Archive pour le 28 septembre, 2015
LES ARCHANGES GABRIEL, MICHAËL ET RAPHAËL – 29 SEPTEMBRE
28 septembre, 2015http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/1537.html
LES ARCHANGES GABRIEL, MICHAËL ET RAPHAËL – 29 SEPTEMBRE
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Que peut-on dire de ces trois archanges ?
Si on demande à un chrétien le nom d’un ange, il cite spontanément Gabriel en premier. Celui-ci a l’avantage d’être plus connu parce qu’il apparaît dans un Évangile, et qu’il est associé aux très populaires récits de l’enfance de Jésus. Il est loin cependant d’être celui que l’Écriture nomme le plus souvent et celui sur lequel elle nous fournit le plus d’informations.
Michaël ou Michel
Dans l’Ancien Testament le nom de Michaël,ou Michel, n’apparaît que dans le Livre de Daniel. Michel signifie « Qui est comme Dieu ? » La finale du mot, que l’on retrouve dans beaucoup de noms bibliques, est le nom de la divinité « El ». Il est bon de se souvenir que nous en gardons une trace dans le nom d’Allah.
On sait par ailleurs que le nom biblique exprime la personne et sa fonction dans la vie. Michel ne fait pas exception. Dans la première mention qui en est faite, en Daniel 10,13, il est présenté comme « l’un des princes de premier rang ». Un peu plus loin dans le même passage, au verset 21, l’homme mystérieux qui parle à Daniel l’appelle « votre Prince ». Comme il s’agit d’une révélation divine, on comprend que Michel est Prince de premier rang à la cour de Dieu – le langage du texte est oriental et royal – et aussi qu’il est le Prince particulier du peuple de Daniel, donc d’Israël. Au temps tragique des persécutions dont parle Daniel en termes codés, Michel symbolise la vraie et seule puissance capable de protéger le peuple de Dieu. Il prête « main forte contre » les princes terrestres lorsque ceux-ci s’en prennent à ce peuple. Son nom, « Qui est comme Dieu ? », rappelle en lui-même le Dieu unique, fort et fidèle. I1 se tient, comme Dieu, auprès des fils de son peuple qui est aussi le peuple de Daniel (Dn 12,1).
Dans le Nouveau Testament
Deux passages du Nouveau Testament. reprennent la figure de Michel. L’Apocalypse parle de lui à propos d’un combat dans le ciel. Comme dans le livre de Daniel, ce combat reflète les événements de la terre que l’on ne peut alors évoquer en termes clairs. « Michaël et ses anges combattirent contre le dragon » qui, bien sûr, n’eut pas le dessus et fut « précipité sur la terre » ( Ap 12, 7-8 ). Cette lutte a beaucoup inspiré les artistes chrétiens et l’on en voit un peu partout l’image rassurante. Un autre texte très peu connu, la lettre de Jude, précise que Michel est un archange et le cite en exemple pour son respect, même vis-à-vis du diable, parce qu’il laisse au Seigneur le soin de le juger ! (Jude 9)
Raphaël
Raphaël ne nous est connu que par le Livre de Tobit. Mais il joue un rôle majeur dans ce récit et son nom y est mentionné quatorze fois, sans parler des cas où il est appelé Azarias, un nom d’homme. Le mot Raphaël veut dire « Dieu guérit » et il résume toute l’histoire de Tobit. Raphaël est envoyé sur terre en réponse à la prière de deux fidèles du Seigneur injustement frappés par le malheur, en deux pays différents.
L’un des sept anges
Tobit est le type même du juste souffrant : il a toujours partagé son pain et tous ses biens avec les pauvres et pris des risques pour enterrer dignement les morts de son peuple en exil. Or il est devenu aveugle. Sara, elle, a été donnée sept fois en mariage et, chaque fois, l’homme est mort « avant même de s’être uni à elle ». Tobie et Sara sont l’objet de sarcasmes de la part de leur entourage et se sont tournés vers le Seigneur. Leur prière a été entendue « en présence de la gloire de Dieu, et Raphaël est envoyé comme signe qu’ils sont exaucés. Il s’offre pour accompagner Tobias, le fils unique de Tobit, dans un voyage en Médie. Il fait réussir ce voyage au-delà de toute espérance. Grâce à lui, la route est sûre, et le but très facilement atteint. Il transforme en remèdes le coeur, le foi et le fiel d’un poisson dangereux. Le coeur et le foie seront brûlés, et la fumée va chasser le démon qui tue les fiancés de Sara. Le fiel va servir pour guérir les yeux de Tobit. Raphaël récupère l’argent déposé par Tobit chez un frère de Médie. Tobias épouse Sara. Le retour se passe sans histoires. Comme dans un conte, tout finit bien. Au moment de recevoir son salaire, Raphaël dévoile son mystère: « Je suis Raphaël, l’un des sept anges qui se tiennent devant la gloire du Seigneur et pénètrent en sa présence ».
