Archive pour septembre, 2015

DOM GUÉRANGER – LE XIV SEPTEMBRE. L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX.

14 septembre, 2015

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/pentecote/pentecote05/020.htm

DOM GUÉRANGER – LE XIV SEPTEMBRE. L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX.

Par vous la Croix sainte est honorée et adorée dans toute la terre (1). » Ainsi, au lendemain du jour où fut vengée à Ephèse la divine maternité, Cyrille d’Alexandrie saluait Notre-Dame. L’éternelle Sagesse a voulu que l’Octave de la naissance de Marie n’eût pas de plus bel ornement que celui qu’elle reçoit aujourd’hui de cette fête du triomphe de la Croix. C’est qu’en effet, la Croix est l’étendard de ces milices de Dieu dont Marie est la Reine; c’est par la Croix qu’elle brise la tête du serpent maudit, et remporte contre l’erreur et les ennemis du nom chrétien tant de victoires.
Tu vaincras par ce signe. Les siècles où Satan avait eu loisir d’essayer contre l’Eglise l’épreuve des tortures, touchaient à leur fin ; par l’édit de Sardique rendant aux chrétiens la liberté, Galère mourant venait d’avouer l’impuissance de l’enfer. Au Christ maintenant de prendre l’offensive ; à sa Croix de revendiquer l’empire. L’année 311 incline vers son terme. Au pied des Alpes, une armée romaine s’apprête à passer des Gaules en Italie; provoqué par Maxence, son rival politique, Constantin qui la commande ne songe qu’à venger son injure. Mais ses soldats, sans le savoir plus que leur chef, sont d’ores et déjà dévolus au vrai Dieu des batailles : le Fils du Très-Haut,
1. Cyrill. Al. Hom. IV, Ephesi habita.

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devenu comme homme au sein de Marie Roi de ce monde, va se révéler à son premier lieutenant et du même coup montrer à sa première armée l’étendard qui doit la guider à l’ennemi. Au-dessus des légions, dans un ciel sans nuage, la Croix proscrite trois siècles a soudain resplendi; les yeux de tous la voient, faisant du soleil qui penche vers l’horizon son piédestal, avec ces mots en traits de feu qui l’entourent : IN HOC VINCE, Par cela sois vainqueur ! Quelques mois plus tard, 27 octobre 312, du haut des sept collines tous les faux dieux dans la stupeur contemplaient, débouchant sur la voie Flaminienne, au delà du pont Milvius, le labarum au monogramme sacré devenu l’enseigne des armées de l’empire, en attendant la décisive bataille qui, le lendemain, ouvrait au Christ seul Dieu, à jamais Roi, les portes de la Ville éternelle.
« Salut, ô Croix, redoutable aux ennemis, boulevard de l’Eglise, force des princes; salut dans ton triomphe ! La terre cachait encore le bois sacré, et il se montrait dans le ciel, annonçant la victoire ; et un empereur, devenu chrétien, l’arrachait aux entrailles de la terre (1). » Ainsi dès hier chantait l’Eglise grecque, préludant aux joies de ce jour ; c’est pour l’Orient, qui ne connaît pas notre fête spéciale du trois Mai, tout l’objet de la solennité présente, à savoir : la défaite des idoles par le signe du salut manifesté à Constantin et à son armée, la découverte de la sainte Croix quelques années après dans la citerne du Golgotha.
Mais une autre solennité, dont la mémoire annuelle demeure fixée par le Ménologe au treize
1. Ap. Graec. Menae in profesto Exaltationis.

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Septembre, vint en l’année 335 compléter heureusement les souvenirs attachés à ce jour ; ce fut la dédicace des sanctuaires élevés par Constantin sur le Calvaire et le Saint Sépulcre, à la suite des découvertes sans prix qu’avait dirigées la sagace piété de sa mère sainte Hélène. Dans le siècle même de ces événements, une pieuse voyageuse, sainte Silvia, croit-on, la sœur de Rufin ministre de Théodose et d’Arcadius, atteste que l’anniversaire de cette dédicace se célébrait avec les honneurs des fêtes de Pâques et de l’Epiphanie; on y voyait un concours immense d’évêques et de clercs, de moines et de séculiers de tout sexe et de toute province : et la raison en est, dit-elle, que la Croix fut trouvée ce jour-là ; motif qui fit choisir ledit jour pour celui de la consécration primitive, afin qu’une même date réunît l’allégresse et de cette consécration et de ce souvenir (1).
Pour n’avoir point eu présent à la pensée ce voisinage immédiat de la Dédicace de l’Anastasie, ou Eglise de la Résurrection, précédant la fête de la sainte Croix, plusieurs n’ont pas compris le discours prononcé en cette fête, deux siècles et demi après Silvia, parle saint patriarche de Jérusalem, Sophronius : « C’est le jour de la Croix; qui ne tressaillirait ? c’est le triomphe de la Résurrection ; qui ne serait dans la joie ? Jadis, c’était la Croix qui marchait la première; maintenant, la Résurrection se fait l’introductrice de la Croix. Résurrection et Croix : trophées de notre salut (2) ! » Et le Pontife se complaisait à développer les instructions qui résultaient d’un pareil rapprochement.
1. Peregrinatio Silviae, in fine. — 2. Sophron. in Exaltat, venerandae Crucis.

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C’était, semble-t-il, le temps où l’affinité des deux grands mystères amenait en quelque manière notre Occident à les rapprocher de même sorte ; sans abandonner la mémoire de la Croix au présent jour, la piété des Eglises latines introduisait dans les splendeurs du Temps pascal une première fête de l’instrument du salut, détachant à cette fin du quatorze Septembre le souvenir de l’Invention du bois rédempteur. Par une heureuse compensation, la solennité présente voyait alors son caractère de triomphe puiser un éclat nouveau dans les événements contemporains qui font, ainsi qu’on va le voir, l’objet principal des lectures historiques de ce jour en la Liturgie Romaine.
Un siècle auparavant, saint Benoît fixait à cette date de l’année le point de départ de la carrière de pénitence connue sous le nom de Carême monastique (1), et qui s’étend jusqu’à l’ouverture de la période quadragésimale proprement dite, où l’armée entière des chrétiens rejoint les phalanges du cloître dans le labeur de l’abstinence et du jeûne. « La Croix se rappelle à notre souvenir : quel homme, dit saint Sophronius, ne se crucifiera pas lui-même? L’adorateur sincère du bois sacré est celui qui soutient son culte de ses œuvres (2). »
1. S. P. Benedict. Reg. XLI. — 2. Sophron. Ubi supra.

Lisons la Légende ci-dessus annoncée.
Sur la fin de l’empire de Phocas, Chosroès, roi des Perses, ayant occupé l’Egypte et l’Afrique, s’empara aussi de Jérusalem où il massacra des milliers de chrétiens. La Croix du Seigneur, dont sainte Hélène avait enrichi le Calvaire, fut par lui emportée en Perse. Héraclius cependant succédait à Phocas. Réduit aux dernières extrémités par les calamités de la guerre, il demandait la paix, sans pouvoir, aux plus dures conditions, l’obtenir de Chosroès qu’enflaient ses victoires. C’est pourquoi, s’absorbant dans le jeûne et la prière, il se tourne vers Dieu, implorant secours en son péril extrême ; avis lui est donné du ciel de rassembler des troupes; il les mène à l’ennemi, et défait trois généraux de Chosroès avec leurs armées.
Abattu par ces revers, et fuyant vers le Tigre qu’il s’apprête à passer, Chosroès associe au trône son fils Médarsès. Mais Siroès l’aîné, furieux de l’injure, dresse des embûches à son père et à son frère, les arrête dans leur fuite et les tue peu après ; ce qu’étant accompli, il obtint d’être reconnu roi par Héraclius, sous certaines clauses dont la première portait restitution de la Croix du Seigneur. Quatorze ans après qu’elle était tombée au pouvoir des Pères, la Croix fut donc reconquise ; Héraclius, venant à Jérusalem, la reporta en grande pompe sur ses propres épaules à la montagne où le Sauveur l’avait portée.
A cette occasion, eut lieu un insigne miracle bien digne de mémoire. Car Heraclius, couvert comme il l’était d’ornements d’or et de pierreries, ne put franchir la porte qui conduisait au Calvaire ; plus ses efforts pour avancer étaient grands, plus il semblait retenu sur place. D’où stupeur d’Héraclius et de la multitude. Mais l’évêque de Jérusalem, Zacharie , prenant la parole : Considérez, dit-il, empereur, que cette parure de triomphe, en portant la Croix, ne rappelle pas assez peut-être la pauvreté et l’humilité de Jésus-Christ. Heraclius alors, dépouillant ses habits luxueux, nu-pieds, et vêtu comme un homme du peuple, fit sans difficulté le reste de la route,et replaça la Croix au Calvaire, dans le même lieu d’où les Perses l’avaient enlevée. La fête de l’Exaltation de la sainte Croix, qui se célébrait tous les ans en ce jour, acquit dès lors un éclat nouveau, en mémoire de ce que cette Croix sainte fut de la sorte rétablie par Heraclius à l’endroit où on l’avait d’abord dressée pour le Sauveur.

