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LE JEUDI SAINT COMMENTÉ PAR LE PÈRE ALEXANDRE SCHMEMANN
1 avril, 2015http://www.exarchat.org/spip.php?article1394
LE JEUDI SAINT COMMENTÉ PAR LE PÈRE ALEXANDRE SCHMEMANN
Extraits de « Le Mystère pascal : commentaires liturgiques » par Alexandre Schmemann et Olivier Clément
La semaine sainte (p. 26-31)
Par Alexandre Schmemann
LE JEUDI SAINT
La dernière Cène
Deux événements marquent la liturgie du grand et saint Jeudi : la dernière Cène du Christ avec ses disciples, et la trahison de Judas. L’un et l’autre trouvent leur sens dans l’amour. La dernière Cène est l’ultime révélation de l’amour rédempteur de Dieu pour l’homme, de l’amour en tant qu’essence même du salut. La trahison de Judas, elle, montre que le péché, la mort, la destruction de soi-même, proviennent aussi de l’amour, mais d’un amour défiguré, détourné de ce qui mérite vraiment d’être aimé. Tel est le mystère de ce jour unique dont la liturgie, imprégnée à la fois de lumière et de ténèbres, de joie et de douleur, nous met devant un choix décisif dont dépend la destinée éternelle de chacun de nous.
« Jésus, sachant que l’heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans ce monde, les aima jusqu’à la fin… » (Jn 13,1). Pour comprendre vraiment la dernière Cène, il faut voir en elle l’aboutissement de ce grand mouvement d’amour divin qui a commencé avec la création du monde et qui, maintenant, va atteindre sa plénitude dans la mort et la résurrection du Christ.
« Dieu est Amour » (l Jn 4,8). Et le premier don de l’Amour, ce fut la vie. Celle-ci était essentiellement une communion. Pour vivre, l’homme devait se nourrir, manger et boire, communier au monde. Le monde était donc l’amour divin devenu nourriture, devenu corps de l’homme. Étant vivant, c’est-à-dire communiant au monde, l’homme devait être en communion avec Dieu, faire de Dieu la fin et la substance de sa vie. Communier au monde reçu de Dieu était véritablement communier à Dieu. L’homme recevait sa nourriture de Dieu et, la transformant en son corps et en sa vie, il offrait le monde entier à Dieu, il le transformait en vie en Dieu et avec Dieu. L’amour de Dieu avait donné la vie à l’homme, l’amour de l’homme pour Dieu transformait cette vie en communion avec Dieu. C’était le Paradis. La vie y était véritablement eucharistique. Par l’homme, par son amour pour Dieu, toute la création devait être sanctifiée et transformée en sacrement universel de la divine présence, et l’homme était le prêtre de ce sacrement.
Mais par le péché, l’homme a perdu cette vie eucharistique. Il l’a perdue, parce qu’il a cessé de regarder le monde comme un moyen de communion avec Dieu et sa vie comme une eucharistie, une adoration et une louange… Il s’aima lui-même et le monde pour lui-même ; il se fit centre et fin de sa propre vie. Il s’imagina que la faim et la soif, c’est-à-dire l’état de dépendance dans lequel se trouvait sa vie par rapport au monde, pouvaient être satisfaites par le monde lui-même, par la nourriture comme telle. Mais le monde et la nourriture, s’ils sont dépouillés de leur sens premier de sacrements, c’est-à- dire de moyens de communion avec Dieu, s’ils ne sont pas accueillis avec la faim et la soif de Dieu, autrement dit si Dieu n’est plus là, ne peuvent plus donner la vie ni satisfaire aucune faim, car ils n’ont pas la vie en eux-mêmes. En les aimant pour eux-mêmes, l’homme a détourné son amour de l’unique objet de tout amour, de toute faim, de tout désir… Et il est mort. Car la mort est l’inévitable « décomposition » de la vie coupée de son unique source et de ce qui lui donne son sens.
