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LA SAINTETÉ DE DIEU DANS L’ANCIEN TESTAMENT – par Jean Lévêque,

10 avril, 2015

http://j.leveque-ocd.pagesperso-orange.fr/tetatheologiques/lsdd.htm

LA SAINTETÉ DE DIEU DANS L’ANCIEN TESTAMENT

proposés par Jean Lévêque, carme, de la Province de Paris

Nous n’avons probablement jamais rencontré de saint ; et pourtant, grâce à notre éducation chrétienne et à nos lectures, il nous semble assez facile d’imaginer ce que peut être la sainteté: une incomparable réussite morale, parfois enrichie d’une étincelle de génie, et surtout une proximité mystérieuse par rapport à Dieu et aux choses de Dieu. Mais cette notion, ou plutôt cette description de la sainteté, valable pour des hommes, l’est-elle encore pour Dieu lui-même ? Sa sainteté est-elle du même type que la nôtre ? Que veut-on dire exactement quand on proclame la sainteté de Dieu?
Dès qu’on aborde l’Ancien Testament, en cherchant la réponse qu’il a donnée à ces questions, on se rend compte que la notion de sainteté, appliquée à Dieu, est à la fois plus complexe et plus riche, et qu’on ne peut absolument pas partir de notre sainteté d’hommes pour explorer celle de Dieu, mais qu’au contraire c’est la sainteté unique de Dieu qui doit éclairer et modeler la nôtre. Dans l’Ancien Testament, à chaque trait de la sainteté transcendante de Yahvé répond une démarche fondamentale de l’homme ; et dessiner à partir de la Révélation les lignes de force de la sainteté du Seigneur, c’est équivalemment résumer toute notre attitude religieuse.
Les hommes de l’Ancienne Alliance ont expérimenté la sainteté de Dieu de trois manières différentes et complémentaires.

La sainteté « majesté »
Rencontrer le Dieu Saint, c’est d’abord entrer en présence d’une force mystérieuse, sans contours ni limites, comme la nuée qui remplit le sanctuaire (2 Chr. 5, 11) ; c’est découvrir soudain la puissance du Créateur qui fait vaciller la terre (Ps. 99, 1), la majesté du Maître de l’histoire « qui accomplit des prodiges au milieu de son peuple » (Jos. 3,5) et lui parle du milieu du feu, de la nuée et des ténèbres, d’une voix forte (Dt. 5). « Dans l’ouragan, dans la tempête il fait sa route, les nuées sont la poussière que soulèvent ses pas. Il menace la mer, il la met à sec, il fait tarir tous les fleuves. Bashan et le Carmel en sont flétris, flétrie la verdure du Liban ! Les montagnes tremblent devant lui, les collines chancellent, la terre s’effondre devant lui, le monde et tous ceux qui l’habitent. Son courroux! Qui pourrait le soutenir ? » (Nahum 1, 3-6).
Sous cet aspect, la sainteté de Dieu apparaît comme une densité d’existence, que l’homme ne peut ni cerner, ni capter pour servir ses propres desseins : c’est pourquoi il la craint : « Qui pourrait tenir en face de Yahvé, le Dieu Saint ? » ( 1 Sm 6,20). L’homme se sent dépassé, investi, et ses réactions devant le Tout-Puissant présentent dans l’Ancien Testament toute la gamme du respect, depuis la surprise jusqu’à l’effroi religieux.
Évoquons ici Moïse, en Exode 3,4, intrigué par le buisson en flammes : « Yahvé le vit s’approcher pour mieux voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : Moïse, Moïse ! » – « Me voici », répondit-il. Alors il dit : « Ôte tes sandales de tes pieds, car le lieu que tu foules est une terre sainte. » Dieu dit encore : « Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Israël et le Dieu de Jacob. » Moïse alors se voila la face dans la crainte que son regard ne se fixât sur Dieu. »
De même Élie sur l’Horeb, quand il entendit la brise légère qui annonçait Yahvé : « se voila le visage avec son manteau, sortit et se tint à l’entrée de la grotte. » (1 Rg 19,13).
Plus Dieu se fait connaître à l’homme, et plus grandit en celui-ci une attitude mal différenciée, faite à la fois de crainte et d’attirance. La nuit même qui précède l’alliance de Dieu avec Abraham, « une frayeur saisit » le patriarche durant son sommeil : Jacob, s’éveillant du songe où il a vu une échelle qui reliait la terre au ciel, s’écrie: « En vérité, Yahvé est en ce lieu, et je ne le savais pas ! Que ce lieu est redoutable ! Ce n’est rien de moins qu’une maison de Dieu et la porte du ciel. » (Gn. 28,17).
Toute la religion d’Israël ne tenait pas, tant s’en faut, dans ces réflexes craintifs devant Yahvé. Ce n’est encore là qu’une approche timide et défiante du mystère de Dieu, et dans la plupart des textes, la peur du sacré n’est que le premier moment de la rencontre: celui qui prépare le dialogue. Si Dieu fait sentir ainsi sa majesté écrasante, c’est pour créer dans l’âme des prophètes ou des patriarches le climat révérenciel qui prépare les grandes révélations, ou pour fonder leur mission sur une expérience inoubliable de sa transcendance. Il est significatif, à cet égard, que les privilégiés qui prennent ainsi plus vive conscience de la grandeur de Yahvé soient justement ceux que Yahvé appelle et envoie. Au cours de l’apparition du Buisson ardent, Dieu dit à Moïse, encore sous le coup de la peur : « Et maintenant, va, je t’envoie auprès de Pharaon, pour faire sortir mon peuple les enfants d’Israël » (Ex. 3,10) ; et au prophète Élie, tremblant sous son manteau à l’entrée de la caverne : « Que fais-tu ici, Élie ?… va, reprends ton chemin » (1 R 19,15). De la même manière, Paul sera terrassé par la lumière du Christ glorieux, sur la route de Damas ; et ce sera le point de départ de toute sa vie missionnaire.
On aurait donc tort de voir dans la crainte sacrée une attitude purement négative : Marie, elle-même, l’a éprouvée devant l’ange, et tous les grands mystiques, ceux de l’action comme ceux du silence, passent par des moments crucifiants où ils découvrent, avec une sorte de vertige, l’immensité et la sainteté du Dieu auquel ils ont voué leur vie.
Certes, l’histoire des religions montre bien que la peur a fait avorter le sentiment religieux chez maintes peuplades primitives, qui se sont dès lors rabattues sur des rites magiques, censés agir à distance sur des forces obscures et hostiles. Mais dans la Bible, la crainte sacrée n’est jamais qu’un instrument de la pédagogie divine : Dieu l’inspire pour éduquer la foi, et il la tempère lui-même dès qu’il a obtenu un mouvement d’adoration.

