Archive pour mars, 2015

HOMÉLIE 4E DIMANCHE DE CARÊME

13 mars, 2015

http://www.homelies.fr/homelie,,4140.html

4E DIMANCHE DE CARÊME

DIMANCHE 15 MARS 2015

FAMILLE DE SAINT JOSEPH

HOMÉLIE – MESSE

Le récit de la rencontre de Jésus avec Nicodème suit immédiatement celui de l’expulsion des vendeurs du Temple, que nous avons médité dimanche dernier. Par cette action prophétique, Jésus s’était opposé ouvertement au parti des grands prêtres et autres notables appartenant au parti des Sadducéens. Ceux-ci gouvernaient le Temple de Jérusalem et la vie religieuse du peuple, mais la légitimité de leur pouvoir était contestée par les Pharisiens. Il n’est dès lors pas impossible que la démarche de Nicodème ait une dimension « politique » : peut-être venait-il suggérer à ce Maître de plus en plus populaire, de se rallier à la cause de son parti dont il semblait épouser les positions. Pour les pharisiens en effet, ce ne sont pas les sacrifices du Temple, mais l’observance de la Loi qui conduit au salut. Voilà pourquoi Nicodème annonce en préambule : « L’acte prophétique que tu as posé dans le Temple, nous a confirmé dans notre opinion : “tu es un maître qui vient de la part de Dieu ». Certes la remarque est pertinente ; cependant Nicodème doit encore découvrir que Jésus n’est pas un commentateur particulièrement inspiré de la Loi ancienne, mais qu’il vient instaurer la Loi nouvelle de l’Esprit. Contrairement aux pharisiens, Notre-Seigneur ne promet pas le salut au prix d’une observance scrupuleuse des préceptes ; mais il invite tous ceux qui croient en lui, à accueillir gratuitement la vie nouvelle qu’il leur offre de la part du Père : « c’est par grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (2nd lect.). Car « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a envoyé son Fils unique dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Ibid.).
La Loi nous condamne en dénonçant notre péché ; la foi nous sauve en nous incorporant en celui qui non seulement accomplit parfaitement la Loi d’amour dans tous ses faits et gestes, mais qui offre également dans le Temple de son corps et en notre nom, le sacrifice parfait qui nous rétablit dans l’Alliance. En son Fils Jésus-Christ, Dieu a ouvert devant nous une voie nous permettant d’« échapper au jugement » ; à condition bien sûr que nous fixions nos yeux avec amour et reconnaissance sur celui qui accepta d’être « élevé » sur la croix « afin que tout homme qui croit, obtienne par lui la vie éternelle ». Voilà pourquoi l’Eglise nous invite à nous réjouir au cœur même de ce Carême, en ce dimanche dit du « laetare » – d’après la première parole de l’antienne d’ouverture : « Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez pleins d’allégresse, vous tous qui portiez son deuil ! Ainsi vous serez nourris et rassasiés de l’abondance de sa joie » (Is 66, 10-11).
La justice de la foi ne nous est cependant pas simplement imputée : la justification est une nouvelle création en Jésus-Christ ; elle est participation à la vie divine dans l’Esprit, et devrait dès lors se manifester en des œuvres qui sont reconnaissables comme « des œuvres de Dieu ». Croire ne saurait se limiter à une attitude passive : il s’agit de choisir concrètement le camp de la Lumière – ce qui implique de nous arracher à « nos œuvres mauvaises » pour adhérer au Christ. C’est donc à un exode que nous sommes conviés : en son Fils, « le Seigneur, le Dieu du ciel » (1ère lect.) est intervenu avec puissance dans le cours de l’histoire ; nous tous qui faisons partie de son peuple, il nous convoque à Jérusalem (cf. 1ère lect.) pour y rebâtir la ville sainte sur la Pierre angulaire : le Christ Jésus Notre-Seigneur. Si par le passé nous avons « multiplié les infidélités en imitant toutes les pratiques sacrilèges des nations païennes » (Ibid.), aujourd’hui il ne doit plus en être ainsi : « Nous qui étions morts par suite de nos fautes, Dieu dans sa miséricorde nous a fait revivre avec le Christ ; il nous a recréés en lui, pour que nos actes soient conformes à la voie qu’il a tracée pour nous et que nous devons suivre » (2nd lect.), « afin que nos œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu ».
Il nous faut donc apprendre à vivre dans la mémoire continuelle de Dieu, de ce qu’il a fait pour nous en son Christ. Dieu est Maître de l’histoire : il peut tout faire concourir au bien de ceux qui l’aiment et se confient à lui. Tout comme il s’est servi du roi païen Cyrus pour ramener son peuple sur sa terre afin qu’il lui bâtisse un Temple, ainsi pourra-t-il tirer profit de tous les événements de notre vie, y compris de notre péché, pour nous attirer jusqu’à lui. A travers l’image du Serpent de bronze, l’Evangile de ce jour nous apprend en effet que loin d’être un obstacle à l’action de Dieu, le péché est tout au contraire l’endroit décisif où le don de Dieu se communique dans toute sa plénitude. A condition que nous acceptions d’exposer notre péché au grand jour de la miséricorde, au lieu de le cacher dans les retranchements de notre conscience enténébrée. C’est en levant les yeux vers le Christ élevé en croix, que nous pouvons voir notre péché dans la lumière de la miséricorde divine et que nous pouvons pressentir le sens du verset de l’Exultet que nous chanterons dans la nuit pascale : « Heureuse faute qui nous valut un tel Rédempteur ! » – comprenons : heureuse faute qui nous valut la révélation de l’infinie miséricorde de Dieu à notre égard. Comment ne pas nous émerveiller devant un tel Amour, qui dans un seul et même élan, pardonne, recrée et donne part à sa propre vie : « à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par suite de nos fautes, il nous a fait revivre avec le Christ ; avec lui il nous a ressuscités ; avec lui il nous a fait régner aux cieux, dans le Christ Jésus » (2nd lect.). Telle est « la richesse infinie de sa grâce » par laquelle le Père a voulu que nous, pécheurs, devenions bien réellement ses enfants, rassemblés par son Fils unique pour partager dans l’Esprit, un même amour et une même vie.

« Seigneur apprends-nous à vivre de la mémoire de tes bienfaits. Puissions-nous ne jamais oublier le don que tu nous fais en ton Fils Jésus-Christ, et laisser la grâce divine dont nous sommes héritiers, produire en abondance son fruit de justice, de paix et de joie : “Je veux que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir, si je n’élève ton Nom au sommet de ma joie” (Ps 136). »
Père Joseph-Marie

DUC DE BERRY, HEURES, UN TEMPS POUR PLANTER

12 mars, 2015

 DUC DE BERRY, HEURES,  UN TEMPS POUR PLANTER dans images sacrée 15%20DUC%20DE%20BERRY%20UN%20TEMPS%20POUR%20PLANTER%20HEURES
http://www.artbible.net/1T/Ecc0000_Portrait_misc/pages/15%20DUC%20DE%20BERRY%20UN%20TEMPS%20POUR%20PLANTER%20HEURES.htm

« SI JE T’OUBLIE, JÉRUSALEM », PAR LE CARD. ETCHEGARAY

12 mars, 2015

http://www.zenit.org/fr/articles/si-je-t-oublie-jerusalem-par-le-card-etchegaray

« SI JE T’OUBLIE, JÉRUSALEM », PAR LE CARD. ETCHEGARAY

Un cri pour la paix au consistoire du 20 octobre

Rome, 24 octobre 2014 (Zenit.org) Cardinal Roger Etchegaray

«Nous devons prouver que nous sommes capables de sanctifier Jérusalem par la paix dans ses murs et de l’ouvrir » : dans une méditation spirituelle, le cardinal Etchegaray lance un « cri » pour la paix, pour que l’Occident n’oublie pas « Jérusalem ».
Le cardinal français Roger Etchegaray, 92 ans, vice-doyen du collège des cardinaux, est intervenu devant le pape François et les cardinaux réunis en consistoire, lundi 20 octobre, sur la situation des chrétiens d’Orient et l’aide à leur apporter.
Cardinal des missions délicates pendant le pontificat de Jean-Paul II – en Chine ou au Proche Orient -, il a notamment été son envoyé spécial en Irak, dans une tentative d’empêcher l’offensive américaine de 2003.

Voici le texte intégral de son discours, publié par Radio Vatican :

A.B.