L’homme trouva la mort là où il avait espéré trouver la vie. Sa vie devint une communion à la mort, parce qu’au lieu de transformer le monde en communion avec Dieu par la foi, l’amour et l’adoration, il se soumit entièrement à lui, il cessa d’en être le prêtre pour en devenir l’esclave. Et par ce péché de l’homme, le monde entier est devenu un cimetière où les peuples, condamnés à mort, communient à la mort, « assis dans les ténèbres de la mort » (Luc 1,79).
L’homme a trahi, mais Dieu est resté fidèle à l’homme. Comme nous le disons à la Liturgie de saint Basile « Tu n’as pas rejeté pour toujours la créature que tu avais façonnée, ô Dieu de bonté, ni oublié l’ouvrage de tes mains ; mais tu l’as visitée de diverses manières dans la tendresse de ton cœur. » Une nouvelle œuvre divine allait commencer : celle de la rédemption et du salut. Elle s’accomplirait dans le Christ, le Fils de Dieu, qui, pour redonner à l’homme sa beauté première et rendre à sa vie son caractère de communion avec Dieu, se fit homme, prit sur lui notre nature, avec sa soif et sa faim, avec son désir et son amour de la vie. En lui, la vie a été révélée, donnée, acceptée, accomplie comme une parfaite eucharistie, une totale et parfaite communion avec Dieu. Le Christ a rejeté la tentation fondamentale de l’homme, « vivre de pain seulement », et a révélé que c’est Dieu et son Royaume qui sont la véritable nourriture, la vraie vie de l’homme. Et cette parfaite vie eucharistique, remplie de Dieu, donc divine et immortelle, il en fait don à tous ceux qui acceptent de croire en lui, c’est-à- dire à ceux dont la vie trouve en lui tout son sens et son contenu. Telle est la signification très riche de la dernière Cène. Le Christ s’offre comme nourriture véritable de l’homme, parce que la vie manifestée en lui est la vraie vie. Ainsi le mouvement d’amour qui commence au Paradis avec le divin « Prenez et mangez… » (parce que se nourrir est la vie de l’homme) atteint sa plénitude avec le « Prenez et mangez » du Christ (parce que Dieu est la vie de l’homme). La dernière Cène recrée le Paradis de délices, restaure la vie en tant qu’eucharistie et communion.
Cette heure d’amour extrême est aussi celle de la plus extrême trahison. Judas quitte la lumière de la chambre haute pour s’enfoncer dans la nuit. « Il faisait nuit » (Jn 13,30). Pourquoi part-il ? « Il aime », répond l’Évangile, et les hymnes du Jeudi saint soulignent plusieurs fois cet amour fatal. Il im¬porte peu en effet que cet amour concerne « l’argent ». L’argent, ici, symbolise tout amour perverti et dévié qui conduit l’homme à trahir Dieu. C’est un amour volé à Dieu, et Judas est donc « le voleur ». L’homme, même si ce n’est plus Dieu ou en Dieu qu’il aime, n’en continue pas moins d’aimer et de désirer, car il a été créé pour l’amour et l’amour est sa nature même ; mais c’est alors une passion aveugle et autodestructrice, et la mort en est le terme. Chaque année, quand nous nous abîmons dans la lumière et la profondeur insondables de ce grand Jeudi, la même question cruciale nous est posée : est-ce que je réponds à l’amour du Christ et est-ce que j’accepte qu’il devienne ma vie, ou bien est-ce que je suis Judas dans sa nuit ?
Les offices du grand Jeudi comprennent : les Matines, les Vêpres suivies de la Liturgie de saint Basile le Grand. Dans les églises cathédrales, le lavement des pieds a lieu après la Liturgie ; pendant que le diacre lit l’Évangile, l’évêque lave les pieds de douze prêtres, nous rappelant que c’est l’amour du Christ qui est le fondement de la vie dans l’Église et qui, à l’intérieur de celle-ci, est le modèle de toute relation. C’est aussi en ce grand Jeudi que le saint chrême est consacré par les chefs des Églises autocéphales ; cette cérémonie signifie que l’amour nouveau du Christ est le don que nous recevons de l’Esprit au jour de notre entrée dans l’Église.
