Archive pour août, 2015

PAPE FRANÇOIS – LE TRAVAIL

26 août, 2015

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PAPE FRANÇOIS – LE TRAVAIL

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI

Mercredi 19 août 2015

Chers frères et sœurs, bonjour!

Après avoir réfléchi sur la valeur de la fête dans la vie de la famille, nous nous arrêtons aujourd’hui sur l’élément complémentaire, qui est celui du travail. Tous deux font partie du dessein créateur de Dieu, la fête et le travail.
Le travail, dit-on communément, est nécessaire pour faire vivre la famille, faire grandir les enfants, pour assurer à ses proches une vie digne. La chose la plus belle que l’on puisse dire d’une personne sérieuse et honnête est: «C’est un travailleur», c’est vraiment quelqu’un qui travaille, c’est quelqu’un qui dans la communauté, ne vit pas aux crochets des autres. J’ai vu qu’il y a beaucoup d’Argentins aujourd’hui, je dis donc comme l’on dit chez nous: «No vive de arriba».
Et en effet, le travail, sous ses innombrables formes, à partir de celle au foyer, prend soin également du bien commun. Et où apprend-on ce style de vie laborieux? On l’apprend avant tout dans la famille. La famille éduque au travail par l’exemple des parents: le père et la mère qui travaillent pour le bien de la famille et de la société.
Dans l’Evangile, la Sainte Famille de Nazareth apparaît comme une famille de travailleurs, et Jésus lui-même est appelé «fils du charpentier» (Mt 13, 55) ou même «le charpentier» (Mc 6, 3). Et saint Paul ne manquera pas d’avertir les chrétiens: «Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus» (2 Th 3, 10). — C’est une bonne recette pour maigrir cela, on ne travaille pas, on ne mange pas! — L’apôtre se réfère de façon explicite au faux spiritualisme de certains qui, de fait, vivent aux crochets de leurs frères et sœurs «ne travaillant pas du tout» (2 Th 3, 11). L’occupation du travail et la vie de l’esprit, dans la conception chrétienne, ne sont en aucun cas en opposition entre eux. Il est important de bien comprendre cela! Prière et travail peuvent et doivent aller de pair en harmonie, comme l’enseigne saint Benoît. Le manque de travail nuit également à l’esprit, tout comme le manque de prière nuit également à l’activité pratique.
Travailler — je le répète, sous d’innombrables formes — est le propre de la personne humaine. Cela exprime sa dignité d’être créée à l’image de Dieu. C’est pourquoi on dit que le travail est sacré. Et c’est pourquoi la gestion de l’emploi est une grande responsabilité humaine et sociale, qui ne peut être laissée aux mains de quelques-uns ou abandonnée à un «marché» sacralisé. Provoquer une perte d’emplois signifie provoquer un grave dommage social. Je suis triste lorsque je vois qu’il y a des gens sans travail, qui ne trouvent pas de travail et qui n’ont pas la dignité d’apporter de quoi manger à la maison. Et je me réjouis tant quand je vois que les gouvernants font beaucoup d’efforts pour trouver des postes de travail et pour faire en sorte que tous aient un travail. Le travail est sacré, le travail donne de la dignité à une famille. Nous devons prier afin que ne manque pas le travail dans une famille.
Donc le travail aussi, comme la fête, fait partie du dessein de Dieu Créateur. Dans le livre de la Genèse, le thème de la terre comme maison-jardin, confiée au soin et au travail de l’homme (2, 8.15), est anticipé par un passage très touchant: «Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel, il n’y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs n’avait encore poussé, car Yahvé Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol. Toutefois, un flot montait de terre et arrosait toute la surface du sol» (2, 4b-6a). Ce n’est pas du romantisme, mais c’est la révélation de Dieu; et nous avons la responsabilité de la comprendre et de l’assimiler entièrement. L’encyclique Laudato si’, qui propose une écologie intégrale, contient également ce message: la beauté de la terre et la dignité du travail sont faites pour être unies. Elles vont de pair: la terre devient belle lorsqu’elle est travaillée par l’homme. Quand le travail se détache de l’alliance de Dieu avec l’homme et la femme, lorsqu’il se sépare de leurs qualités spirituelles, lorsqu’il est otage de la logique du seul profit et qu’il méprise les liens d’affection de la vie, l’avilissement de l’âme contamine tout: même l’air, l’eau, l’herbe, la nourriture… La vie civile se corrompt et l’habitat se détériore. Et les conséquences frappent surtout les plus pauvres et les familles les plus pauvres. L’organisation moderne du travail montre parfois une dangereuse tendance à considérer la famille comme une gêne, un poids, une passivité, pour la productivité du travail. Mais demandons-nous: quelle productivité? Et pour qui? Ce que l’on appelle la «ville intelligente» est sans aucun doute riche de services et d’organisation; mais, par exemple, elle est souvent hostile aux enfants et aux personnes âgées.
Parfois, l’intérêt de ceux qui projettent réside dans la gestion d’une main d’œuvre individuelle, pouvant être assemblée et utilisée ou mise au rebut selon l’intérêt économique. La famille est un banc d’essai important. Lorsque l’organisation du travail la retient en otage, ou en empêche même le chemin, alors nous sommes certains que la société humaine a commencé à travailler contre elle-même!
Les familles chrétiennes reçoivent de cette conjoncture un grand défi et une grande mission. Elles détiennent les fondements de la création de Dieu: l’identité et le lien de l’homme et de la femme, la génération des enfants, le travail qui domestique la terre et rend le monde habitable. La perte de ces fondements est un problème très grave, et dans la maison commune, il y a déjà trop de fissures! Cette tâche n’est pas facile. Parfois, les associations familiales peuvent avoir l’impression d’être comme David face à Goliath… Mais nous savons comment ce défi a fini! Cela exige de la foi et de l’audace. Que Dieu nous accorde d’accueillir avec joie et espérance son appel, en ce moment difficile de notre histoire, l’appel au travail pour conférer une dignité à soi-même et à sa famille.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement les prêtres en cette fête de saint Jean Eudes.
En ce moment difficile de notre histoire, demandons au Seigneur de soutenir les familles dans leur vie quotidienne et dans leur mission. Qu’il leur accorde de garder fidèlement et courageusement les valeurs fondamentales de la création.

