Archive pour septembre, 2015
PAPE FRANÇOIS – COMME DES ENFANTS DEVANT UN CADEAU
3 septembre, 2015(dédié à l’enfant mort sur une plage en Turquie, je n’ai pas le courage de mettre la photo)
PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE
Mardi 20 mai 2014
(L’Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 24 du 12 juin 2014)
COMME DES ENFANTS DEVANT UN CADEAU
La paix véritable est une personne: l’Esprit Saint. Et «c’est un don de Dieu» à accueillir et à conserver, précisément comme le fait «un enfant quand il reçoit un cadeau». Mais attention aux différentes «paix» que le monde offre, en proposant les fausses sécurités de l’argent, du pouvoir et de la vanité: ce ne sont que des «paix» apparentes et pas sûres. Et c’est précisément pour vivre la paix véritable que le Pape François a suggéré plusieurs conseils pratiques. Le point de départ de sa méditation a été les paroles du discours de congé de Jésus à ses disciples, telles qu’elles sont rapportées par Jean dans l’Evangile (14, 27-31): «Je vous laisse ma paix, c’est ma paix que je vous donne». Un type de paix qu’offre le monde, par exemple, est «la paix des richesses», qui conduit à penser: «Moi je suis en paix parce que j’ai tout arrangé, j’ai de quoi vivre pendant toute ma vie, je ne dois pas m’inquiéter!». Mais «ce n’est pas une paix définitive que celle que te donne l’argent». Du reste, n’oublions pas «que le métal rouille». Et il suffit «que la bourse s’effondre et tout ton argent disparaîtra», a-t-il encore dit pour souligner que la paix de l’argent «n’est pas une paix sûre» mais seulement «une paix superficielle et temporelle». Une autre paix que donne le monde «est celle du pouvoir». Et ainsi on arrive à penser: «J’ai du pouvoir, je suis sûr de moi, je commande cela, je suis respecté: je suis en paix». Mais «la paix du pouvoir ne fonctionne pas: un coup d’Etat te l’enlève immédiatement!». Un troisième type de paix «que donne le monde» est celle de la «vanité», qui fait dire à soi-même: «Je suis une personne estimée, j’ai beaucoup de valeur, je suis une personne que tout le monde respecte et quand je vais dans les réceptions chacun me salue». Mais celle-là non plus «n’est pas une paix définitive, car aujourd’hui tu es estimé et demain tu seras insulté!». Pour comprendre en revanche quelle est la paix authentique, il faut revenir aux paroles de Jésus: «Je vous laisse ma paix, c’est ma paix que je vous donne; je ne vous la donne pas comme le monde la donne». Quelle est donc alors la paix que nous donne Jésus? «C’est une personne, c’est l’Esprit Saint». Devant ce grand don, quel est «notre travail»? Nous devons «conserver cette paix». Et «comment reçoit-on cette paix de l’Esprit Saint?». Deux réponses: tout d’abord «en recevant le baptême, parce que l’Esprit Saint vient, et également lors de la confirmation, parce que l’Esprit Saint vient». Et «celle-ci est la paix de l’Esprit Saint». C’est à nous «de le conserver, de ne pas l’emprisonner, de l’entendre, de lui demander de l’aide: il est en nous». Pour vérifier quelle paix nous vivons «nous pouvons nous poser quelques questions: Est-ce que je crois que l’Esprit Saint est en moi? Est-ce que je crois que le Seigneur me l’a donné? Est-ce que je le reçois comme un cadeau, comme un enfant reçoit un cadeau, avec le cœur ouvert? Est-ce que je sais conserver l’Esprit Saint qui est en moi et ne pas l’attrister?».
PAPE FRANÇOIS – (LA FAMILLE, LE TEMPS DE LA PRIÈRE.)
3 septembre, 2015PAPE FRANÇOIS – (LA FAMILLE, LE TEMPS DE LA PRIÈRE.)
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 26 août 2015
Chers frères et sœurs, bonjour!
Après avoir réfléchi sur la manière dont la famille vit les temps de la fête et du travail, nous prenons à présent en considération le temps de la prière. La plainte la plus fréquente des chrétiens concerne précisément le temps: «Je devrais prier davantage…; je voudrais le faire, mais souvent je n’ai pas le temps». Nous l’entendons sans cesse. Le regret est sincère, assurément, car le cœur humain cherche toujours la prière, même sans le savoir; et s’il ne la trouve pas, il n’est pas en paix. Mais pour qu’ils se rencontrent, il faut cultiver dans son cœur un amour «chaleureux» pour Dieu, un amour affectif.
Nous pouvons nous poser une question très simple. C’est une bonne chose de croire en Dieu de tout son cœur, d’espérer qu’il nous aide dans les difficultés, de ressentir le devoir de lui rendre grâce. Tout cela est juste. Mais aimons-nous un peu le Seigneur? La pensée de Dieu nous émeut-elle, nous émerveille-t-elle, nous attendrit-elle?
