Archive pour le 14 août, 2015
ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE – HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS (2013)
14 août, 2015MESSE EN LA SOLENNITÉ DE L’ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Castel Gandolfo, 15 août 2013
Chers frères et sœurs !
À la fin de la Constitution sur l’Église, le Concile Vatican II nous a laissé une très belle méditation sur la Vierge Marie. Je rappelle seulement les expressions qui se réfèrent au mystère que nous célébrons aujourd’hui : la première est celle-ci : « La Vierge Immaculée, préservée (par Dieu) de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme Reine de l’univers » (n.59). Et ensuite, vers la fin, il y a cette autre expression : « Tout comme dans le ciel, où elle est déjà glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l’Église en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en attendant la venue du Jour du Seigneur, elle brille déjà comme un signe d’espérance assurée et de consolation, devant le peuple de Dieu en pèlerinage » (n. 68). A la lumière de cette très belle icône de notre Mère, nous pouvons entendre le message contenu dans les lectures bibliques que nous venons d’entendre. Nous pouvons nous concentrer sur trois paroles-clé : lutte, résurrection, espérance.
Le passage de l’Apocalypse présente la vision de la lutte entre la femme et le dragon. La figure de la femme, qui représente l’Église, est d’un côté glorieuse, triomphante, et de l’autre, encore en travail. Telle est, en effet, l’Église : si elle est déjà associée, au ciel, à la gloire de son Seigneur, elle vit continuellement, dans l’histoire, les épreuves et les défis que comporte le conflit entre Dieu et le malin, l’ennemi de toujours. Et dans cette lutte, que les disciples de Jésus doivent affronter – nous tous, nous, tous les disciples de Jésus nous devons affronter cette lutte – Marie ne les laisse pas seuls ; la Mère du Christ et de l’Église est toujours avec nous. Toujours, elle marche avec nous, elle est avec nous. Marie aussi, en un certain sens, partage cette double condition. Naturellement, elle est désormais, une fois pour toutes, entrée dans la gloire du ciel. Mais cela ne signifie pas qu’elle soit loin, qu’elle soit séparée de nous ; au contraire, Marie nous accompagne, elle lutte avec nous, elle soutient les chrétiens dans le combat contre les forces du mal. La prière avec Marie, en particulier le Rosaire – écoutez bien : le Rosaire. Est-ce que vous priez le Rosaire tous les jours ? Je ne sais… [la foule crie : Oui !] C’est sûr ? Et bien la prière avec Marie, en particulier le Rosaire a aussi cette dimension « agonistique », c’est-à-dire de lutte, une prière qui soutient dans la bataille contre le malin et ses complices. Le Rosaire aussi nous soutient dans la bataille.
La seconde lecture nous parle de la résurrection. L’Apôtre Paul, écrivant aux Corinthiens, insiste sur le fait qu’être chrétien signifie croire que le Christ est vraiment ressuscité des morts. Toute notre foi se base sur cette vérité fondamentale qui n’est pas une idée mais un évènement. De même, le mystère de l’Assomption de Marie corps et âme est tout entier inscrit dans la Résurrection du Christ. L’humanité de la Mère a été « attirée » par le Fils dans son passage à travers la mort. Jésus est entré une foi pour toutes dans la vie éternelle avec toute son humanité, celle qu’il avait prise de Marie ; ainsi, Elle, la Mère, qui l’a suivi fidèlement toute sa vie, qui l’a suivi avec son cœur, est entrée avec Lui dans la vie éternelle, que nous appelons aussi le ciel, le Paradis, la Maison du Père.
Marie a connu aussi le martyre de la croix : Le martyre de son cœur, le martyre de son âme. Elle a tant souffert dans son cœur, pendant que Jésus souffrait sur la croix. la Passion du Fils, elle l’a vécue jusqu’au fond de son âme. Elle a été pleinement unie à Lui dans la mort, et à cause de cela, le don de la résurrection lui a été fait. Le Christ est le premier des ressuscités, et Marie est la première des rachetés, la première de « ceux qui appartiennent au Christ ». Elle est notre Mère, mais nous pouvons dire aussi qu’elle est notre représentante, elle est notre sœur, notre grande sœur, elle est la première des rachetés qui est arrivée au ciel.
