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26 MAI : SAINT PHILIPPE NÉRI, NOTRE FONDATEUR

26 mai, 2015

http://www.oratoire-nancy.org/index.php/qui-sommes-nous-/notre-fondateur-saint-philippe-neri

SAINT PHILIPPE NÉRI, NOTRE FONDATEUR

PAR LE R.P. JACQUES BOMBARDIER

Philippe Néri, un fils de Florence.
Philippe n’est pas natif de Rome mais de Florence o ùSaint Philippe Néri i l a vu le jour en 1515. Toute sa vie, Philippe restera un florentin dans l’âme, bien qu’il ait quitté sa ville natale à 16 ans pour ne plus jamais y revenir. Su r le chemin du départ de Florence, Philippe a déchiré l’arbre généalogique que son père lui avait remis ! Il quitte ainsi son pays et sa parenté. Cependant jamais il ne reniera ce qu’il doit à Florence : une foi vibrante et chaleureuse, une foi construite et sereine, née de la fréquentation des Dominicains de San Marco, le couvent enluminé des peintures de Fra Angelico ; un amour ardent de Jésus comme Savonarole qu’il admire particulièrement; un grand humour ou plutôt l’art de regarder toute chose du bon côté ; un grand amour de la République.

Philippe Néri, un ermite dans Rome
En 1532, Philippe arrive à Rome, après un bref séjour chez son oncle commerçant à San Germano, près du Mont Cassin. Très vite dégoûté par le commerce, Philippe mûrit sa vocation dans les solitudes de Gaëte, au bord de la Mer, dans ces rochers fendus, dit la légende, au moment de la mort du Christ sur la Croix. Il fréquente aussi les moines bénédictins du Mont Cassin.
Quand il arrive dans la Ville Sainte, il va vivre comme un ermite (il y en a beaucoup dans la Rome de cette époque) pendant au moins 10 ans : logé chez un compatriote florentin, le directeur des douanes Caccia dont il aide les fils dans leur éducation, Philippe va d’église en église, prie et soigne les malades à l’hôpital, en particulier à l’hôpital St Jacques des Incurables. Pendant une année au moins, il suit des cours de philosophie et de théologie à l’université romaine.
Il passe la nuit dans les catacombes St Sébastien au milieu de la campagne romaine, tout près des martyrs : dans l’Eglise tiède, divisée, païenne de son temps, Philippe a besoin de frères ardents ; en attendant de les trouver parmi les jeunes romains, Philippe les rencontre dans les catacombes auprès des tombes des martyrs pour la foi et le nom de Jésus. C’est dans ce lieu fréquenté assidûment chaque nuit que se situe l’événement marquant de la vie intérieure de St Philippe : la Pentecôte de 1544. « Philippe avait aussi pour habitude quotidienne de prier spécialement le St Esprit et de lui demander en toute humilité ses grâces et ses dons….Tandis qu’il priait ainsi un jour de l’an 1544 avec grande ardeur, il sentit soudain dans son cœur une telle explosion du grand amour du St Esprit qui le submergeait, que le cœur se mit à battre si fort dans sa poitrine qu’on pouvait l’entendre du dehors.» Cette expérience de l’amour emplit Philippe d’une joie folle, « une joie qui lui vient tout entière de l’amour de Dieu. »

Philippe, l’apôtre laïc de Rome
Durant la journée, St Philippe est aussi l’homme du « Forum », de la place publique, de la conversation. C’est un apôtre ardent.
La ville de Rome où St Philippe arrive en 1532 est un véritable chantier de reconstruction: le traumatisme du Sac de 1527 marque encore les esprits de manière très vive sans avoir produit tous les fruits de conversion qu’on aurait pu en attendre ! Tout reprend un peu comme avant et les mœurs des fidèles, jeunes en particulier comme des membres de la hiérarchie de l’Eglise demeurent païennes. Des palais se reconstruisent plus magnifiques encore !
Et c’est sans le savoir, sans le vouloir même, – car St Philippe vit sans projet peaufiné à l’avance- dans la fidélité à son inspiration intérieure qu’il va inventer sa manière à lui, toute particulière et toute originale d’entreprendre la nouvelle évangélisation de la société romaine de son temps.
« A la rencontre du paganisme renaissant et de ses séductions subtiles, il s’avancera sans autre arme que la séduction plus puissante encore de la pureté et de la vérité. » (Père Louis Bouyer, Un socrate romain, p.23). L’entreprise était délicate: mais avec une simplicité en apparence si désarmée, « sa scandaleuse méthode fera de lui l’apôtre victorieux de la Rome paganisée. »(p 26).
St Philippe laisse à tous l’accès immédiat de sa pensée et de son cœur. Il a le contact facile : « De la foule qui fait cercle, on l’appelle et il répond sans se lasser, à l’un d’un bon mot, à l’autre d’un geste complice de sa main diaphane. Il a un sourire tout prêt pour chacun et qui n’est le même pour personne» (p.11) .Il va droit à cette jeunesse dont il se sent parent et qu’il sent perdue pour le Christ afin de lui faire voir l’incomparable beauté du Seigneur. « Le voici donc, comme Socrate encore une fois, semblant n’avoir jamais rien à faire que d’errer à travers le dédale des rues romaines. St Philippe n’enseigne aucune doctrine particulière, n’impose aucune pratique spéciale…c’est tout au plus s’il suggère. Mais on ne peut vivre quelque temps avec lui sans devenir autre qu’on était. De soi-même, on s’imposera les changements qu’il ne proposait même pas. Cet apostolat peu banal qui commence comme une simple amitié et qui finit de même, mais dans l’entre-deux toute la vie d’une âme s’est communiquée à une autre, c’est déjà le caractère qui restera le plus constant des méthodes oratoriennes pour autant qu’il y en aura jamais. » (p. 24-25) Loin d’être une condamnation du paganisme, sa vie fut une assomption dans la purification de la grâce, du meilleur de son temps.

Philippe Néri, fondateur de l’Oratorio.
Toute cette expérience pastorale de St Philippe se retrouvera dans l’Oratorio, la grande œuvre de St Philippe Dans l’Oratorio, Philippe voudra communiquer aux siens son expérience spirituelle. Pour les garder libres dans le siècle comme il l’est, il transposera de manière habituelle et commune ce qui fut son expérience personnelle. C’est ce qui explique les moyens mis en œuvre pour les siens : les temps d’oraison et de prière silencieuse, la dévotion à l’Esprit Saint et à la Sainte Vierge, les pèlerinages aux saints, la vie fraternelle et joyeuse, ses prières jaculatoires qui disent son âme, les conseils ascétiques (en particulier la lutte contre l’amour-propre), la lecture de la vie des saints, des Pères du désert….l’échange sur le livre permettant à tous les participants de donner son avis et d’approfondir la vie spirituelle, la morale ou la doctrine et même les Laude (poésies en langue italienne mises en musique) qui serviront à exprimer la joie qui déborde des cœurs habités par l’Esprit Saint.
En effet, l’Oratorio est fondé par Philippe pour arracher ses « concitoyens de quartier » à l’oubli de Dieu, à l’ignorance, à l’aveuglement et à la séduction du péché. Sa contemplation solitaire et amoureuse de Dieu a fait naître en lui cette compassion qui le porte à tout faire pour sauver le prochain. Toute la visée de l’œuvre est donc la conversion et la sanctification. C’est cette sanctification fraternelle qui est évangélisatrice, comme par surcroît, par émanation, par contagion ! … sans s’en rendre compte ! C’est en vivant ainsi d’une charité parfaite que l’Oratorio attirait et évangélisait.
St Philippe n’invite pas les laïcs qui le suivent à sortir du monde (sauf ceux qui ont un appel spécifique de Dieu) ni même à changer de vêtement ou de profession, ou à se conformer à un modèle unique : il les invite à faire un tri dans leur vie, rejetant le mauvais et développant le bon, à durer dans la fidélité à Dieu grâce à l’Oratorio et à suivre chacun leur grâce.

Philippe Néri prêtre et « fondateur de l’Oratoire
En 1551, après avoir longtemps hésité et sous la douce pression de son père spirituel, St Philippe est ordonné prêtre. Il s’installe alors dans un convict de prêtres où réside déjà son père et ami Persiano Rosa., à St Jérôme de la Charité. Philippe dit la messe de midi après avoir passé la matinée au confessionnal et s’occupe très fidèlement de son groupe de laïcs, l’Oratorio. L’œuvre grossit rapidement : il faut quitter la chambre de Philippe où les réunions avaient commencé et s’installer dans les combles de l’église ! Puis bientôt Philippe ne suit plus, il y a trop de monde! Alors il invite quelques-uns des plus anciens disciples à recevoir eux aussi les ordres pour se consacrer aux fidèles de l’Oratorio. Mais ces jeunes gens acceptent à la condition de vivre avec leur père : ainsi naît en 1564-65 l’embryon de la Congrégation de l’Oratoire.
Cette fondation intéresse peu Philippe ; il rédige pour ses jeunes confrères une petite règle mais ne vit pas avec eux ! Pendant toutes ces années, l’Oratorio occupe toutes les énergies de St Philippe : chaque jour, les rencontres de prière, les confessions, les directions spirituelles, les visites à domicile pour les malades, les pauvres qu’il secourt… le dimanche, la promenade avec l’oratorio et ceux qui approchent timidement le groupe et que Philippe rencontre; chaque année, le grand pèlerinage aux Sept Basiliques qui regroupe des milliers de personnes… L’œuvre ne va pas sans jalousie ni suspicion ni enquête en ces temps troublés de l’Eglise. St Philippe supporte avec patience mais non sans émotion !

