Archive pour le 16 juillet, 2015

The statues of Our Lady of Mount Carmel

16 juillet, 2015

The statues of Our Lady of Mount Carmel dans images sacrée faversham53

http://www.carmelite.org/index.php?nuc=content&id=115

16 JUILLET – NOTRE DAME DU MONT CARMEL

16 juillet, 2015

http://missel.free.fr/Sanctoral/07/16.php

16 JUILLET – ND DU MONT CARMEL

HISTORIQUE 

AVE MARIS STELLA

Les religieux du Carmel, appelés à leur origine les Ermites de Sainte Marie du Mont-Carmel[1] (premier ordre à porter officiellement dans les bulles pontificales le nom de Marie) ne séparaient pas le service du Seigneur de celui de la Vierge Marie sa Mère. En Marie, les Carmes voyaient leur Sœur, à cause de sa virginité, et leur Mère qui avait donné vie à leur Ordre ; ainsi professaient-ils le culte de Marie, l’imitation de Marie et la consécration totale à Marie.
Le chapitre général que les Carmes tinrent à Messine, en 1259, promulgua des constitutions pour « l’ampliation de l’office divin » à partir de quoi Sibert de Beka (provincial d’Allemagne) composa un nouvel ordinal qui fut approuvé par le chapitre général de Londres, en 1312. Les Carmes célébraient déjà solennellement, comme toute l’Eglise latine, les quatre principales fêtes de la Vierge (Nativité, Purification, Annonciation, Assomption) mais, outre qu’ils accordaient plus de solennité que d’autres à l’Annonciation, ils célébraient solennellement la messe en commémoration de la Vierge Marie chaque samedi libre (usage que l’Eglise romaine connaît dès le X siècle) ou, à défaut, un autre jour libre de la semaine ; aussi, de même que les Cisterciens, ils célébraient chaque jour une messe en l’honneur de Notre-Dame. Les Carmes qui prétendront, au XIV° siècle, avoir été fondés par le prophète Elie, n’imaginaient pas avoir une autre fête patronale qu’une fête de la Vierge et, comme le Mont-Carmel est assez proche de Nazareth, ils semblent avoir d’abord choisi l’Annonciation à quoi d’ailleurs sont consacrés la plupart des couvents qu’ils fondèrent en Europe ; ils firent aussi, plus tard, le choix de l’Immaculée Conception (1340) ou de l’Assomption (1367).
A la fin du XIV° siècle, les Carmes firent une fête olennelle (16 juillet) pour commémorer les faveurs qu’ils avaient reçues par l’intercession de Notre-Dame[2], dont les premières traces se rencontrent en Angleterre[3]. En 1585, Sixte Quint accorde un office entièrement propre dont l’hymne est l’Ave Maris Stella. La messe actuelle du missel romain, dite « Gaudeamus », est celle du missel imprimé à Rome en 1587 ; en 1726, Benoît XIII étend la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel à l’Eglise universelle.