L’Evangile nous suggère la troisième parole : espérance. L’espérance est la vertu de qui, faisant l’expérience du conflit, de la lutte quotidienne entre la vie et la mort, entre le bien et le mal, croit en la Résurrection du Christ, en la victoire de l’Amour. Nous avons entendu le chant de Marie, le Magnificat : C’est le cantique de l’espérance, le cantique du Peuple de Dieu en marche dans l’histoire. C’est le cantique de tant de saints et de saintes, certains connus, d’autres, beaucoup plus nombreux, inconnus, mais bien connus de Dieu : mamans, papas, catéchistes, missionnaires, prêtres, sœurs, jeunes, également des enfants, grand pères, grand mères : ils ont affronté la lutte de la vie en portant dans le cœur l’espérance des petits et des humbles. Marie dit : « Mon âme exalte le Seigneur ». L’Église le chante encore aujourd’hui et elle le chante partout dans le monde. Ce cantique est particulièrement intense là où le Corps du Christ souffre aujourd’hui la Passion. Où il y a la croix, pour nous chrétiens, il y a l’espérance, toujours. S’il n’y a pas l’espérance, nous ne sommes pas chrétiens. C’est pourquoi j’aime dire : ne vous laissez pas voler l’espérance. Qu’on ne nous vole pas l’espérance, parce que cette force est une grâce, un don de Dieu qui nous porte en avant, en regardant le ciel. Et Marie est toujours là, proche de ces communautés, de nos frères, elle marche avec eux, elle souffre avec eux, et elle chante avec eux le Magnificat de l’espérance.
Chers frères et sœurs, unissons-nous, nous aussi, de tout notre cœur, à ce cantique de patience et de victoire, de lutte et de joie, qui unit l’Église triomphante et l’Église pérégrinante, qui unit la terre et le ciel, qui unit notre histoire et l’éternité, vers laquelle nous marchons.
Ainsi soit-il
ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE – Mgr Benjamin NDIAYE
14 août, 2015ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE
Mgr Benjamin NDIAYE (Diocèse de Kaolack, Senegal)
Lectures: Ap 11,19a ; 12,1-6.10ab ; 1Co 15,20-27a ; Lc 1,39-56
« Tous ensemble, réjouissons-nous dans le Seigneur, célébrons ce jour de fête en l’honneur de la Vierge Marie. Les anges se réjouissent avec nous de cette fête : ils en glorifient le Fils de Dieu
» (Antienne Gaudeamus).
Chers fidèles du Christ et enfants de Marie, Bonne et Sainte fête à vous tous !
Que la Vierge de lumière, élevée dans la gloire du ciel, auprès de son Fils Jésus, vous comble des bénédiction maternelles qu’elle reçoit de son Seigneur. Qu’elle vous soutienne, au long des
jours, par sa prière maternelle, pour vous faire vivre en enfants de lumière. Qu’elle porte à Jésus, avec nos louanges et nos actions de grâce, toutes nos demandes !
Chers frères et sœurs dans la foi, quelle joie de fêter la plus belle des mamans,
celle qui a été conçue sans péché, celle qui est sans tache, pleine de grâce et bénie entre toutes les femmes ! Aujourd’hui, par la puissance de son Fils Jésus ressuscité d’entre les morts, elle est couronnée Reine du ciel, Reine de tous les Saints. En elle, c’est notre humanité qui est
glorifiée, avec l’assurance que nous sommes, nous-mêmes, destinés à partager,
un jour, la gloire de Dieu au ciel, si du moins nous nous efforçons de vivre dans la lumière du Christ.
La lumière ! C’est le symbole qui me frappe plus particulièrement en cette fête de l’Assomption, dans le contexte de l’Année de la foi.
Appelée par Dieu à devenir la Mère du Messie et du Sauveur du monde, la Vierge Marie a
cheminé dans la lumière de la foi, comme une croyante pleine de confiance en son Dieu. Le Concile Vatican II déclare : « La bienheureuse Vierge avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l’union avec son Fils jusqu’à la croix » (cf. LG, n°58). Or, comme l’écrit l’auteur de
la lettre aux Hébreux, « La foi est une manière de posséder déjà ce qu’on espère, un moyen de connaître les réalités qu’on ne voit pas » (11,1).
C’est dans une foi persévérante, engagée et docile, que Marie a cheminé sur notre
terre, attentive à la Parole de Dieu, pour réaliser, chaque jour, la volonté du Seigneur, jusqu’au bout. Son Assomption par-delà la mort, arrive comme le couronnement d’une vie toute donnée à Dieu. C’est ce que nous enseigne le Concile Vatican II, en ces termes : « La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf. Ap 19,16), victorieux du péché et de la mort » (LG, n°59).