Saint Philippe Néri et les jeunes
Philippe Néri : la fondation définitive de l’Oratoire et la construction de la Chiesa Nuova
En 1575, St Philippe demande au Pape d’avoir une église pour son oratorio car Saint Jérôme ne suffit plus et la paroisse voisine, St Jean des Florentins, pose beaucoup de difficultés. Le Pape Grégoire XIII lui accorde l’église Sainte Marie de la Valicella, à lui Philippe et, dit la Bulle papale, à la « congrégation de prêtres et de clercs séculiers nommée de l’Oratoire » : en donnant l’église, le Pape fonde la congrégation de l’Oratoire ! St Philippe entreprend alors avec ardeur malgré son âge et sa santé délicate, la reconstruction de l’église trop petite et ruinée : il bâtit la grande église qu’est la Chiesa Nuova, l’église neuve comme on appelle encore aujourd’hui. Mais lui habite toujours seul, indépendant à St Jérôme ! Il faudra un ordre exprès du pape Grégoire XIII pour qu’en 1588 St Philippe vienne habiter avec les siens dans la maison qui voisine la Chiesa Nuova.
Les dernières années de sa vie, il mène une vie assez retirée. Il est tellement ravi en extase quand il célèbre la messe qu’il ne peut plus célébrer en public ; il célèbre la messe dans une petite chapelle et prend la matinée pour célébrer les saints mystères. Il ne peut plus prêcher sans être ravi en extase : toute sa vie, Philippe dut se distraire (!) pour échapper aux extases et ainsi arriver à prêcher ou à célébrer la messe! Bien des drôleries de son comportement s’expliquent non seulement par son humour naturel ou son amour des farces mais aussi par son désir de fuir la concentration qui conduit à l’extase, ou à donner le change de ses émotions mystiques. Et puis St Philippe fait tout pour qu’on ne le prenne pas pour un saint, convaincu qu’il est d’être un grand pécheur.
Les dernières années, il reçoit les siens et de nombreux visiteurs dans sa chambre et se retire souvent dans la petite loggia qu’il a fait construire sur le toit de la maison pour y méditer et y prier de longues heures. Ses palpitations lui donnent toujours chaud et il peut rester des heures dehors, même en hiver ! Il s’éteindra le 26 mai 1595 en paix après avoir confessé les siens tard dans la soirée et avoir annoncé calmement à son entourage l’heure de sa mort.

LA PENTECÔTE SUR LE MONT ATHOS – par Sandro Magister

26 mai, 2015

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1337041?fr=y

LA PENTECÔTE SUR LE MONT ATHOS

Voyage sur la montagne sainte de l’Eglise orthodoxe. Accompli et raconté pour la première fois en 1997. C’est-à-dire maintenant, cette année. Parce que, sur le Mont Athos, le temps de la terre ne fait qu’un avec l’aujourd’hui éternel du ciel

par Sandro Magister

MONT ATHOS – Arrêtez vos montres, lorsque vous verrez le sommet du Mont Athos émerger des brumes de la mer Egée. Là-bas en effet, on vit dans un autre temps. On a conservé le calendrier julien, en retard de 13 jours par rapport au calendrier latin qui a envahi le reste du monde. Les heures ne se comptent pas à partir de minuit mais du coucher du soleil. Et ce n’est pas sous le soleil de midi, mais dans l’obscurité de la nuit que le Mont Athos vit et palpite le plus. De chants, de lumières, de mystères.
Le Mont Athos est une vraie terre sainte, qui inspire la crainte de Dieu. Il n’est pas fait pour tout le monde. En tout cas pas pour les femmes, qui forment déjà une bonne moitié de l’humanité. La dernière pèlerine autorisée y a mis le pied il y a seize siècles. Elle s’appelait Galla Placidia et a donné son nom à une église de Ravenne aux mosaïques bleu et or. Etre la fille du grand Théodose, empereur chrétien de Rome et Constantinople, ne lui a servi à rien. Elle était entrée dans un monastère du Mont Athos mais une icône de la Vierge lui ordonna: arrête-toi! Et la Vierge la somma de quitter la montagne qui, depuis lors, allait être interdite aux femmes. Depuis le XIe siècle – dit-on – même les animaux femelles – vaches, chèvres, lapines – n’osent plus gravir impunément la montagne sainte.

OURANOUPOLIS
Ouranoupolis – la cité du ciel – est le dernier village grec avant la limite sacrée. Ce poste frontière est très spécial. Des panneaux en tôle émaillée vous avertissent jusqu’au dernier moment que vous ne vous en sortirez pas indemne si vous êtes une femme déguisée en homme ou si l’on découvre que vous n’avez pas les permis requis. La sainte épistasie – le gouvernement des moines – vous enverra vers un tribunal en Grèce, ce dernier étant toujours très sévère sur la défense de l’extraterritorialité du Mont Athos et des lois de cette théocratie autonome, inscrites dans la constitution grecque et reconnues sur le plan international.
Des moines en sueur, vêtus d’une soutane et d’un couvre-chef cylindrique, contrôlent la foule de visiteurs à la recherche d’un laissez-passer. Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus, dit l’Evangile. Et rares sont les visas d’entrée marqués chaque matin du sceau de la Vierge. Celui qui reçoit enfin le “parchemin“ qui autorise la visite se dirige sans tarder vers le quai d’embarquement. En effet, on n’entre au Mont Athos que par voie maritime, au moyen d’embarcations baptisées de noms de saints.
Le débarquement se fait dans un petit port situé au milieu de la péninsule et dénommé Daphné, comme la nymphe d’Apollon. De là, on peut apercevoir le lointain Mont Olympe quand le vent se lève, mais mieux vaut l’oublier. Un vieil autobus ventru, couleur terre jusque sur ses fenêtres, se traîne le long de la route qui monte en direction de Kariès, centre administratif du Mont Athos et siège de la sainte épistasie.

KARIÈS
Kariès abrite la gendarmerie et quelques ruelles. Des boutiques proposent des graines d’épeautre, des icônes, des grains d’encens et des soutanes de moines. On y trouve aussi le terminus de l’autobus et un restaurant. Et puis une cabine téléphonique, dont on pressent que c’est la première et la dernière.
Karies est un village étrange, inhabité. Les quelques hommes qu’on y voit ne sont là que pour peu de temps: moines itinérants, gendarmes, ouvriers journaliers, voyageurs égarés. A partir de là, le parcours se fera à pied. Des heures de marche sur des routes non goudronnées, sans ombre, dans des nuages de poussière impalpable comme du cacao. Ou bien dans des camionnettes louées par un autre de ces étranges Grecs qui sont là provisoirement. Ou encore en sautant au passage d’une des jeeps dont disposent les monastères les plus modernes.
En tout cas, vous allez souffrir. L’Athos est réservé aux caractères bien trempés et ascétiques. Vous êtes immédiatement mis à l’épreuve. A chaque jour de visite son chemin de croix: poussière, cailloux, précipices. Sur votre précieux permis, en effet, il est écrit que vous ne pouvez pas vous arrêter plus d’une nuit dans un monastère. Entre eux, des heures de marche. On n’échappera pas au pèlerinage.