Pensons à la formulation du grand commandement, qui soutient tous les autres: «Tu aimeras Yahvé, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir » (Dt 6, 5; cf. 22, 37). La formule utilise la langage intensif de l’amour, en le transposant à Dieu. Voilà, l’esprit de prière habite avant tout là. Et s’il habite là, il y habite tout le temps et n’en sort jamais. Réussissons-nous à penser à Dieu comme à la caresse qui nous tient en vie, avant laquelle il n’existe rien? Une caresse de laquelle rien, même pas la mort, ne peut nous détacher? Ou bien pensons-nous à lui seulement comme le grand Etre, le Tout-Puissant qui a fait toute chose, le Juge qui contrôle chaque action? Tout cela est vrai, naturellement. Mais ce n’est que quand Dieu est celui pour qui tous ceux que nous aimons éprouvent de l’affection, que le sens de ces mots prend sa plénitude. Alors nous nous sentons heureux, et aussi un peu perdus, car il pense à nous et surtout il nous aime! Cela n’est-il pas impressionnant? Cela n’est-il pas impressionnant que Dieu nous caresse avec un amour de Père? C’est si beau! Il pouvait simplement se faire reconnaître comme l’Etre suprême, donner ses commandements et attendre les résultats. En revanche, Dieu a fait infiniment plus que cela. Il nous accompagne sur le chemin de la vie, il nous protège, il nous aime.
Si l’affection pour Dieu n’allume pas le feu, l’esprit de la prière ne réchauffe pas le temps. Nous pouvons aussi multiplier nos paroles, «comme le font les païens» dit Jésus; ou bien également exhiber nos rites «comme le font les pharisiens» (cf. Mt 6, 5.7). Un cœur habité par l’affection pour Dieu fait devenir prière également une pensée sans mots, ou une invocation devant une image sacrée, ou un baiser envoyé vers l’Eglise. C’est beau quand les mamans enseignent à leurs petits enfants à envoyer un baiser à Jésus ou à la Vierge. Combien de tendresse se trouve en cela! A ce moment le cœur des enfants se transforme en lieu de prière. Et c’est un don de l’Esprit Saint. N’oublions jamais de demander ce don pour chacun de nous! C’est parce que l’Esprit de Dieu a cette manière spéciale de dire dans nos cœurs «Abba» – «Père», qu’il nous enseigne à dire «Père» précisément comme le disait Jésus, d’une manière que nous ne pourrions jamais trouver seuls (cf. Ga 4, 6). C’est en famille que l’on apprend à demander et à apprécier ce don de l’Esprit. Si on l’apprend avec la même spontanéité avec laquelle on apprend à dire «papa» et «maman», on l’a appris pour toujours. Quand cela se produit, le temps de toute la vie familiale est enveloppé au sein de l’amour de Dieu, et cherche spontanément le temps de la prière.
Le temps de la famille, nous le savons bien, est un temps compliqué et rempli de personnes, d’affaires et de préoccupations. Il y en a toujours peu, il ne suffit jamais, il y a tant de choses à faire. Celui qui a une famille apprend vite à résoudre une équation que même les grands mathématiciens ne savent pas résoudre: en vingt-quatre heure, il réussit à faire ce qui demande le double du temps! Il y a des mamans et des papas qui pourraient remporter le prix Nobel pour cela. De 24 heures ils réussissent à en faire 48: je ne sais pas comment ils font, mais ils se bougent et le font! Il y a tellement de travail dans une famille!
L’esprit de la prière restitue le temps à Dieu, sort de l’obsession d’une vie à laquelle il manque toujours le temps, retrouve la paix des choses nécessaires, et découvre la joie de dons inattendus. De bonnes guides pour cela sont les sœurs Marthe et Marie, dont parle l’Evangile que nous avons écouté; elles apprirent de Dieu l’harmonie des rythmes familiaux: la beauté de la fête, la sérénité du travail, l’esprit de la prière (cf. Lc 10, 38-42). La visite de Jésus, qu’elles aimaient bien, était leur fête. Mais un jour, Marthe apprit que le travail de l’hospitalité, bien qu’important, n’est pas tout, mais qu’écouter le Seigneur, comme le faisait Marie, était la chose vraiment essentielle, la «meilleure part» du temps. La prière jaillit de l’écoute de Jésus, de la lecture de l’Evangile. N’oubliez pas, il faut tous les jours lire un passage de l’Evangile. La prière jaillit de l’intimité avec la Parole de Dieu. Cette intimité existe-t-elle dans notre famille? Avons-nous un Evangile à la maison? L’ouvrons-nous quelques fois pour le lire ensemble? Le méditons-nous en récitant le chapelet? L’Evangile lu et médité en famille est comme un bon pain qui nourrit le cœur de tous. Et le matin et le soir, et quand nous nous mettons à table, apprenons à dire ensemble une prière, avec beaucoup de simplicité: c’est Jésus qui vient parmi nous, comme il allait dans les familles de Marthe, Marie et Lazare. Il y a une chose qui me tient beaucoup à cœur et que j’ai constatée dans les villes: il y a des enfants qui n’ont pas appris à faire le signe de la croix! Mais toi maman, papa, apprends à ton enfant à prier, à faire le signe de la croix: cela est l’un des beaux devoirs des mamans et des papas!
Dans la prière de la famille, dans ses moments forts et dans ses passages difficiles, nous sommes confiés les uns aux autres, pour que chacun de nous en famille soit protégé par l’amour de Dieu!
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les séminaristes du diocèse de Meaux, accompagnés de Monseigneur Jean-Yves Nahmias.
