Archive pour mai, 2015

LE SAINT-ESPRIT TRANSFORME VOTRE VIE

21 mai, 2015

http://www.mondedemain.org/articles/le-saint-esprit-transforme-votre-vie-f277

LE SAINT-ESPRIT TRANSFORME VOTRE VIE

PAR JOHN OGWYN

Beaucoup de gens sont confus à propos du Saint-Esprit. Non seulement, ils ne comprennent pas ce qu’est sa nature, mais ils n’ont, en outre, aucune idée de ce qu’il est supposé accomplir en eux, ou pourquoi il est nécessaire. Qu’en est-il en ce qui vous concerne ? Avez-vous véritablement des réponses à ces questions ?
Nous sommes dans un monde craintif et anxieux. L’homme est de plus en plus dépendant de sa propre technologie. Toutes nos avancées en matière d’éducation et d’informations n’ont pas fait de ce monde un emplacement sûr. Que devient-on en ce monde hostile et insensé ?
Quels sont les changements que le Saint-Esprit pourrait réaliser dans vos pensées, et dans vos actions ? Y a-t-il quelque chose à faire de votre côté, pour que ces changements surviennent, ou faut-il penser que le Saint-Esprit prend, en quelque sorte, en charge la vie du chrétien ? Etudions le rôle, que le Saint-Esprit pourrait jouer dans notre vie, et quels seraient les changements qui pourraient avoir lieu.
Ranimer le don de Dieu
Selon les Ecritures, le Saint-Esprit nous est présenté comme un don de Dieu. Dans le sermon qu’il a donné le jour de la Pentecôte, l’apôtre Pierre a dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2 :38). Il y a deux choses très claires dans cette déclaration de l’apôtre Pierre. Premièrement, le Saint-Esprit est un don divin. Vous ne pouvez pas le mériter. Ensuite, pour recevoir le Saint-Esprit, vous devez vous repentir de vos péchés. La vraie repentance implique un changement de direction dans notre façon de vivre. Cela signifie qu’elle requiert plus que d’éprouver des remords ou des regrets sur le passé. Le terme lui-même implique qu’il faut se détourner du passé et changer d’esprit.
La Bible fait de nombreuses analogies par rapport au Saint-Esprit, afin de nous aider à mieux comprendre ce qu’il représente. Premièrement, le Saint-Esprit est comparé au vent. Après tout, le mot grec pneuma, traduit par esprit, signifie aussi vent ou souffle. Il y a une autre analogie qui le compare à des eaux vives (voir Jean 7 :38-39). De même que l’air et l’eau sont deux éléments nécessaires à la vie, de même le Saint-Esprit est la source de la vie éternelle pour les chrétiens (Romains 8 :11). De même, également, que l’air et l’eau s’écoulent et ont la capacité d’affecter, et de modifier les supports sur lesquels ils agissent, de même en est-il en ce qui concerne le Saint-Esprit. Il y a encore d’autres comparaisons dans les Ecritures – par exemple, le feu.
La plupart d’entre nous se sont déjà trouvés en présence d’un feu de bois, soit dans la cheminée d’une maison, soit devant un feu de camp ou peut-être face au vieux fourneau de la cuisine de notre enfance. L’apôtre Paul se référait à ce que les gens connaissaient, communément, d’un feu de bois à son époque, lorsqu’il exhorta Timothée « à ranimer la flamme du don de Dieu que tu as reçu par l’imposition de mes mains » (2 Timothée 1 :6).
L’une des caractéristiques importantes d’un feu de bois réside dans le fait qu’il doit être ranimé de temps en temps. Autrement, une couche de cendres se forme, la flamme meurt lentement et la chaleur décroît. Un feu qui brûlait bien le soir peut souvent se retrouver complètement éteint au lever le lendemain matin, faute d’avoir été entretenu durant la nuit. Cependant, en remuant le charbon de bois, jusqu’à ce que la couche de cendres soit écartée, et que l’oxygène circule autour des dernières braises, il est possible de ranimer la vivacité du feu. L’apôtre Paul rappelait à Timothée, que le Saint-Esprit n’est pas un don qui doit être négligé ou ignoré. Mais il doit être ranimé régulièrement pour rester vivace. En cas de négligence prolongée, il est même possible de perdre ce précieux don (Psaume 51 :11).
Le Saint-Esprit, que nous recevons par l’imposition des mains après le baptême (Actes 8 :17), est destiné à changer notre façon de vivre. Il est l’instrument par lequel Dieu accomplit Son œuvre en nous, et à travers nous : « Car Dieu agit parmi vous, il vous rend capables de vouloir et de réaliser ce qui est conforme à son propre plan » (Philippiens 2 :13, Bible en français courant).
Pas un esprit de crainte
« Car ce n’est pas un esprit de crainte que Dieu nous a donné, mais un esprit de force », a dit l’apôtre Paul (2 Timothée 1 :7, Bible de Jérusalem). Les craintes et l’anxiété dominent la vie de beaucoup de gens. En outre, le monde dans lequel nous vivons a de quoi être effrayant. Il arrive parfois que des individus soient paralysés par leurs angoisses. Ils ont tellement peur de faire un faux pas, qu’ils ne sont plus capables d’achever ce qu’ils ont commencé, et souvent, ils abandonnent. Ce n’est, bien sûr, pas une solution. D’autres fois, cependant, des gens se mettent à paniquer à cause de leur peur, et ils prennent des décisions irrationnelles. De telles réactions désordonnées peuvent avoir des conséquences exagérées et dévastatrices.
Lorsque la Bible parle de craindre Dieu, il s’agit d’une chose complètement différente de la « peur ». Cette « crainte » fait référence au respect et à la vénération, que nous devons avoir envers le Dieu Tout-Puissant. Le mot grec traduit par « crainte », dans 2 Timothée 1 :7, vient de deilias, qui n’est jamais utilisé pour exprimer la peur de Dieu. Il n’est utilisé que pour se référer à la sorte de crainte, qui résulte d’un manque de foi. C’est le terme qui a été utilisé, lorsque la Bible parle de la peur des disciples pendant la tempête, au cours de laquelle le Christ marcha sur les flots. Ce terme est également le même lorsqu’il décrit la réaction de panique, qui envahit les disciples au moment de l’arrestation de Jésus.
Cette couardise et cette timidité, qui effraient et paralysent un individu, sont à l’opposé de la foi. Paul a rappelé à Timothée que cette sorte de crainte n’est PAS le produit de l’Esprit divin. C’est par la foi que Moïse « quitta l’Egypte, sans être effrayé de la colère du roi » (Hébreux 11 :27). Il possédait la sorte de confiance en Dieu et en Ses promesses, qui lui permettait de supporter chaque tentative d’intimidation, ou de dissuasion, qui l’aurait empêché de réaliser sa mission. Le Saint-Esprit transforme des êtres humains craintifs, en des individus remplis de foi et de courage.
Considérons ce qui s’est passé dans le cas de l’apôtre Pierre. Le soir de la Pâque, il était tellement dominé par la peur, qu’il fit des imprécations et renia son Maître (Matthieu 26 :73-74). Or, tout juste sept semaines plus tard, il se tenait dans le temple et proclamait ouvertement l’Evangile. En outre, dans Actes 4, nous pouvons lire le récit de la fermeté absolue, avec laquelle l’apôtre Pierre fit face aux menaces, et aux intimidations émanant des autorités religieuses juives de l’époque. Nullement effrayés, lui et les autres « annonçaient la parole de Dieu avec assurance » (Actes 4 :31). Tandis que le courage humain a ses limites, l’assurance qui vient de l’Esprit de Dieu n’a pas de bornes !
L’esprit de force
L’apôtre Paul écrivit à Timothée, que le Saint-Esprit était un esprit de force. Le mot grec, dont ce terme est issu, est dynameos, la racine même des mots français dynamique, dynamo, et même dynamite. Il signifie la force et le pouvoir dynamiques et il est souvent utilisé en référence aux miracles.
Le Saint-Esprit est la force qui émane de Dieu (Luc 1 :35). C’est l’instrument, au moyen duquel, Dieu créa tout l’univers et le maintient (Psaume 104 :30). C’est la puissance, au moyen de laquelle Il agit dans l’esprit des êtres humains, faits à Son image (Genèse 6 :3). C’est la puissance par laquelle l’estropié marcha miraculeusement, l’aveugle recouvra la vue, le sourd entendit et le mort ressuscita au cours du ministère terrestre de Jésus-Christ (Luc 5 :15-17).