LA GRANDE LAURE
Mais lorsque vous arrivez, épuisés, dans l’un des vingt grands monastères, vous êtes au paradis. La Grande Laure – le premier des vingt dans l’ordre hiérarchique – vous accueille entre ses murs suspendus entre ciel et terre, à la pointe de la péninsule, juste au pied de la montagne sainte. Un jeune moine apparaît, qui vous retire votre permis et votre passeport. Il réapparait, tel l’ange de l’Apocalypse, après une demi-heure d’attente silencieuse, et vous tend un verre d’eau fraiche, vous propose un doigt de liqueur anisée, un morceau de fruit confit et un café à la turque, épicé. C’est le signe que vous êtes admis parmi les invités. On vous attribue un lit dans une chambre pour six aux murs plusieurs fois centenaires ainsi que des draps fraîchement lavés et un essuie-main. Dès lors, vous vivrez comme les moines.
Ou bien vous ferez comme il vous plaira. Les monastères du Mont Athos ne sont pas comme ceux de l’Occident, des citadelles closes de murs où chaque mouvement, chaque mot sont soumis à des règles collectives. Sur le Mont Athos, il y a de tout pour tout le monde. L’ermite solitaire sur son rocher en surplomb, qui reçoit de temps en temps de la nourriture au moyen d’un panier. Les anachorètes retirés dans leurs masures perdues entre genêts et arbousiers, à flanc de montagne. Les itinérants, toujours en déplacement et toujours agités. Les cénobites solennels qui vivent en communauté sous la direction d’un abbé, que l’on appelle ici higoumène. Les monastères villages où chaque moine vit un peu à son rythme.
La Grande Laure compte parmi ces derniers. Ses murailles renferment des places, des ruelles, des églises, des pergolas, des fontaines, des moulins. Les cellules forment un bloc, comme dans une kasbah orientale. Les murs crépis sont d’un bleu soutenu, tandis que le rouge est la couleur sacrée des églises. Quand retentit l’appel à la prière, lancé par des cloches qui font entendre sept sons différents et par les planches de bois que l’on martèle, les moines se dirigent vers le catholicon, l’église centrale. Mais si quelqu’un souhaite prier ou manger seul, rien ne lui interdit de rester dans sa cellule. Cela vaut aussi pour le visiteur, à ceci près que ce dernier ne dispose que de peu d’alternatives. A l’heure des vêpres, il accourt, impatient. A l’heure de la prière de la nuit, il essaie, vite ramené en arrière par le sommeil. A l’heure de la liturgie du matin, il essaie encore, vaguement étourdi.
Ou enivré? Il y a un parfum d’Orient, de Byzance, à la Grande Laure. Il y a un arôme de cyprès et d’encens, une fragrance de cire d’abeille, de reliques, d’antiquités mystérieusement proches. Car les moines du Mont Athos ne souffrent pas du temps. Ils y parlent de leurs saints. De saint Athanase qui a planté deux cyprès au centre de la Lavra. Qui a construit le catholicon avec une force herculéenne. Qui a modelé le monachisme athonite. Comme s’il n’était pas mort en l’an mil mais tout juste hier, comme s’ils l’avaient rencontré en personne il y a peu de temps.
Des saints, des siècles, des empires, des cités terrestres et célestes, tout semble flotter et couler sans aucune distance. Au centre de la nef, les trésors du monastère sont offerts à la vénération du visiteur: coffrets en or et en argent, sertis de saphirs et de rubis, contenant la ceinture de la Vierge, le crâne de saint Basile le Grand, la main droite de saint Jean Chrysostome. La lumière du couchant les éclaire, les fait vibrer. Tout comme s’éclairent les fresques de Théophane, maître de l’école crétoise du début du XVIe siècle, les majoliques bleues sur les murs, les nacres de l’iconostase, du lutrin, de la chaire.
Après les vêpres, on sort du catholicon en procession pour entrer dans le réfectoire, situé de l’autre côté de la place. Edifié comme une église, il contient lui aussi des fresques du grand Théophane. C’est la même liturgie qui continue. L’higoumène prend place au centre de l’abside. Depuis le pupitre, un moine lit – il chante presque – des histoires de saints. On mange de la nourriture bénite, des soupes et des légumes dans de la vaisselle ancienne en fer. Les jours de fête, l’on boit du vin de couleur ambrée sur d’épaisses tables en marbre sculptées en forme de corolle, qui reposent elles-mêmes sur des piliers en marbre. Elles sont vieilles de mille ans mais rappellent les dolmens de la préhistoire. La sortie se fait aussi en procession. Un moine tend à chacun du pain béni, qu’un autre encense avec tant d’art que l’on en garde longtemps le parfum dans la bouche.

VATOPÉDI
Dans la hiérarchie des vingt monastères, celui de Vatopédi suit la Grande Laure. Il domine la mer parmi de douces collines qui rappellent vaguement la Toscane. C’est ici, dit-on, qu’Arcadius, fils de Théodose, aborda lors d’un naufrage. C’est aussi de là que sa sœur Galla Placidia dut repartir vers le large, devenant ainsi la première femme à qui l’accès au Mont Athos ait été refusé.
Autant la Laure est rustique, autant Vatopédi est raffiné. Trop, même, à certains moments de son histoire passée: opulent et décadent. Il y a quelques années encore, il hébergeait des moines sodomites, déshonneur du Mont Athos. Puis un énergique coup de balai a été donné par une poignée de moines rigoristes venus de Chypre, qui ont banni ces réprouvés et imposé la règle cénobitique. Aujourd’hui Vatopédi est à nouveau l’un des monastères les plus florissants. Il accueille de jeunes novices, dont certains viennent de la lointaine Amérique où leurs parents, orthodoxes, avaient émigré.
Vatopédi est l’aristocratie du Mont Athos. Comme le dit solennellement l’higoumène Ephrem, à la barbe cuivrée, aux yeux clairs et à la voix mélodieuse: « Le Mont Athos est unique. C’est le seul état monastique dans le monde ». Mais si c’est une cité céleste sur terre, alors tout doit y être sublime. Par exemple les liturgies: à Vatopédi elles le sont vraiment. Spécialement lors des grandes fêtes: Pâques, Epiphanie, Pentecôte. Le pèlerin doit renoncer au sommeil et ne manquer, pour rien au monde, ses merveilleux offices de nuit.
L’église en elle-même est très suggestive: elle est en forme de croix grecque, comme toutes les église du Mont Athos, et décorée de fresques merveilleuses par les maîtres macédoniens du XIVe siècle, avec une iconostase éblouissante d’ors et d’icônes. Mais c’est le chant qui donne vie à tout: un chant à plusieurs voix, un chant mâle, sans instruments, que l’on entend sans interruption pendant sept ou dix heures d’affilée parce que plus la fête est importante, plus elle se prolonge tard dans la nuit, un chant tantôt puissant, tantôt murmuré, comme une marée qui monte et descend.
Il y a deux chœurs pour guider le chant: deux groupes de moines, réunis chacun dans une partie du transept autour d’un lutrin à colonne. Le maître de chœur entonne la strophe et le chœur en saisit le motif et le fait fleurir en mélodies et en accords. Quand le maître de chœur traverse la nef à pas rapides pour aller du premier chœur au second, son manteau léger à petits plis se gonfle et forme deux ailes majestueuses. Il paraît voler, comme les notes.
Et puis il y a les lumières. Le monastère a l’électricité, mais pas l’église. Ici les seules lumières sont des flammes: des myriades de petits cierges. Les allumer, les éteindre, les déplacer fait aussi partie du rite. Dans chaque catholicon du Mont Athos, un lustre en forme de couronne royale pend de la coupole centrale, par de longues chaînes. Sa circonférence est égale à celle de la coupole. La couronne, de cuivre, de bronze ou de laiton brillants, est ornée alternativement de cierges et d’icônes. On y pend des œufs géants qui symbolisent la résurrection. Le lustre descend si bas qu’on l’effleure presque, juste devant l’iconostase qui délimite le saint des saints. D’autres lustres fastueux et dorés descendent des voûtes des bras du transept.
Lors des liturgies solennelles, il y a le moment où on allume toutes les lumières: celles des lustres et celles de la couronne centrale; puis on fait osciller fortement les premiers, tandis que l’on fait tourner la grande couronne sur son axe. Cette danse des lumières dure au moins une heure, avant de s’apaiser peu à peu. La palpitation des mille petites flammes, le scintillement des ors, le cliquetis des métaux, le changement de couleur des icônes, l’onde sonore du chœur qui accompagne ces galaxies d’étoiles dont la rotation rappelle celle des sphères célestes, tout cela fait étinceler la véritable essence du Mont Athos: le fait qu’il est tourné vers les mystères surnaturels.
Aujourd’hui, quelles liturgies occidentales, catholiques, sont capables d’initier à de tels mystères et d’enflammer les cœurs simples à propos de choses célestes? Joseph Ratzinger, hier comme cardinal et aujourd’hui comme pape, a raison de détecter dans la vulgarisation de la liturgie le point faible du catholicisme actuel. Au Mont Athos, le diagnostic est encore plus radical: à force d’humaniser Dieu, les Eglises d’Occident le font disparaître. « Notre Dieu n’est pas celui de la scolastique occidentale », affirme Gheorghios, higoumène du monastère athonite de Grigoríu. « Un Dieu qui ne déifie pas l’homme ne peut avoir aucun intérêt, qu’il existe ou non. C’est dans ce christianisme fonctionnel, accessoire, que l’on trouve la plupart des causes de la vague d’athéisme que connaît l’Occident ».
Vassilios, higoumène de l’autre monastère d’Ivíron, lui fait écho: « Pour les Occidentaux, c’est l’action qui prime et ils nous demandent comment nous pouvons rester pendant tant d’heures à l’église sans rien faire. Je réponds: que fait l’embryon dans le sein de sa mère? Rien, mais comme il est dans le ventre de sa mère, il se développe et grandit. C’est pareil pour le moine. Il garde le lieu saint dans lequel il se trouve et ce même lieu le garde et le façonne. Le miracle, c’est que nous sommes en train d’entrer au paradis, ici et maintenant. Nous sommes au cœur de la communion des saints ».

SIMONOS PETRA
Simonos Petra est un autre des monastères qui sont à la tête de la renaissance athonite. Il se dresse sur un éperon rocheux, entre le sommet du Mont Athos et la mer, avec des terrasses à pic sur le précipice. Elisée, l’higoumène, revient tout juste d’un voyage dans les monastères de France. Il apprécie Solesmes, rempart du chant grégorien. Mais il juge l’Eglise occidentale trop « prisonnière d’un système », trop « institutionnelle ».
Le Mont Athos est au contraire – selon lui – le lieu des esprits libres, des grands charismatiques. Au Mont Athos « le logos épouse la praxis », la parole épouse les faits. « Le moine doit montrer que les vérités sont des réalités. Vivre l’Evangile de manière parfaite. Voilà pourquoi la présence du moine est si essentielle pour le monde. Saint Jean Climaque écrivait: les anges sont lumière pour les moines, les moines sont lumière pour les hommes ».
Simonos Petra fait école, y compris hors des limites du Mont Athos. Il est à l’origine d’un monastère de moniales – elles sont à peu près 80 – au cœur de la péninsule de Chalcidique, puis d’un autre près de la frontière gréco-bulgare. Et il a créé trois autres noyaux monastiques jusqu’en France. C’est un monastère cultivé, doté d’une riche bibliothèque. En pleine nuit, ses 80 moines, avant l’office qui précède l’aube, veillent en cellule pendant trois à cinq heures, lisant et méditant les livres des Pères.
Le Mont Athos ne dort pas. Son temps est entièrement consacré aux sphères angéliques. Même les visiteurs les plus blasés ont du mal à en partir. A Daphné, on reprend le ferry. Le grondement cadencé des moteurs vous remet à l’heure de la vie ordinaire. La jeune grecque qui, la première, vous sert le café à Ouranoupolis, vous fait l’effet d’une apparition. Elle a la fulgurante beauté d’une Victoire de Samothrace.