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La victoire ainsi consignée dans les fastes de l’Eglise ne fut pas, ô Croix, votre dernier triomphe ; et les Perses non plus ne furent pas vos derniers ennemis. Dans le temps même de la défaite de ces adorateurs du feu, se levait le Croissant, signe nouveau du prince des enfers. Par la sublime loyauté du Dieu dont vous êtes l’étendard et qui, venu sur terre pour lutter comme nous, ne se dérobe devant nul ennemi, l’Islam aussi allait avoir licence d’essayer et d’user contre vous sa force : force du glaive, unie à la séduction des passions. Mais là encore, dans le secret des combats de Satan et de l’âme comme sur les champs de bataille éclairés du grand jour de l’histoire, le succès final était assuré à la faiblesse et à la folie du Calvaire.
Vous fûtes, ô Croix, le ralliement de notre Europe en ces expéditions sacrées qui empruntèrent de vous leur beau titre de Croisades, et portèrent si haut dans l’Orient infidèle le nom chrétien. Tandis qu’alors elles refoulaient au loin la dégradation et la ruine, elles préparaient pour plus tard à la conquête de continents nouveaux l’Occident resté par vous la tête des nations.
Campagnes immortelles dont les soldats, grâce à vos rayons, brillent aux premières pages du livre d’or de la noblesse des peuples. Aujourd’hui même, ces ordres nouveaux de chevalerie qui prétendent grouper en eux l’élite de l’humanité ne voient-ils pas en vous l’insigne le plus élevé du mérite et de l’honneur? Suite toujours du mystère de cette fête ; exaltation, jusqu’en nos temps amoindris, de la Croix sainte qui dans les siècles antérieurs était passée de l’enseigne des légions au sommet du diadème des empereurs et des rois.

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Il est vrai que sur la terre de France des hommes sont apparus, qui se donnent pour tache d’abattre le signe sacré partout où l’avaient honoré nos pères. Problème étrange que cette invasion des valets de Pilate au pays des croisés ; problème pourtant qui s’explique, aujourd’hui qu’on a surpris l’or juif soldant leurs exploits. Ceux-là, dit des Juifs saint Léon dans l’Office de ce jour, ceux-là, dans l’instrument du salut, ne peuvent voir que leur crime (1) ; et leur conscience troublée soudoie pour renverser la Croix sainte les mêmes hommes qu’ils payaient jadis pour la dresser.
Hommage encore, que la coalition de tels ennemis ! O Croix adorée, notre gloire, notre amour ici-bas, sauvez-nous quand vous apparaîtrez dans les cieux, au jour où le Fils de l’homme, assis dans sa majesté, jugera l’univers.

1. Homélie du III° Noct. de la fête, ex Léon. Serm. VIII de Pass.

TOLSTOÏ ET GANDHI – LES CHANTRES DE LA NON-VIOLENCE

12 septembre, 2015

http://www.indereunion.net/IREV/articles/koumarane15.htm

TOLSTOÏ ET GANDHI – LES CHANTRES DE LA NON-VIOLENCE

Dêva KOUMARANE

A travers le monde, Tolstoï et Gandhi, ces deux noms résonnent dans le cœur des chercheurs de la Vérité comme un silence chantant les mélodies de la Vie qui trouve sa force vitale dans l’Amour. Pour ces deux Géants du monde de la Sagesse, la Vie se ressource dans l’Amour, dans l’Abnégation.
L’Abnégation et l’Amour sont les rames qui permettent à l’être humain de voguer fraternellement dans la liberté vers ce rivage mystérieux pour s’unir à Dieu. Le Non-violent se détache du monde matériel pour marcher avec confiance vers le monde spirituel. La spiritualité est le miroir de la Foi.
Tolstoï et Gandhi continuent toujours de nous dire à travers leurs écrits et surtout à travers leur vie exceptionnellement remarquable que la foi appartient au monde sensible qui ignore ce qu’est la raison. Pascal répond à l’éternelle question sur la foi : « Voilà ce que c’est que la foi : Dieu sensible au cœur, non à la raison. »
Le Russe et l’Indien croyaient en Dieu dans la liberté la plus expressive. Ils n’avaient jamais voulu s’enfermer dans une cage philosophique, religieuse, politico-religieuse, scientifico-religieuse. Ils ont mis de l’Amour universel dans leur Religion. Cet Amour ne peut être réalisé que dans la force intérieure de l’âme humaine qui attend d’être divinisée. « Toute âme est en puissance divine. Le but est de manifester cette divinité » (Swami Vivékananda).
La Religion universelle est un vaste océan où se jettent les religions comme les fleuves dont les flots ondulants se perdent dans les vagues.
Pour Gandhi la Vérité est Dieu et non le contraire. Romain Rolland, frère spirituel de Tolstoï et de Gandhi, fut heureux de constater que Tolstoï « saluait dans ses jeunes récits de Sébastopol, comme son héroïne principale, la Vérité ».
C’est en cherchant la Vérité que l’être humain découvre en lui les forces de l’âme qui lui permettent d’acquérir la beauté de la Sagesse : « La sagesse humaine… consiste à savoir ranger ses connaissances d’après leur importance » Tolstoï (Romain Rolland Compagnons de route, Ed. A. Michel, 1972 – page 238).
L’important dans la vie c’est de chercher à réunir dans la fraternité tous les êtres humains aujourd’hui et demain tous les cœurs humains, dans l’Amour universel.
La réunion de toutes les femmes et de tous les hommes ouvrira les portes de la Paix, c’est-à-dire celles de la Non-violence, celles de la divine humanité.
La vie divine consiste à détruire dans le cœur humain tout ce qui touche de près ou de loin à l’animalité. Dieu n’est pas une équation mathématique. Dieu ressemble à un poète pour certains, à un enfant ou à un artiste pour d’autres. Shri Aurobindo (1872-1950), le philosophe-mystique de Pondichéry (chef-lieu des anciennes Indes françaises de 1674 à 1954) répond à cette question : « Après tout, qu’est Dieu ? Un enfant éternel jouant à un jeu éternel dans un éternel jardin » (Shri Aurobindo, Aperçus et Pensées, 1938).
Pour le jeune avocat installé en Afrique du Sud, Gandhi, Tolstoï fut l’indispensable, l’inespéré frère spirituel qui lui avait indiqué le lieu où rayonne le Royaume des cieux : « Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï m’enthousiasma. J’en gardai une impression inoubliable… »
« … Je me livrai aussi à une étude très attentive des livres de Tolstoï. Le résumé des Évangiles, ce qu’il faut faire, d’autres œuvres de lui firent sur moi une profonde impression. Je me rendais, au fur et à mesure, de plus en plus compte des possibilités infinies de l’amour universel ». (Gandhi, Autobiographie ou Mes Expériences de Vérité, P.U.F. 1964).
Sur le sol sud-africain, victime de préjugés raciaux, le futur Mahatma (grande âme) fonda un « Ashram » appelé La Ferme Tolstoï. L’Amour universel a toujours besoin d’une maison où cohabitent des êtres humains comme des frères et sœurs d’une même famille, d’un même idéal.
C’est dans l’amour universel que peuvent croître les racines de la Non-violence. La violence est hideuse, haineuse, calomnieuse, rancunière, lâche. La Non-violence est belle, affectueuse, élogieuse, indulgente, brave. Entre la violence et la lâcheté, Gandhi, sans l’ombre d’un doute, préfère choisir la violence. Le chrétien Tolstoï et l’hindou Gandhi éprouvèrent une même et sincère admiration pour le Non-violent Jésus de Nazareth et pour les béatitudes du Sermon sur la Montagne. « … l’établissement d’une religion nouvelle correspondant au développement de l’humanité, la religion du Christ, mais dépouillée de la foi et de ses mystères, une religion pratique, ne permettant pas la béatitude à venir, mais donnant la béatitude ici-bas » (Journal intime – mars 1855, Tolstoï).
Mohandas Gandhi (1869-1948), Léon Tolstoï (1883-1945) pourraient ou devraient pouvoir être considérés, à notre époque où l’on tente en vain de résoudre tous les problèmes cruciaux par les moyens de la très haute technologie, de la politique clé en main, comme des guides, ou plus exactement des lumières pour éclairer les chemins caillouteux de notre existence.
« Prends les autres en toi-même, mais donne-leur en retour la pleine divinité de leur nature. Celui qui peut le faire est le guide et le gourou » (Shri Aurobindo, Aperçus et Pensées, 1938).
Dans l’âme de Tolstoï et dans celle de Gandhi, la Non-violence est l’unique clé qui pourra ouvrir un jour, les portes de l’Amour. Les bons livres, les authentiques conférenciers, les véritables philosophes, les lumineux artistes, les serviables Penseurs sont des lanternes, des phares pour éclairer sans éblouir la voie de l’humanité.
Tolstoï est affirmatif quand il écrit que « l’Art doit détruire la violence. Et c’est lui seul qui peut le faire ». Il y a un art de se faire beau dans la Non-violence, l’Art de prier. Gandhi aimait prier avec les fidèles des différentes religions. Les religions ne devraient pas diviser l’humanité. Apparemment elles divisent et la spiritualité rassemble.
Tolstoï et Gandhi connaissaient les écrits, les paroles de Sri Ramakrishna (1834-1886) et de son disciple Swami Vivékananda (1862-1902) Deux éminents mystiques du Bengale du XIXe siècle qui ont propagé l’amour universel. Un centre védantique Ramakrishna dispense également cet enseignement en France, à Gretz.
Tout au long de sa vie, Tolstoï avait eu soif de connaître les spiritualités des autres civilisations, des autres cultures que celles de l’Europe, c’est-à-dire de l’Occident.
Il envoya le 14 mai 1909 à son ami très proche J.J. Gorbunov-Posadov deux livres : The Gospel of Ramakrishna de Swami Abhedananda et Essai sur le baha’isme d’Hippolyte Dreyfus. Vers la fin de sa vie, l’auteur de Guerre et Paix tourna son regard hautement spiritualisé vers une « nouvelle religion », née en Perse dans la première moitié du XIXe siècle, appelée la Foi baha’ie. Dans son pays natal (maintenant l’Iran), cette Foi, malheureusement, ne peut pas vivre librement. Baha’u'llah (1817-1892) est le fondateur de cette Foi qui, aujourd’hui, est présente à travers le monde, y compris en France.
Les gares ont une mystérieuse importance dans la vie de ces deux chercheurs de Vérité. Tolstoï quitta ce monde dans la petite gare d’Astapovo le 7 novembre 1910. Le timide avocat Mohandas Gandhi vécut une certaine mort et en même temps une certaine naissance sur le quai de la gare de Maritzburg, en Afrique du Sud. C’était en 1893. Gandhi devenait le Mahatma (grande âme) qu’il n’a cessé d’être par la suite. Écoutons le :
« Mais j’ai un billet de première classe !
- N’importe, répliqua l’homme. Je vous dis que votre place est dans le fourgon.
- Eh bien, appelez la police. Je refuse de sortir de mon plein gré.
Survint l’agent de police. Il me prit par la main et m’expulsa.
[…] Je restais donc assis, à grelotter. La salle d’attente n’était pas éclairée.
Où était le devoir pour moi ? Songeais-je. Fallait-il lutter pour défendre mes droits ? Repartir précipitamment pour l’Inde sans m’acquitter de mes obligations, ce serait lâcheté !
[…]
Je décidais donc de prendre le premier train qui se présentait pour Pretoria. » (Autobiographie ou mes Expériences de Vérité, pages 142 et 143)