Je vous invite à prier ensemble en famille à partir de la lecture de l’Évangile qui nourrit le cœur de chacun, et de la méditation du Rosaire. Vos familles s’en trouveront davantage unies dans les moments forts comme dans les moments difficiles.
Que Dieu vous bénisse !
I am the goog shepherd
2 septembre, 2015LA PLUS GRANDE VERTU EST LA CHARITÉ – BIENHEUREUX JEAN DOMINICI
2 septembre, 2015http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010130_dominici_fr.html
LA PLUS GRANDE VERTU EST LA CHARITÉ – BIENHEUREUX JEAN DOMINICI
« La foi et l’espérance n’ont leur raison d’être que pour l’homme; la charité existe en Dieu. La foi peut transporter les montagnes; la charité crée les montagnes, le ciel et la terre. La foi exhorte la créature à faire tous ses efforts pour s’acheminer vers le paradis; la charité demande à Dieu de la faire descendre sur la terre pour que l’homme parvienne au ciel par la route de sa propre charité. La foi dit à l’homme: Sers Dieu, comme c’est ton devoir. La charité dit à Dieu: Fais-toi homme et mets-toi au service de l’homme car il te doit plus qu’il ne peut te donner.
La foi dit à l’homme: Frappe à la porte du ciel, pour qu’il s’ouvre à toi. La charité dit à Dieu: Déchire le ciel pour que l’homme le trouve ouvert.La foi enseigne à l’homme à mourir par amour pour Dieu. La charité invite Dieu à mourir pour l’homme, et l’homme à mourir pour son Dieu.La foi montre Dieu à l’homme, mais de loin. La charité rapproche l’homme de Dieu; elle qui a fait de Dieu un homme, elle fait que l’homme soit Dieu.
La foi est une dame parce qu’elle règne seulement ici-bas où nous n’avons pas de cité permanente, mais où nous attendons la cité future. La charité est l’impératrice du ciel et de la terre. La foi est paysanne, la charité est citadine.La foi est l’impératrice de beaucoup d’humbles créatures; la charité est l’impératrice des anges. La foi est située au-dessus des esclaves; la charité au-dessus des enfants bien-aimés et des saints.
Réfléchissez bien à ceci.S’il y avait dans le soleil un monde pareil au nôtre, par quoi ce monde serait-t-il éclairé, chauffé, réjoui et dirigé? Nullement par les rayons du soleil, mais par sa substance seulement, puisque le soleil contiendrait dans sa substance cet univers entier. En fait, il éclaire, chauffe, réjouit et dirige notre monde non par lui-même, car il ne peut venir jusqu’à nous, mais par son rayon. La raison pour laquelle le soleil accomplit tout cela par son rayon est qu’il ne peut venir à nous. Songe que cela est encore plus vrai de Dieu.
Le Père, comparable au soleil, engendre son rayon, qui est son Verbe éternel et essentiel. Le Père et le Verbe, comme le soleil et le rayon, produisent la chaleur essentielle qui est l’Esprit Saint, si bien que ce soleil divin est puissance, lumiere et feu; Père, Fils et Saint-Esprit; puissance, vérité et charité; un seul Dieu et trois personnes; et ce soleil divin est tout entier puissant, tout entier brillant, tout entier ardent.Non pas trois puissant mais une seule; non pas trois lumières, mais une seule, non pas trois feux, mais un seul.
Néanmoins, ici peut naître un léger doute, On a dit que nous tous sommes en Dieu, et que Dieu est amour; il peut donc sembler que nous sommes tous dans l’amour de charité et qu’ainsi nous sommes tous dans la vérité, et tous dans la vraie puissance. Mais cela est faux, parce que peu d’hommes sont dans la charité; beaucoup, au contraire, vivent dans l’erreur et le mensonge, et le plus grand nombre est faible et paralysé par sa fragilité.
Je réponds d’abord par un exemple. Beaucoup de poissons sont au soleil, mais comme ils sont protégés par l’eau, ils ne succombent pas à la chaleur. Beaucoup d’aveugles sont dans la lumière et ne voient pas; beaucoup de récipients contiennent des aliments et ne mangent pas.Vous voyez donc qu’il ne suffit pas d’être dans un lieu pour participer à sa vertu, si l’on n’y est pas disposé. Un malade mange sans profit, un mort approché du feu ne sent pas la chaleur. Quelqu’un qui se trouve au soleil et qui se fait asperger sans cesse d’eau glacée ne se réchauffe pas et ne cesse de frissonner. Ainsi, bien que nous soyons placés dans le feu divin, qui ne réchauffe pas le corps mais qui embrase l’âme, nous ne retirons aucun bénéfice de ce feu divin si l’on ne cesse de jeter sur notre âme la grêle des désirs charnels, la glace de l’esprit du monde, la bise des tentations. Il est nécessaire que nous tenions notre âme éloignée de tout cela et alors il sera vrai, comme dit le psalmiste, que nul n’échappe à son ardeur. »
Du Traité de l’amour de charité du bienheureux Jean Dominici
Préparé par l’Université Pontificale URBANIANA,
avec la collaboration des Instituts Missionnaires
LE PAPE BENOIT XVI AFFIRME LA HAUTE VALEUR DE LA RAISON HUMAINE
2 septembre, 2015BENOÎT XVI, FOI ET RAISON
LE PAPE BENOIT XVI AFFIRME LA HAUTE VALEUR DE LA RAISON HUMAINE
La foi chrétienne tient en haute estime la raison humaine. Benoît XVI, après son prédécesseur Jean-Paul II (encyclique Fides et ratio de 1998), est souvent intervenu sur la relation profonde entre la foi et la raison.
