Archive pour août, 2015

ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE – HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS (2013)

14 août, 2015

https://w2.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2013/documents/papa-francesco_20130815_omelia-assunzione.html

MESSE EN LA SOLENNITÉ DE L’ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Castel Gandolfo, 15 août 2013

Chers frères et sœurs !

À la fin de la Constitution sur l’Église, le Concile Vatican II nous a laissé une très belle méditation sur la Vierge Marie. Je rappelle seulement les expressions qui se réfèrent au mystère que nous célébrons aujourd’hui : la première est celle-ci : « La Vierge Immaculée, préservée (par Dieu) de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme Reine de l’univers » (n.59). Et ensuite, vers la fin, il y a cette autre expression : « Tout comme dans le ciel, où elle est déjà glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l’Église en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en attendant la venue du Jour du Seigneur, elle brille déjà comme un signe d’espérance assurée et de consolation, devant le peuple de Dieu en pèlerinage » (n. 68). A la lumière de cette très belle icône de notre Mère, nous pouvons entendre le message contenu dans les lectures bibliques que nous venons d’entendre. Nous pouvons nous concentrer sur trois paroles-clé : lutte, résurrection, espérance.
Le passage de l’Apocalypse présente la vision de la lutte entre la femme et le dragon. La figure de la femme, qui représente l’Église, est d’un côté glorieuse, triomphante, et de l’autre, encore en travail. Telle est, en effet, l’Église : si elle est déjà associée, au ciel, à la gloire de son Seigneur, elle vit continuellement, dans l’histoire, les épreuves et les défis que comporte le conflit entre Dieu et le malin, l’ennemi de toujours. Et dans cette lutte, que les disciples de Jésus doivent affronter – nous tous, nous, tous les disciples de Jésus nous devons affronter cette lutte – Marie ne les laisse pas seuls ; la Mère du Christ et de l’Église est toujours avec nous. Toujours, elle marche avec nous, elle est avec nous. Marie aussi, en un certain sens, partage cette double condition. Naturellement, elle est désormais, une fois pour toutes, entrée dans la gloire du ciel. Mais cela ne signifie pas qu’elle soit loin, qu’elle soit séparée de nous ; au contraire, Marie nous accompagne, elle lutte avec nous, elle soutient les chrétiens dans le combat contre les forces du mal. La prière avec Marie, en particulier le Rosaire – écoutez bien : le Rosaire. Est-ce que vous priez le Rosaire tous les jours ? Je ne sais… [la foule crie : Oui !] C’est sûr ? Et bien la prière avec Marie, en particulier le Rosaire a aussi cette dimension « agonistique », c’est-à-dire de lutte, une prière qui soutient dans la bataille contre le malin et ses complices. Le Rosaire aussi nous soutient dans la bataille.
La seconde lecture nous parle de la résurrection. L’Apôtre Paul, écrivant aux Corinthiens, insiste sur le fait qu’être chrétien signifie croire que le Christ est vraiment ressuscité des morts. Toute notre foi se base sur cette vérité fondamentale qui n’est pas une idée mais un évènement. De même, le mystère de l’Assomption de Marie corps et âme est tout entier inscrit dans la Résurrection du Christ. L’humanité de la Mère a été « attirée » par le Fils dans son passage à travers la mort. Jésus est entré une foi pour toutes dans la vie éternelle avec toute son humanité, celle qu’il avait prise de Marie ; ainsi, Elle, la Mère, qui l’a suivi fidèlement toute sa vie, qui l’a suivi avec son cœur, est entrée avec Lui dans la vie éternelle, que nous appelons aussi le ciel, le Paradis, la Maison du Père.
Marie a connu aussi le martyre de la croix : Le martyre de son cœur, le martyre de son âme. Elle a tant souffert dans son cœur, pendant que Jésus souffrait sur la croix. la Passion du Fils, elle l’a vécue jusqu’au fond de son âme. Elle a été pleinement unie à Lui dans la mort, et à cause de cela, le don de la résurrection lui a été fait. Le Christ est le premier des ressuscités, et Marie est la première des rachetés, la première de « ceux qui appartiennent au Christ ». Elle est notre Mère, mais nous pouvons dire aussi qu’elle est notre représentante, elle est notre sœur, notre grande sœur, elle est la première des rachetés qui est arrivée au ciel.
L’Evangile nous suggère la troisième parole : espérance. L’espérance est la vertu de qui, faisant l’expérience du conflit, de la lutte quotidienne entre la vie et la mort, entre le bien et le mal, croit en la Résurrection du Christ, en la victoire de l’Amour. Nous avons entendu le chant de Marie, le Magnificat : C’est le cantique de l’espérance, le cantique du Peuple de Dieu en marche dans l’histoire. C’est le cantique de tant de saints et de saintes, certains connus, d’autres, beaucoup plus nombreux, inconnus, mais bien connus de Dieu : mamans, papas, catéchistes, missionnaires, prêtres, sœurs, jeunes, également des enfants, grand pères, grand mères : ils ont affronté la lutte de la vie en portant dans le cœur l’espérance des petits et des humbles. Marie dit : « Mon âme exalte le Seigneur ». L’Église le chante encore aujourd’hui et elle le chante partout dans le monde. Ce cantique est particulièrement intense là où le Corps du Christ souffre aujourd’hui la Passion. Où il y a la croix, pour nous chrétiens, il y a l’espérance, toujours. S’il n’y a pas l’espérance, nous ne sommes pas chrétiens. C’est pourquoi j’aime dire : ne vous laissez pas voler l’espérance. Qu’on ne nous vole pas l’espérance, parce que cette force est une grâce, un don de Dieu qui nous porte en avant, en regardant le ciel. Et Marie est toujours là, proche de ces communautés, de nos frères, elle marche avec eux, elle souffre avec eux, et elle chante avec eux le Magnificat de l’espérance.
Chers frères et sœurs, unissons-nous, nous aussi, de tout notre cœur, à ce cantique de patience et de victoire, de lutte et de joie, qui unit l’Église triomphante et l’Église pérégrinante, qui unit la terre et le ciel, qui unit notre histoire et l’éternité, vers laquelle nous marchons.

Ainsi soit-il

ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE – Mgr Benjamin NDIAYE

14 août, 2015

http://diocesedekaolack.org/index.php?option=com_content&view=article&id=57&catid=56&lang=fr&limitstart=1

ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE

Mgr Benjamin NDIAYE (Diocèse de Kaolack, Senegal)

