« ETERNEL ! TU M’AS SONDÉ, ET TU M’AS CONNU » – LIRE : PSAUME 139

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« ETERNEL ! TU M’AS SONDÉ, ET TU M’AS CONNU »

LIRE : PSAUME 139

David recherchait la communion avec un peuple disposé à adorer le Seigneur, mais il ne négligeait pas des moments de solitude avec Dieu (2 Sam. 7 : 18). Cet aspect de sa vie personnelle apparaît dans les « moi » et les « je » qui émaillent ce psaume.
La méditation a pour effet de nous aider à nous laisser « sonder » par la Parole de Dieu et contribue à enrichir spirituellement. Elle ne consiste pas à « faire le vide » ; elle nous amène à considérer soigneusement les pensées exprimées par Dieu dans sa Parole (Ps. 19 : 14).
« Dieu est lumière et il n’y a en Lui aucunes ténèbres » (1 Jean 1 : 5). « Il n’existe aucune créature qui soit cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). David en rend ici témoignage avec une élévation et une puissance de langage saisissantes. Il ne traite pas ce grand sujet d’une manière abstraite – comme on le fait pour une thèse scientifique ; il applique constamment à lui-même la grande vérité qu’il expose.
Aussi dès les premiers mots, c’est de lui-même d’abord qu’il parle : « Eternel ! Tu m’as sondé et tu m’as connu ». Dieu le voit constamment (v. 1-6). Rien ne saurait le soustraire à cette présence divine (v. 7-12). Dès avant sa naissance, Dieu l’a préconnu (v. 13-18). Sa conclusion est celle de l’apôtre Jean. Malheur à celui qui reste volontairement dans les ténèbres ! Le psalmiste a en horreur un tel homme ! En même temps, il demande à Dieu de le sonder à fond et de le garder de marcher dans une voie perverse (v. 19-24).

Ce psaume montre d’abord que Dieu est omniscient : Il voit tout. Le premier verset, comme c’est le cas fréquemment dans ce livre (Ps. 23 ; 87 ; 90…), résume la pensée qui se dégage de tout le reste du psaume. « Tu m’as sondé, et tu m’as connu » (v. 1). Rien n’échappe à Sa connaissance. En hébreu, ce mot sert aussi pour exprimer la pensée de la recherche d’un trésor. Dieu voit ce qu’Il peut bénir, approuver et récompenser. Quand Agar s’écrie : « Tu es le Dieu qui me voit », ce n’est pas l’expression de la terreur, mais elle exprime avec reconnaissance que Dieu, le Dieu d’Abraham, a pris note de tout ce qui la concerne, elle qui est involontairement une esclave (Gen. 16 : 13).
« Tu connais quand je m’assieds et quand je me lève » (v. 2). Ces expressions donnent un aperçu de l’activité humaine sous ses différents aspects. Dieu seul connaît tout ce que je dis, fais ou pense. Il discerne de loin mes pensées les plus intimes. Il sait quand j’ai une insomnie, si je me lève au milieu de la nuit et quelles sont alors mes occupations nocturnes. Il n’a nul besoin de faire pour cela une enquête minutieuse. Aucun tribunal juste n’accepterait de condamner un prévenu après avoir entendu un témoin qui prétendrait connaître la pensée de l’accusé. Dieu seul la connaît. Deux fois au moins dans les Evangiles, on peut lire que Jésus connaissait leurs pensées. Une de ces occasions est particulièrement importante. Après avoir entendu parler de tous les miracles que Jésus faisait, les pharisiens pensent que c’est par le chef des démons qu’Il chasse les démons. Matthieu écrit : « connaissant leurs pensées, Il dit… » (12 : 25). Dès lors, Il déclare les pharisiens responsables d’un impardonnable blasphème contre le Saint Esprit. Il connaît toutes nos pensées, quelles qu’elles soient.
Notons en passant que la même expression : « de loin », se trouve aussi dans le psaume précèdent, au verset 6.
« Tu me tiens serré par derrière et par devant » (v. 5a). Comment l’homme pourrait-il échapper à la connaissance de Dieu quand, de toutes parts, il réalise qu’il est entouré par Sa présence ? « Tu as mis ta main sur moi » (v. 5b) : cette expression est bien le signe d’une autorité absolue.
« Connaissance trop merveilleuse pour moi, si élevée que je n’y puis atteindre » (v. 6). Si l’on cherche à découvrir les perfections de Dieu, on s’aperçoit très vite à quel point elles dépassent la compréhension de l’homme, déjà incapable de se connaître lui-même, n’en déplaise au philosophe !
Le psalmiste passe ensuite de cette merveilleuse pensée de l’omniscience de Dieu à celle tout aussi importante de son omniprésence, qui est développée dans la strophe suivante.