Il affirme la haute valeur de la raison humaine qui participe à la recherche de la vérité, en particulier dans les sciences. A Ratisbonne, en septembre 2006, le Pape rappelait que « la foi de l’Eglise s’est toujours tenue à la conviction qu’entre Dieu et nous, entre son Esprit créateur éternel et notre raison créée », s’il existe des dissemblances, « il existe une vraie analogie ». Cela veut dire que le travail de la raison vaut par lui-même et aussi qu’il peut et doit être lié à la vie de la foi.
Joseph Ratzinger l’avait expliqué à la Sorbonne en 1999 : quand les premiers auteurs chrétiens ont présenté leur religion à des païens, ils l’ont située non dans le cadre du monde religieux ambiant (mythes, religion officielle), mais dans la continuité de la philosophie. Pourquoi ? Parce que les religions païennes ne sortaient pas de la sphère humaine, alors que la philosophie se présentait comme une recherche exigeante de la vérité, conduisant à dépasser ce qui est purement humain. Le Dieu qui s’est révélé, survenant dans l’histoire singulière d’Israël, se fait connaître comme vérité toujours plus haute, toujours à chercher. La foi chrétienne, qui est une suite du Christ, fait entrer dans cette recherche. Saint Justin, au IIe siècle, n’hésite pas à parler du christianisme comme de la vraie philosophie.
La rationalité de la foi
Benoît XVI accorde une grande importance à l’héritage hellénique. Dans la ferveur d’une heureuse redécouverte de la Bible et plus précisément du monde sémitique dans lequel celle-ci a été composée, on en est venu souvent à opposer la révélation juive et la philosophie grecque. On reproche aux premiers conciles chrétiens, qui ont usé du vocabulaire philosophique grec pour exprimer la foi en la divinité du Christ, d’appartenir à un univers de pensée révolu et étranger à celui de la révélation et dont il conviendrait de se libérer. Dans un souci de retour aux sources et pour une meilleure annonce de l’Evangile, notamment dans des pays dont la culture diffère de la culture gréco-latine, comme l’Inde ou la Chine, on écarte l’héritage des premiers siècles pour revenir à une « pureté » du texte biblique.
C’est en réalité une erreur sur la révélation elle-même. Car si celle-ci nous a été donnée dans un univers bien précis (le peuple d’Israël), elle a été transmise dans un monde marqué par l’hellénisme. Une rencontre s’est opérée à l’intérieur de la Bible, notamment dans les écrits de Sagesse (les Psaumes, etc.), et dans la traduction de la Bible en grec par 70 savants juifs à Alexandrie (la Septante). Cette traduction de la Bible aux IIIe-Ier s. avant l’ère chrétienne, est plus qu’une simple traduction : c’est « une avancée importante de l’histoire de la révélation ». En traduisant des notions (comme torah par Loi, tsedaqah par justice), la Septante situait les énoncés bibliques dans le langage de la philosophie et ouvrait un débat possible de la pensée biblique avec la pensée hellénique. Dans l’Evangile, saint Jean écrit que « au commencement était le Logos, et le Logos est Dieu ». La Parole de Dieu est comprise comme Logos, ce qui veut dire « parole » mais aussi « raison ».
La remarque de Benoît XVI sur cette question de la « des-hellénisation » du christianisme n’est pas une coquetterie d’universitaire. Elle nous redit qu’il y a une rationalité de la foi. Négliger l’apport philosophique dans le christianisme reviendrait à ne plus comprendre le lien de la foi avec la recherche de la vérité.
L’autonomie de la raison et de la foi
Benoît XVI est également attentif à l’autonomie de la raison et de la foi. Il l’a dit dans le discours qu’il aurait dû prononcer en janvier 2008 à l’université d’Etat la Sapienza à Rome, université précisément fondée par un Pape ! L’ancien professeur sait mieux que quiconque qu’il ne s’agit pas de confondre les niveaux. Il ne s’agit pas par exemple de mettre un peu de piété dans la science pour sauver la raison ou pour faire de la bonne théologie. Concordisme et fondamentalisme nuisent à la foi et à la raison.
Il rappelle que la véritable grandeur de la raison est de chercher la vérité, y compris la vérité concernant la religion. La vérité ne se cherche que par le dialogue, le travail, dans un climat de respect et de liberté (Vatican II, Déclaration sur la Liberté religieuse). C’est là que la raison humaine apparaît dans toute son ampleur et qu’elle révèle ses potentialités. Il y a là un enjeu non seulement pour les chrétiens, mais aussi pour tous dans une société sécularisée qui risque de ne plus se poser les questions métaphysiques essentielles. C’est la mission de l’Eglise que de « maintenir vive la sensibilité pour la vérité » et « d’inviter toujours la raison à se mettre à la recherche du vrai, du bien, de Dieu ». Sans quoi elle perd sa grandeur et se dénature.
