Archive pour juillet, 2015

BENOÎT XVI : SAINTE BRIGITTE DE SUÈDE – 23 JUILLET

23 juillet, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20101027.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre

Mercredi 27 octobre 2010

SAINTE BRIGITTE DE SUÈDE – 23 JUILLET

Chers frères et sœurs,

En la veille fervente du grand Jubilé de l’An 2000, le vénérable serviteur de Dieu Jean-Paul II proclama sainte Brigitte de Suède co-patronne de toute l’Europe. Ce matin, je voudrais présenter sa figure, son message, et les raisons pour lesquelles cette sainte femme a beaucoup à enseigner — aujourd’hui encore — à l’Eglise et au monde.
Nous connaissons bien les événements de la vie de sainte Brigitte, car ses pères spirituels rédigèrent sa biographie pour promouvoir son procès de canonisation immédiatement après sa mort, en 1373. Brigitte était née 70 ans auparavant, en 1303, à Finster, en Suède, une nation du nord de l’Europe qui, depuis trois siècles, avait accueilli la foi chrétienne avec le même enthousiasme que celui avec lequel la sainte l’avait reçue de ses parents, des personnes très pieuses, appartenant à de nobles familles proches de la maison régnante.
Nous pouvons distinguer deux périodes dans la vie de cette sainte.
La première est caractérisée par son mariage heureux. Son mari s’appelait Ulf et était gouverneur d’un important territoire du royaume de Suède. Le mariage dura vingt-huit ans, jusqu’à la mort d’Ulf. Huit enfants furent issus de ce mariage, dont la deuxième, Karin (Catherine) est vénérée comme sainte. Cela est un signe éloquent de l’engagement éducatif de Brigitte à l’égard de ses enfants. D’ailleurs, sa sagesse pédagogique fut appréciée au point que le roi de Suède, Magnus, l’appela à la cour pour une certaine période, dans le but d’introduire sa jeune épouse, Blanche de Namur, à la culture suédoise.
Brigitte, qui reçut une direction spirituelle d’un religieux érudit qui l’introduisit à l’étude des Ecritures, exerça une influence très positive sur sa famille qui, grâce à sa présence, devint une véritable «Eglise domestique ». Avec son mari, elle adopta la Règle des Tertiaires franciscains. Elle pratiquait avec générosité des œuvres de charité envers les pauvres: elle fonda également un hôpital. Auprès de son épouse, Ulf apprit à améliorer son caractère et à progresser dans la vie chrétienne. Au retour d’un long pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, accompli en 1341 avec d’autres membres de sa famille, les époux formèrent le projet de vivre dans l’abstinence; mais peu de temps après, dans la paix d’un monastère dans lequel il s’était retiré, Ulf conclut sa vie terrestre.
Cette première période de la vie de Brigitte nous aide à apprécier ce que nous pourrions définir aujourd’hui comme une authentique «spiritualité conjugale»: ensemble, les époux chrétiens peuvent parcourir un chemin de sainteté, soutenus par la grâce du sacrement du mariage. Souvent, comme ce fut le cas dans la vie de sainte Brigitte et d’Ulf, c’est la femme qui, avec sa sensibilité religieuse, sa délicatesse et sa douceur, réussit à faire parcourir à son mari un chemin de foi. Je pense avec reconnaissance à de nombreuses femmes qui, jour après jour, illuminent aujourd’hui encore leur famille par leur témoignage de vie chrétienne. Puisse l’Esprit du Seigneur susciter aujourd’hui également la sainteté des époux chrétiens, pour montrer au monde la beauté du mariage vécu selon les valeurs de l’Evangile: l’amour, la tendresse, l’aide réciproque, la fécondité dans l’engendrement et l’éducation des enfants, l’ouverture et la solidarité envers le monde, la participation à la vie de l’Eglise.
Devenue veuve, Brigitte commença la deuxième période de sa vie. Elle renonça à contracter un autre mariage pour approfondir l’union avec le Seigneur à travers la prière, la pénitence et les œuvres de charité. Les veuves chrétiennes peuvent donc trouver elles aussi chez cette sainte un modèle à suivre. En effet, à la mort de son mari, Brigitte, après avoir distribué ses biens aux pauvres, tout en ne choisissant jamais la consécration religieuse, s’installa au monastère cistercien d’Alvastra. C’est là que commencèrent les révélations divines, qui l’accompagnèrent pendant tout le reste de sa vie. Celles-ci furent dictées par Brigitte à ses secrétaires-confesseurs, qui les traduisirent du suédois en latin et les rassemblèrent dans une édition de huit livres, intitulés Revelationes (Révélations). A ces livres s’ajoute un supplément, qui a précisément pour titre Revelationes extravagantes (Révélations supplémentaires).
Les Révélations de sainte Brigitte présentent un contenu et un style très variés. Parfois, la révélation se présente sous forme de dialogue entre les Personnes divines, la Vierge, les saints et également les démons; des dialogues dans lesquels Brigitte intervient elle aussi. D’autres fois, en revanche, il s’agit du récit d’une vision particulière; et d’autres encore racontent ce que la Vierge Marie lui révèle à propos de la vie et des mystères de son Fils. La valeur des Révélations de sainte Brigitte, qui fut parfois objet de certains doutes, fut précisée par le vénérable Jean-Paul II dans la Lettre Spes Aedificandi: «En reconnaissant la sainteté de Brigitte, l’Eglise, sans pour autant se prononcer sur les diverses révélations, a accueilli l’authenticité globale de son expérience intérieure» (n. 5).
De fait, en lisant ces Révélations, nous sommes interpellés sur des thèmes importants. Par exemple, on retrouve fréquemment la description, avec des détails très réalistes, de la Passion du Christ, pour laquelle Brigitte eut toujours une dévotion privilégiée, contemplant dans celle-ci l’amour infini de Dieu pour les hommes. Sur les lèvres du Seigneur qui lui parle, elle place avec audace ces paroles émouvantes: «O mes amis, j’aime si tendrement mes brebis, que, s’il était possible, j’aimerais mieux mourir autant de fois pour chacune d’elles de la mort que je souffris pour la rédemption de toutes, que d’en être privé» (Revelationes, Livre I, c. 59). La maternité douloureuse de Marie, qui en fit la Médiatrice et la Mère de miséricorde, est aussi un thème qui revient souvent dans les Révélations.
En recevant ces charismes, Brigitte était consciente d’être la destinataire d’un don de grande prédilection de la part du Seigneur: «Or, vous, ma fille — lisons-nous dans le premier livre des Révélations —, que j’ai choisie pour moi [...] aimez-moi de tout votre cœur [...] mais plus que tout ce qui est au monde» (c. 1). Du reste, Brigitte savait bien, et elle en était fermement convaincue, que chaque charisme est destiné à édifier l’Eglise. C’est précisément pour ce motif qu’un grand nombre de ses révélations étaient adressées, sous formes d’avertissements parfois sévères, aux croyants de son temps, y compris les autorités politiques et religieuses, pour qu’elles vivent de façon cohérente leur vie chrétienne; mais elle faisait toujours cela avec une attitude de respect et en pleine fidélité au Magistère de l’Eglise, en particulier au Successeur de l’apôtre Pierre.
En 1349, Brigitte quitta définitivement la Suède et se rendit en pèlerinage à Rome. Elle entendait non seulement prendre part au Jubilé de 1350, mais elle désirait aussi obtenir du Pape l’approbation de la Règle d’un Ordre religieux qu’elle entendait fonder, consacré au Saint Sauveur, et composé de moines et moniales sous l’autorité de l’abbesse. Cela ne doit pas nous surprendre: il existait au Moyen-Age des fondations monastiques avec une branche masculine et une branche féminine, mais pratiquant la même règle monastique, qui prévoyait la direction d’une Abbesse. De fait, dans la grande tradition chrétienne, une dignité propre est reconnue à la femme, et — toujours à l’exemple de Marie, Reine des Apôtres — une place propre dans l’Eglise qui, sans coïncider avec le sacerdoce ordonné, est tout aussi importante pour la croissance spirituelle de la Communauté. En outre, la collaboration d’hommes et de femmes consacrés, toujours dans le respect de leur vocation spécifique, revêt une grande importance dans le monde d’aujourd’hui.
A Rome, en compagnie de sa fille Karin, Brigitte se consacra à une vie d’intense apostolat et de prière. Et de Rome, elle partit en pèlerinage dans divers sanctuaires italiens, en particulier à Assise, patrie de saint François, pour lequel Brigitte a toujours nourri une grande dévotion. Enfin, en 1371, elle couronna son plus grand désir: le voyage en Terre Sainte, où elle se rendit en compagnie de ses fils spirituels, un groupe que Brigitte appelait «les amis de Dieu».
A cette époque-là, les Papes se trouvaient en Avignon, loin de Rome: Brigitte se tourna vers eux avec une grande tristesse, afin qu’ils reviennent au siège de Pierre, dans la Ville éternelle.
Elle mourut en 1373, avant que le Pape Grégoire XI ne rentre définitivement à Rome. Elle fut enterrée provisoirement dans l’église romaine «San Lorenzo in Panisperna», mais en 1374, ses enfants Birger et Karin la ramenèrent dans leur patrie, au monastère de Vadstena, siège de l’Ordre religieux fondé par sainte Brigitte, qui connut immédiatement une remarquable expansion. En 1391, le Pape Boniface IX la canonisa solennellement.
La sainteté de Brigitte, caractérisée par la multiplicité des dons et des expériences que j’ai voulu rappeler dans ce bref portrait biographique et spirituel, fait d’elle une éminente figure dans l’histoire de l’Europe. Originaire de Scandinavie, sainte Brigitte témoigne de la manière dont le christianisme a profondément imprégné la vie de tous les peuples de ce continent. En la déclarant co-patronne de l’Europe, le Pape Jean-Paul II a souhaité que sainte Brigitte — qui vécut au XIVe siècle, lorsque la chrétienté occidentale n’était pas encore frappée par la division — puisse intercéder efficacement auprès de Dieu, pour obtenir la grâce tant attendue de la pleine unité de tous les chrétiens.
Chers frères et sœurs, nous voulons prier à cette même intention, qui nous tient beaucoup à cœur, et pour que l’Europe sache toujours se nourrir à ses propres racines chrétiennes, tout en invoquant la puissante intercession de sainte Brigitte de Suède, fidèle disciple de Dieu et co-patronne de l’Europe. Merci de votre attention.