Tolstoï et Gandhi n’aimaient pas gémir, pleurer, supplier, quémander comme des personnes qui se trouvent sur le bord de la lâcheté.
La Non-violence est née et a vécu dans l’élévation de l’âme de Tolstoï et de l’âme de Gandhi. L’Amour ne peut être cultivé dans une âme et dans un corps qui sont au stade de la faim et la soif de l’héritage spirituel. Donc, « Il importe de sauver l’héritage spirituel » (Saint-Exupéry) pour que cet Amour vive en Vérité.
Pour Tolstoï et Gandhi, Amour est le véritable monde « Seigneur, donne-moi l’amour, toi qui as voulu être nommé Amour ! » (Guillaume de Saint Thierry). Pour eux la Non-violence est une maîtrise de soi, un renforcement de son for intérieur par une bonne nourriture spirituelle.
Gandhi ne fut qu’en relations épistolaires avec Tolstoï. Pourtant l’âme du premier fut fraternellement en communion avec celle du second. Aujourd’hui leurs écrits, leurs souvenirs nous attendent pour commencer à bâtir un monde nouveau, de Non-violence, pour faire évoluer l’humanité, qui, elle aussi, est en puissance divine.
La Non-violence vit dans l’Amour et l’Amour rayonne dans la Paix.

Dêva Koumarane, 2012

Martyrio SS. Petri, Philatélie sacrée

11 septembre, 2015

 Martyrio SS. Petri, Philatélie sacrée dans images sacrée VATICANO1967_San+Pietro
http://filateliasacra.blogspot.it/2014_06_01_archive.html

« DIEU C’EST FAIT HOMME, POUR QUE L’HOMME PUISSE DEVENIR DIEU »

11 septembre, 2015

http://www.spiritualite-orthodoxe.net/paul_evdokimov_orthodoxie.html

LA THÉOLOGIE ORTHODOXE OU « LA FLAMME DES CHOSES »

« DIEU C’EST FAIT HOMME, POUR QUE L’HOMME PUISSE DEVENIR DIEU »

Article inspiré des cours de Père Razvan Ionescu
Un explication plus approfondie du mot Théologie

D’après Orthodoxie (L’), Paul Evdokimov, Desclée de Brouwer, 1992; Pages 47-56.
La vision de Paul Evdokimov sur la théologie patristique: les commentaires de Père Razvan Ionescu sont en italique
Une théologie du mystère qu’on ne connaît que par révélation et participation – la metanoïa
L’Orient distingue d’une part  » l’intelligence  » orientée vers la coïncidence des opposés et débouchant sur  » l’unité et l’identité par la grâce 1, et d’autre part la  » raison », pensée discursive fondée sur le principe logique de contradiction et d’identité formelle et tournée vers le multiple, donc « déifuge ». Or, « l’intelligence réside dans le coeur, la pensée dans le cerveau 2 . Ce qui explique pourquoi la foi orthodoxe ne se définit jamais en termes d’adhésion intellectuelle, mais relève de l’évidence vécue, d’une « sensation du transcendant »: « Seigneur, la femme qui était tombée dans un grand nombre de péchés, ayant ressenti ta dignité… » 3. Il faut souligner l’aspect existentiel de la foi où s’opère la coïncidence foncière de l’amour et de la connaissance, inséparablement un dans le coeur-esprit,
- Il n’y a donc pas de division dans la personne humaine qui connait théologiquement.
ce qui dépasse l’intellectualisme et le sentimentalisme et correspond au terme évangélique très fort de metanoïa, revirement de toute l’économie de l’être humain.
- metanoïa de meta-noûs, c’est l’intelligence non pas dans le sens de ratio mais une intelligence plus profonde de l’homme dans sa complexité. C’est un renouveau de l’intelligence, c’est à dire un mouvement qui fait que la personne humaine voit les choses autrement à travers la grâce de Dieu.
La théologie comporte un élément doctrinal, la didascalie objective de l’Eglise, sa catéchèse, mais plus profondément dans sa sève même elle écoute ses saints, s’alimente à leur expérience pneumatophore du Verbe. Ainsi, comme le montre le titre d’un des écrits de Denys le pseudo Aréopagite : De la théologie mystique, celle-ci est théologie du mystère qu’on ne connaît que par révélation et participation. Elle saisit les paroles de Dieu à l’intérieur des « phanies », manifestations de Dieu. La transcendance divine nous apprend qu’on ne peut jamais aller vers Dieu qu’en partant de lui, qu’en se trouvant déjà en lui.
[Oeuvre complète de Saint Denys l'areopagite, Mgr Darboy, Maison de la Bonne presse, 1845 - Théologie Mystique à partir de la page 463 pdf, ou 286 livre., téléchargeable ici]
Par rapport aux orientations développées en Occident, qui développent une théologie de discours et surtout une explication rationnelle des choses, l’Orient est plus enclin à une théologie du mystère. C’est à dire que l’on touche le mystère à travers la théologie. Ceci ne veut pas dire pour autant que l’on épuise le mystère à travers notre discours mais justement la théologie a comme fonction de nous mettre devant le mystère de Dieu. Elle nous invite à le goûter et en le goûtant on se rend compte que c’est une profondeur sans fin.
Les développements théoriques, chez les Pères passent souvent et sans aucune interruption aux textes de prières et de dialogue avec Dieu.
- Paul Evdokimov met l’accent sur cette relation étroite entre ce que l’on écrit sur Dieu et notre prière.