THE FIRST AND SECOND DAYS OF CREATION

25 août, 2015

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JEAN PAUL II – Ps 148, 1-6, GLORIFICATION DE DIEU, SEIGNEUR ET CRÉATEUR

25 août, 2015

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JEAN PAUL II – GLORIFICATION DE DIEU, SEIGNEUR ET CRÉATEUR

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 17 juillet 2002

GLORIFICATION DE DIEU, SEIGNEUR ET CRÉATEUR

Lecture: Ps 148, 1-6

1. Le Psaume 148 qui vient de s’élever vers Dieu constitue un véritable « cantique des créatures », une sorte de Te Deum de l’Ancien Testament, un alleluia cosmique qui entraîne tout et tous dans la louange divine.
Un exégète contemporain le commente ainsi: « Le psalmiste, en les appelant par leur nom, place les êtres dans l’ordre: dans le ciel, deux astres selon le moment, et les étoiles à part; d’un côté, les arbres fruitiers, de l’autre, les cèdres; sur un plan, les reptiles, et sur un autre, les oiseaux; ici, les princes et là, les peuples; sur deux rangs, se donnant peut-être la main, de jeunes garçons et de jeunes filles… Dieu les a établis en leur donnant une place et une fonction; l’homme les accueille, en leur donnant une place dans son langage, et ainsi disposés, il les conduit à la célébration liturgique. L’homme est le « pasteur de l’être » ou le liturgiste de la création » (L. Alonso Schökel, Trente psaumes: poésie et prière, Bologne 1982, p. 499).
Nous suivons nous aussi ce choeur universel, qui retentit dans l’abside du ciel et qui a pour temple le cosmos tout entier. Laissons-nous conquérir par le souffle de la louange que toutes les créatures élèvent à leur Créateur.
2. Dans le ciel, nous trouvons les poètes de l’univers stellaire: les astres les plus lointains, les groupes d’anges, le soleil et la lune, les étoiles brillantes, les « cieux des cieux » (cf. v. 4), c’est-à-dire l’espace interstellaire, les eaux supérieures que l’homme de la Bible imagine conservées dans des réservoirs avant de se déverser sous forme de pluie.
L’alleluia, c’est-à-dire l’invitation à « louer le Seigneur », retentit au moins huit fois et a pour objectif final l’ordre et l’harmonie des êtres célestes: « Il les posa [...] sous une loi qui jamais ne passera » (v. 6).
Le regard se tourne ensuite vers l’horizon terrestre où se déroule une procession de poètes, au moins vingt-deux, c’est-à-dire une sorte d’alphabet de louange, disséminé sur notre planète. Voilà les monstres marins et les abîmes, symboles du chaos aquatique sur lequel la terre est fondée (cf. Ps 23, 2), selon la conception cosmologique des anciens sémites.
Le Père de l’Eglise, saint Basile, observait: « Même les abîmes ne furent pas jugés méprisables par le Psalmiste, qui les a accueillis dans le choeur général de la création; au contraire, avec un langage qui leur est propre, ils complètent eux aussi harmonieusement l’hymne au Créateur » (Homiliae in hexameron, III. 9: PG 29, 75).
3. La procession se poursuit avec les créatures de l’atmosphère: le feu des éclairs, la grêle, la neige, le brouillard et le vent d’ouragan, considéré comme un messager rapide de Dieu (cf. Ps 148, 8).
Arrivent ensuite les montagnes et les collines, considérées par la tradition populaire comme les créatures les plus antiques de la terre (cf. v. 9a). Le règne végétal est représenté par les arbres fruitiers et les cèdres (cf. v. 9b). Le monde animal est en revanche représenté par les fauves, le bétail, les reptiles et les oiseaux (cf. v. 10).
Voilà enfin l’homme qui préside la liturgie de la création. Il est présenté à tous les âges et sous toutes ses formes: enfants, jeunes et personnes âgées, rois et populations (cf. vv 11-12).
4. Nous confions à présent à saint Jean Chrysostome la tâche de jeter un regard d’ensemble sur cet immense choeur. Il le fait à travers des paroles qui renvoient également au Cantique des trois jeunes gens dans la fournaise ardente, sur lequel nous avons médité lors de la dernière catéchèse. Cet éminent Père de l’Eglise et Patriarche de Constantinople affirmait: « En raison de leur grande rectitude d’âme, les saints, lorsqu’ils s’apprêtent à rendre grâce à Dieu, ont l’habitude d’appeler de nombreuses créatures à participer à leur louange, en les exhortant à entreprendre avec eux cette belle liturgie. C’est également ce que firent les trois jeunes gens dans la fournaise, lorsqu’ils appelèrent toute la création à rendre grâce pour les bienfaits reçus et à chanter des hymnes à Dieu (Dn, 3). C’est également ce que fait ce Psaume, en interpellant les deux parties du monde, celle qui se trouve en haut et celle qui se trouve en bas, la partie sensible et la partie intelligible. Le prophète Isaïe fit également la même chose, lorsqu’il dit: « Cieux criez de joie, terre exulte, que les montagnes poussent des cris, car Yahvé a consolé son peuple » (Is 49, 13). Et le Psautier s’exprime de nouveau ainsi: « Lorsque Israël sortit d’Egypte, que la maison de Jacob sortit d’un peuple barbare, les montagnes sautillèrent comme des béliers et les collines commes les agneaux d’un troupeau » (Ps 113, 1.4). Et ailleurs, dans Isaïe: « Que les nuages déversent la justice » (Is 45, 8). En effet, les saints considérant qu’ils ne suffisaient pas à eux seuls pour louer le Seigneur, se tournent de tous les côtés en interpellant chacun pour participer à l’hymne commun » (Expositio in psalmum CXLVIII: PG55, 484-485).
5. Nous sommes invités nous aussi à nous associer à cet immense coeur, en devenant la voix explicite de chaque créature et en louant Dieu dans les deux dimensions fondamentales de son mystère. D’un côté, nous devons adorer sa grandeur transcendante, car « sublime est son nom, lui seul, sa majesté par dessus terre et ciel! », comme le dit notre Psaume (v. 13). De l’autre côté, nous reconnaissons sa bonté pleine de bienveillance, car Dieu est proche de ses créatures et il vient en particulier en aide à son peuple: « Il rehausse la vigueur de son peuple… le peuple de ses proches » (v. 14), comme l’affirme encore le Psalmiste.
Face au Créateur tout-puissant et miséricordieux, recueillons alors l’invitation de saint Augustin à le louer, à l’exalter, à le célébrer à travers ses oeuvres: « A la vue de ces créatures, tu es ravi, tu t’élèves jusqu’au Créateur, la vue des créatures visibles t’élève jusqu’aux créatures invisibles. Alors sa confession est sur la terre et aussi dans le Ciel… Si ses oeuvres sont belles, combien est plus grande la beauté du Créateur? » (Ennarationes sur les Psaumes, IV, Rome 1977, pp. 887-889).