« Si je t’oublie, Jérusalem » … (Ps 137,6)

Père François, Frères et Sœurs,
Je n’ai qu’un cri à vous lancer, ce cri c’est le mien ! Il vient, avec quelque saveur pimentée, se faufiler parmi les échos d’un Synode dont la vigueur a ravi un vieux cardinal. Mon cri partage l’analyse du cardinal Parolin sur le Moyen-Orient qui a un besoin dramatique et urgent de définir son propre avenir.
Dans le puzzle des conflits, le meilleur stratège a du mal à se retrouver. Jérusalem, c’est la terre résumant la vocation et le destin de l’humanité, Jérusalem, la terre trois fois sainte, à des titres divers, pour les fils d’Abraham, juifs, chrétiens et musulmans. Comprendre Jérusalem, c’est prendre en mains la clef d’interprétation de toute l’histoire de Dieu parmi les hommes. D’elle, chacun de nous peut dire, avec le psalmiste: « Voilà ma mère, en toi tout homme est né » (Ps. 87).
Mais quelle distance, culturelle encore plus que géographique entre Occident et Orient ! À Jérusalem, les forces en faveur de la paix sont plus pressantes que partout ailleurs parce que nourries d’une vision messianique décrite par Isaïe. Tout chercheur de paix doit être un prophète, un pionnier lucide et intrépide qui va jusqu’au bout d’une marche tortueuse vers la paix. A Jérusalem, la responsabilité des Églises est plus grande que partout ailleurs, parce qu’illuminés par la mémoire glorieuse du Christ qui, en mourant sur la croix, comme dit Saint Paul, a détruit le mur de la haine et a créé dans sa propre chair, à partir des frères ennemis, un seul homme tout neuf (Ep 2,11-17).
A chaque pèlerinage, j’ai célébré la messe dans le sanctuaire du « Dominus flevit » face à la cité avec ses remparts, comme Jésus l’a contemplée si souvent depuis le mont des Oliviers au point de verser des larmes par amour pour ses habitants. Ah, ces larmes : « Jérusalem, Jérusalem, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants à la manière dont une poule rassemble ses poussins » (Mt 23,37-40). Maintenant j’ai devant moi une ville encore plus complexe qu’il y a deux mille ans avec les trois familles issues de notre père commun. Toutes peuvent se réclamer de Jérusalem, mais aucune ne peut la réclamer en excluant les autres. Elle n’est pas un lieu qu’on possède, mais un lieu qui nous possède ; elle est une cité où chacun doit se dévêtir de ses allégeances humaines pour être tout entier à la seule allégeance qui compte, celle de Dieu.
Ce drame du Proche-Orient ne peut avoir d’autre issue que spirituelle. Faire le compte des violences réciproques serait vain. Nous devons dépasser les solidarités opposées qui parfois nous divisent jusqu’à la haine. Après 66 ans de tâtonnements et de malentendus, il est grand temps qu’Israéliens et Palestiniens se reconnaissent pleinement et s’acheminent vers une paix dont Jérusalem porte le nom. Abraham, qui fonde notre commune lignée religieuse, risque parfois d’estomper ce qui nous distingue les uns des autres dans l’adoration d’un Dieu unique. Cette convivance à Jérusalem, plus difficile que celle qui fait vivre diverses générations sous un seul toit, exige d’abord la paix à l’intérieur même de chacune des trois familles. Nous devons prouver que nous sommes capables de sanctifier Jérusalem par la paix dans ses murs et de l’ouvrir.
Père François, comme le Bienheureux Paul VI, vous avez osé regarder le monde en lui-même, non plus seulement à partir de l’Église, mais comme le monde se voit lui-même, avec ses audaces, ses risques et ses chances. Qu’on relise son discours tout frémissant à la clôture du Concile : « Je ferme les yeux sur cette terre des hommes, douloureuse, dramatique et magnifique ».

Tout Paul VI est dans cette phrase qui figure à la fin de son testament.

† Card. Roger ETCHEGARAY

Rome, le 20 octobre 2014

LA SAGESSE AUX MILLE VISAGES

12 mars, 2015

http://www.ipastorale.ca/bibliovirtuelle/textes/mars-13.htm

LA SAGESSE AUX MILLE VISAGES

(Cette étude couvre deux pages que je ai mis le premier et ci-dessous le lien du titre à la seconde, donc si vous aimez lire tout
http://www.ipastorale.ca/bibliovirtuelle/textes/mars-13a.htm )

Francine Robert,

Appoint, vol. XLVII, no 246 (fév. 2012), p. 41-48

À la mémoire de Viateur Yelle
On imagine assez spontanément le “vieux sage”, oeil averti et regard profond, rides témoins de la longue expérience, calme tranquille des traits, sourire bienveillant de qui connaît la vie et la nature humaine. On peut même transposer tout ceci sur “la vieille sage”… peut-être avec des traits amérindiens. Que diriez-vous plutôt d’une jeune fille qui danse, dont la grâce éveille la joie de Dieu lui-même ?
La sagesse biblique nous offre mille et un visages. Les visages de la quête humaine du bonheur. Surtout, elle manifeste que la capacité d’adaptation est le ressort fondamental de toute sagesse, et peut-être même la clef du bonheur. Étalées sur plusieurs siècles, les traditions de sagesse de la Bible ne s’érigent jamais en dogmes définitifs, mais témoignent plutôt d’une étonnante diversité, fruit d’une adaptation constante aux défis posés par la vie qui change. Visitons cette galerie de visages. Plusieurs ressemblent à nos contemporains, nos voisins, peut-être nous-mêmes.

Du concret et du quotidien
Voici la tisserande et la fileuse, le tailleur de pierres et le charpentier ; au Moyen-Âge on ajouterait le forgeron, que tous considéraient comme un sage. En effet, la plus ancienne sagesse biblique est le savoir-faire, et les artisans sont appelés des sages, de la racine hébraïque HoKMa (Ex 35,25s ; 36,8 ; 1Ch 22,15). La traduction fréquente “habile” ne leur rend pas justice. Ils et elles savent d’abord s’adapter aux matériaux qu’ils travaillent, ils en connaissent les possibilités et peuvent en tirer le meilleur parti, pour produire “du bel et bon ouvrage”. Cet usage biblique du vocabulaire de la sagesse évoque la capacité d’affronter et de maîtriser les tâches concrètes de la vie quotidienne de manière satisfaisante, source d’un bonheur tranquille.
Dans toutes les sociétés anciennes et modernes, la sagesse populaire prend la forme de proverbes semblables aux nôtres. « Aide-toi et le ciel t’aidera » ; « Rien ne sert de courir, il faut partir à point », etc. Le livre des Proverbes reflète la plus ancienne sagesse populaire biblique. On y voit défiler les pères tâchant de mettre leurs fils sur la bonne voie, les scribes des écoles de sagesse et les conseillers des rois. Voici le visage plutôt conservateur de la sagesse, comme partout. L’expérience des aînés doit guider les plus jeunes : écoute et apprends ! C’est aussi le visage d’hommes attentifs et observateurs, intéressés par les aléas de la vie quotidienne des gens, pauvres et riches, couples et commerçants, enfants et gouvernants. Tout peut leur devenir source d’enseignement :

— As-tu trouvé du miel ? Manges-en à ta faim ;
garde-toi de t’en gorger, tu le vomirais.
— Dans la maison du prochain fais-toi rare, de crainte que,
fatigué de toi, il ne te prenne en grippe.
— Le moral de l’homme surmonte la maladie ;
mais si ce moral est brisé, qui le relèvera ? (Pr 25,16-17 ; 18,14)

Une pensée plurielle et universelle
Comme la vraie vie est remplie de contradictions, le sage consent aux paradoxes :
Ne réponds pas au sot selon sa folie de peur que tu ne lui ressembles toi aussi.
Réponds au sot selon sa folie de peur qu’il ne s’imagine être sage (26,4-5).
Notre sagesse loge à même enseigne : Un ‘je tiens’ vaut mieux que deux ‘tu l’auras’, mais Qui ne risque rien n’a rien. Le truc est de choisir la bonne maxime au bon moment. Dans la sagesse biblique, pas de système dogmatique. Le bon sens, l’intelligence et l’adaptation aux circonstances, voilà qui est sage. Et la confiance : la sagesse traditionnelle est optimiste. Elle a confiance en l’être humain, capable de rationalité et d’une conduite correcte. Il y a des insensés, bien sûr, mais tout le monde peut apprendre à devenir sage ; il suffit de s’y appliquer. Nul besoin d’une révélation particulière de Dieu. C’est le visage du raisonnable, tout ce qui est conseillé est à la portée de tous. Le ton est calme et assuré, sans les envolées lyriques typiques des prophètes.
Le Credo du sage postule avant tout la confiance en Dieu. Le Dieu créateur du monde et de l’humanité. Un monde solide et en ordre, dont Dieu assure la stabilité. Comprendre et respecter cet ordre du monde, y trouver sa place et s’y adapter le mieux possible, voilà le chemin du bonheur. Cela s’appelle “la crainte de Dieu”, i.e. la reconnaissance qu’Il est la source de tout ordre et de tous les bons chemins de vie. C’est la Loi de Moïse, entre autres, mais on la nomme peu dans les livres de sagesse. D’ailleurs on ne parle jamais du Dieu de l’Exode ni de l’Alliance avec Israël. L’intérêt se porte moins sur l’histoire sainte d’un peuple de Dieu, que sur la vie quotidienne, personnelle et sociale. On rencontre donc dans cette galerie de visages curieux et rationnels quelques visages égyptiens et autres étrangers. Car tous les sages de l’Antiquité partagent cette même conviction : l’ordre du monde, fondé par la création divine, est un livre à déchiffrer pour s’y adapter et être heureux.

