Archive pour mars, 2015

AUDIENCE GÉNÉRALE DE JEAN-PAUL II – SOLENNITÉ DE LA SAINT-JOSEPH, EPOUX DE MARIE

18 mars, 2015

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2003/documents/hf_jp-ii_aud_20030319.html

AUDIENCE GÉNÉRALE DE JEAN-PAUL II

Mercredi 19 mars 2003

SOLENNITÉ DE LA SAINT-JOSEPH, EPOUX DE MARIE

Saint Joseph, patron universel de l’Eglise

1. Nous célébrons aujourd’hui la solennité de la Saint-Joseph, Epoux de Marie (Mt 1, 24; Lc 1, 27). La liturgie nous l’indique comme le « père » de Jésus (Lc 2, 27.33.41.43.48), prêt à réaliser les desseins divins, même lorsque ceux-ci échappent à la compréhension humaine. A travers lui, « fils de David » (Mt 1, 20; Lc 1, 27), les Ecritures se sont accomplies et le Verbe Eternel s’est fait homme, par l’oeuvre de l’Esprit Saint, dans le sein de la Vierge Marie. Saint Joseph est défini dans l’Evangile comme un « homme juste » (Mt 1, 19), et il est pour tous les croyants un modèle de vie dans la foi.
2. Le mot « juste » évoque sa rectitude morale, son attachement sincère à la pratique de la loi et l’attitude de totale ouverture à la volonté du Père céleste. Même dans les moments difficiles et parfois dramatiques, l’humble charpentier de Nazareth ne s’arroge jamais le droit de mettre en discussion le projet de Dieu. Il attend l’appel d’En-Haut et, en silence, il respecte le mystère, se laissant guider par le Seigneur. Une fois sa tâche reçue, il l’exécute avec une responsabilité docile: il écoute l’ange avec attention lorsqu’il s’agit de prendre la Vierge de Nazareth comme épouse (cf. Mt 1, 18-25), lors de la fuite en Egypte (cf. Mt 2, 13-15) et du retour en Israël (cf. Ibid. 2, 19-23). Les évangélistes le décrivent en quelques lignes, mais de façon significative, comme le gardien plein de sollicitude de Jésus, époux attentif et fidèle, qui exerce l’autorité familiale dans une attitude constante de service. Les Ecritures Saintes ne nous racontent rien d’autre à son propos, mais dans ce silence est contenu le style même de sa mission: une existence vécue dans la grisaille de la vie quotidienne, mais avec une foi assurée dans la Providence.
3. Chaque jour, saint Joseph dut subvenir aux besoins de sa famille par le dur travail manuel. C’est pourquoi l’Eglise l’indique à juste titre comme le patron des travailleurs.
La solennité d’aujourd’hui constitue donc une occasion propice pour réfléchir également sur l’importance du travail dans l’existence de l’homme, dans la famille et dans la communauté.
L’homme est le sujet et le protagoniste du travail et, à la lumière de cette vérité, on peut bien percevoir le lien fondamental existant entre personne, travail et société. L’activité humaine – rappelle le Concile Vatican II – dérive de l’homme et a l’homme pour objectif. Selon le dessein et la volonté de Dieu, elle doit servir au bien véritable de l’humanité et permettre « à l’homme en tant qu’individu ou membre de la société de cultiver et de réaliser sa vocation intégrale » (Gaudium et spes; n. 35).
Pour mener à bien cette tâche, il est nécessaire de cultiver une « spiritualité éprouvée du travail humain » ancrée, par de solides racines, à l’ »Evangile du travail » et les croyants sont appelés à proclamer et à témoigner la signification chrétienne du travail dans leurs diverses activités professionnelles (cf. Laborem exercens, n. 26).
4. Que saint Joseph, un saint si grand et si humble, soit un exemple auquel les travailleurs chrétiens s’inspirent, en l’invoquant en toute circonstance. Je voudrais aujourd’hui confier au sage gardien de la sainte Famille de Nazareth les jeunes qui se préparent à leur future profession, les chômeurs et ceux qui souffrent du fait des difficultés liées à la crise du chômage, les familles et le monde du travail tout entier avec les attentes et les défis, les problèmes et les perspectives qui le caractérisent.
Que saint Joseph, patron universel de l’Eglise, veille sur toute la communauté ecclésiale et, en tant qu’homme de paix qu’il était, obtienne pour toute l’humanité, en particulier pour les peuples menacées en ces heures par la guerre, le précieux don de la concorde et de la paix.

La dévotion à Marie, les saints et les anges de l’Eglise orthodoxe

17 mars, 2015

La dévotion à Marie, les saints et les anges de l'Eglise orthodoxe dans images sacrée theotokos-8
http://www.sentiericona.it/public/icone/?p=9835

QU’EST-CE QU’UNE ICÔNE. (UNE PRIÈRE EN COULEURS)

17 mars, 2015

http://jean.duplan.pagesperso-orange.fr/3.htm#6

QU’EST-CE QU’UNE ICÔNE. (UNE PRIÈRE EN COULEURS)

Un sujet qui a maintes fois été traité par de nombreuses personnes. Je vais essayer de traduire ce que j’ai pu retenir de toutes ces lectures.
Icône vient d’un mot grec « Eikon » (Eikon) qui signifie : image, ressemblant, figuratif, similitude.
Pour les chrétiens orientaux, ce mot a un sens beaucoup plus restrictif. Il ne se rapporte qu’aux images Saintes du Christ, des Saints, des scènes bibliques.
L’Icône serait donc une image pieuse ? Non ! L’Icône n’est pas seulement une image pieuse, elle a une valeur spirituelle, une valeur liturgique, elle obéit à tout un art de la symbolique où les réalités de la foi sont figurées.
Aussi ne peut-on pas regarder une icône comme l’on regarderait un tableau impressionniste, uniquement en seul objet d’art. Il faut faire l’effort de la replacer dans son contexte, dans la vie spirituelle de ceux qui lui offrent un culte. Les iconodules, les Chrétiens.
C’est un art chrétien, une théologie visuelle, une catéchèse par l’image.
L’icône chante par ses moyens propres la gloire de Dieu.
L’icône est une vision de la foi. Elle est un support pour la prière. La contemplation orante traverse, pour ainsi dire, l’icône et ne s’arrête qu’au contenu visuel qu’elle traduit.
Cet art des premiers Chrétiens n’est pas sorti de rien, il est le résultat d’une évolution qui s’est produite au contact des cultures des régions de l’ancien monde :

En Palestine le judaïsme,
En Grèce l’hellénisme,
En Rome l’esprit romain et sa conception de l’image.