Cette même puissance est accessible à vous et à moi ! Le Christ a dit à Ses disciples : « Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous » (Actes 1 :8). Mais le fait d’avoir reçu cette puissance ne signifie pas que nous sommes immunisés contre les craintes et le découragement humains. L’apôtre Paul expliqua : « Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous » (2 Corinthiens 4 :7). L’apôtre continue : « Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir » (verset 8). Humainement, nous demeurons nous-mêmes avec nos faiblesses et nos carences, mais nous sommes « connectés » à la puissance qui est à l’origine de l’univers.
La puissance divine peut faire des miracles aujourd’hui, exactement comme il y a deux milles ans. En tant que ministre du Dieu vivant, dynamique, j’ai littéralement vu des miracles se produire maintes et maintes fois. En pleine nuit, je suis allé au domicile de parents affolés, pour oindre et prier pour un enfant sans force et fiévreux. J’ai vu ce petit enfant s’asseoir à la fin de ma prière, totalement débarrassé de sa fièvre, se lever et commencer à jouer comme si rien ne lui était arrivé. J’ai vu la ligne rouge d’un sang empoisonné, ayant déjà atteint le dessus du coude, diminuer et disparaître en quelques minutes, après une prière pleine de foi. Ces exemples, ainsi que des milliers d’autres sont la preuve de la puissance dynamique et miraculeuse du Saint-Esprit.
La puissance de Dieu à travers le Saint-Esprit n’accomplit pas seulement des guérisons miraculeuses, mais elle est également la puissance qui nous permet de vaincre notre nature humaine, afin de devenir comme Dieu. Cependant, ces miracles requièrent notre participation active – notre coopération volontaire avec Dieu. Notez comment l’apôtre Paul explique cela dans Colossiens 1 :27-29.
Au verset 27, il déclare que notre espoir d’obtenir la gloire vient du fait que Jésus-Christ vit Sa vie en nous. Au verset 28, il exprime son désir de préparer et d’instruire ceux dont il avait la charge, à devenir parfaits en Christ. Comment cela est-il possible ? Au verset 29, l’apôtre Paul écrit : « C’est à quoi je travaille, en combattant avec sa force qui agit puissamment en moi. » Nous devons faire des efforts en conformité avec ce que Dieu réalise en nous, au moyen de Sa puissance.
L’esprit d’amour
L’amour est la caractéristique fondamentale de Dieu (1 Jean 4 :8). Le Saint-Esprit est le moyen par lequel nous devenons capables de partager la nature divine (2 Pierre 1 :4). Dans Romains 5 :5, l’apôtre Paul a expliqué que l’amour de Dieu entre dans nos cœurs et dans nos pensées par l’intermédiaire du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est l’instrument qui transforme notre nature et notre attitude « normales ». Il nous ajuste sur la « longueur d’onde » de Dieu et, dès lors, nous devenons réceptifs. Lorsque nous nous « branchons » sur Dieu, nous parvenons à nous « déconnecter » de Satan, qui est décrit comme « le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion » (Ephésiens 2 :2).
L’amour de Dieu qui coule en nous, et à travers nous, n’est pas simplement une émotion ou un sentiment de bien-être ! L’apôtre Jean explique comment l’amour de Dieu se manifeste dans la vie des véritables chrétiens : « Mais l’amour de Dieu est véritablement parfait [apporte la perfection] en celui qui garde sa parole : par cela nous savons que nous sommes en lui » (1 Jean 2 :5). La parole divine nous dit comment montrer un véritable amour, à la fois envers Dieu et envers notre prochain. Si nous nous appliquons à observer avec soin la parole divine dans toute son ampleur, le véritable amour divin se révèlera dans nos actions et nos attitudes.
La plupart des prétendus chrétiens pensent que l’amour et la loi sont incompatibles. Rien n’est plus faux. L’apôtre Paul a dit : « Le but du commandement, c’est la charité, qui procède d’un cœur pur » (1 Timothée 1 :5, Ostervald). La loi définit le péché (1 Jean 3 :4) et, par conséquent, elle nous guide en nous enseignant comment manifester l’amour. La loi de Dieu est le canal dans lequel coule Son Esprit.
Un esprit rationnel
« Vous deviendrez fou en lisant la Bible », dit-on ! L’idée généralement admise est qu’il n’est pas mauvais d’avoir sa propre religion, et cependant ceux qui cherchent à vivre d’après toutes les paroles de Dieu sont généralement regardés comme des originaux ou même comme des « détraqués ». En est-il vraiment ainsi ? L’Esprit divin se manifeste-t-il dans les excès émotionnels du « saint rire », actuellement considéré comme un témoignage dans certains cercles protestants ? Son action aurait-elle pour objet de vider l’esprit des gens en les transformant en « zombies », ce qui ne manquerait pas d’alimenter la critique en fournissant des arguments contre les divers cultes ?
Dans 2 Timothée 1 :7, l’apôtre Paul révèle que le Saint-Esprit est une source de sagesse. Dans certaines versions, le terme employé est « raisonnement sain », ou « maîtrise de soi ». Le mot grec que l’apôtre Paul a utilisé est sophronismou, dont la signification est « être sage et sensé ». Il peut être rendu par « posé », « maître de soi » et « avisé ». Il s’agit du même terme que Luc utilise dans Luc 8 :35, lorsqu’il décrit un homme qui avait été possédé d’un démon, mais qui se retrouve vêtu, assis et dans « son bon sens », après que le Christ l’eut débarrassé de son démon.
L’esprit de Dieu ne pousse jamais personne à perdre le contrôle de soi-même : « Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. Comme dans toutes les Eglises des saints » (1 Corinthiens 14 :33). Celui qui a le Saint-Esprit sera plus équilibré et sensé dans sa façon de penser. Dieu révèle, dans la Bible, des principes de conduite pour tout ce qui concerne nos relations familiales, nos relations d’affaires et la gestion de nos finances. Celui qui cherche à vivre de toute parole de Dieu s’efforcera, avec l’aide du Saint-Esprit, d’augmenter sa capacité à mettre en pratique les principes d’un jugement équilibré.
L’amertume et l’envie, qui dominent les pensées d’un grand nombre d’individus vivant dans notre monde, les éloignent d’un sain raisonnement. Ce dernier étant diamétralement opposé à la sagesse divine (voir Jacques 3 :14-15). Le Saint-Esprit se développe dans un cœur honnête et miséricordieux. Cette sorte d’approche équilibrée mène à la véritable paix.
Le monde actuel est insensé. La violence et la convoitise infiltrent les divertissements, que ce soit dans la musique ou dans les films. Ce qui alimente nos pensées est extrêmement important ! Il y a des gens qui ne penseraient jamais à introduire une viande impure dans leur estomac, et pourtant, il leur arrive par moment, de remplir leur esprit d’impuretés spirituelles. Cela ne va pas dans le sens d’une pensée saine, équilibrée et pure. Dans Philippiens 4 :8, l’apôtre Paul nous presse de remplir nos pensées de tout ce qui est vrai, aimant, pur et honorable. Ces choses nous donnent ce qu’il y a de meilleur pour nous. Que ce soient la musique, la littérature, la peinture, la sculpture ou le théâtre, les arts affectent profondément nos émotions, notre tempérament et nos pensées, au-delà de ce que nous pourrions imaginer.
Dieu nous a offert Son Esprit dans un but précis. C’est le moyen par lequel nous pouvons commencer à partager la puissance, l’attitude et la pensée divines. Cependant, nous devons toujours rester vigilants, afin de « stimuler » ce don, qui a été placé en nous par l’imposition des mains. Cette stimulation a lieu en étudiant et en méditant régulièrement la Parole divine, ainsi qu’en priant. Le jeûne peut également nous aider à nous rapprocher de Dieu en toute humilité, en étant profondément conscient de notre propre insuffisance. Enfin, nous devons chercher à mettre en pratique la parole de Dieu, en la prenant au sérieux et en essayant d’effectuer des changements dans tous les aspects de notre vie – importants ou bénins.
Dans le Nouveau Testament, le mot traduit par « zèle » vient du verbe zeo, qui signifie littéralement « bouillonner ». Manquer de zèle revient à dire que le feu est parti. Cela implique qu’on soit – au mieux – encore tiède. Notre société a tendance à promouvoir la tiédeur, qui est la caractéristique prédominante de la dernière phase ou ère de l’Eglise de Dieu. Alors que nous nous approchons toujours davantage du point culminant de la fin de cet âge, nous devrions ressentir le besoin continuel de « ranimer la flamme du don de Dieu » que nous avons reçu (2 Timothée 1 :6).