Deux problèmes
Portrait un peu rose, d’accord. Je signale deux aspects plus problématiques de la sagesse traditionnelle. Le premier : cet ordre du monde intègre évidemment la société. Il y a des pauvres et des riches, des faibles et des puissants, c’est dans l’ordre des choses et la stabilité est une valeur sûre. Donc une tendance que nous qualifierions aujourd’hui d’assez conservatrice : la sagesse n’encourage pas les révolutions ! Mais lisons bien la compassion sur le visage des sages anciens, et leur souci de la justice. Ils appellent très souvent à prendre soin des pauvres et à ne pas exploiter les faibles, car Dieu se soucie d’eux (22,22). Et pour eux la justice est un pilier fondamental pour maintenir l’ordre social. Ils rejoignent ici les prophètes, par les idées sinon par le ton : conseils de générosité et de parole honnête, refus des abus de pouvoir et des privilèges dus à l’argent. Une perle ironique encore d’actualité : Un cadeau ouvre toute les portes et vous mène en présence des puissants (18,16). Qohélet dirait devant nos bulletins de nouvelles : Rien de nouveau sous le soleil !
Le second problème de la sagesse traditionnelle a été perçu plus tard et vivement dénoncé par Job et Qohélet. C’est une dérive logique de la confiance en l’ordre du monde : si je m’y conforme, je serai heureux, ma vie sera longue et sans tragédie. Si je m’en détourne, j’attire mon malheur. Et si la vie ne se charge pas de récompenser ou de punir selon les actes (comme Qui sème le vent récolte la tempête), Dieu lui-même s’en chargera – dans cette vie, car il n’y a pas encore de foi en une vie après la mort. Il faut voir ici quelques visages du genre “bien-pensant”, sévères et figés : la confiance est devenue presqu’un dogme, nul doute que tout se passe comme on le dit depuis toujours et pour toujours. C’est trop beau pour être vrai… et trop rigide pour être encore sagesse biblique.

La sagesse en crise – Job
En 587 av. JC, l’histoire bascule et balaie tous les repères traditionnels. Jérusalem est conquise, le Temple détruit, la dynastie de David abolie, les leaders civils et religieux exilés. On reviendra d’Exil en 538, mais plus rien ne sera comme avant. La Judée et la Galilée, dominées par des étrangers Perses et ensuite Grecs, se découvrent un tout petit territoire dans un vaste monde cosmopolite et polythéiste, aux règles du jeu complexes et déroutantes. Dans tout ce chaos, quel est donc l’ordre du monde ?
Ces épreuves font naître d’autres visages de sages : visages de révolte et de doute. L’auteur du livre de Job manifeste la capacité de la sagesse biblique à suivre sa propre règle : s’adapter – ce qui n’est pas synonyme de “se résigner”. Il campe, non sans ironie, le visage de ces sages bien-pensant qui, refusant de s’adapter, ont fini par inverser leur dogme. On pourrait résumer leurs discours ainsi : s’il est vrai que Le mal poursuit les pécheurs et le bien récompense les justes (Pr 13,21), alors celui dont la vie bascule dans le malheur est sûrement un pécheur et le voilà puni. Traduisons : s’il a des problèmes, c’est sûrement sa faute ! qu’il change et ça ira mieux…
Job a tout perdu : argent, famille, santé. Ses amis prennent la défense d’une sagesse traditionnelle sclérosée. Sur leur visage sensé être sage, pas une ombre de compassion. Pour défendre l’honneur du Dieu qui garantit l’ordre du monde, ils détruisent l’honneur du malheureux : Job est déclaré fautif. Mais plus ils discourent, plus Job résiste à leur logique. Il proclame son innocence et sa certitude d’avoir mené une vie droite, dans les chemins de Dieu. (Voir son “examen de conscience” Job 31,1-11).
Job et ses amis ne s’accordent que sur un point : le malheur, comme le bonheur, est donné par Dieu. Convaincu de son innocence, Job se révolte donc contre Dieu et l’accuse d’agir en bourreau sans raison. En véritable sage, Job prend acte de la réalité de son expérience et tente d’en rendre compte ; même si la réalité contredit ce qu’il croit. Il assume la contradiction de manière originale. Il la place en Dieu lui-même, implorant le Dieu juste de le défendre contre ce même Dieu auquel il reproche de l’accabler : mes yeux pleurent vers Dieu. Lui, qu’il défende l’homme contre Dieu, comme un humain en défend un autre (16,20s). Écrasé de malheurs, Job cherche moins à retrouver le bonheur qu’à comprendre ce qui se passe avec Dieu. Cet aspect de Dieu source de nos malheurs le scandalise : Dans la ville les gens se lamentent, le râle des blessés hurle, et Dieu reste sourd à ces infamies ! (24,12) Bien éloigné du visage calme et serein des sages, ce Job hurlant, pleurant et jetant ses questions désespérées à la face de Dieu ! Pourtant, le livre validera ce visage torturé de la sagesse, et Dieu dira à ses amis : Ma colère flambe contre vous parce que vous n’avez pas parlé de moi avec justesse comme l’a fait mon serviteur Job (42,8).

Rome, la Basilique de Saint Paul hors les Murs: candélabre Pâques

11 mars, 2015

Rome, la Basilique de Saint Paul hors les Murs: candélabre Pâques  dans images sacrée

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:S_Paolo_FLM_-_portacero_Vassalletto_1120811.JPG

RICHESSE ET PAUVRETÉ

11 mars, 2015

http://www.shekina.com/4_LIEN-PRIERE/ARTICLES/C3-261.html

RICHESSE ET PAUVRETÉ

Par Manuel Rapold

Ce sujet occupe actuellement beaucoup de nations dans le monde, ainsi que leurs habitants. On parle beaucoup de la crise financière. On parle de pays qui n’arrivent plus à se sortir des dettes. On voit des images de gens qui, il y a peu de temps, allaient bien, et qui font maintenant la queue pour recevoir des aides alimentaires, parce qu’ils n’arrivent plus à s’en sortir. Dans nos pays, il y a une peur qui se propage: est-ce que cela pourrait nous arriver aussi? Beaucoup d’individus se posent des questions semblables. Ils aspirent à devenir riches, sans parfois voir des possibilités d’y parvenir.
D’où vient la richesse?
D’après la Bible, la richesse existe, parce qu’elle a été créée. Dieu a créé cette terre et tout ce qu’elle contient, et cette création a de la valeur.
Ps 104.24: Que tes œuvres sont en grand nombre, ô Eternel! Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est remplie de tes biens.
La richesse existe en premier lieu parce que Dieu l’a créée. Dieu crée des choses qui ont de la valeur, et on peut donc les appeler richesses. En deuxième lieu, la richesse existe parce qu’elle a été créée par l’homme. La Bible nous dit que Dieu nous a créés à son image. En tant que fils et filles du Dieu Créateur, nous avons reçu la capacité d’être nous aussi, à un autre niveau, des créateurs. Dieu nous a rendus capables de créer des choses, sur la base de ce que Dieu lui-même a déjà créé. Par exemple, Dieu a créé les fruits, et c’est nous, les humains, qui ont inventé la confiture aux fruits. C’est Dieu qui a créé l’électricité, et c’est nous qui l’utilisons pour éclairer nos habitations. C’est Dieu qui a créé la parole, et c’est nous qui avons inventé le téléphone. Toutes nos créations ne peuvent se faire que sur la base de ce que Dieu a déjà créé. Les richesses que nous voyons autour de nous, les choses que nous désirons, ont toutes été créées par quelqu’un. Dieu nous appelle à être des créateurs de richesses. Pour que nous puissions le faire, Dieu nous a créés avec des dons différents. Ces dons nous viennent de Dieu et représentent une infime partie de la capacité créatrice immense qui est en Dieu. Il a donné de tels dons à chaque personne, pour qu’elle puisse créer des richesses dont les autres pourront bénéficier. A ce propos, il y a deux extrêmes à éviter: D’une part, l’orgueil qui refuse de reconnaître que toute richesse vient finalement de Dieu. D’autre part, l’incrédulité qui ne reconnaît pas que nous avons reçu cette capacité de créer des choses qui ont de la valeur. Il en découle qu’on ne cherche pas à valoriser les dons de Dieu, et que le potentiel de création de valeurs prévu par Dieu n’est pas exploité.
En évitant ces deux extrêmes, notre attitude devrait être de dire «Merci Seigneur pour tout ce que tu as créé; merci de m’avoir créé et de m’avoir donné des dons. Je veux les utiliser et les développer pour être créateur comme Toi Tu es Créateur. Par mon travail, je veux créer des richesses (c’est-à-dire tout ce qui peut enrichir les autres), et en faisant cela, je veux t’honorer en tant que mon Créateur, et servir les autres! »

