Archive pour le 21 août, 2015
EMILE BESSON. JUILLET 64 – LE FONDEMENT DE LA CERTITUDE
21 août, 2015http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Besson/Articles2/fondement.html
EMILE BESSON. JUILLET 64
LE FONDEMENT DE LA CERTITUDE
Je ne sais pas si cet homme est un pécheur, mais je sais une chose: c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois. (Jean IX, 25)
Le fait est bien connu. Le Christ avait guéri un aveugle de naissance qui mendiait au bord du chemin et celui-ci était retourné, tout heureux, dans, sa maison. Ses voisins et ceux qui jusqu’alors le voyaient mendier l’interrogèrent sur sa guérison « Jésus, leur répondit-il, a fait de la boue avec sa salive, l’a étendue sur mes yeux et m’a envoyé me laver au réservoir de Siloé ; quand je suis revenu, je voyais ».
Or c’était un jour de sabbat que Jésus avait guéri l’aveugle-né. Les voisins le conduisirent donc aux pharisiens et ceux-ci déclarèrent : « Cet homme n’est pas de Dieu, car il n’observe pas le sabbat ».
Les Juifs n’ont jamais blâmé le Christ de guérir des malades ; ils Lui en ont fait le reproche lorsque ces guérisons étaient faites le jour du sabbat.
En hébreu le mot sabbat signifie repos ; on le donnait au septième jour de la semaine, au samedi. Selon la Genèse, Dieu, ayant créé le monde en six jours, s’était reposé le septième jour. La Loi de Moïse faisait une interdiction formelle de travailler le jour du sabbat et les Israélites ne faisaient absolument rien ce jour là. Les rabbins distinguaient 39 espèces de travaux interdits au jour du sabbat, parmi lesquels le soin des malades, la consolation des affligés, l’aumône(1). La violation du sabbat pouvait entraîner la peine de mort (Nombres XV, 35).
Le Christ S’est constamment soumis à la Loi ; mais, lorsqu’il s’est agi pour Lui d’aider, de soulager, Il ne S’est jamais demandé si l’on se trouvait ou non un jour de sabbat. Il n’a pensé qu’aux créatures dolentes, Il les a secourues, Il les a guéries. Mais, en agissant de la sorte, Il S’est attiré de la part des Juifs une réprobation puis une haine de plus en plus féroce.
L’aveugle guéri avait reconnu dans le miracle dont il avait été l’objet le signe d’une mission divine et il avait dit aux pharisiens « Cet homme est un prophète ».
Mais eux lui déclarèrent « Nous savons que cet homme est un pécheur ».
Les pharisiens détenaient le savoir théologique, la doctrine sacro-sainte ; ils étaient les représentants de la Tradition, les savants, les directeurs ; ils étaient revêtus de l’autorité. Eux seuls avaient le droit de dire: Nous savons. Le pauvre mendiant ignorant reconnaît son incompétence dans les questions de la théologie ; il sait qu’il n’a pas qualité pour discuter avec les docteurs d’Israël, qu’il ne peut être juge de la sainteté d’autrui. Il reste à sa place. Mais à ceux qui du haut de leur savoir décrètent : « Nous savons que cet homme est un pécheur » il répond par un fait : « Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois ».
Les pharisiens ne trouvèrent rien à répondre à cet ignorant et ils se laissèrent aller à la colère et à l’injure.
Et le Christ tira la conclusion de cet événement
« Je suis venu dans ce monde pour exercer un jugement : que ceux qui ne voient pas voient et que ceux qui voient deviennent aveugles ».
En guérissant l’aveugle né, le Christ voulait assurément lui rendre la vue, mais Il voulait surtout lui donner l’illumination spirituelle. C’est pourquoi, l’ayant rencontré, Il’ lui demanda : « Crois-tu au Fils de l’homme ?». L’aveugle né était prêt pour la grande certitude ; il confessa sa foi et se prosterna devant son Sauveur.
Cette histoire peut être la nôtre. A tout être le Christ posera un jour la question dont la réponse fait la séparation entre Ses disciples et ceux qui ne le sont pas : Crois-tu au Fils de l’homme ?
Ni l’intelligence ni le raisonnement ne donneront jamais la certitude. A un raisonnement pourra toujours s’opposer un raisonnement. La certitude n’est pas une doctrine, elle n’est pas un programme, c’est un fait, un fait indiscutable, c’est une vie, et cette vie, c’est celle du Christ en nous.
Le fondement de notre certitude, c’est la Loi que Dieu a mise dans le coeur de l’homme, la loi non écrite qui fait reconnaître ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, ce qui est bien et ce qui est mal. Le fondement de notre certitude, c’est l’Amour de Dieu. ce sont les bienfaits dont Il remplit notre vie, c’est la mansuétude, la miséricorde qu’Il nous témoigne malgré les fautes constamment répétées. Mais tant que le Christ n’aura pas ouvert les yeux de l’esprit, nous pourrons avoir de belles théories, de nobles sentiments, nous n’aurons pas la certitude. Il l’a dit « Nul ne vient au Père que par moi, hors de moi vous ne pouvez rien faire ».
Ce qui importe, ce n’est pas d’avoir une opinion sur le Christ ; ce qui importe, c’est que le Christ soit en nous l’inspiration, la source de la vie, qu’Il soit notre vie. « Ce n’est plus moi qui vis, écrivait saint Paul, c’est le Christ qui vit en moi ».