Statue of the Madonna and Child, Abbey of Fontenay, Burgundy.

22 juillet, 2015

Statue of the Madonna and Child, Abbey of Fontenay, Burgundy. dans images sacrée 800px-Abbaye_Fontenay_Vierge

https://simple.wikipedia.org/wiki/Madonna_and_Child

NEUVAINE DE RÉPARATION DU PÉCHÉ D’AVORTEMENT, PRIÈRE DE BENOÎT XVI POUR LA VIE NAISSANTE

22 juillet, 2015

http://www.compagnie-enfants-non-nes.com/fr/neuvaine-pour-les-enfants-a-naitre.html

NEUVAINE DE RÉPARATION DU PÉCHÉ D’AVORTEMENT, PRIÈRE DE BENOÎT XVI POUR LA VIE NAISSANTE

(A répéter pendant 9 jours consécutifs)
Poussés par la foi et la charité, nous vous offrons, Père, le Très Précieux Sang de votre divin Fils, et le sang des enfants tués par l’avortement comme un nouveau dramatique massacre d’innocents, en union avec nos souffrances, nos prières et nos bonnes œuvres de la journée :

Pour la réparation des innombrables cas d’enfants tués dans le ventre de leur mère, partout dans le monde, et pour leur joie éternelle.
Afin que les mères qui commettent l’avortement se repentissent, pour vivre une vie chrétienne exemplaire et pour devenir zélées en réparation des péchés des familles qui rejettent le don de la vie.
Afin que les chrétiens, qui sont la lumière du monde, propagent partout la culture de la vie et poursuivent autour d’eux une bonne éducation de la conscience à la valeur de la vie humaine.
Pour la conversion de ceux qui sont responsables ou ceux qui font usage de la loi inique de l’avortement, violant ouvertement votre commandement de ne pas tuer.
Pour les responsables les plus proches de la violation du droit à la vie, les médecins, les infirmières et les opérateurs qui pratiquent les avortements, pour qu’ils se rendent compte de ce qu’ils font et pour qu’ils se repentissent et se convertissent .
En réparation des scandales propagés par les moyens de communication sociale au détriment d’une information saine et correcte sur les devoirs envers la vie, pour le seul bénéfice de la propagation de la mentalité pro-avortement.
Afin que le Seigneur donne aux personnes la capacité d’évaluer la valeur de la vie humaine au sujet des avantages que la personne devenue adulte, peut apporter à la société grâce aux talents ordinaires et extraordinaires donnés par Dieu.
Pater, Ave, Gloria.

Neuvaine pour la Vie
Premier jour (en union avec Jean-Paul II): « Ô Marie,
aurore du monde nouveau,
Mère des vivants,
nous te confions la cause de la vie :
regarde, ô Mère, le nombre immense
des enfants que l’on empêche de naître,
des pauvres pour qui la vie est rendue difficile,
des hommes et des femmes victimes d’une violence inhumaine,
des vieillards et des malades tués par l’indifférence ou par une pitié fallacieuse.
Fais que ceux qui croient en ton Fils
sachent annoncer aux hommes de notre temps
avec fermeté et amour
l’Évangile de la vie.
Obtiens-leur la grâce de l’accueillir
comme un don toujours nouveau,
la joie de le célébrer avec reconnaissance
dans toute leur existence
et le courage d’en témoigner
avec une ténacité active, afin de construire,
avec tous les hommes de bonne volonté,
la Civilisation de la Vérité et de l’Amour,
à la louange et à la gloire de Dieu Créateur qui aime la vie »
Deuxième jour (en union avec les enfants avortés): « Notre Père du Ciel,
Tu nous as fait le don de la liberté d’aimer et de suivre Tes voies et Tes commandements.
Certains parents abusent de cette liberté
en détruisant le don de la vie
que Tu as confié à leur enfant.
Nous Te prions de pardonner à ceux qui détruisent la vie humaine
en avortant les bébés à naître.
Permets à ces enfants qui n’ont pu naître
d’être avec Toi pour l’Eternité.
Aide-moi à me rendre solidaire de Tes petits
en prenant à coeur les paroles de Ton Fils :
« chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits,
qui sont mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).
Ainsi, permets-moi aujourd’hui, Père,
d’adopter spirituellement un enfant qui n’a pu venir au monde
et d’offrir mes prières, mes oeuvres,
mes joies et mes souffrances
pour ce petit être, afin que cet enfant puisse naître
et vivre pour Ton honneur et Ta très grande Gloire.
Nous T’en prions au nom de Jésus,
en union avec le Saint Esprit,
Un avec Dieu pour les siècles des siècles.
Ainsi soit-il »
Troisième jour (en union avec les femmes enceintes): « Père qui es dans les Cieux,

voici que je porte en mon sein
un tout petit enfant, faible et vulnérable,
qui déjà transforme tout mon corps
et tout mon coeur.
Merci de me l’avoir confié.

Merci de me donner de l’accueillir
comme Marie a accueilli Jésus au jour de l’Annonciation. Merci de me donner de l’accueillir
comme ma mère m’a accueillie
quand elle a reconnu ma présence
au plus intime d’elle-même.

Père qui nous aimes,
je suis émerveillée face à cette vie
si secrète et si palpitante,
si fragile et si pleine de promesses.
Merci de m’avoir donné les yeux du coeur,
qui me permettent de déjà voir cet enfant,
alors qu’il est encore si invisible.

Père plein de tendresse,
aide-moi à faire chaque jour ce que je peux faire
pour que ce petit enfant soit heureux.
Je te demande, Père de toute grâce,
de pouvoir transmettre à cet enfant,
toute la foi, toute l’espérance, tout l’amour
que je porte dans mon coeur.

Enfin, avec mon enfant, qui est d’abord le tien,
je Te prie, Père, de nous garder sous Ta protection,
maintenant et pour toujours.

Ainsi soit-il »
Quatrième jour (en union avec les femmes enceintes): « Je vous glorifie, Père très Saint, Dieu Créateur,
parce que vous avez fait en moi de grandes choses
et qu’un enfant va naître de cet amour humain
que vous avez béni.

Jésus, Fils de Dieu,
qui me permettez de vous adorer
sous les traits charmants du bébé de la crèche,
je vous consacre mon tout-petit, votre frère.
Enrichissez-le des plus beaux dons de la nature et de la grâce.
Qu’il soit sur la terre votre joie,
dans l’éternité votre gloire !

Esprit-Saint, couvrez-moi de votre ombre
pendant ces mois bénis de l’attente,
afin que rien ne puisse nuire à mon enfant.
Aidez-moi à faire face à ma nouvelle responsabilité,
à savoir m’organiser pour rester en forme physiquement
et disponible à mon mari, à nos enfants et aux autres.

Et vous, Vierge Marie, Reine des mères,
donnez-moi le dynamisme de l’Espérance,
afin que dès à présent notre enfant en soit imprégné.
Faites que notre foyer, par l’éclosion de cette vie,
s’enrichisse d’un amour plus grand.
Mère du Bel Amour, apprenez-moi à offrir toutes mes fatigues
pour que notre foyer s’ouvre à la vie en Dieu
par l’accueil, le partage et le don aux autres.
Ainsi soit-il »
Cinquième jour (en union avec les femmes en détresse): « Seigneur, Source de la vie,
nous te louons et nous te bénissons.
Face au fléau de l’avortement qui menace
des milliers d’enfants à naître,
nous te demandons, Père très bon,
de nous donner un grand respect pour
toute mère qui porte un enfant;
inspire-nous les paroles et les actes
qui donnent courage et confiance.
Eclaire les mères en attente qui délibèrent
du sort de leur enfant;
dans ta Miséricorde,
montre-leur la beauté de la maternité
et la dignité de toute vie humaine.

Suscite chez les pères le vrai
sens de la responsabilité
et de l’accompagnement.

Fais que les médecins secourent avec
sagesse les mères en détresse;
qu’ils leur procurent l’aide nécessaire
dans leurs doutes, leurs difficultés
et leurs tentations
pour qu’elles acceptent de mener à terme
la vie qu’elles portent en elles.