Mystagogie ou initiation
Saint Isaac Saint Isaac le Syrien voit dans ces instants: « la flamme des choses ». C’est peut-être la meilleure définition de la théologie. Art, beaucoup plus que science systématique, elle découvre la vérité cachée des choses célestes et terrestres et initie à la participation-communion au monde éonique de Dieu.
- Le mot initie, initiation, est important car en théologie on parle d’une pédagogie mais aussi d’une mystagogie, c’est à dire une initiation, on se souvient des paroles du seigneur quand Il dit:  » Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples, baptisez-les pour le nom du Père, du Fils et de l’Esprit saint; et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps.  » Matthieu 28:19-20  » 4 donc quand Il dit « apprenez », cette pédagogie vient tout de suite après « baptisez », qui veut dire « initiez », ouvrez la porte du Royaume à travers la grâce de Dieu, la descente de l’Esprit Saint; à travers cette pentecôte personnelle. La pédagogie vient donc à la suite de la mystagogie, ce qui ne veut pas dire que dans l’Eglise seul le baptême est mystagogique, car toute expérience de l’Eglise nous parle d’une mystagogie mais l’expérience de l’Eglise nous parle aussi d’une pédagogie, on ne peut donc pas les séparer. La mystagogie est donc une initiation au mystère, une découverte du mystère.
Théognosie – Theo: Dieu; gnosis: connaissance – catéchèse – Vous voyez l’équilibre qui existe toujours dans les affirmations théologiques, on parle d’une initiation mais aussi d’un enseignement.
« voie expérimentale de l’union avec Dieu » Ce sont des mots extraordinaires car en fait si on parle de la théologie, en se référant à Theo et Logos, le Logos se rapporte soit à la parole, soit à la logique, un développement rationnel. Mais en même temps à l’école des Pères de l’Eglise c’est dans son aspiration ultime « voie expérimentale de l’union avec Dieu. »
Pour les Pères la théologie est avant tout la contemplation de la Trinité.
- Evdokimov fait une synthèse des Pères de l’Eglise. Par conséquent ce que nous faisons ici c’est une synthèse de synthèses.-
C’est cette connaissance par inhabitation du Verbe qui est la théologie mystique.
- Le saint Esprit vient et fait sa demeure en nous, si Dieu fait sa demeure en quelqu’un Il s’unit avec cette personne. Il ne peut pas vivre dans la chambre du coeur de quelqu’un sans être en communion avec cet être humain. C’est pourquoi quand on invite le Seigneur, on l’invite à venir en nous, à exprimer Sa présence et à s’unir avec nous.
Il s’agit bien de la « parousie » divine dans l’âme
- Paul Evdokimov utilise d’autres termes théologiques pour apporter une nouvelle lumière à la signification.
qui ne peut être saisie que par les yeux de la foi, « les yeux de la Colombe ». Il s’agit non de connaître quelque chose sur Dieu, mais d’ »avoir Dieu en soi ».
- Alors que les démarches théologiques essaient de construire un discours mais sans pouvoir véritablement construire quelque chose à partir de l’expérience concrète, les Pères se contentent d’exprimer leur expérience concrète personnelle par leur théologie. Toutefois ce n’est pas leur expérience particulière à eux, que personne ne peut interpréter, mais c’est une expérience personnelle qui entre dans l’expérience générale de l’Eglise.
La théologie devient la description en termes théologiques de la présence illuminante du Verbe. Ce n’est point une spéculation sur les textes mystiques rnais la voie mystique elle-même, génératrice d’unité. Elle postule le retour à la nudité de l’esprit, son dépouillement jusqu’à son état pré-conceptuel de pure réceptivité adamique:
- Cette expérience de Dieu, nous invite à découvrir un état de l’âme qu’on peut évoquer en pensant d’abord à Adam qui est appelé à goûter le Royaume de Dieu et Dieu Lui-même. Le centre même de notre culte se trouve dans la Cène eucharistique. Nous nous rassemblons pour goûter quelque chose ensemble, signe de communion. Dans le centre du culte chrétien, se trouve donc cette démarche de partager avec les autres notre nourriture qui n’est pas une nourriture de ce monde. Même si les choses matérielles qui contribuent à cette nourriture viennent de ce monde, à travers la bénédiction portée par liturgie la nourriture de ce monde devient également une nourriture qui n’est pas de ce monde, c’est à dire le Corps et le Sang du Seigneur que nous goûtons ensemble.

Le charisme d’oraison, prier sans cesse
« La contemplation était le privilège d’Adam au paradis  » et donc nécessite avant tout un « charisme de l’oraison  »
- C’est à dire la prière « . On imagine donc bien Adam vivre une vie qui était une contemplation de Dieu et nourrissait son être. Quand on parle de charisme d’oraison ça veut dire que la prière telle que nous l’apprenons aujourd’hui est une redécouverte d’une état qui fut paradisiaque: Adam priait. Quand on a demandé au Seigneur comment prier? Il a répondu: « Priez sans cesse « , ce qui signifie que la prière peut être une prière qui ne cesse pas. Ceci veut dire que l’être humain a une capacité de prière qui exprime quelque chose de sa nature. Il est capable par sa nature d’entretenir une relation avec Dieu à travers sa prière. La prière est comme une respiration de l’âme, c’est à dire que de la même façon que le corps respire et que sans respiration il ne vit plus, l’âme respire (Sans pour autant entrer dans un dualisme âme-corps). La prière fait partie du bon « fonctionnement » de l’être humain, il en a besoin mais c’est un charisme en même temps.
La théologie ainsi s’érige en ministère charismatique, car « personne ne peut connaître Dieu si ce n’est Dieu lui-même qui l’enseigne » et « il n’y a pas d’autre moyen de connaître Dieu que de vivre en lui… « ;
- Sans la grâce de Dieu on n’est pas capable de Prier. Quand nous voulons prier véritablement il nous faut cette aide. Dieu nous donne son aide à condition que nous le cherchions parce qu’Il respecte complètement notre liberté. La grâce de Dieu est garante de la liberté humaine, c’est le péché qui empêche la liberté humaine. Savoir prier nécessite également un enseignement de la part de Dieu.
« parler de Dieu est une grande chose » ironise saint Grégoire le Théologien et justifie son titre en déclarant : « mais il est encore mieux de se purifier pour Dieu ».
- Nous avons donc vu que certains Pères nous parlent de la connaissance de Dieu, nous parlent de la théologie en tant que connaissance de Dieu. J’ai souligné que la théologie est « voie expérimentale de l’union avec Dieu ». Théologie veut donc dire connaissance de Dieu et pour connaître Dieu nous ne pouvons pas rester comme nous sommes à l’heure actuelle, il faut changer quelque chose en nous. Car même si nous arrivons dans ce monde avec un certain état de pureté, notre nature corrompue à travers notre personne fait que nous sommes enclins malheureusement au péché. La vie spirituelle est la guérison totale, absolue et ultime de notre nature humaine. Dans l’office pour les défunts on dit que Dieu a tellement aimé l’être humain, qu’Il ne l’a pas laissé comme ça, c’est la raison pour laquelle la mort est justement la délivrance. S’il n’y avait pas de mort, cette nature à l’origine de l’être humain donnerait une vie corrompue éternelle. Dieu donne une fin à l’être humain par Amour 5.

La divinisation de l’homme par la grâce
C’est un dialogue entre l’esprit de l’homme et l’Esprit de Dieu mais un dialogue générateur d’unité « déifiante »: « Dieu ne s’unit qu’à des dieux », dit saint Symeon?
- C’est vraiment une synthèse avec des mots forts, des mots clés des Pères de l’Eglise. Autrement dit, en reprenant la définition la plus noble de la vie théologique ou de la vie de l’Eglise: « Dieu c’est fait homme, pour que l’homme puisse devenir dieu ». Notre destin n’est pas uniquement l’accomplissement de la personne humaine mais son accomplissement en tant que dieu par la grâce de Dieu. Il n’y a pas de changement de nature en nous mais si on vit la Vie que Dieu vit, on se transforme petit à petit en des dieux.
Pour saint Macaire, un théologien est un enseigné de Dieu et c’est l’Esprit, selon saint Syméon, qui d’un érudit fait un théologien, car il s’agit non de s’instruire intellectuellement sur Dieu, mais de se remplir de Dieu : « Afin que l’ayant reçu en nous, nous devenions ce qu’il est ».
- c’est pour cela que les êtres qui commencent à chercher Dieu dans leur vie deviennent de plus en plus ressemblant à Dieu. Une vie améliorée en Christ est une vie qui fait que quelqu’un est plus ressemblant à Dieu.