La sainteté qui sépare : la sainteté « consécration »
Dans un second sens, la Bible appelle saint ce qui est séparé du profane et mis à part par Dieu ou pour Dieu. Dieu lui-même est ainsi Saint par excellence, puisqu’il est le Tout-Autre, l’Inaccessible « qui habite une demeure élevée et sainte  » (Is. 57,15) ; mais sera saint également tout ce qui est soustrait à l’usage commun et réservé à Dieu : tout ce qui a un lien avec Dieu participe à son caractère sacré. Ainsi le Temple et sa colline, la ville de Jérusalem, le ciel même, tous les lieux où Yahvé habite et se manifeste sont appelés saints ; de même les ustensiles du culte, les vêtements rituels, tout ce qui est offert à Dieu ou au sanctuaire, les victimes animales, les premiers-nés des troupeaux, l’huile des onctions, les dîmes perçues par le Temple : tout cela devient la propriété de Yahvé, et porte le cachet de sa sainteté.
Non seulement le monde cultuel se trouve sanctifié, comme par contagion, de par sa proximité avec le Dieu saint, mais les hommes de l’Ancien Testament sentent le besoin de ratifier eux-mêmes, volontairement, cette sainteté objective, par des rites et des gestes de consécration. Par là, ils reconnaissent le haut domaine de Dieu sur sa création, et une dimension nouvelle, personnelle déjà, s’introduit dans la notion du sacré : la sainteté n’est plus seulement adorée comme transcendante et lointaine, mais révérée comme immanente aux choses consacrées. En somme le champ du sacré s’élargit, et commence à annexer le cœur du croyant : le cosmos devient moyen d’expression pour l’adoration qui monte des hommes vers Yahvé. C’est là le sens profond de la sainteté cultuelle, celui qui demeurera inaltéré dans la religion du peuple élu, malgré les tentations des religions naturistes cananéennes, malgré les déviations du formalisme, si fortes après l’exil, et contre lesquelles Jésus devra s’élever.
Le temps même est sanctifié, par l’instauration d’un calendrier liturgique, rythmé par les sabbats et les trois grandes fêtes à pèlerinage : la Pâque (avec les Azymes), les Semaines et les Huttes. Les guerres d’Israël sont également saintes ; non pas qu’elles soient des guerres de religion – car jamais Israël n’a pris les armes pour imposer sa foi – mais parce que ce sont les combats d’un peuple consacré « qui marche au nom de Yahvé son Dieu, toujours et à jamais » (Michée 4,5). C’est pourquoi les campagnes guerrières sont préparées, comme de grands actes religieux, par des rites de pénitence et des sacrifices.
Enfin les individus à leur tour entrent dans l’orbe de la sainteté de Dieu, soit par choix de Yahvé, comme les prophètes, soit par droit héréditaire, comme les prêtres et les lévites voués au service du Tem­ple, soit volontairement, comme les naziréens (Nb 6) qui s’abstiennent de vin et laissent croître leur chevelure durant tout le temps de leur vœu, « car ils portent sur leur tête la consécration de leur Dieu ».
Cette sainteté « de séparation », de consécration, est donc avant tout une sainteté communicable et participée. Et notons bien que, si elle sépare du profane, elle rapproche de Dieu ; elle suscite en l’homme deux démarches qui orientent tout le reste de sa vie religieuse : il se met personnellement en consonance avec l’infinie pureté de Dieu, et il sacralise son univers.

La sainteté morale
Avec ce troisième sens, nous rejoignons notre concept moderne de sainteté, et nous pénétrons au cœur même de la sainteté de Dieu, c’est-à-dire à l’intime de son être, car la sainteté exprime le « Nom » de Dieu , son essence, l’expression la plus fidèle et la plus noble de son mystère.
On hésite un peu à qualifier de morale la sainteté de Dieu, craignant de la ravaler au plan de la rectitude et des vertus humaines. Il est bien sûr que Yahvé n’est pas bon, juste, fidèle à la manière des hommes, toujours limités et successifs ; mais il est encore plus vrai qu’Il a voulu parler aux hommes en langage d’homme, et que les mots et les images bibliques, si pauvres et déficients qu’ils soient en eux-mêmes, aimantent vraiment notre esprit vers la réalité de Dieu, parce que Dieu même les authentifie.
C’est pourquoi l’Ancien Testament aime à retrouver en Dieu, à un degré éminent, tout ce qu’il y a en l’homme de vertu magnanime, de grandeur et de perfection morale. L’immensité de Dieu prend alors un visage et s’appelle désormais justice, fidélité, sérénité, tendresse de Père ou d’Époux.
Ce qui éloigne l’homme de cette absolue sainteté, c’est, plus encore que sa petitesse de créature, la conscience profonde de son péché :
« Comment l’homme serait-il pur, resterait-il juste l’enfant de la femme ? À ses saints (1) mêmes Dieu ne fait pas confiance, et les cieux ne sont pas purs à ses yeux. Combien moins cet être abominable et corrompu, l’homme, qui boit l’iniquité comme l’eau ! » (Job, 15, 14-16). « Tes yeux sont trop purs pour voir le mal », dira Habaquq (1,13). Et pourtant, par un étrange paradoxe, cette sainteté, devant laquelle le pécheur instinctivement recule, pousse au contraire Dieu à pardonner et à se donner ; Yahvé, qui demeure le Tout-Autre, a voulu être le Saint d’Israël ; lui, que sa sainteté sépare de tout, s’est lié à son peuple par une Alliance qui préludait à la suprême condescendance de l’Incarnation. Le Dieu Jaloux (Jos. 24, 19), pour manifester sa sainteté, « prend en pitié la maison d’Israël » (Ez. 39, 25).
Ainsi, plus qu’une affirmation de puissance, la sainteté de Dieu se révèle comme une avance de l’amour, et elle appelle la réponse loyale de l’homme : « Soyez saints, car moi Yahvé votre Dieu, je suis saint » (Lev. 19, 2). On ne trouve pas le Seigneur Dieu sans un « réaxement » moral de toute la vie, et surtout sans un désir passionné de le rejoindre :
« Qui montera sur la montagne de Yahvé et qui se tiendra dans son lieu saint ? L’homme aux mains innocentes, au cœur pur, qui n’a point l’âme encline aux vanités. C’est la race de ceux qui le cherchent, qui poursuivent ta face, Dieu de Jacob. » (Ps. 24, 2-6.)
Car la sainteté fascinante de Dieu ne saurait, sans se renier elle-même, renoncer à ses exigences : le Saint d’Israël sera toujours une « flamme qui consume et dévore les ronces » (Is. 10, 17) ; l’Exode et l’Exil n’ont pas eu lieu une fois pour toutes : ils demeurent, au cœur de chaque homme, des dimensions de l’expérience religieuse, et, dans la pensée de Dieu, c’est toujours un reste fidèle purifié par l’épreuve qui « sera appelé saint et inscrit pour survivre. » (Is. 4, 3.)
*
Une majesté qui s’impose, une emprise sacrée sur le cosmos et sur le cœur de l’homme, un amour qui s’offre à la communion : la sainteté de Dieu est tout cela, indissolublement, et ces aspects qu’isole l’analyse se fondent en réalité dans l’unique chatoiement de la Beauté divine ; mais les écrivains de l’Ancien Testament, qui ont vécu en profondeur leur rencontre avec Dieu, incapables de la décrire par un seul terme, l’ont circonscrite par approches successives.
Tel le psalmiste, s’élevant progressivement de la sainteté qui écrase à la sainteté du Dieu de l’Alliance :
« Yahvé règne, les peuples tremblent ; il chevauche les Chérubins, la terre chancelle ; dans Sion Yahvé est grand. Il s’exalte, lui, par-dessus tous les peuples ; qu’ils célèbrent ton nom grand et redoutable : il est saint, lui, et puissant. Le roi qui aime le jugement, c’est toi ; tu as fondé droiture, jugement et justice, en Jacob c’est toi qui agis. Exaltez Yahvé notre Dieu, prosternez-vous devant son marchepied : lui il est saint » (Ps. 99, 1-5.).
Mais aucun texte de l’Ancien Testament ne rassemble mieux les composantes de la sainteté de Dieu que le récit de la vocation d’Isaïe (Is. 6). C’est d’abord l’évocation grandiose de la puissance de Yahvé, et de sa présence qui sanctifie le Temple : « L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur Yahvé assis sur un trône élevé ; sa traîne remplissait le sanctuaire; des Séraphins se tenaient au-dessus de lui, ayant chacun six ailes : deux pour se couvrir la face, deux pour se couvrir les pieds, deux pour voler. Et ils se criaient l’un à l’autre ces paroles : « Saint, saint, saint est Yahvé Sabaot. Sa gloire remplit toute la terre ». Les gonds du seuil vibraient à la voix de celui qui criait et le Temple se remplissait de fumée.
Le prophète se sent comme noyé dans cette vision de majesté, et la sainteté morale de Yahvé lui révèle en contraste sa propre misère : « Je dis : Malheur à moi, je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au sein d’un peuple aux lèvres impures et mes yeux ont vu le Roi, Yahvé Sabaot ». L’un des Séraphins vola vers moi, tenant en main une braise qu’il avait prise avec des pinces sur l’autel. Il m’en toucha la bouche et dit : « Vois donc, ceci a touché tes lèvres, ton péché est effacé, ton iniquité est expiée. »
Enfin Dieu, ayant comblé lui-même par grâce l’espace qui le sépare de l’homme et du pécheur, appelle son prophète : « Qui enverrai-je ? Quel sera notre messager ? » Je répondis : « Me voici, envoie-moi ! »
Ainsi, au mystère de Dieu répond l’humble acquiescement de la foi : alors Dieu fait entrer l’homme dans ses desseins et lui révèle sa mission. Telle est encore la pédagogie divine : on n’entre pas au service du Sei­gneur sans s’être préparé ; et lui-même, en révélant sa sainteté, montre jusqu’où doit aller la purification. Il est le Saint (2), le seul Saint (3), le Saint d’Israël (4). Face à lui, le monde entier s’ordonne, les hommes trouvent leur cohérence intime, et, découvrant d’où ils viennent, ils voient mieux où la grâce les presse d’aller. Leur vie a pris le sens de Dieu.
Mais l’idée qu’Israël se faisait de son Dieu, déjà si belle et si dense, éclatera bientôt sous la pression des forces de la nouvelle alliance, quand seront révélés « le Père Saint », son Fils, « le Saint et le Véritable », et l’Esprit de Sainteté.