SAINTETÉ? PETITES CHOSES

25 août, 2015

http://www.fr.josemariaescriva.info/article/saintete-petites-choses

SAINTETÉ? PETITES CHOSES

J. López

Mots: Chemin, Petites choses, Sainteté

À l’occasion de certaines canonisations, le Magistère de l’Église a enseigné que la sainteté ne consiste pas à faire des actions extraordinaires, mais qu’elle ne consiste, pour ainsi dire, qu’à se conformer avec la volonté de Dieu, exprimée dans l’accomplissement continuel et exact des devoirs de son propre état ».
C’est aussi ce simple chemin de sainteté que propose saint Josémaria: Veux-tu être saint ? Accomplis le petit devoir de chaque instant. Fais ce que tu dois et sois à ce que tu fais » (Chemin, 815).
Ce texte montre les deux exigences de la sainteté: une est matérielle (“fais ce que tu dois”: le petit devoir de chaque instant, son accomplissement sans retards: hodie, nunc, aujourd’hui, maintenant) et une autre formule (“sois à ce que tu fais” : l’accomplir en s’y investissant, parfaitement et par amour de Dieu).
Ces deux exigences se retrouvent en une seule : le soin aimant des petites choses. En effet, dans la pratique, les devoirs personnels ne sont pas matériellement grands, mais de « petits devoirs » de chaque instant et leur accomplissement parfait consiste aussi en de « petites choses » (des actes de vertu en de petites choses).
L’infini valeur de ce qui est « petit »
À la base de ces deux exigences, il y a l’idée que pour la sainteté, l’amour de la matérialité des œuvres est prioritaire. Qu’il a de la valeur, ce petit acte fait par Amour!
La valeur des œuvres sur le plan de la sanctification et de l’apostolat ne découle pas essentiellement de leur relief humain (de leur importance matérielle), mais de l’amour de Dieu avec lequel elles sont réalisées. Cet amour se manifeste très souvent en de « petites choses » dans nos rapports avec Dieu et avec les autres : du détail dans notre piété lorsque nous faisons de notre mieux pour dire une oraison vocale, ou pour faire une génuflexion devant le tabernacle, au geste de politesse ou de gentillesse. L’amour fait que ce qui est infime aux yeux des hommes devienne grand : « Faites tout par Amour. Ainsi il n’y a pas de petites choses : tout est grand »
« Les oeuvres de l’Amour sont toujours grandes, même s’il s’agit apparemment de petites choses ».
Matérialiser la grandeur intérieure
Cette priorité donnée à l’amour ne veut pas dire que la perfection objective, extérieure, des oeuvres réalisées soit peu importante. Saint Josémaria insiste aussi sur cela. Pour mieux comprendre son message il faut réfléchir un peu plus sur le sens de l’expression « petites choses ».
Avant tout, il ne faut pas croire que les « petites choses » sont essentiellement quelque chose d’extérieur à nous. Par exemple, dans le cas d’une « porte ouverte qui devrait être fermée », la « petite chose » n’est pas la porte ouverte, mais l’acte de la fermer en pratiquant la vertu de l’ordre par amour de Dieu. C’est-à-dire que les « petites choses » sont avant tout des actes vertueux que l’on qualifie de « petits » non point par l’intensité de l’acte (qui peut en réalité être vraiment grand) mais pour d’autres raisons : la courte durée, la petite importance sur le plan humain (c’est le cas pour beaucoup de détails d’ordre, indépendamment de leurs éventuelles conséquences importantes.
Qu’on pense ici à l’acte de fermer une porte lorsqu’il pourrait s’agir de la porte d’un frigidaire). Quand Josémaria parle de l’importance des “petites choses”, il fait allusion parfois à de “petites choses spirituelles”, qui ne sont que des actes intérieurs, même s’ils sont réalisés à l’occasion d’une activité extérieure (par exemple, le fait de dire une jaculatoire en fermant une porte, ou de renouveler dans son cœur l’offrande de son travail à Dieu). D’autres fois, en revanche, il pense à de « petites choses matérielles » : des actes qui ont pour objet un détail extérieur qui contribue à améliorer objectivement l’état des choses dans notre environnement, même si c’est très petit (par exemple, réparer quelque chose d’abîmé pour servir les autres par amour de Dieu).

Calmement, appliquons-nous
Dans le cas de ces dernières “petites choses matérielles”, saint Josémaria accorde de l’importance à leur effet extérieur bien que leur valeur en termes de sainteté réside en priorité dans l’amour avec lequel elles sont faites. Bien sûr, les petites choses sont précieuses par l’amour, grâce auquel elles peuvent devenir “grandes”, mais, dans la logique de l’Incarnation qui oriente toute la doctrine de saint Josémaria, ceci est inséparable de la valeur qu’a le fait de “bien faire les choses”, de s’appliquer à bien les exécuter. Bien entendu, elles ne perdent pas de leur mérite surnaturel si, malgré la bonne volonté d’agir avec perfection en mettant tous les moyens pour que les choses « sortent bien », on n’arrive pas à obtenir l’effet désiré.
Cependant la volonté ne serait pas bonne s’il n’y avait pas l’intérêt réel de faire que les résultats soient bons. Cet intérêt-là est continuellement présent dans les textes de saint Josémaria. Nous avons vu qu’il enseigne à « être à ce que l’on fait ».
D’autres fois il exhorte à réaliser avec perfection les tâches jusqu’à y mettre « la dernière pierre », à « achever les choses avec perfection humaine », de sorte que ce soit « un ouvrage délicat, achevé comme un filigrane, bien fait », et il cite dans ce sens les vers d’un poète castillan : “el hacer las cosas bien /importa más que el hacerlas”que l’on pourrait traduire ainsi: « bien faire les choses importe plus que de les faire ».

Le Martyre de Saint-Barthélemy

24 août, 2015

Le Martyre de Saint-Barthélemy dans images sacrée 1012_58mr00044a

 

JEAN-PAUL II, JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX, IL N’Y A PAS DE PAIX SANS JUSTICE IL N’Y A PAS DE JUSTICE SANS PARDON

24 août, 2015

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l MESSAGE DE SA SAINTETÉ LE PAPE JEAN-PAUL II POUR LA CÉLÉBRATION DE LA
JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

1er janvie 2002 -

IL N’Y A PAS DE PAIX SANS JUSTICE IL N’Y A PAS DE JUSTICE SANS PARDON

1.Cette année, la Journée
mondiale de la Paix est célébrée sur l’arrière-plan des événements dramatiques du 11 septembre dernier. Ce jour-là fut perpétré un crime d’une extrême gravité: en l’espace de quelques minutes, des milliers de personnes innocentes, de différentes provenances ethniques, furent horriblement massacrées. Depuis lors, dans le monde entier l’humanité a pris conscience, avec une intensité nouvelle, de la vulnérabilité de chacun et elle a commencé à envisager l’avenir avec un sentiment jusqu’alors inconnu de peur profonde. Face à ce sentiment, l’Église désire témoigner de son espérance, fondée sur la conviction que le mal, le mysterium iniquitatis, n’a pas le dernier mot dans les vicissitudes humaines. L’histoire du salut, racontée dans la sainte Écriture, projette une lumière intense sur toute l’histoire du monde, montrant que celle-ci est toujours accompagnée par la sollicitude miséricordieuse et providentielle de Dieu, qui connaît les chemins permettant d’atteindre les cœurs les plus endurcis et de tirer de bons fruits même d’une terre aride et inféconde.
Telle est l’espérance qui soutient l’Église au début de l’an 2002: avec la grâce de Dieu, le monde, où le pouvoir du mal semble une fois encore l’emporter, sera réellement transformé en un monde où les aspirations les plus nobles du cœur humain pourront être satisfaites, un monde où prévaudra la vraie paix.