Dieu est donc également omniprésent (v. 7-12 ; Jér. 23 : 24). Le psalmiste se met un instant à la place d’un homme qui cherche à fuir la présence divine. Si même on suppose que cet homme soit capable de réaliser le vieux rêve d’Icare, et de s’envoler à l’autre bout du monde, il n’échappera pas à l’Eternel. L’exemple de Jonas, cherchant en vain à s’enfuir « loin de la face de l’Eternel » (Jon. 1 : 3) s’impose à notre esprit.
« Où irai-je loin de ton Esprit » (v. 7). C’est bien de Dieu le Saint Esprit qu’il s’agit. L’expression « loin de ta face » le confirme. « Si je monte aux cieux, tu y es » – ce qui est d’ailleurs l’attente de tous les croyants ! – mais : « Si je me couche au shéol, t’y voilà » (v. 8). Le mot hébreu shéol désigne le séjour d’une âme séparée du corps. Un tel lieu semble être celui de l’oubli, par excellence. Vain espoir ! Ceux qui ont banni Dieu de leur vie terrestre, le rencontreront au-delà de la mort. Déjà la Parole évoque un shéol d’en bas (Es. 14 : 9). La mort ne modifie rien pour ceux qui s’en vont : les morts seront rendus vivants (1 Cor. 15 : 22). Ceux qui sont perdus ont devant eux une éternité de malheur ; il faudra rencontrer Dieu devant le grand trône blanc (Apoc. 20 : 11-15).
Les expressions poétiques « les ailes de l’aube du jour » et « la demeure au bout de la mer » (v. 9) montrent après celui du ciel et du shéol, un nouveau contraste ; elles suggèrent avec quelle rapidité et quelle puissance le soleil semble parcourir l’espace immense séparant les deux extrémités de l’horizon. Mais si j’avais à ma disposition, dans ma fuite, cette puissance et cette rapidité, c’est encore Lui qui en réalité me conduirait et me saisirait par Sa droite ! (v. 10).
« Et si je dis : Au moins les ténèbres m’envelopperont, – alors la nuit est lumière autour de moi » (v. 11). C’est la nouvelle et ultime ressource imaginée par celui qui cherche à fuir Dieu. Mais Dieu lui-même est lumière et par Sa seule présence, Il illumine tout (v. 12). Il est là dans les rues les plus obscures d’une grande ville et prend connaissance de la conduite de chacun, du bien qu’il peut faire ou du mal dont il se rend coupable (Jean 3 : 19).
Cependant il est réconfortant pour un enfant de Dieu de savoir que Dieu le conduit et qu’Il est toujours prêt à le saisir. Où qu’il soit envoyé, Jésus lui rappelle : Je suis toujours avec toi. Avec de telle assurance, des hommes et des femmes osent affronter de grands dangers pour répandre l’Evangile, même dans les lieux les plus reculés ou les plus dangereux du monde. (Es. 43 : 2).
En revanche, on comprend pourquoi le saint regard que Dieu pose continuellement sur lui est insoutenable pour le pécheur. Il met à nu nos pensées les plus intimes, découvre nos motifs les plus secrets. Le pécheur n’a d’abord vraiment qu’un seul désir : fuir ce terrible faisceau de lumière qui fouille sans cesse les ténèbres où il cherche, en vain, à se cacher. Il est rejoint au bout du monde et Dieu remonte sans effort dans son plus lointain passé (Gen. 3 : 8 ; Jean 3 : 19). Déjà, aussitôt après la chute, Adam et Eve dans le jardin d’Eden cherchaient à se cacher derrière les arbres au regard pénétrant de Dieu (Gen. 3 : 8).
Mais si notre conscience reprise voulait tenir Dieu à distance, Sa grâce nous attire à Lui. Pierre dit à Jésus : « Retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur », mais, simultanément, il se jette à ses genoux (Luc 5 : 8).