Il est vraiment bon de pouvoir nous référer à cette Vierge de lumière : au cœur de notre vie chrétienne, elle brille comme « un signe d’espérance assurée et de consolation devant le peuple de Dieu en pèlerinage » (LG, n°68), comme une étoile radieuse dans l’Eglise et dans l’histoire des hommes.
Puisqu’en cette Année de la foi, la figure de la Vierge Marie nous apparaît comme une lumière
exemplaire dans notre parcours de disciples du Christ, osons nous demander comment
marcher sur ses pas, à la suite du Christ, à la lumière de la Parole de Dieu !
*La première lecture, tirée de l’Apocalypse de saint Jean, évoque un signe grandiose dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles.
Elle était enceinte et elle criait, torturée par les douleurs de l’enfantement.
Cette femme symbolise l’Israël de la promesse et représente le peuple de Dieu qui a donné naissance au Messie. Dans le Nouveau Testament, cette femme représente l’Eglise. Et cette Eglise est elle-même confrontée à des souffrances et à des persécutions (cf. Ignace de la Potterie).
Tel est le sens de cet autre signe dans le ciel, l’énorme dragon se tenant devant la femme afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.
Mais de la même manière que Jésus Christ a vaincu le péché et la mort par sa Passion
et sa Résurrection, au point que l’on proclame dans le ciel : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ », de même l’Eglise, avec l’assistance de son Seigneur, triomphera des embûches qui se dressent sur son chemin.
Et la Vierge Marie est précisément le signe de cette assurance. Cette « Femme » brille d’une
lumière qui ne vient pas d’elle. Elle la reçoit comme une grâce de Dieu qui est lumière (cf. 1Jn 1,5). Le manteau de soleil qui l’enveloppe symbolise la lumière divine. La lune à ses pieds symbolise la beauté (cf. Ct 6,10) ; quant à la couronne des Douze étoiles, elle rappelle les Douze Apôtres du Christ ainsi que les Douze tribus d’Israël. Autant d’ornements, pour magnifier la majesté de l’Eglise représentée par cette Femme.
Pensons alors au Golgotha, avec ce « testament de la croix » : « Femme, voici ton fils… Voici
ta mère » (cf. Jn 19,25-27). N’avons-nous pas là une expression de la maternité de Marie envers les hommes ? La Mère du Christ est aussi la Mère des hommes. Que son illumination
par le Christ, le berger de toutes les nations, se reflète sur nous en grâces abondantes !
Acceptons qu’elle nous prenne par la main, pour nous conduire à Jésus, dans la lumière de la foi.
*L’apôtre Paul, dans la deuxième lecture, nous rappelle une vérité fondamentale de notre
foi : c’est en Adam que meurent tous les hommes ; c’est dans le Christ que tous revivront. C’est dans le Christ, en effet, le premier ressuscité parmi les morts, que nous trouvons l’assurance
de notre résurrection future.
Quant à Marie, la nouvelle Eve qui n’a pas connu la mort spirituelle du péché, Jésus
l’a déjà glorifiée en l’élevant au ciel. Aussi pouvons-nous l’invoquer en toute confiance, pour que la lumière du Christ soit victorieuse de nos ténèbres : « Vierge de lumière, marche auprès de nous ; sois notre espoir et notre joie : donne-nous le Sauveur ».
*La page d’évangile, sous la plume de saint Luc, nous présente ce que le Pape
Jean-Paul II appelait « Le ‘Magnificat’ de l’Eglise en marche » (cf. encyclique La Mère du Rédempteur, n°35s). Il s’agit, à travers les tentations, les tribulations,
d’une marche vers l’unité, d’un cheminement de foi du Peuple de Dieu vers la lumière. Et la Vierge est constamment présente à l’Eglise de son Fils, particulièrement à travers ce cantique du « Magnificat » qui, jailli des profondeurs de la foi de Marie lors de la Visitation, ne cesse de
résonner dans le cœur de l’Eglise à travers les siècles.
Ce merveilleux cantique de foi, de louange et d’action de grâce, répond aux paroles d’Elisabeth inspirées par l’Esprit Saint : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni… Bienheureuse celle qui a cru aux paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». La joie d’Elisabeth est à son comble en présence du mystère dont est porteuse
sa cousine : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon
Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
Et Marie exulte de joie, à son tour, pour les merveilles de Dieu. Son Magnificat
est une véritable profession de foi, nourrie de la Parole de Dieu (cf. 1S2). Elle confesse l’action multiforme de
Dieu dont la puissance renverse les situations au bénéfice des plus petits, des plus humbles, des plus pauvres.