À la fin du II e siècle apparaissent des symboles d’une inspiration typiquement chrétienne : Multiplication des pains comme représentation du banquet eucharistique. Adoration des mages comme symbole de l’admission des païens à la foi. Résurrection de Lazare. La vigne mystère de Dieu dans les baptisés. Le poisson, symbole le plus important.
Le début de la chrétienté est profondément imprégné par l’Ancien Testament. Celui-ci tout au long de son histoire est une lutte contre les idoles sous forme de sculptures, d’images, bien entendu, les fausses images, en l’attente de la vraie Image.
L’interdiction du Pentateuque : « Tu n’auras pas d’autres dieux que moi. Tu ne feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux, là-haut ou sur la terre ici-bas ou dans les eaux, au-dessous de la terre », pourraient sembler condamner les Icônes. Mais l’Exode 20,23 et Deutéronome 27,15 semblent aussi limiter cette interdiction à la seule représentation de dieux sous forme d’idole et au culte qu’on leur rendait.
En effet, on trouve dans l’Ancien Testament la demande de la représentation d’un serpent d’airain, les ordonnances concernant la représentation des chérubins de l’Arche d’Alliance. Ézéchiel (597 avant J.C) mentionne des palmiers ornant le Temple en plus des chérubins à face d’homme et de lion.
La loi de l’Ancien Testament prohibait les images car elles ne pouvaient pas traduire la pureté du Dieu invisible.
On peut cependant lire dans la Genèse 1 : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance ». Dieu créa l’homme à son image.
Malheureusement avec le péché d’Adam, l’homme s’est dangereusement écarté de la ressemblance initiale avec Dieu pour s’enfoncer dans la dissemblance. Par contre, les Anges ont gardé intacte leur nature de seconde lumière ce qui pourrait expliquer leur représentation sur l’Arche.
Ainsi avant la naissance de Jésus, l’incarnation du Verbe, par crainte d’idolâtrie, toute expression céleste est limitée au monde des Anges.
Tout ce passé a certainement incité les premiers Chrétiens à ne rester que dans le symbolisme, du moins pour certaines communautés. La vénération des Images remonterait cependant à l’époque des apôtres. Un texte apocryphe relate que le portrait de Saint-Jean était exposé dans la maison d’un disciple.
Ce texte apocryphe, partie de la Bible dont l’authenticité n’a pas été établie, est rejetée par l’Église Chrétienne. Ce texte n’aurait pas tendance à nous surprendre, sachant que cette période, fortement imprégnée d’hellénisme, avait de très bons artistes.
Les artistes, les peintres ont toujours aimé représenter ce qu’ils voyaient. Saint
Luc, considéré comme le patron des médecins et des peintres, aurait peint le visage de la Vierge (I e siècle). Il aurait donc la paternité d’une icône de la Vierge dite Madone de Saint Luc. Cet original qui aurait servi de modèle aurait été détruit au XV e siècle. Un panneau de Sainte Marie Majeure de Rome en serait la copie. Que ce modèle, le prototype, soit attribué à Saint Luc est aussi apocryphe. Une copie de celui-ci, la Vierge de Cambrai a un troublant témoignage.
Relisons « la Tête d’Obsidienne » de Malraux ou le texte revu et corrigé de la « Corde et les Souris » et arrêtons-nous quelques instants sur l’échange de propos entre Malraux et Picasso. Nous y découvrons que Bernadette, celle de Lourdes, n’a jamais voulu reconnaître la physionomie de Marie dans les expressions que les fabricants ont données aux statues de N.D. de Lourdes. Un jour qu’elle s’en plaignait à un éminent religieux, celui-ci, possédant un album des madones les plus connues, le lui fit voir. Elle s’arrêta sur ce qui lui parut le plus ressemblant : N.D. de Cambrai ! La conclusion de Picasso fut : « Que les byzantins l’aient inventée c’est étonnant tout de même ».
Le prototype est-il vraiment apocryphe ?
L’Incarnation, le Christ délivre les hommes de la mythologie et des idoles non pas négativement en supprimant l’image, mais positivement en révélant la vraie nature humaine de Dieu. Image visible de l’invisible. Dieu révèle son visage humain, la Parole devient objet de contemplation : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez », « celui qui m’a vu, a vu le Père ».
C’est à partir de l’Incarnation que les artistes chrétiens commenceront à représenter d’abord les martyrs et ensuite le Christ. Les plus anciennes icônes concernent les stylites ; ces ermites, qui vivaient sur des colonnes, jeûnant et priant, étaient plus ou moins assimilés à des anges

VIE DE SAINT PIERRE LE PRINCE DES APÔTRE

17 mars, 2015

http://spiritualite-orthodoxe.blogspot.it/2009/08/vie-du-saint-apotre-pierre-le-prince.html

(Ces jours, je étudiais, en effet, qui étudient à nouveau, la mort des apôtres Pierre et Paul, vous ne pouvez pas conclure cette étude, jamais assez, je propose l’étude de l’Eglise orthodoxe, est un peu apologétique, ajoute quelque chose qui manque et quelques autres nouvelles, mais pour le moment il est le meilleur que je ai trouvé)