NOTES
(1) Il s’agit ici des anges.
(2) Is. 40, 25 ; Hab. 3, 3 ; Ja. 6, 10.
(3) Ex. 15. 11 ; 1 Sm. 2, 2 ; 2 Sm. 7. 22 ; Os. 11. Q ; Ps. 87, 7 ; Is. 8, 12 -14.
(4) Is. 1,4 ; 10, 17 ; 30, 11-12.

LE DÉSERT FLEURI

10 avril, 2015

http://www.rabbinat.qc.ca/nsite/dvar/be_midbar/masse2.html

LE DÉSERT FLEURI

Mochè, peu avant la conquête de Kénaâne, retrace toutes les étapes du désert. Chacune raconte son histoire. Des événements s’y sont déroulés. Israël connut des tribulations, passant d’un endroit à l’autre, parfois s’attardant longtemps, souvent le temps de camper quelques jours, quelques nuits.
Mais durant tout le séjour au désert, Israël eut à camper dans quarante-deux places. Ce nombre n’est pas fortuit. Pour de nombreux commentateurs, il correspond à la valeur d’un des Noms Saints de D’ieu. Leur présence dans le désert est de réparer ce Nom divin.
Pour Rachi, rapportant Rabbi Mochè ha-Darchane, Israël, pendant trente-huit ans, n’eut à faire que vingt stations. C’est dire la bonté de D’ieu qui ne cherche pas à fatiguer inutilement les Bénè Yisraèl.
Mais le Midrache(1), utilise la parabole suivante :
« Un roi avait un fils malade. Il le conduit dans un endroit éloigné pour le soigner. Au retour, le roi énumère tous leurs arrêts : « Ici, nous avons dormi, ici, nous nous sommes rafraîchis, ici, tu avais des maux de tête. »
Ainsi, dit le Saint béni soit-Il : Mochè énumère les endroits où ils m’ont irrité. C’est, pourquoi il est dit(2) :
« Voici l’itinéraire des enfants d’Israël. »
Pour le Tanhouma, la guérison d’Israël de l’impureté contractée en Égypte nécessite un traitement de choc. Le séjour au désert, bien que pénible à supporter, sera le traitement souhaité. Israël aura le bonheur, à travers des épreuves et des situations dramatiques, de connaître D’ieu et de prendre conscience de la Providence.
Cependant, le passage d’Israël avait marqué le désert tout comme le désert avait laissé son impression sur Israël.

Citant le texte :
« Voici l’itinéraire des enfants d’Israël », le Midrache(3) rapporte : Pourquoi toutes ces étapes méritent-elles d’être consignées dans la Tora? Parce qu’elles accueillirent Israël. Le Saint béni soit-Il leur accorde Sa récompense tel qu’il est écrit(4) :
« Que le désert et le sol brûlé se réjouissent! Que la plaine aride exulte et fleurisse comme la rose! Qu’ils se couvrent de fleurs, que leur joie délirante se traduise par des chants!… » Si le désert recevant Israël est ainsi récompensé, a fortiori quiconque accueille dans sa maison un Talmid hakham, un sage! Il se trouve qu’un désert est appelé à devenir un lieu habité et une ville se transformer en désert. D’où tire-t-on qu’une ville est appelée à devenir un désert? Tel qu’il est dit(5) :
« Mais Êssaw, Je l’ai haï si bien que J’ai livré ses montagnes à la dévastation et son héritage aux chacals du désert. » D’où tire-t-on que le désert est appelé à devenir une ville habitée? Tel qu’il est dit(6) :
« Du désert Je ferai un lac. » Pour l’instant, le désert n’a pas d’arbres mais il en aura dans l’avenir tel qu’il est dit(7) :
« Dans le désert, Je ferai croître le cèdre, l’acacia, le myrte et l’olivier. » Pour l’instant, point de chemin dans le désert puisqu’il est entièrement sable; mais à l’avenir il en aura tel qu’il est dit(8) :
« Oui, Je vais établir un chemin dans le désert et des cours d’eau dans l’aride solitude. » Et il est dit(9) :
« [Dans le désert] s’ouvrira une chaussée, une route qui sera appelée la route sacrée; aucun impur n’y passera; elle est réservée à eux. Ceux qui la suivront, même les imprudents, ne pourront s’égarer. »
Ainsi, pour le midrache, le désert est-il destiné à connaître une transfiguration. Israël y avait soigné son impureté. Il y laisse toutes ses imperfections pour guérir, s’élever et atteindre le divin. Alors D’ieu exprime Sa reconnaissance au désert pour l’accueil réservé à Israël.
L’aridité du désert, son hostilité permettent à Israël d’atteindre le divin. Il n’est que justice de le voir transformé, appelé à devenir une terre habitée et non terre abandonnée. L’eau jaillira et fleurira le désert.
Mais comme D’ieu aime à récompenser le désert pour les soins mis à accueillir les Bénè Yisraèl, ainsi châtiera-t-Il les peuples qui, au cours de l’histoire, les avaient fait souffrir. Leurs villes se transformeront en désert. Le châtiment divin les frappe car ils ont tout fait pour les tenir éloignés de la perfection et de D’ieu.
Êssaw, à l’idéal pétri de matérialisme, est le type même du peuple hostile à Israël. Tout au long de son existence, Israël se heurte à son incompréhension, à sa haine implacable. Êssaw est la tête de file de tous les ennemis d’Israël. Cette haine ne prendra fin qu’à l’avènement du Messie. Alors son territoire deviendra désert et désolation.
Le Messie vise, certes, à ramener l’harmonie dans le monde. Mais cela ne devient possible que si tous les peuples reconnaissent l’idéal d’Israël. Telle une eau bienfaisante, la Tora agira sur le désert de l’humanité pour l’épanouir et le fleurir.
Pendant quarante ans, le désert fut témoin des efforts d’Israël pour parvenir à la perfection. De l’aridité des cœurs et des esprits, Israël s’élève à l’harmonie et à la joie de communiquer avec D’ieu. Ainsi l’aridité et la désolation du désert feront place à la transfiguration mettant en valeur toute la beauté de ce lieu.
Le désert accueille Israël, participe à ses joies, à ses peines, riche des échos de tout un peuple. Aussi est-il naturel qu’il rejoigne Israël dans son bonheur.
La transfiguration future du désert consiste à y ouvrir une route, un chemin appelé la route sacrée, menant droit à D’ieu. Celui qui s’y engage, même imprudent, ne sera jamais égaré car l’impur n’y passera pas. À l’avenir, le désert répondra à l’idéal divin.