Donne à ces mères, à ces pères,
à ces médecins et à nous tous,
la force d’accomplir ta volonté,
par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Ainsi soit-il »
(Paru dans « Eglise du Puy » – 30 juin 1995)
Sixième jour (en union avec la Sainte Famille): « O Sainte Famille de Nazareth », Jésus, Marie et Joseph, accueillez notre prière pour ces enfants non nés, arrachés à la vie par l’avortement. Pour eux, nous demandons au Père Céleste qu’ils les appellent par leur nom et leur donne le baptême de Désir, pour qu’ils soient purifiés du péché originel, et qu’ils soient introduits dans la sainte maison du Ciel pour pouvoir contempler avec leurs Anges son divin Visage. À ces enfants, nous donnons le Baptême de Sang, avec le Sacrifice Eucharistique de la Messe, pour qu’ils soient lavés et rachetés, et toujours unis au Christ, l’Agneau innocent, sacrifié pour notre salut, pour qu’ainsi ils le suivent comme ses compagnons dans la Gloire du Paradis. Nous demandons la grâce du pardon et de la conversion pour ceux qui, dans leurs enfants avortés, ont violé le commandement de ne pas tuer et nous prions la Divine Miséricorde pour que ce sang innocent ne retombe pas sur eux et leurs enfants. Nous demandons, au nom des enfants perdus, de pouvoir les déposer dans les bras de Marie et Joseph, pour que, plus près de leur Cœur Immaculé et Chaste, ils nous obtiennent les grâces que nous avons besoin pour la santé du corps et le salut de l’âme, par leurs prières et les mérites de leurs souffrances et la perte de leur vie. Ô céleste Enfant Jésus, petit Roi, l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, purifie et glorifie tous tes compagnons du Ciel »
Septième jour (en union avec Sainte Jeanne Beretta Molla): « Sainte Jeanne », intercédez pour nous : nous vous confions les chercheurs, les gouvernants, le personnel de santé et tous ceux qui servent et protègent la vie. Préparez le coeur des jeunes à un amour vrai, pur et enthousiaste, accompagnez ceux qui se préparent au mariage, protégez les enfants à naître, protégez toutes les femmes, spécialement celles qui attendent un enfant, mais aussi celles qui n’arrivent pas à avoir d’enfant.
Sainte Jeanne, protégez les femmes qui doivent subir une intervention chirurgicale mettant leur vie en danger ou celle de leur enfant. Consolez aussi les mères qui pleurent un enfant, soutenez les mères dans leur don quotidien, secourez les personnes avec un handicap, assistez les personnes âgées, les malades, les agonisants.
Sainte Jeanne, attirez-nous dans la contemplation du Verbe fait chair.
Sainte Jeanne, apprenez-nous à rayonner l’Évangile de la Vie dans l’Église et dans le monde »
Huitième jour (en union avec les toutes les victimes): « Nous prions aujourd’hui pour toutes les victimes de l’avortement. Que ceux qui sont impliqués dans l’avortement se réconcilient avec Dieu et que les enfants qui ont été tués soient sauvés. Sainte Mère de Dieu et de l’Eglise, Notre Dame de Guadalupe, Tu fus choisis par le Père pour le Fils par le Saint Esprit. Tu es la Femme vêtue de soleil qui peine pour donner naissance au Christ, alors que Satan, le Dragon Rouge, attend afin de dévorer ton enfant. De même, qu’Hérode chercha à détruire ton Fils, Notre Seigneur et Sauveur, Jésus Christ, et dans le processus massacra beaucoup d’enfants innocents, ainsi de nos jours l’avortement assassine beaucoup d’enfants à naître et exploitent beaucoup de mères dans son attaque contre la vie humaine, l’Eglise, le Corps du Christ. Ô Vierge Marie, secours des chrétiens, nous te supplions de protéger toutes les mères des enfants à naître et les enfants en leur sein. Nous implorons ton aide pour que cesse cet holocauste de l’avortement. Fais fondre les coeurs afin que la vie soit respectée ».
Neuvième jour (pour que les avorteurs se convertissent): « Sainte Mère, nous prions ton Cœur Douloureux et Immaculé pour tous les avorteurs et ceux qui les soutiennent afin qu’ils se convertissent et acceptent ton Fils, Jésus-Christ, comme leur Seigneur et Sauveur. Défends tous les enfants dans cette bataille contre Satan et les esprits mauvais dans l’obscurité présente. Nous désirons que les enfants innocents non encore nés et qui meurent sans baptême soient baptisés et sauvés. Nous te demandons de nous obtenir cette grâce pour eux et le repentir, la réconciliation et le pardon de Dieu pour leurs parents et leurs assassins. Que soit révélée, une fois de plus, dans l’histoire du monde, l’infinie puissance de l’Amour miséricordieux. Qu’il mette fin au mal. Qu’il transforme les consciences. Que ton coeur Douloureux et Immaculé révèle à tous la lumière de l’espoir. Que le Christ Roi règne sur nous, nos familles, nos cités, nos états, nos nations et sur toute l’humanité. O clémente, o aimante, o douce Vierge Marie, entends nos supplications et accepte ce cri de nos coeurs. Notre Dame de Guadalupe, Protectrice des enfants à naître, priez pour nous ! »

Prière de Benoît XVI pour la vie naissante
Seigneur Jésus, qui, fidèlement, visite et comble de ta Présence l’Eglise et l’histoire des hommes,
Toi qui, dans l’admirable Sacrement de ton Corps et de ton Sang nous fais participer de la Vie divine
et nous donnes un avant-goût de la joie de la Vie éternelle, nous t’adorons et nous te bénissons.
Prosternés devant toi, la source de la vie, et qui l’aime, réellement présent et vivant au milieu de nous, nous te supplions:
Réveille en nous le respect pour toute vie humaine naissante, rends-nous capables de discerner dans le fruit du sein maternel l’œuvre admirable du Créateur, dispose nos cœurs à l’accueil généreux de tout enfant qui vient à la vie.
Bénis les familles, sanctifie l’union des époux, rends fécond leur amour.
Accompagne de la lumière de ton Esprit les choix des assemblées législatives, pour que les peuples et les nations reconnaissent et respectent le caractère sacré de la vie, de toute vie humaine.
Guide le travail des scientifiques et des médecins, afin que le progrès contribue au bien intégral de la personne et qu’aucun être ne soit supprimé ou ne souffre l’injustice.
Donne une charité créative aux administrateurs et aux financiers, pour qu’ils sachent pressentir et promouvoir des moyens suffisants afin que les jeunes familles puissent s’ouvrir sereinement à la naissance de nouveaux enfants.
Console les époux qui souffrent de l’impossibilité d’avoir des enfants et, dans ta bonté, pourvois!
Eduque-nous tous à prendre soin des enfants orphelins ou abandonnés, afin qu’ils puissent faire l’expérience de la chaleur de ta charité de la consolation de ton divin Cœur.
Avec Marie, ta Mère, la grande croyante, dans le sein de laquelle tu as assumé notre nature humaine, nous attendons de toi, notre unique et vrai Bien et Sauveur, la force d’aimer et de servir la vie, dans l’attente de vivre toujours en toi, dans la Communion de la Trinité Bienheureuse.

LA RECONNAISSANCE

22 juillet, 2015

http://www.rosee.org/rosedautomne/page21.html

LA RECONNAISSANCE

La notion de reconnaissance est fondamentale pour la piété biblique. Elle conduit à une connaissance plus profonde du salut.
Le croyant remercie Dieu pour ses dons, pour sa bonté, pour l’écoute des cris de détresse et l’exaucement des prières. De Dieu viennent tout don excellent et tout cadeau parfait ! La reconnaissance conduit à la louange et au témoignage
Apprenons à être reconnaissant ! A remercier le Seigneur pour toute chose, ainsi que nos frères et sœurs pour le travail qu’ils effectuent bien souvent dans l’ombre.
Ayons de la considération pour les autres. Quand avons-nous dit pour la dernière fois aux personnes de notre entourage que nous étions reconnaissants pour elles ?

Réalisons qu’apprécier quelqu’un, c’est lui donner un feedback positif. Cela souligne une performance et encourage l’autre à continuer).

· Rendons-grâce au Seigneur pour toute chose
· Prions pour devenir plus encourageant
N’oublions pas de remercier notre prochain

L’action de grâces – Colossiens 3.17
Une facette de la prière – La prière revêt plusieurs aspects.

L’adoration loue et célèbre le Seigneur. Intercession et supplication sont nécessaires au combat. Demander c’est présenter une requête. Et pour remercier le Père de l’exaucement ou de la bénédiction, nous lui apportons des actions de grâces.

Merci : un mot difficile à apprendre
Petits, il nous fallait dire merci : « Merci à papa, merci à maman. Merci à mamie, à la dame, au monsieur… » L’insistance par laquelle les parents l’inculquaient montre bien l’ingratitude naturelle qui nous caractérisait.
L’enfant de Dieu apprend à remercier son Père céleste. Oublier de compter les bienfaits de Dieu, c’est se comporter en enfant gâté, adopter une attitude ingrate. Or si elle n’est pas occupée à exprimer le remerciement, notre bouche nous entraînera à nous plaindre, à murmurer et à vivre dans l’amertume (Éphésiens 4.29, 5.4, etc.).
Si un vrai merci, du fond du cœur, se dit avec le sourire, c’est que l’action de grâces doit exprimer la joie !
Mille et un sujets d’action de grâce
Nous sommes redevables envers le Créateur pour la vie, le mouvement et l’être. Pour le pain, le vêtement, les choses matérielles qu’il nous procure chaque jour…
Nous bénissons le Sauveur pour l’œuvre du salut, le baptême du Saint-Esprit ! Pour la grande famille à laquelle nous appartenons : nos chers pasteurs, les sœurs et frères en Christ…
Décidons de dire merci à notre Dieu, en tout temps (Philippiens 4.6). Abondons en actions de grâces (Colossiens 2.7). Obéissons au commandement : « Soyez reconnaissants » (Colossiens 3.15).

Psaume 50.23
Celui qui offre pour sacrifice des actions de grâces me glorifie. Par Paul Ettori
Soyez reconnaissants !
« Tu me donnes le bouclier de ton salut, ta droite me soutient, et je deviens grand par ta bonté. « Psaume 18 : 36
Quand nous sommes véritablement reconnaissants, cela affecte radicalement notre existence : nos relations, nos attitudes, nos humeurs, nos actions et nos réactions.
Dans notre verset clé du jour, David reconnaît qu’il est devenu grand par la bonté de l’Eternel. Le mot original hébreu traduit ici par « bonté » prend dans d’autres versions le sens de sollicitude (Tob) ou mansuétude (Colombe). Ce terme signifie en réalité : « complaisance », ce qui donne lieu à une pensée profonde. Dieu s’est complu à nous créer, à nous offrir une communion avec Lui et à prendre soin de nous avec miséricorde. David avait découvert une vérité libératrice : tout ce qu’il était, tout ce qu’il avait et tout ce qu’il faisait provenait du fait que Dieu se complaisait à le bénir. Il n’est donc pas étonnant que ce psaume s’achève sur un crescendo d’actions de grâces !
La grâce de Dieu plus notre gratitude égalent la grandeur. Quand nous donnons gloire à Dieu, la grandeur apparaît dans notre personne. Nous commençons à avoir de la considération pour les autres. Quand avez-vous dit pour la dernière fois aux personnes de votre entourage que vous étiez reconnaissant pour elles ?
Pensée du jour : J’exprimerais ma reconnaissance pour ce que j’ai reçu, et je serai prêt pour tout ce que le Seigneur me donnera en ce jour ? L.J. Ogilvie
L’appréciation: Reconnaître avec gratitude la valeur de l’autre
 » …Rendez continuellement grâces à Dieu le Père pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus Christ ». Ephésiens 5.20
L’appréciation, c’est la reconnaissance – pleine de gratitude – de la valeur, de la qualité ou de l’importance d’un don, d’une action ou d’une personne. Le mot « appréciation » vient du latin appretaire, qui signifie « apprécier ».