[1] En 1247, ils reçoivent officiellement le nom de Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel.
[2] Le Bienheureux Simon, cassé de vieillesse, affaibli par l’austérité de sa vie pénitente, passait très-souvent les nuits en prières, gémissant dans son cœur des maux dont ses frères étaient affligés. Il arriva qu’un jour étant en prières, il fut comblé d’une consolation céleste, dont il nous fit part, en communauté, comme il suit : « Mes très-chers frères, béni soit Dieu, qui n’a pas abandonné ceux qui mettent en lui leur confiance et qui n’a pas méprisé les prières de ses serviteurs. Bénie soit la très-sainte Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, se ressouvenant des anciens jours et des tribulations dont le poids a paru trop lourd et trop accablant à quelques-uns d’entre vous (ne faisant pas assez d’attention que ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ, doivent s’attendre à souffrir la persécution), vous adresse aujourd’hui, par mon ministère, des paroles de consolation, que vous devez recevoir dans la joie du Saint-Esprit. Je prie cet Esprit de vérité qu’il dirige ma langue, afin que je parle convenablement, et que je manifeste avec la plus exacte fidélité l’œuvre de Dieu, et la faveur que nous avons reçue du Ciel. Lorsque j’épanchais mon âme en la présence du Seigneur, moi qui ne suis que cendre et poussière, et que je priais avec toute confiance la Vierge sainte, ma Souveraine, que puisqu’elle avait daigné nous honorer du titre spécial de Frères de la bienlieureuse Vierge Marie elle voulut aussi se montrer notre mère, notre protectrice, en nous délivrant de nos calamités, et en nous procurant de la considération et de l’estime, par quelque marque sensible de sa bienveillance, auprès de ceux qui nous persécutaient, lorsque je lui disais avec de tendres soupirs : ‘ FIeur du Carmel, Vigne fleurie, splendeur du Ciel, ô Mère-Vierge incomparable ! ô Mère aimable et toujours Vierge, donnez aux Carmes des privilèges de protection, Astre des mers ! ’ la bienheureuse Vierge m’apparut en grand cortège, et tenant en main l’habit de l’Ordre, elle me dit : ‘ Reçois, mon cher fils, ce scapulaire de ton Ordre, comme le signe distinctif et la marque du privilège que j’ai obtenu pour toi et les enfants du Carmel ; c’est un signe de salut, une sauvegarde dans les périls et le gage d’une paix et d’une protection spéciale jusqu’à la fin des siècles. Ecce signum salutis, salum in periculis. Celui qui mourra revêtu de cet habit sera préservé des feux éternels.’ Et comme la glorieuse présence de la Vierge sainte me réjouissait au-delà de tout ce qu’on peut se figurer, et que je ne pouvais, misérable que je suis, soutenir la vue de sa majesté, elle me dit, en disparaissant, que je n’avais qu’à envoyer une députation au pape Innocent, le vicaire de son Fils, et qu’il ne manquerait pas d’apporter des remèdes à nos maux » (16 juillet 1251 : témoignage du R.P. Pierre Swayngton, compagnon, secrétaire et confesseur de saint Simon Stock, troisième prieur général latin de l’Ordre des Carmes).
[3] « Calendrier Astronomique » de Nicolas de Lynn, en 1386 ; « Bréviaire » de Zimmerman, en 1399 ; « Missel » des Carmes de Londres, en 1393 ; « Missel » de Kilcornic, en 1458.

Ave Maris Stella
Par Honorat de Bueil, marquis de Racan (1589-1670)
O la plus claire des étoiles,
Qui parut au travers des voiles
Dont la nuit du péché nous offusquait les yeux,
Reçois nos vœux et nos suffrages
Et nous sauve de ces orages
Au port que tes bontés nous préparent aux cieux.
Si la créance trop légère
Qu’eut Eve à la voix mensongère
Nous avait tous rendus esclaves des enfers,
Ta foi, par un contraire échange, Croyant aux paroles de l’ange, Brisa de nos aïeux les prisons et les fers.
O bel astre, fais que ta flamme
Puisse encore éclairer mon âme
Dans l’asile où Jésus nous conduit au trépas ;
Chasse l’ennemi qui nous menace
Et fais que le fruit de sa grâce
Nous donne au ciel la gloire et la paix ici-bas.
Si jadis tes chastes entrailles
Contenaient ce Dieu des batailles
Dont le pouvoir s’étend du nord jusques au sud,
Usant de ton pouvoir de mère,
Apaise la juste colère
Du fils que dans tes flancs ta seule foi conçut.
Vierge chaste, Vierge féconde,
Fais que nous puissions en ce monde
Conserver la blancheur de notre pureté,
Et qu’en suivant ta sainte vie,
Notre âme, dans le ciel ravie,
Te puisse encore suivre en l’immortalité.
Gloire au Père dont la puissance
Est le support de l’innocence !
Gloire au Fils dont le sang fut répandu pour nous !
Gloire à l’Esprit qui nous inspire
L’amour dont notre âme soupire
Jusqu’à ce qu’elle soit unie à son époux.

AVE MARIS STELLA (LATINO)
Ave maris stella,
Dei Mater alma
Atque semper virgo
Felix caeli porta

Sumens illud ave
Gabrielis ore
Funda nos in pace
Mutans Evae nomen

Solve vincla reis
Profer lumen caecis
Mala nostra pelle
Bona cuncta posce

Monstra te esse matrem
Sumat per te preces
Qui pro nobis natus
Tulit esse tuus

Virgo singularis
Inter omnes mitis
Nos culpis solutos
Mites fac et castos

Vitam praesta puram
Iter para tutum
Ut videntes Jesum
Semper collaetemur

Sit laus Deo Patri
Summo Christo decus
Spiritui sancto
Tribus honor unus

Amen.
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EROS, PHILIA ET AGAPÈ

16 juillet, 2015

http://www.totus-tuus.fr/article-1834956.html

EROS, PHILIA ET AGAPÈ

[Nous poursuivons notre commentaire de l'Encyclique du Pape Benoît XVI]

«Eros» et «agapè» – différence et unité.