1. Tanhouma sur la Sidra paragr. 3.
2. Bé-midbar 33, 1.
3. Bé-midbar Rabba chap. 23, paragr. 3.
4. Yéchâya 35,1 et 2.
5. Mal’akhi 1, 3.
6. Yéchâya 41, 18.
7. id. 19.
8. ibid. 43, 19.
9. Yéchâya 35, 8.

L’arbre de Jesse (image et texte)

9 avril, 2015

L'arbre de Jesse (image et texte) dans image sacré et texte UqFH4EKjaDIPiW7-BpsMZY8U39c

De bas en haut, nous voyons :
-Jessé de Bethléem, le père de David
- David et son instrument de musique
- Salomon le fils de David
- Marie avec les lettres qui signifient « mère de Dieu »
- le Christ avec les 7 colombes qui signifient les 7 dons de l’Esprit : Esprit de sagesse et de discernement, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte du Seigneur, Esprit de crainte du Seigneur.
Il est entouré par les anges et annoncé par les prophètes. Chaque prophète porte un rouleau sur lequel est écrit un verset qui annonce « le germe » de la souche de Jessé.
Isaïe 11,1-3
Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur.
Jérémie 23,5-6
Voici venir les jours, déclare le Seigneur, où je donnerai à David un germe juste: il règnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice (…) Voici le nom qu’on lui donnera: « le Seigneur-est-notre-justice ».
Zacharie 3,8
Voici que je fais venir mon serviteur « Germe » (rejetons de David).

Michée 5,1
Toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que je ferais sortir celui qui gouverne Israël.

http://aimer-jesus01.eklablog.com/icone-c18961421

 

DEMEURONS EN JÉSUS POUR PRODUIRE EN TOUT TEMPS LE FRUIT DE JUSTICE ET DE SAINTETÉ

9 avril, 2015

http://www.sourcedevie.com/html/C088-demeurons-en-jesus-p11.htm

DEMEURONS EN JÉSUS POUR PRODUIRE EN TOUT TEMPS LE FRUIT DE JUSTICE ET DE SAINTETÉ

Dans Proverbes 11:30 : « Le fruit du juste est un arbre de vie ». Ça ne vous rappelle rien l’arbre de vie ? Dans le jardin d’Eden, Dieu avait planté au milieu du jardin un arbre, l’arbre de vie. Il avait aussi planté l’arbre de la connaissance du bien et du mal, et avait prévenu qu’il ne fallait pas en manger. Tandis que l’arbre de vie, ils pouvaient en manger, c’est un arbre de vie éternelle, c’est un arbre qui est le fruit du juste. Dieu appelle le fruit de Sa justice en moi : un arbre de vie. Pour moi, ça me parle de renouvellement complet parce que quand vous plantez une graine dans le sol, ça va produire un arbre, l’arbre va aussi produire des graines qui vont reproduire un arbre qui va reproduire des graines, qui vont se multiplier à l’infini. Parce qu’une graine va en produire cent mille sur un arbre et cent mille vont en produire cent mille autres chacune. Cet arbre de vie va entretenir la vie en lui et autour de lui parce que c’est un arbre qui est planté en Dieu et qui vit par la vie éternelle.

Cet arbre de vie, cité au début de la Bible, dans le livre de la Genèse, on le retrouve aussi au dernier chapitre de la Bible, dans Apocalypse 22, quand il parle de ce fleuve de vie qui sort du trône de Dieu et sur ses bords est planté un arbre de vie qui donne son fruit en sa saison, c’est-à-dire douze fois par an, qui donne son fruit et dont les feuilles servent à la guérison des nations. Et ça c’est le fruit du Juste, le grand Juste, Dieu notre Père, le Saint Esprit, Jésus ! Sa présence en nous nous rend juste et ce fruit de justice nous transforme en arbre de vie. Sur les bords de ce fleuve de vie, cet arbre de vie ce sera nous-mêmes en tant que branches du grand arbre de vie qui est le Seigneur Jésus. Nous peuplerons la Jérusalem céleste de magnifiques arbres de vie qui vont donner leurs fruits. Ce fruit sera le produit de ta recherche de la justice du Seigneur aujourd’hui. Tu vois que tu es investi dans quelque chose d’éternel. Si aujourd’hui tu es attaché à produire ce fruit en disant : « Seigneur, je veux que toute ma vie soit consacrée à produire ce fruit, à ce que Tu produises en moi ce fruit de justice ». Ça va produire du fruit, tu vas retrouver le plan originel de Dieu qui avait planté cet arbre de vie dans le jardin d’Eden où Il avait placé l’homme. Tu vas le retrouver jusque dans l’éternité, dans la Jérusalem céleste où cet arbre de vie se retrouve planté pour l’éternité et qui continue à produire du fruit chaque saison pour l’éternité, pour la gloire de Dieu. Ça ne va pas s’arrêter. L’arbre de vie, que tu es, va produire du fruit pour la gloire de Dieu dans l’éternité, à chaque saison, là-haut. Alléluia !
Ça vaut la peine de se consacrer au Seigneur en disant : « Seigneur fais Ton œuvre, produis en moi ce bon fruit ». Que nous puissions prier sans cesse, pour nous-mêmes et les autres, en disant : « Seigneur, que nous puissions produire ce fruit. Arrange toute chose pour que ce fruit soit produit. C’est ça qui va te glorifier ».

Dans Esaïe 32, au verset 1 : « Alors le roi régnera selon la justice, et les princes gouverneront avec droiture (Ah ! Seigneur, qu’il vienne ce temps où tous les princes de ce monde vont gouverner avec droiture parce que Tu es le Roi de justice sur la terre). Chacun d’eux sera comme un abri contre le vent, et un refuge contre la tempête, comme des courants d’eau dans un lieu desséché, comme l’ombre d’un grand rocher dans une terre altérée. Les yeux de ceux qui voient ne seront plus bouchés, et les oreilles de ceux qui entendent seront attentives. Le cœur des hommes légers sera intelligent pour comprendre ». Ça nous parle du millénium qui vient bientôt par la venue de notre Seigneur merveilleux, et ça parle aussi du règne éternel de Jésus sur la Nouvelle Terre et dans la Nouvelle Jérusalem. A la fin des temps, quand Dieu va rétablir toute chose, il est dit aux versets 16 à 20 : « Alors, la droiture habitera dans le désert, et la justice aura sa demeure dans le verger. L’œuvre de la justice sera la paix (le Prince de Paix), et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour toujours (le fruit de la justice, le repos de Dieu et la sécurité de Dieu pour toujours). Mon peuple demeurera dans le séjour de la paix, dans des habitations sûres, dans des asiles tranquilles. Mais la forêt sera précipitée sous la grêle, et la ville profondément abaissée (tout ce qui est humain, charnel). Heureux vous qui partout semez le long des eaux, et qui laissez sans entraves le pied du bœuf et de l’âne ! ». Le fruit de la justice sera le repos et la sécurité ou la tranquillité pour toujours. Et dès maintenant, si tu fais de ta priorité la recherche de ce fruit de justice, ton cœur sera en paix. Et tu reposeras en sécurité à l’ombre du Tout-Puissant. Amen. Alléluia. Pour toujours !