D’autres mots synonymes d’appréciation
· La Gratitude
· Les Remerciements
· La Prise en compte
· La Reconnaissance

Les gens ont besoin de savoir que ce qu’ils sont et ce qu’ils font ont de la valeur pour les autres. Notre besoin d’appréciation est lié à notre besoin d’attention et de sens ; et nous grandissons lorsque nous recevons cela. Apprécier quelqu’un, c’est lui donner un feedback positif. Cela souligne une performance remarquable et encourage l’autre à continuer ainsi.
Pour illustrer le manque d’appréciation, on utilise des termes comme « manque d’estime » ou « ingratitude » ; le manque d’appréciation signifie que les gens ne reçoivent pas de feedback positif lorsqu’ils ont fait quelque chose de bien. Ils ressentent que leurs efforts sont ignorés, que leur contribution ne sert à rien. Pire même, ils peuvent parfois croire que c’est leur personnalité, leur identité, qui n’a aucune valeur. Il peut alors en résulter de la frustration et on entend parfois les gens dire des choses comme « ls n’apprécient pas ce que je fais ». « Elle est si ingrate ». « Il n’est jamais reconnaissant de quoi que ce soit envers qui que ce soit ».
Tout le monde cherche à être valorisé par les autres. Nous désirons que notre présence et nos efforts soient reconnus. Nous avons besoin de feedback positif et de reconnaissance. Lorsque nous en faisons l’objet, nous avons le sentiment d’avoir de la valeur et de l’importance.

Actions
· Rendez-grâce au Seigneur pour toute chose
· Priez pour devenir plus encourageant
· Envoyez un mot de remerciement
· Reconnaissez les bonnes actions

« Chez l’homme, le principe le plus profond, c’est la soif de reconnaissance » William James
« Rien n’est plus urgent que d’exprimer ses remerciements » Ambroise de Milan – Par Norm Anderson
Vous avez beaucoup de sujets de reconnaissance !
« J’ai appris à être content de l’état où je me trouve. » Philipiens 4.11
Appréciez-vous la vie ? Si ce n’est pas le cas, c’est peut-être parce que vous prenez pour acquis ce que vous avez déjà. Peut-être pensez-vous : « En fait, je ne peux pas apprécier ma vie car j’ai tant de problèmes ! »
Puis-je vous encourager à ne pas centrer vos pensées sur ce qui vous manque, mais plutôt sur les bonnes choses présentes dans votre vie ?
Prenez juste un instant aujourd’hui et remerciez Dieu pour votre santé et la force qu’il vous donne. Si vous perdiez soudainement votre santé, vous sentant de ce fait misérable, alors vous seriez plus que joyeux si vous pouviez revenir dans l’état où vous êtes aujourd’hui. Remerciez Dieu pour votre travail : il est peut être éprouvant parfois, mais il est une des sources de la providence de Dieu pour combler vos besoins. Remerciez Dieu pour les bénédictions que vous avez maintenant. Ce qui peut vraiment vous empêcher d’aller plus loin dans votre relation avec Dieu et dans votre marche en avant, c’est une attitude ingrate sans aucune reconnaissance.
Prenez la décision de commencer à être heureux à l’endroit où vous êtes maintenant. L’apôtre Paul était toujours dans le contentement. Ce grand homme de Dieu avait découvert le secret du vrai bonheur: apprécier la vie, quelles que soient les circonstances !
Si vous n’êtes pas heureux là où vous êtes, vous n’arriverez jamais là où vous désirez aller. Apprenez à apprécier chaque étape du voyage de la vie. Ayez une attitude de reconnaissance et soyez content, peu importe où vous vous trouvez.
Si vous agissez ainsi, Dieu vous amènera vers la victoire et vous allez vivre la vie abondante et remplie de joie qu’il a en réserve pour vous.

Une prière pour aujourd’hui
Père, je suis incroyablement béni ! Merci pour les choses merveilleuses que tu m’as données. Merci parce que tu as un plan excellent pour ma vie. Je te louerai toujours. Au nom de Jésus. Amen. Par Joël Osteen

Hébreux 12:28 Le royaume que nous recevons est inébranlable : soyons donc reconnaissants et servons Dieu d’une manière qui lui soit agréable, avec soumission et respect,

LES MÈRES DU DÉSERT – UN APERÇU DE LA TRADITION ANACHORÉTIQUE FÉMININE

19 juillet, 2015

http://www.pagesorthodoxes.net/saints/meres-spirituelles/meres-du-desert-margot-king.htm

LES MÈRES DU DÉSERT

UN APERÇU DE LA TRADITION ANACHORÉTIQUE FÉMININE
depuis l’Antiquité jusqu’au Moyen-Âge occidental

par Margot H. King

Résurrection d’une femme sainte
Ce texte constitue une première approche d’une étude de la tradition anachorétique féminine, depuis ses origines en Orient chrétien et aussi à Rome, jusqu’au Moyen-Âge en Europe occidentale. Publié pour la première fois en 1983 dans la revue Fourteenth Century Mystics Newsletter 9, puis repris en 1984 dans Peregrina Papers, son auteur le concevait comme une esquisse d’un vaste projet de recherche. Nous produisons ici, avec l’aimable autorisation de l’auteur, une traduction française du texte, à laquelle nous avons ajouté, dans la mesure du possible, les dates des fêtes des saintes mentionnées dans Le Synaxaire, Vies de saints de l’Église orthodoxe. Pour des raisons techniques, les renvois aux notes de bas de page ne sont des hyperliens valides. Les notes n’ont pas été traduites.
Presque toutes les études de la tradition érémitique de l’Europe médiévale mentionnent en passant le très grand nombre de recluses. Ainsi, lorsque j’ai entrepris cette étude en 1980, j’étais étonnée de constater que très peu d’études avait été publiées sur ce phénomène : celle de Francesca Steele sur les anachorètes du Moyen-Âge, éditée il y a 70 ans, et l’étude fondamentale de Rotha May Clay sur les ermites anglais médiévaux, dont la première publication remonte à 1914.1
Et pourtant il y avait des milliers de recluses – j’oserais même dire des dizaines de milliers. Vandenbrouck, par exemple, signalait qu’en 1320 il y avait 320 recluses seulement à Rome2, et Sainsaulieu a dénombré 455 reclus des deux sexes en France avant le Xe siècle et 3,000 dans les siècles postérieurs.3 Encore plus extraordinaire et étonnant est le fait rapporté par le père Delehave déjà en 1908 au sujet d’un monastère syriaque du IXe siècle où vivaient une centaine de femmes stylites.4 Lorsque j’ai initié mes recherches en ce domaine – en dépit de mon accès restreint aux sources primaires – j’ai localisé en moins de 18 mois environ 1,100 Mères du désert connues de nom et 900 recluses anonymes, entre les VIe et XVe siècles. Il était évident que je ne faisais qu’effleurer le sujet. Ainsi, une étude de la tradition anachorétique féminine est un projet de vaste envergure et cet essai n’a d’autre prétention que d’être une introduction superficielle au sujet, dont l’importance ne peut être niée.
Bien que ces femmes menaient des vies de solitude, dans la prière et la contemplation, elles exerçaient une influence politique et spirituelle profonde sur la société.5 Elles conseillaient les puissants du monde et, en dépit d’une censure, elles agissaient en tant que conseillères spirituelles et même confesseurs auprès des laïcs.6 Je souhaite donc que cette présentation sommaire des Mères du désert éveille la curiosité d’autres chercheurs et qu’en unissant nos forces, nous puissions mieux décrire et comprendre ce phénomène remarquable.