La paix, œuvre de justice et d’amour
2. Ce qui est récemment advenu, avec les sanglants épisodes rappelés ci-dessus, m’a poussé à reprendre une réflexion qui bien souvent jaillit du plus profond de mon cœur au souvenir d’événements historiques qui ont marqué ma vie, spécialement au cours de mes jeunes années.
Les souffrances indicibles des peuples et des individus, et parmi eux beaucoup de mes amis et de personnes que je connaissais, causées par les totalitarismes nazi et communiste, ont toujours suscité en moi des interrogations et ont stimulé ma prière. Bien des fois, je me suis attardé à réfléchir à la question: quel est le chemin qui conduit au plein rétablissement de l’ordre moral et social qui est violé de manière aussi barbare ? La conviction à laquelle je suis parvenu en réfléchissant et en me référant à la Révélation biblique est qu’on ne rétablit pleinement l’ordre brisé qu’en harmonisant entre eux la justice et le pardon. Les piliers de la véritable paix sont la justice et cette forme particulière de l’amour qu’est le pardon.
3. Mais comment, dans les circonstances actuelles, parler de justice et en même temps de pardon comme sources et conditions de la paix ? Ma réponse est celle-ci: on peut et on doit en parler, malgré les difficultés que comporte ce sujet, parce que, entre autres, on a tendance à penser à la justice et au pardon en termes antithétiques. Mais le pardon s’oppose à la rancune et à la vengeance, et non à la justice. La véritable paix est en réalité « œuvre de la justice » (Is 32, 17). Comme l’a affirmé le Concile Vatican II, la paix est « le fruit d’un ordre qui a été implanté dans la société humaine par son divin Fondateur, et qui doit être mené à la réalisation par des hommes aspirant sans cesse à une justice plus parfaite » (Constitution pastorale Gaudium et spes, n. 78). Depuis plus de quinze siècles, dans l’Église catholique retentit l’enseignement d’Augustin d’Hippone, qui nous a rappelé que la paix qu’il faut viser avec la coopération de tous consiste dans la tranquillitas ordinis, dans la tranquillité de l’ordre (cf. De civitate Dei, 19, 13).
La vraie paix est donc le fruit de la justice, vertu morale et garantie légale qui veille sur le plein respect des droits et des devoirs, et sur la répartition équitable des profits et des charges. Mais parce que la justice humaine est toujours fragile et imparfaite, exposée qu’elle est aux limites et aux égoïsmes des personnes et des groupes, elle doit s’exercer et, en un sens, être complétée par le pardon qui guérit les blessures et qui rétablit en profondeur les rapports humains perturbés. Cela vaut aussi bien pour les tensions qui concernent les individus que pour celles qui ont une portée plus générale et même internationale. Le pardon ne s’oppose d’aucune manière à la justice, car il ne consiste pas à surseoir aux exigences légitimes de réparation de l’ordre lésé. Le pardon vise plutôt cette plénitude de justice qui mène à la tranquillité de l’ordre, celle-ci étant bien plus qu’une cessation fragile et temporaire des hostilités: c’est la guérison en profondeur des blessures qui ensanglantent les esprits. Pour cette guérison, la justice et le pardon sont tous les deux essentiels.
Telles sont les deux dimensions de la paix que je désire approfondir dans ce message. La Journée mondiale offre cette année à toute l’humanité, mais tout particulièrement aux Chefs des Nations, l’occasion de réfléchir aux exigences de la justice et à l’appel au pardon face aux graves problèmes qui continuent d’affliger le monde, aux premiers rangs desquels il y a le nouveau degré de violence introduit par le terrorisme organisé.

Le phénomène du terrorisme
4. C’est précisément la paix fondée sur la justice et sur le pardon qui est attaquée aujourd’hui par le terrorisme international. Ces dernières années, spécialement après la fin de la guerre froide, le terrorisme s’est transformé en un réseau sophistiqué de connivences politiques, techniques et économiques qui dépasse les frontières nationales et s’élargit jusqu’à englober le monde entier. Il s’agit de véritables organisations dotées bien souvent d’immenses ressources financières, qui élaborent des stratégies sur une vaste échelle, frappant des personnes innocentes qui n’ont rien à voir avec les visées poursuivies par les terroristes.
Utilisant leurs adeptes comme armes à lancer contre des personnes sans défense et ignorantes du danger, ces organisations terroristes manifestent d’une manière déconcertante l’instinct de mort qui les nourrit. Le terrorisme naît de la haine et il engendre l’isolement, la méfiance et le repli sur soi. La violence s’ajoute à la violence, en une spirale tragique qui entraîne même les nouvelles générations, celles-ci héritant ainsi de la haine qui a divisé les générations précédentes. Le terrorisme est fondé sur le mépris de la vie humaine. Voilà précisément pourquoi non seulement il est à l’origine de crimes intolérables, mais il constitue en lui-même, en tant que recours à la terreur comme stratégie politique et économique, un véritable crime contre l’humanité.
5. De ce fait, il existe un droit de se défendre contre le terrorisme. C’est un droit qui, comme tout autre droit, doit répondre à des règles morales et juridiques tant dans le choix des objectifs que dans celui des moyens. L’identification des coupables doit être dûment prouvée, car la responsabilité pénale est toujours personnelle et on ne peut donc l’étendre aux nations, aux ethnies, aux religions, auxquelles appartiennent les terroristes. La collaboration internationale dans la lutte contre l’activité terroriste doit comporter aussi un engagement particulier sur les plans politique, diplomatique et économique pour résoudre avec courage et détermination les éventuelles situations d’oppression et de marginalisation qui seraient à l’origine des desseins terroristes. Le recrutement des terroristes est en effet plus facile dans les contextes sociaux où les droits sont foulés au pied et où les injustices sont trop longtemps tolérées.
Il faut toutefois affirmer clairement que l’on ne peut jamais prendre prétexte des injustices qui existent dans le monde pour justifier les attentats terroristes. De plus, on doit noter que, parmi les victimes de l’écroulement radical de l’ordre que cherchent les terroristes, il faut compter en premier lieu les millions d’hommes et de femmes moins équipés pour résister à l’affaissement de la solidarité internationale. Je fais allusion ici d’une manière spécifique aux peuples du monde en voie de développement, qui vivent déjà avec une marge étroite de survie et qui seraient les plus douloureusement atteints par le chaos économique et politique généralisé. La prétention qu’a le terrorisme d’agir au nom des pauvres est une flagrante imposture.