Le texte donne Raphaël pour « l’un des sept anges » admis devant la face de Dieu. La tradition et des textes apocryphes en font un archange. Dans la foi populaire, il est devenu le type de l’ange gardien qui guide, conseille, écarte les dangers, pare à tous les maux de la vie et veille au bonheur.
Gabriel
Il est nommé pour la première fois dans le livre du prophète Daniel, tout comme Michel. « Gabriel » se traduit par « homme de Dieu », ou » Dieu s’est montré fort ». On le voit dans le rôle d’interprète en deux passages du livre de Daniel. Chaque fois, Daniel se trouve devant une énigme indéchiffrable. C’est d’abord la vision étrange d’un bélier et d’un bouc dont l’apparence et les évolutions défient le sens commun (Daniel 8). Daniel cherche à comprendre. Alors, dit-il, « se tient devant moi comme une apparence d’homme ». Une voix crie : « Gabriel, fais comprendre la vision à celui-ci ! » Et Gabriel explique ce qui doit arriver avant « le temps de la fin ».
La deuxième intervention de Gabriel est du même ordre. Daniel s’interroge désespérément sur une parole de Jérémie concernant les soixante-dix ans que doivent les ruines de Jérusalem et la servitude d’Israël (Jr 25, 11-12). Il prie, confessant son péché et celui du peuple, et suppliant en faveur de la « montagne sainte de Dieu ». De nouveau, Gabriel vient pour l’instruire. C’est la révélation des soixante-dix septénaires d’années qui vont s’écouler avant « la fin », une révélation avec une bonne part d’obscurité et qui a prêté à bien des suppositions.
Quand Gabriel parle de Gabriel dans l’annonce de la naissance de Jean-Baptiste et de Jésus, il le présente davantage comme messager que comme interprète. C’est cette figure de messager que les chrétiens ont retenu. Mais Luc connaissait manifestement les textes de Daniel, et ce n’est pas par hasard qu’il a fait intervenir l’ange Gabriel dans son récit. La tradition l’avait depuis longtemps déjà rangé parmi les archanges et en avait fait l’un des sept « de premier rang ».
LES ARCHANGES MICHEL, GABRIEL ET RAPHAËL – BENEDICTO XVI
28 septembre, 2015http://www.fr.josemariaescriva.info/article/les-archanges-michel-gabriel-et-raphael
TEXTES DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA
LES ARCHANGES MICHEL, GABRIEL ET RAPHAËL
BENEDICTO XVI
Nous célébrons la fête des trois Archanges qui sont mentionnés par leur nom dans l’Ecriture: Michel, Gabriel et Raphaël. Mais qu’est-ce qu’un Ange? L’Écriture Sainte et la Tradition de l’Eglise nous laissent entrevoir deux aspects.
D’une part, l’Ange est une créature qui se trouve devant Dieu, orientée de tout son être vers Dieu. Les trois noms des Archanges finissent par le mot « El », qui signifie Dieu. Dieu est inscrit dans leurs noms, dans leur nature. Leur véritable nature est l’existence en vue de Lui et pour Lui. C’est précisément ainsi que s’explique également le deuxième aspect qui caractérise les Anges: ils sont les messagers de Dieu. Ils apportent Dieu aux hommes, ils ouvrent le ciel et ouvrent ainsi la terre. C’est précisément parce qu’ils sont auprès de Dieu, qu’ils peuvent être également très près de l’homme. En effet, Dieu est plus intime à chacun de nous que nous ne le sommes à nous-mêmes.