Jean Paul II – Le pouvoir royal du Messie – Lecture: Ps 71, 1-3.7.10-11
1 septembre, 2015http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2004/documents/hf_jp-ii_aud_20041201.html
JEAN-PAUL II
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 1er décembre 2004
Le pouvoir royal du Messie – Lecture: Ps 71, 1-3.7.10-11
1. La Liturgie des Vêpres, dont nous commentons progressivement les textes tirés des Psaumes et les cantiques, propose en deux étapes l’un des Psaumes les plus chers à la tradition juive et chrétienne, le Psaume 71, un chant royal que les Pères de l’Eglise ont médité et réinterprété dans une optique messianique.
Nous venons à présent d’écouter le premier grand mouvement de cette prière solennelle (cf. vv. 1-11). Il s’ouvre par une intense invocation chorale à Dieu, afin qu’il accorde au souverain le don qui est fondamental pour le bon gouvernement, la justice. Celle-ci est en particulier rendue aux pauvres qui, en revanche, sont généralement les victimes du pouvoir.
On remarquera l’insistance particulière avec laquelle le Psalmiste place l’accent sur l’engagement moral de diriger le peuple selon la justice et le droit: « O Dieu, donne au roi ton jugement, au fils de roi ta justice, qu’il rende à ton peuple sentence juste et jugement à tes petits. Il jugera le petit peuple » (vv. 1-2.4).
De même que le Seigneur dirige le monde selon la justice (cf. Ps 35, 7), le roi qui est son représentant visible sur la terre – selon l’antique conception biblique – doit se conformer à l’action de son Dieu.
2. Si l’on viole les droits des pauvres, on n’accomplit pas seulement un acte politique incorrect et moralement injuste. Pour la Bible, on commet également un acte contre Dieu, un délit religieux, car le Seigneur est le protecteur et le défenseur des pauvres et des opprimés, des veuves et des orphelins (cf. Ps 67, 6), c’est-à-dire de tous ceux qui n’ont pas de protecteurs humains.
Il est facile de comprendre comment la tradition a remplacé la figure souvent décevante du roi David – déjà à partir de l’effondrement de la monarchie de Juda (VI siècle av. J.C.) – par la figure lumineuse et glorieuse du Messie, dans le sillage de l’espérance prophétique exprimée par Isaïe: « Il jugera les faibles avec justice, il rendra une sentence équitable pour les humbles du pays » (11, 4). Ou, selon l’annonce de Jérémie, « Voici venir des jours – oracle de Yahvé – où je susciterai à David un germe juste; un roi régnera et sera intelligent, exerçant dans le pays droit et justice » (23, 5).
3. Après cette imploration vive et passionnée du don de la justice, le Psaume élargit son horizon et contemple le royaume messianique-royal dans son déploiement le long des deux coordonnées, celles du temps et celle de l’espace. D’un côté, en effet, l’on exalte sa durée dans l’histoire (cf Ps 71, 5.7). Les images de type cosmique sont très évocatrices: on trouve l’écoulement des jours rythmé par le soleil et par la lune, mais également celui des saisons avec la pluie et la floraison.
Un royaume qui est donc fécond et serein, mais toujours placé à l’enseigne des valeurs qui sont capitales: la justice et la paix (cf. v. 7). Tels sont les signes de l’entrée du Messie dans notre histoire. Dans cette perspective, le commentaire des Pères de l’Eglise, qui voient dans ce roi-Messie le visage du Christ, roi éternel et universel, nous éclaire.
4. Ainsi, saint Cyrille d’Alexandrie, dans son Explanatio in Psalmos, observe que le jugement, que Dieu donne au roi, est celui dont parle saint Paul, « le dessein [...] de ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ » (cf. Ep 1, 10). En effet, « lorsque viendront ses jours, fleurira la justice et abondera la paix », comme pour dire que « lorsque viendront les jours du Christ, grâce à la foi surgira pour nous la justice, et alors que nous nous tournons vers Dieu surgira pour nous l’abondance de la paix ». Du reste, c’est précisément nous qui sommes les « pauvres » et les « fils des pauvres » que ce roi secourt et sauve: et si, tout d’abord, « il appelle « pauvres » les saints apôtres, car ils étaient pauvres en esprit, c’est ensuite nous qu’il a sauvés en tant que « fils des pauvres », en nous justifiant et en nous sanctifiant dans la foi au moyen de l’Esprit » (PG LXIX, 1180).
5. D’autre part, le Psalmiste décrit également le cadre géographique dans lequel se situe la royauté de justice et de paix du roi-Messie (cf. Ps 71, 8-11). C’est ici qu’entre en scène une dimension universaliste, qui va de la Mer Rouge ou de la Mer Morte jusqu’à la Méditerranée, de l’Euphrate, le grand « fleuve » oriental, jusqu’aux frontières extrêmes de la terre (cf. v. 8), évoquées également en citant Tarsis et les îles, les territoires occidentaux les plus reculés selon l’ancienne géographie biblique (cf. v. 10). Il s’agit d’un regard qui s’étend sur toute la carte du monde alors connu, qui comprend les Arabes et les nomades, souverains d’Etats éloignés, et même les ennemis, dans une étreinte universelle souvent chantée par les Psaumes (cf. Ps 46, 10; 86, 1-7) et par les prophètes (cf; Is 2, 1-5); 60, 1-22; Ml 1, 11).