Lectures: Ap 11,19a ; 12,1-6.10ab ; 1Co 15,20-27a ; Lc 1,39-56

« Tous ensemble, réjouissons-nous dans le Seigneur, célébrons ce jour de fête en l’honneur de la Vierge Marie. Les anges se réjouissent avec nous de cette fête : ils en glorifient le Fils de Dieu
» (Antienne Gaudeamus).
Chers fidèles du Christ et enfants de Marie, Bonne et Sainte fête à vous tous !
Que la Vierge de lumière, élevée dans la gloire du ciel, auprès de son Fils Jésus, vous comble des bénédiction maternelles qu’elle reçoit de son Seigneur. Qu’elle vous soutienne, au long des
jours, par sa prière maternelle, pour vous faire vivre en enfants de lumière. Qu’elle porte à Jésus, avec nos louanges et nos actions de grâce, toutes nos demandes !
Chers frères et sœurs dans la foi, quelle joie de fêter la plus belle des mamans,
celle qui a été conçue sans péché, celle qui est sans tache, pleine de grâce et bénie entre toutes les femmes ! Aujourd’hui, par la puissance de son Fils Jésus ressuscité d’entre les morts, elle est couronnée Reine du ciel, Reine de tous les Saints. En elle, c’est notre humanité qui est
glorifiée, avec l’assurance que nous sommes, nous-mêmes, destinés à partager,
un jour, la gloire de Dieu au ciel, si du moins nous nous efforçons de vivre dans la lumière du Christ.
La lumière ! C’est le symbole qui me frappe plus particulièrement en cette fête de l’Assomption, dans le contexte de l’Année de la foi.
Appelée par Dieu à devenir la Mère du Messie et du Sauveur du monde, la Vierge Marie a
cheminé dans la lumière de la foi, comme une croyante pleine de confiance en son Dieu. Le Concile Vatican II déclare : « La bienheureuse Vierge avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l’union avec son Fils jusqu’à la croix » (cf. LG, n°58). Or, comme l’écrit l’auteur de
la lettre aux Hébreux, « La foi est une manière de posséder déjà ce qu’on espère, un moyen de connaître les réalités qu’on ne voit pas » (11,1).
C’est dans une foi persévérante, engagée et docile, que Marie a cheminé sur notre
terre, attentive à la Parole de Dieu, pour réaliser, chaque jour, la volonté du Seigneur, jusqu’au bout. Son Assomption par-delà la mort, arrive comme le couronnement d’une vie toute donnée à Dieu. C’est ce que nous enseigne le Concile Vatican II, en ces termes : « La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf. Ap 19,16), victorieux du péché et de la mort » (LG, n°59).
Il est vraiment bon de pouvoir nous référer à cette Vierge de lumière : au cœur de notre vie chrétienne, elle brille comme « un signe d’espérance assurée et de consolation devant le peuple de Dieu en pèlerinage » (LG, n°68), comme une étoile radieuse dans l’Eglise et dans l’histoire des hommes.
Puisqu’en cette Année de la foi, la figure de la Vierge Marie nous apparaît comme une lumière
exemplaire dans notre parcours de disciples du Christ, osons nous demander comment
marcher sur ses pas, à la suite du Christ, à la lumière de la Parole de Dieu !
*La première lecture, tirée de l’Apocalypse de saint Jean, évoque un signe grandiose dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles.
Elle était enceinte et elle criait, torturée par les douleurs de l’enfantement.
Cette femme symbolise l’Israël de la promesse et représente le peuple de Dieu qui a donné naissance au Messie. Dans le Nouveau Testament, cette femme représente l’Eglise. Et cette Eglise est elle-même confrontée à des souffrances et à des persécutions (cf. Ignace de la Potterie).
Tel est le sens de cet autre signe dans le ciel, l’énorme dragon se tenant devant la femme afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.
Mais de la même manière que Jésus Christ a vaincu le péché et la mort par sa Passion
et sa Résurrection, au point que l’on proclame dans le ciel : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ », de même l’Eglise, avec l’assistance de son Seigneur, triomphera des embûches qui se dressent sur son chemin.
Et la Vierge Marie est précisément le signe de cette assurance. Cette « Femme » brille d’une
lumière qui ne vient pas d’elle. Elle la reçoit comme une grâce de Dieu qui est lumière (cf. 1Jn 1,5). Le manteau de soleil qui l’enveloppe symbolise la lumière divine. La lune à ses pieds symbolise la beauté (cf. Ct 6,10) ; quant à la couronne des Douze étoiles, elle rappelle les Douze Apôtres du Christ ainsi que les Douze tribus d’Israël. Autant d’ornements, pour magnifier la majesté de l’Eglise représentée par cette Femme.
Pensons alors au Golgotha, avec ce « testament de la croix » : « Femme, voici ton fils… Voici
ta mère » (cf. Jn 19,25-27). N’avons-nous pas là une expression de la maternité de Marie envers les hommes ? La Mère du Christ est aussi la Mère des hommes. Que son illumination
par le Christ, le berger de toutes les nations, se reflète sur nous en grâces abondantes !
Acceptons qu’elle nous prenne par la main, pour nous conduire à Jésus, dans la lumière de la foi.
*L’apôtre Paul, dans la deuxième lecture, nous rappelle une vérité fondamentale de notre
foi : c’est en Adam que meurent tous les hommes ; c’est dans le Christ que tous revivront. C’est dans le Christ, en effet, le premier ressuscité parmi les morts, que nous trouvons l’assurance
de notre résurrection future.
Quant à Marie, la nouvelle Eve qui n’a pas connu la mort spirituelle du péché, Jésus
l’a déjà glorifiée en l’élevant au ciel. Aussi pouvons-nous l’invoquer en toute confiance, pour que la lumière du Christ soit victorieuse de nos ténèbres : « Vierge de lumière, marche auprès de nous ; sois notre espoir et notre joie : donne-nous le Sauveur ».
*La page d’évangile, sous la plume de saint Luc, nous présente ce que le Pape
Jean-Paul II appelait « Le ‘Magnificat’ de l’Eglise en marche » (cf. encyclique La Mère du Rédempteur, n°35s). Il s’agit, à travers les tentations, les tribulations,
d’une marche vers l’unité, d’un cheminement de foi du Peuple de Dieu vers la lumière. Et la Vierge est constamment présente à l’Eglise de son Fils, particulièrement à travers ce cantique du « Magnificat » qui, jailli des profondeurs de la foi de Marie lors de la Visitation, ne cesse de
résonner dans le cœur de l’Eglise à travers les siècles.
Ce merveilleux cantique de foi, de louange et d’action de grâce, répond aux paroles d’Elisabeth inspirées par l’Esprit Saint : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni… Bienheureuse celle qui a cru aux paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». La joie d’Elisabeth est à son comble en présence du mystère dont est porteuse
sa cousine : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon
Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
Et Marie exulte de joie, à son tour, pour les merveilles de Dieu. Son Magnificat
est une véritable profession de foi, nourrie de la Parole de Dieu (cf. 1S2). Elle confesse l’action multiforme de
Dieu dont la puissance renverse les situations au bénéfice des plus petits, des plus humbles, des plus pauvres.
Ce qui fait dire au Pape Jean-Paul II, à propos de l’Eglise, que « Son
amour préférentiel pour les pauvres est admirablement inscrit dans le Magnificat
de Marie [...] En puisant dans le cœur de Marie, dans la profondeur de sa foi exprimée par les paroles du Magnificat, l’Eglise prend toujours mieux conscience de ceci : on ne
peut séparer la vérité sur Dieu qui sauve, sur Dieu qui est source de tout
don, de la manifestation de son amour préférentiel pour les pauvres et les humbles, amour qui, chanté dans le Magnificat, se trouve ensuite exprimé
dans les paroles et les actions de Jésus » (op. cit., n°37).
Que la Vierge de lumière libère nos pas, pour que nous entrions dans le mystère de
la Visitation, en allant visiter ceux qui en ont le plus besoin ; qu’elle
ouvre aussi nos yeux, et nos mains, et nos oreilles, et notre cœur, pour que
nous prêtions davantage attention aux bien-aimés de Dieu que sont les pauvres.
« Vierge de lumière, tu es le sourire d’un Dieu qui nous aime, ô Notre Dame ! »
Nous avons vécu la grâce d’un congrès marial dont nous voulons approfondir, dans les
années à venir, les enseignements (cf. projet de plan d’action pastoral). A l’école de Marie, nous avons appris cinq attitudes spirituelles à cultiver et à vivre, pour renforcer notre témoignage chrétien, en nous inspirant de son exemple, et en comptant toujours sur sa prière maternelle.
Cette expérience a suscité cette prière d’intercession, par laquelle je voudrais aussi porter avec vous notre séminariste Simon SAMBOU qui va être institué acolyte, pour servir à l’autel du Seigneur :

·Notre Dame de l’Annonciation, « aide-nous à
dire Oui au Seigneur, chaque jour de notre vie » : Fiat !
Oui au Seigneur, dans la fidélité au mariage chrétien. Oui au Seigneur, dans
une vie consacrée épanouie et rayonnante. Oui au Seigneur, dans la vie
exemplaire et le ministère dévoué des séminaristes,
des diacres, des prêtres et de l’Evêque. Oui au Seigneur, dans l’engagement
chrétien au service de l’Eglise et de la cité !

·Notre Dame de la Visitation, apprends-nous à savoir aller vers les autres, pour
leur partager notre foi, prier avec eux, et pour leur rendre service.
Enseigne-nous à dire Merci, et à
aimer rendre grâce au Seigneur pour toutes ses merveilles : pour le don de
la vie, pour la grâce d’être chrétien, pour la paix entre croyants, pour Keur
Mariama… : Magnificat !