VIE DE SAINT PIERRE LE PRINCE DES APÔTRE

Saint Dimitri de Rostov

Le Saint Apôtre Pierre se nommait Simon avant son apostolat. Juif de naissance, il naquit en Galilée, dans la petite ville méconnue de Bethsaïde, d’un père nommé Jonas, de la maison de Simon. Son frère était le Saint Apôtre André, le Premier-Appelé. Saint Pierre épousa la fille d’Aristobule, le frère du Saint Apôtre Barnabé, dont il eut deux enfants, un fils et une fille. Homme simple et sans instruction, il craignait Dieu, accomplissait tous Ses commandements, et se tenait devant Lui sans faille dans tous ses actes. Il était pêcheur de son état, et vivait dans la pauvreté, gagnant de ses mains la nourriture nécessaire pour sa maisonnée, c’est-à-dire sa femme, ses enfants, sa belle-mère, et son vieux père.
Son frère André, quant à lui, dédaignait la vanité et les préoccupations de ce monde, et menait une vie de célibataire qui le conduisit à devenir le disciple de Saint Jean Baptiste qui prêchait le repentir près du Jourdain. Voyant un jour son maître montrer du doigt le Seigneur Jésus en disant : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde », il laissa Jean pour suivre le Christ avec un autre de ses disciples. A la question « Maître, où demeures-Tu ? », le Seigneur ayant répondu : « Venez et voyez ! », ils demeurèrent chez Lui ce jour-là. Au matin, André vint trouver son frère Simon Pierre et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie ! », et il le conduisit vers le Seigneur Jésus, qui le regarda et dit : « Tu es Simon, Fils de Jonas, tu seras appelé Képhas », ce qui signifie Pierre. Saint Pierre fut tout de suite blessé d’amour pour le Seigneur. Il crut sur-le-champ qu’Il était le Christ envoyé par Dieu pour le salut du monde. Toutefois, il n’abandonna pas immédiatement sa maison et son métier, et continua encore pour un temps à procurer le nécessaire à ses proches, avec l’aide d’André, à cause du grand âge de leur père. Mais un peu plus tard, quand Jean eut été mis en prison, le Seigneur Jésus, qui passait près du lac de Tibériade, vit Pierre et André jeter leurs filets et leur dit : « Suivez-Moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes ! »
Et quel genre de pêcheurs allaient-ils devenir ? Ceci leur fut manifesté le jour où le Seigneur monta dans le bateau de Simon et commanda de jeter les filets. Pierre dit alors : « Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais sur Ta parole, je jetterai le filet ! » (Luc5,5-6) Et la prise fut si grosse que le filet se rompit, préfigurant la pêche spirituelle et apostolique qui devait attraper par la Parole de Dieu de nombreux peuples dans le filet du salut. Voyant ce miracle, Pierre tomba épouvanté aux pieds de Jésus en disant : « Seigneur, éloigne-Toi de moi, car je suis un homme pécheur ! » Mais le Seigneur choisit plutôt de lui répondre : « Suis-moi, et désormais tu pêcheras les hommes pour la vie comme tu avais pêché les poissons pour la mort ! »
Dès lors, Saint Pierre devint disciple du Christ avec son frère André et les autres disciples nouvellement appelés, et il fut aimé du Seigneur pour la simplicité de son coeur. Un jour, le Christ visita la modeste maison de Saint Pierre et guérit sa belle-mère de la fièvre en la touchant de la main. La nuit suivante, Il partit dans un lieu désert pour prier, et Pierre, ne supportant pas l’idée d’être une heure sans le Seigneur, abandonna sa maison et courut avec zèle derrière son Maître. L’ayant trouvé, il Lui dit : « Seigneur, tous Te cherchent ! »
Désormais, Pierre ne quitta plus le Christ, et resta constamment à Ses côtés pour jouir de Sa vue, écouter Ses paroles plus douces que le miel, et être le témoin des nombreux et grands miracles qui attestaient qu’Il était bien le Christ, le Fils de Dieu.
Le coeur de Pierre crut sans douter à la vérité, et sa bouche confessa le salut. En effet, comme le Seigneur revenait de Césarée de Philippe et questionnait Ses disciples : « Qui dit-on que Je suis, moi, le Fils de l’Homme ? », ils répondirent : « Les uns disent que Tu es Jean-Baptiste, les autres Elie, d’autres encore Jérémie ou l’un des prophètes », et comme le Christ insistait : « Et vous, qui dites-vous que Je suis ? », Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Alors le Seigneur loua son juste témoignage en disant : « Tu es bienheureux Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est Mon Père qui est dans les cieux ! » Et le Christ promit à Pierre de lui donner les clefs de Son Royaume Céleste. Mais l’amour que Pierre éprouvait pour le Seigneur était si ardent qu’il ne concevait pas qu’un malheur pût Lui arriver, aussi en L’entendant parler de Ses souffrances, il dit : « Sois miséricordieux envers Toi Seigneur, et que cela ne T’arrive pas ! » Ces paroles de Pierre ne furent pas agréables au Seigneur qui était justement venu en ce monde pour racheter le genre humain de la perdition par Ses souffrances. Cependant ces paroles manifestaient à la fois le fervent amour de Pierre et son absence de rancune, quand le Seigneur le réprimanda par ces mots très durs : « Derrière moi, satan ! » Loin de s’irriter contre le Seigneur, Pierre accepta courageusement cette édifiante réprimande, et suivit le Christ avec une ferveur redoublée.
Plus tard, de nombreux disciples entendirent les paroles du Seigneur sans pouvoir les accepter et dirent, avant de Le quitter : « Cette parole est dure, qui peut l’écouter ? » Le Seigneur dit aux Douze : « Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? » Et ce fut Pierre encore qui répondit : « Seigneur, vers qui irions-nous, Tu as les paroles de la vie éternelle ! Nous avons cru et nous avons connu que Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Dans sa grande foi et sa grande ferveur, Saint Pierre osa même demander au Seigneur de marcher sur les eaux, et ceci ne lui fut pas refusé. Il sortit du bateau et marcha vers le Seigneur Jésus. Mais sa foi n’était pas encore parfaite car il n’avait pas encore reçu l’Esprit Saint, et, voyant la force du vent, il s’effraya et cria : « Seigneur, Sauve-moi ! » Aussitôt, le Christ lui tendit la main : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? », le libérant de l’abîme des eaux, et plus tard, de son manque de foi en disant : « J’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas ! »
Pierre fut digne, avec les deux autres Apôtres Jacques et Jean, de voir la Transfiguration du Seigneur sur le Mont Thabor. Il entendit de ses propres oreilles la voix du Père, comme il le rapporte dans son épître : « Ce n’est pas en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est en ayant vu Sa majesté de nos propres yeux. Car Il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire quand la Gloire magnifique Lui fit entendre Sa voix qui disait : Celui-ci est Mon Fils bien-aimé en qui J’ai mis toute Mon affection. Nous avons entendu cette voix venant du ciel lorsque nous étions avec Lui sur la sainte montagne »