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Traduction française par Charles de Pechpeyrou.

San Beda Venerabile

25 mai, 2015

San Beda Venerabile dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/immagini/?mode=view&album=27350&pic=27350H.JPG&dispsize=Original&start=0

BENOÎT XVI : BÈDE LE VÉNÉRABLE 25 MAI

25 mai, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090218.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 18 février 2009

BÈDE LE VÉNÉRABLE 25 MAI

Chers frères et sœurs,

Le saint que nous évoquons aujourd’hui s’appelle Bède et naquit dans le Nord-Est de l’Angleterre, plus exactement dans le Northumberland, en 672/673. Il raconte lui-même que ses parents, à l’âge de sept ans, le confièrent à l’abbé du proche monastère bénédictin, afin qu’il l’instruise: « Depuis lors – rappelle-t-il -, j’ai toujours vécu dans ce monastère, me consacrant intensément à l’étude de l’Ecriture et, alors que j’observais la discipline de la Règle et l’engagement quotidien de chanter à l’église, il me fut toujours doux d’apprendre, d’enseigner ou d’écrire » (Historia eccl. Anglorum, v, 24). De fait, Bède devint l’une des plus éminentes figures d’érudit du haut Moyen-Age, pouvant utiliser les nombreux manuscrits précieux que ses abbés, revenant de leurs fréquents voyages sur le continent et à Rome, lui portaient. L’enseignement et la réputation de ses écrits lui valurent de nombreuses amitiés avec les principales personnalités de son époque, qui l’encouragèrent à poursuivre son travail, dont ils étaient nombreux à tirer bénéfice. Etant tombé malade, il ne cessa pas de travailler, conservant toujours une joie intérieure qui s’exprimait dans la prière et dans le chant. Il concluait son œuvre la plus importante, la Historia ecclesiastica gentis Anglorum, par cette invocation: « Je te prie, ô bon Jésus, qui avec bienveillance m’a permis de puiser aux douces paroles de ta sagesse, accorde-moi, dans ta bonté, de parvenir un jour à toi, source de toute sagesse, et de me trouver toujours face à ton visage ». La mort le saisit le 26 mai 735: c’était le jour de l’Ascension.
Les Saintes Ecritures sont la source constante de la réflexion théologique de Bède. Après une étude critique approfondie du texte (une copie du monumental Codex Amiatinus de la Vulgate, sur lequel Bède travailla, nous est parvenue), il commente la Bible, en la lisant dans une optique christologique, c’est-à-dire qu’il réunit deux choses: d’une part, il écoute ce que dit exactement le texte, il veut réellement écouter, comprendre le texte lui-même; de l’autre, il est convaincu que la clef pour comprendre l’Ecriture Sainte comme unique Parole de Dieu est le Christ et avec le Christ, dans sa lumière, on comprend l’Ancien et le Nouveau Testament comme « une » Ecriture Sainte. Les événements de l’Ancien et du Nouveau Testament vont de pair, ils sont un chemin vers le Christ, bien qu’ils soient exprimés à travers des signes et des institutions différentes (c’est ce qu’il appelle la concordia sacramentorum). Par exemple, la tente de l’alliance que Moïse dressa dans le désert et le premier et le deuxième temple de Jérusalem sont des images de l’Eglise, nouveau temple édifié sur le Christ et sur les Apôtres avec des pierres vivantes, cimentées par la charité de l’Esprit. Et de même qu’à la construction de l’antique temple contribuèrent également des populations païennes, mettant à disposition des matériaux précieux et l’expérience technique de leurs maîtres d’œuvre, à l’édification de l’Eglise contribuent les apôtres et les maîtres provenant non seulement des antiques souches juive, grecque et latine, mais également des nouveaux peuples, parmi lesquels Bède se plaît à citer les celtes irlandais et les Anglo-saxons. Saint Bède voit croître l’universalité de l’Eglise qui ne se restreint pas à une culture déterminée, mais se compose de toutes les cultures du monde qui doivent s’ouvrir au Christ et trouver en Lui leur point d’arrivée.
L’histoire de l’Eglise est un autre thème cher à Bède. Après s’être intéressé à l’époque décrite dans les Actes des Apôtres, il reparcourt l’histoire des Pères et des Conciles, convaincu que l’œuvre de l’Esprit Saint continue dans l’histoire. Dans la Chronica Maiora, Bède trace une chronologie qui deviendra la base du Calendrier universel « ab incarnatione Domini ». Déjà à l’époque, on calculait le temps depuis la fondation de la ville de Rome. Bède, voyant que le véritable point de référence, le centre de l’histoire est la naissance du Christ, nous a donné ce calendrier qui lit l’histoire en partant de l’Incarnation du Seigneur. Il enregistre les six premiers Conciles œcuméniques et leurs développements, présentant fidèlement la doctrine christologique, mariologique et sotériologique, et dénonçant les hérésies monophysite et monothélite, iconoclaste et néo-pélagienne. Enfin, il rédige avec beaucoup de rigueur documentaire et d’attention littéraire l’Histoire ecclésiastiques des peuples Angles, pour laquelle il est reconnu comme le « père de l’historiographie anglaise ». Les traits caractéristiques de l’Eglise que Bède aime souligner sont: a) la catholicité, comme fidélité à la tradition et en même temps ouverture aux développements historiques, et comme recherche de l’unité dans la multiplicité, dans la diversité de l’histoire et des cultures, selon les directives que le Pape Grégoire le Grand avait données à l’Apôtre de l’Angleterre, Augustin de Canterbury; b) l’apostolicité et la romanité: à cet égard, il considère comme d’une importance primordiale de convaincre toutes les Eglises celtiques et des Pictes à célébrer de manière unitaire la Pâque selon le calendrier romain. Le Calcul qu’il élabora scientifiquement pour établir la date exacte de la célébration pascale, et donc tout le cycle de l’année liturgique, est devenu le texte de référence pour toute l’Eglise catholique.
Bède fut également un éminent maître de théologie liturgique. Dans les homélies sur les Evangiles du dimanche et des fêtes, il accomplit une véritable mystagogie, en éduquant les fidèles à célébrer joyeusement les mystères de la foi et à les reproduire de façon cohérente dans la vie, dans l’attente de leur pleine manifestation au retour du Christ, lorsque, avec nos corps glorifiés, nous serons admis en procession d’offrande à l’éternelle liturgie de Dieu au ciel. En suivant le « réalisme » des catéchèses de Cyrille, d’Ambroise et d’Augustin, Bède enseigne que les sacrements de l’initiation chrétienne constituent chaque fidèle « non seulement chrétien, mais Christ ». En effet, chaque fois qu’une âme fidèle accueille et conserve avec amour la Parole de Dieu, à l’image de Marie, elle conçoit et engendre à nouveau le Christ. Et chaque fois qu’un groupe de néophytes reçoit les sacrements de Pâques, l’Eglise s’ »auto-engendre » ou, à travers une expression encore plus hardie, l’Eglise devient « Mère de Dieu » en participant à la génération de ses fils, par l’œuvre de l’Esprit Saint.

Grâce à sa façon de faire de la théologie en mêlant la Bible, la liturgie et l’histoire, Bède transmet un message actuel pour les divers « états de vie »: a) aux experts (doctores ac doctrices), il rappelle deux devoirs essentiels: sonder les merveilles de la Parole de Dieu pour les présenter sous une forme attrayante aux fidèles; exposer les vérités dogmatiques en évitant les complications hérétiques et en s’en tenant à la « simplicité catholique », avec l’attitude des petits et des humbles auxquels Dieu se complaît de révéler les mystères du royaume; b) les pasteurs, pour leur part, doivent donner la priorité à la prédication, non seulement à travers le langage verbal ou hagiographique, mais en valorisant également les icônes, les processions et les pèlerinages. Bède leur recommande l’utilisation de la langue vulgaire, comme il le fait lui-même, en expliquant en dialecte du Northumberland le « Notre Père », le « Credo » et en poursuivant jusqu’au dernier jour de sa vie le commentaire en langue vulgaire de l’Evangile de Jean; c) aux personnes consacrées qui se consacrent à l’Office divin, en vivant dans la joie de la communion fraternelle et en progressant dans la vie spirituelle à travers l’ascèse et la contemplation, Bède recommande de soigner l’apostolat – personne ne reçoit l’Evangile que pour soi, mais doit l’écouter comme un don également pour les autres – soit en collaborant avec les évêques dans des activités pastorales de divers types en faveur des jeunes communautés chrétiennes, soit en étant disponibles à la mission évangélisatrice auprès des païens, hors de leur pays, comme « peregrini pro amore Dei ».