·Mère Educatrice, « tourne nos sens à l’intérieur »,
pour nous initier au silence qui fait mûrir les dons de l’Esprit Saint en
nous ; pour nous enraciner dans l’accueil et la méditation de la Parole de
Dieu ; pour nous faire vivre la prière chrétienne en famille ; pour
promouvoir une spiritualité conjugale fondée dans l’union du Christ et de son
Eglise ; pour garder le souci de nous former davantage, afin de mieux
connaître et aimer Jésus, ton Fils et notre Frère, et aussi pour rendre
compte de notre espérance : Conservabat !

·Notre Dame des Douleurs, Mère au cœur transpercé par la souffrance et la mort
de ton Fils, obtiens-nous du Dieu fidèle le courage et la persévérance de
suivre Jésus jusqu’à la croix, et de ne jamais négocier notre identité
chrétienne, à cause de la peur, de l’isolement, ou pour des avantages
mondains : que ta constance nous soutienne jusqu’au bout, dans la fidélité :
stabat !

·Notre Dame du Cénacle, Mère en communion de prière avec les disciples de
Jésus présents dans la chambre haute, soutiens, par ton intercession
maternelle, l’Eglise de ton Fils qui est à Kaolack : qu’elle vive une nouvelle Pentecôte missionnaire,
faisant preuve d’ouverture et de zèle apostolique, pour répondre à la faim et à
la soif spirituelles des hommes d’aujourd’hui. Etoile de la Nouvelle
Evangélisation, présente à Jésus nos manques de vin, pour qu’il les comble
maintenant, en vue des noces éternelles : orabat !

·Amen ! 

Gesù pane della vita

13 août, 2015

Gesù pane della vita dans images sacrée img0

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MARIE-NOËLLE THABUT – PREMIERE LECTURE – LIVRE DES PROVERBES 9,

13 août, 2015

http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/commentaires-de-marie-noelle-thabut/

LES COMMENTAIRES DE MARIE-NOËLLE THABUT 16 AOÛT

PREMIERE LECTURE – LIVRE DES PROVERBES 9, 1 – 6

1 La Sagesse a bâti sa maison
elle a taillé sept colonnes.
2 Elle a tué ses bêtes, et préparé son vin,
puis a dressé la table.

3 Elle a envoyé ses servantes, elle appelle
sur les hauteurs de la cité :
4 « Vous, étourdis, passez par ici ! »

A qui manque de bon sens, elle dit :
5 « Venez, mangez mon pain,
buvez le vin que j’ai préparé.
6 Quittez l’étourderie et vous vivrez,
prenez le chemin de l’intelligence. »

LA VERITABLE SAGESSE EST UN DON DE DIEU
Partout, sur toute la terre, depuis que le monde est monde, les hommes ont amassé des réflexions, des maximes, des proverbes : toute une sagesse populaire qui est accessible à tous, indépendamment de la naissance ou de la culture. Partout également, des écoles philosophiques proposent une réflexion plus élaborée : en Israël, depuis Salomon, sous l’influence égyptienne, les scribes de la cour de Jérusalem rassemblent toute cette richesse. Le livre des Proverbes, dont nous lisons un extrait ce dimanche, est le résultat d’une compilation de toutes ces réflexions d’origines et d’époques diverses depuis le temps des rois jusqu’au retour de l’Exil à Babylone (fin du cinquième siècle). D’autres sages continueront le travail et nous leur devons le livre du Siracide (ou Ben Sirac) vers 180 avJ.C. et le livre de la Sagesse (dite de Salomon), vers 50 av.J.C.
Toutes ces sentences accumulées ont plus d’un trait commun avec celles des peuples voisins ; pour autant, la sagesse d’Israël a des accents particuliers : car ce peuple a découvert que Dieu seul connaît la vraie Sagesse et que toute sagesse humaine ne peut être reçue que de lui. Le récit de la faute d’Adam était une manière imagée de dire cette découverte fondamentale : à savoir que la connaissance de ce qui rend vraiment heureux ou malheureux (l’arbre de la connaissance) n’est accessible qu’à Dieu, pas à l’homme tout seul (Gn 2, 8 – 3, 24). En revanche, à l’homme qui acceptait de vivre sous la loi de Dieu, l’arbre de vie (la sagesse de Dieu) offrait ses fruits en permanence : le récit de la Genèse (chapitres 2-3) allait jusque-là. Le livre des Proverbes retranscrit cette tradition : « Heureux qui a trouvé la sagesse… L’arbre de vie c’est elle pour ceux qui la saisissent, et bienheureux ceux qui la tiennent. » (Pr 3, 13-18).

DIEU A REVELE SA SAGESSE A ISRAEL
Mieux encore, en choisissant ce petit peuple et en faisant Alliance avec, Dieu lui a révélé sa Sagesse. Et c’est désormais pour Israël le plus grand sujet de fierté : il est à la face du monde le peuple dépositaire de la sagesse de Dieu : car « Ainsi parle le SEIGNEUR : Que le sage ne se vante pas de sa sagesse ! Que l’homme fort ne se vante pas de sa force ! Que le riche ne se vante pas de sa richesse ! Si quelqu’un veut se vanter, qu’il se vante de ceci : d’être assez malin pour me connaître moi, le SEIGNEUR qui mets en oeuvre la bonté fidèle, le droit et la justice sur la terre » (Jr 9, 22-23). Désormais la sagesse a « dressé sa tente » sur la montagne sainte à Jérusalem. C’est là qu’elle a « bâti sa maison et sculpté sept colonnes » sept étant comme on sait le chiffre de la plénitude ; cela ne nous étonne pas : la Sagesse est si précieuse qu’elle ressemble à un palais royal, ou mieux même à un temple appuyé sur sept colonnes ; et les rois et les prêtres sont censés en être les premiers dépositaires. Mais elle veut s’offrir à tous : là-haut, elle propose généreusement son festin : « Elle a tué ses bêtes, préparé son vin, dressé sa table, et envoyé ses servantes. » Et elle crie son invitation depuis les hauteurs de la ville pour être sûre d’être bien entendue de tous. « A qui manque de bon sens, elle dit : Venez manger mon pain, et boire le vin que j’ai préparé ! »
Au passage, on est tenté de faire le rapprochement avec la parabole des invités aux noces développée par Jésus : « Il en va du Royaume des cieux comme d’un roi qui fit un festin de noces pour son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités. » (Mt 22, 2-3). Et vous connaissez la suite : « Mais eux ne voulaient pas venir. » Car on est toujours libre de refuser une invitation : dans le texte des Proverbes, l’invitation est adressée à tous les passants « A qui manque de bon sens, elle dit : « Venez manger mon pain, et boire le vin que j’ai préparé ! » Refuser l’invitation, c’est refuser d’accéder à la sagesse, c’est demeurer dans notre inintelligence naturelle. Car « l’homme qui manque de bon sens », c’est chacun de nous, si nous comptons sur nos seules ressources : nous n’accédons à la sagesse que par un don gratuit de Dieu ; encore faut-il accepter l’invitation…
et nous engager sur le chemin qui mène à sa maison : « Quittez votre étourderie et vous vivrez, suivez le chemin de l’intelligence »
Nous retrouvons ici encore une fois le thème des deux voies qui est une image des choix qui s’offrent à notre liberté.
Le livre du Deutéronome, particulièrement, y revient souvent : « Tu choisiras la vie » (Dt 30, 20)… « Je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bonheur, la mort et le malheur, moi qui te commande aujourd’hui d’aimer le SEIGNEUR ton Dieu, de suivre ses chemins, de garder ses commandements… alors tu vivras… Mais si ton coeur se détourne… alors je vous le déclare, vous disparaîtrez totalement. » (Dt 30, 15… 18).
Le choix de l’obéissance aux commandements du Seigneur est le seul chemin du bonheur pour l’homme ; à l’inverse, le choix de la désobéissance est une pente vers la mort.
Le livre des Proverbes reprend ce thème des deux voies de manière très imagée en typant ces deux attitudes sous des traits féminins, Dame Sagesse et Dame Folie ; cette dernière nous est présentée dans les versets qui suivent notre texte de ce dimanche : « Dame Folie est tapageuse, niaise et n’y entendant rien » (Pr 9, 13) ; alors que Dame Sagesse peut dire : « Celui qui me trouve a trouvé la vie et il a rencontré la faveur du SEIGNEUR… Abandonnez l’étourderie et vous vivrez ! Puis, marchez dans la voie de l’intelligence. » (Pr 8, 35 ; 9, 6). Marcher vers le Seigneur est la vraie sagesse ; c’est folie d’aller en sens inverse et de tourner ainsi le dos à la lumière et à la vie.
Pour terminer, la Sagesse de Dieu, on l’a vu, est ici personnifiée ; pour autant, personne ne s’y trompe : il s’agit d’une allégorie : le monothéisme de l’Ancien Testament est strict, il n’y est pas question de concevoir la Sagesse de Dieu comme une personne à part entière.
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Complément
La Sagesse de Dieu, on l’a vu, est ici personnifiée ; pour autant, personne ne s’y trompe : il s’agit d’une allégorie : le monothéisme de l’Ancien Testament est strict, il n’y est pas question de concevoir la Sagesse de Dieu (pas plus que l’Esprit de Dieu) comme une personne à part entière.