On ne tue pas au nom de Dieu !
6. Celui qui tue par des actes terroristes nourrit des sentiments de mépris envers l’humanité, faisant preuve de désespérance face à la vie et à l’avenir: dans cette perspective, tout peut être haï et détruit. Le terroriste pense que la vérité à laquelle il croit ou la souffrance endurée sont tellement absolues qu’il lui est légitime de réagir en détruisant même des vies humaines innocentes. Le terrorisme est parfois engendré par un fondamentalisme fanatique, qui naît de la conviction de pouvoir imposer à tous d’accepter sa propre conception de la vérité. Au contraire, même à supposer que l’on ait atteint la vérité — et c’est toujours d’une manière limitée et perfectible —, on ne peut jamais l’imposer. Le respect de la conscience d’autrui, dans laquelle se reflète l’image même de Dieu (cf. Gn 1, 26-27), permet seulement de proposer la vérité aux autres, auxquels appartient ensuite la responsabilité de l’accueillir. Prétendre imposer à d’autres par la violence ce que l’on considère comme la vérité signifie violer la dignité de l’être humain et, en définitive, outrager Dieu dont il est l’image. C’est pourquoi le fanatisme fondamentaliste est une attitude radicalement contraire à la foi en Dieu. À y regarder de près, le terrorisme exploite non seulement l’homme, mais Dieu lui-même, dont il finit par faire une idole qu’il utilise à ses propres fins.
7. Aucun responsable religieux ne peut donc user d’indulgence à l’égard du terrorisme et moins encore le préconiser. C’est une profanation de la religion que de se proclamer terroriste au nom de Dieu, d’user de violence sur les hommes au nom de Dieu. La violence terroriste est contraire à la foi en Dieu Créateur de l’homme, en Dieu qui prend soin de l’homme et qui l’aime. En particulier, elle est totalement contraire à la foi dans le Christ Seigneur, qui a montré à ses disciples comment prier: « Remets-nous nos dettes, comme nous les avons remises nous-mêmes à ceux qui nous devaient » (Mt 6, 12).
Suivant l’enseignement et l’exemple de Jésus, les chrétiens sont convaincus que faire preuve de miséricorde signifie vivre pleinement la vérité de notre vie: nous pouvons et nous devons être miséricordieux parce que nous avons bénéficié de la miséricorde d’un Dieu qui est Amour miséricordieux (cf. 1 Jn 4, 7-12). Le Dieu qui nous rachète par son entrée dans l’histoire et qui, à travers le drame du Vendredi saint, prépare la victoire du jour de Pâques est un Dieu de miséricorde et de pardon (cf. Ps 103 [102], 3-4. 10-13). Devant ceux qui le critiquaient parce qu’il mangeait avec les pécheurs, Jésus s’est exprimé ainsi: « Allez apprendre ce que veut dire cette parole: C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mt 9, 13). Les disciples du Christ, baptisés dans sa mort et dans sa résurrection, doivent toujours être des hommes et des femmes de miséricorde et de pardon.

La nécessité du pardon
8. Mais que signifie concrètement pardonner? Et pourquoi pardonner? Quand on parle du pardon, on ne peut éluder ces interrogations. Reprenant une réflexion que j’ai déjà eu l’occasion d’exposer pour la Journée mondiale de la Paix de 1997 (« Offre le pardon, reçois la paix »), je voudrais rappeler que le pardon réside dans le cœur de chacun avant d’être un fait social. C’est seulement dans la mesure où l’on proclame une éthique et une culture du pardon que l’on peut aussi espérer en une « politique du pardon », qui s’exprime dans des comportements sociaux et des institutions juridiques dans lesquels la justice elle-même puisse prendre un visage plus humain.
En réalité, le pardon est avant tout un choix personnel, une option du cœur qui va contre l’instinct spontané de rendre le mal pour le mal. Cette option trouve son élément de comparaison dans l’amour de Dieu, qui nous accueille malgré nos péchés, et son modèle suprême est le pardon du Christ qui a prié ainsi sur la Croix: « Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34).
Le pardon a donc une racine et une mesure divines. Mais cela n’exclut pas que l’on puisse aussi en saisir la valeur à la lumière de considérations fondées sur le bon sens humain. La première de ces considérations concerne l’expérience vécue intérieurement par tout être humain quand il commet le mal. Il se rend compte alors de sa fragilité et il désire que les autres soient indulgents avec lui. Pourquoi donc ne pas agir envers les autres comme chacun voudrait que l’on agisse envers lui-même? Tout être humain nourrit en lui-même l’espérance de pouvoir recommencer une période de sa vie, et de ne pas demeurer à jamais prisonnier de ses erreurs et de ses fautes. Il rêve de pouvoir à nouveau lever les yeux vers l’avenir, pour découvrir qu’il a encore la possibilité de faire confiance et de s’engager.
9. En tant qu’acte humain, le pardon est avant tout une initiative du sujet singulier dans ses relations avec ses semblables. Toutefois, la personne a une dimension sociale essentielle qui fait qu’elle tisse un réseau de relations où elle exprime ce qu’elle est: non seulement dans le bien, mais aussi malheureusement dans le mal. De ce fait, le pardon devient nécessaire également au niveau social. Les familles, les groupes, les États, la Communauté internationale elle-même, ont besoin de s’ouvrir au pardon pour renouer les liens rompus, pour dépasser les situations stériles de condamnations réciproques, pour vaincre la tentation d’exclure les autres en leur refusant toute possibilité d’appel. La capacité de pardonner est à la base de tout projet d’une société à venir plus juste et plus solidaire.
Le refus du pardon, au contraire, surtout s’il entretient la poursuite de conflits, a des répercussions incalculables pour le développement des peuples. Les ressources sont consacrées à soutenir la course aux armements, les dépenses de guerre, ou à faire face aux conséquences des rétorsions économiques. C’est ainsi que font défaut les disponibilités financières nécessaires au développement, à la paix, à la justice. De quelles souffrances l’humanité n’est-elle pas affligée parce qu’elle ne sait pas se réconcilier, quels retards ne subit-elle pas parce qu’elle ne sait pas pardonner! La paix est la condition du développement, mais une paix véritable n’est possible qu’à travers le pardon.

Le pardon, voie royale
10. La proposition du pardon n’est pas une chose que l’on admet comme une évidence ou que l’on accepte facilement; par certains aspects, c’est un message paradoxal. En effet, le pardon comporte toujours, à court terme, une perte apparente, tandis qu’à long terme, il assure un gain réel. La violence est exactement le contraire: elle opte pour un gain à brève échéance, mais se prépare pour l’avenir lointain une perte réelle et permanente. Le pardon pourrait sembler une faiblesse; en réalité, aussi bien pour l’accorder que pour le recevoir, il faut une grande force spirituelle et un courage moral à toute épreuve. Loin de diminuer la personne, le pardon l’amène à une humanité plus profonde et plus riche, il la rend capable de refléter en elle un rayon de la splendeur du Créateur.
Le ministère que j’accomplis au service de l’Évangile me fait vivement sentir le devoir d’insister, en même temps qu’il m’en donne la force, sur la nécessité du pardon. Je le fais aujourd’hui encore, soutenu par l’espérance de pouvoir susciter des réflexions sereines et longuement mûries en faveur d’un renouveau général dans le cœur des personnes et dans les relations entre les peuples de la terre.
11. En méditant sur le thème du pardon, on ne peut pas ne pas évoquer quelques situations tragiques de conflits qui, depuis trop longtemps, entretiennent des haines profondes et destructrices, avec la spirale sans fin de tragédies personnelles et collectives qui s’ensuit. Je pense en particulier à ce qui se passe en Terre sainte, lieu béni et sacré de la rencontre de Dieu avec les hommes, lieu de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus, Prince de la Paix.
La délicate situation internationale invite à souligner une fois encore avec force combien il est urgent d’apporter une solution au conflit arabo-israélien, qui dure depuis plus de cinquante ans, avec des alternances de phases plus ou moins aiguës. Le recours continuel à des actes de terrorisme ou de guerre, qui aggravent la situation pour tous et qui assombrissent les perspectives, doit enfin céder le pas à une négociation qui résolve les problèmes. Les droits et les exigences de chacun ne pourront être dûment pris en compte et pondérées de manière équitable que dans la mesure où prévaudra chez tous la volonté de justice et de réconciliation. Une fois de plus, j’adresse à ces peuples bien-aimés l’invitation pressante à s’engager dans une nouvelle ère de respect mutuel et d’accord constructif.