En se plaçant dans cette perspective, dans le commentaire du Cantique des Cantiques, Bède présente la synagogue et l’Eglise comme des collaboratrices dans la diffusion de la Parole de Dieu. Le Christ Epoux veut une Eglise industrieuse, « le teint hâlé par les efforts de l’évangélisation » – il y a ici une claire évocation de la parole du Cantique des Cantiques (1, 5) où l’épouse dit: « Nigra sum sed formosa » (je suis noire, et pourtant belle) -, occupée à défricher d’autres champs ou vignes et à établir parmi les nouvelles populations « non pas une cabane provisoire, mais une demeure stable », c’est-à-dire à insérer l’Evangile dans le tissu social et dans les institutions culturelles. Dans cette perspective, le saint docteur exhorte les fidèles laïcs à être assidus à l’instruction religieuse, en imitant les « insatiables foules évangéliques, qui ne laissaient pas même le temps aux apôtres de manger un morceau de nourriture ». Il leur enseigne comment prier continuellement, « en reproduisant dans la vie ce qu’ils célèbrent dans la liturgie », en offrant toutes les actions comme sacrifice spirituel en union avec le Christ. Aux parents, il explique que même dans leur petit milieu familial, ils peuvent exercer « la charge sacerdotale de pasteurs et de guides », en formant de façon chrétienne leurs enfants et affirme connaître de nombreux fidèles (hommes et femmes, mariés ou célibataires), « capables d’une conduite irrépréhensible, qui, s’ils sont suivis de façon adéquate, pourraient s’approcher chaque jour de la communion eucharistique » (Epist. ad Ecgberctum, ed. Plummer, p. 419).
La renommée de sainteté et de sagesse dont, déjà au cours de sa vie, Bède jouit, lui valut le titre de « vénérable ». C’est ainsi également que l’appelle le Pape Serge i, lorsqu’en 701, il écrit à son abbé en lui demandant qu’il le fasse venir pour un certain temps à Rome afin de le consulter sur des questions d’intérêt universel. Après sa mort, ses écrits furent diffusés largement dans sa patrie et sur le continent européen. Le grand missionnaire d’Allemagne, l’Evêque saint Boniface (+ 754), demanda plusieurs fois à l’archevêque de York et à l’abbé de Wearmouth de faire transcrire certaines de ses œuvres et de les lui envoyer de sorte que lui-même et ses compagnons puissent aussi bénéficier de la lumière spirituelle qui en émanait. Un siècle plus tard, Notkero Galbulo, abbé de Saint-Gall (+ 912), prenant acte de l’extraordinaire influence de Bède, le compara à un nouveau soleil que Dieu avait fait lever non de l’orient, mais de l’occident pour illuminer le monde. Hormis l’emphase rhétorique, il est de fait que, à travers ses œuvres, Bède contribua de façon efficace à la construction d’une Europe chrétienne, dans laquelle les diverses populations et cultures se sont amalgamées, lui conférant une physionomie unitaire, inspirée par la foi chrétienne. Prions afin qu’aujourd’hui également, se trouvent des personnalités de la stature de Bède pour maintenir uni tout le continent; prions afin que nous soyons tous prêts à redécouvrir nos racines communes, pour être les bâtisseurs d’une Europe profondément humaine et authentiquement chrétienne.

FOI ET CRÉATION

25 mai, 2015

http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/connaitre-et-aimer-dieu/dieu-createur/372738-foi-et-creation/

FOI ET CRÉATION

Un certain nombre de difficultés entoure la notion même de création. Sur le plan profane, ce terme a deux sens. Il y a l’acte de création comme l’artiste qui fait exister quelque chose de neuf. Il y a aussi tout ce qui préexiste à soi et ainsi la création désigne la nature, le cosmos…et toutes les choses déjà crées. Et quand on dit que Dieu est créateur, qu’est ce que cela veut dire ?
En fait, la création dont il s’agit dans la Bible n’est pas une histoire de fabrication performante mais avant tout une question d’être et de conversion.
En parlant d’Alliance, la Bible ramène le lecteur à une relation ; Relation vraie qui libère de l’illusion de se prendre pour des dieux tout puissants où des pions manipulés par une puissance supérieure.
Retenons ce passage particulier du livre de la Genèse : « Dieu dit : faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance… » (Gn1, 26). Ce texte souligne ce qui caractérise l’identité de l’être humain, sa capacité d’accueillir l’Esprit. Il met aussi en évidence que la vie chrétienne se définit en terme de chemin vers une ressemblance toujours plus grande avec le Créateur.
Les chrétiens ont toujours insisté sur l’amour de Dieu comme étant le fondement et le sens du devenir de l’humanité. L’amour vrai comme principe de tout ce qui est. La théologie chrétienne atteste de la dimension trinitaire de la création. Ainsi la création est à comprendre comme un acte de don dont l’amour de Dieu en trois personnes est l’origine et la finalité. L’acte de création est en fait un consentement à la relation et à l’existence de sa propre vie par un autre. Ainsi l’humanité n’est pas enfermée dans un destin fatal mais elle est appelée à partager la vie selon Dieu. L’action humaine est alors la libre coopération à l’œuvre de Dieu. En ce sens c’est l’Esprit Saint qui permet à l’œuvre de création de se réaliser. Ce qui revient à une prise en compte sérieuse du présent vécu à l’échelle du monde ainsi que du contexte dans lequel vit l’homme, chargé de la protection et de la sauvegarde de la création.
Source: Service national de la catéchèse et du catéchuménati

Dans la tradition judéo-chrétienne, Dieu est nommé le créateur. Cette affirmation de foi semble même primordiale pour dire que Dieu est reconnu comme le Dieu universel, son universalité s’ouvre à l’espace et à l’histoire.
Ce n’est pas étonnant d’observer que c’est toute la Bible qui révèle la création de Dieu ; Car c’est tout au long de l’histoire et plus spécifiquement en Jésus Christ que Dieu se révèle. Confesser un Dieu créateur c’est confesser un Dieu qui agit tout au long de l’histoire des hommes.
Et en ce sens salut et création sont les deux versants de la présence agissante de Dieu dans le monde.
Et Dieu œuvre par l’Esprit Saint. Il appelle sans cesse les hommes à sortir du chaos en leur donnant la possibilité de discerner et de vivre en artisans de paix et de justice. Il fait don de l’Esprit du Christ, de l’Esprit de vie.
Pour reconnaître cet agir de Dieu pour tous, l’expérience de la foi est nécessaire et une foi éclairée par l’intelligence.
Une certaine lecture de la Bible peut entrainer à une interprétation créationniste par laquelle Dieu serait réduit à un magicien qui aurait mis en route un système sans lien avec le créé par la suite. Or, il n’en est rien, les récits bibliques laissent percevoir que Dieu crée par sa Parole : en se communiquant Dieu nous met en relation avec Lui. C’est tout le mystère de l’Alliance qu’il établit entre son peuple et lui. Ainsi le prophète Amos dit haut et fort à qui veut bien l’entendre : « Cherchez Dieu et vous vivrez » (Amos 5, 4-5). Jésus, dans l’évangile de Saint Mathieu, dit lui aussi : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice » (Mt 6,32).
Dieu ouvre l’espace source où l’homme a de quoi venir puiser pour vivre son humanité et l’humanisation de la planète.

El Greco, Pentecôte

22 mai, 2015

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http://capillademusica.blogspot.it/2010/05/la-venida-del-espiritu-santo-de-el.html

MESSE EN LA SOLENNITÉ DE PENTECÔTE – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI 2012

22 mai, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2012/documents/hf_ben-xvi_hom_20120527_pentecoste.html