HOMÉLIE DU 20ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – « POUR QUE LES HOMMES AIENT

13 août, 2015

http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/

HOMÉLIE DU 20ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – « POUR QUE LES HOMMES AIENT LA VIE »

16/08/2015

Les lectures du jour
http://levangileauquotidien.org/main.php?module=read&date=2015-08-16&language=FR

La liturgie de ce dimanche nous présente un Dieu qui se dit et se donne. Il est celui qui nous invite et nous accueille : « La sagesse a dressé une table… » Cette table est devenue un lieu symbolique très fort. Elle nous fait penser à la table de travail, celle des négociations, et surtout celle des repas de fête.
Dans la première lecture, nous avons entendu un appel pressant : « Venez manger mon pain, buvez le vin. Quittez l’étourderie et vous vivrez. » En écoutant ces paroles, nous comprenons que c’est Dieu qui parle à son peuple. Il envoie des prophètes pour transmettre son appel. Il s’adresse tous les étourdis qui ne se rendent pas compte de l’enjeu de cette invitation. Plus tard, Jésus se présentera comme la « Sagesse » qui parcourt les rues et les places. Il invitera tous les hommes à son banquet. Il se donnera lui-même en nourriture de Vie éternelle.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite à un véritable discernement : « Ne vivez pas comme des fous mais comme des sages. » Le fou c’est celui qui se laisse influencer par les idées à la mode. Il mène une vie trépidante et il oublie le plus important. La seule vérité c’est celle que nous trouvons dans les Évangiles : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, nous dit Jésus, personne ne va au Père sans passer par moi ». Saint Paul nous en parle à sa manière : « Accueillir la volonté de Dieu et la Lumière de l’Esprit Saint aux jours mauvais, prier en chantant des hymnes et des psaumes, célébrer Dieu et lui rendre grâce, se retrouver en frères… » C’est ainsi qu’il nous montre comment vivre en sages.
Dans l’Évangile, nous avons entendu la suite du discours de Jésus sur le « Pain de vie ». C’est une réponse à l’invitation de la Sagesse (1ère lecture). Avec Jésus la promesse annoncée par le livre des Proverbes s’est réalisée au-delà de toute espérance. Sa déclaration est des plus solennelles : « oui vraiment, je vous le dis : celui qui mange ma chair et boit mon sang a la Vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour. » Nous désirons tous avoir la Vie éternelle. Nous avons donc absolument besoin de ce Pain vivifiant, de Jésus lui-même. C’est lui qui a donné la force aux martyrs de tous les temps de rester fermes dans la foi. Nous en avons de nombreux témoignages dans l’histoire de l’Église. Face à une telle affirmation, les juifs se sont mis à récriminer. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on refuse Jésus et son Pain vivant. L’abandon que nous constatons actuellement a commencé dès le premier jour où Jésus faisait sa catéchèse sur le Pain de vie. Ils ne peuvent accepter les prétentions de cet homme, Jésus de Nazareth que tout le monde connaît bien.
Mais Jésus insiste : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie. » Il ne donne pas d’explication. Il les invite à un acte de foi. C’est ce même acte de foi que nous sommes appelés à faire à chaque messe. Nous reconnaissons en Jésus le Pain vivant donné pour la vie du monde. Aujourd’hui comme autrefois, c’est difficile à comprendre. Beaucoup refusent de l’accepter ; d’autres sont trop habitués. Il nous faut retrouver toute la force et la nouveauté du message qu’il nous adresse : Jésus nous donne les paroles et la nourriture de la Vie éternelle. Nous entrons dans une communion d’amour avec Dieu qui nous fait entrer dans une communion d’amour avec tous les hommes.
Bien sûr, à chaque messe, nous n’avons pas toujours conscience de la grandeur de ce mystère de la foi. Mais nous ne devons pas oublier que la messe, c’est le moment le plus important de la journée. C’est Jésus qui est là ; il rejoint les communautés rassemblées en son nom. Il veut se donner « pour que les hommes aient la vie ». Le prêtre dit avant la communion : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Ces paroles ne sont pas seulement pour l’assemblée présente dans l’église mais pour le monde entier. Le Christ veut se donner à tous. Il est le Pain vivant offert pour la vie du monde.
Nous allons proclamer ensemble notre foi. Mais n’oublions pas que c’est toute l’Eucharistie qui est profession de foi. En disant le « Je crois en Dieu », nous disons que nous faisons confiance aux paroles du Christ et que nous voulons le suivre jusqu’au bout. En ce jour, nous faisons nôtre cette prière du psaume 33 : « je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m’entendent et soient en fête. »

San Massimiliano Kolbe

12 août, 2015

San Massimiliano Kolbe dans images sacrée st._ma3

http://www.ourladyofhope.us/st._max.htm

SAINT MAXIMILIEN-MARIE KOLBE – 14 AOÛT

12 août, 2015

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0002.htm

SAINT MAXIMILIEN-MARIE KOLBE – 14 AOÛT

Nom: KOLBE
Prénom: Raymond
Nom de religion: Maximilien – Marie
Pays: Pologne

Naissance: 08.01.1894 à Zdunska Wola (près de Lodz)
Mort: 14.08.1941 à Auschwitz

Etat: Prêtre – Franciscain Conventuel – Martyr

Note: Prêtre le 28 avril 1918. En 1927 il fonde la cité de l’Immaculée (Niepokalanow). Il offre sa vie à la place d’un inconnu. Dans le bunker de la faim il est achevé par une injection. Martyr « en vertu de mon autorité apostolique » (Jean Paul II)

Béatification: 17.10.1971 à Rome par Paul VI
Canonisation: 10.10.1982 à Rome par Jean Paul II
Fête: 14 août

Notice brève
Maximilien-Marie Kolbe est né en 1894, près de Lodz, en Pologne. Frère mineur conventuel, il est ordonné prêtre le 28 avril 1918. L’inspiratrice de toute sa vie fut la Vierge Marie, l’ »Immaculée », sous la protection de qui il entreprit une œuvre immense: fondation du couvent de Niepokalanow qui regroupa jusqu’à 700 frères, apostolat par la presse qui le conduisit jusqu’à Nagasaki au Japon où il fonda un couvent qui sera épargné lors de l’explosion de la bombe atomique. Mais c’était avant tout un homme de vie intérieure qui savait le prix suréminent de la souffrance offerte. Il mérita le titre de « martyr de la charité » lorsqu’au camp de concentration d’Auschwitz, il se livra à la place d’un père de famille condamné au bunker de la faim. Il mourut à 53 ans la veille de l’Assomption 1941.