La libération des passions, les théologiens chrétiens orthodoxes
Pour saint Basile « la vraie théologie libère des passions »
-Si l’homme se libère petit à petit des mauvaises passions, c’est à dire les comportements qui ne laissent pas se manifester pleinement en nous l’image de Dieu. En s’en libérant on est dans l’acquisition petit à petits des « propriétés » qui expriment ce que Dieu est.
« Une théologie sans action 6 est la théologie des démons » note saint Maxime. C’est au dynamisme de la foi que répond « le don spirituel de l’Esprit qui révèle le sens de la théologie »….
L’Orthodoxie s’est avérée très sobre pour délivrer le titre de « théologien » par excellence. Seules trois personnes le possèdent comme attribut de leur sainteté: saint Jean le Théologien, le plus mystique des quatre évangélistes, saint Grégoire le Théologien, « chantre de la sainte trinité » et saint Symeon le Nouveau Théologien, auteur des hymnes qui exaltent l’union.
- Si l’Eglise est prudente dans l’attribution de ce titre, ce n’est pas qu’elle ne veut pas le donner mais ces personnes étaient caractérisées par leur profondeur théologique: elles ont su la vivre et l’exprimer à la fois. La théologie ce ne se limite pas à la contemplation, car il y a des êtres humains qui contemplent Dieu sans pouvoir exprimer cette contemplation et d’après ce qu’ils disent sans l’aide de Dieu il n’est pas possible de l’exprimer à travers un discours. En effet, notre discours ne peut pas « tenir en sa main » l’ineffable. Il faut que Dieu nous aide pour pouvoir exprimer des choses qui dépassent notre intelligence.

La contemplation ou theoria
La théologie comporte l’élément de contemplation. Ce discours peut paraître très théorique mais la pratique mène à la contemplation, car notre pratique c’est de contempler Dieu, et la contemplation vient de « theoria ». Donc la theoria pour les Pères n’est pas une attitude passive devant Dieu où l’on n’aurait plus envie de bouger puisque ce serait Dieu qui s’occuperait de nous. En référence aux écrits de Père Dumitru staniloae, il est vrai que Dieu prend l’initiative et comble l’être humain de telle façon que l’être humain se trouve parfois dans « l’étonnement », dans les phases les plus élevées du mystère de Dieu, mais même dans cet état la contemplation « theoria » est très pratique. C’est une étape très active dans la vie de quelqu’un parce qu’il est pleinement là dedans. Alors qu’en science la théorie est relative a un schéma abstrait de faits que l’on interprète, dans l’Eglise la « theoria » veut dire contemplation. Toute contemplation de la vérité dans l’Eglise, à travers la parole, à travers les sens ou tout ce que l’on est, est une theoria.

Le cataphatisme et l’apophatisme, la conscience des limites, et Dieu sujet non pas objet.
On a l’impression en lisant des écrits de théologie que les mots sont compliqués, par exemple cataphatisme et apophatisme. La théologie apophatique 7 est la théologie négative, celle cataphatique est positive. revenons à Paul evdokimov:
La méthode cataphatique procède par affirmation, mais en définissant Dieu, en lui donnant des noms, elle limite et rend son propre enseignement incomplet,
- C’est à dire que si on prend un livre par exemple, on arrive à décrire de quoi il s’agit par ses caractéristiques: sa taille, couleur, etc. Mais essayons de faire la même chose avec Dieu. Qui a vu Dieu? D’une certaine façon personne n’a vu Dieu. Cependant à travers notre expérience on peut avoir été touché par cette présence de Dieu, donc on parle d’une certaine façon d’une vision de Dieu, en gardant bien sûr les proportions. C’est pourquoi quand on essaie d’exprimer notre expérience on se rend compte que nos paroles sont très pauvres, on n’arrive pas à dire qui est Dieu. Si l’on se met à ajouter des attributs, des qualificatifs selon ce que l’on peut comprendre, on se rend compte que l’on commence à fabriquer une idole puisqu’en fait ça ne correspond pas à Dieu, car Il dépasse tout ce que l’on peut dire sur Lui. Ce genre de réflexion existe depuis le commencement du christianisme.
Il faut donc le compléter par la méthode apophatique qui procède par des négations ou oppositons à tout ce qui est de ce monde. Donc la théologie positive n’est point dévaluée mais précisée exactement dans sa dimension propre et ses limites.
- C’est extraordinaire, cette conscience des limites. La science d’aujourd’hui les découvre également car son discours ne couvre pas une réalité beaucoup plus complexe que celle que l’on peut imaginer.
C’est que la théologie négative habitue à l’infranchissable distance salvatrice: « Les conceptions créent des idoles de Dieu, dit saint Grégoire de Nysse, l’étonnement seul saisit quelque chose ».
- C’est à dire que l’on n’est pas devant un objet « Dieu ». En effet, pour la théorie de la connaissance il faut un objet de connaissance. Or dans la définition courante de la science, l’objet Dieu n’existe pas, puisqu’Il n’est pas reconnu de manière universelle. Même pour le théologien définir Dieu comme objet de connaissance n’est pas facile car il n’est pas un objet, il est un sujet de notre connaissance. Si Lui (ou si eux pour les trois personnes), ne s’ouvre pas à notre connaissance on ne peut pas le connaitre.

La prière liturgique, élévation vers Dieu et communion avec les autres
Paul Evdokimov parle plus loin de la prière liturgique: elle nous mène vers cette union. Quand on parle de prière personnelle, cela ne veut pas dire prière individuelle, parce que quand la personne prie elle est en communion avec d’autres personnes. Plus elle prie, plus elle est en communion avec les autres. C’est très important de le comprendre. Le Père Dumitru Staniloae, le décrivait en prenant l’image d’une pyramide inversée, plus on prie, plus on s’approche de Dieu et plus on est entouré. Quand nous prions ordinairement, nous sommes seuls même au milieu de plein de gens car nous ne les aimons pas comme il le faudrait, ou nous n’arrivons pas à entretenir cette communion à travers notre amour, c’est Dieu qui nous enseigne l’Amour.
On parle de la prière liturgique car on a besoin de cette prière qui concerne le peuple de Dieu dans l’Eglise. C’est elle qui nous mène vers notre « déification »: on devient Dieu selon la grâce de Dieu.
En cherchant Dieu, c’est l’homme qui est trouvé par Dieu.

HOMÉLIE DU 24ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

11 septembre, 2015

http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/

HOMÉLIE DU 24ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

13/09/2015

Les lectures du jour
http://levangileauquotidien.org/main.php?module=read&date=2015-09-13&language=FR