LES MÈRES DU DÉSERT DE L’ORIENT CHRÉTIEN
Le choix de l’expression « Mères du désert » doit son origine à une tentative, quelque peu légère, de contrebalancer la vision courte, sans doute involontaire, d’historiens du monachisme, qui, semble-t-il, voyaient les déserts d’Égypte habités exclusivement par des hommes et donc, l’histoire du monachisme comme un phénomène presque exclusivement masculin. Si Paul de Thèbes (IVe siècle, 15 janvier) et Antoine le Grand (IVe siècle, 17 janvier) et leur successeurs égyptiens sont appelés patres, pourquoi ne pas appliquer le féminin équivalent matres à Sarra(Ve siècle, 13 juillet), Synclétique (IVe siècle, 13 janvier) et leurs successeurs ? J’ai découvert par la suite qu’ainsi que comme on appelait Antoine abba (père), ainsi on nommait Sarra amma (mère), qui, avec Synclétique,7 est une des seules femmes dont les sentences sont conservées parmi les apophtegmes des Pères.8 Quand j’ai réalisé que Sarra et Synclétique étaient considérées comme les précurseurs de la vie solitaire dans le Ancrene Riwle, 9 une règle anglaise pour les anachorètes écrite au XIIe ou au XIIIe siècle, il était clair que l’expression  » Mères du désert  » reflétait une réalité effective.
En fait une nouvelle approche de l’histoire du monachisme antique s’ouvre quand on considère le désert égyptien comme ayant été peuplé autant par des femmes que par des hommes. Pallade mentionne 2,975 femmes dans son Histoire lausiaque10, et, selon Wallis Budge dans la Préface du The Paradise of the Fathers,  » des soixante-huit histoires du premier livre du Paradis syriaque, dix-neuf sont consacrées aux vies de femmes,  » qui, dit-il,  » étaient aussi bien en mesure de vivre la vie difficile du solitaire que tout homme. « 11 Vingt-sept pourcent est une proportion considérable, puisqu’il s’agit de femmes ou de groupes de femmes identifiées individuellement et qu’on ne tient pas compte d’innombrables vierges anonymes qui vivaient au désert comme cénobites ou recluses.
Il est également important sans doute, et on l’oublie souvent, qu’avant son départ pour le désert, Antoine plaça sa sœur dans une communauté  » de vierges respectées et faibles « .12 Il est évident que de telles communautés – qui doivent sûrement être appelés  » monastiques  » –, existaient déjà depuis quelque temps avant que le  » père du monachisme  » eut entrepris son séjour au désert. Et il est possible de retracer plus anciennement encore cette tradition de vierges consacrées. Zénaïde et Philonille sont vénérées dans le Ménologe grec (Ier siècle, 11 octobre) comme parents de saint Paul, la première une recluse et la seconde,  » en rien inférieure à Zénaïde  » vivant dans le monde.13 Et dans l’Ancien Testament, nous trouvons non seulement Élie et Élisée comme précurseurs de la vie érémitique, mais aussi la prophétesse Anne et Judith, vénérées comme les patronnes des recluses par Burhard14 et par l’auteur de l’Ancrene Riwle.15
Pourquoi donc peu de ces femmes sont-elles connues en dehors du cercle des spécialistes ? La popularité étonnante de certaines personnalités telles que l’ermite Marie l’Égyptienne16 au Haut Moyen-Âge suggère qu’il avait sûrement une longue tradition à travers les siècles, remontant certainement jusqu’au désert.17 La réponse est sans doute que la plupart des vies des saints étaient écrites par des hommes pour des communautés monastiques masculines et en tant que telles, elles manifestent un biais masculin. Bien qu’on ait rejeté les vies des Mères du désert comme autant de  » légendes romantiques « , une telle accusation n’a pas de sens, puisque pour l’hagiographe, les faits doivent toujours servir à édifier.18
Au contraire, ces vies 19 des Mères du désert sont importantes parce qu’elles révèlent les manifestations de l’esprit jugées être suffisamment significatives pour être retenues. Il n’est pas à propos de se poser la question si Marie l’Égyptienne a vraiment fait ce que Sophrone a écrit qu’elle a fait, ou si Marie Madeleine a vraiment passé les trente dernières années de sa vie comme recluse dans une grotte au désert sans eau et sans arbres près de Marseille.20 Dans le contexte de la vie d’un saint, de telles actions sont importantes et le succès évident des vies des saints à travers les âges – même au XXe siècle  » rationaliste  » – démontre clairement que ces vies touchent une corde sensible chez les lecteurs.
Une autre raison expliquant le rejet des Mères du désert est liée sans doute à la crainte et l’hostilité envers les femmes qu’on trouve souvent dans les écrits des Pères de l’Église et qui se reflète parfois dans les vies des Pères du désert. La femme, fille d’Ève, était considérée comme signe des pouvoirs inférieurs, de la luxure et du charnel. C’est elle, disaient les Pères, qui tente l’homme, incarnation des pouvoirs supérieurs de l’intellect et de la volonté, à pécher en se soumettant à ses désirs vulgaires et charnels.21
Ainsi Antoine fut assailli par des démons sous forme de femmes22 et abba Sisoès (IVe siècle, 6 juillet), au cri désespéré de son disciple  » Où y a-t-il de lieu sans femme sauf au désert ? « , répondit sans hésitation :  » Alors, emmène-moi au désert ! « 23 Sisoès n’a certainement pas pensé que même le désert était peuplé de femmes, et non la moindre amma Matrone, qui, dit-on, a fait la réflexion admirable sur cette conversation, qu’on s’emmène soi-même là où on va et qu’on ne peut échapper à la tentation simplement par la fuite.24
Cette crainte des femmes est bien exprimée dans le récit extraordinaire du reclus Martinien (fin IIIe siècle, 13 février), qui croyait avoir échappé aux femmes tant craintes en s’installant sur un rocher au milieu de la mer. Par les ruses du démon qui cherchait à le tenter, une femme nommée Photine a survécu à un naufrage et a été sauvé d’une mort certaine par le reclus hésitant. Il fut, cependant, tellement épouvanté à la perspective de devoir partager son rocher avec une femme qu’il s’est immédiatement jeté à la mer. Sauvé par deux dauphins, il continua sa fuite des femmes et traversa plus de cent soixante villes avant d’être libéré des femmes par la mort.25
Le biais anti-féminin se manifeste également dans l’appréciation que les femmes se font d’elles-mêmes. Ainsi amma Sarra disaient à ses sœurs :  » De sexe, je suis une femme mais pas en esprit « .26 Huit siècles plus tard, on disait de la Mère du désert médiévale Christina de Markyate qu’ayant repoussé les avances d’un clerc lascif,  » elle était plus semblable à un homme qu’à une femme,  » alors que le clerc  » méritait d’être appelé une femme.27 « 
Nombreuses furent ces femmes. Au IVe siècle, il y a Alexandra, qui s’est renfermée dans un tombeau et qui a reçu la visite de Mélanie;28 Marie l’Égyptienne;29 Thaïs (Taïs la Pénitente, 8 octobre);30 les sœurs Nymphodore, Menodore and Metrodonne(10 septembre), recluses dans un tumulus à Pythia;31 Photine qui prit possession du rocher de Martinien pendant six ans après son départ et, bien sûr, Sarra et Synclétique, pour ne mentionner que quelques-unes. Du milieu du Ve siècle au milieu du VIe siècle, nous trouvons parmi d’autres, Anastasie,32 Apollonaria,33 Athanasie (9 octobre),34 Euphrosyne (25 septembre),35 Hilaria,36 Théodora (11 septembre),37 Matrone (9 novembre),38 Eugenie (IIIe siècle, 24 décembre),39 Marina,40 Eusebie Hospitie,41 Pélagie (Pélagie la Pénitente, 8 octobre),42 ainsi que Marana et Cyra (28 février), qui habitèrent enchaînées dans une petite enceinte à moitie à découvert, pendant quarante-deux ans et qui ont été visitées par Théodoret, évêque de Chypre.43
Comme John Anson l’a souligné44, trois étapes marquent ces vies : 1) la fuite du monde, motivée soit par un mariage immanent ou par une vie de péché ; 2) la prise de vêtements d’hommes et la réclusion ; et 3) la découverte et la reconnaissance, habituellement après la mort de la sainte. Nous trouvons le même schéma répété maintes fois à des époques ultérieures. Un aspect à souligner dans la vie d’une Mère du désert était sa prise de vêtements d’hommes. Cela semble être non seulement un reflet de l’orientation masculine de l’Église primitive, mais aussi un comportement prudent dans le désert où une femme seule pouvait facilement être considérée comme un démon et sommairement battue ou tuée. Cependant, le déguisement avait ses propres risques, car il y avait plusieurs cas où la  » femme « homme-de-Dieu » « 45 fut accusée de séduction par une autre femme, qui produisait un enfant comme preuve du péché du saint46 !