Lorsque le Seigneur s’approcha de Ses souffrances volontaires et de Sa mort sur la Croix, Pierre montra sa ferveur pour Lui, non seulement en disant : « Seigneur, je suis prêt à aller avec Toi en prison et à la mort », mais aussi en dégainant son épée pour couper l’oreille du serviteur du prêtre Malchus. Et même si, par la providence divine, il chuta trois fois en reniant le Seigneur, son repentir sincère et ses larmes amères lui valurent d’être le premier des Apôtres à voir le Seigneur après Sa Résurrection : « Le Seigneur est réellement ressuscité, et Il est apparu à Simon » (Luc24,34). Saint Paul témoigne aussi : « Il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures, et Il est apparu à Képhas, puis aux Douze ».
Quelle ne fut pas la joie de Pierre quand il vit le Seigneur et reçut de Lui le pardon miséricordieux de son péché ! Après son triple reniement, il offrit une triple réponse d’amour au Christ en disant : « Seigneur, Tu sais tout, Tu sais que je T’aime ! » A la suite de quoi le Seigneur l’instaura comme pasteur de Ses brebis et portier de Son Royaume Céleste.
Après l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, Pierre, comme premier des Apôtres, fut le premier à prêcher la Parole de Dieu, et acquit en une heure jusqu’à trois mille âmes à l’Eglise du Christ. Il se montra également un thaumaturge hors du commun. Comme il entrait dans le temple pour prier en compagnie de Saint Jean, il vit un homme boiteux de naissance à la porte dénommée « la belle ». Il lui prit la main droite et le releva en disant : « Au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche ! » Et aussitôt, les pieds et les chevilles du boiteux s’affermirent, au point que d’un bond il fut debout, marcha, sauta, et entra avec les Apôtres dans le temple en glorifiant Dieu. Ce miracle et la parole de Dieu amenèrent à la foi en Jésus-Christ près de cinq mille hommes.
Saint Pierre mit à mort par sa parole Ananie et sa femme Saphire qui avait commis le sacrilège de mentir à l’Esprit Saint. A Lydda, il guérit un homme du nom d’Enée qui était paralysé depuis l’âge de huit ans par les seules paroles : « Jésus-Christ te guérit ! » A Joppé, il ressuscita une jeune fille nommée Tabitha.
Non seulement ses mains et sa parole puissante faisait des miracles, mais son ombre même provoquait des guérisons. Partout où il se rendait, les gens sortaient leurs malades sur leurs lits afin que l’ombre de Pierre les recouvrît au passage.
Mais bientôt, le roi Hérode porta la main sur l’Eglise de Jérusalem pour lui faire du mal, fit assassiner Jacques le frère de Jean, et fit saisir Pierre pour le mettre en prison. Alors qu’il était lié par deux chaînes, l’Ange du Seigneur le délivra pendant la nuit, et le fit sortir de prison.
Le prince des Apôtres fut le premier à ouvrir aux païens les portes de la foi en baptisant à Césarée le centurion romain Corneille, après avoir eu la vision d’une nappe descendant du ciel chargée de quadrupèdes et de reptiles, accompagnée d’une voix qui lui ordonnait de tuer et de manger, sans regarder comme impur ce que Dieu déclarait pur, en signe de la prochaine conversion des païens.
Il dénonça par la suite le mage samaritain Simon qui voulait hypocritement par le baptême acheter le don de l’Esprit Saint : « Que ton argent périsse avec toi car ton coeur n’est pas droit devant Dieu ! Je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité ! »
Toutes ces choses sont inscrites dans l’Evangile et dans les Actes des Apôtres qu’on lit à l’église, où elles sont présentées en détails. Les rassembler ici de façon exhaustive n’est pas nécessaire car tous les connaissent bien.
La suite des exploits et des labeurs du Saint Apôtre Pierre est moins connue, et nous la rapporterons ici à travers les paroles de Saint Syméon Métaphraste : « De Jérusalem, Saint Pierre se rendit à Césarée, où il consacra un évêque issu du choeur des presbytres qui l’avait suivi. Il se rendit ensuite à Sidon où il fit beaucoup de guérisons et consacra un évêque, puis à Béryte où il consacra un autre évêque. De là il partit pour Byblos et Tripoli de Phénicie, où il consacra Marson, chez qui il avait vécu, comme évêque. De là, il se rendit sur l’île d’Antarados puis à Laodicée où il guérit de nombreux malades, chassa les esprits impurs, et rassembla une grande Eglise à laquelle il donna un évêque. Ensuite, il parvint à Antioche de Syrie, où se cachait Simon le mage qui l’avait fui en Palestine et qui fuyait maintenant les soldats de l’empereur romain Claude. Pierre accomplit de nombreuses guérisons à Antioche, prêcha avec bonheur le Dieu Unique en Trois Personnes, et ordonna des évêques pour évangéliser la Sicile, notamment Marcien pour les habitants de Syracuse, et Pancratios pour Tavroménie. Il se rendit ensuite à Tyane de Cappadoce, puis à Ancyre en Galatie où sa prière ressuscita un mort, et où il catéchisa et baptisa de nombreuses personnes, instaura l’Eglise locale et consacra un évêque. Après quoi, il partit pour Sinope et Amasée dans le Pont. Il visita ensuite Gangres en Paphlagonie, puis Claudiopolis dans la province d’Honorias, Nicomédie en Bithynie et Nicée.
Ensuite, il retourna rapidement à Jérusalem pour la fête de Pâques, puis pour la Cappadoce et la Syrie. Il revint à Antioche et à Jérusalem où il reçut la visite de Saint Paul trois ans après sa conversion au Christ, comme celui-ci le rapporte aux Galates : Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Képhas et je demeurai quinze jours chez lui . Après cette rencontre, certaines lois de l’Eglise ayant été définies, le bienheureux Paul partit accomplir l’oeuvre à laquelle il avait été appelé, et le grand Pierre revint à Antioche où il consacra Evode évêque. Il se rendit ensuite en Phrygie. De là, il alla à Nicomédie où il sacra Prochore évêque. Ce dernier continua toutefois à suivre Saint Jean le Théologien même après cette ordination. De Nicomédie, Pierre partit pour Héliopolis dans l’Hellespont où il consacra évêque le centurion Corneille, puis revint à Jérusalem.
Là, il eut une vision du Seigneur qui lui dit : Lève-toi, Pierre, et pars pour l’Occident ! Il est nécessaire que l’Occident soit éclairé par tes lumières. Je serai avec toi !
C’est en ces temps-là que Simon le Mage fut capturé par les soldats qui le poursuivaient et conduit à Rome pour y être rétribué selon ses oeuvres. Parvenu dans la capitale de l’empire, il employa les ruses et la magie pour enténébrer l’esprit d’une multitude, à tel point que, loin d’être châtié, il fut considéré comme un dieu. Ce disciple romain de satan étonna tellement l’empereur Claude lui-même par sa magie, qu’il fit sculpter sa statue et la déposa entre deux ponts du Tibre avec l’inscription : A Simon, le dieu saint. Mais Justin et Irénée ont parlé de cela en détails…
Revenons au grand Pierre qui, après avoir annoncé aux frères l’apparition du Seigneur, les embrassa et partit pour Antioche, visitant les Eglises et rencontrant de nouveau Saint Paul. De là, il partit, sacra Orcanos évêque de Tarse, Apelle, frère de Polycarpe, pour Smyrne, Olympas pour Philippes de Macédoine, Jason pour Thessalonique, Silas qu’il avait trouvé chez Paul pour Colosses et Hérodion à Patras. Puis, il se rendit en Sicile par la mer, demeura quelque temps à Tavromeni chez Pancratios son disciple, homme versé dans les Ecritures, y catéchisa et baptisa un certain Maxime qu’il ordonna évêque et partit pour Rome.
A Rome, il prêcha jour après jour dans les maisons et dans les assemblées, un seul Dieu, le Père tout-puissant, un seul Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, vrai Dieu de vrai Dieu, et un seul Esprit Saint vivifiant. Il attira de nombreuses personnes à la foi au Christ et les libéra par le saint baptême du leurre païen.