Jésus le Seigneur de Tous les Saints.

20 mai, 2015

Jésus le Seigneur de Tous les Saints.  dans images sacrée IMG_8092

L’icône suivante est grec (pas russe) et dépeint Jésus comme le Seigneur de Tous les Saints. Les croyants de tous âges sont disposés autour de lui dans les cieux. D’autres sur la Terre se maintiennent les âmes de ceux qui « se sont endormis ». Ce que nous savons à partir des histoires de l’Ancien Testament comme étant «dans le sein d’Abraham.(Traduction Google)

http://cazalea2.blogspot.it/2013/04/what-is-icon.html

SAINTE THÉRÈSE BÉNÉDICTE DE LA CROIX (EDITH STEIN) – LA DEMEURE DE DIEU PARMI LES HOMMES !

20 mai, 2015

http://www.adoperp.com/adoration/saints/plus_saints/edit_stein.html

SAINTE THÉRÈSE BÉNÉDICTE DE LA CROIX (EDITH STEIN)

LA DEMEURE DE DIEU PARMI LES HOMMES !

Tu dis: tout est accompli et tu inclinas la tête en silence
Il était accompli, ton chemin d’homme sur la terre
Depuis le commencement ton trône de gloire était préparé pour toi
à la droite du Père, et tu y es monté.
Mais tu ne t’es pas séparé de la terre
Tu lui étais uni de tout temps.
Depuis que des hauteurs des cieux tu es descendu
jusqu’à l’extrême anéantissement
Tu aimes vraiment les tiens, ô bon Pasteur,
comme jamais n’a aimé nul autre coeur humain,
et tu n’as pas voulu laisser tes enfants orphelins,
Tu t’es bâti une tente au milieu d’eux.
Tu trouves ton plaisir à y demeurer
Et tu seras là jusqu’à la fin des temps
Ton sang versé avec largesse pour les tiens
doit leur servir de breuvage de vie
Tu le proposes chaque matin qui vient
Chaque matin le son des cloches appelle
à travers toutes les rues, pour inviter au repas des noces.
Les hommes, taciturnes et pressés, se hâtent dans les ruelles
Le son atteint leurs oreilles mais non leur coeur
Seul un petit reste de brebis fidèles entend la voix du Pasteur
Avec une joie paisible, elles suivent l’appel
qui les invite à la tente sainte, à la table que tu disposes.

Leurs yeux ne se rassasient jamais du spectacle sublime
qui s’y renouvelle jour après jour, sens et terme de tout le cours du monde.
Tandis qu’au dehors grondent les orages et les affreux combats
que le sceau de l’abîme est brisé, libérant les monstres des profondeurs
qui combattent avec puissance pour le règne du grand dragon,
ici en revanche c’est la paix, le trône de l’Agneau sur la terre,
la sainte cour qui mène au Ciel et nul esprit créé ne saurait concevoir
les merveilles que ta présence pleine de grâce prépare pour l’éternité
dans les coeurs devenus tes temples par leur consécration.
C’est ici que tu accomplis, cachée aux yeux du monde, l’oeuvre qui renouvelle la face de la terre.
Soustrait au regard des hommes dans la tente paisible
tu tiens le monde dans ta main
et de ses tumultes tu as fixé la mesure et le terme.

Mais vient un jour où s’ouvrent les portes:
le roi sort pour bénir son pays
Des troupes d’enfants sèment les fleurs sur son passage
et chantent en liesse des cantiques de jubilation.

Et lorsque ensuite résonne au loin le son des cloches
la foule s’agenouille en silence
pour recevoir la bénédiction de son Dieu,
tes anges ne passent-ils pas invisiblement parmi les gens
surpris au bord des routes,
pour tracer de ci de là sur le front de l’un ou l’autre
le signe qui le retire de la perdition?
Ils ne le pressentent pas encore mais leur bandeau tombera
lorsque s’engagera le dernier combat
et que tes témoins fidèles combattront pour toi jusqu’à la mort.
Quand, Seigneur, quand ce jour viendra-t-il?
Mon Seigneur et mon Dieu, caché sous l’espèce du pain,
quand te manifesteras-tu dans une gloire visible?
Le monde gît dans les douleurs de l’enfantement
L’Épouse persévère dans l’attente. Viens vite !

PAPE FRANÇOIS – (LA FAMILLE – 14. LES TROIS EXPRESSIONS)

20 mai, 2015

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2015/documents/papa-francesco_20150513_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – (LA FAMILLE – 14. LES TROIS EXPRESSIONS)

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre

Mercredi 13 mai 2015

Chers frères et sœurs, bonjour!

La catéchèse d’aujourd’hui est comme la porte d’entrée d’une série de réflexions sur la vie de la famille, sa vie réelle, avec ses temps et ses événements. Sur cette porte d’entrée, trois mots sont écrits, que j’ai déjà utilisés plusieurs fois sur la Place. Et ces mots sont: «S’il te plaît», «merci», «pardon». En effet, ces mots ouvrent la voie pour bien vivre en famille, pour vivre en paix. Ce sont des mots simples, mais pas si simples à mettre en pratique! Ils contiennent une grande force: la force de protéger la maison, également à travers mille difficultés et épreuves; en revanche leur absence, peu à peu, ouvre des failles qui peuvent aller jusqu’à son effondrement.
Nous les considérons normalement comme les mots de la «bonne éducation». En effet, une personne bien élevée demande la permission, dit merci ou s’excuse si elle s’est trompée. La bonne éducation est effectivement très importante. Un grand évêque, saint François de Sales, avait l’habitude de dire que «la bonne éducation est déjà la moitié de la sainteté». Mais attention, dans l’histoire nous avons aussi connu un formalisme des bonnes manières qui peut devenir un masque qui cache la sécheresse de l’âme et le manque d’intérêt pour l’autre. On a l’habitude dire: «Derrière tant de bonnes manières se cachent de mauvaises habitudes». Même la religion n’est pas à l’abri de ce risque, qui fait glisser l’observance formelle dans la mondanité spirituelle. Le diable qui tente Jésus fait preuve de bonnes manières — c’est vraiment un seigneur, un chevalier — et il cite les Saintes Ecritures, il semble un théologien. Son style apparaît correct, mais son intention est de faire dévier de la vérité de l’amour de Dieu. Nous, en revanche, nous entendons la bonne éducation dans ses termes authentiques, où le style des bonnes relations est solidement enraciné dans l’amour du bien et dans le respect de l’autre. La famille vit de cette finesse de l’amour.
Voyons donc: le premier mot est s’il te plaît. Quand nous nous préoccupons de demander avec gentillesse également ce que nous pensons pouvoir prétendre, nous établissons une véritable base pour l’esprit de la coexistence conjugale et familiale. Entrer dans la vie de l’autre, même quand il fait partie de notre vie, demande la délicatesse d’une attitude qui n’est pas envahissante, qui renouvelle la confiance et le respect. L’intimité, en somme, n’autorise pas à tout considérer comme acquis. Et l’amour, plus il est intime et profond, exige encore davantage le respect de la liberté et la capacité d’attendre que l’autre ouvre la porte de son cœur. A ce propos, rappelons la parole de Jésus dans le livre de l’Apocalypse: «Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi» (3, 20). Le Seigneur aussi demande la permission d’entrer! Ne l’oublions pas. Avant de faire quelque chose en famille: «S’il te plaît, est-ce que je peux le faire?». «Est-ce que cela te plaît si je fais ainsi?». Ce langage vraiment poli mais plein d’amour. Et cela fait beaucoup de bien aux familles.
Le deuxième mot est merci. Parfois on arrive à penser que nous sommes devenus une civilisation des mauvaises manières et des mauvais mots, comme si cela était un signe d’émancipation. Nous l’entendons parfois dire même publiquement. La gentillesse et la capacité de remercier sont vues comme un signe de faiblesse, parfois elles suscitent même la méfiance. On doit s’opposer à cette tendance au sein même de la famille. Nous devons devenir plus intransigeants sur l’éducation à la gratitude, à la reconnaissance: la dignité de la personne et la justice sociale passent toutes les deux par là. Si la vie de famille néglige ce style, la vie sociale le perdra aussi. Ensuite, pour le croyant la gratitude est au cœur même de la foi: un chrétien qui ne sait pas remercier est quelqu’un qui a oublié la langue de Dieu. Cela est laid! Rappelons-nous de la question de Jésus, quand il guérit dix lépreux et que seul l’un d’eux revint le remercier (cf. Lc 17, 18). Une fois j’ai entendu une personne âgée, très sage, très bonne, simple, mais avec cette sagesse de la piété, de la vie, qui disait: «La gratitude est une plante qui ne grandit que dans la terre des âmes nobles». Cette noblesse d’âme, cette grâce de Dieu dans l’âme nous pousse à dire merci à la gratitude. C’est la fleur d’une âme noble. C’est là une belle chose.
Le troisième mot est pardon. Un mot difficile, certes, mais pourtant si nécessaire. Lorsqu’il manque, les petites fissures s’élargissent — même sans le vouloir — jusqu’à devenir des douves profondes. Ce n’est pas pour rien si dans la prière enseignée par Jésus, le «Notre Père», qui résume toutes les questions essentielles de notre vie, nous trouvons cette expression: «Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés» (Mt 6, 12). Reconnaître que l’on a eu un manquement, et être désireux de restituer ce qui a été retiré — le respect, la sincérité, l’amour — rend digne de pardon. Et ainsi se referme l’infection. Si nous ne sommes pas capables de présenter nos excuses, cela signifie que nous ne sommes pas non plus capables de pardonner. Dans une maison où l’on ne demande pas pardon, l’air commence à manquer, les eaux deviennent stagnantes. De nombreuses blessures des sentiments, de nombreux déchirements dans les familles commencent avec la perte de ce mot précieux: «pardonne-moi». Dans la vie conjugale, on se dispute si souvent… «les assiettes volent» aussi, mais je vous donne un conseil: ne finissez jamais la journée sans avoir fait la paix. Ecoutez bien: vous vous êtes disputés, mari et femme? Enfants avec les parents? Vous avez eu une grosse dispute? Ce n’est pas bien, mais là n’est pas le problème. Le problème est que ce sentiment soit encore présent le jour d’après. C’est pour cela que si vous vous êtes disputés, ne finissez jamais la journée sans faire la paix en famille. Et comment dois-je faire la paix? Me mettre à genoux? Non! Seulement un petit geste, une petite chose et l’harmonie familiale revient. Une caresse suffit, sans les mots. Mais ne jamais finir la journée sans faire la paix. Vous avez compris cela? Ce n’est pas facile mais on doit le faire. Et avec cela, la vie sera plus belle.
Ces trois mots-clés de la famille sont des mots simples, et sans doute nous font-ils tout d’abord sourire. Mais quand nous les oublions, il n’y a plus de quoi rire, n’est-ce pas? Sans doute notre éducation les néglige-t-elle trop. Que le Seigneur nous aide à les remettre au bon endroit, dans notre cœur, dans notre maison, et également dans notre cohabitation civile. Ce sont les mots pour entrer réellement dans l’amour de la famille.