Notice développée
Providentiellement, le Père Kolbe a été béatifié par le Pape Paul VI au moment où se tenait le Synode sur les prêtres (1971), alors que certains reposaient la question du célibat sacerdotal. Le Père Kolbe s’est offert à la mort en répondant seulement à la question brutale de Fritch, ‘Qui donc es-tu?’: ‘Je suis un prêtre catholique’. Pour Paul VI cette béatification est alors, « en cette heure d’incertitude, un réconfort pour les prêtres et religieux animés du souci d’offrir leur vie pour sauver celle des autres. » De même le Cardinal Wojtyla (qui le canonisera plus tard comme Pape) notait dans une conférence de presse à l’occasion de cette béatification: « Au moment où tant de prêtres dans le monde entier s’interrogent sur leur ‘identité’, le Père Maximilien Kolbe se dresse au milieu de nous pour répondre, non par des discours théologiques, mais avec sa vie et sa mort. » Voyons donc quelle fut sa vie pour y trouver cette réponse non pas théorique mais concrète.
Il naît à Zdunska Wola (Pabianice) près de Lodz (Pologne) le 8 janvier 1894. Au baptême, il reçoit le nom de Raymond. Ses parents sont de pauvres tisserands. Sa mère Marie Dabrowska aurait voulu éviter le mariage et entrer en religion, mais devant l’impossibilité de réaliser son vœu, elle se marie avec Jules Kolbe qu’elle aide dans son travail. Elle mène le ménage avec énergie. Ils n’auront que des garçons dont trois survivront. Raymond est le second. Enfant très vif, sa mère malgré son autorité, a de la peine à en venir à bout. Quand elle se fâche, docilement le petit vient s’étendre sur un banc et lui tend le fouet, quitte à recommencer ensuite. Un jour, découragée, elle lui dit: « Mon pauvre enfant, qu’est-ce que tu deviendra? » Bouleversé, Raymond demande à la Vierge: « Qu’est-ce que je deviendrai? » Ensuite, à l’église, il lui repose la même question. « Alors, raconte-t-il, la Sainte Vierge m’est apparue, en tenant deux couronnes, l’une blanche et l’autre rouge. Elle me regarda avec amour et me demanda laquelle je choisissais: la blanche signifie que je serais toujours pur, et la rouge que je mourrais martyr. Alors moi, j’ai répondu à la Sainte Vierge: ‘Je choisis toutes les deux!’ Elle sourit et disparut. » A l’époque, Raymond a 10 ans (1905). Sa mère remarque bien que son comportement a changé. Il est devenu très sage et obéissant. Souvent il se retire derrière l’armoire où se trouve un petit autel de Notre-Dame de Czestochowa; il prie longuement et il en sort les yeux rouges de larmes. Sa mère lui fait avouer son secret. Elle note: « Sa transformation radicale prouve bien que l’enfant disait la vérité! A partir de ce jour il ne fut plus le même. Souvent, et le visage tout rayonnant, il me parlait du martyre et c’était son grand rêve. »
Les parents envoient l’aîné à l’école, cela représente un gros sacrifice financier, mais Raymond doit rester à la maison pour aider sa famille. Il seconde sa mère qui a également ouvert une petite boutique pour essayer d’arrondir le budget. Il le fait avec beaucoup de compétence, mais du coup son avenir intellectuel semble bouché. Un jour il va chercher un médicament chez le pharmacien et lui récite la formule latine par cœur. Étonné de son intelligence, le pharmacien se charge de lui donner des leçons. A 13 ans, en 1907, il suit son frère François qui entre au petit séminaire franciscain de Lvov. Très fort en sciences et s’intéressant spécialement à la stratégie, il rêve de conquêtes au service de sa Reine, Notre-Dame. A 16 ans el entre en crise, pensant qu’il doit sortir du couvent pour combattre en chevalier, plutôt que de se présenter au noviciat. Au moment précis où il se rend chez le Père Provincial pour lui annoncer la chose, on l’appelle au parloir. Sa mère lui annonce que toute la famille entre au couvent, son père chez les Franciscains de Cracovie, elle chez les Bénédictines de Lwow, et le dernier, Joseph, chez les Franciscains. Coup de foudre pour Raymond: il reste! Au noviciat il reçoit le nom de Maximilien (auquel s’ajoutera le nom de Marie). Cet être qui ne veut pas de limites change pour lui la devise de Saint Ignace: « ad majorem Dei gloriam » (pour la plus grande gloire de Dieu) en « ad maximam Dei gloriam », qu’on pourrait traduire: « pour la gloire maximum de Dieu ». Peut-être est-ce un jeu de mot sur son nom. En tout cas le Père Maximilien est un maximaliste: son désir de sauver les âmes est illimité. Il ne dira jamais ‘sauver des âmes’, mais: « toutes les âmes, celles qui sont sur cette terre et celles qui seront jusqu’à la fin des temps. »
En 1911 il fait ses vœux temporaires. En 1912, vu ses capacités extraordinaires, on l’envoie étudier à Rome. En 1914 son père meurt comme officier dans le conflit qui oppose la Pologne à la Russie. Lui-même est exempt de service, car, tuberculeux, il n’a plus qu’un poumon. En 1915 il est docteur en théologie, et deux ans plus tard il fonde la ‘Militia Immaculatae’ (Milice de l’Immaculée). Deux raisons l’y poussent: la décadence de son Ordre, car il faut, comme le lui disait un ancien, ‘remettre sur pied ou abattre’. D’autre part, il est choqué par une manifestation de francs-maçons qui promènent des étendards sataniques sous les fenêtres du Vatican. Alors se fait jour l’idée de fonder une association pour combattre tous les ‘suppôts de Lucifer’. En 1918 il est ordonné prêtre et dit sa première messe à Saint Andrea della Fratte, là où le Juif Ratisbonne, qui venait de recevoir une médaille miraculeuse, avait eu une apparition de Notre-Dame et s’était converti. La médaille miraculeuse est la grande arme du Père Kolbe, il l’offre à tout le monde. En 1919 il est docteur en théologie. Voyant les foules se précipiter sur les mauvais films en cette époque encore nouvelle pour le cinéma, les religieux se lamentent. Lui pense qu’il faut utiliser cette arme pour l’apostolat. C’est sa tactique: s’emparer de toutes ces inventions modernes qui servent souvent au mal et les employer pour le bien. Il songe surtout à la presse.
Il revient en Pologne très malade. Pourtant, vu le manque de personnel en ce temps d’après-guerre, on le nomme professeur, mais ses confrères se moquent de ce faiblard. En 1920 il doit faire un premier séjour au sanatorium de Zakopan. Contraint au repos, il reste apôtre et convertit, par exemple, un juif sur son lit de mort. La mère est furieuse et on veut interdire au Père Kolbe les visites à l’hôpital, mais il fait valoir le droit de visite, commun à tous, et il continue. Il rêve aussi d’une revue qui porterait l’Évangile à tous les peuples sous la protection de l’Immaculée. Il ne manque pas de souffle!… Et pourtant il n’a plus qu’un quart de poumon. En 1922 paraît à Cracovie le premier numéro du ‘Chevalier de l’Immaculée’, tiré à 5000 exemplaire. A Grodno. Grâce à Sœur Faustine 2, il achète une vielle machine à imprimer…dont il convertit le propriétaire. Des ‘frères ouvriers’ se groupent autour de lui, et cela dans un climat d’égalité entre pères et frères, au service d’une œuvre à laquelle tous travaillent avec acharnement. Et en plus, il faut faire le travail conventuel dont ils ne sont pas dispensés, ni eux ni le Père Kolbe. C’est l’exemple du Père qui entraîne librement les frères. Il n’a qu’une seule exigence: « J’exige que vous soyez des saints, et de très grands saints! » Les abonnements se multiplient alors qu’on est dans une période de récession et que d’autres journaux périclitent. En 1924 le Pape Pie XI lui envoie sa bénédiction. Il avait déjà reçu celle de Benoît XV pour son Mouvement en 1919. C’est une ruche que ce couvent fait de baraques qui ne payent pas de mine et où l’on vit très pauvrement, mais les frères sont heureux et ils chantent. Les paysans d’alentour le remarquent bien.
Gravement malade, le Père doit faire un deuxième séjour à Zakopane qui durera un an et demi. D’abord tenté par le désespoir, il se console en pensant que la Vierge poursuivra son chef-d’œuvre. Lui, il n’est qu’un instrument. Au retour, en avril 1927, il rencontre dans le train des étudiants japonais, sympathiques, à qui il donne des médailles miraculeuses, mais il mesure la déréliction d’un monde païen, et c’est de là que germe son projet d’implantation au Japon. La même année, il achète un terrain près de Varsovie et construit le couvent de Niepokalanow: la cité de l’Immaculée. En 1930, il se rendra au Japon, mais il n’a ni argent, ni relations, ni connaissances de la langue. Et pourtant dès le premier mois paraît une revue en Japonais. En 1931 à Nagasaki, il construit un couvent sur une colline, le dos tourné à la ville, à l’étonnement de tous: ce sera le seul bâtiment resté debout lors de l’explosion de la bombe atomique! Convoqué d’autorité pour un chapitre provincial, il doit retourner en Pologne en 1933. On voudrait qu’il se contente de faire fructifier son premier journal et d’en retirer les dividendes qui serviraient à lui et à son ordre, mais le but du Père Kolbe n’est pas de surveiller une machine qui ronronne bien. Le feu sacré de l’apostolat le pousse à augmenter toujours son rayon d’action. Bien sûr les Supérieurs sont dérangés par ce trublion. Alors le Père Kolbe se déclare prêt à leur obéir comme à la voix de Dieu; mais investis d’une telle responsabilité et redoutant le jugement du Seigneur, les Supérieurs préfèrent lui donner le feu vert. D’autres parutions se font jour. C’est d’abord « le Petit Journal » en réponse à l’attente des évêques polonais qui souffraient de ne pas avoir de journal catholique pour le pays. L’humble feuille, lancée en 1935, va droit au cœur du peuple. Elle déclare une guerre sans merci à toutes les formes d’abus, combattant la pornographie, assainissant les mœurs. C’est le quotidien des petites gens, des paysans, des ouvriers. Chacun se sent compris et défendu. En peu de temps, le tirage de la petite feuille, blanc et bleu aux couleurs de la Vierge, atteint 320’000 exemplaire. En même temps, il entreprend la publication en latin du « Miles Immaculatae » destiné à rallier le clergé de toutes les races et de toutes les langues.
Le 8 décembre 1936, répondant à ses vœux, l’ordre des Frères Mineurs conventuels se consacre à l’Immaculée. En 1938, il lance une station de radio sur le terrain de Niepokalanow. Le couvent regroupe alors plus de 700 frères et le ‘Chevalier de l’Immaculée’ tire à un million d’exemplaires. Mais, à l’étonnement de son entourage, il prévoit ‘le conflit atroce’ qui va s’abattre sur le monde et spécialement sur la Pologne. En septembre 1939 il est arrêté une première fois et battu à mort ou presque à cause de son habit religieux et de sa foi. Il est libéré le 8 décembre. En février 1941 il est arrêté à nouveau et conduit au camp de concentration d’Auschwitz sous le Numéro 16’670. De nouveau il est battu et laissé pour mort. Notons qu’on n’a jamais pu percevoir dans son regard la moindre lueur de haine. C’est la victoire de la charité qui trouve son couronnement dans le don de sa vie. En effet, un détenu s’étant échappé, dix hommes, choisis au hasard, sont condamnés à mourir d’inanition dans le sinistre bunker de la faim, et parmi eux un père de famille que le Père Kolbe demande à remplacer. Demande acceptée. Avec les neuf autres condamnés le Père prie et chante, là où l’on n’entendait auparavant que des cris de désespoir. D’ailleurs, avec son arrivée au camp, l’atmosphère avait été changée. Tous l’ont noté. Et cela perdurera jusqu’à la fin de la guerre. Seul survivant de tous ses compagnons du bunker, il est achevé par une piqûre, le 14 août 1941, à l’âge de 53 ans. Le lendemain 15 août, fête de l’Assomption, son corps est brûlé au four crématoire. Ainsi s’est consumé entièrement au service de Notre-Dame, celui qui désirait ‘être calciné’ (sic) pour la gloire de Dieu.
La dernière lettre qu’il a écrite en prison se termine par ces mots: « Laissons-nous conduire par Elle de plus en plus parfaitement, où qu’elle veuille et quel que soit son bon plaisir, afin que, remplissant nos devoirs jusqu’au bout, nous puissions, par amour, sauver TOUTES les âmes. » (12 mai 1941)