La foi qui sauve
Les lectures bibliques de ce dimanche nous parlent de la foi. Nous avons tout d’abord le témoignage d’Isaïe. En lisant ce texte, nous pensons aux prophètes qui doivent faire face à des adversaires violents. Mais malgré les difficultés, ils restent fidèles à leur mission. Ils sont obligés de ramer à contre courant. Ils sont victimes d’outrages et de crachats. Mais Isaïe ne se décourage pas car, dit-il, « le Seigneur vient à mon secours… Il prend ma défense ; qui donc me condamnera ? »
Les chrétiens d’aujourd’hui doivent aussi ramer à contre courant pour rester fidèles à leur foi. Ils sont affrontés à l’indifférence et à la dérision. C’est dans ce monde tel qu’il est que nous avons à témoigner de notre foi. Pour beaucoup, cela va jusqu’au sacrifice de leur vie. Mais leur confiance en Dieu reste inébranlable. Ils ont la ferme conviction que le mal et la violence n’auront pas le dernier mot. C’est l’amour qui triomphera.
Dans sa lettre, saint Jacques nous invite à accueillir cet amour qui est en Dieu. Mais il ne suffit pas d’avoir la foi dans le cœur. Nous ne pouvons pas nous contenter de belles paroles. La foi qui n’agit pas est morte. Nous ne pouvons pas nous dire disciples du Christ si nous n’agissons pas en conséquence. Cet engagement doit se traduire par un service effectif des autres. Seuls les actes disent la vérité de nos paroles. Un jour, Jésus a dit : « ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur qui entreront dans le Royaume des cieux mais ceux qui font la volonté de mon Père.
Dans l’Évangile, nous trouvons Jésus à Césarée de Philippe en plein territoire païen. Il marche dans la campagne et il interroge ses disciples : « Pour les gens qui suis-je ? » Son ministère a connu un grand succès. Il a manifesté une bonté extraordinaire à l’égard des malades, des pécheurs et des exclus de toutes sortes. Sa puissance a beaucoup impressionné les gens qui le voyaient. Alors son se demande qui est ce personnage à la fois si puissant et si bon.
Les disciples lui rapportent les paroles qui circulent dans la foule. Pour certains, il est Jean Baptiste ressuscité, pour d’autres Élie, pour d’autres encore un prophète. Dans notre monde d’aujourd’hui, c’est souvent la même chose : on entend dire que Jésus est un homme généreux, un sage, un homme qui fait des miracles. En fait, on ne sait pas trop. La plupart ne sont pas certains de sa véritable identité.
Mais voilà qu’arrive une question un peu provocante : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous qui suis-je ? » La réponse de Pierre semble la meilleure : « Tu es le Christ. » Cette affirmation est porteuse de toutes les espérances du monde juif. On attendait un Messie qui libèrerait le pays de l’occupant étranger. Il rétablirait la royauté en Israël. Avec lui, ce serait l’avènement du règne d’un Dieu puisant et fort.
« Tu es le Christ » dit Pierre. Cette réponse est bonne mais elle a des limites. Les mots ne suffisent pas. Il faut que notre vie soit en accord avec nos paroles. Jésus montre à Pierre et à chacun de nous le décalage entre notre pensée et celle de Dieu. Dans l’Évangile, il annonce qu’il va souffrir, être rejeté et condamné à mort par les autorités. Pierre ne s’attendait pas à une telle révélation. C’est vrai pour nous aussi. Le Christ n’est jamais celui qu’on imagine.
Pour accepter un messie de douleur, il y a un abîme à franchir. Les apôtres ont du mal croire en un Messie souffrant. Et c’est vrai aussi pour nous aujourd’hui. Mais après la résurrection de Jésus, ils comprendront que la mort n’est pas un échec. Elle nous a ouvert le plus haut chemin, celui qui a donné naissance à une nouvelle humanité.
Au fond, pour vraiment connaître Jésus, il n’y a qu’une méthode : c’est de marcher à sa suite, c’est de se laisser conduire par lui, c’est de mettre nos pas dans les siens. Nous sommes sur un chemin de croix, non plus le nôtre, mais celui de Jésus. Rappelons-nous cette parole : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ! » Cette croix, nous la portons peut-être en boitant. Mais elle ne nous empêche pas de chanter : « Victoire, tu règneras, o croix tu nous sauveras. »
Sources : Revues Signes et Feu nouveau – Reste avec nous quand vient le soir (Laurette Lepage) – Homélies des dimanches B (Mgr Léon Soulier) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot – Lectures bibliques des dimanches) (Albert Vanhoye).

Jean Compazieu, prêtre de l’Aveyron ( 13/09/2015)

PSA 123 01 RICHES HEURES PRAYER FOR MERCY

10 septembre, 2015

PSA 123 01 RICHES HEURES PRAYER FOR MERCY dans images sacrée 15%20PSA%20123%2001%20RICHES%20HEURES%20PRAYER%20FOR%20MERCY

 

http://www.artbible.net/1T/Psa0000_Eventsportraits/pages/15%20PSA%20123%2001%20RICHES%20HEURES%20PRAYER%20FOR%20MERCY.htm

LA POÉSIE HÉBRAÏQUE

10 septembre, 2015

http://hlybk.pagesperso-orange.fr/bible/poesie.htm

LA POÉSIE HÉBRAÏQUE

Une importante partie des Écritures hébraïques consiste en poésie. Le moyen d’expression de la poésie hébraïque n’était pas la rime, mais le parallélisme d’idées, le rythme d’idées. Cette poésie utilisait aussi des métaphores très évocatrices, puisées dans la nature, dans des choses familières à tous, même aux enfants. Elle se servait d’acrostiches alphabétiques, dans lesquels les premières lettres des vers suivent l’ordre alphabétique (Ps 25, 34, 37, 111, 112, 119 ; Pr 31:10-31 ; Lm 1-4).

Psaume 4:1
Quand je t’invoque, réponds-moi, Dieu de ma justice !
Toi qui, dans ma détresse me mets au large.
Aie pitié de moi et entends ma prière.

Psaume 19:1-2
Les cieux proclament la gloire de Dieu;
et l’œuvre de ses mains, l’étendue l’annonce.
Un jour après un autre jour fait jaillir le langage,
et une nuit après une autre nuit révèle la connaissance.

Psaume 71 :12
O Dieu, ne t’éloigne pas de moi.
Mon Dieu, à mon secours hâte-toi.

Les vers hébreux sont courts, beaucoup ne comprenant pas plus de deux ou trois mots , ce qui donne à l’ensemble une force considérable. James Muilenburg, membre du comité de traduction de la Revised Standard Version, a fait cette remarque pertinente :  » Dans la poésie hébraïque, l’expression est ramassée et tout l’accent est mis sur les mots importants. Le texte hébreu du Psaume 23 ne compte que cinquante-cinq mots ; nos traductions occidentales modernes en emploient deux fois plus. Pourtant, même dans une traduction, l’économie de l’hébreu original ne se perd pas [...]. La poésie hébraïque est très vivante dans son expression [...]. Le poète hébreu nous aide à voir, à entendre, à sentir. Les sensations physiques sont fraîches et vivantes [...]. Le poète pense en images et puise ses images dans les aspects de la vie quotidienne qui sont communs à tous les hommes » (An Introduction to the Revised Standard Version of the Old Testament, 1952, p. 63, 64).
Pour illustrer la concision du langage poétique hébreu, considérons le premier verset du Psaume 23. Les mots français nécessaires pour traduire chaque terme hébreu sont séparés par une barre oblique (/) :
————————

– Note: le Nom de Dieu est écrit dans sa prononciation traditionnelle, telle que nous pouvons le trouver dans la poésie plusieurs fois centenaires. Pour plus de détails voir : Le Nom Divin dans les Écritures hébraïques . La traduction de l’abbé Crampon est souvent utilisée.
———————–

Psaume 23
Jéhovah/ [est] mon Berger./
ne de rien/ je manquerai.

On constate que le français a besoin de neuf mots pour traduire quatre termes hébreux. Le verbe « être » est ajouté pour donner un sens au français; en hébreu, il est sous-entendu.

Principales formes de parallélisme.
Du point de vue de la forme, le parallélisme est l’élément le plus important de la poétique hébraïque. Le rythme n’y est pas marqué par la rime (comme en français), mais par la logique de la pensée ; on parle d’ailleurs du  » rythme de la pensée « . Prenons pour exemple les deux vers qui composent le

Psaume 24:1 :
À Jéhovah est la terre et ce qu’elle renferme,
Le monde et tous ceux qui l’habitent.

Ces vers présentent ce qu’on appelle un parallélisme synonymique, c’est-à-dire que le deuxième vers répète une partie du premier, mais en d’autres termes. L’expression « À Jéhovah appartient » est indispensable aux deux vers. Cependant, les groupes de mots « la terre » et « le sol productif » sont des synonymes poétiques, tout comme « ce qui la remplit » et « ceux qui y habitent ».
La plupart des spécialistes actuels reconnaissent deux autres grandes formes de parallélisme :
parallélisme antithétique, comme son nom l’indique, avec lequel chaque vers exprime une idée opposée.

Psaume 37:9
Car les méchants seront retranchés,
mais ceux qui espèrent en Jéhovah posséderont le pays.

le parallélisme synthétique (ou formel, constructif), dans lequel le deuxième membre ne se borne pas à se faire l’écho du premier ou à établir un contraste. Il amplifie plutôt l’idée précédente et ajoute une pensée nouvelle.

Psaume 19:7-9
La loi de Jéhovah est parfaite: elle restaure l’âme.
Le témoignage de Jéhovah est sûr,
rendant sage l’homme inexpérimenté.
Les ordonnances de Jéhovah sont droites,
elles réjouissent les cœurs;
le précepte de Jéhovah est pur,
faisant briller les yeux.
La crainte de Jéhovah est sainte,
elle subsiste à jamais.

Les décisions judiciaires de Jéhovah sont vérité ;
elles se sont révélées justes l’une comme l’autre.

On remarque que la deuxième partie de chaque phrase ou proposition complète l’idée ; l’ensemble du vers est donc une synthèse, c’est-à-dire le résultat de la réunion de deux éléments. Ce n’est qu’avec la deuxième partie du vers, par exemple « ramenant l’âme » et « rendant sage l’homme inexpérimenté », que le lecteur apprend en quoi la ‘loi est parfaite‘et le « rappel de Jéhovah est digne de foi ». Dans une telle suite de parallèles synthétiques, la division entre la première et la deuxième partie sert de césure. Ainsi, outre la progression de la pensée, le texte conserve une certaine structure poétique, un parallèle dans la forme. C’est pour cette raison que ce parallélisme est appelé formel ou constructif.