Ce qui fait dire au Pape Jean-Paul II, à propos de l’Eglise, que « Son
amour préférentiel pour les pauvres est admirablement inscrit dans le Magnificat
de Marie [...] En puisant dans le cœur de Marie, dans la profondeur de sa foi exprimée par les paroles du Magnificat, l’Eglise prend toujours mieux conscience de ceci : on ne
peut séparer la vérité sur Dieu qui sauve, sur Dieu qui est source de tout
don, de la manifestation de son amour préférentiel pour les pauvres et les humbles, amour qui, chanté dans le Magnificat, se trouve ensuite exprimé
dans les paroles et les actions de Jésus » (op. cit., n°37).
Que la Vierge de lumière libère nos pas, pour que nous entrions dans le mystère de
la Visitation, en allant visiter ceux qui en ont le plus besoin ; qu’elle
ouvre aussi nos yeux, et nos mains, et nos oreilles, et notre cœur, pour que
nous prêtions davantage attention aux bien-aimés de Dieu que sont les pauvres.
« Vierge de lumière, tu es le sourire d’un Dieu qui nous aime, ô Notre Dame ! »
Nous avons vécu la grâce d’un congrès marial dont nous voulons approfondir, dans les
années à venir, les enseignements (cf. projet de plan d’action pastoral). A l’école de Marie, nous avons appris cinq attitudes spirituelles à cultiver et à vivre, pour renforcer notre témoignage chrétien, en nous inspirant de son exemple, et en comptant toujours sur sa prière maternelle.
Cette expérience a suscité cette prière d’intercession, par laquelle je voudrais aussi porter avec vous notre séminariste Simon SAMBOU qui va être institué acolyte, pour servir à l’autel du Seigneur :
·Notre Dame de l’Annonciation, « aide-nous à
dire Oui au Seigneur, chaque jour de notre vie » : Fiat !
Oui au Seigneur, dans la fidélité au mariage chrétien. Oui au Seigneur, dans
une vie consacrée épanouie et rayonnante. Oui au Seigneur, dans la vie
exemplaire et le ministère dévoué des séminaristes,
des diacres, des prêtres et de l’Evêque. Oui au Seigneur, dans l’engagement
chrétien au service de l’Eglise et de la cité !
·Notre Dame de la Visitation, apprends-nous à savoir aller vers les autres, pour
leur partager notre foi, prier avec eux, et pour leur rendre service.
Enseigne-nous à dire Merci, et à
aimer rendre grâce au Seigneur pour toutes ses merveilles : pour le don de
la vie, pour la grâce d’être chrétien, pour la paix entre croyants, pour Keur
Mariama… : Magnificat !
·Mère Educatrice, « tourne nos sens à l’intérieur »,
pour nous initier au silence qui fait mûrir les dons de l’Esprit Saint en
nous ; pour nous enraciner dans l’accueil et la méditation de la Parole de
Dieu ; pour nous faire vivre la prière chrétienne en famille ; pour
promouvoir une spiritualité conjugale fondée dans l’union du Christ et de son
Eglise ; pour garder le souci de nous former davantage, afin de mieux
connaître et aimer Jésus, ton Fils et notre Frère, et aussi pour rendre
compte de notre espérance : Conservabat !
·Notre Dame des Douleurs, Mère au cœur transpercé par la souffrance et la mort
de ton Fils, obtiens-nous du Dieu fidèle le courage et la persévérance de
suivre Jésus jusqu’à la croix, et de ne jamais négocier notre identité
chrétienne, à cause de la peur, de l’isolement, ou pour des avantages
mondains : que ta constance nous soutienne jusqu’au bout, dans la fidélité :
stabat !
·Notre Dame du Cénacle, Mère en communion de prière avec les disciples de
Jésus présents dans la chambre haute, soutiens, par ton intercession
maternelle, l’Eglise de ton Fils qui est à Kaolack : qu’elle vive une nouvelle Pentecôte missionnaire,
faisant preuve d’ouverture et de zèle apostolique, pour répondre à la faim et à
la soif spirituelles des hommes d’aujourd’hui. Etoile de la Nouvelle
Evangélisation, présente à Jésus nos manques de vin, pour qu’il les comble
maintenant, en vue des noces éternelles : orabat !
·Amen !