, animés comme lui par l’Esprit Saint. Le parallélisme structurel qui existe entre les deux livres montre bien qu’ils ont pour objet la même histoire, la même réalité. Jésus a changé aux yeux des hommes, mais il poursuit la même action, assuré de la même victoire. « Le livre des Actes, centré sur l’expansion de la Parole à partir de Jérusalem où est mort Jésus jusqu’à Rome, la capitale du monde au premier siècle, est une manière pour Luc de rappeler que l’Évangile de Jésus ne doit pas rester à Jérusalem mais atteindre le monde », observe l’exégète Marc Sevin

Pourquoi Luc a-t-il écrit les Actes ? Après Pâques, des communautés de disciples de Jésus se sont peu à peu constituées et organisées. Les Évangiles sont nés de leurs besoins: faire connaître Jésus aux chrétiens de la nouvelle génération, enseigner les Écritures, exprimer la foi chrétienne en la Résurrection de Jésus, former des responsables, mettre en place la liturgie chrétienne, établir la solidarité entre les communautés, organiser la mission. Si Luc écrit le livre des Actes, c’est selon Marc Sevin, avec deux objectifs essentiels : transmettre aux générations futures l’expérience de l’Église primitive (en en donnant sa propre interprétation), et proposer un modèle de communauté à la troisième génération de chrétiens, qui donne des signes de lassitude et connaît des tensions internes, notamment entre riches et pauvres.

Quelle est, dans ce contexte, la portée de ce passage ? Dans de courts passages, appelés « sommaires » parce qu’ils donnent en quelques mots une vision d’ensemble, Luc décrit ce que devrait être la communauté modèle des chrétiens. « Ces sommaires, explique Marc Sevin, sont vraisemblablement l’écho de la vitalité des toutes premières communautés, dynamisées par l’expérience de Pâques et qui espéraient la venue de Jésus en gloire pour bientôt. Cette venue se faisant attendre, l’exaltation du départ s’est émoussée. Il fallait redonner courage à la communauté et lui fournir des repères pour s’organiser dans la durée. » La description de la première communauté de Jérusalem par Luc (Ac 2, 42-47) n’est pas totalement étrangère à la culture de son temps. Le thème de l’âge d’or est connu des Grecs : à l’origine, les hommes auraient ignoré la propriété privée ; le philosophe Pythagore, avec ses disciples, a tenté de vivre de cette façon ; dans la littérature grecque, des expressions comme « Entre amis, tout est commun » et « L’amitié, c’est l’égalité » ne sont pas rares. Du côté juif, les esséniens vivant en communauté pratiquaient la mise en commun des biens : « C’est une loi que ceux qui entrent dans la secte fassent abandon de leurs biens à l’ordre », écrit l’historien juif Flavius Josèphe ( Guerre des Juifs, livre II, 122). C’était le cas à Qumrân : selon la règle de la communauté (VI, 13-23), si le candidat réussit l’examen au terme de la deuxième année, il était inscrit « régulièrement à son rang, parmi ses frères, pour ce qui a trait à la Loi, au droit, à la Purification et au mélange des biens ». C’est aussi le cas des « thérapeutes » dont parle le philosophe juif Philon d’Alexandrie, contemporain de Jésus. Malgré ces résonances avec la culture de son époque, Luc présente quelque chose de nouveau. La première description qu’il donne du petit groupe rassemblé à la suite du discours de Pierre le jour de la Pentecôte tient en une phrase (Ac 2, 42). Luc invite à persévérer dans l’approfondissement de la foi, la communion fraternelle concrète et la liturgie, en particulier l’eucharistie. Un peu plus loin (Ac 4, 32-35), il précise à nouveau comment se faisait le partage des ressources, de façon à ne laisser personne dans le besoin, et insiste sur le fondement de cette pratique : la foi commune en une vie nouvelle dans le Ressuscité, et la fraternité qui en découle. Comment les chrétiens se sont-ils efforcés de mettre en œuvre cet idéal ? La communauté primitive mise en scène par Luc dans les Actes des Apôtres est devenue la mesure et le critère de toute communauté chrétienne. Quand saint Augustin, par exemple, justifie la vie commune, c’est à cette communauté primitive qu’il se réfère. Mais cet idéal évangélique a bien d’autres lieux de réalisation que les monastères. Chaque génération chrétienne a cherché à vivre la communion comme manière d’exister ensemble dans le monde, et à réinventer les formes économiques concrètes de la fraternité.                    La Croix du 15 décembre 2007                                                                                             

MARTINE DE SAUTO