Jésus avec les enfants

19 mai, 2015

Jésus avec les enfants  dans images sacrée christwithchildren1
http://www.lukedingman.com/icons1.htm

LE BAL DE L’OBÉISANCE – MADELEINE DELBREL

19 mai, 2015

http://www.spiritains.org/pub/esprit/archives/art2007.htm

LE BAL DE L’OBÉISANCE

MADELEINE DELBREL

Dans le livre bien connu,  » Nous autres gens des rues  » p. 69, Madeleine Delbrel écrit ce poème qui nous dit si bien comment nous sommes conduits par l’Esprit. Et quand on est au bal, il ne reste qu’à danser !

 » Nous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé. « 
C’est le 14 juillet.
Tout le monde va danser.
Partout, depuis des mois, des années, le monde danse.
Plus on y meurt, plus on y danse.
Vagues de guerres, vagues de bal.

Il y a vraiment beaucoup de bruit.
Les gens sérieux sont couchés.
Les religieux récitent les matines de saint Henri, roi.
Et moi je pense à l’autre roi,
Au roi David qui dansait devant l’Arche.

Car s’il y a beaucoup de saintes gens qui n’aiment pas danser,
Il y a beaucoup de saints qui ont eu besoin de danser,
Tant ils étaient heureux de vivre
Sainte Thérèse avec ses castagnettes,
Saint jean de la Croix avec un Enfant jésus dans les bras,
Et saint François, devant le pape.
Si nous étions contents de vous, Seigneur,
Nous ne pourrions pas résister
A ce besoin de danser qui déferle sur le monde,
Et nous arriverions à deviner
Quelle danse il vous plaît de nous faire danser
En épousant les pas de votre Providence.
Car je pense que vous en avez peut-être assez
Des gens qui, toujours, parlent
De vous servir avec des airs de Capitaines,
De vous connaître avec des airs de professeurs,
De vous atteindre avec des règles de sport.
De vous aimer comme on s’aime dans un vieux ménage.

Un jour où vous aviez un peu envie d’autre chose,
Vous avez inventé saint François,
Et vous en avez fait votre jongleur.
A nous de nous laisser inventer
Pour être des gens joyeux qui dansent leur vie avec vous.

Pour être un bon danseur, avec vous comme ailleurs,
il ne faut pas savoir où cela mène.
Il faut suivre, être allègre, être léger,
Et surtout ne pas être raide.
Il ne faut pas vous demander d’explications
Sur les pas qu’il vous plait de faire.
Il faut être comme un prolongement,
Agile et vivant de vous,
Et recevoir par vous la transmission du rythme de l’orchestre.
Il ne faut pas vouloir à tout prix avancer,
Mais accepter de tourner, d’aller de côté.
Il faut savoir s’arrêter et glisser au lieu de marcher.
Et cela ne serait que des pas imbéciles
Si la musique n’en faisait une harmonie.

Mais nous oublions la musique de votre esprit,
Et nous faisons de notre vie un exercice de gymnastique;
Nous oublions que, dans vos bras, elle se danse,
Que votre Sainte Volonté
Est d’une inconcevable fantaisie,

Et qu’il n’est de monotonie et d’ennui
Que pour les vieilles âmes
Qui font tapisserie
Dans le bal joyeux de votre amour.

Seigneur, venez nous inviter.
Nous sommes prêts à vous danser cette course à faire,
Ces comptes, le dîner à préparer, cette veillée où l’on aura sommeil. Nous sommes prêts à vous danser la danse du travail,
Celle de la chaleur, plus tard celle du froid.
Si certains airs sont souvent en mineur, nous ne vous dirons pas Qu’ils sont tristes;
Si d’autres nous essoufflent un peu, nous ne vous dirons pas
Qu’ils sont époumonants.
Et si des gens nous bousculent, nous le prendrons en riant,
Sachant bien que cela arrive toujours en dansant.

Seigneur, enseignez-nous la place
Que, dans ce roman éternel amorcé entre vous et nous,
Tient le bal singulier de notre obéissance.

Révélez-nous le grand orchestre de vos desseins,
Où ce que vous permettez jette des notes étranges
Dans la sérénité de ce que vous voulez.
Apprenez-nous à revêtir chaque jour
Notre condition humaine
Comme une robe de bal, qui nous fera aimer de vous
Tous ses détails comme d’indispensables bijoux.

Faites-nous vivre notre vie,
Non comme un jeu d’échecs où tout est calculé,
Non comme un match où tout est difficile,
Non comme un théorème qui nous casse la tête,
Mais comme une fête sans fin où votre rencontre se renouvelle, Comme un bal, comme une danse,
Entre les bras de votre grâce,
Dans la musique universelle de l’amour.
Seigneur, venez nous inviter. 

SAINT JEAN CHRYSOSTOME – EXPLICATION DU PSAUME CXII.

19 mai, 2015

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/psaumes/psaume112.htm

SAINT JEAN CHRYSOSTOME

EXPLICATION DU PSAUME CXII. «LOUEZ, ENFANTS, LE SEIGNEUR, LOUEZ LE NOM DU SEIGNEUR. »

ANALYSE.

1. Ce que c’est que bénir et glorifier Dieu.
2. La nouvelle loi prédite. Que le langage de l’Ancien Testament est un langage de condescendance.
3. Dieu relève ce qui est humble : allusion à la venue du Christ. Récapitulation.