MESSE EN LA SOLENNITÉ DE PENTECÔTE

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI – ANNÉE B

Basilique vaticane

Dimanche 27 mai 2012

Chers frères et sœurs,

Je suis heureux de célébrer avec vous cette Messe, animée aujourd’hui par le chœur de l’Académie de Sainte-Cécile et par l’orchestre des jeunes — que je remercie — en la solennité de Pentecôte. Ce mystère constitue le baptême de l’Eglise, c’est un événement qui lui a donné, pour ainsi dire, sa forme initiale et l’impulsion pour sa mission. Et cette «forme» et cette «impulsion» sont toujours valables, toujours actuelles, et elles se renouvellent en particulier à travers les actions liturgiques. Ce matin, je voudrais m’arrêter sur un aspect essentiel du mystère de la Pentecôte, qui est pour nous toujours aussi important. La Pentecôte est la fête de l’union, de la compréhension et de la communion humaine. Nous pouvons tous constater que dans notre monde, alors même que nous sommes toujours plus proches les uns les autres avec le développement des moyens de communication et que les distances géographiques semblent disparaître, la compréhension et la communion entre les personnes est souvent superficielle et difficile. Il demeure des déséquilibres qui conduisent assez souvent au conflit; le dialogue entre les générations devient difficile et parfois l’affrontement prévaut; nous assistons à des événements quotidiens où il semble que les hommes deviennent plus agressifs et plus méfiants; se comprendre les uns les autres semble demander trop d’efforts, et on préfère rester dans son propre «moi», dans ses propres intérêts. Dans ce contexte, pouvons-nous trouver véritablement et vivre cette unité dont nous avons besoin?
Le récit de la Pentecôte dans les Actes des apôtres, que nous avons écouté dans la première lecture (cf. Ac 2, 1-11), contient en arrière-plan l’une des histoires fondamentales que nous trouvons au commencement de l’Ancien Testament: l’histoire antique de la construction de la Tour de Babel (cf. Gn 11, 1-9). Mais qu’est-ce que Babel? C’est la description d’un royaume où les hommes ont accumulé tant de pouvoir qu’ils pensent pouvoir s’affranchir d’un Dieu lointain et être assez forts pour pouvoir construire tout seuls un chemin qui s’élève jusqu’au ciel, pour en ouvrir les portes et prendre la place de Dieu. Mais précisément dans ces circonstances, il arrive quelque chose d’étrange et de singulier. Tandis que les hommes travaillaient ensemble pour construire la tour, ils ont soudain réalisé qu’ils étaient en train de construire les uns contre les autres. Tandis qu’ils tentaient d’être comme Dieu, ils couraient le risque de n’être même plus des hommes, car ils avaient perdu un élément fondamental de l’être de la personne humaine: la capacité de se mettre d’accord, de se comprendre et d’œuvrer ensemble.
Ce récit biblique contient une vérité éternelle; nous le voyons dans l’histoire, mais aussi dans le monde actuel. Avec le progrès de la science et de la technique, nous avons acquis le pouvoir de dominer les forces de la nature, de manipuler les éléments, de fabriquer des êtres vivants, parvenant presque jusqu’à l’homme lui-même. Dans ce contexte, prier Dieu semble quelque chose de dépassé, d’inutile, parce que nous pouvons construire et réaliser nous-mêmes tout ce que nous voulons. Mais nous ne nous apercevons pas que nous sommes en train de revivre l’expérience de Babel. C’est vrai, nous avons multiplié les possibilités de communiquer, d’obtenir et de transmettre des informations, mais peut-on dire que la capacité de se comprendre s’est développée ou bien, paradoxalement, que l’on se comprend toujours moins? Ne semble-t-il pas que se répand entre les hommes un sentiment de méfiance, de soupçon, de peur mutuelle, à tel point que les hommes deviennent même dangereux les uns pour les autres? Revenons alors à la question initiale: peut-il vraiment exister l’unité, la concorde? Et comment?
Nous trouvons la réponse dans l’Ecriture Sainte: l’unité ne peut exister qu’avec le don de l’Esprit de Dieu, qui nous donnera un cœur nouveau et un langage nouveau, une capacité nouvelle de communiquer. Et c’est ce qui s’est passé à la Pentecôte. Ce matin-là, cinquante jours après Pâques, un vent violent souffla sur Jérusalem et la flamme de l’Esprit Saint descendit sur les disciples réunis, se posa sur chacun et alluma en eux le feu divin, un feu d’amour, capable de transformer. La peur disparut, leur cœur sentit une force nouvelle, leurs langues se délièrent et ils commencèrent à parler en toute franchise, si bien que tous purent comprendre l’annonce de Jésus Christ mort et ressuscité. A la Pentecôte, là où régnaient la division et le sentiment d’être étrangers, sont nées l’unité et la compréhension.
Mais lisons l’Evangile d’aujourd’hui, dans lequel Jésus affirme: «Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière» (Jn 16, 13). Ici, Jésus, parlant de l’Esprit Saint, nous explique ce qu’est l’Eglise et comment elle doit vivre pour être elle-même, pour être le lieu de l’unité et de la communion dans la vérité. Il nous dit qu’agir en tant que chrétien signifie ne pas être enfermé dans son propre «moi», mais être tourné vers le tout. Cela signifie accueillir en soi-même l’Eglise tout entière ou, mieux encore, la laisser nous accueillir intérieurement. Aussi, lorsque je parle, je pense, j’agis comme chrétien, je ne le fais pas en m’enfermant dans mon «moi», mais je le fais toujours dans le tout et à partir du tout: ainsi l’Esprit Saint, Esprit d’unité et de vérité, peut continuer à agir dans nos cœurs et dans les esprits des hommes, les poussant à se rencontrer et à s’accueillir réciproquement. C’est précisément en agissant ainsi, que l’Esprit nous introduit dans la vérité tout entière, qui est Jésus, qu’il nous guide pour l’approfondir, la comprendre: nous ne grandissons pas dans la connaissance en nous enfermant dans notre «moi», mais seulement en devenant capables d’écouter et de partager, seulement dans le «nous» de l’Eglise, dans une attitude de profonde humilité intérieure. Les raisons pour lesquelles Babel est Babel et la Pentecôte est la Pentecôte sont ainsi plus claires. Là où les hommes veulent se faire Dieu, ils ne peuvent que se dresser les uns contre les autres. Là où, au contraire, ils se placent dans la vérité du Seigneur, ils s’ouvrent à l’action de son Esprit qui les soutient et les unit.
L’opposition entre Babel et Pentecôte est évoquée aussi dans la seconde lecture, dans laquelle l’Apôtre dit: «Laissez-vous mener par l’Esprit et vous ne risquerez pas de satisfaire la convoitise charnelle» (Gal 5, 16). Saint Paul nous explique que notre vie personnelle est marquée par un conflit intérieur, par une division, entre les pulsions de la chair et celles de l’Esprit; et nous ne pouvons pas toutes les suivre. En effet, nous ne pouvons pas être en même temps égoïstes et généreux, suivre la tendance à dominer les autres et éprouver la joie du service désintéressé. Nous devons toujours choisir quelle pulsion suivre et nous ne pouvons le faire de façon authentique qu’avec l’aide de l’Esprit du Christ. Saint Paul énumère — comme nous venons de l’entendre — les œuvres de la chair, ce sont les péchés d’égoïsme et de violence, tels que l’inimitié, la discorde, la jalousie, les désaccords; ce sont des pensées et des actions qui ne font pas vivre de façon véritablement humaine et chrétienne, dans l’amour. C’est une orientation qui conduit à la perte de sa vie. Au contraire, l’Esprit Saint nous guide vers les hauteurs de Dieu, pour que nous puissions vivre, déjà sur cette terre, le germe de vie divine qui est en nous. Saint Paul affirme en effet: «Le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix» (Gal 5, 22). Et notons que l’Apôtre utilise le pluriel pour décrire les œuvres de la chair, qui provoquent la dispersion de l’être humain, alors qu’il utilise le singulier pour définir l’action de l’Esprit, il parle de «fruit», exactement comme la dispersion de Babel s’oppose à l’unité de Pentecôte.
Chers amis, nous devons vivre selon l’Esprit d’unité et de vérité, et nous devons prier pour cela afin que l’Esprit nous illumine et nous guide pour vaincre la fascination de suivre nos vérités, et pour accueillir la vérité du Christ transmise dans l’Eglise. Le récit de Luc de la Pentecôte nous dit que Jésus, avant de monter au ciel, demanda aux Apôtres de rester ensemble pour se préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint. Et ceux-ci se réunirent en prière avec Marie, au Cénacle, dans l’attente de l’événement promis (cf. Ac 1, 14). Recueillie avec Marie, comme à sa naissance, l’Eglise encore aujourd’hui prie: «Veni Sancte Spiritus! — Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles et allume en eux le feu de ton amour!». Amen.