Présent partout, omniscient, Dieu est également omnipotent (v. 13-18). Il a composé l’homme comme une oeuvre d’art et Il connaît tous les secrets de sa nature. C’est une manifestation extraordinaire de la puissance créative de Dieu. Impossible d’accepter la folle théorie de la génération spontanée ! David ne connaissait rien de la science moderne de l’embryologie, rien sur le processus de croissance d’un embryon dans le sein de sa mère, mais il en savait assez pour être rempli d’un respect mêlé de crainte.
« Tu as possédé mes reins » (v. 13a). C’est la partie la plus intime de l’homme, le siège de ses pensées (Ps. 16 : 7) et de sa force, celle qui lui permet de se tenir debout. Au point de vue moral, on les considère plutôt comme le siège des instincts, tandis que le coeur serait celui d’une activité libre et consciente (Ps. 7 : 10 ; 16 : 7).
Une seule lettre comme le O contient 30 à 40.000 cellules, chacune constituant en elle-même un « monde » avec des millions d’atomes. Chaque cellule qui a un rôle personnel est en soi un véritable univers d’une inconcevable complexité. Ensemble, elles forment un être vivant.
Le coeur et les reins représentent la vie cachée de l’homme. Mais ce qui est pour nous obscur et impénétrable, n’échappe pas au regard de Dieu. « Tu m’a tissé dans le ventre de ma mère » (v. 13b). Les os recouverts de chair, avec les veines et les nerfs, forment ensemble ce qui est ici comparé à un admirable tissu (Job 10 : 10-11). David s’écrie : « Je te célébrerai de ce que j’ai été fait d’une étrange et admirable manière. Tes oeuvres sont merveilleuses et mon âme le sait très bien » (v. 14).
« Mes os ne t’ont point été cachés lorsque j’ai été fait dans le secret, façonné comme une broderie… » (v. 15). Les os dont il est question ici sont ceux qui forment le squelette, c’est la « charpente » de notre corps. « Façonné » évoque les variétés, la bigarrure d’un tissu. L’expression « les lieux bas de la terre » est employée poétiquement pour représenter le « sein maternel », où l’enfant s’élabore mystérieusement. La vie reçue par chaque être humain, au moment de la conception, est « maintenue » par Dieu lui-même, « soutenue par la parole de sa puissance » (Héb. 1 : 3).
« Tes yeux ont vu ma substance informe et dans ton livre mes membres étaient tous écrits » (v. 16). Toute l’origine de l’existence humaine était là devant Dieu, dès le commencement. Mais la liberté de l’homme et sa responsabilité n’en sont pas pour autant diminués (voir v. 19-21).
« Combien me sont précieuses tes pensées, ô Dieu ! » (v. 17). Le psalmiste a été confronté aux plus grands problèmes que l’intelligence humaine peut être amenée à envisager. A quelle conclusion en est-il amené ? Il adore et rend grâces, saisissant un peu le plan divin pour sa vie (Jér. 1 : 5 ; Gal. 1 : 15-16) et les pensées miséricordieuses de Dieu à son égard. Elles sont si nombreuses qu’il ne peut les compter. « Si je me réveille, je suis encore avec toi » (v. 18). Chaque jour, il est encore avec Dieu, soutenu par sa bonté, sous sa protection et sa direction (v. 18 ; Ps. 73 : 23).

Dans les versets suivants (19-22), le doux psalmiste d’Israël (2 Sam. 23 : 1) évoque les ennemis de Dieu : « Si tu voulais tuer le méchant ». Il vient de contempler avec adoration les perfections divines. Il voit avec étonnement, avec horreur, la présence de ces méchants qui s’élèvent contre Dieu (v. 21), leur bouche pleine de malédiction, de tromperies et d’oppressions (Ps. 10). C’est une injure permanente envers un Dieu si grand et si bon. Ces « hommes de sang », remplis de violence (Ps. 5 : 7 ; 26 : 9) prennent le nom de Dieu en vain (Es. 1 : 13), même lors des fêtes religieuses qu’ils osent célébrer ! David les a en horreur ; il les hait d’une parfaite haine (v. 22). Toutefois, malgré cette indignation qui jaillit ici de son coeur, le psalmiste n’est pas un pharisien (Luc 18 : 11-12). Il ne cherche pas à « jeter un manteau » sur ses défaillances personnelles. Au contraire, il demande avec insistance à Dieu de le « transpercer » de son regard (voir Ps. 26 : 2). Il veut être délivré du mal qui subsiste en lui et conduit à suivre un chemin droit.
Citons enfin, « in extenso », les dernières paroles du Psaume : « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon coeur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (v. 23-24).

Ph. L 03. 09. 09

Dieu fort et grand ! Tu vois toute ma vie ;
Tu m’as connu, tu m’as sondé des cieux.
Pourrais-je donc fuir ta lumière infinie ?
De ton regard tu me suis en tous lieux.

Eprouve-moi, ô Dieu toujours fidèle,
Sonde mon coeur pour le sanctifier ;
Et conduis-moi dans la voie éternelle
En m’accordant de te glorifier.

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