LES MÈRES DU DÉSERT DE L’EUROPE OCCIDENTALE
Puisque le temps ne permet pas d’examiner ici ces vies en détail, déplaçons notre attention vers le nord, afin de voir comment ce phénomène nouveau s’installa dans les contrées émergent de l’Europe. Au IVe siècle, toutes les recluses que j’ai découvert à ce jour se trouvaient en Italie et en Gaule. Parmi les protégées de saint Jérôme figuraient Mélanie la Jeune (31 décembre), qui était à un moment recluse au Mont des Oliviers47, Marcelle (31 janvier)48 et Asella (6 décembre)49. Cette dernière, bien qu’elle n’avait que douze ans, s’était  » renfermée dans une cellule étroite et ainsi se promenait au Paradis « , recherchant  » toutes ses délices dans la solitude et ainsi elle établit pour elle-même un ermitage monastique en plein centre de Rome « .50 Une autre recluse romaine, mentionnée par Pallade, fut visitée par Serapion.  » Pourquoi demeures-tu solitaire ?  » demanda-t-il.  » Je ne suis pas solitaire, je suis en voyage.  »  » Où voyages-tu ?  »  » Vers Dieu,  » répondit-elle. Serapion la réprima, en dépit de sa sainteté, pour son orgueil, car elle refusa d’obéir à son ordre de se dévêtir en public ; pour Serapion, cela fut une preuve qu’elle n’était pas entièrement morte au monde.51 D’autres étaient Romana, qui vécut dans une grotte au Mont Soracte jusqu’à son décès en 324 à l’âge de onze ou de douze ans52 et en Gaule, Vitalina, une solitaire en Auvergne qui reçut la visite de Martin de Tours53, et aussi Florence,54 Menna et Triaise.55
Au Ve siècle, par contre, je n’ai trouvé qu’une recluse gauloise56, mais au moins quinze recluses celtes J’ai identifié trois recluses qui habitaient près de Reims à la fin du Ve siècle, mais elles étaient d’origine irlandaise.57 On trouve au VIe siècle six recluses en Gaule, dont trois sont mentionnées par Grégoire de Tours,58 une en Belgique et trois en Italie. On peut difficilement considérer Tygrie comme une recluse, puisque elle ne s’est pas cachée pour mener une vie solitaire, mais afin de dissimuler le pouce et deux doigts de Jean le Précurseur qu’elle avait volé de son sanctuaire à Alexandrie.59 Par rapport à ces dix recluses de l’Europe continentale, il y avait dix-huit recluses celtes.
Au VIIe siècle, nous trouvons quatre femmes solitaires aux Pays-Bas, dont deux étaient d’origine irlandaise, trois irlandaises en Gaule, deux anglaises en Italie, et dix recluses en Angleterre. Au VIIIe siècle : deux recluses en Belgique (dont une irlandaise), trois en Gaule, deux en Italie, deux en Irlande et sept en Angleterre. Notable parmi les recluses anglaises était Lioba, qui, à la mort de Boniface, s’est retirée comme abbesse de Tauberbischofsheim pour mener une vie de solitaire avec quelques compagnes.60 Au IXe siècle il semble avoir plus de recluses en Allemagne, mais la proportion peut changer avec des informations supplémentaires sur la France et la Belgique.
On peut tenter quelques conclusions découlant de cet échantillon assez restreint, même si on tient compte des difficultés associées à l’identification et à la chronologie des saints celtes des Îles britanniques.61 En dépit de l’exemple de saint Martin de Tours et du grand estime dont jouissaient les ermites de Lérins et de l’île avoisinante de Léro, la vie érémitique pendant ces premiers siècles n’a jamais jouit de la même popularité en Gaule qu’en Irlande.62 Dès le début du VIe siècle, les pratiques irlandaises de solitude et de pérégrination étaient devenues si répandues qu’elles causaient des problèmes pour l’Église.63 Comme Nora Chadwick a souligné:  » Les formes évoluées d’anachorétisme de l’Église celte ne semblent pas trouver leurs origines chez les anachorètes des montagnes et des forêts de la Gaule orientale… Ses affinités sont sûrement plutôt avec les solitaires et les petites communautés liées aux laures de l’Égypte, de la Syrie, de la Palestine et de Mésopotamie « 64.
La théorie de Chadwick selon laquelle les racines de la spiritualité celte se trouvent dans le modèle du désert, avec peu ou pas d’influence de l’Europe continentale, aide à expliquer le nombre disproportionné de recluses irlandaises par rapport à celles du Continent. Puisque la spiritualité monastique irlandaise a eu une profonde influence sur les Anglo-saxons, il n’est pas étonnant que la tradition érémitique en Angleterre au Moyen-Âge tardif était très forte. Bien que l’impression que nous donne la lecture du vénérable Bède soit que la vie monastique en Angleterre anglo-saxonne était presque entièrement cénobitique, il fut lui-même fortement influencé par l’idéal érémitique, ce qui est évident par sa vénération de personnalités telles qu’Aidan et Cuthbert.65 En fait, l’étude de la poésie vernaculaire de l’époque confirme l’influence de cette forme d’ascèse irlandaise sur les anglo-saxons.66 On appelle même Hilda de Whitby, cette abbesse bien organisée,  » une patronne des recluses « ,67 et il semble probable, compte tenu de son amitié avec Aidan, qu’elle a vécu comme ermite pendant son séjour au nord de Wear avant de devenir abbesse de Hartlepool. En fait, son prédécesseur à Hartlepool, Heiu, s’est retirée à Calcaria comme recluse.68
Aldhelm considère non seulement Paul de Thèbes et Antoine le Grand comme modèles de la vie érémitique, mais aussi Eugénie et Judith de l’Ancien Testament.69 Parmi les saintes femmes mentionnées par Aldhelm, nous trouvons Ethelthrith, qui a vécu quarante années comme recluse à Croyland,70 Milburga, qui s’est enfuie d’un mariage fâcheux et qui a vécu quelque temps comme recluse avant de devenir abbesse,71 et Frideswide, qui elle aussi, fuyant un prétendant inopportun, vécut comme solitaire pendant trois ans à environ dix milles d’Oxford72. Je signale ces trois femmes parce qu’avec Hilda, elles sont nommées dans un psautier du XIIe siècle, qui, d’après l’explication convaincante de Talbot, fut écrit spécifiquement pour la recluse Christina de Markyate  » selon ses intérêts « 73. Anticipant ainsi le XIIe siècle, nous voyons que la tradition érémitique ne s’est jamais affaiblie en Angleterre, et cela même face à l’hiérarchie de l’Église, normande et étrangère, qui semblait être  » plus intéressée par les formes structurées et disciplinées d’ascétisme religieux « 74 que par les formes qui trouvaient leur expression dans la vie de recluse.
Aux IXe et Xe siècles, il semble avoir eu un recul d’intérêt pour la vie solitaire. Sainsaulieu n’a repéré que sept recluses en France pendant cette époque75 et je n’ai identifié que 23 en Angleterre et en Europe continentale. Saint-Gall semble être une exception – là, nous trouvons la redoutable Wiborada et un grand nombre de femmes solitaires qui suivirent son exemple.76 Une raison possible de cette diminution du nombre de recluses serait que l’Église exerçait un contrôle plus strict sur ses enfants – surtout ceux de sexe féminin –, car c’est justement au IXe siècle que nous trouvons la première règle complète pour les recluses. La règle de Grimlaicus régit tous les aspects de la vie solitaire, la plaçant fermement sous la juridiction de l’hiérarchie.77 Il n’est peut-être pas étonnant qu’à partir de cette époque nous trouvons peu d’ascètes  » excentriques  » sauf en Égypte ou en Irlande. Celles-ci apparaissent de temps en temps, comme dans la cas bizarre de Christina Mirabilis (+1224), qui, fuyant la puanteur de l’humanité pécheresse après sa vision de Dieu, vécut dans les arbres et les clochers des églises et se jeta dans les fournaises afin de prévenir les gens du sort qui attend les pécheurs.78
Au XIe siècle, la vie érémitique assuma de nouveau l’importance qu’elle avait aux premiers siècles de l’Église. Sainsaulieu identifia environ 3,000 reclus et recluses en France entre le XIe et le XVe siècles.79 Doerr recensa 433 recluses et le lieu de leur réclusion en Allemagne du sud80 et Clay inventoria 750 cellules en Angleterre et les noms de plus de 650 reclus, dont 180 femmes.81 Ces augmentations sont dues non seulement à l’accroissement de la population mais aussi à l’intensification de la piété des laïques. Les idéaux incarnés dans un Pierre Damien et un saint Bernard influencèrent profondément la vie ascétique et furent reflétés dans un nombre croissant de personnes qui trouvèrent leur vocation dans la vie de reclus. Les prédications basées sur la vie des saints eurent aussi une influence significative sur la sensibilité spirituelle des laïques.82 Ainsi nous trouvons, par exemple, la reine Margaret d’Écosse se retirant fréquemment pour la prière et la méditation dans une grotte près de Dunfermline ;83 Diemut de Wessobrun, copiste de manuscrits;84 Chelidonia, recluse pendant soixante ans dans les montagnes près de Subiaco;85 Damgerosa, qui vécut comme recluse pendant cinquante ans sur une colline près du Mans;86 et en Angleterre, Christina de Markyate, dont la vie a été préparée et traduit par C.H. Talbot.87
Je signale Christina de Markyate car elle est un exemple parfait des différents thèmes que nous avons abordés dans notre rapide périple à travers les siècles à la recherche des Mères du désert. Christina naquit vers 1096 à Huntingdon en Angleterre, où, nous l’avons vu, la tradition érémitique était fortement enracinée. À Saint-Albans, elle fait tôt dans sa vie un vœu de virginité, mais elle est promise en mariage contre son gré à un certain Burhred. En dépit de l’opposition de ses parents et de l’évêque qui tente de la séduire, elle suit l’exemple des Mères du désert et s’enfuit, déguisée comme un homme. Elle se réfugie auprès de la recluse Alfwen à Flamstead, où elle demeure deux ans avant de s’installer dans une petite cellule à l’ermitage de l’homme de Dieu Roger. Après quatre ans de réclusion, elle retourne à Markyate. Invitée à devenir la supérieure d’une communauté de moniales, elle décide de rester recluse et prononce ses vœux monastiques vers 1130. Bien que solitaire, elle était très impliquée dans les affaires du monde et elle était conseillère de Geoffroy, abbé de Saint-Albans. En dépit des souffrances et des maladies qu’elle endurait, elle se montra une personne bien équilibrée qui  » a trouvé la stabilité dans la vie de prière et de solitude « .88
Puisque cet essai n’est qu’un survol d’introduction à la tradition anachorète féminine, on peut signaler en passant deux règles pour recluses bien connues au XIIe siècle, celles d’Aelred de Rievaulx89 et l’Ancrene Riwle. Toutes deux sont baignées de l’esprit cistercien et sont des adaptations de la règle bénédictine, avec de généreux ajouts du mysticisme d’Antoine et de Cassien. De la même époque nous avons deux lettres d’Abélard à Héloïse90 dans les quelles il trace les origines des ordres religieux féminins et il loue les vertus de la vie solitaire, telle que vécue par Marie l’Égyptienne entre autres :
 » Erigions donc des refuges pour nous-mêmes au désert afin de mieux pouvoir nous tenir devant le Seigneur et, ainsi préparés, participer à son service, afin que la société des hommes ne dérange pas notre repos, n’incite pas de tentations et ne distrait pas nos esprits de notre sainte vocation. « 91
Bien que beaucoup connaissent mal les premières Mères du désert, nul ne peut ignorer la floraison importante de traités mystiques du XIVe siècle. La tradition sur laquelle se fondait leurs auteurs était déjà ancienne et nous pouvons nous réjouir qu’au XXe siècle nous puissions bénéficier des expériences et des connaissances spirituelles des recluses du Moyen-Âge. L’une d’elles est Julian de Norwich, dont nous ne connaissons que peu de choses de sa vie ; nous n’avons que ses écrits.92 Une telle anonymat est en fait une conclusion appropriée à cet essai, car cela était sûrement le but de ces saintes femmes. Elles se sont retirées du monde et ont recherché la réclusion et la dissimulation afin de se dévouer entièrement à la contemplation. Les écrits de Julian la révèlent comme ne le pourrait aucun récit historique. Son harmonie spirituelle, son équilibre et son intégration témoignent de la validité de la vie solitaire. Bien que certaines des vies anciennes contiennent des éléments absurdes et même amusants, la motivation spirituelle est néanmoins réelle et la quête de solitude est un véritable phénomène contemporain.93 En fait, c’est par l’exemple de deux de ces recluses que j’ai entrepris ce voyage par des chemins peu fréquentés et que j’ai commencé cette étude qui pourrait bien occuper le reste de mes jours. C’est à elles, donc, que je dédie cet essai.

Traduit par Paul Ladouceur.
Reproduit avec l’autorisation de l’auteur.