LA DORMITION ET L’ASSSOMPTION DE LA MÈRE DE DIEU PAR S.B. PATRIARCHE DANIEL

12 août, 2015

http://www.spiritualite-orthodoxe.net/dormition_mere_de_dieu_orthodoxie.html

La dormition et l’assomption de la Mère de Dieu selon l’Eglise orthodoxe: son passage à travers la mort, aussi bien que son ascension au ciel – l’enseignement par une homélie du Patriarche Daniel, Primat de l’Église Orthodoxe Roumaine.

LA DORMITION ET L’ASSSOMPTION DE LA MÈRE DE DIEU

PAR S.B. PATRIARCHE DANIEL

Nous célébrons aujourd’hui (15 août) la Dormition de la Mère de Dieu, son passage à travers la mort, aussi bien que son ascension au ciel, parce que le corps dans lequel a été incarné Jésus-Christ, le Fils de Dieu qui a vaincu la mort par la mort dans la Résurrection, ne pouvait pas être dégradé.
Ainsi, la Mère de Dieu anticipe ce mouvement, qui est un changement d’existence. Elle passe de l’existence terrestre dans laquelle la formation et la décomposition prévalent à la vie céleste dans laquelle l’âme et le corps participent en pleine union à la gloire, à la joie et au bonheur de Jésus-Christ, notre Sauveur, dans la Gloire de la Très Sainte Trinité et dans la joie des anges. C’est pourquoi la Mère de Dieu est devenue l’icône de l’Église qui nous transporte de la vie terrestre à la vie céleste.

Pourquoi l’Evangile au sujet de Marthe et Marie, les soeurs de Lazare, sont-elles lues à la Dormition?
Marie dans l’Évangile de ce jour, ressemble à la Mère de Dieu qui a obéi aux paroles de Dieu quand elle était au temple et s’est préparée à devenir la demeure ou le lieu saint du Verbe de Dieu qui allait s’incarner en elle pour le salut du monde. La Vierge Marie a obéi aux paroles de Dieu à tel point qu’elle les a intériorisées. Le Verbe demeura en elle en premier grâce à son obéissance aux paroles des Saintes Écritures et ensuite par l’oeuvre du saint Esprit, dans la conception du Verbe de Dieu par la Mère de Dieu (la Vierge Marie). Puis le Verbe prit Nativité d’elle.
L’Église a inclut l’Évangile non pas pour la coïncidence du nom de Marie, la soeur de Marthe, et du nom de Marie, la Mère de Jésus, mais parce qu’une femme ordinaire a adoré la Mère de Dieu bien qu’elle ne soit pas présente, quand elle a entendu Jésus, le Fils, enseigner. Elle l’a entendu parlant avec beaucoup de sagesse et elle a pensé au bonheur de la mère qui avait un tel saint fils empli de sagesse.

Evangile : Luc 10, 38-42 et 11, 27-28 (n. trad.)
En ce temps-là, comme ils faisaient route, Jésus entra dans un village et une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une sour appelée Marie qui s’assit aux pieds du Seigneur, et écoutait sa parole. Marthe s’affairait à tout le service ; elle vint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sour me laisse m’occuper seule du service ? Dis-lui donc de m’aider ! » Le Seigneur lui répondit: « Marthe, Marthe ! Tu t’inquiètes et t’agites pour beaucoup de choses, mais il en faut peu : d’une seule, même, suffit. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas retirée ». Alors qu’Il disait cela, une femme éleva la voix du milieu de la foule et dit à Jésus : « Heureuse, celle qui t’a porté et nourri ! » Mais Il dit : « Heureux, assurément, ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent ! »
Elle est l’icône de l’Église qui nous transporte de la vie terrestre à la vie céleste.
Nous commémorons et nous nous rappelons à la fois sa Dormition comme pour n’importe quel être humain, parce que tous les hommes meurent dans Adam et ressusciteront dans Christ; et la certitude qu’elle n’est pas restée dans la tombe, car trois jours après la mort, ceux qui ont visité sa tombe ont vu que la Mère de Dieu avait été élevée au ciel. Seuls ses vêtements de cérémonie d’enterrement sont restés dans le lieu saint.
Pourquoi cela ? Parce que le corps dans lequel le Verbe de Dieu a été incarné ne devait pas se décomposer mais être élevé au ciel par Dieu le Fils, Jésus-Christ, notre Sauveur. C’est pourquoi en regardant l’icône de la Dormition de la Mère de Dieu nous la voyons entourée par les saints Apôtres, par des hommes et des femmes emplis de foi, aussi bien que par des anges montrant que les anges également adorent la Mère de Dieu qui est plus honorée que les chérubins et que les séraphins.