Les Anges parlent à l’homme de ce qui constitue son être véritable, de ce qui dans sa vie est si souvent couvert et enseveli. Ils l’appellent à rentrer en lui-même, en le touchant de la part de Dieu. Dans ce sens également, nous qui sommes des êtres humains devrions toujours à nouveau devenir des anges les uns pour les autres – des anges qui nous détournent des voies de l’erreur et qui nous orientent toujours à nouveau vers Dieu.
Si l’Eglise antique appelle les Evêques « anges » de leur Eglise, elle entend dire précisément cela: les Evêques eux-mêmes doivent être des hommes de Dieu, ils doivent vivre orientés vers Dieu. « Multum orat pro populo – « Prie beaucoup pour le peuple », dit le Bréviaire de l’Eglise à propos des saints Evêques. L’Evêque doit être un orant, quelqu’un qui intercède pour les hommes auprès de Dieu. Plus il le fait, plus il comprend également les personnes qui lui sont confiées et il peut devenir un ange pour eux – un messager de Dieu, qui les aide à trouver leur véritable nature, elles-mêmes, et à vivre l’idée que Dieu a d’elles.
Saint Michel : ouvrir un espace à Dieu dans le monde
Tout cela devient encore plus clair si nous regardons à présent les figures des trois Archanges dont l’Eglise célèbre la fête aujourd’hui. Il y a tout d’abord Michel. Nous le rencontrons dans l’Ecriture Sainte, en particulier dans le Livre de Daniel, dans la Lettre de l’Apôtre saint Jude Thaddée et dans l’Apocalypse. Dans ces textes, on souligne deux fonctions de cet Archange. Il défend la cause de l’unicité de Dieu contre la présomption du dragon, du « serpent antique », comme le dit Jean. C’est la tentative incessante du serpent de faire croire aux hommes que Dieu doit disparaître, afin qu’ils puissent devenir grands; que Dieu fait obstacle à notre liberté et que nous devons donc nous débarrasser de Lui.
Mais le dragon n’accuse pas seulement Dieu. L’Apocalypse l’appelle également « l’accusateur de nos frères, lui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu » (12, 10). Celui qui met Dieu de côté, ne rend pas l’homme plus grand, mais lui ôte sa dignité. L’homme devient alors un produit mal réussi de l’évolution. Celui qui accuse Dieu, accuse également l’homme. La foi en Dieu défend l’homme dans toutes ses faiblesses et ses manquements: la splendeur de Dieu resplendit sur chaque individu.
Le chrétien a la mission de faire place à Dieu dans le monde contre les négations et de défendre ainsi la grandeur de l’homme. Et que pourrait-on dire et penser de plus grand sur l’homme que le fait que Dieu lui-même s’est fait homme?
L’autre fonction de Michel, selon l’Ecriture, est celle de protecteur du Peuple de Dieu (cf. Dn 10, 21; 12, 1). Chers amis, vous êtes vraiment les « anges gardiens » des Eglises qui vous seront confiées! Aidez le Peuple de Dieu, que vous devez précéder dans son pèlerinage, à trouver la joie dans la foi et à apprendre le discernement des esprits: à accueillir le bien et à refuser le mal, à rester et à devenir toujours plus, en vertu de l’espérance de la foi, des personnes qui aiment en communion avec le Dieu-Amour.
Saint Gabriel: Dieu appelle
Nous rencontrons l’Archange Gabriel, en particulier dans le précieux récit de l’annonce à Marie de l’incarnation de Dieu, comme nous le rapporte saint Luc (1, 26-39). Gabriel est le messager de l’incarnation de Dieu. Il frappe à la porte de Marie et, par son intermédiaire, Dieu demande à Marie son « oui » à la proposition de devenir la Mère du Rédempteur: de donner sa chair humaine au Verbe éternel de Dieu, au Fils de Dieu.
Le Seigneur frappe à plusieurs reprises à la porte du cœur humain. Dans l’Apocalypse, il dit à l’ »ange » de l’Eglise de Laodicée et, à travers lui, aux hommes de tous les temps: « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi » (Ap 3, 20). Le Seigneur se trouve à la porte – à la porte du monde et à la porte de chaque cœur en particulier. Il frappe pour qu’on le laisse entrer: l’incarnation de Dieu, son devenir chair doit continuer jusqu’à la fin des temps.