Autres types de parallélisme.
On a parlé de quelques autres types de parallélisme, bien qu’on les considère comme de simples variantes ou combinaisons des parallélismes synonymique, antithétique ou synthétique. On parle notamment de trois types de parallélisme :
Le parallélisme emblématique (ou comparatif) utilise des comparaisons ou des métaphores.

Psaume 103:12 :
Autant le levant est loin du couchant,
autant il a éloigné de nous nos transgressions.

Le parallélisme climactique avec lequel deux, trois vers ou davantage, peuvent répéter et développer la pensée du premier.

Psaume 29:1,2
Attribuez à Jéhovah, ô fils des forts,
attribuez à Jéhovah gloire et force.
Attribuez à Jéhovah la gloire de son nom.

Le parallélisme inversé, plus complexe, peut s’étendre sur un certain nombre de vers.

Psaume 135:15-18 :
Les idoles des nations sont de l’argent et de l’or,
l’œuvre des mains de l’homme tiré du sol.
Elles ont une bouche, mais elles n’expriment rien ;
elles ont des yeux, mais elles ne voient rien ;
elles ont des oreilles, mais elles ne prêtent l’oreille à rien.
En outre, il n’existe pas d’esprit dans leur bouche.
Ceux qui les font deviendront comme elles,
tous ceux qui mettent leur confiance en elles.

Dans son ouvrage « Literary Characteristics and Achievements of the Bible » (1864, p. 170), W. Trail a expliqué ce parallélisme : « Ici, le premier vers correspond au huitième— dans le premier il est question des idoles des païens, dans l’autre de ceux qui mettent leur confiance dans les idoles. Le deuxième vers correspond au septième — l’un parle de la fabrication, l’autre des fabricants. Le troisième correspond au sixième — dans l’un il y a des bouches qui n’articulent pas, dans l’autre des bouches qui ne respirent pas. Le quatrième vers correspond au cinquième, où on peut dire que le parallélisme inversé unit les deux moitiés dans un parallélisme de synthèse — des yeux qui ne voient pas, des oreilles qui n’entendent pas. « 
Une forme semblable, mais plus simple, consiste à inverser les mots apparaissant dans des vers consécutifs, comme en Isaïe 11:13b (Os) :

Éphraïm ne jalousera plus Juda
et Juda ne sera plus hostile à Éphraïm.

 

LA POÉSIE DES PSAUMES

10 septembre, 2015

http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/208.html

LA POÉSIE DES PSAUMES

Contexte littéraire

Commencer

Les psalmistes, pour faire partager leur expérience de Dieu, ont choisi le langage poétique qui évoque et suggère.
Les psalmistes, pour faire partager leur expérience profonde et vitale de Dieu, ont choisi le langage poétique. Par ses images, son rythme, sa musique, le poème évoque et suggère; il n’enferme pas et invite à aller au-delà des mots pour rejoindre ce que les mots sont impuissants à communiquer.

Le parallélisme
Toute poésie a ses techniques et ses règles. Le Ps 81,9-10.12 permet d’approcher un des ressorts caractéristiques de la poésie hébraïque : le parallélisme (ce qui est dit dans un vers est repris d’une autre manière dans le vers suivant).

Écoute, mon peuple, je t’en adjure !
Israël, si tu m’écoutes,
Il n’y aura pas chez toi de dieu étranger
tu ne te prosterneras pas devant un dieu différent.

Mais mon peuple n’a pas écouté ma voix,
Israël n’a pas voulu de moi…

Trois formes
On distingue habituellement trois formes de parallélismes : le p. simple, le p. de contraste et le p. complémentaire.
D’abord le parallélisme simple (synonymique) : le second vers ne fait que prendre le premier avec une formulation différente.

Et maintenant, ô rois, comprenez !
Instruisez- vous, maître de la terre !
Serve le Seigneur avec crainte
Rendez-lui hommage en tremblant (Ps 2,10-12)

Ne t’échauffe pas contre les méchants,
Ne jalouse pas les artisans de fausseté (Ps 37,1)

Ensuite le parallélisme de contraste (antithétique) : le second vers établit un contraste avec le premier

Aux uns les chars, aux autres les chevaux,
à nous d’invoquer le nom du SEIGNEUR notre Dieu.
Eux, ils plient, ils tombent,
Nous, debout, nous tenons (Ps 20,8-9)

Enfin, le parallélisme complémentaire (synthétique) : ce qui est exprimé dans le premier vers est développé (complété) dans le second :

Chantez ou SEIGNEUR un chant nouveau !
Chantez au SEIGNEUR, toute la terre ! (Ps 96,1)

Elles ont une bouche et ne parlent pas,
elles ont des yeux et ne voient pas. (Ps 135,16)

La poésie hébraïque joue aussi fortement sur le rythme (chaque vers a un nombre établi de syllabes accentuées) et sur la sonorité des mots. Évidemment, les traductions ne peuvent que très difficilement en rendre compte !
Un autre élément important est la construction du poème. Ainsi, dans le Psaume 81, l’oracle du milieu est agencé de façon à donner la place centrale à l’affirmation  » C’est moi le Seigneur ton Dieu…  »

© Service Biblique catholique Évangile et Vie

À lire :
 »Le livre des psaumes », Cahiers Evangile n° 92 (1995)

The Cappadocia; Haçli Kilise, the Church of the Cross, is on the north rim of Red Valley.

9 septembre, 2015

The Cappadocia; Haçli Kilise, the Church of the Cross, is on the north rim of Red Valley.  dans images sacrée goreme-cappadocia-015

http://cromwell-intl.com/travel/turkey/goreme/

LE CIEL N’A RIEN DE PLUS GRAND

9 septembre, 2015

http://www.adoperp.com/paroisses_adoratrices/comment_lancer/kit/brochures2/A12.html

LE CIEL N’A RIEN DE PLUS GRAND

« Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6)
« Qui vient à moi n’aura jamais faim ; qui croit en moi n’aura jamais soif. » (Jn 6, 35)

LA SAINTE BIBLE ET LES PAROLES LES PLUS ÉTONNANTES…
De tous les livres jamais écrits, il est probable que la seule parole de vérité mentionnée neuf fois consécutive se trouve dans la Bible, au chapitre six de l’Evangile de Saint Jean :
« Je suis le pain de vie. » (verset 48)
« Vos pères, dans le désert, ont mangé la manne et sont morts ; ce pain est celui qui descend du ciel pour qu’on le mange et ne meure pas » (verset 49-50)
« Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais. Et même, le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. » (verset 51)
« En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. » (verset 53)
« Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. » (verset 54)
« Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. » (verset 55)
« Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » (verset 56)
« De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. » (verset 57)
« Voici le pain descendu du ciel ; il n’est pas comme celui qu’ont mangé nos pères, eux ils sont morts ; qui mange ce pain vivra à jamais. » (verset 58)
« Cela vous scandalise ? » (verset 61)
Aucune autre parole de notre Seigneur n’est aussi tranchée que « Cela vous scandalise ? »

LES QUATRE ÉVANGELISTES
Les quatre Evangélistes citent l’autorité divine du Christ sur ce sujet et ils affirment non seulement ce qu’Il a dit, mais plus encore, ils identifient littéralement son corps et son sang dans la Sainte Eucharistie avec son corps et son sang offert sur la croix !
« Voici le sang de l’Alliance qui sera versé pour vous. » (Mc 14, 24)
« Ceci est mon corps, donné pour vous. » (Lc 22, 19)
« Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés. » (Mt 26, 28)
« Je suis le pain vivant descendu du ciel ; quiconque mange de ce pain vivra pour toujours, et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. » (Jn 6, 51)
Le Christ a offert sa vraie chair et son vrai sang sur la croix. Par conséquent, sa vraie chair et son vrai sang nous sont donnés dans la Sainte Communion.

UNE NOURRITURE QUI DEMEURE
Souvenez-vous des paroles du Christ : « Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, mais pour celle qui demeure en vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera. » (Jn 6, 27). Seul un prêtre catholique, par la puissance de l’Esprit Saint, peut nous donner le pain « qui demeure en vie éternelle », en changeant le pain et le vin en le Corps et le Sang du Christ – la Sainte Hostie, la Sainte Eucharistie, le Saint-Sacrement. Le pain et le vin à la masse, « par les paroles du Christ et l’invocation de l’Esprit Saint, deviennent le Corps et le Sang du Christ » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, # 1333).