A Matines, le tropaire donne le thème du jour : l’opposition entre l’amour du Christ et le désir insatiable de Judas :
« Tandis que les glorieux disciples étaient illuminés par le lavement des pieds, l’impie Judas, enténébré par l’amour de l’argent, vendit aux juges indignes le juste Juge.
« Ô toi, amant de l’argent, regarde celui qui se pendit à cause de lui !
Détourne-toi donc de ce désir insatiable, qui a osé accomplir une telle action contre le Maître.
« Mais toi, Seigneur, bon pour tous, gloire à toi »
Après la lecture de l’Évangile (Luc 12,1-40), le beau canon de saint Cosmas nous introduit dans la contemplation du mystère de la dernière Cène, de sa portée mystique et éternelle. L’hirmos de la neuvième ode nous invite à prendre part au banquet auquel le Seigneur nous convie :
« Venez, vous les croyants Jouissons de l’hospitalité du Seigneur au banquet de l’immortalité, à la chambre haute, en élevant nos cœurs… »
A Vêpres, les stichères soulignent l’autre pôle, tragique, de ce grand Jeudi, la trahison de Judas :
« Judas se révéla par ses œuvres : le serviteur devint traître ; le disciple se montra ourdisseur de complots ; l’ami, ennemi. Il suivait son maître et, en lui-même, méditait sa trahison… »
Après l’Entrée, on fait trois lectures de l’Ancien Testament
• Exode 19,10-19. La descente de Dieu du mont Sinaï vers son peuple, image de la venue de Dieu dans l’Eucharistie.
• Job 38,1-23 et 42,1-5. Conversation de Dieu avec Job, et réponse de celui-ci : « J’ai parlé sans intelligence de merveilles qui me dépassent et que j’ignore… » ; et ces merveilles divines sont accomplies dans le don du Corps du Christ et de son Sang.
• Isaie 50,4-11. Commencement des prophéties du Serviteur souffrant.
L’Épître est tirée de saint Paul, Première lettre aux Corinthiens 11,23-32 ; c’est le récit de la dernière Cène, donnant le sens de la communion. La lecture de l’Évangile (la plus longue de l’année) est formée d’extraits des quatre évangélistes et nous fait entendre le récit complet de la dernière Cène, de la trahison de Judas et de l’arrestation du Christ dans le jardin.
L’hymne des Chérubins et l’antienne de communion sont remplacés par les paroles de la prière avant la communion :
« A ta Cène mystique, fais-moi communier aujourd’hui, ô Fils de Dieu ! Car je ne livrerai pas le secret de tes mystères à tes ennemis, ni ne te donnerai le baiser de Judas ; mais comme le larron je te crie : Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton Royaume ! »
MESSE DE LA CÈNE DU SEIGNEUR – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI – 2012 B
1 avril, 2015MESSE DE LA CÈNE DU SEIGNEUR
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI – 2012 B
Basilique Saint-Jean-de-Latran
Jeudi Saint, 5 avril 2012
Chers frères et sœurs,
Le Jeudi Saint n’est pas seulement le jour de l’institution de la Sainte Eucharistie, dont la splendeur irradie certainement tout le reste et, pour ainsi dire, l’attire à elle. La nuit obscure du Mont des Oliviers vers lequel Jésus sort avec ses disciples, fait aussi partie du Jeudi Saint ; en font partie la solitude et l’abandon de Jésus, qui, en priant, va vers la nuit de la mort ; en font partie la trahison de Juda et l’arrestation de Jésus, ainsi que le reniement de Pierre ; l’accusation devant le Sanhédrin et la remise aux païens, à Pilate. Cherchons en cette heure à comprendre plus profondément quelque chose de ces événements, car en eux se déroule le mystère de notre Rédemption.