D’où vient la pauvreté?
Nos ancêtres, Adam et Eve, vivaient dans l’abondance, tant qu’ils vivaient dans le jardin que Dieu avait préparé pour eux. Comme nous cherchons à pourvoir aux besoins de nos enfants, à plus forte raison, Dieu a le désir de pourvoir aux besoins de ses enfants. Mais pour bénéficier de cette provision, nous devons être avec lui! La Bible nous parle du moment où Adam et Eve ont choisi de quitter la maison du Père et de vivre leurs vies selon leurs propres idées. Le résultat: des querelles, entre Adam et Eve, puis entre leurs enfants, et ainsi de suite. Et après la chute, là où il y avait eu de l’abondance, la survie est devenue pénible et une lutte constante. C’est ce qui caractérise l’humanité d’aujourd’hui: nous luttons pour survivre. Nous luttons contre la pauvreté, ou au moins contre la peur de la pauvreté. Pour beaucoup, cette peur est la motivation qui alimente leur désir d’accumuler des richesses. Cela conduit à des conflits autour des ressources. Toute cette lutte caractérise le système de fonctionnement actuel du monde.
Un autre facteur de ce système, c’est l’argent. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas parler de la richesse sans parler de l’argent. Pour la plupart d’entre nous, nous pensons qu’une personne est riche, parce qu’elle a beaucoup d’argent. En réalité, l’inverse est plus juste: une personne devrait avoir de l’argent, parce qu’elle est riche. Un chirurgien par exemple peut avoir beaucoup d’argent, parce qu’il a des capacités qui sont précieuses pour la communauté. Celle-ci honore cette contribution en lui donnant de l’argent. Il reçoit l’argent, parce qu’il est riche en capacités de servir les autres. Un autre exemple: un professeur d’université qui donne des cours excellents peut avoir beaucoup d’argent, parce qu’il est riche en connaissances qui sont nécessaires à la société, et cette richesse est reconnue par le salaire qu’il reçoit. Donc, nous pouvons avoir de l’argent parce que nous sommes riches ­ ce n’est pas l’argent qui nous rend riches. L’argent est simplement la manifestation visible de cette richesse.
Si nous avons comme ambition dans la vie d’accumuler beaucoup d’argent, nous nous trompons de cible. Etre riche, c’est avoir une contribution qui a de la valeur pour les autres. Cette contribution sera honorée par les autres, et cela sera aussi exprimé par de l’argent. Si nous poursuivons l’argent en soi, c’est comme si nous poursuivions une ombre ­ l’ombre de la vraie richesse. L’argent est le symbole humain que nous avons créé pour représenter, mesurer et transporter la richesse. Dieu désire que nous cherchions la vraie richesse ­ qui nous rend capable de donner quelque chose aux autres qui sera valorisé et apprécié.
L’argent n’a pas été créé par Dieu (nous ne parlons pas ici du métal argent, mais de l’argent comme moyen de paiement). Il a été créé par les humains et fait partie du système mis en place par eux. Il y a une différence importante entre l’argent et les ressources que Dieu a créées: ce que Dieu a créé est entièrement bon, et il en a créé en suffisance, voire en abondance pour tous ses enfants (1 Tim 6.17). Par exemple, il existe dans le monde suffisamment de nourriture pour tous les êtres humains. Si la faim et la malnutrition existent dans ce monde, c’est parce que nous avons un problème de gestion, et non pas parce qu’il n’y aurait pas assez de ressources. Ce que l’homme a créé, par contre, n’est pas toujours bon, ni toujours abondant. C’est aussi le cas pour l’argent. La manière par laquelle il est créé par les hommes assure qu’il n’y en aura jamais assez. Les économistes ont constaté qu’il y a plus de dettes dans le monde que d’argent ­ tout l’argent du monde ne suffirait pas pour repayer toutes les dettes. Cela veut dire que des crises financières sont programmées d’avance! L’argent fait partie du système de ce monde, et ce système est injuste. Jésus l’a dit lui-même:
Luc 16.11: Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables?
Par cette parabole qui parle d’un gérant infidèle qui a dilapidé les biens de son maître, Jésus nous montre que le système global des richesses de ce monde est injuste, y compris l’argent. Notre idée de richesse se concentre sur l’argent; et l’argent est une institution injuste. Il fait partie du système de ce monde, et il peut être une source d’oppression. Ce système est tordu, parce qu’il reflète la condition de nos cœurs. Il peut donner une illusion de richesse (des gens qui ont beaucoup d’argent, non pas parce qu’ils ont une contribution importante, mais parce qu’ils savent manipuler le système) et parfois aussi une illusion de pauvreté (des gens qui ont une contribution importante, mais qui ne reçoivent pas le salaire qui y correspondrait). Donc, si nous mesurons nos vies par la valeur de l’argent, nous vivons sur des bases très peu solides. Le problème fondamental derrière la pauvreté du monde, c’est le péché. La pauvreté vient du péché – elle vient du fait que nous avons quittés la maison du Père, et que nous avons créé notre propre système qui est injuste. Comment sortir de cette situation?
Qu’est-ce que Jésus a fait concernant la richesse et la pauvreté?
Si le problème fondamental derrière la pauvreté est le fait que nous avons quittés la maison du Père, notre premier pas devrait être de revenir à la maison! C’est ce qui a été rendu possible par Jésus-Christ. Sur la croix, il a résolu la question du péché, et nous a ouvert le chemin vers le pardon et ainsi le retour vers la maison du Père. Le verset ci-dessous donne un éclairage révélateur sur l’œuvre de Jésus-Christ, en rapport avec la richesse et la pauvreté:
2 Co 8.9: Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis.
En résumé, Jésus s’est appauvri pour nous enrichir. L’aspiration quasiment universelle dans ce monde est de s’enrichir. Jésus a fait l’inverse, il s’est dépouillé de ce qu’il avait, il est venu à notre rencontre et il a donné sa vie pour nous. En agissant ainsi, il a non seulement payé le prix pour nos péchés, mais il a aussi vaincu le système de ce monde. Jésus a agi dans l’esprit opposé au désir de s’enrichir, et en faisant cela, il a vaincu la pauvreté. Sa manière de vaincre la pauvreté n’est pas d’amasser des possessions, mais de servir!
En le suivant, nous pouvons aussi recevoir la transformation de nos fausses attitudes. Là où nous sommes dans la peur du manque, l’avarice ou le désir d’accumuler de l’argent, Jésus peut transformer nos cœurs et faire de nous des personnes généreuses, des personnes qui se donnent pour les autres. Ainsi, nous n’agissons plus selon le système injuste de ce monde ni selon les attitudes qui en font partie (amasser le maximum pour nous-mêmes, compétition autour des ressources, domination etc.). En agissant comme Jésus-Christ, nous pouvons sortir du système et vivre à contre-courant.
Nous pouvons vivre dans la conviction profonde que Jésus est Vainqueur, non seulement du péché, mais aussi de ses conséquences, ce qui inclut la pauvreté. Dans nos luttes contre la pauvreté, que ce soit dans notre propre vie ou dans le monde qui nous entoure, nous pouvons savoir que nous sommes engagés dans un combat que Jésus a déjà gagné pour nous. En suivant le chemin qu’il nous a tracé, nous allons aussi nous battre contre la pauvreté. Cela ne veut pas dire que ce sera facile ou rapide. Tant que nous vivons dans un monde marqué par le péché, il y aura un prix à payer pour vivre à contre-courant. La Bible est plein de ressources à ce sujet et peut nous donner des lignes directrices pour nous orienter dans ce processus (voir p.ex. les «11 vérités bibliques qui conduisent au succès» et les «12 paroles de Jésus sur la gestion de nos biens»). Cependant, les trois points ci-dessous résument les éléments clés que nous venons de mettre en évidence:

1. Retourner vers la maison du Père et nous occuper des affaires de la maison du Père, en croyant qu’Il prendra soin de nos besoins. (Lc 15.11-32; Mt 6.33)
2. Reconnaître que nous avons reçu des dons pour les mettre en pratique et les développer. (Mt 25.14-30)
3. Agir dans la même attitude que Jésus qui a cherché à servir, plutôt que de s’enrichir. (Phil 2.5-11; 2 Co 8.9) Servir les autres avec les dons que nous avons reçus, et rendre gloire à Dieu!

PAPE FRANÇOIS – « LA CATÉCHÈSE…AUX PERSONNES ÂGÉES..)

11 mars, 2015

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2015/documents/papa-francesco_20150304_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – « LA CATÉCHÈSE…AUX PERSONNES ÂGÉES..)

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre

Mercredi 4 mars 2015

Chers frères et sœurs, bonjour.