HOMÉLIE DE LA FÊTE DE LA PENTECÔTE – UN OURAGAN…

22 mai, 2015

http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/

HOMÉLIE DE LA FÊTE DE LA PENTECÔTE

24/05/2015

UN OURAGAN…

En ce 5Oème jour après Pâques, nous célébrons la fête de la Pentecôte. Nous savons, nous chrétiens que c’est le don de l’Esprit Saint aux apôtres puis à toute l’Eglise. Ils étaient tous là, la Vierge Marie, les apôtres, enfermés dans une pièce appelée Cénacle. Soudain, ils entendirent un bruit pareil à celui du vent, et ils virent des langues de feu se poser sur eux. C’est la promesse de Jésus qui se réalise. Jeunes et anciens sont pris dans l’ouragan de l’Esprit Saint. Ils sont propulsés dehors pour témoigner des merveilles de Dieu.
C’est important pour nous. L’Esprit Saint ne veut pas que nous nous installions dans une Eglise « à air conditionné ». Notre pape François ne cesse de nous le rappeler : nous avons à témoigner des merveilles de Dieu jusque dans les périphéries. L’Esprit Saint qui nous est donné en vue de cette mission est comme un ouragan qui balaie toutes nos peurs. Notre Pentecôte à nous fut le jour de notre confirmation. Pour notre diocèse, c’est l’ouverture du synode qui durera jusqu’en 2017. Depuis le Concile Vatican II, certains sont pris de vertige par une si rapide oxygénation. Rassurons-nous. Pierre a ouvert la fenêtre et il nous dit : « C’est la Pentecôte. » Faisons confiance l’Esprit Saint : Il apporte à l’Eglise de Jésus Christ une bouffée d’air frais. Il y chasse l’odeur de renfermé et de naphtaline dans laquelle nous avons trop tendance à nous installer.
En réponse à ce cadeau merveilleux, nous ne pouvons que rendre grâce au Seigneur. Le psaume 103 nous invite précisément à la louange : « Tu envoies ton souffle… Tu renouvelles la face de la terre… » Nous rendons grâce au Seigneur pour toutes ses merveilles, celles d’autrefois et celles d’aujourd’hui. La Pentecôte c’est la naissance d’une nouvelle création. Cela a commencé par le brassage entre Juifs, Parthes, Mèdes, Elamites…. Tous les entendaient proclamer dans leur langue les merveilles de Dieu. Nos assemblées dominicales sont aussi un brassage de gens très divers. Un enfant du catéchisme disait : « Dans ma classe, il y en a qui sont blancs, d’autres noirs ; il y en a un qui est d’Asie ; d’autres sont arabes. Il y en a qui disent : ‘Ce n’est pas normal, il devrait n’y avoir que des Français’. Moi je crois que si Dieu a fait l’arc-en-ciel avec des couleurs différentes, c’est qu’il aime ça. » Actuellement, dans le monde entier, tous entendent le message de Dieu dans leur langue. Et cette langue n’est rien d’autre que celle de l’amour qui est en Dieu.
Quand on a reçu l’Esprit Saint, plus rien ne peut être comme avant dans notre vie. Ce qui nous est demandé, c’est de vivre sous sa conduite et de nous laisser guider par lui. Marcher sous la conduite de l’Esprit Saint, c’est le laisser agir en nous. Il est la seule source spirituelle capable d’arroser notre cœur. L’Esprit Saint est une force qui nous transforme. Elle nous donne amour, joie paix, patience, bonté, bienveillance, foi. C’est grâce à lui que nous pourrons nous ouvrir à Dieu.
L’Évangile fait partie du discours de Jésus après la Cène, au soir du Jeudi Saint. Mais il a été écrit après Pâques, et cela change tout. L’Esprit que Jésus promet à ses disciples sera leur défenseur contre le mal. Comme lui, ils auront à souffrir de la persécution. Ils seront conduits devant les tribunaux. Mais le Seigneur ne les abandonne pas. Grâce à lui, ils pourront parler avec assurance devant ceux-là même qui ont fait mourir Jésus sur la croix. Il suffit de relire le livre des Actes des Apôtres pour se rendre compte de la force de ce témoignage.
Comme au temps des apôtres, l’Esprit Saint est toujours agissant dans le monde d’aujourd’hui. Il est le défenseur des chrétiens persécutés. Nous savons qu’ils sont de plus en plus nombreux dans le monde. Nous pensons à tous ceux du Moyen Orient, de l’Afrique, de l’Asie et de nombreux pays. Le Seigneur nous assure de sa présence, tous les jours et jusqu’à la fin du monde. Il ne nous abandonne jamais, même dans les situations les plus désespérées. Rien ne peut l’empêcher de faire en sorte que le témoignage des chrétiens porte du fruit.
Alors oui, Seigneur, envoie-nous ce Défenseur. Esprit-Saint, Toi qui es depuis toujours le maître de l’impossible, viens réaliser en nous tout ce qui t’est possible : fais revivre ce qui meurt, fais éclore ce qui germe, fais mûrir ce qui est tombé en terre. Que toute notre vie soit remplie de ton amour.

Sources : revues Signes, Feu nouveau, Dimanche en paroisse, Homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier), Homélies pour l’année B (Amédée Brunot)

Pentecôte, la descente de l’Esprit Saint, Sant’Apollinare Nuovo, Ravenne

21 mai, 2015

Pentecôte, la descente de l'Esprit Saint, Sant'Apollinare Nuovo, Ravenne dans images sacrée

https://05varvara.wordpress.com/2011/09/10/unknown-artist-pentecost-the-descent-of-the-holy-spirit-on-the-apostles-basilica-di-santapollinare-nuovo-ravenna-italy-6th-century/unknown-artist-pentecost-the-descent-of-the-holy-spirit-on-the-apostles-basilica-di-santapollinare-nuovo-ravenna-italy-6th-century/

QUELQUES EXHORTATIONS DE L’ÉPÎTRE AUX HÉBREUX

21 mai, 2015

http://www.bible-notes.org/article-977-quelques-exhortations-de-l-epitre-aux-hebreux.html

QUELQUES EXHORTATIONS DE L’ÉPÎTRE AUX HÉBREUX

L’épître des cieux ouverts
L’épître des choses meilleures
Quelques exhortations de l’épître en rapport avec les dangers que couraient les Hébreux

Avant de considérer différentes exhortations de cette épître (en particulier celles du chapitre 12), nous rappellerons quelques caractères généraux de ce livre.

L’épître des cieux ouverts
L’épître aux Hébreux a été appelée l’épître des cieux ouverts. Ceux-ci sont illuminés par la présence du Seigneur Jésus. C’est lui qui doit remplir le cœur des chrétiens, quelle que soit leur origine. Aucun autre livre, excepté l’évangile de Jean, ne met autant en lumière les gloires de Jésus, sa divinité et son humanité, ses gloires comme homme sur la terre et maintenant dans le ciel.
Nous n’avons pas d’indication précise sur l’identité des destinataires. Toutefois nous pouvons penser qu’elle a été écrite à des Juifs qui confessaient le nom de Jésus, sans pour autant que chacun d’eux soit réellement converti. Ces Juifs connaissaient très bien le rituel judaïque, auquel ils avaient été précédemment soumis. Ils avaient rencontré des circonstances douloureuses en raison du grand changement survenu dans leur vie (Héb. 10 : 32-34). Mais le comportement de plusieurs d’entre eux faisait craindre à l’auteur de l’épître – probablement l’apôtre Paul – qu’ils aient seulement l’apparence d’être à Christ, sans avoir réellement reçu sa vie.
Ceux auxquels l’épître s’adresse sont des pèlerins sur la terre: ils professent être en route vers le ciel. Ils sont appelés à traverser des difficultés, des souffrances et parfois même «un grand combat de souffrances». Les chrétiens vivent encore aujourd’hui dans un monde hostile à la foi. Ils doivent garder leurs regards attachés sur le ciel, où Jésus est entré, homme glorifié, comme notre précurseur (6 : 20). Durement éprouvés, certains de ces croyants se décourageaient, d’autres étaient devenus paresseux à écouter, d’où un recul spirituel, et même un certain retour vers le judaïsme, qui pouvait être plus attirant pour l’homme naturel.
L’auteur parle avec respect de ces éléments du culte juif, qui avaient eu toute leur place jusqu’à un passé récent, et qui étaient des «images» ou des «ombres» de ce qui devait venir. Mais il faut que les yeux de notre cœur soient pleinement éclairés (cf. Eph. 1 : 18), et contemplent une Personne infiniment plus glorieuse, le Seigneur Jésus. Lui-même remplace et surpasse tout ce qui ne faisait que l’annoncer. Devant lui, les anges, et même les patriarches les plus illustres (Moïse, Aaron, Josué, David), s’effacent complètement. Aussi l’écrivain de l’épître s’attache-t-il à mettre en évidence l’excellence de la personne de Jésus, de son œuvre achevée, et de son service de sacrificateur pour l’éternité. Il est maintenant élevé au-dessus des cieux, souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec (5 : 10). « Ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, il s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu » (10 : 12). Sa charge, intransmissible, est en tout point supérieure à celle d’Aaron, et il est toujours vivant pour l’accomplir (7 : 25).
C’est par lui que nous pouvons exposer nos besoins à Dieu et recevoir du secours au moment opportun. Et c’est par lui aussi que nous pouvons apporter à Dieu des sacrifices de louange (4 :16 ; 7 : 25 ; 13 : 15).

L’épître des choses meilleures
Il y a des similitudes entre le culte de l’Ancien Testament, fait de choses visibles, et le culte « spirituel » du Nouveau Testament. Mais il y a surtout des contrastes très forts. La supériorité du culte actuel est telle que tout ce qui relève du culte antérieur se trouve désormais relégué au rang des « ombres ». « A la fin de ces jours-là » (1 : 2) – ceux pendant lesquels il parlait par les prophètes – Dieu « nous a parlé dans le Fils », qui est « le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance » – ou de ce qu’Il est. Le culte est maintenant rendu à Dieu par Jésus Christ (13 : 15). Ainsi seulement il peut être « en esprit et en vérité » (Jean 4 : 24).
Le christianisme apporte une « meilleure espérance » (7 : 19), qui repose sur une « meilleure alliance » (7 : 22), de « meilleures promesses » (8 : 6) et de « meilleurs sacrifices » (9 : 23). Dieu nous accorde des « biens meilleurs et permanents » (10 : 34). L’accès à une « meilleure patrie » nous est ouvert (11 : 16) et nous avons devant nous une « meilleure résurrection » (11 : 35) – qu’entrevoyaient d’ailleurs les fidèles de l’Ancien Testament. Toutes ces bénédictions ont Jésus pour centre. Sa suprématie et son excellence sont proclamées par toute l’Ecriture, mais en particulier par cette épître aux Hébreux.
En Christ, le don suprême de Dieu, le croyant a tout reçu. Il peut s’approcher de Dieu en pleine liberté, par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a ouvert à travers le voile, c’est-à-dire sa chair (10 : 19-21). Nous pouvons nous tenir sans aucune crainte dans la sainte présence de Dieu.