De notre attitude en face du Christ dépend toute notre vie, la vie de notre esprit, la vie de notre coeur, la vie dans notre présent, notre vie éternelle. A la question : Crois-tu au Fils de l’homme ? heu-reux ceux qui, à l’exemple de l’aveugle guéri, redi-sent la déclaration de l’apôtre Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » ! Heureux sont-ils en vérité, car aux questions, aux négations, aux incertitudes des grands parmi les hommes ils peu-vent opposer l’affirmation victorieuse de leur foi, le témoignage irréfutable devant lequel il faut bien que la polémique se taise : Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle – et que maintenant je vois.
(1). Après le retour de la captivité de Babylone les juifs s’appliquèrent à l’observation de ce précepte avec la plus extrême rigueur. Ainsi 2.000 d’entre eux, au temps de Matthias ayant été attaqués un jour de sabbat par les soldats du roi Antiochus, aimèrent mieux se laisser massacrer que de violer le repos sacré en se défendant.
HOMÉLIE DU 21ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – 23/08/2015
21 août, 2015http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/
HOMÉLIE DU 21ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
23/08/2015
Les lectures du jour
http://levangileauquotidien.org/main.php?module=read&date=2015-08-23&language=FR
Fidélité au Dieu de l’alliance
La liturgie de ce dimanche nous adresse un appel très fort à choisir pour ou contre Dieu. Dans la première lecture, nous trouvons Josué qui rassemble toutes les tribus d’Israël à Sichem. Il convoque le peuple et le met devant ses responsabilités ; dans un premier temps, il lui montre tout ce que le Seigneur a fait pour lui : il l’a libéré de l’esclavage d’Égypte ; il a fait alliance avec lui sur la montagne du Sinaï : il ne cesse de faire le premier pas vers les hommes car il veut les sauver du malheur.
Quelle sera la réponse du peuple ? A Sichem, Josué rappelle à tous qu’ils doivent choisir : servir le Seigneur ou servir les dieux des habitants de des nations païennes; tous répondent unanimes : plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur et servir d’autres dieux. Si Josué insiste c’est parce qu’il est conscient des infidélités de ce peuple. Ces tribus restent marquées par les récriminations du désert. De plus, elles sont attirées par les idoles païennes. Mais aujourd’hui, c’est le Seigneur que le peuple choisit de servir.
Ce texte biblique est toujours d’actualité. Notre Dieu n’a pas changé. Il reste toujours le Dieu de l’alliance, un Dieu passionné d’amour pour l’humanité entière. Au jour de notre baptême, nous avons franchi le Jourdain pour entrer dans la Terre de Dieu. Nous avons sans cesse à choisir entre le Dieu libérateur ou les idoles païennes. Mais la tentation est grande de revenir en arrière. C’est ce qui se passe quand nous organisons notre vie en dehors de Dieu. On s’attache à l’argent, aux biens matériel et à toutes sortes de richesses qui laissent un grand vide dans notre vie. En ce jour, le livre de Josué nous invite à refaire le pacte de Sichem car c’est le Seigneur que nous voulons servir.
Pour nous parler de cette alliance entre Dieu et les hommes saint Paul utilise l’image du couple humain. Le sacrement du mariage unit les époux l’un à l’autre mais aussi à Dieu. Cet amour mutuel qu’ils s’efforcent de vivre est appelé à être à l’image de celui de Dieu pour l’humanité. C’est un amour qui fait sans cesse le premier pas vers l’autre, un amour qui écoute, qui partage, qui pardonne, un amour qui va jusqu’au don de sa vie pour l’autre. Tout cela nous dit quelque chose de l’amour que Dieu nous porte.
Ce texte commence par un appel à une soumission réciproque : « Soyez soumis les uns aux autres… » Comprenons bien, il ne s’agit pas d’une soumission d’esclavage mais d’une soumission d’amour : saint Paul compare cet amour du couple à celui du Christ pour son Église. Elle a été voulue et sauvée par lui au prix de sa propre vie. Dans le monde actuel, beaucoup se disent déçus par elle. Mais ils doivent savoir que quitter l’Église, c’est quitter le Christ. Encore une fois, il nous faut choisir pour lui ou contre lui.
C’est aussi cet appel que nous retrouvons dans l’Évangile de ce jour. En l’écrivant bien après la résurrection de Christ, saint Jean s’adresse à des chrétiens bien précis. Certains considéraient que les paroles de Jésus sur l’Eucharistie sont difficiles à accepter. Alors, ils se sont mis à quitter la communauté. En précisant que seuls les Douze restent, Jean affirme qu’aucune parole de Jésus n’est intolérable pour les croyants. Comme Pierre, nous pouvons dire : « A qui irions-nous, Seigneur, toi seul as les paroles de la Vie éternelle ». L’Église est envoyée dans le monde pour annoncer l’Évangile du Christ tel qu’il a été révélé. Vivre en chrétien c’est choisir les paroles de Jésus qui sont « Esprit et vie ».
Les trois textes bibliques de ce dimanche sont donc un appel à la foi. Nous sommes invités à marcher avec le Seigneur et à vivre en communion avec lui. c’est par Jésus et en lui que nous entrons dans la Vie éternelle. En dehors de lui, nous ne tombons que dans des chemins de perdition.
En ce jour, nous faisons nôtre cette prière : « O Seigneur, je viens vers toi, je te cherche mon Dieu… » Accorde nous de choisir chaque jour pour toi. Donne-nous de proclamer que notre vie et notre bonheur sont en toi. Garde-nous fidèles à ton amour. Amen