Elle est la Joie des affligés
La Mère de Dieu est adorée parce qu’elle est la Mère du Sauveur du monde, mais aussi parce que son aide dans la vie a été ressentie et l’est encore. Elle est la protectrice des enfants et des parents, de la famille en général, des jeunes filles, des soeurs et des nonnes dans des couvents, aussi bien que de tous les moines.
La Mère de Dieu est aussi le protectrice des pauvres, des malade, des affligés et elle est l’humble amour pour ceux que personne n’aime, pour les solitaires, les abandonnés et les oubliés. La Mère de Dieu offre son amour maternel, son amour charitable, son amour humble, son amour généreux; elle donne son aide rapide et ne demande rien en retour. Elle est la bonté accordée en accord avec l’ampleur de la grâce de Dieu qui demeure dans elle. C’est pourquoi nous considérons qu’elle est la Joie des affligés.

Par le Primat de l’Église Orthodoxe roumaine, le Patriarche Daniel. Homélie de la Dormition, 15 août 2012.© Traduit de l’anglais au français par Spiritualité Orthodoxe.
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Le premier août, premier jour du carême de la dormition de la Mère de Dieu – Secours et protectrice prompte -
Sa Béatitude le Patriarche Daniel, a expliqué dans le cadre de la paraclisis [la supplication à la Mère de Dieu faite pendant le carême de sa dormition mais aussi en temps de détresse] la raison pour laquelle le chrétien orthodoxe adore Celle qui a donné Naissance à Dieu :
« Nous adorons la Mère de Dieu parce que c’est par elle que la joie est venue à chacun de nous. C’était par elle qu’Adam qui avait chuté s’est relevé et que les larmes d’Ève ont été essuyées. Nous l’adorons aussi parce que la Mère de Dieu nous aide. Elle est la protectrice des jeunes-filles pures, des moines et des nonnes qui vivent dans des monastères. Elle est la protectrice des mères qui ont donné naissance aux enfants et les élèvent dans la foi, ainsi la protectrice de la famille. Elle est la protectrice des diacres, des prêtres et des hiérarques parce que son Fils, Jésus Christ, notre Seigneur est le Grand prêtre éternel. Elle est la protectrice des orphelins, des veuves et des personnes âgées. C’est pourquoi elle est la protectrice de ceux trahis, le guide de ceux qui sont désorientés, la guérisseuse de passions et des troubles, des épreuves et des privations. Elle est profondément miséricordieuse et aide beaucoup, elle prie sans cesse sans aucune négligence. »

 

CLAIRE D’ASSISE – 11 AOÛT (Citation de Ephésiens 2,20 à 22)

11 août, 2015

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ÉCRITS DE SAINTE CLAIRE: TESTAMENT