JÉSUS CHRIST, MARTIN LUTHER OU HULDRYCH ZWINGLI ?
Derrière le grand autel de l’Eglise bénédictine d’Ottobeuren à Swabia en Allemagne, il y a une peinture représentant le Christ, dont le corps rayonne de la sérénité céleste et la divine majesté. D’un côté, nous voyons Luther et de l’autre Zwingli. Sous l’image est écrit : « le Christ a dit ‘ceci est mon corps’ ; Luther dit ‘ceci deviendra mon corps’ ; Zwingli dit ‘ceci représente mon corps.’ Lequel des trois est correct : Jésus Christ, Martin Luther, ou Huldrych Zwingli ? »

SYMBOLE ?
« Quand vous regardez le crucifix, vous comprenez combien Jésus vous a aimé. Quand vous regardez la Sainte Hostie, vous comprenez combien Jésus vous aime maintenant. » (Bse Mère Teresa de Calcutta). Les diverses confessions protestantes prétendent qu’au dernier repas, pendant son testament final, Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, qui a proclamé « je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps » (Mt 28, 20), a voulu dire qu’il allait nous laisser un symbole de sa présence, mais pas littéralement le don de Lui-même !
Qui peut concevoir d’un père en train de mourir et dont les seuls membres de sa famille sont un fils et une fille, et qui dans son testament final, présenterait une image de sa superbe villa à sa fille en disant : « Ma chère, voici une image de ma belle maison. Je te laisse cette image en souvenir de moi. » Et, à son fils, présentant une image de son entreprise : « mon fils, voici une photographie aérienne de toute mon entreprise. Je te laisse cette image en souvenir de moi ! »

DÉFI
Sainte Elizabeth Anne Seton (l774-l82l) convertie et fondatrice des Soeurs de la charité, offre à tous les Protestants ce défi : « Les mots de notre Seigneur sont assez clairs quand il prit le pain, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples en disant : « prenez et mangez : ceci est mon corps… » Je défie les Protestants d’utiliser l’autorité de n’importe quel Père de l’Eglise (qu’ils citent d’ailleurs souvent pour affirmer quelque vérité spirituelle), pour justifier leur opinion que les paroles de Jésus-Christ doivent être comprises de manière figuratives. »
St Justin, martyr, un des premiers Pères de l’Eglise, explique : « Nous ne recevons pas cette nourriture comme du pain ordinaire ou comme une boisson ordinaire. Mais de même que Jésus-Christ, notre Sauveur, a pris chair par la parole de Dieu et a assumé cette chair pour notre salut, de même nous professons que la nourriture sur laquelle la prière eucharistique est prononcée, la nourriture qui nourrit notre chair et notre sang par assimilation, cette nourriture est la chair et le sang de Jésus-Christ. »

LE CHEMIN, LA VÉRITÉ ET LA VIE
« Vous scrutez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (Jn 5:39). Est-ce que celui qui a dit « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn l4:6) nous tromperait-il ? Est-ce que celui qui a dit « Je suis venu dans le monde pour témoigner de la vérité » (Jn 18:37) nous mentirait-il ? Est-ce que celui qui a dit « Si je vous dit la vérité, pourquoi ne me croyez vous pas ? » (Jn 8:46) nous abuserait-il ?

COLONNE ET SUPPORT DE LA VÉRITÉ
Dans la Bible, nous lisons que l’Eglise – et non la Bible- est la « colonne et le support de la vérité » (1 Tim 3, l5) ! L’ancien sataniste Betty Brennan, en parlant à un groupe de prière Pentecôtiste, indiquait à propos de la Bible et de l’Eglise qui nous donne l’Eucharistie :
« Pendant des années, j’ai persécuté l’Eglise. Quand j’ai tout quitté pour revenir à l’Eglise, j’ai choisi l’Eglise Catholique parce que chaque rituel satanique est une déformation des sacrements catholiques. Ils [ satanistes ] savent ce qu’est l’Eucharistie. . . si tout le monde ici, et tous ceux qui sont dans le renouveau comprenaient le sacrement de l’Eucharistie – le Verbe incarné –ils ne finiraient pas dans une église Pentecôtiste centrée sur le Livre. Comment est-il possible de quitter l’Eglise sacramentelle pour aller vers une autre confession de la Parole ou du Livre ? La Parole de Jésus-Christ vous conduit vers la Parole incarnée, l’Eucharistie ! »
« Vous savez que s’il y avait une sorcière bona fide ici, et si vous ameniez trente hosties, voire mille, dont seulement une seule consacrée, elle saurait immédiatement laquelle est consacrée, à cause de la Présence ! Mais nous préférons assister à toutes sortes de groupes de prière ou de groupes d’études bibliques plutôt que de nous unir avec le Corps, le Sang, l’Ame et la divinité de Jésus-Christ Lui-même ! »

LA SAINTE EUCHARISTIE-JÉSUS AVEC NOUS DEPUIS 20 SIÈCLES
1er siècle: St Paul a témoigné de ces paroles du Christ « Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (l Cor 11, 26).
Au cours des siècles, chaque fois que la présence réelle de Jésus était remise en cause, l’Eglise n’a cessé d’affirmer la vérité que dans le sacrement de l’Eucharistie « le corps et le sang, ainsi que l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus le Christ et, en conséquence, le Christ tout entier est vraiment, réellement contenu. » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 1374 ; Concile de Trente 1551).
20ème siècle : À juste titre, le Concile Vatican II a proclamé que le Sacrifice eucharistique est « la source et le sommet de toute la vie chrétienne ». « La très Sainte Eucharistie contient en effet l’ensemble des biens spirituels de l’Eglise, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le pain vivant, qui par sa chair, vivifiée par l’Esprit Saint et vivifiante, procure la vie aux hommes » C’est pourquoi l’Eglise a le regard constamment fixé sur son Seigneur, présent dans le Sacrement de l’autel, dans lequel elle découvre la pleine manifestation de son immense amour. (Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia, 1).

VRAIS ADORATEURS : LES PROPRES AMIS DE DIEU
« L’heure vient – et c’est maintenant – où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père. » (Jn 4, 23) Quand nous venons devant la Sainte Eucharistie, nous adorons Dieu en « esprit et en vérité », lui offrant l’adoration, l’action de grâce et la louange de Jésus-Christ. Mère Teresa disait « être seul avec Jésus dans l’adoration et l’union intime est le plus grand cadeau de l’amour – le tendre amour de notre Père du ciel. »
« Ne pouvez-vous pas veiller une heure avec Moi ? » (Mt 26, 40). Jésus a demandé à ses disciples leur amitié et leur adoration. Jésus nous attend en son Sacrement d’amour pour nous guérir, nous consoler et nous affermir. Jésus désire ardemment cette intimité avec nous pour nous remplir de son amour, de sa joie et de sa paix. Par notre heure d’adoration, nous approfondissons une relation d’amour avec Dieu.
L’Archevêque Fulton J. Sheen a lancé par son témoignage un mouvement impressionnant de centaine de milliers de personnes, catholiques ou non, qui ont accepté son invitation de faire une heure sainte quotidienne. Plus de 100.000 Protestants, a dit l’Archevêque, se sont engagés à passer cette « heure quotidienne lumineuse » avec Jésus dans la Sainte Eucharistie.

LA PLUS GRANDE HISTOIRE D’AMOUR DE TOUTE L’HEURE !
Le remarquable auteur anglais, J. R. R. Tolkien, aimait beaucoup sa foi catholique. Le coeur et l’âme de son amour étaient la Sainte Eucharistie, et la présence du Christ à la Messe. Pour lui, c’était l’école de l’amour divin. Quand la foi de son fils Michel faiblit, Tolkien lui écrit : « Au-delà de l’obscurité de ma vie, tant de fois frustrée, je place devant toi la seule richesse digne d’être aimé : le Saint-Sacrement… Là, tu trouveras la passion, la gloire, l’honneur, la fidélité et la source de tous tes amours terrestres. »
Dieu ne peut donner un don plus grand que lui-même ! « La plus grande histoire d’amour de tous les temps est contenue dans la petite Hostie blanche. » (Archevêque Fulton J. Sheen). Chaque chose dans ce monde pâlit une fois comparée à la Sainte Eucharistie. C’est pourquoi le Père et Docteur de l’Eglise St
Augustin écrivait « Tout puissant qu’il soit, il n’a rien pu faire de plus grand, tout sage qu’il soit, il n’a rien pu trouver de plus admirable, tout riche qu’il soit, il n’a pas pu faire un plus précieux présent. » C’est aussi pourquoi St Bernard disait « l’Eucharistie est cet amour qui surpasse tout amour au ciel et sur terre. » Le ciel n’a rien de plus grand !

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