1. Il est souvent question de ces louanges dans les Ecritures : ce n’est pas , en effet, une chose de peu d’importance, mais un sacrifice, une offrande agréable à Dieu: le sacrifice de louanges me glorifiera , est-il écrit. (Ps. XLIX, 23.) Et ailleurs: « Je louerai le nom de mon Dieu avec un chant, je le célébrerai dans une louange : et cela plaira à Dieu plus qu’un jeune veau à qui la corne pousse au front et au pied. » (Ps. LXVIII, 31, 32.) Les (135) saints Livres répètent le même précepte eu plusieurs endroits; et ceux qui sont sauvés croient témoigner avec éclat leur reconnaissance en offrant ce genre de sacrifice. Et qu’y a-t-il là de difficile? dira-t-on; n’est-il pas aisé au premier venu d’en faire autant, de louer Dieu? Pour peu que vous prêtiez une exacte attention vous verrez à la fois et la difficulté attachée à cette offrande et le profit qu’on en retire. D’abord c’est aux justes que sont demandés les hymnes de ce genre: avant de les chanter à Dieu, il faut commencer par bien vivre. « Il n’y a pas de belle louange dans la bouche d’un pécheur. » (Eccli. XV, 9.) En second lieu , comme il y a deux manières de louer, Soit en paroles, soit en actions, c’est la dernière que Dieu recherche surtout; telle est la glorification qu’il préfère. « Que votre lumière brille devant les hommes, afin qu’ils voient vos belles actions, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Matth. V, 16.) Telles sont les louanges des Chérubins. Et voilà pourquoi le Prophète, qui a entendu cette mélodie mystique, accuse sa propre misère, en disant: malheureux que je suis ! « Homme, ayant des lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple qui a des lèvres impures. » (Isaïe, VI, 3.) Aussi le Psalmiste, quand il prescrit d’offrir des louanges, commence-t-il par les puissances d’en-haut, en disant: « Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le, vous tous qui êtes ses anges. » (Ps. CXLVIII, 1, 2.) Il faut donc devenir un ange et ensuite chanter la louange. Ne voyons donc pas en cela un éloge ordinaire: avant notre bouche, il faut que notre vie résonne; avant notre langue, notre conduite doit faire entendre sa voix. De cette façon , jusque dans le silence nous pouvons louer Dieu: de cette façon, si notre voix s’élève, elle formera avec notre vie un concert harmonieux. Mais ce n’est pas la seule chose qui soit à considérer dans ce psaume : remarquez encore que tous les hommes y sont invités à concerter ensemble à former un choeur universel. Car ce n’est pas à une ni à deux personnes que s’adresse le Psalmiste, c’est au peuple tout entier. Le Christ nous invite à la concorde et à la charité , en nous prescrivant de faire en commun nos prières , et de nous confondre dans l’Eglise entière devenue comme une seule personne, en disant: « Notre Père, donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien. Remettez-nous nos offenses comme nous les remettons : et ne nous induisez pas en tentation, mais délivrez-nous du mal. » Partout il emploie le pluriel; et il prescrit à chaque fidèle en particulier, soit qu’il adresse sa prière isolément ou en commun, de prier en même temps pour ses frères. De même le Prophète invite tous les hommes à un concert de prières, et dit: « Louez le nom du Seigneur. » Que fait ici : « Le nom: » sans doute ce mot exprime la ferveur de la personne qui parle : mais il fait entendre quelque chose de plus, à savoir, que le nom du Seigneur soit glorifié par notre entremise, que notre vie même montre qu’il est digne d’hommages: il l’est en réalité : mais Dieu veut que notre conduite même rende cette vérité sensible. Que si vous voulez vous en convaincre, voyez la suite. « Que le nom du Seigneur soit béni dès ce jour et jusque dans l’éternité (2).» Qu’est-ce à dire, pour qu’il soit béni? votre souhait est-il nécessaire ? voyez-vous qu’il ne s’agit pas ici de la bénédiction attachée naturellement à Dieu, mais de celle qui s’exprime par l’entremise des hommes? C’est au sujet de cette dernière que Paul écrit pareillement: « Glorifiez Dieu dans votre corps et dans votre esprit. » (I Cor. VI, 20.) Par lui-même Dieu est grand , sublime, digne de toute louange: parmi les hommes, il devient tel quand ses serviteurs offrent le spectacle d’une vie capable d’appeler sur son nom les bénédictions de tous ceux qui les voient. Le Christ nous ordonne la même chose, lorsqu’il nous recommande de répéter toujours dans nos prières: « Que votre nom soit sanctifié. » (Matth. VI, 9.) C’est-à-dire que notre vie même le glorifie. En effet, si nous le blasphémons en vivant mal, nous le glorifions, le bénissons , le sanctifions , en pratiquant la vertu. Voici le sens de ces paroles : accordez-nous de passer toute notre vie dans la vertu , afin que nous contribuions aussi à faire de votre nom un objet de bénédictions. « Du lever du soleil à son couchant, louable est le nom du Seigneur (3). » Voyez-vous comment il annonce en quelque sorte la cité nouvelle, et fait entrevoir dès lors la noblesse de l’Eglise. Ce n’est plus seulement de la Palestine, de la Judée qu’il est ici question, mais de toutes les contrées de la terre. Or quand cela s’est-il vu,, sinon depuis les progrès de notre foi? Dans l’ancien temps, le nom de Dieu, loin d’être béni en Palestine ; était encore blasphémé à (136) cause des Juifs qui habitaient ce pays. Il est écrit.: « A cause de vous, mon nom est blasphémé parmi les nations. » (Isaïe, LII, 5.) Et aujourd’hui ce même nom est célébré par toute la terre. C’est ce qu’un autre prophète annonçait en disant: « Le Seigneur paraîtra, et exterminera tous les dieux des nations ; et ils l’honoreront, chacun de sa place. » (Soph. II, 11.) Un autre prophète dit également : « Parce qu’en nous les portes seront fermées, et que le feu de mon autel ne sera pas allumé gratuitement, car du lever du soleil à son couchant mon nom a été glorifié parmi les nations et en tout lieu l’on offre à mon nom l’encens et une oblation pure. » (Mal. I, 10, 11.)
2. Voyez-vous comment il ravale, il anéantit le judaïsme, étend sur toute la terre le gouvernement de l’Eglise, et prédit notre culte? Le prophète qui parle ainsi vivait après le retour de Babylone. S’il fit alors cette prophétie, ce fut pour empêcher les Juifs de dire que cette captivité, cet abandon sont ceux de Babylone. Ces épreuves étaient finies, les Juifs étaient revenus à leur premier régime: c’est alors que le messager de Dieu s’exprime ainsi, par allusion à l’abandon qui devait avoir lieu sous Vespasien et Titus, abandon qui doit rester à jamais irréparable. Car le tour de l’Eglise est venu. De là ces mots: « Mon nom est grand parmi les nations; » c’est-à-dire béni, loué par leur vie , dans le même sens qu’il dit ici; « Que le nom du Seigneur soit béni. Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations (4). »