3. À l’amour entre homme et femme, qui ne naît pas de la pensée ou de la volonté mais qui, pour ainsi dire, s’impose à l’être humain, la Grèce antique avait donné le nom d’eros.
Disons déjà par avance que l’Ancien Testament grec utilise deux fois seulement le mot eros, tandis que le Nouveau Testament ne l’utilise jamais : des trois mots grecs relatifs à l’amour – eros, philia (amour d’amitié) et agapè – les écrits néotestamentaires privilégient le dernier, qui dans la langue grecque était plutôt marginal.
[Commentaire de Bernard Guy, pasteur protestant : Éros est certainement le plus populaire des quatre termes [désignant l’amour]. Éros était le nom du dieu grec de l’amour correspondant au dieu romain Cupidon. Ce terme signifie essentiellement : amour passionné. Il nous parle d’un vif et brûlant désir. Dans la littérature grecque, éros désigne parfois l’amour du patriote, c’est-à-dire les sentiments passionnés de celui qui cherche à défendre sa patrie (…). On retrouve aussi ce terme utilisé pour décrire la passion d’un homme épris de l’argent. Il y a des gens qui ont un désir démesuré pour l’argent, qui ne pensent qu’à cela. Ignace d’Antioche, un père de l’Église qui a vécu entre la fin du 1er siècle et le début du 2ème, écrit dans une lettre qu’il adresse aux Romains : « Mon éros a été crucifié et je n’ai plus de passion pour les choses matérielles. Mais il y a maintenant en moi une source vive qui me dit à l’intérieur: Viens au Père ». La passion matérielle d’Ignace avait été crucifiée avec Christ.
[Bien que nous retrouvions éros, utilisé dans la littérature grecque pour décrire différents types de passion, c’est pour désigner la passion sexuelle qu’il était le plus souvent utilisé. Au départ, il était utilisé pour désigner une passion sexuelle dans l’amour, une passion légitime. Mais l’homme étant ce qu’il est, le terme en est venu très vite à désigner une passion sexuelle dégradée, hors mariage. C’est peut-être pour cela d’ailleurs que nous ne le retrouvons pas dans le Nouveau Testament. Il semble que le Saint-Esprit et les auteurs du Nouveau Testament n’aient pas jugé bon de l’utiliser pour décrire une chose aussi belle que l’amour sexuel dans la vie d’un couple. Matthieu utilisera plutôt les termes « connaître » et « s’attacher » pour décrire un tel amour (Matt 1.25; 19.5).

[Éros est une énergie qui vient de Dieu et n’est pas nécessairement à rejeter. Il y a plusieurs passions que la Bible nous encourage à vivre:

1. La passion pour Dieu (Luc 10.27)
2. La passion pour sa Parole (Jér 15.16)
3. La passion pour les personnes perdues (1 Cor 9.19-22)
4. La passion pour notre épouse (Prov 5.18-20)

Mais plusieurs formes de passion sont à fuir : passion pour l’argent, pour la femme d’un autre, passions de la jalousie, de la vengeance, etc. Quand il s’agit de passion, la Bible ne dit pas de résister, mais de fuir car les passions sont des désirs brûlants auxquels il est très difficile de résister. Souvenons-nous de l’expérience de Joseph avec la femme de Potiphar (Gen 39:7-20) et ne jouons pas les braves!]
En ce qui concerne l’amour d’amitié (philia), il est repris et approfondi dans l’Évangile de Jean pour exprimer le rapport entre Jésus et ses disciples.
[Commentaire de Bernard Guy, pasteur protestant : Philia figure sous formes d’adjectifs, de noms et de verbes une cinquantaine de fois dans le Nouveau Testament et agapé, plus de trois cents fois. Ceci nous indique au départ qu’agapé est le terme consacré par le Saint-Esprit et les auteurs du Nouveau Testament pour décrire l’amour de Dieu (…).