11 août, 2015

http://fsi.voila.net/ecritsdeclaire.htm#Testament

ÉCRITS DE SAINTE CLAIRE: TESTAMENT

Au nom du Seigneur. Amen
1 La plus grande de toutes les grâces que nous avons reçues et que nous recevons chaque jour de notre grand Bienfaiteur, le Père des Miséricordes, celle dont nous devons lui être le plus reconnaissantes, c’est notre vocation ; et nous devons témoigner à Dieu d’autant plus de gratitude que l’état auquel il nous a appelées est plus grand et plus parfait. C’est pourquoi l’Apôtre dit : Prenez conscience de votre vocation !
2 Or, le Fils de Dieu s’est fait lui-même notre Voie et le bienheureux Père saint François, son amant authentique et son imitateur, nous l’a montrée et enseignée par sa parole et par ses exemples.
3 Nous devons donc, mes sœurs bien-aimées, considérer les immenses bienfaits dont Dieu nous a comblées, mais surtout ceux dont il a daigné nous favoriser par l’intermédiaire de son serviteur notre cher Père saint François, non seulement après notre entrée au monastère mais lors même que nous étions encore dans les vanités du monde.
4 En effet, au temps où le saint n’avait encore avec lui ni frère ni compagnon, presque aussitôt après sa conversion, au temps où il reconstruisait l’Église de Saint-Damien, visité là par le Seigneur et rempli de ses consolations, qui le décidèrent à quitter définitivement le monde, c’est alors que, dans la joie de l’Esprit Saint et avec le secours de ses lumières, il fit sur nous cette prophétie dont le Seigneur a réalisé ensuite l’accomplissement : du haut du mur de l’Église il s’adressait en français à quelques pauvres qui stationnaient là et il leur criait : « Venez, aidez-moi à travailler pour le monastère de Saint-Damien, parce qu’il viendra ici des religieuses dont la vie sainte et la renommée stimuleront les hommes à glorifier notre Père des cieux dans toute sa sainte Église ! « 
5 Nous avons donc bien sujet de considérer là l’immense bonté de Dieu à notre égard : dans sa bonté et son amour surabondants il a fait proclamer par son saint le choix qu’il porterait sur nous et l’appel qu’il nous adresserait. Et ce n’était pas seulement de nous que notre bienheureux Père prophétisait ainsi, mais encore de toutes celles qui nous suivront dans cette vocation sainte à laquelle le Seigneur nous a appelées.
6 Avec quel soin donc, avec quel élan passionné du corps et de l’âme ne devons-nous pas accomplir ce que nous demande Dieu notre Père, afin qu’avec sa grâce nous puissions lui rendre multiplié le talent que nous en avons reçu ! Multiplié, car ce n’est pas seulement pour les autres que Dieu nous a destinées à être des modèles et des miroirs, mais aussi pour chacune de nos sœurs afin qu’elles soient à leur tour des modèles et des miroirs pour ceux qui vivent dans le monde. Si donc le Seigneur nous a appelées à de si grandes choses : laisser voir en nous ce qui peut servir aux autres de modèle et d’exemple, nous avons la stricte obligation d’abord de bénir le Seigneur et de lui en reporter toute la gloire, et ensuite de nous rendre nous-mêmes toujours de plus en plus courageuses dans le Seigneur pour faire le bien. Si nous vivons ainsi, nous laisserons aux autres un noble exemple, et au prix d’un effort de bien courte durée nous acquerrons la récompense de la béatitude éternelle.
7 Après que le très haut Père des cieux eut daigné, par sa bonté et par sa grâce, projeter en mon cœur ses lumières et m’inspirer de faire pénitence selon l’exemple et l’enseignement de notre bienheureux Père François (c’était peu de temps après sa propre conversion), accompagnée des quelques sœurs que le Seigneur m’avait données dès le début de ma vie pour Dieu, je fis volontairement le vœu d’obéissance entre ses mains, selon la lumière et la grâce que le Seigneur nous avait accordées par la vie sainte et la doctrine de son serviteur.
8 Voyant que nous étions faibles et fragiles de corps et que pourtant ni les privations ni la pauvreté ni l’effort ni les épreuves ni l’austérité ni le mépris des gens du monde ne nous faisaient reculer, mais que nous y trouvions au contraire notre joie, à l’exemple des saints et des Frères Mineurs (lui-même et ses frères en furent fréquemment les témoins), le bienheureux François s’en réjouit fort et, dans son affection pour nous, il s’engagea à prendre de nous, par lui-même ou par son Ordre, un soin attentif et aussi prévenant pour nous que pour ses propres Frères.
9 Ainsi, par la volonté de Dieu et de notre bienheureux Père saint François, nous nous sommes transportées à l’Église de Saint-Damien pour y demeurer. Le Seigneur, dans sa bonté et par sa grâce, a augmenté là notre nombre, afin de réaliser ce qu’il avait prédit par son serviteur. Auparavant nous avions fait un court séjour dans un autre monastère.
10 Saint François nous écrivit ensuite une forme de vie et nous recommanda surtout de toujours persévérer dans la sainte pauvreté. Il ne s’est pas contenté, durant sa vie, de nous exhorter souvent, par ses sermons ou par ses exemples, à l’amour et à l’observance de la très sainte pauvreté ; mais il nous a, en outre, laissé plusieurs écrits nous suppliant de ne jamais nous écarter, après sa mort, de la vie de pauvreté, pas plus que le Fils de Dieu lui-même, tant qu’il vécut en ce monde, n’a voulu s’en écarter. Notre bienheureux Père François, d’ailleurs, suivant en cela les traces du Fils de Dieu, ne s’est jamais écarté non plus ni en parole ni en acte de la sainte pauvreté qu’il avait choisie pour lui et pour ses Frères.
11 Et moi, Claire, qui suis, bien qu’indigne, la servante du Christ et des sœurs du monastère de Saint-Damien, moi la petite plante du bienheureux Père, ayant considéré avec mes sœurs d’une part les exigences d’une telle vocation et les ordres d’un si grand fondateur, et d’autre part la faiblesse dont nous avions craint pour nous-mêmes les effets après la disparition de notre Père saint François qui était notre colonne, notre unique consolation après Dieu, notre seul appui, nous avons renouvelé plusieurs fois notre engagement à notre Dame la très sainte Pauvreté, afin qu’après ma mort les sœurs présentes ou à venir ne puissent jamais plus s’en écarter.
12 Et de même que j’ai toujours été attentive et passionnée pour observer et faire observer la sainte pauvreté que nous avions promise au Seigneur et à notre Père saint François, de même, que les autres abbesses qui me succéderont soient tenues de l’observer elles-mêmes et de la faire observer par leurs sœurs jusqu’à la fin. En outre, et pour plus de sûreté, j’ai pris soin de recourir au seigneur Pape Innocent, sous le règne duquel nous avons commencé, et à ses successeurs, pour faire confirmer par des privilèges successifs notre profession de très sainte pauvreté, et cela afin que nous ne nous en écartions jamais.
13 C’est pourquoi, à genoux et prosternée d’esprit et de corps, je recommande toutes mes sœurs, présentes et à venir, à notre Mère la sainte Église romaine, au Souverain Pontife, et spécialement au seigneur cardinal qui a été assigné comme Protecteur de l’Ordre des Frères Mineurs et à nous-mêmes ; je leur confie ce petit troupeau que le Seigneur notre Père a engendré dans sa sainte Église grâce à la parole et à l’exemple du bienheureux Père François ; pour l’amour du Seigneur qui est né pauvre dans la crèche, qui a vécu pauvre sur terre et qui est resté nu sur la croix, je leur demande de toujours guider ce petit troupeau sur les traces de la pauvreté et de l’humilité du Fils de Dieu et de la glorieuse Vierge sa Mère, de toujours lui faire observer la sainte pauvreté que nous avons promise à Dieu et à notre bienheureux Père François, enfin de bien vouloir toujours l’aider et le maintenir dans cette voie
14 Et de même que le Seigneur nous a donné notre bienheureux Père François comme Fondateur, comme « jardinier » et comme secours dans le service du Christ et en ce qui concerne ce que nous avons promis à Dieu et à notre bienheureux Père qui a mis tant de soin, par ses paroles et par ses œuvres, à nous cultiver et à nous faire grandir, nous sa petite plantation, de même, maintenant, je remets et recommande mes sœurs, présentes et à venir, au successeur du bienheureux François et à tous les Frères de son Ordre, afin qu’ils nous aident à toujours avancer plus loin dans le service de Dieu et surtout à mieux observer la très sainte pauvreté.
15 Et s’il arrivait un jour à mes sœurs de quitter ce couvent et d’aller s’établir ailleurs, qu’elles soient tenues néanmoins, partout où elles se trouveront après ma mort, d’observer la même forme de pauvreté telle que nous l’avons promise à Dieu et à notre bienheureux Père François.
16 Que celle qui en a la charge, et toutes les sœurs aient toujours bien soin de n’acquérir ou de n’accepter de terrain autour du couvent qu’autant que le besoin s’en fera sentir pour la récolte des légumes. Et s’il fallait un jour, pour les convenances ou l’isolement du monastère prendre davantage de terrain au-delà du potager, qu’on n’en prenne pas plus que l’extrême nécessité le requiert ; et que cette terre ne soit ni travaillée ni ensemencée mais qu’elle reste toujours inculte et en friche.
17 J’avertis et j’exhorte, en notre Seigneur Jésus-Christ, toutes mes sœurs, présentes et à venir, d’avoir à suivre toujours la voie de la sainte simplicité, de l’humilité et de la pauvreté, d’avoir aussi à mener une vie sainte et édifiante, selon les enseignements que, dès le début de notre conversion au Christ, nous a prodigués notre bienheureux Père François. Ces vertus, en effet, sans qu’il y ait mérite de notre part mais par la seule miséricorde et la grâce de Celui qui en est l’auteur, le Père des Miséricordes, doivent répandre partout le parfum de notre bonne réputation, aussi bien pour ceux qui sont au loin que pour ceux qui nous entourent.
18 Aimez-vous les unes les autres de l’amour dont le Christ vous a aimées ; cet amour que vous possédez à l’intérieur de vos âmes, manifestez-le au dehors par des actes afin que, stimulées par cet exemple, toutes les sœurs grandissent toujours dans l’amour de Dieu et dans l’amour les unes des autres.
19 Je prie aussi celle qui sera chargée des sœurs, de s’étudier à être la première par la vertu et la sainteté de sa vie plus que par sa charge, afin que les sœurs, stimulées par son exemple, lui obéissent plus par affection que par devoir. Qu’elle ait pour ses sœurs la prévoyance et le discernement d’une mère pour ses filles, et qu’elle soit bien attentive à pourvoir chacune selon les besoins qui lui sont propres, au moyen des aumônes envoyées par le Seigneur. Qu’elle soit en outre si bienveillante et si avenante pour toutes, que les sœurs puissent en toute sécurité s’ouvrir à elle de leurs nécessités et recourir à elle à chaque instant avec confiance, comme il leur semblera opportun, tant pour elles-mêmes que pour leurs sœurs.
20 Mais que, de leur côté, les sœurs qui lui sont soumises se souviennent que pour le Seigneur elles ont renoncé à leur volonté propre. Je veux donc qu’elles obéissent à leur Mère comme elles l’ont promis au Seigneur volontairement et spontanément, afin que leur Mère, à la vue de l’amour, de l’humilité et de l’union qui régneront entre elles, puisse porter plus allègrement le fardeau de sa charge et que leur sainte vie change pour elle en douceur ce qui autrement lui serait pénible et amer.
21 Mais le chemin qui mène à la vie est étroit, et la porte qui nous y donne accès est étroite elle aussi ; c’est pourquoi il y en a peu qui empruntent ce chemin. Et parmi ceux qui, durant un certain temps, y ont cheminé, il y en a encore bien moins qui y persévèrent. Mais, bienheureux ceux auxquels il a été donné d’y marcher et d’y persévérer jusqu’à la fin !
22 Nous donc, après nous être engagées dans la voie du Seigneur, prenons bien garde de ne jamais nous en écarter d’aucune manière par notre faute, par négligence ou par ignorance, car, ce faisant, nous porterions atteinte à un si grand Seigneur, à la Vierge sa Mère, à notre bienheureux Père François, à l’Église triomphante et même à l’Église militante. Il est écrit en effet : Maudits soient ceux qui s’écartent de vos commandements !
23 C’est pourquoi je fléchis les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ afin que, en considération des mérites de la glorieuse Vierge Marie, sa Mère, de notre bienheureux Père François et de tous les saints, le Seigneur qui nous a donné la grâce de bien commencer nous donne aussi de nous épanouir en lui et de persévérer jusqu’à la fin. Amen.
24 Je vous laisse cet écrit, mes sœurs bien-aimées, présentes et à venir, avec l’espoir que vous l’observerez de votre mieux et comme un signe tangible de la bénédiction du Seigneur, de la bénédiction de notre bienheureux Père saint François, et de la bénédiction que je vous donne, moi, votre Mère et votre servante. Amen.

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