Vous voyez encore ici son culte pénétrer chez les nations, non pas seulement chez une, deux ou trois, mais chez toutes les nations de la terre. Quoi de plus clair que cette prophétie ? Mais comment Dieu est-il élevé sur toutes les nations ! Est-ce nous qui l’élevons? Ce n’est pas sans doute qu’il nous appartienne d’ajouter quelque chose à sa grandeur? A Dieu ne plaise ! Il s’agit ici des dogmes, du culte, de l’adoration et de tous les autres hommages que nous lui rendons, en concevant de lui non pas une idée basse comme les Juifs, mais une idée beaucoup plus haute et plus relevée. Telle est en effet notre loi : autant le ciel est au-dessus de la terre, autant la nouvelle loi surpasse l’ancienne. De là ces expressions : «Le Seigneur est élevé sur toutes les nations. » En effet, lorsque nous le relevons en un sens par le culte que nous lui rendons, nous n’ignorons pas que ce culte appelle sa condescendance. Il surpasse celui de l’ancienne loi, mais il est encore bien peu digne de Celui à qui il s’adresse. Paul a dit, pour montrer cela et marquer la différence qui sépare la connaissance que nous avons aujourd’hui, de celle qui nous est réservée dans la vie future : « Quand j’étais petit enfant, je raisonnais comme un petit enfant, mais quand je suis devenu homme, je me suis dépouillé de ce qui était de l’enfant. » (I Cor. XIII, 11.) Et encore : « C’est imparfaitement que nous connaissons et imparfaitement que nous prophétisons. » Et enfin : « Nous voyons maintenant à travers un miroir en énigme, mais alors nous verrons face à face. » (Ibid. IX, 12.) Il montre par là que la connaissance actuelle diffère autant de la connaissance future que l’enfant diffère de l’homme parvenu à la pleine maturité. « Sa gloire est au-dessus des cieux. » Après avoir parlé de la louange, de la glorification qui résulte de la conduite humaine , après nous avoir invités à exalter Dieu, à le louer, le glorifier de la sorte; en progressant dans la vertu, il indique l’endroit où cela se fait principalement. Cet endroit est le ciel. Là réside la gloire de Dieu. Ce sont les anges, avant tout, qui le glorifient : ils le glorifient non-seulement par leur propre nature, mais encore par une obéissance de bons serviteurs, en accomplissant avec scrupule ses ordres et ses volontés. Voilà pourquoi il dit ailleurs : « Puissants, accomplissant sa parole. » (Ps. CII, 20.) Voilà pourquoi dans les Evangiles le Christ ordonne de prier et de dire : « Que votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux. » C’est-à-dire qu’il nous soit donné, à nous aussi, de le sanctifier comme le sanctifient les anges, exempts de tout vice et fidèlement attachés à la pratique de la vertu. Le Psalmiste fait entendre la même chose en disant : « Sa gloire est au-dessus des cieux. » Ne vous bornez pas à considérer sur la terre les créatures visibles, ni même l’ordre des corps célestes, élevez-vous, par la pensée des choses sensibles aux choses intelligibles, contemplez la beauté des essences célestes , la magnificence de l’empire qui est là-haut, et vous saurez alors comment sa gloire est dans les cieux.
« Qui est comme le Seigneur notre Dieu qui habite les hauteurs (5) et regarde les choses humbles (6) ? » Ne vous semble-t-il pas que (137) voilà une grande parole? Néanmoins, si vous songez de qui il est question, vous la trouverez bien insuffisante. Il ne tarit pas, je l’ai dit, s’en tenir aux paroles, il tarit porter plus haut sa pensée. Comment peut-il habiter dans les cieux, celui dont la présence remplit le ciel et la terre, celui (lui est partout, celui qui dit : « C’est Dieu, c’est moi qui m’approche, Dieu n’est pas loin. (Jér. XXIII, 23.) Celui qui a mesuré le ciel à l’empan et la terre dans la paume de la main, celui qui embrasse le tour de la terre.» (Isaïe, XL, 12,22.) C’est parce qu’alors il s’adressait aux Juifs qu’il emploie ce langage afin d’initier peu à peu leur esprit, d’élever, de soulever de terre insensiblement leur pensée. Voilà pourquoi le Psalmiste ne se borne pas à dire : « Celui qui habite les hauteurs leurs et qui regarde ce qui est humble; » il commence par dire d’abord : « Qui est comme le Seigneur notre Dieu? » et par là il explique la seconde partie de sa phrase. Il parie ainsi pour condescendre à la faiblesse des Juifs qui avaient la superstition des images et adoraient des dieux enfermés dans des temples et des lieux déterminés. Voilà pourquoi il procède par comparaison, bien que Dieu soit hors de comparaison avec quelque chose que ce soit, comme je l’ai dit plus haut (et je ne me lasserai pas de le répéter) : il approprie ainsi son langage à la faiblesse de ses auditeurs. Il songeait moins alors à parler dignement de la majesté divine, qu’à se faire comprendre des Juifs. C’est pour cela qu’il n’avance que pas à pas, sans néanmoins s’en tenir à la bassesse de leurs idées et tout erg leur découvrant des perspectives plus hautes. En effet, après ces mots : « Lui qui habite les hauteurs et regarde ce qui est humble, » il passe à un ordre de conception plus relevé, en ajoutant : « Dans le ciel et sur la terre. » Par là il indique que Dieu est à la fois là-haut et ici-bas. S’il considère ce qui se passe sur la terre, ce n’est pas de loin ni du tond du ciel, il n’est pas emprisonné dans le ciel, il est partout présent, il est auprès de chaque être.
3. Voyez-vous comment il élève progressivement l’esprit de ses auditeurs? Après cela, quand il les a soulevés de terre, qu’il a fixé sur le ciel leurs regards, afin de leur proposer encore un plus grand spectacle, il passe à une autre preuve de la puissance divine, en disant: « Celui qui tire de la poussière l’indigent, et relève le pauvre de dessus son fumier (7). » (137) Car c’est le propre d’une grande, d’une infinie puissance, que d’élever jusqu’aux petites choses. Ailleurs l’Ecriture nous représente le contraire, à savoir, les grandes choses abaissées, par exemple en ce passage: « Broyant la force, et déchaînant le malheur contre les solides remparts. » (Amos, V, 9.) — Ici au contraire il est dit que Dieu sait élever les petits. Tout cela est dit en général. Si l’on veut néanmoins y chercher un sens figuré, on verra que cela s’applique très-bien aux nations, que le genre humain a passé par un tel changement lors de la venue du Christ. En effet, quoi de plus misérable que notre espèce? Cependant le Christ l’a relevée, l’a fait monter au ciel avec nos prémices, l’a fait asseoir sur le trône paternel. « Et relève le pauvre de dessus son fumier. Pour le faire asseoir avec les chefs, avec les chefs de son peuple (8). » Par ce mot fumier il désigne une basse condition, et le coup subit qui vient la changer, montrant ainsi que tout pour Dieu est aisé et facile. Il passe ensuite à quelque chose de plus élevé. Qu’est-ce donc? C’est que Dieu sait non-seulement bouleverser les fortunes et changer la bassesse en élévation, mais déplacer les bornes de la nature même, et rendre mère une femme stérile. Il poursuit donc ainsi : « Celui qui donne à celle qui était stérile la joie de se voir dans sa maison mère de plusieurs enfants (9). » C’est ce qui advint pour Anne et pour mille autres femmes. Voyez-vous que l’hymne est désormais complet et terminé? Le Psalmiste a dit le bonheur réservé à la terre, comment le judaïsme devait finir, comment la lumière d’une nouvelle loi, celle de l’Eglise; devait briller à son tour, comment le sacrifice serait offert désormais en tout lieu. Ensuite afin de convaincre les hommes les plus grossiers de la vérité de sa prédiction, il confirme au moyen de faits passés ce qu’il annonce pour l’avenir. Voici le sens de ses paroles: N’allez pas. douter de ce grand changement, qui doit porter au plus haut degré de gloire les nations perdues. Ne voyez-vous pas ces choses arriver tous les jours? Les petits grandir et prendre place au premier rang. Ne voyez-vous pas la nature corrigée dans ses imperfections, des lemmes stériles qui deviennent mères tout à coup? Il est arrivé quelque chose de semblable pour l’Eglise : elle était stérile, et elle est devenue mère d’innombrables enfants. De là ces paroles d’Isaïe : « Réjouis-toi, femme stérile, toi qui n’enfantes point: (138) élève la voix et crie, toi qui ne portes pas parce que les enfants de la délaissée sont plus nombreux que ceux de l’épouse.» (Isaïe, LIV, 1.) Il prédit ainsi la future destinée de l’Eglise. Voilà pourquoi le Psalmiste termine son hymne en cet endroit, après avoir donné à sa prophétie la confirmation des faits précédemment opérés par la grandeur de Dieu. Car tout ce que Dieu juge à propos, il n’a pas de peine à l’accomplir. Il peut changer l’ordre de la nature, convertir la bassesse en grandeur, et réformer le coeur de l’homme. Instruits de ces vérités, faisons notre devoir, et nous jouirons d’une gloire parfaite, nous atteindrons l’ineffable sommet, grâce à la protection de Dieu, à qui puissance et gloire, au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit il.