Jésus sort dans la nuit. La nuit signifie le manque de communication, une situation où l’on ne se voit pas l’un l’autre. Elle est un symbole de la non-compréhension, de l’obscurcissement de la vérité. Elle est l’espace où le mal qui, devant la lumière, doit se cacher, peut se développer. Jésus lui-même est la lumière et la vérité, la communication, la pureté et la bonté. Il entre dans la nuit. En dernière analyse, la nuit est le symbole de la mort, de la perte définitive de communion et de vie. Jésus entre dans la nuit pour la vaincre et pour inaugurer le nouveau jour de Dieu dans l’histoire de l’humanité.
Durant ce parcours, il a chanté avec ses Apôtres les Psaumes de la libération et de la rédemption d’Israël, qui commémoraient la première Pâque en Égypte, la nuit de la libération. Maintenant, il va, comme il a l’habitude de le faire, pour prier seul, et pour parler comme Fils avec son Père. Toutefois, contrairement à l’accoutumée, il veut avoir à ses côtés trois disciples : Pierre, Jacques et Jean. Ce sont les trois qui avaient fait l’expérience de la Transfiguration – la manifestation lumineuse de la gloire de Dieu dans sa figure humaine – et qui l’avaient vu au centre, entre la Loi et les Prophètes, entre Moïse et Elie. Ils avaient entendu comment il parlait avec tous les deux de son « exode » à Jérusalem. L’exode de Jésus à Jérusalem – quelle parole mystérieuse ! L’exode d’Israël de l’Égypte avait été l’événement de la fuite et de la libération du Peuple de Dieu. Quel aspect aurait eu l’exode de Jésus, où le sens de ce drame historique aurait dû s’accomplir définitivement ? Les disciples devenaient désormais les témoins de la première partie de cet exode – de l’humiliation extrême, qui était toutefois le pas essentiel de la sortie vers la liberté et la vie nouvelle, vers lesquelles tend l’exode. Les disciples, dont Jésus cherchait la proximité en cette heure de tourment extrême comme un peu de soutien humain, se sont vite endormis. Ils entendaient toutefois des fragments des paroles de la prière de Jésus et ils observaient son comportement. Ces deux choses se gravèrent profondément dans leur esprit et ils les transmirent pour toujours aux chrétiens. Jésus appelle Dieu « Abba ». Cela veut dire – comme ils ajoutent – « Père ». Ce n’est pourtant pas la forme usuelle pour la parole « père », mais bien une parole du langage des enfants – une parole d’affection avec laquelle on n’osait pas s’adresser à Dieu. C’est le langage de Celui qui est vraiment « enfant », Fils du Père, de Celui qui se trouve dans la communion avec Dieu, dans la plus profonde unité avec Lui.
Si nous nous demandons en quoi consiste l’élément le plus caractéristique de la figure de Jésus dans les Évangiles, nous devons dire : c’est son rapport avec Dieu. Il est toujours en communion avec Dieu. Le fait d’être avec le Père est le cœur de sa personnalité. Par le Christ, nous connaissons vraiment Dieu. « Dieu, personne ne l’a jamais vu », dit saint Jean. Celui « qui est dans le sein du Père … l’a révélé » (1, 18). Maintenant, nous connaissons Dieu tel qu’il est vraiment. Il est Père, et cela, dans une bonté absolue à laquelle nous pouvons nous confier. L’évangéliste Marc, qui a conservé les souvenirs de saint Pierre, nous raconte qu’à l’appellation « Abba », Jésus a encore ajouté : Tout est possible pour toi. Toi tu peux tout (cf. 14, 36). Celui qui est la Bonté, est en même temps pouvoir, il est tout-puissant. Le pouvoir est bonté et la bonté est pouvoir. De la prière de Jésus sur le Mont des Oliviers, nous pouvons apprendre cette confiance.