Compréhension et coopération interreligieuses
12. Dans cette grande entreprise, les responsables religieux ont une responsabilité spécifique. Les confessions chrétiennes et les grandes religions de l’humanité doivent collaborer entre elles pour éliminer les causes sociales et culturelles du terrorisme, en enseignant la grandeur et la dignité de la personne, et en favorisant une conscience plus grande de l’unité du genre humain. Il s’agit là d’un domaine précis de dialogue et de collaboration œcuméniques et interreligieux, pour que les religions se mettent d’urgence au service de la paix entre les peuples.
Je suis en particulier convaincu que les responsables religieux juifs, chrétiens et musulmans doivent prendre l’initiative par une condamnation publique du terrorisme, refusant à ceux qui s’y engagent toute forme de légitimation religieuse ou morale.
13. En donnant un témoignage commun à la vérité morale selon laquelle l’assassinat délibéré de l’innocent est toujours et partout, sans exception, un grave péché, les responsables religieux du monde favoriseront la formation d’une opinion publique moralement correcte. C’est là le présupposé nécessaire à l’édification d’une société internationale capable de rechercher la tranquillité de l’ordre dans la justice et dans la liberté.
Un tel engagement de la part des religions ne peut pas ne pas conduire à la voie du pardon, qui débouche sur la compréhension réciproque, sur le respect et la confiance. Le service que les religions peuvent rendre à la cause de la paix et contre le terrorisme consiste justement dans la pédagogie du pardon, car l’homme qui pardonne ou qui demande pardon comprend qu’il y a une Vérité plus grande que lui, et qu’en l’accueillant il peut se dépasser lui-même.

La prière pour la paix
14. C’est bien pour cela que la prière pour la paix n’est pas un élément qui « vient après » l’engagement en faveur de la paix. Au contraire, elle est au cœur de l’effort pour l’édification d’une paix dans l’ordre, la justice et la liberté. Prier pour la paix veut dire ouvrir le cœur humain à l’irruption de la puissance rénovatrice de Dieu. Par la force vivifiante de sa grâce, Dieu peut créer des ouvertures vers la paix là où il semble qu’il n’y ait qu’obstacles et repli sur soi; il peut consolider et élargir la solidarité entre les membres de la famille humaine, malgré les longs épisodes de divisions et de luttes. Prier pour la paix signifie prier pour la justice, pour un ordonnancement approprié à l’intérieur des nations et dans leurs relations mutuelles. Cela veut dire aussi prier pour la liberté, spécialement pour la liberté religieuse, qui est un droit humain et civil fondamental pour tout individu. Prier pour la paix signifie prier pour obtenir le pardon de Dieu et en même temps pour croître dans le courage nécessaire pour être capable à son tour de pardonner les offenses subies. Pour toutes ces raisons, j’ai invité les représentants des religions du monde à venir à Assise, la ville de saint François, le 24 janvier prochain, afin de prier pour la paix. Nous voulons montrer de cette façon que le sentiment religieux authentique est une source inépuisable de respect mutuel et d’harmonie entre les peuples: bien plus, en lui réside le principal antidote contre la violence et les conflits. En ce temps de grave préoccupation, la famille humaine a besoin de s’entendre rappeler les motifs certains de notre espérance. C’est bien pourquoi nous entendons proclamer à Assise, en priant le Dieu tout-puissant — selon l’expression suggestive attribuée à saint François lui-même — de faire de nous un instrument de sa paix.
15. Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon: voilà ce que je veux annoncer dans ce Message aux croyants et aux non-croyants, aux hommes et aux femmes de bonne volonté, qui ont à cœur le bien de la famille humaine et son avenir.
Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon: voilà ce que je veux rappeler à ceux qui ont entre leurs mains le sort des communautés humaines, afin qu’ils se laissent toujours guider, dans les choix graves et difficiles qu’ils doivent faire, par la lumière du bien véritable de l’homme, dans la perspective du bien commun.
Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon: je ne me lasserai pas de répéter cet avertissement à ceux qui, pour un motif ou un autre, nourrissent en eux la haine, des désirs de vengeance, des instincts destructeurs.
En cette Journée de la Paix, que s’élève du cœur de tout croyant une prière plus intense pour toutes les victimes du terrorisme, pour leurs familles tragiquement frappées, et pour tous les peuples qui continuent à être meurtris et bouleversés par le terrorisme et la guerre! Que ne soient pas exclus du rayon de lumière de notre prière ceux-là mêmes qui offensent gravement Dieu et l’homme par ces actes impitoyables: qu’il leur soit accordé de rentrer en eux-mêmes et de se rendre compte du mal qu’ils accomplissent; qu’ils soient ainsi poussés à renoncer à toute volonté de violence et à demander pardon! En ces temps tumultueux, que la famille humaine puisse trouver la paix véritable et durable, cette paix qui peut naître seulement de la rencontre entre la justice et la miséricorde!

Du Vatican, le 8 décembre 2001

JEAN PAUL II

BENOÎT XVI – BARTHÉLEMY – 24 AOÛT

24 août, 2015

https://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20061004.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 4 octobre 2006

BARTHÉLEMY – 24 AOÛT

Chers frères et soeurs,

Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c’est aujourd’hui l’Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 14) ou bien Thomas (cf. Ac 1, 13). Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s’agit probablement d’un nom d’origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément « fils de Talmay ».

Nous ne possédons pas d’informations importantes sur Barthélemy; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d’aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël: un nom qui signifie « Dieu a donné ». Ce Nathanaël provenait de Cana (cf. Jn 21, 2) et il est donc possible qu’il ait été témoin du grand « signe » accompli par Jésus en ce lieu (cf. Jn 2, 1-11). L’identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l’Evangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c’est-à-dire à la place qu’occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Evangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu’il avait trouvé « Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth » (Jn 1, 45). Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave: « De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon? » (Jn 1, 46a). Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des juifs, le Messie ne pouvait pas provenir d’un village aussi obscur, comme l’était précisément Nazareth (voir également Jn 7, 42). Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l’attendrions pas. D’autre part, nous savons qu’en réalité, Jésus n’était pas exclusivement « de Nazareth », mais qu’il était né à Bethléem (cf. Mt 2, 1; Lc 2, 4), et qu’en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.