Voyant cela, Simon le Mage fut incapable de se taire et de cacher son animosité envers l’Apôtre, considérant la prédication de ce dernier comme une honte qui venait ternir sa gloire. Il se mit à s’opposer ouvertement à l’enseignement de la vérité, contredisant Saint Pierre sans vergogne par ses paroles et par ses actes au centre même de la ville. Il faisait apparaître aux yeux du peuple des fantômes illusoires qui le précédaient et le suivaient partout, disant qu’il s’agissait là des âmes des morts, ou de ressuscités qui l’adoraient comme un dieu. Par l’artifice de ses illusions, il faisait marcher droit ou sautiller des boiteux. Mais tout ceci n’était qu’illusion, comme ce fabuleux Protée qui changeait de forme, apparaissant tour à tour avec deux visages, sous l’apparence d’une chèvre, d’un serpent ou d’un oiseau, ou bien encore comme du feu, en ne cessant de tromper les insensés. Mais dès que le grand Apôtre du Seigneur jetait le regard sur ses choses insensées, elles disparaissaient ».
Syméon Métaphraste n’est pas le seul à parler des controverses du Saint Apôtre Pierre et de Simon le Mage. On trouve dans le prologue des synaxaires le récit suivant : « Quand Saint Pierre arriva à Rome et apprit que Simon le Mage se faisait appeler Christ et accomplissait de nombreux signes devant les hommes, sa ferveur s’enflamma et il se rendit à la maison de Simon. De nombreuses personnes, qui se tenaient près des portes, lui en interdirent l’entrée.
- Pourquoi m’empêchez-vous d’entrer chez ce mage insidieux ?
- Ce n’est pas un mage mais un dieu puissant. Il a placé une garde devant sa porte qui connaît les pensées humaines : un chien noir qui tue tous ceux qui pensent du mal de Simon.
- Je dis la vérité : Simon est du démon ! Et toi le chien, vas dire à ton maître que Pierre, l’Apôtre du Christ, veut entrer chez lui !
Le chien se rendit auprès de Simon pour le prévenir de l’arrivée de Pierre avec une voix humaine. Tous furent terrifiés en entendant parler le chien. Simon renvoya l’animal chercher Pierre. Quand Pierre entra, le mage fit apparaître ses chimères aux yeux du peuple. Et le Saint Apôtre montra par la puissance du Christ des miracles encore plus grands ».
Quels miracles ? C’est ce que raconte le grec Egycippos, le plus ancien historien de l’Eglise, qui vivait près des Apôtres. Voici le récit de l’un d’entre eux : « Le fils d’une veuve romaine de rang royal vint à mourir dans ses jeunes années. Sa mère versait beaucoup de larmes et se montrait inconsolable. Ses proches se souvinrent alors qu’on trouvait à Rome à ce moment-là deux hommes dont on disait qu’ils ressuscitaient les morts : Pierre et Simon le Mage. Ils les firent donc convoquer, et beaucoup de personnes de haute condition se rassemblèrent, ainsi qu’une grande multitude issue du peuple. Saint Pierre s’adressa à Simon qui se vantait de sa puissance :
- Qu’on accepte comme vrai l’enseignement de celui qui ressuscitera le mort !
Et le peuple acclama la parole de Pierre. Mais, Simon, qui espérait dans sa magie, parla lui aussi au peuple :
- Si je ressuscite le mort, tuerez-vous Pierre ?
- Nous le brûlerons vif devant tes yeux !
Simon s’approcha de la couche du défunt et mit en oeuvre sa magie. Avec l’aide des démons, il fit remuer la tête du mort. Le peuple cria aussitôt que le jeune homme était vivant, et ressuscité. Il voulut se saisir de Pierre pour le brûler. Mais l’Apôtre leva les bras pour obtenir le silence et, quand tous se turent, parla ainsi :
- Si le jeune homme est vivant, qu’il se lève, qu’il parle, et qu’il marche ! Tant que vous n’aurez pas vu tout cela, soyez certains que Simon vous trompe par ses chimères et ses fantômes !
Simon marcha longtemps autour de la couche en invoquant les démons. Mais, comme il ne pouvait rien obtenir, la honte le saisit et il voulut s’enfuir. Mais le peuple le retint. Alors Saint Pierre, qui avait déjà ressuscité Tabitha et avait accompli beaucoup d’autres glorieux miracles, se tint éloigné du mort, leva les bras et les yeux vers le ciel, et pria :
- Seigneur Jésus-Christ, Tu nous a donné un ordre : en Mon Nom, ressuscitez les morts ! Je Te demande donc de ranimer ce jeune homme mort afin que tous ces gens sachent que Tu es un Dieu vrai et qu’aucun autre que Toi ne règne avec le Père et l’Esprit Saint dans les siècles ! Amen. Jeune homme, lève-toi, mon Seigneur Jésus-Christ te ressuscite et te guérit !
Et le mort ouvrit les yeux, se leva, et se mit à parler et à marcher ».
Le romain Marcel, qui fut dans un premier temps disciple de Simon, mais fut ensuite éclairé, conduit à la foi, et baptisé par Saint Pierre, écrit dans son épître aux saints martyrs Nérion et Archille , la fin de ce récit : « Le jeune homme ressuscité tomba aux pieds de Pierre en criant :
- J’ai vu le Seigneur Jésus-Christ qui ordonnait aux anges de me rendre, par ta supplique, à ma mère veuve !
Alors tout le peuple se mit à crier que seul est Dieu le Dieu prêché par Pierre. Simon le Mage utilisa de nouveau sa magie pour se faire une tête de chien et se sauver, mais le peuple s’en saisit avec l’intention de le lapider ou de le brûler, ce que Saint Pierre leur interdit en disant :
-Notre Seigneur et Maître n’a pas ordonné de rendre le mal pour le mal. Laissez-le aller où il veut ! La honte, l’outrage et la connaissance de sa faiblesse lui suffisent. Sa magie ne peut rien.
Simon fut libéré et vint chez moi en pensant que j’ignorais le miracle. Il mit à ma porte un grand chien lié par une chaîne en fer et me dit :
- Je vais voir si Pierre viendra chez toi selon son habitude.
Au bout d’une heure, Saint Pierre se présenta à la porte, détacha le chien, et lui dit :
- Va dire à Simon le Mage de cesser de leurrer par ses oeuvres démoniaques les gens pour lesquels le Christ a versé Son sang !
Le chien s’en alla annoncer au mage avec une voix humaine ce que l’Apôtre lui avait dit. Ayant entendu cela, je sortis rapidement pour recevoir Pierre chez moi avec honneur, et je chassais Simon et son chien. Celui-ci se précipita sur Simon, le mordit à pleines dents, et le jeta à terre. Pierre, qui regardait la scène par la fenêtre, ordonna au chien au Nom du Christ de ne pas causer davantage de mal au corps de Simon. C’est ainsi que sans lui causer aucun mal, le chien réduisit en charpies tous ses vêtements de sorte qu’aucune partie de son corps ne demeura couverte. Le peuple injuria Simon, et le chassa avec son chien de la ville à grands cris. Honteux et déshonoré, Simon ne réapparut plus à Rome pendant une année entière, et n’y revint que lorsque Néron succéda à Claude. Néron était un empereur méchant, comme en témoignèrent les gens méchants qui l’entouraient. Il aima beaucoup Simon et fit de lui son ami ».
Dans le prologue de la grande Ménée, on peut encore lire certains détails sur Simon : « Il voulut avoir la tête tranchée, et promit de ressusciter le troisième jour. Par un artifice, il fit en sorte de placer un mouton sous l’épée, et fit de lui une sorte de fantôme d’homme. Saint Pierre chassa l’illusion du cadavre du mouton, et dénonça Simon aux yeux de tous. Tous en effet virent le mouton décapité apparaître à la place de Simon.