Avant de réfléchir sur le contenu de la demande de Jésus, nous devons encore porter notre attention sur ce que les Évangélistes nous rapportent au sujet du comportement de Jésus durant sa prière. Matthieu et Marc nous disent qu’il « tomba la face contre terre » (Mt 26, 39 ; cf. Mc 14, 35), adoptant ainsi l’attitude d’une soumission totale ; ce qui a été conservé dans la liturgie romaine du Vendredi Saint. Luc, au contraire, nous dit que Jésus priait à genoux. Dans les Actes des Apôtres, il parle de la prière à genoux des saints : Étienne durant sa lapidation, Pierre dans le contexte de la résurrection d’un mort, Paul sur la route vers le martyre. Luc a ainsi relaté une petite histoire de la prière à genoux dans l’Église naissante. Les chrétiens, par leur agenouillement, entrent dans la prière de Jésus sur le Mont des Oliviers. Devant la menace du pouvoir du mal, eux, parce qu’ils sont agenouillés, sont droits devant le monde, mais ils sont à genoux devant le Père parce qu’ils sont fils. Devant la gloire de Dieu, nous chrétiens nous nous mettons à genoux et nous reconnaissons sa divinité, mais nous exprimons aussi dans ce geste notre confiance qu’il triomphe.
Jésus lutte avec le Père. Il lutte avec lui-même. Et il lutte pour nous. Il fait l’expérience de l’angoisse devant le pouvoir de la mort. Avant tout, c’est simplement le bouleversement de l’homme, ou même, de toute créature vivante, en présence de la mort. En Jésus, au contraire, il y a quelque chose de plus. Il étend son regard sur les nuits du mal. Il voit l’insalubre marée de tout le mensonge et de toute l’infamie, qui vient à sa rencontre dans cette coupe qu’il doit boire. C’est le bouleversement de Celui qui est totalement Pur et Saint face au flot du mal de ce monde, qui se déverse sur Lui. Il me voit aussi et il prie aussi pour moi. Ainsi, ce moment d’angoisse mortelle de Jésus est un élément essentiel dans le processus de la Rédemption. C’est pourquoi, la Lettre aux Hébreux a qualifié d’événement sacerdotal, la lutte de Jésus sur le Mont des Oliviers. Dans cette prière de Jésus, empreinte d’angoisse mortelle, le Seigneur remplit la fonction du prêtre : Il prend sur lui le péché de l’humanité, nous tous, et nous porte auprès du Père.
Enfin, nous devons aussi prêter attention au contenu de la prière de Jésus sur le Mont des Oliviers. Jésus dit : « Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » (Mc 14, 36). La volonté naturelle de l’Homme-Jésus effrayée face à une chose si énorme recule. Toutefois, en tant que Fils, il dépose cette volonté humaine dans la volonté du Père : non pas moi, mais toi. Par cela, Il a transformé le comportement d’Adam, le péché primordial de l’homme, guérissant ainsi l’homme. L’attitude d’Adam avait été : Non pas ce que tu veux toi, Dieu ; moi-même je veux être dieu. Cet orgueil est la vraie essence du péché. Nous pensons être libres et vraiment nous-mêmes, seulement quand nous suivons exclusivement notre volonté. Dieu apparaît comme le contraire de notre liberté. Nous devons nous libérer de Lui, – c’est notre pensée – alors seulement nous serons libres. C’est cette rébellion fondamentale qui traverse l’histoire et le mensonge profond qui dénature notre vie. Quand l’homme s’érige contre Dieu, il s’érige contre sa propre vérité et par conséquent, il ne devient pas libre, mais aliéné par lui-même. Nous sommes libres seulement quand nous sommes dans notre vérité, quand nous sommes unis à Dieu. Alors, nous devenons vraiment « comme Dieu » – non pas en nous opposant à Dieu, non pas en nous débarrassant de Lui ou en Le reniant. Dans la lutte durant sa prière sur le Mont des Oliviers, Jésus a dénoué la fausse contradiction entre l’obéissance et la liberté, et il a ouvert le chemin vers la liberté. Demandons au Seigneur de nous introduire dans ce « oui » à la volonté de Dieu et de nous rendre ainsi vraiment libres. Amen.