Tous doivent être réunis dans le Christ en un seul corps: c’est ce que nous disent les grands hymnes sur le Christ dans la Lettre aux Ephésiens et dans celle aux Colossiens. Le Christ frappe. Aujourd’hui aussi, Il a besoin de personnes qui, pour ainsi dire, mettent à sa disposition leur propre chair, qui lui donnent la matière du monde et de leur vie, servant ainsi à l’unification entre Dieu et le monde, à la réconciliation de l’univers.
Chers amis, votre tâche est de frapper au nom du Christ aux cœurs des hommes. En entrant vous-mêmes en union avec le Christ, vous pourrez également assumer la fonction de Gabriel: apporter l’appel du Christ aux hommes.
Saint Raphaël : recouvrer la vue
Saint Raphaël nous est présenté, en particulier dans le livre de Tobie, comme l’Ange auquel est confiée la tâche de guérir. Lorsque Jésus envoie ses disciples en mission, la tâche de l’annonce de l’Evangile s’accompagne également toujours de celle de guérir. Le Bon Samaritain, en accueillant et en guérissant la personne blessée qui gît au bord de la route, devient sans paroles un témoin de l’amour de Dieu. Cet homme blessé, qui a besoin d’être guéri, c’est chacun de nous. Annoncer l’Evangile signifie déjà en soi guérir, car l’homme a surtout besoin de la vérité et de l’amour.
Dans le Livre de Tobie, on rapporte deux tâches emblématiques de guérison de l’Archange Raphaël. Il guérit la communion perturbée entre l’homme et la femme. Il guérit leur amour. Il chasse les démons qui, toujours à nouveau, déchirent et détruisent leur amour. Il purifie l’atmosphère entre les deux et leur donne la capacité de s’accueillir mutuellement pour toujours. Dans le récit de Tobie, cette guérison est rapportée à travers des images légendaires.
Dans le Nouveau Testament, l’ordre du mariage, établi dans la création et menacé de multiples manières par le péché, est guéri par le fait que le Christ l’accueille dans son amour rédempteur. Il fait du mariage un sacrement: son amour, qui est monté pour nous sur la croix, est la force qui guérit et qui, au sein de toutes les confusions, donne la capacité de la réconciliation, purifie l’atmosphère et guérit les blessures. La tâche de conduire les hommes toujours à nouveau vers la force réconciliatrice de l’amour du Christ est confiée au prêtre. Il doit être « l’ange » qui guérit et qui les aide à ancrer leur amour au sacrement et à le vivre avec un engagement toujours renouvelé à partir de celui-ci.
En deuxième lieu, le Livre de Tobie parle de la guérison des yeux aveugles. Nous savons tous combien nous sommes aujourd’hui menacés par la cécité à l’égard de Dieu. Comme le danger est grand que, face à tout ce que nous savons sur les choses matérielles et que nous sommes en mesure de faire avec celles-ci, nous devenions aveugles à la lumière de Dieu!
Guérir cette cécité à travers le message de la foi et le témoignage de l’amour, est le service de Raphaël confié jour après jour au prêtre et, de manière particulière, à l’Evêque. Ainsi, nous sommes spontanément portés à penser également au sacrement de la Réconciliation, au Sacrement de la Pénitence qui, au sens le plus profond du terme, est un sacrement de guérison. En effet, la véritable blessure de l’âme, le motif de toutes nos autres blessures, est le péché. Et ce n’est que s’il existe un pardon en vertu de la puissance de Dieu, en vertu de la puissance de l’amour du Christ, que nous pouvons être guéris, que nous pouvons être rachetés.
« Demeurez dans mon amour », nous dit aujourd’hui le Seigneur dans l’Evangile (Jn 15, 9). A l’heure de l’ordination épiscopale, il vous le dit à vous de manière particulière, chers amis! Demeurez dans cette amitié avec Lui, pleine de l’amour qu’en cette heure, Il vous donne à nouveau! Alors, votre vie portera du fruit – un fruit qui demeure (Jn 15, 16 )
Benoît XVI, extraits de l’homélie prononcée le 29 septembre 2007