Quelques exhortations de l’épître en rapport avec les dangers que couraient les Hébreux
Ne pas aller à la dérive
« C’est pourquoi nous devons porter une plus grande attention aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne nous écartions » (2 : 1).
Il est étonnant que des croyants mis en contact avec les merveilleuses bénédictions du christianisme puissent retourner en arrière vers de « faibles et misérables éléments », entièrement périmés (Gal. 4 : 9). Abandonner les privilèges et les bénédictions distinctifs de la foi chrétienne, et revenir à la loi et aux ordonnances juives, c’était s’écarter ou aller à la dérive (Héb. 2 : 1), c’était abandonner le Dieu vivant (3 : 12), c’était se détourner de celui qui parle des cieux (12 : 25).
C’est souvent de façon insidieuse que l’on commence à aller à la dérive – comme un navire emporté par un courant. Prenons garde. Il y a des chrétiens qui « ont fait naufrage quant à la foi » (1 Tim. 1 : 19). En pensant à eux, Paul exhorte Timothée à garder la foi et une bonne conscience.

Ne pas abandonner sa confiance
« Ne rejetez donc pas loin votre confiance, qui a une grande récompense » (10 : 35).
A plusieurs reprises, l’auteur inspiré adresse un avertissement solennel à ses lecteurs. Au milieu de ces chrétiens authentiques, il pouvait se trouver des personnes qui n’avaient pas la vie de Dieu. Cela peut avoir lieu aussi aujourd’hui, en particulier parmi les enfants de parents chrétiens. Souvenons-nous qu’un véritable croyant ne peut jamais perdre son salut. Les brebis de Jésus sont en parfaite sécurité (Jean 10 : 27, 28). Toutefois les croyants ont besoin d’être exhortés, car ils sont toujours en danger de se relâcher. Ne rejetons pas notre confiance, elle recevra une grande récompense. « Car vous avez besoin de patience, afin que, ayant fait la volonté de Dieu, vous receviez les choses promises » (v. 36).

Rejeter tout ce qui entrave la course chrétienne
« Rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi » (Héb. 12 : 1, 2).
Les Hébreux étaient en grand danger d’être accablés sous la pression constante des épreuves et de perdre pied dans le combat contre l’Ennemi. L’auteur de l’épître évoque les fardeaux qu’il faut rejeter – Dieu veut s’en charger. Il mentionne aussi « le péché », qui facilement nous assaille et devient une grande entrave dans notre vie de croyant.
Nous sommes engagés dans une course. La «grande nuée de témoins qui nous entoure» est un encouragement continuel. Mais avant tout, nous sommes appelés à fixer les yeux sur Jésus. Il a parcouru avant nous le chemin de la foi. Il est notre parfait exemple dans ce chemin et il nous fournit les ressources nécessaires pour être des vainqueurs.

Ne pas être découragé par la discipline ni la mépriser
« Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur, et ne perds pas courage quand tu es repris par lui » (12 : 5).
Chemin faisant, nous sommes, fils et filles, les objets de la discipline du Dieu saint. Il veut nous rendre conformes, pratiquement, à l’image de son Fils. Gardons-nous de mépriser cette discipline ; recherchons plutôt devant lui les motifs pour lesquels il l’a envoyée (cf. Job 5 : 17). Un autre danger serait de perdre courage. Souvenons-nous de l’expression dont la Parole se sert pour désigner celui qui est l’objet de la discipline : « celui que le Seigneur aime » (v. 6 ; cf. Apoc. 3 : 19). Cette discipline peut être préventive, comme dans le cas de Paul – « afin que je ne m’enorgueillisse pas » (2 Cor. 12 : 7) – ou corrective, comme dans le passage d’Apocalypse 3 : 19.
Il se peut que nous ayons perdu de vue les intentions de notre Père quand il nous discipline; n’oublions pas que c’est une main d’amour qui tient la verge. Apprenons à nous soumettre à sa volonté (v. 9). Sa discipline a toujours pour objet notre profit spirituel ; elle nous est dispensée « afin que nous participions à sa sainteté » (v. 10). Il s’agit ici d’une sainteté pratique. Nous n’avons pas seulement à nous tenir à l’écart du mal, mais à le haïr (Prov. 8 : 13).

Manifester davantage d’énergie spirituelle et encourager ceux qui nous entourent
« C’est pourquoi, redressez les mains lassées et les genoux défaillants » (12 : 12).
Tout en suivant le sentier de la foi, on peut se fatiguer et manquer d’énergie spirituelle. On pense à ces Israélites – ces faibles – « qui se traînaient » derrière le peuple lors de sa sortie d’Egypte, et qui étaient devenus une proie facile pour l’ennemi (Deut. 25 : 18).
Lorsque nous constatons parmi nous un fléchissement d’énergie spirituelle, cherchons à encourager nos frères et sœurs. Un tel service exige d’abord une attention particulière sur nos propres voies. Il est nécessaire de « redresser » l’homme qui s’est laissé surprendre par quelque faute, mais ce service – confié à des croyants « spirituels » – nécessite tout à la fois la crainte et la douceur (Gal. 6 : 1).
Les mains lassées et les genoux défaillants peuvent résulter de « charges » particulières sous lesquelles nos frères et sœurs se sentent écrasés. Or la Parole nous exhorte : « Portez les charges les uns des autres, et ainsi accomplissez la loi du Christ » (Gal. 6 : 2).
Où trouver la force nécessaire pour notre course ? Le prophète nous répond : « Les jeunes gens seront las et se fatigueront, et les jeunes hommes deviendront chancelants, mais ceux qui s’attendent à l’Eternel renouvelleront leurs forces » (Es. 40 : 30, 31).

Avoir une marche pratique conforme à la Parole
« Faites des sentiers droits à vos pieds, afin que ce qui est boiteux ne se dévoie pas, mais plutôt se guérisse » (12 : 13).
Plusieurs, hélas! adoptent les habitudes du monde et suivent un chemin qui n’est pas droit. Ayons le ferme désir de marcher dans la droiture. Le livre des Proverbes nous exhorte : « Pèse le chemin de tes pieds, et que toutes tes voies soient bien réglées. N’incline ni à droite ni à gauche ; éloigne ton pied du mal » (4 : 26, 27).
Ce qui est boiteux peut se démettre. Une petite déviation en engendre souvent une plus grave. Prenons-y garde, d’abord pour nous-mêmes, mais aussi afin d’être en aide à ceux qui nous entourent.

Rechercher la paix et la sainteté
« Poursuivez la paix avec tous, et la sainteté, sans laquelle nul ne verra le Seigneur » (12 : 14).
Il y a dans la nature humaine déchue un penchant inné à la contestation et à la dispute. Veillons au contraire à poursuivre la paix avec tous, « autant que cela dépend de nous » (Rom. 12 : 18). « Ainsi donc poursuivons les choses qui tendent à la paix et celles qui tendent à l’édification mutuelle » (Rom. 14 : 19). « Que votre douceur soit connue de tous les hommes » (Phil. 4 : 5), recommande Paul aux Philippiens.
L’esprit de contestation et de querelle caractérise le monde et sa politique. Veillons à ne pas nous en mêler. Evitons même de donner des opinions sur des sujets qui ne concernent pas les étrangers que nous sommes. Vivons en paix avec nos voisins ; c’est ainsi que nous préparons la voie au témoignage de « l’évangile de paix » (Eph. 6 : 15).
Ce verset 14 nous invite aussi à suivre le chemin de la sainteté pratique. Pour que nous puissions effectivement « voir Jésus… couronné de gloire et d’honneur » (2 : 9), il faut que nos esprits et nos cœurs ne soient pas souillés par l’impureté qui s’étale dans le monde. Cette contemplation de Christ va de pair avec une marche habituelle dans la sainteté.
La paix et la sainteté doivent être poursuivies en même temps, sans que la recherche de l’une mette l’autre de côté. Ce n’est pas toujours facile.

Veiller… de peur que
« Veillant, de peur que quelqu’un ne manque de la grâce de Dieu » (12 : 15).
La grâce de Dieu a fait de nous ses enfants. Du côté de Dieu, rien ne manquera jamais. Mais vivons-nous de cette grâce? Est-elle notre nourriture ? Réalisons-nous que nous en avons besoin à chaque instant? Et la grâce imprègne-t-elle tous nos rapports entre frères et sœurs ?
« Veillant… de peur que quelque racine d’amertume, bourgeonnant en haut, ne vous trouble, et que par elle plusieurs ne soient souillés » (12 : 15).
Dans un jardin, une mauvaise racine qui d’abord passe inaperçue peut se développer et engendrer une plante qui finit par tout envahir. De même, le mal non jugé dans nos cœurs, toléré dans nos vies, peut se développer, s’étendre, et amener des ravages parmi nous.
« Veillant… de peur qu’il n’y ait quelque fornicateur, ou profane comme Esaü, qui pour un seul mets vendit son droit de premier-né » (12 : 16).
Esaü est un exemple solennel. Un jour qu’il était fatigué, il a méprisé son droit d’aînesse et l’a vendu pour obtenir un plat de lentilles (Gen. 25 : 29-34).
Un contact habituel avec les choses saintes, si elles n’exercent pas leur influence dans notre conscience et dans notre cœur, aura des effets destructeurs sur notre âme. En faisant peu de cas des immenses privilèges appartenant à ceux qui sont en Christ, nous sommes en danger de tomber dans de véritables profanations.
Quels sérieux avertissements pour tous les Hébreux auxquels s’adressait l’épître, comme aussi pour tous ceux qui font profession d’appartenir au christianisme ! Le danger est réel de mépriser ou même d’abandonner finalement les bénédictions chrétiennes.

Ph. L. – article paru dans le « Messager Evangélique » (Février 2011)

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