A PROPOS DE LA PAIX INTERIEURE

9 avril, 2015

http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/spiritualite/diakrisis2.htm

A PROPOS DE LA PAIX INTERIEURE

Par P. Victor (Higoumène du monastère de La Faurie -F-)

Nous connaissons la parole de saint Séraphin,  » acquiers d’abord la paix intérieure et beaucoup trouveront le repos auprès de toi ». Parole importante aujourd’hui car nous sommes dans une société d’activisme et de consommation. Nous avons de la bonne volonté, de la générosité, mais nous voulons surtout faire. Or l’important, c’est peut-être d’abord d’être.
Interrogeons-nous donc sur cet état de paix intérieure. Nous connaissons habituellement deux sortes de paix: d’abord l’absence de guerres au niveau des états, de conflits au niveau des hommes, -ce qui est bien sûr très positif et aussi, cette attitude tout à fait négative où l’on ne veut pas être dérangé, perturbé. « Fichez-nous la paix, laissez-­nous tranquille » ! Mais il y a une troisième sorte de paix « qui n’est pas une absence de guerres, mais une vertu qui naît de la force de l’âme ». Et c’est un philosophe, Spinoza, qui nous la définit si bien. Une vertu : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix, non comme le monde la donne », proclame l’Evangile, confirmant que la paix que nous devons chercher doit s’établir au dedans de nous et procède de « Dieu, le père des lumières ». « Pour la paix qui vient d’en haut et le salut de nos âmes, demande la liturgie de saint jean Chrysostome, prions le Seigneur ».
Cette paix qui vient d’en haut et qui prend possession du cœur humain est bien sûr un don de la Grâce, niais ce qui dépend de nous sera notre disponibilité à la recevoir. C’est cela la synergie, rencontre entre l’effort de l’homme et la Grâce divine : « Dieu qui travaille et l’homme qui transpire », dira-t-on plaisamment. Or cette paix intérieure, qu’est-ce qui, en nous, y fait obstacle ?
Si nous nous penchons vers les pères, comme saint Grégoire de Nysse par exemple, nous y découvrirons que cette paix du cœur, nécessaire à la réception de l’Esprit, est essentiellement troublée par nos pensées. La pensée reste un phénomène ambigu, antinomique, car d’une part elle est bien la marque de Dieu dans l’homme, mais en même temps, elle est ce qui l’en sépare.
Quand nous voulons nous mettre en prière, par exemple, feront alors irruption en nous deux sortes de pensées : phantasmata et logismos qui manifestent des tentations bien définies et demandent chacune un combat spécifique.
« Phantasmata » d’abord, du grec « image sans consistance ». Ce sont des perturbations, des distractions qui viennent nous disperser l’attention. Apparaissent alors un souvenir, un souci, une image …des pensées parasitaires qui, à la limite, nous donnent la pénible impression que « ça pense en nous ».
Mais plus subtils et plus troublants, à côté de ces pensées disparates, viennent les logismoï, pensées passionnelles de peur, de désir, de colère, ou autres, qui vont éveiller en nous tout un bouillonnement émotionnel.
C’est alors, autant qu’il est en notre pouvoir et sans oublier pour autant le recours à la Grâce divine, que nous devons entamer le combat, pour nous rendre disponibles à cette paix intérieure, si propice à recevoir l’Esprit.
Comment ?
Pour ce qui est des phantasmata, ils ne sont guère que le res­surgissement des images mentales produites par les souvenirs. Nous ne le savons que trop, dans la société d’aujourd’hui où nous sommes sollicités sans cesse par toutes sortes d’images, d’opinions, de publicités ou de propagandes, etc… C’est de tous ces embarras que nous devons nous désencombrer et pour ce, un certain jeûne des sens et de la pensée reste indispensable. C’est ce qui fondera la valeur de la solitude, du recueillement, de même que la liturgie qui nous lave et nous purifie de tout un ensemble d’images, de sensations et d’impressions qui ne mènent pas directement à Dieu, même si quelquefois elles peuvent nous illusionner. Nous pouvons croire parfois, par exemple, que nous sentir solidaires du monde souffrant, prier pour la détresse humaine, nous obligeraient à nous tenir au courant, savoir ce qui se passe dans le monde, pour avoir une prière qui soit plus sincère, alors que Dieu sait ce dont l’homme a besoin, ce dont il souffre. Notre intercession implique, certes, que nous soyons à l’écoute des êtres, mais non nécessairement des événements, voire des anecdotes de l’existence quotidienne.
Quant aux « logismoi » : mouvements intérieurs d’émotivité, d’attachement ou de révolte, ils sont, eux, quelque part suscités par des désirs ou par des craintes qui procèdent le plus souvent de l’idolâtrie de soi, crispée sur sa volonté propre. S’en libérer peu à peu, c’est tenter de vivre pleinement cette parole du « Notre Père », qui est l’essence même de l’Evangile : « que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».
La Volonté de Dieu, nous l’assimilons aux commandements et c’est juste, en un certain sens, mais nous le faisons d’une manière plus légaliste que spirituelle. Il est important de comprendre ici qu’entre le Décalogue et les Béatitudes il y a un radical changement d’optique : « tu ne tueras pas », par exemple, deviendra « bienheureux les doux ». Or la douceur n’est pas seulement le respect de certaines règles, elle est un état d’être. Il en découle que, pour le chrétien, les commandements ne seront plus des règles de morale mais la description, en mode humain, des qualités de Dieu. Assimiler en soi les qualités divines, non pour imiter le Christ dans ses actes, mais pour agir selon son Esprit, ou mieux le laisser agir, « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi », tel est le but.
Mais plus incompréhensible, la volonté de Dieu, c’est encore ce qui est. Car rien n’échappe à sa toute-puissance. Or la réalité nous est souvent difficilement acceptable. Il y a une réalité que nous ne voulons pas accepter, mais dont nous nous rendons bien compte que ce refus est dû à nos limites, nos passions et nos faiblesses, et cette prise de conscience éveille en nous, non un véritable repentir, celui du publicain, mais un mécontentement du style : « comment une personne aussi bien que nous peut faire des choses aussi moches ». Et c’est à partir de là, bien évidemment, que naîtront toutes sortes d’angoisses, de culpabilité, de remords et finalement de révoltes et de refus de soi. Alors qu’aimer son prochain comme soi-même implique d’avoir une juste estime de soi.
Nous pouvons donc refuser la réalité par faiblesse et même le savoir, mais nous pouvons aussi refuser la réalité en toute bonne conscience, avec le sentiment que ce refus est vertu ! Comment accepter ces guerres, ces malheurs, ces misères, ce monde qui s’entredéchire ? Comment accepter ces maladies, infirmités, épidémies ?…Tout cela apparaît scandaleux et pourtant ! Il ne s’agit pas de faire l’éloge du mal dans le monde, mais de reconnaître que le Christ ne prêche pas la paix au sens où nous l’entendons, nous : « Il y aura des guerres et des bruits de guerres et les hommes sécheront de frayeur dans l’attente de ce qui les menace, mais vous, réjouissez-vous et relevez la tête car votre délivrance est proche », dit encore l’Evangile. Réjouissez-vous non pas du mal dans le monde, bien évidemment, mais des signes avant-coureurs de ce qui sera le véritable bien, le Royaume à venir: ce Royaume de Dieu qui est au-dedans de nous.
Dans cette perspective, il y a dans l’ordre humain un mal, selon saint Cassien, qui aux yeux de l’Eternité n’est pas nécessairement négatif. Tout est question de libération, de dépouillement et de disponibilité. C’est un lieu commun de dire que beaucoup d’hommes enfermés dans les goulags ont témoigné que c’était dans ces circonstances qu’ils s’étaient sentis le plus pacifiés et proches de Dieu. Et on est obligé de reconnaître que ce n’est peut-être pas dans les circonstances humainement les plus heureuses de notre vie que nous avons eu la vie « intérieure »la plus profonde et la plus riche. Il ne s’agit pas d’être masochiste, de confondre ascèse et mortification, ce qui du point de vue orthodoxe friserait l’hérésie, mais il s’agit de rechercher l’unique nécessaire, sans se préoccuper des difficultés et des problèmes, en sachant que la souffrance qui peut apparaître en cours de route est là comme pierre de touche pour nous révéler l’état intérieur dans lequel nous sommes. Les souffrances encourues seront alors vécues comme les marques de nos combats, de nos défaites et de nos progrès ; épreuves incontournables sur le chemin qui mène à Dieu.
Et pour nous, moines et moniales, il y a peut-être un troisième niveau de la volonté de Dieu. Quelquefois, nous nous sommes mis au service de Dieu sans trop nous rendre compte si nous nous mettions à son service comme il nous appelle ou comme nous désirons le servir. Nous pouvons parfois réaliser qu’au cours de notre existence nous avons, insensiblement, construit un projet spirituel, certes valable, admirable même, mais qui n’était que le nôtre propre. Nous pouvons alors, à ce moment là, nous trouver confrontés à des effondrements, des conflits, des détresses et nous trouver face à une crise spirituelle réelle. Mais c’est alors que nous pouvons aborder le véritable commencement, celui auquel Dieu nous convie.
Et puisque notre propos est celui de la paix intérieure, on pourrait rappeler, pour conclure, que quand le Christ apparaît à ses disciples après sa Résurrection il est précisé qu’il le fait « toutes les portes étant fermées », en leur disant « la Paix soit avec vous ». C’est lorsque nous nous apercevons que toutes les issues, toutes les espérances humaines sont closes et que nous n’avons plus aucun espoir, ceux du monde, ceux de notre raison, ceux de notre vision spirituelle même, c’est au moment de cette grande défaite, de cet échec, si nous savons l’accepter comme la volonté de Dieu, que nous pouvons découvrir que le Christ est bien là et qu’au fond de notre détresse, il nous dit enfin : « la Paix soit avec toi ».