La catéchèse d’aujourd’hui et celle de mercredi prochain sont consacrées aux personnes âgées, qui, dans le cadre de la famille, sont les grands-parents, les oncles et les tantes. Nous réfléchirons aujourd’hui sur la condition actuelle problématique des personnes âgées, et la prochaine fois, c’est-à-dire mercredi prochain, de manière plus positive, sur la vocation contenue dans cet âge de la vie.
Grâce aux progrès de la médecine, la vie s’est allongée, mais la société ne s’est pas «élargie» à la vie ! Le nombre des personnes âgées s’est multiplié, mais nos sociétés ne se sont pas assez organisées pour leur faire place, avec le juste respect et la considération concrète pour leur fragilité et leur dignité. Tant que nous sommes jeunes, nous sommes incités à ignorer la vieillesse, comme s’il s’agissait d’une maladie à tenir à distance ; ensuite, quand nous vieillissons, en particulier si nous sommes pauvres, si nous sommes malades, seuls, nous faisons l’expérience des carences d’une société programmée sur l’efficacité, qui en conséquence ignore les personnes âgées. Et les personnes âgées sont une richesse, on ne peut pas les ignorer.
Benoît xvi, en visitant une maison pour les personnes âgées, employa des mots clairs et prophétiques, s’exprimant ainsi : « La qualité d’une société, je dirais d’une civilisation, se juge aussi à la façon dont les personnes âgées sont traitées et à la place qui leur est réservée dans la vie commune » (12 novembre 2012). C’est vrai, l’attention à l’égard des personnes âgées fait la différence d’une civilisation. Porte-t-on de l’attention aux personnes âgées dans une civilisation ? Y a-t-il de la place pour la personne âgée ? Cette civilisation ira de l’avant si elle sait respecter la sagesse, la sapience des personnes âgées. Une civilisation où il n’y a pas de place pour les personnes âgées, ou qui les met au rebut parce qu’elles créent des problèmes, est une société qui porte en elle le virus de la mort.
En Occident, les chercheurs présentent le siècle actuel comme le siècle du vieillissement, le nombre d’enfants diminue et celui des personnes âgées augmente. Ce déséquilibre nous interpelle, il est même un grand défi pour la société contemporaine. Pourtant, une certaine culture du profit insiste pour faire apparaître les personnes âgées comme un poids, un « lest ». Non seulement elles ne produisent pas, pense cette culture, mais elles sont une charge. En somme, quel est le résultat d’une telle façon de penser ? Il faut les mettre au rebut. Il est mauvais de voir des personnes âgées mises au rebut, c’est quelque chose de mauvais, c’est un péché ! On n’ose pas le dire ouvertement, mais on le fait ! Il y a quelque chose de lâche dans cette accoutumance à la culture du rebut. Mais nous sommes habitués à mettre les gens au rebut. Nous voulons faire disparaître notre peur accrue de la faiblesse et de la vulnérabilité, mais en agissant ainsi, nous augmentons chez les personnes âgées l’angoisse d’être mal supportées et d’être abandonnées.
Pendant mon ministère à Buenos Aires, j’ai déjà touché du doigt cette réalité avec ses problèmes : « Les personnes âgées sont abandonnées, et pas seulement dans la précarité matérielle. Elles sont abandonnées dans l’incapacité égoïste d’accepter leurs limites qui reflètent nos limites, dans les nombreuses difficultés qu’elles doivent aujourd’hui surmonter pour survivre dans une civilisation qui ne leur permet pas de participer, de donner leur avis, ni d’être des référents selon le modèle consumériste du “seuls les jeunes peuvent être utiles et peuvent profiter”. Ces personnes âgées devraient en revanche être, pour toute la société, la réserve de sagesse de notre peuple. Les personnes âgées sont la réserve sapientielle de notre peuple ! Avec quelle facilité fait-on taire sa conscience quand il n’y a pas d’amour ! » (Seul l’amour peut nous sauver, Cité du Vatican 2013, p. 83). C’est ce qui se passe. Je me souviens, quand je visitais les maisons de repos, je parlais à tout le monde et j’ai souvent entendu cela : « Comment allez-vous ? Et vos enfants ? — Bien, bien — Combien en avez-vous ? — Beaucoup. — Et ils viennent vous rendre visite ? — Oui, oui, souvent, oui, ils viennent. — Quand sont-ils venus la dernière fois ? Je me souviens d’une dame âgée qui m’a répondu : « Et bien, à Noël ». Nous étions au mois d’août ! Huit mois sans avoir reçu la visite de ses enfants, abandonnée pendant huit mois ! Cela s’appelle un péché mortel, comprenez-vous ? Une fois, enfant, ma grand-mère nous a raconté l’histoire d’un grand-père âgé qui se salissait en mangeant, parce qu’il avait des difficultés à porter la cuillère remplie de soupe à sa bouche. Et son fils, c’est-à-dire le père de famille, avait décidé de le déplacer de la table commune et avait préparé une petite table à la cuisine, où on ne le voyait pas, pour qu’il mange seul. Ainsi il n’aurait pas fait une mauvaise impression quand ses amis venaient déjeuner ou dîner. Quelques jours plus tard, il rentra chez lui et trouva le plus petit de ses enfants qui jouait avec du bois, un marteau et des clous ; il fabriquait quelque chose, il lui dit : « Mais que fais-tu ? — Je fais une table, papa. — Une table, pourquoi ? — Pour l’avoir quand tu deviendras vieux, comme ça tu pourras manger là ». Les enfants ont plus de conscience que nous !
Dans la tradition de l’Église, il existe un bagage de sagesse qui a toujours soutenu une culture de proximité des personnes âgées, une disposition à l’accompagnement affectueux et solidaire pendant cette partie finale de la vie. Cette tradition est enracinée dans l’Écriture Sainte, comme l’attestent par exemple ces expressions du livre du Siracide : « Ne fais pas fi du discours des vieillards, car eux-mêmes ont été à l’école de leurs parents ; c’est d’eux que tu apprendras la prudence et l’art de répondre à point nommé » (Si 8, 9).
L’Église ne peut pas et ne veut pas se conformer à une mentalité d’intolérance, et encore moins d’indifférence et de mépris à l’égard de la vieillesse. Nous devons réveiller le sentiment collectif de gratitude, d’appréciation, d’hospitalité, qui ait pour effet que la personne âgée se sente une partie vivante de sa communauté.
Les personnes âgées sont des hommes et des femmes, des pères et des mères qui sont passés avant nous sur notre même route, dans notre même maison, dans notre bataille quotidienne pour une vie digne. Ce sont des hommes et des femmes dont nous avons beaucoup reçu. La personne âgée n’est pas un extra-terrestre. La personne âgée, c’est nous, dans peu de temps, dans longtemps, mais cependant inévitablement, même si nous n’y pensons pas. Et si nous apprenons à bien traiter les personnes âgées, nous serons traités de la même manière.
Nous, les personnes âgées, sommes un peu toutes fragiles. Certaines, cependant, sont particulièrement faibles, beaucoup sont seules, et frappées par la maladie. Certaines dépendent de soins indispensables et de l’attention des autres. Ferons-nous pour cela un pas en arrière ? Les abandonnerons-nous à leur destin ? Une société sans proximité, où la gratuité et l’affection sans contrepartie — même entre étrangers — disparaissent, est une société perverse. L’Église, fidèle à la Parole de Dieu, ne peut pas tolérer cette dégénérescence. Une communauté chrétienne où proximité et gratuité ne seraient plus considérées comme indispensables, perdrait son âme avec celles-ci. Là où on ne fait pas honneur aux personnes âgées, il n’y a pas d’avenir pour les jeunes.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les prêtres Chaldéens d’Europe, accompagnés de Monseigneur Ramsi Garmou, et les groupes de jeunes venus nombreux.

Je vous invite tous à vous faire proche des personnes âgées qui vous entourent et de leur faire sentir votre affection, votre estime et votre reconnaissance. Sachez profiter de leur expérience et de leur sagesse.

Bon pèlerinage.

 

Les Cantique des Cantiques

10 mars, 2015

Les Cantique des Cantiques dans images sacrée CanticoBIG

http://www.sforzapalagiano.it/NiscalBibbia/Bibbia/3-LibriSapienziali/26-CanticoPage.htm

CANTIQUE SPIRITUEL

10 mars, 2015

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Textes/index.html

CANTIQUE SPIRITUEL

Jean-Joseph Surin, sj, (1600 – 1665)

Je veux aller courir parmi le monde,
Où je vivrai comme un enfant perdu,
J’ai pris l’humeur d’une âme vagabonde
Après avoir tout mon bien dépendu.
Ce m’est tout un que je vive ou je meure,
Il me suffit que l’Amour me demeure.

Déchu d’honneur, d’amis et de finance,
Amour je suis réduit à ta merci,
Je ne puis plus mettre mon espérance,
Qu’au seul plaisir d’être à toi sans souci.
Ce m’est tout un…

Allons, Amour, allons à l’aventure
Avecques toi je n’appréhende rien,
Quelque travail que souffre la nature,
Te possédant, je serai toujours bien.
Ce m’est tout un…

Si mes amis les plus chers m’abandonnent,
Si mes parents m’appellent insensé,
Je chanterai pour les biens qu’ils me donnent,
Pourvu qu’Amour ne m’ait point délaissé.
Ce m’est tout un…

O doux Amour, en qui je me repose,
Que tu m’as bien de soucis déchargé !
Perdre ou gagner m’est une même chose,
Depuis qu’Amour mon esprit a changé.
Ce m’est tout un…

Allons, Amour, au plus fort de l’orage,
Que l’océan renverse tout sur moi.
J’aime bien mieux me perdre avec courage
En te suivant, que me perdre sans toi.
Ce m’est tout un…

Je ne veux plus qu’imiter la folie
De ce Jésus, qui sur la Croix un jour,
Pour son plaisir, perdit honneur et vie,
Délaissant tout pour sauver son Amour.
Ce m’est tout un que je vive ou je meure,
Il me suffit que l’Amour me demeure.