L’épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion: dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël: « Viens et tu verras! » (Jn 1, 46b). Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d’une expérience vivante: le témoignage d’autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu’à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme: « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant; nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde! » (Jn 4, 42).

En revenant à la scène de vocation, l’évangéliste nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s’approcher, il s’exclame: « Voici un véritable fils d’Israël, un homme qui ne sait pas mentir » (Jn 1, 47). Il s’agit d’un éloge qui rappelle le texte d’un Psaume: « Heureux l’homme… dont l’esprit est sans fraude » (Ps 32, 2), mais qui suscite la curiosité de Nathanaël, qui réplique avec étonnement: « Comment me connais-tu? » (Jn 1, 48a). La réponse de Jésus n’est pas immédiatement compréhensible. Il dit: « Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu » (Jn 1, 48b). Nous ne savons pas ce qu’il s’est passé sous ce figuier. Il est évident qu’il s’agit d’un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du coeur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et comprend: cet homme sait tout sur moi, Il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement m’abandonner à cet homme. Et ainsi, il répond par une confession de foi claire et belle, en disant: « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu! C’est toi le roi d’Israël! » (Jn 1, 49). Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l’itinéraire d’adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l’identité de Jésus: Il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont il est le Fils unique, que dans celle avec le peuple d’Israël, dont il est déclaré le roi, une qualification propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l’une ni l’autre de ces deux composantes, car si nous ne proclamons que la dimension céleste de Jésus, nous risquons d’en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l’histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui le qualifie précisément.
Nous ne possédons pas d’informations précises sur l’activité apostolique successive de Barthélemy-Nathanaël. Selon une information rapportée par l’historien Eusèbe au IV siècle, un certain Pantenus aurait trouvé jusqu’en Inde les signes d’une présence de Barthélemy (cf. Hist. eccl. V, 10, 3). Dans la tradition postérieure, à partir du Moyen Age, s’imposa le récit de sa mort par écorchement, qui devint ensuite très populaire. Il suffit de penser à la très célèbre scène du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine, dans laquelle Michel-Ange peignit saint Barthélemy qui tient sa propre peau dans la main gauche, sur laquelle l’artiste laissa son autoportrait. Ses reliques sont vénérées ici à Rome, dans l’église qui lui est consacrée sur l’Ile Tibérine, où elles furent apportées par l’empereur allemand Otton III en l’an 983. En conclusion, nous pouvons dire que la figure de saint Barthélemy, malgré le manque d’information le concernant, demeure cependant face à nous pour nous dire que l’on peut également vivre l’adhésion à Jésus et en témoigner sans accomplir d’oeuvres sensationnelles. C’est Jésus qui est et reste extraordinaire, Lui à qui chacun de nous est appelé à consacrer sa propre vie et sa propre mort.

The last supper

21 août, 2015

The last supper dans images sacrée 12%20ENLUMINURE%20MONASTERE%20DE%20FLOREFFE
http://www.artbible.net/3JC/-Mat-26,26_The%20last%20supper_La%20Cene/2nd_15th_Siecle/slides/12%20FRESCOE%20THE%20LORD%20S%20SUPPER%20ICKLETON%20CAMBRIG.html

EMILE BESSON. JUILLET 64 – LE FONDEMENT DE LA CERTITUDE

21 août, 2015

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Besson/Articles2/fondement.html

EMILE BESSON. JUILLET 64

LE FONDEMENT DE LA CERTITUDE

Je ne sais pas si cet homme est un pécheur, mais je sais une chose: c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois. (Jean IX, 25)
Le fait est bien connu. Le Christ avait guéri un aveugle de naissance qui mendiait au bord du chemin et celui-ci était retourné, tout heureux, dans, sa maison. Ses voisins et ceux qui jusqu’alors le voyaient mendier l’interrogèrent sur sa guérison « Jésus, leur répondit-il, a fait de la boue avec sa salive, l’a étendue sur mes yeux et m’a envoyé me laver au réservoir de Siloé ; quand je suis revenu, je voyais ».
Or c’était un jour de sabbat que Jésus avait guéri l’aveugle-né. Les voisins le conduisirent donc aux pharisiens et ceux-ci déclarèrent : « Cet homme n’est pas de Dieu, car il n’observe pas le sabbat ».
Les Juifs n’ont jamais blâmé le Christ de guérir des malades ; ils Lui en ont fait le reproche lorsque ces guérisons étaient faites le jour du sabbat.
En hébreu le mot sabbat signifie repos ; on le donnait au septième jour de la semaine, au samedi. Selon la Genèse, Dieu, ayant créé le monde en six jours, s’était reposé le septième jour. La Loi de Moïse faisait une interdiction formelle de travailler le jour du sabbat et les Israélites ne faisaient absolument rien ce jour là. Les rabbins distinguaient 39 espèces de travaux interdits au jour du sabbat, parmi lesquels le soin des malades, la consolation des affligés, l’aumône(1). La violation du sabbat pouvait entraîner la peine de mort (Nombres XV, 35).
Le Christ S’est constamment soumis à la Loi ; mais, lorsqu’il s’est agi pour Lui d’aider, de soulager, Il ne S’est jamais demandé si l’on se trouvait ou non un jour de sabbat. Il n’a pensé qu’aux créatures dolentes, Il les a secourues, Il les a guéries. Mais, en agissant de la sorte, Il S’est attiré de la part des Juifs une réprobation puis une haine de plus en plus féroce.
L’aveugle guéri avait reconnu dans le miracle dont il avait été l’objet le signe d’une mission divine et il avait dit aux pharisiens « Cet homme est un prophète ».
Mais eux lui déclarèrent « Nous savons que cet homme est un pécheur ».
Les pharisiens détenaient le savoir théologique, la doctrine sacro-sainte ; ils étaient les représentants de la Tradition, les savants, les directeurs ; ils étaient revêtus de l’autorité. Eux seuls avaient le droit de dire: Nous savons. Le pauvre mendiant ignorant reconnaît son incompétence dans les questions de la théologie ; il sait qu’il n’a pas qualité pour discuter avec les docteurs d’Israël, qu’il ne peut être juge de la sainteté d’autrui. Il reste à sa place. Mais à ceux qui du haut de leur savoir décrètent : « Nous savons que cet homme est un pécheur » il répond par un fait : « Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois ».
Les pharisiens ne trouvèrent rien à répondre à cet ignorant et ils se laissèrent aller à la colère et à l’injure.
Et le Christ tira la conclusion de cet événement
« Je suis venu dans ce monde pour exercer un jugement : que ceux qui ne voient pas voient et que ceux qui voient deviennent aveugles ».
En guérissant l’aveugle né, le Christ voulait assurément lui rendre la vue, mais Il voulait surtout lui donner l’illumination spirituelle. C’est pourquoi, l’ayant rencontré, Il’ lui demanda : « Crois-tu au Fils de l’homme ?». L’aveugle né était prêt pour la grande certitude ; il confessa sa foi et se prosterna devant son Sauveur.
Cette histoire peut être la nôtre. A tout être le Christ posera un jour la question dont la réponse fait la séparation entre Ses disciples et ceux qui ne le sont pas : Crois-tu au Fils de l’homme ?
Ni l’intelligence ni le raisonnement ne donneront jamais la certitude. A un raisonnement pourra toujours s’opposer un raisonnement. La certitude n’est pas une doctrine, elle n’est pas un programme, c’est un fait, un fait indiscutable, c’est une vie, et cette vie, c’est celle du Christ en nous.
Le fondement de notre certitude, c’est la Loi que Dieu a mise dans le coeur de l’homme, la loi non écrite qui fait reconnaître ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, ce qui est bien et ce qui est mal. Le fondement de notre certitude, c’est l’Amour de Dieu. ce sont les bienfaits dont Il remplit notre vie, c’est la mansuétude, la miséricorde qu’Il nous témoigne malgré les fautes constamment répétées. Mais tant que le Christ n’aura pas ouvert les yeux de l’esprit, nous pourrons avoir de belles théories, de nobles sentiments, nous n’aurons pas la certitude. Il l’a dit « Nul ne vient au Père que par moi, hors de moi vous ne pouvez rien faire ».
Ce qui importe, ce n’est pas d’avoir une opinion sur le Christ ; ce qui importe, c’est que le Christ soit en nous l’inspiration, la source de la vie, qu’Il soit notre vie. « Ce n’est plus moi qui vis, écrivait saint Paul, c’est le Christ qui vit en moi ».
De notre attitude en face du Christ dépend toute notre vie, la vie de notre esprit, la vie de notre coeur, la vie dans notre présent, notre vie éternelle. A la question : Crois-tu au Fils de l’homme ? heu-reux ceux qui, à l’exemple de l’aveugle guéri, redi-sent la déclaration de l’apôtre Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » ! Heureux sont-ils en vérité, car aux questions, aux négations, aux incertitudes des grands parmi les hommes ils peu-vent opposer l’affirmation victorieuse de leur foi, le témoignage irréfutable devant lequel il faut bien que la polémique se taise : Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle – et que maintenant je vois.