Le mage Simon ne pouvait plus contredire l’Apôtre Pierre. Ecrasé par la honte et le déshonneur, il promit de s’élever au ciel. Rassemblant toute la force des démons qui le servaient, il se rendit au centre de Rome, et monta sur le toit d’un édifice de grande taille, la tête couverte d’une couronne de lauriers. Puis il s’adressa au peuple avec colère :
- Romains, puisque jusqu’à ce moment même vous persistez dans votre folie, puisque vous m’abandonnez en suivant Pierre, je vous abandonne à mon tour et cesse de défendre cette ville ! Que mes anges me prennent dans leurs bras et me montent au ciel chez mon père, d’où je vous enverrai de grands châtiments pour vous punir de ne pas avoir écouté mes paroles et cru à mes oeuvres !
Ayant dit cela, Simon frappa dans ses mains, se propulsa dans l’air et commença à voler, porté par les démons. Les gens, très étonnés, se disaient les uns aux autres :
- C’est l’oeuvre d’un dieu que de voler avec son corps !
Mais le grand Apôtre Pierre se mit à prier Dieu, disant :
- Seigneur Jésus-Christ mon Dieu, dénonce l’illusion de ce mage, afin qu’il ne séduise plus les gens qui croient en Toi ! Et vous, les diables, au Nom de mon Dieu je vous ordonne de ne plus le porter, mais de le lâcher là où il est à présent ! Aussitôt les démons, à la parole de l’Apôtre, s’éloignèrent de Simon et le misérable mage tomba, comme jadis satan précipité du haut des cieux, et se fracassa sur le sol. En voyant cela, le peuple s’extasia des heures durant, répétant sans relâche : Grand est le Dieu prêché par Pierre, en vérité il n’y a pas de Dieu hormis ce vrai Dieu ! Le mage, après sa chute, fut tout à fait brisé, mais, par la volonté de Dieu, toujours vivant, afin qu’il eût encore l’opportunité de reconnaître la faiblesse des démons et la sienne, son état misérable, que la honte le gagnât et qu’il admît la force du Tout-Puissant. Etendu sur le sol, brisé, il supporta de grandes souffrances tandis que le peuple le raillait, et ce n’est qu’au matin qu’il remit péniblement son âme mauvaise entre les mains des démons pour être conduite en enfer chez satan, leur père.
Saint Pierre, après la chute de Simon, monta sur une hauteur et fit un signe de la main pour que le peuple qui vociférait se tût. Il lui enseigna la connaissance du vrai Dieu, et par un long discours, l’initia à la foi chrétienne ».
En apprenant la mort honteuse de son ami, l’empereur Néron s’irrita fortement contre Pierre et voulut le tuer. Toutefois, le courroux du souverain ne put aboutir immédiatement, comme le rapporte Saint Syméon Métaphraste, mais seulement quelques années plus tard.
Après la mort de Simon, en effet, Saint Pierre ne resta pas longtemps à Rome. Il fit beaucoup de baptêmes, affermit l’Eglise, consacra Saint Lin évêque de la ville impériale, puis partit pour Terracine où il consacra un autre Epaphrodite comme évêque. Il parvint ensuite à Sirmi en Espagne où il consacra Epainétos comme évêque, avant d’atteindre Carthage en Afrique. Là il consacra Crescens puis partit pour l’Egypte. A Thèbes, la ville aux cent portes, il consacra Rufus comme évêque, et à Alexandrie, le saint Apôtre et Evangéliste Marc.
Après une révélation, il se rendit à Jérusalem pour assister à la Dormition de la Toute-Pure Vierge Marie la Mère de Dieu. Après cela, il revint en Egypte, puis traversa l’Afrique pour revenir à Rome, d’où il partit pour Milan et Photikin, où il consacra des évêques et ordonna des presbytres.
Il partit ensuite pour la lointaine Bretagne où il vécut longtemps et attira à la foi au Christ un peuple nombreux. C’est là qu’un ange lui rendit visite pour lui dire : « Pierre, ton départ de cette vie s’approche, il convient que tu partes pour Rome où tu supporteras la mort sur la croix, et recevras du Seigneur Jésus-Christ ta juste rétribution ». Après avoir rendu grâce à Dieu, Pierre passa encore quelques jours en Bretagne, affermissant les églises et consacrant des évêques, ordonnant des presbytres et des diacres.
Durant la douzième année du règne de Néron, il revint de nouveau à Rome où il consacra Clément comme évêque. Celui-ci refusa longtemps de porter un tel joug, mais, exhorté par les paroles de l’Apôtre, il courba le cou sous le joug du Christ et, en compagnie de son maître et d’autres saints hommes, il tira le char de la Parole de Dieu. De nombreux hommes et femmes de Rome de rang sénatorial furent éclairés par la foi et le saint baptême.
Il se trouvait que l’empereur Néron avait alors parmi ses concubines deux très belles femmes qu’il préférait à toutes les autres. Ces deux femmes devinrent croyantes et décidèrent de mener une vie chaste, refusant désormais d’obéir aux désirs lubriques de l’empereur. Ce dernier, qui vivait dans la convoitise sans jamais pouvoir s’en rassasier, s’irrita contre l’Eglise du Christ et surtout contre l’Apôtre Pierre, qu’il jugeait responsable de la conversion de ses concubines. Se souvenant de la mort de son ami Simon, il fit rechercher Pierre pour le tuer.
L’historien de l’Eglise Egysippos rapporte que les fidèles de Rome supplièrent Pierre de se cacher et de quitter la ville, pour le bien de la multitude. Mais Pierre n’entendait pas les choses ainsi, et désirait souffrir et mourir pour le Christ. Le peuple des fidèles, pleurant et gémissant, supplia de plus belle l’Apôtre de sauver sa vie, si nécessaire pour la Sainte Eglise ballottée par les malheurs dispensés par les infidèles. Saint Pierre se laissa fléchir par les larmes des fidèles, et promit de sortir de la ville et de se cacher. La nuit suivante, après avoir prié avec l’assemblée des fidèles, il embrassa chacun et partit seul. En arrivant aux portes de la ville, il rencontra le Seigneur Jésus-Christ qui rentrait dans la ville. Pierre Le salua :
- Seigneur, où vas-Tu ?
- Je vais à Rome pour être crucifié de nouveau !
A ces mots, le Seigneur devint invisible. Pierre comprit que le Christ, qui souffre dans Ses serviteurs comme dans Ses membres véritables, voulait souffrir à Rome dans son corps aussi. Il revint donc sur ses pas, se dirigea vers l’église, et fut arrêté par les soldats.
Saint Syméon Métaphraste rapporte que non seulement Pierre fut arrêté, mais également une multitude de fidèles, et parmi eux Hérodion et Olympas, que le tyran condamna à être décapités. Pierre, quant à lui, fut condamné à la crucifixion. Les soldats s’emparèrent donc des condamnés pour les conduire sur les lieux du supplice. Ils laissèrent toutefois partir Clément, qui était parent de l’empereur. Ils tuèrent par le glaive Hérodion, Olympas, et beaucoup d’autres fidèles. Pierre, quant à lui, demanda à ses bourreaux d’être crucifié la tête en bas, afin d’honorer le Seigneur en inclinant sa tête sous Ses pieds.
C’est ainsi que s’endormit le grand Apôtre Pierre, glorifiant Dieu sur la croix, et supportant la grande douleur des clous dans ses mains et dans ses pieds. Il remit son âme à Dieu le vingt-neuvième du mois de juin.
Clément, le disciple de Pierre, réclama le corps de l’Apôtre, le descendit de la croix, le prépara comme il convient, et convoqua les fidèles encore en vie et les hiérarques afin de l’ensevelir avec honneur. Il fit aussi ensevelir les corps de ceux qui avaient souffert avec Pierre : les saints Hérodion et Olympas, et tous les fidèles qui venaient de glorifier le Christ Dieu, qui, avec le Père et l’Esprit Saint, est glorifié dans les siècles. Amen.