MÉDITATIONS DANS LE CANTIQUE « JE L’AI CHERCHÉ, ET JE NE L’AI POINT TROUVÉ. » ÉCRIT PAR SA SAINTETE CHENOUDA III

10 mars, 2015

http://www.coptipedia.com/ancien-testament/meditations-dans-le-cantique-l-je-lai-cherche-et-je-ne-lai-point-trouve-r.html

MÉDITATIONS DANS LE CANTIQUE « JE L’AI CHERCHÉ, ET JE NE L’AI POINT TROUVÉ. »

ÉCRIT PAR SA SAINTETE CHENOUDA III

A été donnée dans la Grande Cathédrale nouvelle de Saint Marc
Au monastère d’Anba Rouès
Sa Sainteté Pape Chenouda III
Dans sa cellule au Monastère de Syrian
Novembre 1971
+

Au Nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Un Seul Dieu. Amen
Texte du mot comme il a été dit par le vénérable Sa Sainteté Pape Chenouda III : « Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé. »

Méditations dans la parole de l’épouse du Cantique : « Sur ma couche, pendant les nuits, j’ai cherché celui que mon coeur aime ; Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé. » (Cantique des Cantiques 3 :1)

1. Pendant les nuits :
Je vous ai beaucoup parlé du Cantique des Cantiques. Mais j’espère vous parler de nouvelles idées dans le sujet de cette conférence.
Sur ma couche, pendant les nuits, j’ai cherché celui que mon coeur aime ; je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé.
« Pendant les nuits » a deux sens. Ou bien pendant la nuit, c’est-à-dire vraiment la nuit, le contraire du jour. C’est-à-dire le soir. Ou bien pendant la nuit, c’est-à-dire pendant le noir, dans le péché, dans la confusion, dans la fatigue spirituelle où je suis.
« Sur ma couche » veut dire dans ma paresse, dans mon manquement, dans mon sommeil, dans mon éloignement de Dieu.
Sur ma couche, pendant les nuits, j’ai cherché celui que mon coeur aime ; je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé. Celle qui parle est une personne noire, pécheresse et ignorante. Elle dit : « Je suis noire,… filles de Jérusalem… » Noire et belle ! (Cantique 1 :5)
Et elle est ignorante ! Elle n’est pas du peuple de Dieu. Une âme noire, et une âme ignorante, et une âme paresseuse ! Car elle est endormie sur sa couche, et car elle n’a pas ouvert au Seigneur. Alors, Il s’est en allé, et a disparu (Cantique 5 :6). Une âme qui vit dans le stade de la renonciation. Le Seigneur a renoncé à elle !
Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé. Plusieurs cherchent Dieu et le trouvent, car Il a dit : « Cherchez, et vous trouverez » (Matthieu 7 :7) En fait, c’est Dieu qui les cherche, pas eux qui Le cherchent. Et Il dit : « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. » (Apocalypse 3 :20)
Mais, celle-là, c’est elle qui cherche, et ne trouve pas ! Pourquoi ?

2. Sur ma couche :
La renonciation arrive pour deux raisons : ou bien à cause de la personne elle-même, ou bien à cause de la sagesse de l’intérêt divin dans son économie. Peut-être la personne, dans son comportement personnel, dans son entêtement, dans son éloignement de Dieu, dans sa persistance à commettre le péché, dans son refus du travail de la grâce en elle, dans son manque de se livrer au Saint Esprit et son manque d’écouter l’appel de Dieu et l’appel de sa propre conscience, arrive au stade de la renonciation. Alors, Dieu renonce à elle. Et, peut-être, Dieu renonce à une autre personne à cause de l’orgueil ! Cette personne marche dans la voie de la vertu et de la Sainteté, et son coeur s’élève parfois à cause de cette vertu. Elle croit qu’elle est arrivée à ce degré ! Le Seigneur renonce donc à elle pour qu’elle connaisse sa propre faiblesse.
C’est-à-dire que tous ceux à qui le Seigneur renonce ne sont pas tous des personnes méchantes. Il y a des gens qui sont bien, mais, à cause de leur vertu… à cause de leur vertu, leurs coeurs se sont élevés ! Alors, le Seigneur a renoncé à eux pour qu’ils sentent leur faiblesse. Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé !
Voyez ce qu’elle dit : « Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé ; je l’ai appelé, et il ne m’a point répondu. (Cantique 5 :6) Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville, dans les rues et sur les places ; Je chercherai celui que mon coeur aime… » (Cantique 3 :2) pour la deuxième fois ! « Les gardes qui font la ronde dans la ville m’ont rencontrée : Avez-vous vu celui que mon coeur aime ? » pour la troisième fois ! « A peine les avais-je dépassés, que j’ai trouvé celui que mon coeur aime. » pour la quatrième fois ! Dans quatre versets, à chaque instant, elle dit « Celui que mon coeur aime » !
Cette âme paresseuse, pécheresse, qui est sur sa couche, non pas à la place où elle L’adore, malgré son éloignement du Seigneur, elle L’aime toujours !
Malgré son éloignement du Seigneur, elle L’aime toujours ! ! Toutes les fautes qui se trouvent en elle n’empêchent pas qu’elle aime le Seigneur ! L’amour est là… comme base ! Comme le dit Paul l’Apôtre : « J’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. » ! (Romains 7 :18)
Moi, je T’aime du fond de mon coeur, Seigneur, mais je commets le péché par faiblesse, ou par habitude car je m’y suis habitué, ou à cause d’une offense, pas parce que je ne T’aime pas. Je veux arriver à Toi mais il y a des obstacles que je ne peux contrôler, et qui m’empêchent d’arriver. « Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime » (Jean 21 :17) Je dors, c’est vrai, mais je T’aime. Je commets des péchés, c’est vrai, mais je T’aime ! Prie pour que le Seigneur te donne de prier la prière pure. Prie pendant les nuits, sur ta couche. Sur ma couche, pendant les nuits, j’ai cherché celui que mon coeur aime !
Si ceux qui Te cherchent, Seigneur, étaient les Saints seulement, nous serions tous perdus ! Nous avons cette espérance, car les pécheurs aussi Te cherchent. Nous avons cette espérance car le publicain et le pharisien aussi Te cherchent (Luc 18 :10) Tous Te cherchent ! (Ecoutez le sermon de sa Sainteté : « Le Dieu de Tous ») Sur ma couche, pendant les nuits, j’ai cherché celui que mon coeur aime.
Il est très beau de sentir que le Seigneur est au milieu de la nuit, qu’Il a créé des étoiles et des planètes qui donnent de la lumière, qui donnent de la lumière dans ces ténèbres ! Car tu es dans la nuit… le temps des ténèbres du péché, et il y a encore quelques lumières qui t’entourent : Tu aimes toujours le Seigneur et tu le cherches toujours ! Bien que tu es en chute et bien que tu es pécheur !