(NOTES EN ANGLAIS)

TRACES GÉOLOGIQUES DU DÉLUGE

18 juillet, 2015

http://bible.archeologie.free.fr/delugegeologie.html

TRACES GÉOLOGIQUES DU DÉLUGE

(quelques photos sur le site)

Le Déluge mésopotamien

En fouillant en 1929 les ruines de l’ancienne cité d’Ur en Mésopotamie, l’archéologue britannique Sir Leonard Woolley fit une découverte sensationnelle. Creusant une tranchée profonde pour repérer les plus anciens niveaux d’occupation, il trouva au fond du puits de sondage une couche d’argile stérile. La transition dans la nature du sous-sol était nette, le niveau d’occupation archéologique étant soudain remplacé par de l’argile pure exempte de toute trace de vie humaine. Cela signifiait à première vue que l’on avait atteint le sol vierge. Mais Woolley décida de faire continuer à creuser. Son ouvrier plutôt sceptique s’exécuta non sans une certaine mauvaise humeur.
Ayant dégagé de l’argile pure sur plus de trois mètres de profondeur supplémentaires, il vit à sa grande surprise l’argile s’interrompre brusquement pour laisser apparaître un deuxième niveau archéologique contenant d’autres traces d’occupation humaine. Cette couche inférieure correspondait aux vestiges d’une seconde cité plus ancienne. Les tessons de céramique présents dans cette strate montraient que les poteries avaient été façonnées à la main, alors que celles de la ville située au niveau supérieur avaient été confectionnées avec la technique du tour de potier.
Comment expliquer la présence d’une épaisse couche de sédiment intercalée entre deux terrains riches en vestiges d’habitations ? Pour Woolley, il n’y avait qu’une seule explication possible : cette couche d’argile ne pouvait être que le reste d’un ancien dépôt boueux qui s’était déposé lors d’une importante inondation. Son sang ne fit qu’un tour : c’était le déluge de Noé.
La stratigraphie impliquait à l’évidence que deux cités différentes avaient été bâties au même endroit mais à deux époques différentes. Pour vérifier son hypothèse, Woolley effectua d’autres sondages dans le secteur de Ur. La moitié des forages qui furent réalisés (quatorze en tout) montrait le même type de dépôts, quoique d’épaisseurs différentes selon l’altimétrie. Les plus grandes épaisseurs (jusqu’à 3,70 m) correspondaient aux dépôts les moins élevés en altitude. A l’aide des céramiques, il put estimer l’âge de la couche d’argile à environ 3500 av. J.-C.. Seule une inondation de très grande ampleur pouvait rendre compte de l’épaisseur extraordinaire de cette strate. Aux yeux de Woolley, l’affaire était claire : il annonça la découverte des traces du Déluge biblique.
La large plaine du Tigre et de l’Euphrate constitue une immense zone inondable. Encadrée par la chaîne montagneuse du Zagros au nord-est, les monts Ararat au nord et les pentes désertiques de l’Arabie au sud-ouest, elle draine les eaux de ravinement d’un immense territoire ; en cas de pluies exceptionnelles dans ces régions, la vallée du Tigre et de l’Euphrate est rapidement en crue. Woolley et ses collaborateurs imaginèrent que le Déluge de la Bible ait pu correspondre à une inondation de ce genre, d’ampleur extraordinaire, affectant toute ou une grande partie de la Mésopotamie. Pour estimer son étendue, il fallait entreprendre de nouveaux sondages dans d’autres cités chaldéennes voisines. Ce fut le travail de nouvelles missions archéologiques qui s’y attelèrent durant les années 1930.
- A Kish, située au nord de Ur, une équipe anglo-américaine dirigée par Stephen Langdon fouilla les ruines entre 1923 et 1932. Elle trouva là aussi des couches alluviales intercalées entre plusieurs niveaux archéologiques. Elles étaient cependant moins épaisses qu’à Ur, et réparties sur trois ou quatre niveaux différents et furent datées dans une tranche d’âges plus récente, entre 3200 et 3000 av. J.-C..
- A Shuruppak (l’actuelle Tell Fara), le docteur Eric Schmidt de l’Université de Pennsylvanie trouva en 1931, entre plusieurs strates historiques, un lit d’argile d’une épaisseur de soixante centimètres, datant d’à peu près 2900 avant notre ère. Ce dépôt était constitué de treize couches de sable et d’argile alternées.
- A Uruk, des fouilles entreprises par l’archéologue Julius Jordan, de la German Oriental Society, mirent en évidence en 1929 un dépôt sédimentaire épais d’un mètre cinquante, remontant à 2800 ans environ av. J.-C…
- A Ninive, qui fut fouillée en 1931 et 1932 par l’archéologue britannique Max Mallowan, un ou plusieurs niveaux d’argile apparurent sur une hauteur de deux mètres, difficiles à dater, peut-être entre 5500 et 3100 avant notre ère..
- A Lagash, l’archéologue français André Parrot signala un dépôt d’argile qui semblait dater d’autour de 2800 av. J.-C..
Ces résultats sont cependant à nuancer, car d’autres cités mésopotamiennes également fouillées n’ont pas révélé de telles couches alluviales. C’est le cas d’Eridu, proche de Ur de douze kilomètres seulement et qui n’a livré aucune trace d’inondation de ce type. D’autre part, on on voit bien que les dates attribuées aux dépôts alluviaux ne coïncident pas exactement. Si l’on tient compte de ces écarts, les inondations apparaissent comme très locales, et dès lors l’hypothèse d’un déluge unique affectant toute la Mésopotamie devient plus improbable. En considérant néanmoins l’ensemble des âges attribués à ces dépôts, on remarque qu’ils tournent autour de 3000-2900.
Cette très relative convergence de dates est plus ou moins cohérente avec les informations données par les tablettes cunéiformes. En effet, la liste royale sumérienne précise que la capitale changea de Shuruppak à Kish juste après le Déluge. Un tel changement de capitale et de dynastie semble effectivement avoir eu lieu historiquement vers 2900 av. J.-C.. Par ailleurs, dans les trois versions du Déluge tirées des tablettes cunéiformes, le héros est un habitant de Shuruppak, ville dont les ruines ont livré un dépôt d’argile de 60 cm datant d’environ 2900. C’est donc autour de 2900 que semble se dessiner la meilleure convergence de données. En définitive, la conclusion de l’enquête semble revenir à l’assyriologue Samuel Noah Kramer, de l’Université de Pennsylvanie, qui en 1967 écrivait :
« (…) L’histoire du déluge mésopotamien, et la version de l’Ancien Testament qui en provient, fut inspirée par un désastre réellement catastrophique, mais aucunement universel, qui eut lieu non pas immédiatement après la période d’Ubaid (c’est-à-dire vers 3500 av. J.-C.) comme Woolley l’a déclaré, mais plutôt autour de 3000, et qui laissa des traces à Kish, Shuruppak et probablement en de nombreux autres sites restant à découvrir ».

Le Déluge et la mer Noire
Une théorie alternative tentant de relier le Déluge biblique à des indices géologiques, a été proposée beaucoup plus récemment par deux géologues américains de l’Université de Columbia. En 1998, William Ryan et Walter Pitman formulèrent l’hypothèse qu’une inondation exceptionnelle aurait eu lieu non pas en Irak mais en mer Noire. Ils s’appuyaient sur les résultats des missions scientifiques marines comme les expéditions de l’International Ocean Drilling Program, qui ont mis en évidence au fond de la mer Noire de curieux indices, suggérant que dans la haute Antiquité cette mer n’existait pas, et qu’il y avait à sa place un ancien lac. Des plages de galets englouties, des coquillages d’eau douce et des traces d’aménagements humains dorment au fond de la mer.
Pour expliquer la présence de ces éléments immergés, les océanographes ont émis l’idée que la mer Noire a pu se remplir très brusquement il y a plusieurs milliers d’années. Ce serait là une conséquence indirecte de la fin de la dernière glaciation d’il y a 10 000 ans. En effet, à chaque réchauffement climatique, la fonte des glaces continentales provoque une lente remontée générale du niveau des mers du Globe.
Au niveau du détroit du Bosphore, l’eau de la Méditerranée aurait soudainement rompu le barrage naturel que devait alors constituer l’actuel détroit. Des millions de tonnes d’eau se seraient déversés dans la dépression, engloutissant des populations qui y vivaient. Les deux chercheurs font le lien entre cet évènement supposé et le Déluge de la Bible.
Ce rapprochement présente plusieurs points faibles. Les caractéristiques de cette catastrophe diffèrent du récit biblique par plusieurs points. D’abord il s’agit ici d’une mise en eaux conséquente à l’ouverture d’un immense barrage, et non pas de pluies torrentielles comme le dit la Bible. D’autre part, la Mésopotamie n’ayant probablement pas été concernée, l’évènement décrit peut difficilement être relié aux témoignages chaldéens inscrits sur les tablettes cunéiformes. En outre, l’évènement qui donna naissance à la mer Noire étant antérieur à l’invention de l’écriture il y a 5300 ans, il peut paraître trop ancien pour avoir été enregistré dans la mémoire humaine. Il n’est donc pas certain que la naissance de la mer Noire et le Déluge rapporté dans la Bible constituent le même évènement.

Gesù Buon Pastore

17 juillet, 2015

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COMME DES BREBIS SANS BERGER – MARC 6, 30-34 – Fr. Jean-Christian Lévêque, o. c. d.

17 juillet, 2015

http://www.carmel.asso.fr/16eme-Dimanche-T-O-Marc-6-30-34.html

COMME DES BREBIS SANS BERGER – MARC 6, 30-34

Fr. Jean-Christian Lévêque, o. c. d.