(1). Après le retour de la captivité de Babylone les juifs s’appliquèrent à l’observation de ce précepte avec la plus extrême rigueur. Ainsi 2.000 d’entre eux, au temps de Matthias ayant été attaqués un jour de sabbat par les soldats du roi Antiochus, aimèrent mieux se laisser massacrer que de violer le repos sacré en se défendant.

HOMÉLIE DU 21ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – 23/08/2015

21 août, 2015

http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/

HOMÉLIE DU 21ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

23/08/2015

Les lectures du jour
http://levangileauquotidien.org/main.php?module=read&date=2015-08-23&language=FR

Fidélité au Dieu de l’alliance

La liturgie de ce dimanche nous adresse un appel très fort à choisir pour ou contre Dieu. Dans la première lecture, nous trouvons Josué qui rassemble toutes les tribus d’Israël à Sichem. Il convoque le peuple et le met devant ses responsabilités ; dans un premier temps, il lui montre tout ce que le Seigneur a fait pour lui : il l’a libéré de l’esclavage d’Égypte ; il a fait alliance avec lui sur la montagne du Sinaï : il ne cesse de faire le premier pas vers les hommes car il veut les sauver du malheur.
Quelle sera la réponse du peuple ? A Sichem, Josué rappelle à tous qu’ils doivent choisir : servir le Seigneur ou servir les dieux des habitants de des nations païennes; tous répondent unanimes : plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur et servir d’autres dieux. Si Josué insiste c’est parce qu’il est conscient des infidélités de ce peuple. Ces tribus restent marquées par les récriminations du désert. De plus, elles sont attirées par les idoles païennes. Mais aujourd’hui, c’est le Seigneur que le peuple choisit de servir.
Ce texte biblique est toujours d’actualité. Notre Dieu n’a pas changé. Il reste toujours le Dieu de l’alliance, un Dieu passionné d’amour pour l’humanité entière. Au jour de notre baptême, nous avons franchi le Jourdain pour entrer dans la Terre de Dieu. Nous avons sans cesse à choisir entre le Dieu libérateur ou les idoles païennes. Mais la tentation est grande de revenir en arrière. C’est ce qui se passe quand nous organisons notre vie en dehors de Dieu. On s’attache à l’argent, aux biens matériel et à toutes sortes de richesses qui laissent un grand vide dans notre vie. En ce jour, le livre de Josué nous invite à refaire le pacte de Sichem car c’est le Seigneur que nous voulons servir.
Pour nous parler de cette alliance entre Dieu et les hommes saint Paul utilise l’image du couple humain. Le sacrement du mariage unit les époux l’un à l’autre mais aussi à Dieu. Cet amour mutuel qu’ils s’efforcent de vivre est appelé à être à l’image de celui de Dieu pour l’humanité. C’est un amour qui fait sans cesse le premier pas vers l’autre, un amour qui écoute, qui partage, qui pardonne, un amour qui va jusqu’au don de sa vie pour l’autre. Tout cela nous dit quelque chose de l’amour que Dieu nous porte.
Ce texte commence par un appel à une soumission réciproque : « Soyez soumis les uns aux autres… » Comprenons bien, il ne s’agit pas d’une soumission d’esclavage mais d’une soumission d’amour : saint Paul compare cet amour du couple à celui du Christ pour son Église. Elle a été voulue et sauvée par lui au prix de sa propre vie. Dans le monde actuel, beaucoup se disent déçus par elle. Mais ils doivent savoir que quitter l’Église, c’est quitter le Christ. Encore une fois, il nous faut choisir pour lui ou contre lui.
C’est aussi cet appel que nous retrouvons dans l’Évangile de ce jour. En l’écrivant bien après la résurrection de Christ, saint Jean s’adresse à des chrétiens bien précis. Certains considéraient que les paroles de Jésus sur l’Eucharistie sont difficiles à accepter. Alors, ils se sont mis à quitter la communauté. En précisant que seuls les Douze restent, Jean affirme qu’aucune parole de Jésus n’est intolérable pour les croyants. Comme Pierre, nous pouvons dire : « A qui irions-nous, Seigneur, toi seul as les paroles de la Vie éternelle ». L’Église est envoyée dans le monde pour annoncer l’Évangile du Christ tel qu’il a été révélé. Vivre en chrétien c’est choisir les paroles de Jésus qui sont « Esprit et vie ».
Les trois textes bibliques de ce dimanche sont donc un appel à la foi. Nous sommes invités à marcher avec le Seigneur et à vivre en communion avec lui. c’est par Jésus et en lui que nous entrons dans la Vie éternelle. En dehors de lui, nous ne tombons que dans des chemins de perdition.
En ce jour, nous faisons nôtre cette prière : « O Seigneur, je viens vers toi, je te cherche mon Dieu… » Accorde nous de choisir chaque jour pour toi. Donne-nous de proclamer que notre vie et notre bonheur sont en toi. Garde-nous fidèles à ton amour. Amen

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