3. J’ai cherché celui que mon coeur aime :
Pendant les nuits, et sur ma couche, j’ai cherché ! Et non seulement j’ai cherché ! Mais j’ai cherché celui que mon coeur aime ! Le Seigneur dit : « Il est vrai que cette personne vit dans la nuit, vit dans les ténèbres. Elle vit pas comme vivent les enfants de la lumière ou les enfants du jour. Et, elle est sur sa couche, ni réveillée ni marchant ! Mais il suffit qu’elle cherche, il suffit qu’elle aime ! Il suffit qu’elle cherche et il suffit qu’elle aime !
Sur ma couche, pendant les nuits, j’ai cherché celui que mon coeur aime.
Moi, Seigneur, je veux être avec Toi à chaque instant. Dans le péché, je veux être avec Toi, et dans la vertu, je veux être avec Toi. Le péché, peut-être, détruit des choses pratiques dans ma vie, mais il ne détruit pas des émotions au fond de moi envers Toi.
Comme un fils à qui son père dit : « Ne sors pas, et ne vas pas faire cela. » Et il sort, et le fait. Mais, il aime toujours son père ! Et, il regrette.. et vient lui dire : « Mon père, je suis allé faire cela, mais je t’aime toujours ! Ça ne veut pas dire que je ne t’aime pas »
Pendant les nuits.. sur ma couche… peut être comprise comme étant la nuit en son vrai sens. La nuit dans son calme, dans son éloignement du bruit, dans le fait que la personne s’assied seule avec Dieu pendant la nuit. Salomon dit : « J’ai cherché celui que mon coeur aime . » Dans la foule du jour… dans les problèmes du jour… dans les rencontres des gens.. dans les rencontres nombreuses au travail… dans le tourbillon… j’étais perdu… je ne faisais pas attention à moi-même. Mais pendant la nuit, sur ma couche, je me suis trouvé seul de nouveau avec Dieu, pour chercher celui que mon coeur aime.
Pour cela, Christ dit : « …entre dans ta chambre » (« Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils ont leur récompense. Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret. » (Matthieu 6 :6) ) Ta chambre veut dire ta couche. Que dit le quatrième Psaume ? « Parlez en vos coeurs sur votre couche, puis taisez-vous. » (Psaume 4 :5) Ce sont les pensées qui traversent ton coeur pendant le jour. Quand tu te trouves seul avec le Seigneur, dans ta chambre, cherche celui que ton coeur aime, pendant ce moment.
Pendant les nuits… sur ma couche…
Entre nous, Seigneur, la nuit est un beau moyen pour que je Te cherche. Je secoue la poussière du jour de sur moi, et je délivre mes mains et mes pieds des chaines du jour. Et je me trouve seul avec Toi, dans la nuit. « Levez les mains vers le sanctuaire et bénissez le Seigneur. » (Prière du Milieu de la Nuit. Le Premier Service.)
Pendant les nuits… sur ma couche… j’ai cherché celui que mon coeur aime.
Je ne vous dirai pas à l’Eglise, ni au monastère, ni dans les lieux d’adoration… Mais, dans la nuit ! Sur la couche !
Ne méprisez pas ceux qui ne vont pas à l’Eglise. Peut-être ils cherchent Dieu sur leur couche, et, pendant la nuit, ils cherchent celui que leurs coeurs aiment.
Nous mesurons les gens par les mesures apparentes. Mais nous ne savons pas.
Nos jugements sont sur l’apparence. Nous croyons que celui qui entre dans sa chambre s’endort. Mais, peut-être en entrant dans sa chambre, et sur sa couche, il cherche celui que son coeur aime. « Et [son] Père, qui voit dans le secret, le [lui] rendra. » (Matthieu 6 :6)
4. Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé ; je l’ai appelé, et il ne m’a point répondu !
Mais elle dit : « Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé. » !
Je Te cherche, Seigneur, et Tu ne m’entends pas ! Je T’appelle et Tu ne me réponds pas !
Il y a une grande barrière entre nous !
Il y a Ta parole effrayante : « Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ; Quand vous multipliez les prières, je n’écoute pas : Vos mains sont pleines de sang. » (Esaïe 1 :15)
Il y a des barrières entre moi et Toi !
J’ai perdu l’ancien amour entre nous…
J’ai perdu la familiarité profonde qui nous liait ensemble…
J’ai trahi ton trône !
Pour cela, je ne sens pas de la familiarité. Je parle… pas comme avant !
Avant, je te parlais avec amour, et je te parlais avec familiarité. Et je te parlais en sentant l’émotion entre moi et Toi. Je te parlais avec de la chaleur !
Maintenant, je parle.. et je sens que mes mots n’entrent pas chez Toi. Je sens que mes mots ne s’élèvent pas à Ton ciel !
Je sens qu’il y a de longs milles entre moi et Toi… et des barrières énormes ! Je T’appelle et Tu ne m’entends pas… Je Te cherche et je ne Te trouve pas… Je Te demande et Tu ne réponds pas… comme si je n’étais pas Ton fils ! et comme siTu n’étais pas mon Dieu ! Pourquoi donc cette renonciation ? !
Seigneur, je veux me réconcilier avec Toi… Je veux dissiper ce brouillard, et cesser cette dispute et retourner à l’amour ancien. Je veux Te demander pardon, réparer la relation entre nous, et concilier Ton coeur envers moi… Je veux que nous soyons comme nous étions avant, quand Tu me paraissait dans le jardin d’Eden (Genèse 2 :15), et je Te rencontrais, et je Te parlais… avant que le serpent ne vienne entre nous, et avant que je ne mange du fruit… et que je sente une barrière !

La vierge du Cantique était mieux que notre père Adam !
Adam, quand il a péché, il n’a pas appelé Dieu. Et, il s’est caché derrière un arbre. (Genèse 3 :8) et il a disparu de devant la face de Dieu ! Mais elle, bien qu’il y a une dispute elle échange la parole !
La chose qui fait souffrir le plus est qu’il y ait une querelle et un vide… puis viennent la dispute, l’éloignement, et le problème s’agrandit ! Mais quand il y a une querelle entre nous, mais nous nous parlons encore les uns aux autres, et nous avons des conversations, le problème peut être corrigé.
Pour cette vierge, il y a de la mésentente entre elle et le Seigneur, mais ils se parlent toujours !
Pas seulement se parlent-ils !
Il y a de la parole, de l’examen, de la sortie, des courses, des efforts pour la rencontre ! Et, je suis sortie « chercher » celui que mon coeur aime. J’ai cherché dans les rues, sur les places, dans le monde entier ! J’ai demandé aux gens… Il y a là des efforts !
Il peut se trouver une personne qui est en dispute avec Dieu et qui ne fait pas d’efforts pour son propre salut ! Elle ne parle pas à Dieu, ni ne se réconcilie avec Lui ! Et elle ne Le cherche pas ! Et si Dieu renonce à elle, elle renonce aussi à Dieu ! Et, ainsi, la relation est rompue !
Mais cette vierge n’est pas de ce type de gens ! Il est vrai, Dieu, que je suis dans un stade de renonciation, et je T’ai cherché et je ne T’ai pas trouvé. Et je T’ai appelé et Tu n’as pas répondu. Mais, pourtant, je Te chercherai… Je demanderai aux gens s’ils T’ont vu… J’essayerai de rendre la relation comme elle était.
Si une dispute arrive entre Toi et le Seigneur, ne met jamais une fin au sujet et ne perds pas la relation ! Et ne dis pas « Puisque le Seigneur ne m’aime pas, voilà, moi aussi, puisque le Seigneur n’exauce pas mes prières, je n’irai ni à l’Eglise, ni à la confession, ni nulle part ! » et ainsi, tu perds la relation… Non !
Même si tu sens que Dieu renonce à toi, ne renonce pas, toi, à Dieu…
Dis-Lui : « Seigneur, écoute… que je Te dise quelque chose : Si Toi, Tu renonces à moi, Tu ne perdras rien. (« Toi, Tu n’as pas besoin que je sois ton serviteur. Mais c’est moi qui a besoin que tu sois mon Seigneur. » Messe Grégoirienne) Si Tu renonces à moi, Tu ne perdras rien. »
Qui suis-je, un parmi des millions de millions !
Si Toi, Tu renonçais à moi, Tu ne perdrais rien.
Mais, si moi, je renonce à Toi, je serai complètement perdu. Si je renonce à Toi, je serai complètement perdu !
Moi, la seule chose qui me garde en vie est ma relation avec Toi. Rien de plus. Tout ce qui me garde en vie est ma relation avec Toi !
Tu es tout pour moi ! Tu es la vie (Jean 14 :6), l’existance, le début, ma destinée, et Tu es l’alpha et l’oméga (Apocalypse 1 :8) Tu es tout en tous (1 Corinthiens 15 :28, Colossiens 3 :11) Si je Te quitte, ce serait ma fin.
Si Tu renonçais à moi, je courrai après Toi dans les rues, et dans les places, dans les ruelles et dans les allées… J’irai Te chercher dans les pays, les villes et les villages… Il est impossible que je reste loin de Toi !
Sans Toi, moi, je ne peux rien faire (« Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez pas non plus, si vous ne demeurez pas en moi… car sans moi vous ne pouvez rien faire. » Jean 15 :5)… Sans Toi, moi je ne peux rien faire.
Tu es tout en tous pour moi…
Il faut que je cours après Toi… Il faut que je Te cherche… Il faut que je demande aux gens… Et, si Tu es fâché de moi, je me réconcilierai avec Toi… Et, si Tu es fâché de moi, je Te demanderai pardon. Je ne m’enfuirai jamais de Toi.
Comme Paul l’Apôtre l’a dit : « Car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. » (Actes de nos Pères les Apôtres 17 :28) En Lui, nous avons la vie, l’être, le mouvement. Et il a dit : « Car Christ est ma vie, et mourir m’est un gain. » (Philippiens 1 :21)
Même si mon âme est endormie, et même si elle est dans la nuit, sur sa couche… elle ne T’oublie pas, et ne Te quitte pas…
Seigneur, c’est une période temporaire, provisoire… où le coeur n’a pas changé. Mais, seulement il a été atteint d’une maladie légère, dont il sera guéri… C’est seulement une offense légère dont il se débarassera… C’est seulement des ténèbres légères et il s’illuminera… Ne la compte pas être mon caractère pour toute la vie… Considère-la une période de temps… une période de temps temporaire, ensuite nous nous réconcilierons.
Pendant les nuits… sur ma couche… j’ai cherché celui que mon coeur aime…
Que veut dire « celui que mon coeur aime » ? !
Seigneur, il est vrai que j’ai vécu la vie du monde… et il est vrai que j’ai eu envie des choses qui s’y trouvent… la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie (1 Jean 2 :16)… Mais toutes ces choses sont liées au plaisir, non à l’amour. Des choses liées au plaisir, non à l’amour !
Et le plaisir est inhabituel et superficiel… Mais l’amour est profond… profond à l’intérieur du coeur, dans ses profondeurs.
Le monde, pour moi, était un plaisir… et la chair était un plaisir… et l’orgueil était un plaisir… et le péché était un plaisir… mais ils n’étaient pas de l’amour ! Cet amour est à Toi seul. « Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur. » (Deutéronome 6 :5) Tout le coeur est à Toi… Ne crois jamais, Seigneur, que ma convoitise est de l’amour… ou que mon plaisir est de l’amour… ou que ma jouissance… ma jouissance du monde est de l’amour…
Ce sont tous des imprudences… des imprudences temporaires… des plaisirs et des jouissances… mais pas de l’amour.
L’amour est à Toi seul… Je cherche « celui que mon coeur aime. »
Au milieu des ténèbres… au milieu de la nuit… je compare… Qu’ai-je gagné du monde ? ! Rien ! Je cherche les carouges (Luc 15 :16)… mais je ne les trouve pas ! Je me lèverai maintenant, et je chercherai celui que mon coeur aime…
5. Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville, dans les rues et sur les places :
Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé…
Je l’ai appelé, et il ne m’a point répondu !
Je suis venu après que l’occasion est passée !
Mais elle est passée… cela veut-il dire qu’elle est passée pour toujours ? !
Non… pas comme cela…
Je ne L’ai point trouvé, c’est-à-dire que je ne Le trouverai plus, et à jamais ? !
on ! Impossible !
Si c’était ainsi, il serait mieux si je ne vivais plus !
Je ne L’ai point trouvé… c’est-à-dire que je ne L’ai point trouvé maintenant… Mais je Le trouverai après cela… après quelque temps…
Je ne Le trouve point aujourd’hui… Mais, je Le trouverai demain.. après demain… l’année prochaine.
De ce qui est beau dans cette épouse est qu’elle ne se désespère pas du tout !
Elel ne se désespère pas… Elle ne se désespère pas.. du tout !
Je ne L’ai point trouvé ! Cela ne fait rien… Je Le chercherai…
Je ne sens pas la spiritualité maintenant… Cela ne fait rien… je persévèrerai… « par votre persévérance vous sauverez vos âmes. » (Luc 21 :19) Je le trouverai plutard… Je ne suis pas incliné à la prière, ou à la lecture de la Bible… Pourtant, je ne me désespèrerai pas… Cette inclination viendra plutard… Je n’ai pas de désir pour le Seigneur… ni pour l’Eglise, ni pour ce qui est spirituel, ni pour ce monde entier ! Ni pour la communion, ni pour la confession… Cela ne fait rien… Ce désir viendra après quelque temps… Je ne dirai pas : puisque je L’ai cherché et je ne L’ai point trouvé, le Seigneur n’est pas là, et c’est fini !
Non… Le Seigneur est là (Devise du Pape qu’il a répeté plusieurs fois dans les temps de détresse, pour rassurer son peuple). Il est là, et, encore, Il est là…
Je ne Le trouve pas maintenant… Cela ne fait rien ; Je Le trouverai après quelque temps.
Je passerai dans les rues, sur la route, et je ne Le trouverai pas ! Mais, je Le trouverai après quelque temps…
Je demanderai à son propos les gardes qui font la ronde dans la ville, et ils ne me diront rien ! Mais ils me diront après quelque temps…
Mais Le quitterai-je ? Non !
Ne te désespère jamais… quoique la période de renonciation soit longue… Quoique la période de renonciation soit longue, ne te désespère pas… Si tu cherche Dieu et tu ne Le trouve pas, ne te désespère pas… Tu le trouveras surement après quelque temps.
Cette renonciation de Dieu était à cause de Sa sagesse… Cette vièrge était endormie sur sa couche, et elle avait sommeil… et elle disait : « Je l’ai cherché et je ne l’ai point trouvé » ! S’Il lui avait paru quand elle était sur sa couche, elle serait devenue gâtée, et elle dirait : Je dors mais je me réjouis de Toi. Et ce serait tout… Mais, sur la couche, elle ne L’a point trouvé… Elle dit alors : « Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville, dans les rues et sur les places… Je chercherai celui que mon coeur aime…
La renonciation l’a fait bouger, se lever et sortir… et aller dans les rues, sur les routes, et aller sur les places, et demander… bouger et chercher elle-même.