Les funérailles de Jean-Paul II, photo da un avion

8 avril, 2015

Les funérailles de Jean-Paul II, photo da un avion dans images

http://www.gliscritti.it/gallery3/index.php/album_014/funerali_giovanni_paolo_ii

OBSÈQUES DU SOUVERAIN PONTIFE JEAN-PAUL II (8 avril 2005) – HOMÉLIE DU CARD. JOSEPH RATZINGER

8 avril, 2015

http://www.vatican.va/gpII/documents/homily-card-ratzinger_20050408_fr.html

OBSÈQUES DU SOUVERAIN PONTIFE JEAN-PAUL II (8 avril 2005)

HOMÉLIE DU CARD. JOSEPH RATZINGER

Place Saint-Pierre

Vendredi 8 avril 2005

«Suis-moi», dit le Seigneur ressuscité à Pierre; telle est sa dernière parole à ce disciple, choisi pour paître ses brebis. «Suis-moi» – cette parole lapidaire du Christ peut être considérée comme la clé pour comprendre le message qui vient de la vie de notre regretté et bien-aimé Pape Jean-Paul II, dont nous déposons aujourd’hui le corps dans la terre comme semence d’immortalité – avec le cœur rempli de tristesse, mais aussi de joyeuse espérance et de profonde gratitude.
Tels sont les sentiments qui nous animent, Frères et Sœurs dans le Christ, présents sur la place Saint Pierre, dans les rues adjacentes et en divers autres lieux de la ville de Rome, peuplée en ces jours d’une immense foule silencieuse et priante. Je vous salue tous cordialement. Au nom du Collège des Cardinaux, je désire aussi adresser mes salutations respectueuses aux Chefs d’État, de Gouvernement et aux délégations des différents pays. Je salue les Autorités et les Représentants des Églises et des Communautés chrétiennes, ainsi que des diverses religions. Je salue ensuite les Archevêques, les Évêques, les prêtres, les religieux, les religieuses et les fidèles, venus de tous les continents; et de façon particulière les jeunes, que Jean-Paul II aimait définir comme l’avenir et l’espérance de l’Église. Mon salut rejoint également tous ceux qui, dans chaque partie du monde, nous sont unis par la radio et la télévision, dans cette participation unanime au rite solennel d’adieu à notre Pape bien-aimé.
Suis-moi – depuis qu’il était jeune étudiant Karol Wojtyła s’enthousiasmait pour la littérature, pour le théâtre, pour la poésie. Travaillant dans une usine chimique, entouré et menacé par la terreur nazie, il a entendu la voix du Seigneur: Suis-moi! Dans ce contexte très particulier il commença à lire des livres de philosophie et de théologie, il entra ensuite au séminaire clandestin créé par le Cardinal Sapieha et, après la guerre, il put compléter ses études à la faculté de théologie de l’université Jagellon de Cracovie. Très souvent, dans ses lettres aux prêtres et dans ses livres autobiographiques, il nous a parlé de son sacerdoce, lui qui fut ordonné prêtre le 1er novembre 1946. Dans ces textes, il interprète son sacerdoce en particulier à partir de trois paroles du Seigneur. Avant tout celle-ci: «Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure» (Jn 15, 16). La deuxième parole est celle-ci: «Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis» (Jn 10, 11). Et finalement: «Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour» (Jn 15, 9). Dans ces trois paroles, nous voyons toute l’âme de notre Saint-Père. Il est réellement allé partout, et inlassablement, pour porter du fruit, un fruit qui demeure. «Levez-vous, allons!», c’est le titre de son avant-dernier livre. «Levez-vous, allons!» – par ces paroles, il nous a réveillés d’une foi fatiguée, du sommeil des disciples d’hier et d’aujourd’hui. «Levez-vous, allons!» nous dit-il encore aujourd’hui. Le Saint-Père a été ensuite prêtre jusqu’au bout, parce qu’il a offert sa vie à Dieu pour ses brebis, et pour la famille humaine tout entière, dans une donation de soi quotidienne au service de l’Église et surtout dans les épreuves difficiles de ces derniers mois. Ainsi, il s’est uni au Christ, le bon pasteur qui aime ses brebis. Et enfin, «demeurez dans mon amour»: le Pape, qui a cherché la rencontre avec tous, qui a eu une capacité de pardon et d’ouverture du cœur pour tous, nous dit, encore aujourd’hui, avec ces différentes paroles du Seigneur: en demeurant dans l’amour du Christ nous apprenons, à l’école du Christ, l’art du véritable amour.
Suis-moi! En juillet 1958, commence pour le jeune prêtre Karol Wojtyła une nouvelle étape sur le chemin avec le Seigneur et à la suite du Seigneur. Karol s’était rendu comme d’habitude avec un groupe de jeunes passionnés de canoë aux lacs Masuri pour passer des vacances avec eux. Mais il portait sur lui une lettre qui l’invitait à se présenter au Primat de Pologne, le Cardinal Wyszyński et il pouvait deviner le but de la rencontre: sa nomination comme évêque auxiliaire de Cracovie. Laisser l’enseignement académique, laisser cette communion stimulante avec les jeunes, laisser le grand combat intellectuel pour connaître et interpréter le mystère de la créature humaine, pour rendre présent dans le monde d’aujourd’hui l’interprétation chrétienne de notre être – tout cela devait lui apparaître comme se perdre soi-même, perdre précisément ce qui était devenu l’identité humaine de ce jeune prêtre. Suis-moi – Karol Wojtyła accepta, entendant la voix du Christ dans l’appel de l’Église. Et il a compris ensuite jusqu’à quel point était vraie la parole du Seigneur: «Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera» (Lc 17, 33). Notre Pape – nous le savons tous – n’a jamais voulu sauvegarder sa propre vie, la garder pour lui; il a voulu se donner lui-même sans réserve, jusqu’au dernier instant, pour le Christ et de ce fait pour nous aussi. Il a fait ainsi l’expérience que tout ce qu’il avait remis entre les mains du Seigneur lui était restitué de manière nouvelle. Son amour du verbe, de la poésie, des lectures, fut une part essentielle de sa mission pastorale et a donné une nouvelle fraîcheur, une nouvelle actualité, un nouvel attrait à l’annonce de l’Évangile, même lorsque ce dernier est signe de contradiction.
Suis-moi ! En octobre 1978, le Cardinal Wojtyła entendit de nouveau la voix du Seigneur. Se renouvelle alors le dialogue avec Pierre, repris dans l’Évangile de cette célébration: «Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? Sois le pasteur de mes brebis !» À la question du Seigneur, Karol, m’aimes-tu ? l’Archevêque de Cracovie répond du plus profond de son cœur: «Seigneur, tu sais tout: tu sais bien que je t’aime». L’amour du Christ fut la force dominante de notre bien-aimé Saint-Père; ceux qui l’ont vu prier, ceux qui l’ont entendu prêcher, le savent bien. Ainsi, grâce à son profond enracinement dans le Christ, il a pu porter une charge qui est au-delà des forces purement humaines: être le pasteur du troupeau du Christ, de son Église universelle. Ce n’est pas ici le moment de parler des différents aspects d’un pontificat aussi riche. Je voudrais seulement relire deux passages de la liturgie de ce jour, dans lesquels apparaissent des éléments centraux qui l’annoncent. Dans la première lecture, saint Pierre nous dit – et le Pape le dit aussi avec saint Pierre: «En vérité, je le comprends: Dieu ne fait pas de différence entre les hommes; mais, quelle que soit leur race, il accueille les hommes qui l’adorent et qui font ce qui est juste. Il a envoyé la Parole aux fils d’Israël, pour leur annoncer la paix par Jésus Christ : c’est lui, Jésus, qui est le Seigneur de tous» (Ac 10, 34-36). Et, dans la deuxième lecture, – saint Paul, et avec saint Paul notre Pape défunt – nous exhorte à haute voix : «Mes frères bien-aimés que je désire tant revoir, vous, ma joie et ma récompense; tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés» (Ph 4, 1).
Suis-moi ! En même temps qu’il lui confiait de paître son troupeau, le Christ annonça à Pierre son martyre. Par cette parole qui conclut et qui résume le dialogue sur l’amour et sur la charge de pasteur universel, le Seigneur rappelle un autre dialogue, qui s’est passé pendant la dernière Cène. Jésus avait dit alors : «Là où je m’en vais, vous ne pouvez pas y aller». Pierre lui dit : «Seigneur, où vas-tu ?». Jésus lui répondit : « Là où je m’en vais, tu ne peux pas me suivre pour l’instant; tu me suivras plus tard» (Jn 13, 33.36). Jésus va de la Cène à la Croix, et à la Résurrection – il entre dans le mystère pascal; Pierre ne peut pas encore le suivre. Maintenant – après la Résurrection – ce moment est venu, ce «plus tard». En étant le Pasteur du troupeau du Christ, Pierre entre dans le mystère pascal, il va vers la Croix et la Résurrection. Le Seigneur le dit par ces mots, «Quand tu étais jeune … tu allais où tu voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller» (Jn 21, 18). Dans la première période de son pontificat, le Saint-Père, encore jeune et plein de force, allait, sous la conduite du Christ, jusqu’aux confins du monde. Mais ensuite il est entré de plus en plus dans la communion aux souffrances du Christ, il a compris toujours mieux la vérité de ces paroles: «C’est un autre qui te mettra ta ceinture …». Et vraiment, dans cette communion avec le Seigneur souffrant, il a annoncé infatigablement et avec une intensité renouvelée l’Évangile, le mystère de l’amour qui va jusqu’au bout (cf. Jn 13, 1).
Il a interprété pour nous le mystère pascal comme mystère de la Divine miséricorde. Il écrit dans son dernier livre la limite imposée au mal «est en définitive la Divine miséricorde» (Mémoire et identité, p. 71). Et en réfléchissant sur l’attentat, il affirme : «En souffrant pour nous tous, le Christ a conféré un sens nouveau à la souffrance, il l’a introduite dans une nouvelle dimension, dans un nouvel ordre: celui de l’amour [...]. C’est la souffrance qui brûle et consume le mal par la flamme de l’amour et qui tire aussi du péché une floraison multiforme de bien» (ibid., p. 201-202).
Animé par cette perspective, le Pape a souffert et aimé en communion avec le Christ et c’est pourquoi le message de sa souffrance et de son silence a été si éloquent et si fécond.
Divine miséricorde : le Saint-Père a trouvé le reflet le plus pur de la miséricorde de Dieu dans la Mère de Dieu. Lui, qui tout jeune avait perdu sa mère, en a d’autant plus aimé la Mère de Dieu. Il a entendu les paroles du Seigneur crucifié comme si elles lui étaient personnellement adressées: «Voici ta Mère». Et il a fait comme le disciple bien-aimé : il l’a accueillie au plus profond de son être (eis ta idia : Jn 19, 27) – Totus tuus. Et de cette Mère il a appris à se conformer au Christ.
Pour nous tous demeure inoubliable la manière dont en ce dernier dimanche de Pâques de son existence, le Saint-Père, marqué par la souffrance, s’est montré encore une fois à la fenêtre du Palais apostolique et a donné une dernière fois la Bénédiction Urbi et Orbi. Nous pouvons être sûrs que notre Pape bien-aimé est maintenant à la fenêtre de la maison du Père, qu’il nous voit et qu’il nous bénit. Oui, puisses-tu nous bénir, Très Saint Père, nous confions ta chère âme à la Mère de Dieu, ta Mère, qui t’a conduit chaque jour et te conduira maintenant à la gloire éternelle de son Fils, Jésus Christ, notre Seigneur. Amen.