 

(Ces jours, je étudiais, en effet, qui étudient à nouveau, la mort des apôtres Pierre et Paul, vous ne pouvez pas conclure cette étude, jamais assez, je propose l’étude de l’Eglise orthodoxe, est un peu apologétique, ajoute quelque chose qui manque et quelques autres nouvelles, mais pour le moment il est le meilleur que je ai trouvé)

VIE DE SAINT PIERRE LE PRINCE DES APÔTRE

Saint Dimitri de Rostov

Le Saint Apôtre Pierre se nommait Simon avant son apostolat. Juif de naissance, il naquit en Galilée, dans la petite ville méconnue de Bethsaïde, d’un père nommé Jonas, de la maison de Simon. Son frère était le Saint Apôtre André, le Premier-Appelé. Saint Pierre épousa la fille d’Aristobule, le frère du Saint Apôtre Barnabé, dont il eut deux enfants, un fils et une fille. Homme simple et sans instruction, il craignait Dieu, accomplissait tous Ses commandements, et se tenait devant Lui sans faille dans tous ses actes. Il était pêcheur de son état, et vivait dans la pauvreté, gagnant de ses mains la nourriture nécessaire pour sa maisonnée, c’est-à-dire sa femme, ses enfants, sa belle-mère, et son vieux père.
Son frère André, quant à lui, dédaignait la vanité et les préoccupations de ce monde, et menait une vie de célibataire qui le conduisit à devenir le disciple de Saint Jean Baptiste qui prêchait le repentir près du Jourdain. Voyant un jour son maître montrer du doigt le Seigneur Jésus en disant : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde », il laissa Jean pour suivre le Christ avec un autre de ses disciples. A la question « Maître, où demeures-Tu ? », le Seigneur ayant répondu : « Venez et voyez ! », ils demeurèrent chez Lui ce jour-là. Au matin, André vint trouver son frère Simon Pierre et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie ! », et il le conduisit vers le Seigneur Jésus, qui le regarda et dit : « Tu es Simon, Fils de Jonas, tu seras appelé Képhas », ce qui signifie Pierre. Saint Pierre fut tout de suite blessé d’amour pour le Seigneur. Il crut sur-le-champ qu’Il était le Christ envoyé par Dieu pour le salut du monde. Toutefois, il n’abandonna pas immédiatement sa maison et son métier, et continua encore pour un temps à procurer le nécessaire à ses proches, avec l’aide d’André, à cause du grand âge de leur père. Mais un peu plus tard, quand Jean eut été mis en prison, le Seigneur Jésus, qui passait près du lac de Tibériade, vit Pierre et André jeter leurs filets et leur dit : « Suivez-Moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes ! »
Et quel genre de pêcheurs allaient-ils devenir ? Ceci leur fut manifesté le jour où le Seigneur monta dans le bateau de Simon et commanda de jeter les filets. Pierre dit alors : « Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais sur Ta parole, je jetterai le filet ! » (Luc5,5-6) Et la prise fut si grosse que le filet se rompit, préfigurant la pêche spirituelle et apostolique qui devait attraper par la Parole de Dieu de nombreux peuples dans le filet du salut. Voyant ce miracle, Pierre tomba épouvanté aux pieds de Jésus en disant : « Seigneur, éloigne-Toi de moi, car je suis un homme pécheur ! » Mais le Seigneur choisit plutôt de lui répondre : « Suis-moi, et désormais tu pêcheras les hommes pour la vie comme tu avais pêché les poissons pour la mort ! »
Dès lors, Saint Pierre devint disciple du Christ avec son frère André et les autres disciples nouvellement appelés, et il fut aimé du Seigneur pour la simplicité de son coeur. Un jour, le Christ visita la modeste maison de Saint Pierre et guérit sa belle-mère de la fièvre en la touchant de la main. La nuit suivante, Il partit dans un lieu désert pour prier, et Pierre, ne supportant pas l’idée d’être une heure sans le Seigneur, abandonna sa maison et courut avec zèle derrière son Maître. L’ayant trouvé, il Lui dit : « Seigneur, tous Te cherchent ! »
Désormais, Pierre ne quitta plus le Christ, et resta constamment à Ses côtés pour jouir de Sa vue, écouter Ses paroles plus douces que le miel, et être le témoin des nombreux et grands miracles qui attestaient qu’Il était bien le Christ, le Fils de Dieu.
Le coeur de Pierre crut sans douter à la vérité, et sa bouche confessa le salut. En effet, comme le Seigneur revenait de Césarée de Philippe et questionnait Ses disciples : « Qui dit-on que Je suis, moi, le Fils de l’Homme ? », ils répondirent : « Les uns disent que Tu es Jean-Baptiste, les autres Elie, d’autres encore Jérémie ou l’un des prophètes », et comme le Christ insistait : « Et vous, qui dites-vous que Je suis ? », Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Alors le Seigneur loua son juste témoignage en disant : « Tu es bienheureux Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est Mon Père qui est dans les cieux ! » Et le Christ promit à Pierre de lui donner les clefs de Son Royaume Céleste. Mais l’amour que Pierre éprouvait pour le Seigneur était si ardent qu’il ne concevait pas qu’un malheur pût Lui arriver, aussi en L’entendant parler de Ses souffrances, il dit : « Sois miséricordieux envers Toi Seigneur, et que cela ne T’arrive pas ! » Ces paroles de Pierre ne furent pas agréables au Seigneur qui était justement venu en ce monde pour racheter le genre humain de la perdition par Ses souffrances. Cependant ces paroles manifestaient à la fois le fervent amour de Pierre et son absence de rancune, quand le Seigneur le réprimanda par ces mots très durs : « Derrière moi, satan ! » Loin de s’irriter contre le Seigneur, Pierre accepta courageusement cette édifiante réprimande, et suivit le Christ avec une ferveur redoublée.
Plus tard, de nombreux disciples entendirent les paroles du Seigneur sans pouvoir les accepter et dirent, avant de Le quitter : « Cette parole est dure, qui peut l’écouter ? » Le Seigneur dit aux Douze : « Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? » Et ce fut Pierre encore qui répondit : « Seigneur, vers qui irions-nous, Tu as les paroles de la vie éternelle ! Nous avons cru et nous avons connu que Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Dans sa grande foi et sa grande ferveur, Saint Pierre osa même demander au Seigneur de marcher sur les eaux, et ceci ne lui fut pas refusé. Il sortit du bateau et marcha vers le Seigneur Jésus. Mais sa foi n’était pas encore parfaite car il n’avait pas encore reçu l’Esprit Saint, et, voyant la force du vent, il s’effraya et cria : « Seigneur, Sauve-moi ! » Aussitôt, le Christ lui tendit la main : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? », le libérant de l’abîme des eaux, et plus tard, de son manque de foi en disant : « J’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas ! »
Pierre fut digne, avec les deux autres Apôtres Jacques et Jean, de voir la Transfiguration du Seigneur sur le Mont Thabor. Il entendit de ses propres oreilles la voix du Père, comme il le rapporte dans son épître : « Ce n’est pas en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est en ayant vu Sa majesté de nos propres yeux. Car Il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire quand la Gloire magnifique Lui fit entendre Sa voix qui disait : Celui-ci est Mon Fils bien-aimé en qui J’ai mis toute Mon affection. Nous avons entendu cette voix venant du ciel lorsque nous étions avec Lui sur la sainte montagne »
Lorsque le Seigneur s’approcha de Ses souffrances volontaires et de Sa mort sur la Croix, Pierre montra sa ferveur pour Lui, non seulement en disant : « Seigneur, je suis prêt à aller avec Toi en prison et à la mort », mais aussi en dégainant son épée pour couper l’oreille du serviteur du prêtre Malchus. Et même si, par la providence divine, il chuta trois fois en reniant le Seigneur, son repentir sincère et ses larmes amères lui valurent d’être le premier des Apôtres à voir le Seigneur après Sa Résurrection : « Le Seigneur est réellement ressuscité, et Il est apparu à Simon » (Luc24,34). Saint Paul témoigne aussi : « Il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures, et Il est apparu à Képhas, puis aux Douze ».
Quelle ne fut pas la joie de Pierre quand il vit le Seigneur et reçut de Lui le pardon miséricordieux de son péché ! Après son triple reniement, il offrit une triple réponse d’amour au Christ en disant : « Seigneur, Tu sais tout, Tu sais que je T’aime ! » A la suite de quoi le Seigneur l’instaura comme pasteur de Ses brebis et portier de Son Royaume Céleste.
Après l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, Pierre, comme premier des Apôtres, fut le premier à prêcher la Parole de Dieu, et acquit en une heure jusqu’à trois mille âmes à l’Eglise du Christ. Il se montra également un thaumaturge hors du commun. Comme il entrait dans le temple pour prier en compagnie de Saint Jean, il vit un homme boiteux de naissance à la porte dénommée « la belle ». Il lui prit la main droite et le releva en disant : « Au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche ! » Et aussitôt, les pieds et les chevilles du boiteux s’affermirent, au point que d’un bond il fut debout, marcha, sauta, et entra avec les Apôtres dans le temple en glorifiant Dieu. Ce miracle et la parole de Dieu amenèrent à la foi en Jésus-Christ près de cinq mille hommes.