6. L’amour Travailleur :
Souvent, quand le Seigneur nous donne plusieurs degrés de la grâce, et la grâce devient abondante, nous devenons gâtés ! Nous commençons alors à penser que le Seigneur doit tout faire, et nous ne faisons rien du tout ! Nous disons : la grâce suffit… la grâce suffit !
Nous disons : Seigneur, je veux être pur… mais il ne faut pas que je travaille pour devenir pur. Donne-moi cette pureté par Ta grâce ! Et nous disons :Seigneur, je veux prier, mais je n’en ai pas envie… Donne-moi de prier par Ta grâce ! Je veux vivre une vie spirituelle… mais je ne la vit pas à présent… Donne-moi cette vie par Ta grâce ! « Ils se sont gratuitement justifiés par sa grâce. » (Romains 3 :24) !
Mais, mon bien-aimé, travaille donc !
Je le cherche sur ma couche, pendant la nuit…
Non… Si cette grâce t’apprendra la paresse, dit le Seigneur, je te laisserai un peu. Si cette grâce t’apprendra la paresse, et tu t’étendras sur ton dos, tes yeux regardant le ciel ! cela n’aura aucun bénéfice pour toi… Le Seigneur te laisse alors… Tu Le cherches et tu ne Le trouve pas…
Qu’est-ce qui arrive, Seigneur ? !
Il te dit alors : Tu veux de la grâce seulement ? ! Tu veux le Saint Esprit seulement ? ! Mais il y a « La communion du Saint-Esprit » (2 Corinthiens 13 :13) La communion avec le Saint-Esprit dans le travail. Mais t’endormiras-tu sur ta couche ! pendant la nuit ! et diras-tu « Je l’ai cherché et je ne l’ai point trouvé » ? !
Mon bien-aimé, lève-toi, et bouge !
Travaille !
Lève-toi et travaille. Lève-toi et sois en communion avec l’Esprit. Lève-toi et sois en communion avec la grâce. Lève-toi et mets ta main dans la main du Seigneur, et dit : « Car nous sommes ouvriers avec Dieu » (1 Corinthiens 3 :9) comme Paul et Silas l’ont dit… nous sommes ouvriers avec Dieu !
Lève-toi et travaille… Lève-toi et marche sur les places, marche sur les routes et cherche le Seigneur… Et, en fait, cette renonciation a donné à l’épouse une poussée spirituelle ! Elle lui a donné du mouvement… Elle lui a donné de la dynamique ! Elle a commencé à bouger, à travailler… Elle a commencé à sentir un danger ! L’amour n’est jamais d’un seul côté, ou ce ne serait point de l’amour ! Il faut que ce soit de l’amour réciproque.
Le Seigneur t’aime et t’envoie Sa grâce et Son Esprit Saint… Et toi, tu bouges toi aussi, et tu L’aimes, et tu travailles de ton côté… Mais si tu dis : pendant la nuit… sur ma couche… je l’ai cherché, il faut que tu travailles ! Ta couche ne te rendra jamais aucun bénéfice ! Lève-toi… Bonjour. « Levez-vous, ô fils de la lumière, pour louer le Seigneur des Puissances afin qu’Il nous accorde le salut de nos âmes. » (Prière du Milieu de la Nuit. Le Premier Service… et l’hymne)
Tu dis : je ne me lèverai pas… Je resterai reposé et je Le chercherai sur ma couche ! Que tu es gâté ! Travaille avec l’Esprit… « Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les oeuvres… » (Jean 9 :4) Voyez ce que la Bible dit : « Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point. » (Jean 12 :35)
Tu dirais peut-être : « J’attendrai le noir, et je Le chercherai pendant la nuit, sur ma couche » ! Tu ne peux pas associer les ténèbres et la lumière. « Qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? » (2 Corinthiens 6 :14)
Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville, dans les rues et sur les places… Je cherchai celui que mon coeur aime… Je ne Le chercherai pas seulement sur ma couche, la nuit ! Je Le chercherai par les efforts, en courant, par la lutte, par le travail, par la fatigue et le travail dur, par la sueur et les larmes… Je chercherai celui que mon coeur aime… Je bougerai… Je travaillerai… Je sentirai le danger dans la situation où je suis… le danger de la situation où je suis… le besoin de travailler pour le salut de l’âme…
Es-Tu fâché, Seigneur ? ! « Je n’entrerai pas dans la tente où j’habite, Je ne monterai pas sur le lit où je repose, Je ne donnerai ni sommeil à mes yeux, ni assoupissement à mes paupières, Jusqu’à ce que j’aie trouvé un lieu pour l’Eternel, Une demeure pour le puissant de Jacob. » (Psaume 132… Aussi, l’Eglise Copte Orthodoxe a mis ce Psaume parmi les Psaumes de la prière de Complies)
Voici comment il faut faire ! Mais entrer dans ma couche, et dire : sur ma couche, pendant les nuits, j’ai cherché celui que mon coeur aime.. ce serait de « l’amour qui n’est pas travailleur » ! Dieu veut « un amour travailleur » L’amour travailleur, qui travaille et exprime son amour par le travail spirituel.
Plusieurs d’entre nous vivent dans « l’envie spirituel », et non pas dans « le travail spirituel » ! Ce n’est qu’un « envie d’être avec Dieu » ! « Des émotions pures » ! Seigneur, je t’aime… Je sais que Tu m’aimes mais « Si vous m’aimez, gardez mes commandements. » (Jean 14 :15) Le Seigneur dit : « Gardez mes commandements ».. . Celui qui M’aime vraiment, M’exprime son amour. Son amour est « un amour pratique ». Voilà, nous nous suffisons de cela.

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