Philia: un attachement émotif – Je vais vers telle personne parce que mon coeur m’y entraîne. J’éprouve des sentiments favorables pour quelqu’un et cela m’amène à rechercher sa compagnie. L’amour philia est un amour qui provient essentiellement du coeur. C’est l’amour typique des fréquentations. Lorsque deux jeunes gens se fréquentent, ils sont comme magnétisés l’un par l’autre. Ils sont constamment ramenés l’un vers l’autre par le coeur. Même à distance, les amoureux vibrent l’un pour l’autre. Et quand ils s’entrevoient, leur coeur se met à battre et leurs yeux scintillent. Le philia est un amour fait de sentiments et d’émotions.
[Philia: un amour spontané – L’amour philia n’est pas un amour que l’on peut commander ou forcer. À cause de son caractère émotif, il est plutôt imprévisible. Il vient ou ne vient pas : c’est un amour spontané.
[Philia: un amour fluctuant – L’amour philia est un amour qui vient et qui va. Il est très instable. Il nous envahit soudainement et nous quitte sans avertir. C’est souvent le seul amour qui existe dans les couples à part l’éros. Telle personne éprouve une attirance pour telle autre personne ; les deux tombent amoureux et conviennent de cheminer ensemble. C’est pour un temps l’amour à son meilleur. Puis, peu à peu, la lune de miel fait place au train-train quotidien, la griserie du début, à l’ennui et voilà nos deux tourtereaux désemparés. Que se passe-t-il donc? Nous nous aimions tant?… On conclut rapidement qu’il n’y a rien à faire, on passe l’éponge et on repart en quête d’une nouvelle aventure. Mais tant que l’on mise tout sur le philia, l’amour sentimental, toutes nos aventures se soldent par un échec. L’amour philia est un amour fluctuant.
[Philia: un amour égocentrique – L’amour philia est une relation de plaisir et de satisfaction personnelle. Je me tiens avec telle personne parce que j’ai du plaisir en sa compagnie. Nous ne faisons pas d’efforts pour nous entendre; notre relation est harmonieuse et agréable. Cette personne a les mêmes goûts que moi, les mêmes idées, les mêmes façons de voir ou d’agir : c’est moi en peinture. En réalité, c’est moi que j’aime. J’aime l’autre dans la mesure où il me ressemble. Il est dit dans Jean 15:19 que le monde aime ce qui est à lui : ce qui lui ressemble.
[Philia: un amour sélectif – Nous n’éprouvons d’amour philia que pour quelques-uns et cela est tout à fait normal. Avant même de vraiment connaître les gens, nous sommes attirés par certains plutôt que par d’autres. Jésus avait ses préférés. Il éprouvait un amour particulier pour Marthe, Lazare et Marie. Nous savons qu’il allait souvent chez eux pour se reposer. Il vivait une relation facile et agréable avec eux. Lorsque Lazare meurt, nous voyons Jésus attristé qui pleure et les juifs qui disent: « Voyez comme il l’aimait » (Jean 11.35-36). De plus, il y avait parmi les douze un disciple, l’apôtre Jean, pour lequel Jésus éprouvait plus d’amour et de tendresse que pour les autres (Jean 13.23; 20.2; 21.7; 21.20). Nous ne pouvons pas éprouver d’amour philia pour tous: il s’agit d’un amour sélectif, fondé sur les affinités.
[Philia : un amour humain – L’amour philia est une forme d’amour grandement désirable et nécessaire à la vie. Toutefois, cet amour n’est pas suffisant. Il ne constitue pas une base solide sur laquelle nous puissions bâtir des relations profondes et durables avec les autres. Il s’agit d’un amour humain que croyants ou non-croyants expérimentent également.
La mise de côté du mot eros, ainsi que la nouvelle vision de l’amour qui s’exprime à travers le mot agapè, dénotent sans aucun doute quelque chose d’essentiel dans la nouveauté du christianisme concernant précisément la compréhension de l’amour.
Dans la critique du christianisme, qui s’est développée avec une radicalité grandissante à partir de la philosophie des Lumières, cette nouveauté a été considérée d’une manière absolument négative.
Selon Friedrich Nietzsche, le christianisme aurait donné du venin à boire à l’eros qui, si en vérité il n’en est pas mort, en serait venu à dégénérer en vice. Le philosophe allemand exprimait de la sorte une perception très répandue : l’Église, avec ses commandements et ses interdits, ne nous rend-elle pas amère la plus belle chose de la vie ? N’élève-t-elle pas des panneaux d’interdiction justement là où la joie prévue pour nous par le Créateur nous offre un bonheur qui nous fait goûter par avance quelque chose du Divin ?

Texte intégral de l’Encyclique
http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20051225_deus-caritas-est.html