Le Saint-Esprit

18 mai, 2015

Le Saint-Esprit  dans images sacrée Pentecostes
http://servicioskoinonia.org/cerezo/

LA THÉOLOGIE À GENOUX – PAPE BENOÎT XVI

18 mai, 2015

http://www.totus-tuus.fr/article-25493706.html

LA THÉOLOGIE À GENOUX – PAPE BENOÎT XVI

Le texte intégral du discours du Pape Benoît XVI
http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/speeches/2007/september/documents/hf_ben-xvi_spe_20070909_heiligenkreuz.html

Extrait du discours prononcé par le Pape Benoît XVI à l’abbaye de Heiligenkreuz (Autriche), le 9 septembre 2008.

L’Autriche est, comme on le dit, véritablement « Klosterreich » : au double sens de royaume des monastères et riche de monastères. Vos très anciennes abbayes, dont l’origine et les traditions remontent à plusieurs siècles, sont des lieux de la « préférence donnée à Dieu ». Chers confrères, vous rendez tout à fait évidente cette priorité donnée à Dieu! Comme une oasis spirituelle, un monastère indique au monde d’aujourd’hui la chose la plus importante, et c’est même en fin de compte la seule chose décisive : il existe une ultime raison pour laquelle il vaut la peine de vivre, qui est Dieu et son amour impénétrable.
Et je vous demande, chers fidèles, de considérer vos abbayes et vos monastères toujours pour ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent être : pas seulement des lieux de culture et de tradition, voire de simple entreprises économiques. Structure, organisation et économie sont nécessaires dans l’Eglise également, mais ce ne sont pas des choses essentielles. Un monastère est surtout ceci : un lieu de force spirituelle. En arrivant dans l’un de vos monastères ici en Autriche, on a la même impression que lorsque, après une longue marche dans les Alpes qui a coûté beaucoup d’effort, on trouve finalement un ruisseau d’eau de source où se rafraîchir… Profitez donc de ces sources de la proximité de Dieu dans votre pays, ayez de l’estime pour les communautés religieuses, les monastères et les abbayes et recourez au service spirituel que les personnes consacrées sont prêtes à vous offrir!
Ma visite, enfin, s’adresse à l’Académie désormais pontificale qui fête le 205e anniversaire de sa fondation et qui, dans son nouveau statut, a reçu de l’Abbé le nom supplémentaire de l’actuel Successeur de Pierre. Pour autant que soit importante l’intégration de la discipline théologique dans l’universitas du savoir à travers les facultés de théologie catholiques dans les universités d’Etat, il est toutefois tout aussi important qu’il y ait des lieux d’études aussi spécifiques que le vôtre, où est possible un lien profond entre la théologie scientifique et la spiritualité vécue. Dieu, en effet, n’est jamais simplement l’Objet de la théologie, il en est toujours dans le même temps également le Sujet vivant. La théologie chrétienne, du reste, n’est jamais un discours uniquement humain sur Dieu, mais elle est toujours dans le même temps le Logos et la logique à travers lesquels Dieu se révèle. C’est pourquoi l’intellectualité scientifique et la dévotion vécue sont deux éléments de l’étude qui, dans une complémentarité indispensable, dépendent l’une de l’autre.
Le père de l’Ordre cistercien, saint Bernard, a lutté en son temps contre la séparation entre une rationalité qui objective et le courant de la spiritualité ecclésiale. Notre situation actuelle, bien que différente, présente toutefois aussi de remarquables similitudes. Dans le souci d’obtenir la reconnaissance de rigueur scientifique au sens moderne, la théologie peut perdre le souffle de la foi. Mais comme une liturgie qui oublie de regarder vers Dieu vit, en tant que telle, ses derniers moments, de même, une théologie qui ne respire plus dans l’espace de la foi, cesse d’être théologie ; elle finit par se réduire à une série de disciplines plus ou moins reliées entre elles. Là où l’on pratique en revanche une « théologie à genoux », comme le demandait Hans Urs von Balthasar, elle sera féconde pour l’Eglise en Autriche et même au-delà.
Cette fécondité apparaît dans le soutien et dans la formation aux personnes qui portent en elles un appel spirituel. Pour qu’aujourd’hui, un appel au sacerdoce et à l’état religieux puisse être conservé fidèlement tout au long de la vie, il faut une formation qui intègre la foi et la raison, le cœur et l’esprit, la vie et la pensée. Une vie à la suite du Christ nécessite l’implication de toute la personnalité. Lorsque l’on néglige la dimension intellectuelle, naît trop facilement une forme de pieux sentiment d’amour qui vit presque exclusivement d’émotions et d’états d’âme qui ne peuvent pas durer toute la vie. Et lorsque l’on néglige la dimension spirituelle, on crée un rationalisme raréfié, qui sur la base de la froideur et du détachement, ne peut jamais déboucher sur un don enthousiaste de soi à Dieu. On ne peut pas fonder une vie à la suite du Christ sur une telle vision unilatérale ; avec les demi-mesures on resterait personnellement insatisfait et, par conséquent, peut-être aussi spirituellement stérile. Tout appel à la vie religieuse ou au sacerdoce est un trésor si précieux que les responsables doivent faire tout leur possible pour trouver les chemins de formation adaptés afin de promouvoir ensemble fides et ratio – la foi et la raison, le cœur et l’esprit.
Saint Léopold d’Autriche – nous venons de l’entendre – sur le conseil de son fils, le Bienheureux Evêque Otton de Freising, qui fut mon prédécesseur sur le siège épiscopal de Freising (à Freising on célèbre aujourd’hui sa fête) fonda en 1133 votre abbaye, en lui donnant le nom de « Unsere Liebe Frau zum Heiligen Kreuz » – Notre Dame de la Sainte Croix. Ce monastère n’est pas dédié à la Vierge uniquement par tradition – comme tous les monastères cisterciens –, mais ici brûle le feu marial de saint Bernard de Clairvaux. Bernard qui entra au monastère avec 30 compagnons, est une sorte de Patron des vocations spirituelles. Peut-être avait-il un ascendant si enthousiasmant et si encourageant sur les nombreux jeunes de son époque appelés par Dieu, parce qu’il était animé par une dévotion mariale particulière. Là où est Marie, on trouve l’image primordiale du don total et de la sequela du Christ. Là où est Marie, on trouve le souffle pentecostal de l’Esprit Saint, on trouve l’élan et le renouveau authentique.
Depuis ce lieu marial sur la Via Sacra, je souhaite à tous les lieux spirituels en Autriche fécondité et capacité de rayonnement. Ici, je voudrais avant mon départ, comme déjà à Mariazell, demander encore une fois à la Mère de Dieu d’intercéder pour toute l’Autriche. Avec les paroles de saint Bernard, j’invite chacun à se faire avec confiance « enfant » devant Marie, comme l’a fait le Fils de Dieu lui-même. Saint Bernard dit et nous disons avec lui : « Regarde l’étoile, invoque Marie ».

 

BENOÎT XVI – (PATRIARCHE JACOB, RÉCIT DE LA LUTTE AVEC DIEU AU GUÉ DU YABBOQ)

18 mai, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2011/documents/hf_ben-xvi_aud_20110525.html

BENOÎT XVI – (PATRIARCHE JACOB, RÉCIT DE LA LUTTE AVEC DIEU AU GUÉ DU YABBOQ)