Le sceau idéal de cette vision pourrait alors précisément être formulé par les paroles d’un prophète, Zaccharie, des paroles que les Evangiles appliqueront au Christ: « Exulte avec force, fille de Sion! Crie de joie, fille de Jérusalem! Voici que ton roi vient à toi, il est juste… Il retranchera d’Ephraïm la charrerie et de Jérusalem les chevaux; l’arc de guerre sera retranché. Il annoncera la paix aux nations. Son empire ira de la mer et du fleuve aux extrémités de la terre » (Zc 9, 9-10; cf. Mt 21, 5)
LES TROIS SABBATS
1 septembre, 2015http://www.richardlemay.com/LIV/FRA/REF/REFLesTroisSabbats.html
LES TROIS SABBATS
Ellet J. Waggoner
Quelqu’un peut en vérité parler de sabbats au pluriel seulement comme quelqu’un peut parler de plusieurs dieux. « Il n’y a qu’un seul Dieu. Car, s’il y a des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. » (1 Corinthiens 8.4-6). Ainsi, même s’il y a pour ainsi dire différents sabbats, il n’y a qu’un vrai sabbat, le Sabbat du Seigneur.
Le Sabbat du Seigneur
Le mot « sabbat » signifie repos. C’est un mot hébreu transposé en français. Lorsque les Hébreux utilisaient le mot « sabbat », ils y voyaient la même idée que nous voyons dans le mot « repos ». Le quatrième commandement nous dit donc en réalité : « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié. » (Exode 20.8-11 ).
Nous ne devons pas faire l’erreur de considérer le repos du Seigneur à partir de ce que les hommes sont accoutumés d’appeler un repos. Dieu n’est pas un homme. Nous devrions plutôt apprendre du repos de Dieu ce qu’est réellement le repos. Le repos de Dieu n’est pas un simple repos physique [consécutif à] de la fatigue. Nous le savons pour deux raisons : « Dieu est esprit » (Jean 4.24). Pas « un esprit » comme s’Il était un esprit parmi tant d’autres; mais Il est Esprit, tel que rendu dans la marge de la Version Révisée. Deuxièmement : « C’est le Dieu d’éternité, l’Éternel, qui a créé les extrémités de la terre; il ne se fatigue point, il ne se lasse point. » (Ésaïe 40.28). Le Seigneur ne S’est donc pas reposé parce qu’Il était fatigué, et Son repos n’est pas physique, mais spirituel, puisqu’Il est Esprit. « Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » (Jean 4.24 ).
Dieu S’est reposé, non parce qu’Il était fatigué, mais parce que Son oeuvre était terminée. Quand un travail est terminé et qu’il est bien fait, il ne reste que le repos. En six jours, Dieu a fini Son oeuvre et en l’examinant, Il a déclaré que tout était « très bon ». Il n’y avait aucun défaut en elle. Elle était sans faille devant Lui. Par conséquent, puisque l’oeuvre de Dieu était faite et bien faite à la fin du sixième jour, « Il se reposa au septième jour de toute son oeuvre, qu’il avait faite. » Il n’eut aucune pensée de tristesse ni regret. Son repos ne fut pas dérangé, comme dans ce que l’homme appelle si souvent le repos, par quelque pensée du genre : « Je dois aller travailler encore demain » ou « J’aurais souhaité faire cette portion un peu différemment » ou « si je pouvais la refaire, j’y ferais une amélioration » ou encore « le travail du dernier jour est si mauvais que je ne peux en supporter la vue; j’étais tellement fatigué que lorsque je m’y suis mis, je n’ai pu en faire même la moitié. » Non, rien de tel. Chaque partie de l’oeuvre, même l’homme, était aussi parfaite qu’il était possible de l’être et Dieu a pris plaisir à contempler l’oeuvre dont Il se reposait, parce qu’elle était complète et parfaite.
C’est le repos qu’Il nous offre. Ce n’est pas quelque chose qu’Il nous impose, mais qu’Il nous donne dans Son amour et Sa bonté éternelle. Le repos n’est pas une tâche assignée à quelqu’un. Ce n’est pas un fardeau. Ceux qui considèrent le sabbat comme un fardeau n’ont aucune idée de ce qu’est le sabbat du Seigneur. C’est un repos, un repos parfait, non dérangé.
Jésus-Christ est Celui par Lequel les mondes ont été faits « car en Lui ont été créées toutes choses dans les cieux et sur la terre », c’est pourquoi Il est celui qui nous offre ce repos. Il appelle chaque âme : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Matthieu 11.28) On trouve le repos en Lui parce qu’en Lui sont complétées les oeuvres de Dieu. En Lui est la nouvelle création et si un homme est en Lui, il est une nouvelle créature. Sur la croix Jésus a crié « C’est fini », montrant que c’est dans Sa croix que nous trouvons le repos parfait qui vient seulement de l’oeuvre finie du Seigneur.
Ce repos s’obtient par la foi. « Nous qui croyons entrons en repos. » Comment cela? Parce que nous entrons en possession, par la foi, de l’oeuvre finie et parfaite du Seigneur. « L’oeuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (Jean 6.29). Croire en Lui signifie Le recevoir; et puisqu’en Lui les oeuvres de Dieu sont complètes, il s’ensuit qu’en croyant en Lui, nous trouvons le repos.