DÉCOUVRIR DIETRICH BONHOEFFER († 9 avril 1945)

8 avril, 2015

http://www.croire.com/Definitions/Vie-chretienne/Dietrich-Bonhoeffer/Vers-un-christianisme-non-religieux

DÉCOUVRIR DIETRICH BONHOEFFER († 9 avril 1945)

Vers un christianisme «non religieux»

«Comment être croyant dans une société qui ne semble pas avoir besoin de Dieu?», la question sonne d’actualité. Dietrich Bonhoeffer, théologien visionnaire, l’avait déjà posée à la moitié du XXe siècle.
Constatant l’incapacité des religions instituées à lutter contre la barbarie hitlérienne, Dietrich Bonhoeffer avance dans «Résistance et soumission», le recueil des lettres qu’il a écrit en prison, que Dieu n’est plus la réponse à toutes les questions que se posent les hommes.

«Nous vivons sans Dieu»
A ses yeux, le monde est devenu «majeur» , «adulte», c’est-à-dire capable de penser par lui-même. Dans cette mesure, les chrétiens vont devoir désormais penser et agir sans tutelle, pour «constater ce qu’ils croient eux-mêmes», sans «se retrancher derrière la foi de l’Église».
Bonhoeffer va même jusqu’à écrire : «Dieu nous fait savoir qu’il nous faut vivre en tant qu’hommes qui parviennent à vivre sans Dieu». D’en tirer sa fameuse formule : «Devant Dieu et avec Dieu, nous vivons sans Dieu».
C’est en prison que le théologien réalise l’absence totale de Dieu dans la conscience des hommes. Sa vision des rapports entre la foi et le monde s’en trouve bouleversée. Dans ses lettres, Bonhoeffer raconte que le langage religieux de ses co-détenus le met mal à l’aise. Il préfère le langage humain, séculier, même pour leur parler du Christ.
Il en vient ainsi à remettre en cause la notion même de religion et écrit, dans sa lettre du 30 avril 1944 : «Les gens religieux exploitent toujours la faiblesse et les limites des hommes». Il n’en renie pas pour autant sa source spirituelle -l’évangile-, il dénonce seulement la forme sacramentelle dont on l’a enveloppée.
Il ne faut pas perdre de vue que Bonhoeffer a sous ses yeux la «religiosité» nazie, avec des millions de gens qui se mettent littéralement à adorer le Führer. Sa critique est donc tout autant politique que théologique.