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre

Mercredi 25 mai 2011

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, je voudrais réfléchir avec vous sur un texte du Livre de la Genèse, qui rapporte un épisode assez particulier de l’histoire du patriarche Jacob. C’est un passage qui n’est pas facile à interpréter, mais qui est important pour notre vie de foi et de prière; il s’agit du récit de la lutte avec Dieu au gué du Yabboq, dont nous avons entendu un passage.
Comme vous vous en souviendrez, Jacob avait soustrait à son jumeau Esaü son droit d’aînesse en échange d’un plat de lentilles et avait ensuite soutiré par la ruse la bénédiction de son père Isaac, désormais très âgé, en profitant de sa cécité. Fuyant la colère d’Esaü, il s’était réfugié chez un parent, Laban; il s’était marié, était devenu riche et s’en retournait à présent dans sa terre natale, prêt à affronter son frère après avoir prudemment pris certaines précautions. Mais, lorsque tout est prêt pour cette rencontre, après avoir fait traverser à ceux qui l’accompagnaient le gué du torrent qui délimitait le territoire d’Esaü, Jacob, demeuré seul, est soudain agressé par un inconnu avec lequel il lutte toute une nuit. Ce combat corps à corps — que nous trouvons dans le chapitre 32 du Livre de la Genèse — devient précisément pour lui une expérience particulière de Dieu.
La nuit est le temps favorable pour agir de façon cachée, et donc, pour Jacob, le meilleur moment pour entrer dans le territoire de son frère sans être vu et sans doute dans l’illusion de prendre Esaü par surprise. Mais c’est au contraire lui qui est surpris par une attaque soudaine, à laquelle il n’était pas préparé. Il avait joué d’astuce pour tenter d’échapper à une situation dangereuse, il pensait réussir à tout contrôler, et il doit en revanche affronter à présent une lutte mystérieuse qui le surprend seul et sans lui donner la possibilité d’organiser une défense adéquate. Sans défense, dans la nuit, le patriarche Jacob lutte contre quelqu’un. Le texte ne spécifie pas l’identité de l’agresseur; il utilise un terme hébreu qui indique «un homme» de façon générique, «un, quelqu’un»; il s’agit donc d’une définition vague, indéterminée, qui maintient volontairement l’attaquant dans le mystère. Il fait nuit, Jacob ne réussit pas à distinguer son adversaire et pour le lecteur, pour nous, il demeure inconnu; quelqu’un s’oppose au patriarche et cela est l’unique élément sûr fourni par le narrateur. Ce n’est qu’à la fin, lorsque la lutte sera désormais terminée et que ce «quelqu’un» aura disparu, que Jacob le nommera et pourra dire qu’il a lutté avec Dieu.
L’épisode se déroule donc dans l’obscurité et il est difficile de percevoir non seulement l’identité de l’agresseur de Jacob, mais également le déroulement de la lutte. En lisant le passage, il est difficile d’établir qui des deux adversaires réussit à avoir le dessus; les verbes utilisés sont souvent sans sujet explicite, et les actions se déroulent de façon presque contradictoire, de sorte que lorsque l’on croit que l’un des deux a l’avantage, l’action successive contredit immédiatement les faits et présente l’autre comme le vainqueur. Au début, en effet, Jacob semble être le plus fort, et l’adversaire — dit le texte — «ne le maîtrisait pas» (v. 26); et pourtant, il frappe Jacob à l’emboîture de la hanche, provoquant son déboîtement. On devrait alors penser que Jacob est sur le point de succomber, mais c’est l’autre au contraire qui lui demande de le lâcher; et le patriarche refuse, en imposant une condition: «Je ne te lâcherai pas, que tu ne m’aies béni» (v. 27). Celui qui par la ruse avait dérobé son frère de la bénédiction due à l’aîné, la prétend à présent de l’inconnu, dont il commence sans doute à entrevoir les traits divins, mais sans pouvoir encore vraiment le reconnaître.
Son rival, qui semble retenu et donc vaincu par Jacob, au lieu de céder à la demande du patriarche, lui demande son nom: «Quel est ton nom». Et le patriarche répond: «Jacob» (v. 28). Ici, la lutte prend un tournant important. Connaître le nom de quelqu’un, en effet, implique une sorte de pouvoir sur la personne, car le nom, dans la mentalité biblique, contient la réalité la plus profonde de l’individu, en dévoile le secret et le destin. Connaître le nom veut dire alors connaître la vérité de l’autre et cela permet de pouvoir le dominer. Lorsque, à la demande de l’inconnu, Jacob révèle donc son nom, il se place entre les mains de son adversaire, c’est une façon de capituler, de se remettre totalement à l’autre.
Mais dans le geste de se rendre, Jacob résulte paradoxalement aussi vainqueur, car il reçoit un nom nouveau, en même temps que la reconnaissance de sa victoire de la part de son adversaire, qui lui dit: «On ne t’appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes et tu l’as emporté» (v. 29). «Jacob» était un nom qui rappelait l’origine problématique du patriarche; en hébreu, en effet, il rappelle le terme «talon», et renvoie le lecteur au moment de la naissance de Jacob, lorsque, sortant du sein maternel, il tenait par la main le talon de son frère jumeau (cf. Gn 25, 26), presque en préfigurant l’acte de passer en premier, au détriment de son frère, qu’il aurait effectué à l’âge adulte; mais le nom de Jacob rappelle également le verbe «tromper, supplanter». Eh bien, à présent, dans la lutte, le patriarche révèle à son opposant, dans le geste de se remettre et de se rendre, sa propre réalité d’imposteur, qui supplante; mais l’autre, qui est Dieu, transforme cette réalité négative en positive: Jacob l’imposteur devient Israël, un nom nouveau lui est donné qui marque une nouvelle identité. Mais ici aussi, le récit conserve une duplicité voulue, car la signification la plus probable du nom Israël est «Dieu est fort, Dieu triomphe».
Jacob a donc prévalu, il a vaincu — c’est l’adversaire lui-même qui l’affirme — mais sa nouvelle identité, reçue de l’adversaire, affirme et témoigne de la victoire de Dieu. Et lorsque Jacob demandera, à son tour, son nom à son adversaire, celui-ci refusera de le lui dire, mais il se révélera dans un geste sans équivoque, en lui donnant la bénédiction. Cette bénédiction que le patriarche avait demandée au début de la lutte lui est à présent accordée. Et ce n’est pas la bénédiction obtenue par la tromperie, mais celle donnée gratuitement par Dieu, que Jacob peut recevoir car il est désormais seul, sans protection, sans astuces ni tromperies, il se remet sans défense, il accepte de se rendre et confesse la vérité sur lui-même. Ainsi, au terme de la lutte, ayant reçu la bénédiction, le patriarche peut finalement reconnaître l’autre, le Dieu de la bénédiction: «car — dit-il — j’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve» (v. 31), et il peut à présent traverser le gué, porteur d’un nom nouveau mais «vaincu» par Dieu et marqué pour toujours, boiteux à la suite de la blessure reçue.
Les explications que l’exégèse biblique peut donner à ce passage sont multiples; les chercheurs reconnaissent en particulier dans celui-ci des intentions et des composantes littéraires de différents genres, ainsi que des références à certains récits populaires. Mais lorsque ces éléments sont repris par les auteurs sacrés et inclus dans le récit biblique, ils changent de signification et le texte s’ouvre à des dimensions plus vastes. L’épisode de la lutte au Yabboq se présente ainsi au croyant comme un texte paradigmatique dans lequel le peuple d’Israël parle de sa propre origine et définit les traits d’une relation particulière entre Dieu et l’homme. C’est pourquoi, comme cela est également affirmé dans le Catéchisme de l’Eglise catholique, «la tradition spirituelle de l’Eglise a retenu de ce récit le symbole de la prière comme combat de la foi et victoire de la persévérance» (n. 2573). Le texte biblique nous parle de la longue nuit de la recherche de Dieu, de la lutte pour en connaître le nom et en voir le visage; c’est la nuit de la prière qui avec ténacité et persévérance demande à Dieu la bénédiction et un nouveau nom, une nouvelle réalité fruit de conversion et de pardon.
La nuit de Jacob au gué du Yabboq devient ainsi pour le croyant le point de référence pour comprendre la relation avec Dieu qui, dans la prière, trouve sa plus haute expression. La prière demande confiance, proximité, presque un corps à corps symbolique, non avec un Dieu adversaire et ennemi, mais avec un Seigneur bénissant qui reste toujours mystérieux, qui apparaît inaccessible. C’est pourquoi l’auteur sacré utilise le symbole de la lutte, qui implique force d’âme, persévérance, ténacité pour parvenir à ce que l’on désire. Et si l’objet du désir est la relation avec Dieu, sa bénédiction et son amour, alors la lutte ne pourra qu’atteindre son sommet dans le don de soi-même à Dieu, dans la reconnaissance de sa propre faiblesse, qui l’emporte précisément lorsqu’on en arrive à se remettre entre les mains miséricordieuses de Dieu.
Chers frères et sœurs, toute notre vie est comme cette longue nuit de lutte et de prière, qu’il faut passer dans le désir et dans la demande d’une bénédiction de Dieu qui ne peut pas être arrachée ou gagnée en comptant sur nos forces, mais qui doit être reçue avec humilité de Lui, comme don gratuit qui permet, enfin, de reconnaître le visage du Seigneur. Et quand cela se produit, toute notre réalité change, nous recevons un nouveau nom et la bénédiction de Dieu. Mais encore davantage: Jacob, qui reçoit un nom nouveau, devient Israël, il donne également un nom nouveau au lieu où il a lutté avec Dieu, où il l’a prié, il le renomme Penuel, qui signifie «Visage de Dieu». Avec ce nom, il reconnaît ce lieu comblé de la présence du Seigneur, il rend cette terre sacrée en y imprimant presque la mémoire de cette mystérieuse rencontre avec Dieu. Celui qui se laisse bénir par Dieu, qui s’abandonne à Lui, qui se laisse transformer par Lui, rend le monde béni. Que le Seigneur nous aide à combattre la bonne bataille de la foi (cf 1 Tm 6, 12; 2 Tm 4, 7) et à demander, dans notre prière, sa bénédiction, pour qu’il nous renouvelle dans l’attente de voir son Visage. Merci.

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