Le repos que Jésus donne, c’est le repos par rapport au péché. Les fatigués et chargés qu’Il appelle à Lui sont ceux qui sont accablés par le poids de leurs péchés. Tous les hommes le sont, « car tous ont péché ». Nos meilleures oeuvres n’ont aucune valeur. Christ aura un peuple qui sera « zélé pour les bonnes oeuvres » (Tite 2.14-15) ; mais les bonnes oeuvres doivent être celles que Dieu Lui-même a accomplies pour nous en Christ. Seule Son oeuvre est durable. « Son oeuvre est honorable et glorieuse; et Sa justice dure à jamais. » (Psaumes 111.3) Par conséquent, « c’est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. » (Éphésiens 2.8-10). Ce n’est pas « à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur. » (Tite 3.5-6). C’est donc par les oeuvres de Dieu que nous sommes sauvés et non par les nôtres. Les bonnes oeuvres sont abondantes, et elles sont aussi pour nous, mais non par des oeuvres de notre part, seulement par l’oeuvre parfaite de Dieu en Jésus-Christ. Si les oeuvres étaient les nôtres, alors le repos serait le nôtre; mais Dieu nous donne Son repos, non le nôtre, parce que seules Ses oeuvres peuvent donner un repos parfait. « Il a fait ses oeuvres merveilleuses pour qu’on s’en souvienne » (Psaumes 111.4) ou, littéralement : « Il a fait un mémorial pour Ses oeuvres merveilleuses. »
Ce mémorial est le septième jour, le jour où Il S’est reposé de toutes Ses oeuvres. Ce jour, Il l’a béni et l’a sanctifié, l’a fait saint. Sa sainteté ne l’a jamais quitté car « tout ce que Dieu fait dure à toujours ». Peu importe ce que fait l’homme, peu importe comment il considère ce jour, Sa sainteté demeure [inchangée].
« Il reste donc un repos pour le peuple de Dieu », et le septième jour, que Dieu a déclaré être Son repos pour toujours, est le moyen par lequel Il nous fait connaître la perfection de Son repos, parce qu’Il nous appelle à contempler une nouvelle création achevée et parfaite. Il nous révèle le Dieu éternel, le Créateur non fatigué, tout puissant, qui a accompli et montré Sa grande bonté pour ceux qui se confient en Lui devant les fils des hommes. (Psaumes 31.19). Il nous rappelle que nous sommes « parfaits en lui qui est le chef de toute principauté et puissance ». Il nous dit que même si nous avons péché et amené la malédiction sur la parfaite création de Dieu, la croix de Christ, qui porte la malédiction, restaure et perpétue l’oeuvre parfaite de Dieu de sorte que par elle, nous pouvons paraître sans faute devant le trône de Dieu, tout comme au commencement, lorsque l’homme fut créé. « Grâces soient à Dieu pour son don ineffable. »
Le sabbat juif
Il existe ce qu’on appelle « le sabbat juif » ou le sabbat des Juifs, mais c’est une chose bien différente du Sabbat du Seigneur. Beaucoup de gens s’imaginent que si quelqu’un observe le septième jour, il garde le sabbat juif; mais ce n’est pas du tout le cas. Personne ne garde le sabbat juif s’il garde le Sabbat « selon le commandement ». La même différence existe entre le sabbat juif et le Sabbat du Seigneur qu’entre un homme et Dieu. Laissez-moi vous expliquer :
« Le septième jour est le Sabbat du Seigneur », mais nous avons vu que le repos du Seigneur est un repos spirituel, commémoré par le septième jour. Un homme peut cesser de travailler le septième jour de la semaine et ne pas garder le Sabbat du Seigneur. Si un homme cesse de travailler le vendredi soir au coucher du soleil et s’abstient de tout travail jusqu’au jour suivant au coucher du soleil, comme une simple forme de culte et pour mieux se préparer physiquement à retourner travailler, ou avec la pensée qu’il se décharge ainsi d’un devoir, et se gagne la faveur de Dieu, mais ce n’est pas là garder le Sabbat du Seigneur. Garder le Sabbat du Seigneur, c’est de se plaire dans le Seigneur. Ceux qui ne prennent pas plaisir dans le Seigneur ne gardent pas Son Sabbat, peu importe qu’ils s’abstiennent de travailler.
Il est absolument impossible pour quelqu’un qui n’est pas chrétien de garder le Sabbat du Seigneur; car, comme nous l’avons vu, le repos de Dieu vient seulement de Son oeuvre parfaite que l’on trouve uniquement en Christ. « Nous qui croyons entrons dans son repos. » Par conséquent, aucun Juif de nom, qui ne croie pas en Christ, ne garde le Sabbat du Seigneur même si, en apparence, il se repose le septième jour de la semaine. Son repos est son propre repos et non le repos du Seigneur.