«Qui est le Christ aujourd’hui ?»
Bonhoeffer, visionnaire, prédit que les générations futures auront à «parler de Dieu sans religion». Déjà en son temps, il s’interroge : «Comment être croyant dans une société qui ne semble pas avoir besoin de Dieu?», «Quelle peut-être l’action de l’Église dans le monde?», «Qui est le Christ aujourd’hui?».
Penseur «multidimensionnel», à la fois homme de prières et prophète d’un monde «devenu adulte» et «non religieux», prédicateur contre une Église sécularisée et précurseur de la théologie dite «d’après la mort de Dieu», militant politique et poète philosophe, voilà qui fait toute la «modernité» de Bonhoeffer.

La traversée de la mer rouge et le cantique de Myriam

7 avril, 2015

La traversée de la mer rouge et le cantique de Myriam dans images sacrée 14%20HAGGADAH%20D%20OR%20EPISODES%20DE%20LA%20PAQUE

http://www.artbible.net/1T/Exo1401_Redsea_myriampsong/pages/14%20HAGGADAH%20D%20OR%20EPISODES%20DE%20LA%20PAQUE.htm

NOUS SOMMES DÉJÀ RESSUSCITÉS AVEC LE CHRIST JÉSUS

7 avril, 2015

http://dansedejoie.homily-service.net/dejaressuscites.htm

NOUS SOMMES DÉJÀ RESSUSCITÉS AVEC LE CHRIST JÉSUS

Saint Paul écrit aux colossiens, chapitre 2, verset 12 et 13 :
 » Ensevelis avec Lui, lors du baptême, vous êtes aussi ressuscités avec Lui, parce que vous avez cru en la Force de Dieu qui l’a ressuscité des morts. Vous qui étiez morts du fait de vos fautes et de votre chair incirconcise, IL vous a fait revivre avec Lui, IL vous a pardonné toutes vos fautes. « 
Et en Ephésiens 2, 4-6, Paul nous dit :
 » Mais Dieu qui est riche en Miséricorde, à cause du grand Amour, dont IL nous a aimés, alors que nous étions déjà morts, par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ. C’est par grâce que vous êtes sauvés. Avec Lui, IL nous a ressuscités et fait asseoir aux Cieux dans le Christ Jésus. « 
Qui jusqu’à ce jour, a osé enseigner après Saint Paul, que nous sommes en Jésus Ressuscité ; déjà ressuscités. En effet, nous sommes les membres vivants du Christ ressuscité, vainqueurs en Lui, de la mort. Voilà pourquoi, nous devons être sans cesse en communion, avec Dieu le Père, en Jésus le Ressuscité.
 » Du moment donc que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’En Haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu  » (Colossiens 3,1)
Il va de soi, que cela n’est pas facile à réaliser car nous sommes plus portés à réaliser les choses de cette terre, que de vivre en Jésus, comme membres actifs du Christ ressuscité. N’oublions jamais que là où est le Christ, le Père et l’Esprit sont à l’œuvre. Nous savons tous que Jésus est Dieu, égal en tout à son Père, car IL ne dit que ce que le Père lui dit ; et ne fait que ce que la Père lui montre. (Voir Jean 5, 19-21) Pour nous qui vivons sur cette terre, il n’est pas évident de vivre en ressuscités. La preuve est notre manière de parler quand une personne nous quitte (meurt). Nous disons :  » elle est morte. C’est fini, nous ne la verrons plus  » Cela est une réaction païenne. Si vraiment je crois en Jésus ressuscité, je sais que je participe à sa vie de ressuscité. C’est pourquoi, sainte Thérèse de Lisieux a osé dire  » je ne meurs pas, j’entre dans la vie  » Dès lors que je crois au Christ ressuscité, cela signifie qu’IL est vivant en moi et moi en Lui. Donc je participe déjà à sa vie de ressuscité. En Lui, je suis bien vivant, même si j’ai abandonné mon corps à la terre. Ce corps m’est désormais inutile. Personnellement, je crois que dès que j’ai rendu mon dernier soupir, j’entre dans la Gloire de Dieu. Je laisse ce corps matériel et mortel et je prends un corps immortel, spiritualisé (1corinthiens 15,44). En attendant ce jour béni, je ne m’inquiète nullement de ce qu’on fera de mon corps, lorsque je serai rentré dans la Vie. Certaines personnes vont dire  » mais nous ne ressuscitons qu’au dernier jour, aux derniers temps. C’est vrai, car le jour où je quitte cette vie terrestre, où je rentre dans la plénitude de la vie, c’est mon dernier jour et la fin des temps, car en Dieu, les jours et les temps n’existent plus : c’est l’Eternité. DIEU EST CELUI QUI EST, QUI ETAIT ET QUI VIENT. Dans l’Eternité, personne n’a besoin de montre. Nous sommes hors du temps. Trop souvent, nous chrétiens, nous réagissons comme les païens :  » Elle est morte, c’est fini, nous ne la verrons plus  » En Dieu, la mort n’existe pas, et si déjà aujourd’hui, je vis avec, en et pour DIEU, donc en communion profonde avec Lui, j’ai en moi la vie éternelle. Je suis donc passé de la mort à la vie. Ecoutons ce que dit Jésus à Marthe, devant le tombeau de son frère Lazare :
 » JE suis la Résurrection et la Vie. Qui croit en Moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en Moi, ne mourra jamais. Crois-tu cela ?  » (Jean 11,25-26)
Toi qui lis cela, que réponds-tu à cette question que Jésus pose à chacun de nous. Voilà l’unique vérité, car Jésus est Dieu et il nous dit :
 » JE suis le chemin, la Vérité et la Vie  » (Jean 14,6) et encore  » Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la Vérité et la Vérité vous libérera  » (Jean 8, 31-32).
Oui ayons foi en la Parole de Dieu et vivons la. Ne soyons pas à la remorque de ceux qui croient en rien. Pour le chrétien, il n’y a pas de mort, il n’y a que le refus formel de Dieu en toute connaissance et liberté. N’ayons pas peur de proclamer notre foi en notre résurrection, car dès maintenant, je suis membre vivant du Christ Ressuscité. En Jésus, je suis déjà ressuscité. Au terme de ma vie, je n’entre pas dans la mort, mais dans la Vie Eternelle : la plénitude de la Vie. Je serai alors pleinement réalisé dans la Gloire de Dieu Père, Fils, Esprit Saint.
Peut-être vous posez-vous cette question comment est un corps ressuscité ? Le témoignage des apôtres, nous montre la difficulté à reconnaître Jésus Ressuscité (les disciples d’Emmaüs : Luc 24, 13-33 ; les apparitions aux apôtres Luc 24, 34 ss ; les apparitions aux saintes femmes : Matthieu 28, 1-10 ; Jean 20, 11ss. Cependant un seul apôtre Jean,  » entra à son tour dans le tombeau, il vit et crut  » Lui seul croit avant de voir Jésus Ressuscité. Il s’est souvenu de ce qu’IL lui avait dit :
 » Détruisez ce temple (mon corps) et en trois jours, JE le rebâtirai  » (Matthieu 26, 61 ; Jean 2, 19)
Ce que nous savons, nous dit Paul, c’est que nous serons rendus semblables au Christ ressuscité. En attendant ce grand jour, vivons déjà en ressuscité, c’est-à-dire en chrétiens qui ont cette certitude que dès maintenant nous sommes déjà ressuscités en Jésus.
Alors, ayons des visages de ressuscités. Nietzsche disait : en voyant des chrétiens sortir d’une église:  » je croirai quand je verrai les chrétiens plus heureux  » Oui, quand nous sortons d’une messe, où nous avons communié au Christ ressuscité, nos visages rayonnent-ils la joie de vivre en Jésus ressuscité ? Malheureusement dans nos assemblées dominicales, nous n’arrivons pas à exulter de joie, parce que nous sommes marqués par le passé. Pour celui qui vit en Jésus Ressuscité, le passé n’existe plus, il vit dans le présent, dans la joie de la résurrection
 » J’exulte de joie en Dieu, mon Sauveur « 

Pierre Jarry, prêtre

 

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