Tout joyeux, les Douze reviennent de leur première mission. Selon les consignes de Jésus ils étaient partis deux par deux pour proclamer partout qu’il fallait se convertir, pour chasser les démons et guérir des malades. Et les voilà de retour, heureux de la confiance que Jésus leur a faite, mais harassés de fatigue après cette longue tournée.
Se reposer sur place est impossible : les gens vont et viennent sans arrêt pour voir Jésus et causer avec lui. Mais Jésus, en vrai chef, a vu le problème, et il prend les devants :« Venez dans un lieu désert pour vous reposer un peu ». Et tous ensemble partent, en barque, vers un lieu tranquille à l’écart de la foule.
Une journée de repos en communauté avec Jésus, voilà bien une grâce à ne pas manquer ! Jésus le premier se réservait des moments de gratuité pour la prière, et il semble bien qu’il ait voulu en inculquer l’habitude aux disciples.
À y bien réfléchir, ces initiatives de Jésus se reposant ou faisant reposer ses disciples cachent une sorte de mystère, qui rejoint celui de l’Incarnation. Jésus est entouré, serré, harcelé du matin au soir ; les disciples n’ont même pas le temps de manger, pour faire face à toutes les visites ; les gens, les pauvres, les malades sont là, qui se pressent et qui attendent, et Jésus s’en va, emmenant sa petite troupe avec lui ! Donc Jésus accepte les contraintes de la prudence élémentaire. Il sait par expérience qu’il faut tenir longtemps et que les forces hu­maines ont des limites ; et sagement, pour mieux assurer la mission, il fait repos ses missionnaires.
Mais ce ne sera pas un repos banal, une simple détente où l’on oublie tout souci et toute peine.
Ce sera le repos avec Lui, pour l’écouter et pour lui confier tout, le repos qu’il promet à tous les hommes qui se tournent vers lui avec confiance.
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur. » (Mt 11,28s).
Et nous retrouvons les douze disciples dans la barque, à l’école de Jésus, se reposant en l’écoutant et en lui racontant tout ce qu’il ont fait, tout ce qu’ils ont enseigné.
Mais sur les collines avoisinant le lac, les pauvres n’ont pas quitté des yeux la barque de Jésus qui s’éloignait. En voyant quelle direction elle prenait, beaucoup ont compris en quel endroit Jésus menait son équipe. Et quand il débarque avec les siens, au lieu de trouver la tranquillité, la paix, le silence reposant, il découvre sur la côte une foule de gens venus à pied de toute la région, des malades et des pauvres accourus pour être guéris ou soulagés, et aussi des hommes et des femmes arrivés rien que pour entendre Jésus parler du Royaume de Dieu.
En voyant ces milliers d’assoiffés, Jésus éprouve pour eux une immense pitié. Et ce qui le bouleverse surtout, c’est que tous ces gens n’ont personne pour les prendre en charge, personne pour les guider, personne pour prévoir leur bonheur et pour organiser leurs efforts, personne pour penser l’avenir avec eux. Il les voit tous, là sur la berge, comme des brebis sans berger, avec, dans les yeux et dans le cœur, une immense espérance.
Et Jésus se rappelle les textes des Prophètes où Dieu promettait à son peuple des pasteurs dignes de ce nom : « Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis, je les ramènerai dans leurs prairies. Je susciterai sur elles des pasteurs qui les feront paître. Elles n’auront plus ni crainte ni terreur, et aucune n’ira se perdre ! » (Jér 23,3s)
Puis Jésus, Berger modèle, commence sur place à leur donner la nourriture essentielle : sa parole. Longuement il leur parle du Père, de son amour et de sa volonté. Et à la fin de la journée, parce qu’il a pitié de leur fatigue et de leur faim, il les nourrit tous en multipliant cinq petits pains et deux poissons séchés. Quant aux disciples, ils reprennent du service. Cinq mille hommes à nourrir, sans compter les femmes et les enfants : cela fait plus de quatre cents personnes par Apôtre ! Quelle journée, Seigneur ! Ils se croyaient en vacances avec Jésus, et Jésus lui-même les remet au travail, comme s’il voulait leur faire comprendre ses propres soucis de Berger : « le bon Berger donne sa vie pour ses brebis ».
Ainsi la retraite n’aura duré que quelques heures, juste le temps d’une traversée, juste le temps de se reprendre et de se refaire avec Jésus, auprès de Jésus, entre une mission harassante et une autre encore plus urgente.
Il en va de même, mes Soeurs, de notre vie contemplative. Les haltes de paix, Jésus nous les donne de loin en loin, comme il veut, quand il veut, mais sans interrompre vraiment notre vie d’humilité, de dévouement, de service fraternel. Et quand il nous accorde ainsi des moments de reprise et de joie, c’est pour nous fortifier en vue du témoignage qu’il nous demande.
Cette Eucharistie que nous allons maintenant célébrer, c’est la traversée que le Seigneur nous offre, entre deux journées de service intensif ; c’est un moment fraternel d’accueil de la parole, d’ouverture à la vie de Dieu ; c’est l’heure privilégiée où Jésus vient refaire nos forces.
Cette assemblée, c’est la barque de Jésus où, pour un moment, nous oublions tout autre souci que sa présence et son amour. Mais dans quelques instants, nourris du pain de Dieu, nous accosterons dans notre quotidien, et Jésus aura besoin de nos bras et de notre cœur.

HOMÉLIE DU 16ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

17 juillet, 2015

http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/

HOMÉLIE DU 16ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

19/07/2015

Les lectures du jour
http://levangileauquotidien.org/main.php?module=read&date=2015-07-19&language=FR

« Venez à l’écart et reposez-vous un peu ».

Les textes bibliques de ce dimanche commencent par une terrible accusation contre les responsables politiques d’Israël. Leur mission était de rassembler le peuple dans la paix et l’unité. Mais c’est le contraire qui arrive. Ils n’ont cherché que leurs intérêts personnels. Ils se sont enrichis au détriment des plus pauvres. C’est à cause d’eux que le peuple est dispersé.
Mais le prophète annonce une bonne nouvelle : Dieu reste fidèle. Il n’abandonne pas ses enfants trompés par ces hommes sans conscience. Comme au temps de Moïse, il a vu la misère de son peuple. Il annonce qu’il rassemblera lui-même ses brebis dispersées. Il laisse entrevoir la venue d’un Pasteur unique, le fils de David. Ce sera le Christ. Avec lui, la bonne nouvelle sera annoncée aux pauvres, aux exclus, aux prisonniers, aux malades… C’est lui qui refera l’unité du peuple de Dieu.
A travers ce texte biblique, le prophète nous adresse un message de la plus haute importance. La principale priorité de notre Dieu n’est pas que nous lui organisions de magnifiques cérémonies. Ce qu’il veut, c’est d’abord le bonheur de son peuple, c’est le droit et la justice pour tous. Il attend de nous que nous vivions ensemble comme des frères, solidaires les uns des autres. Il est impossible de parler de Dieu en oubliant les autres. Plus tard, Jésus dira à ses disciples que c’est à notre amour que nous serons reconnus comme disciples. Saint Paul nous le dira à sa manière : « Si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. » Le grand désir de Dieu c’est que chacun soit respecté et vive pleinement en paix.
Dans sa lettre aux Éphésiens, saint Paul nous apporte un éclairage nouveau sur le Christ et sa mission. Il se présente à tous comme le grand rassembleur. Par son sacrifice, il réalise l’unité du genre humain brisée par le péché. Il a abattu « le mur de la haine » que certains hommes avaient élevé pour défendre leurs privilèges. Dieu qui aime tous les hommes veut que nous arrivions à nous rassembler et à nous aimer. L’unité finale sera le fruit d’un tel amour. Dès maintenant, nous sommes invités à nous tourner vers la croix du Christ. Elle unit le ciel et la terre. Elle attire tous les hommes à lui.
Dans l’Évangile, nous voyons Jésus qui vient d’associer ses apôtres à sa mission de pasteur. Il les a envoyés prêcher, chasser les démons, soulager les malades. Quand ils reviennent, ils lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné. Jésus les entend. Il les invite à venir à l’écart pour un temps de repos. C’est dans le silence et la prière que lui-même se repose. Et de nos jours, nous voyons de plus en plus de gens qui cherchent cette forme de repos dans les monastères. Ce sont des lieux de ressourcement très appréciés.
Mais nous voyons que tout ne se passe pas comme prévu. Au lieu du silence et du désert, c’est une immense foule qui cherche à voir Jésus, à le toucher et à l’entendre. Le Christ voit ces foules, celles de son temps, et celles d’aujourd’hui. Il est saisi de pitié car elles sont comme des brebis sans berger. Alors, il prend lui-même le relai et se met à les enseigner longuement. Contrairement aux mauvais pasteurs décrits par le prophète Jérémie, il se dépense corps et âme. Lui-même nous dit qu’il est venu pour « chercher et sauver ceux qui étaient perdus ».
Cet Évangile est d’une actualité brulante : nous vivons dans un monde blessé par les guerres, les violences, le désespoir. Beaucoup ont perdu leurs repères. Mais le Seigneur est là. Avec lui, il n’y a pas de situation désespérée. Il veut nous aider à retrouver un sens à notre vie. Il ne veut pas que nous soyons perdus, sans savoir où nous allons. Il vient nous apporter la lumière de sa présence, la chaleur de son amour. Avec lui, nous avançons vers toujours plus d’amour. N’oublions jamais, Jésus « berger de toute humanité » est amour. Il n’est qu’amour.
Cette bonne nouvelle doit être annoncée au monde entier. C’est notre mission et notre responsabilité. Nous sommes envoyés pour être porteurs de joie et d’espérance auprès de tous les blessés de ce monde.
L’évangile de Marc ne nous dit pas le contenu du long sermon de Jésus ce jour-là. Mais nous le devinons : Pendant cinq dimanches, nous allons écouter le plus long sermon de Jésus, celui sur le Pain de Vie. Seigneur, nous te prions : Que cette Eucharistie nous aide à changer notre regard sur toi, sur notre monde et sur nous-mêmes.
Sources : Revues Signes et Feu nouveau – Homélies pour l’année B (A. Brunot) – Lectures d’Évangile d’un vieux prêtre de Montpellier – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot) – Homélies des dimanches (L. Soulier)

Jean Compazieu, prêtre de l’Aveyron ( 19/07/2015)

The statues of Our Lady of Mount Carmel

16 juillet, 2015

The statues of Our Lady of Mount Carmel dans images sacrée faversham53

http://www.carmelite.org/index.php?nuc=content&id=115

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