Voyez-vous la différence? Le sabbat juif tombe le même jour de la semaine que le Sabbat du Seigneur, mais ce n’est pas du tout la même chose. Il représente seulement l’homme lui-même et son oeuvre personnelle. Au lieu d’être le signe de la justification par la foi dans l’oeuvre du Seigneur, c’est le signe de sa propre justice, tel qu’indiqué par la question que les Juifs posèrent à Jésus : « Que devrons-nous faire pour faire les oeuvres de Dieu? » Ils considéraient leurs propres oeuvres comme équivalentes à celles de Dieu. Leur obéissance n’était pas l’obéissance de la foi mais seulement une obéissance formaliste. Que le Seigneur nous délivre d’un tel sabbat! C’est de cela que nous sommes délivrés dans le Sabbat du Seigneur, car nous sommes sauvés de nos propres oeuvres et recevons les oeuvres parfaites du Seigneur. « Le septième jour est le Sabbat du Seigneur », mais faisons attention à ne pas en faire une simple caricature du repos. Prenons-le pour ce qu’il est : le repos du Seigneur.
Le sabbat papal
Il y a une chose entièrement différente du sabbat des Juifs et infiniment différente du Sabbat du Seigneur. Le Sabbat du Seigneur est l’acceptation des oeuvres mêmes de Dieu et du repos qui les accompagne, elles seules, Lui permettant de produire en nous à la fois le vouloir et le faire selon Son bon plaisir; le sabbat juif représente la vaine tentative d’hommes zélés et sûrs d’eux de faire les oeuvres que Dieu Lui-même fait et que Lui seul peut faire; mais le sabbat du pape signifie la substitution de l’oeuvre de Dieu par l’oeuvre de l’homme comme étant non seulement aussi bonne mais même meilleure. Il dispense même de la forme du commandement du Seigneur. Voyons comment.
Le Sabbat du Seigneur a été suffisamment traité pour le moment. Nous savons ce qu’il est. Nous avons vu que le sabbat des Juifs est l’observation de la forme du Sabbat du Seigneur, sans la substance qui ne peut venir que par la foi. Il tombe le même jour, mais c’est le sabbat de l’homme et non celui du Seigneur. Le sabbat papal n’a rien de commun avec le Sabbat du Seigneur, pas même (au niveau de) la forme, mais il le répudie totalement. Ainsi, un livre catholique romain intitulé « Une manière sure de découvrir la vraie religion » déclare :
« La sanctification du dimanche est une chose absolument nécessaire au salut; cependant elle ne paraît nulle part dans la Bible; au contraire, la Bible dit : ‘Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier’ (Exode 20.8) , c’est-à-dire le samedi et non le dimanche; cela signifie donc que la Bible ne contient pas toutes les choses nécessaires à notre salut. »
Ce n’est qu’une des nombreuses citations semblables qui peuvent être données, mais c’est suffisant pour montrer que par l’observation du dimanche, l’Église Catholique répudie délibérément la Parole du Seigneur et se place au-dessus d’elle. Elle a placé son sabbat en un jour tout à fait différent du Sabbat du Seigneur un jour que Dieu Lui-même n’aurait pu choisir comme Son sabbat puisque c’est celui où Il a commencé Son oeuvre afin de souligner sa prétention d’être au-dessus de Dieu. On voudrait ainsi enseigner aux hommes qu’ils doivent obéir à l’Église plutôt qu’à Dieu.
Notez que la citation parle de la nécessité de « garder saint le dimanche » [de le sanctifier]. Mais Dieu n’a fait du dimanche un jour saint. En fait, la Bible ne dit rien d’un tel jour. Elle reconnaît le premier jour de la semaine qu’elle appelle un jour ouvrable, mais le dimanche, un jour composé des parties de deux jours, a été inventé à Rome. Le seul jour dont Dieu ait jamais parlé comme étant saint est le septième jour de la semaine. Ce jour, Il l’a Lui-même fait saint et tout ce qu’Il nous demande, c’est de le garder saint. Mais puisque Dieu n’a pas fait du dimanche un jour saint, il en découle que si l’homme doit le garder saint, l’homme lui-même doit le rendre saint. Tout caractère sacré que le dimanche peut avoir dans le monde lui vient de l’homme. Le sabbat du dimanche, par conséquent, représente le signe de la prétendue capacité de l’homme de rendre les choses saintes. Car si l’homme peut rendre une seule chose sainte, il est évident qu’il peut rendre sainte n’importe quelle chose. Si l’homme peut rendre et garder un jour saint, alors il peut aussi se rendre saint et se garder saint. Le sabbat papal est donc le signe de la prétention du pape à prendre la place du Seigneur comme sanctificateur des pécheurs.
Tandis que le septième jour est le signe de la puissance de Dieu pour sauver par Ses propres oeuvres, le dimanche est le signe de la supposée puissance de l’homme de se sauver par ses propres oeuvres, indépendamment et en dépit du Seigneur. Il répudie le Seigneur en répudiant Sa Parole. Prenez note que ceci est dit du dimanche papal et non de tous ceux qui le considèrent comme un jour saint. Il y a des milliers de gens qui gardent le jour papal, supposant avec honnêteté qu’il est le Sabbat du Seigneur. De telles personnes, bien sûr, croient en la justification par la foi, même si elles observent involontairement le signe de la justification par les oeuvres. C’est pour leur bénéfice que cet article a été écrit, afin qu’elles puissent être totalement consistantes avec leur profession de foi. Nous traitons ici de faits, sans considérer la réaction des hommes à leur égard; et les faits sont que le Sabbat du Seigneur est la justification par la foi; le sabbat papal signifie la justification par les oeuvres, les oeuvres mêmes de l’homme. Pour lequel prendrez-vous position?