Saint Pierre mit à mort par sa parole Ananie et sa femme Saphire qui avait commis le sacrilège de mentir à l’Esprit Saint. A Lydda, il guérit un homme du nom d’Enée qui était paralysé depuis l’âge de huit ans par les seules paroles : « Jésus-Christ te guérit ! » A Joppé, il ressuscita une jeune fille nommée Tabitha.
Non seulement ses mains et sa parole puissante faisait des miracles, mais son ombre même provoquait des guérisons. Partout où il se rendait, les gens sortaient leurs malades sur leurs lits afin que l’ombre de Pierre les recouvrît au passage.
Mais bientôt, le roi Hérode porta la main sur l’Eglise de Jérusalem pour lui faire du mal, fit assassiner Jacques le frère de Jean, et fit saisir Pierre pour le mettre en prison. Alors qu’il était lié par deux chaînes, l’Ange du Seigneur le délivra pendant la nuit, et le fit sortir de prison.
Le prince des Apôtres fut le premier à ouvrir aux païens les portes de la foi en baptisant à Césarée le centurion romain Corneille, après avoir eu la vision d’une nappe descendant du ciel chargée de quadrupèdes et de reptiles, accompagnée d’une voix qui lui ordonnait de tuer et de manger, sans regarder comme impur ce que Dieu déclarait pur, en signe de la prochaine conversion des païens.
Il dénonça par la suite le mage samaritain Simon qui voulait hypocritement par le baptême acheter le don de l’Esprit Saint : « Que ton argent périsse avec toi car ton coeur n’est pas droit devant Dieu ! Je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité ! »
Toutes ces choses sont inscrites dans l’Evangile et dans les Actes des Apôtres qu’on lit à l’église, où elles sont présentées en détails. Les rassembler ici de façon exhaustive n’est pas nécessaire car tous les connaissent bien.
La suite des exploits et des labeurs du Saint Apôtre Pierre est moins connue, et nous la rapporterons ici à travers les paroles de Saint Syméon Métaphraste : « De Jérusalem, Saint Pierre se rendit à Césarée, où il consacra un évêque issu du choeur des presbytres qui l’avait suivi. Il se rendit ensuite à Sidon où il fit beaucoup de guérisons et consacra un évêque, puis à Béryte où il consacra un autre évêque. De là il partit pour Byblos et Tripoli de Phénicie, où il consacra Marson, chez qui il avait vécu, comme évêque. De là, il se rendit sur l’île d’Antarados puis à Laodicée où il guérit de nombreux malades, chassa les esprits impurs, et rassembla une grande Eglise à laquelle il donna un évêque. Ensuite, il parvint à Antioche de Syrie, où se cachait Simon le mage qui l’avait fui en Palestine et qui fuyait maintenant les soldats de l’empereur romain Claude. Pierre accomplit de nombreuses guérisons à Antioche, prêcha avec bonheur le Dieu Unique en Trois Personnes, et ordonna des évêques pour évangéliser la Sicile, notamment Marcien pour les habitants de Syracuse, et Pancratios pour Tavroménie. Il se rendit ensuite à Tyane de Cappadoce, puis à Ancyre en Galatie où sa prière ressuscita un mort, et où il catéchisa et baptisa de nombreuses personnes, instaura l’Eglise locale et consacra un évêque. Après quoi, il partit pour Sinope et Amasée dans le Pont. Il visita ensuite Gangres en Paphlagonie, puis Claudiopolis dans la province d’Honorias, Nicomédie en Bithynie et Nicée.
Ensuite, il retourna rapidement à Jérusalem pour la fête de Pâques, puis pour la Cappadoce et la Syrie. Il revint à Antioche et à Jérusalem où il reçut la visite de Saint Paul trois ans après sa conversion au Christ, comme celui-ci le rapporte aux Galates : Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Képhas et je demeurai quinze jours chez lui . Après cette rencontre, certaines lois de l’Eglise ayant été définies, le bienheureux Paul partit accomplir l’oeuvre à laquelle il avait été appelé, et le grand Pierre revint à Antioche où il consacra Evode évêque. Il se rendit ensuite en Phrygie. De là, il alla à Nicomédie où il sacra Prochore évêque. Ce dernier continua toutefois à suivre Saint Jean le Théologien même après cette ordination. De Nicomédie, Pierre partit pour Héliopolis dans l’Hellespont où il consacra évêque le centurion Corneille, puis revint à Jérusalem.
Là, il eut une vision du Seigneur qui lui dit : Lève-toi, Pierre, et pars pour l’Occident ! Il est nécessaire que l’Occident soit éclairé par tes lumières. Je serai avec toi !
C’est en ces temps-là que Simon le Mage fut capturé par les soldats qui le poursuivaient et conduit à Rome pour y être rétribué selon ses oeuvres. Parvenu dans la capitale de l’empire, il employa les ruses et la magie pour enténébrer l’esprit d’une multitude, à tel point que, loin d’être châtié, il fut considéré comme un dieu. Ce disciple romain de satan étonna tellement l’empereur Claude lui-même par sa magie, qu’il fit sculpter sa statue et la déposa entre deux ponts du Tibre avec l’inscription : A Simon, le dieu saint. Mais Justin et Irénée ont parlé de cela en détails…
Revenons au grand Pierre qui, après avoir annoncé aux frères l’apparition du Seigneur, les embrassa et partit pour Antioche, visitant les Eglises et rencontrant de nouveau Saint Paul. De là, il partit, sacra Orcanos évêque de Tarse, Apelle, frère de Polycarpe, pour Smyrne, Olympas pour Philippes de Macédoine, Jason pour Thessalonique, Silas qu’il avait trouvé chez Paul pour Colosses et Hérodion à Patras. Puis, il se rendit en Sicile par la mer, demeura quelque temps à Tavromeni chez Pancratios son disciple, homme versé dans les Ecritures, y catéchisa et baptisa un certain Maxime qu’il ordonna évêque et partit pour Rome.
A Rome, il prêcha jour après jour dans les maisons et dans les assemblées, un seul Dieu, le Père tout-puissant, un seul Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, vrai Dieu de vrai Dieu, et un seul Esprit Saint vivifiant. Il attira de nombreuses personnes à la foi au Christ et les libéra par le saint baptême du leurre païen.
Voyant cela, Simon le Mage fut incapable de se taire et de cacher son animosité envers l’Apôtre, considérant la prédication de ce dernier comme une honte qui venait ternir sa gloire. Il se mit à s’opposer ouvertement à l’enseignement de la vérité, contredisant Saint Pierre sans vergogne par ses paroles et par ses actes au centre même de la ville. Il faisait apparaître aux yeux du peuple des fantômes illusoires qui le précédaient et le suivaient partout, disant qu’il s’agissait là des âmes des morts, ou de ressuscités qui l’adoraient comme un dieu. Par l’artifice de ses illusions, il faisait marcher droit ou sautiller des boiteux. Mais tout ceci n’était qu’illusion, comme ce fabuleux Protée qui changeait de forme, apparaissant tour à tour avec deux visages, sous l’apparence d’une chèvre, d’un serpent ou d’un oiseau, ou bien encore comme du feu, en ne cessant de tromper les insensés. Mais dès que le grand Apôtre du Seigneur jetait le regard sur ses choses insensées, elles disparaissaient ».
Syméon Métaphraste n’est pas le seul à parler des controverses du Saint Apôtre Pierre et de Simon le Mage. On trouve dans le prologue des synaxaires le récit suivant : « Quand Saint Pierre arriva à Rome et apprit que Simon le Mage se faisait appeler Christ et accomplissait de nombreux signes devant les hommes, sa ferveur s’enflamma et il se rendit à la maison de Simon. De nombreuses personnes, qui se tenaient près des portes, lui en interdirent l’entrée.
- Pourquoi m’empêchez-vous d’entrer chez ce mage insidieux ?
- Ce n’est pas un mage mais un dieu puissant. Il a placé une garde devant sa porte qui connaît les pensées humaines : un chien noir qui tue tous ceux qui pensent du mal de Simon.
- Je dis la vérité : Simon est du démon ! Et toi le chien, vas dire à ton maître que Pierre, l’Apôtre du Christ, veut entrer chez lui !
Le chien se rendit auprès de Simon pour le prévenir de l’arrivée de Pierre avec une voix humaine. Tous furent terrifiés en entendant parler le chien. Simon renvoya l’animal chercher Pierre. Quand Pierre entra, le mage fit apparaître ses chimères aux yeux du peuple. Et le Saint Apôtre montra par la puissance du Christ des miracles encore plus grands ».
Quels miracles ? C’est ce que raconte le grec Egycippos, le plus ancien historien de l’Eglise, qui vivait près des Apôtres. Voici le récit de l’un d’entre eux : « Le fils d’une veuve romaine de rang royal vint à mourir dans ses jeunes années. Sa mère versait beaucoup de larmes et se montrait inconsolable. Ses proches se souvinrent alors qu’on trouvait à Rome à ce moment-là deux hommes dont on disait qu’ils ressuscitaient les morts : Pierre et Simon le Mage. Ils les firent donc convoquer, et beaucoup de personnes de haute condition se rassemblèrent, ainsi qu’une grande multitude issue du peuple. Saint Pierre s’adressa à Simon qui se vantait de sa puissance :
- Qu’on accepte comme vrai l’enseignement de celui qui ressuscitera le mort !
Et le peuple acclama la parole de Pierre. Mais, Simon, qui espérait dans sa magie, parla lui aussi au peuple :
- Si je ressuscite le mort, tuerez-vous Pierre ?
- Nous le brûlerons vif devant tes yeux !
Simon s’approcha de la couche du défunt et mit en oeuvre sa magie. Avec l’aide des démons, il fit remuer la tête du mort. Le peuple cria aussitôt que le jeune homme était vivant, et ressuscité. Il voulut se saisir de Pierre pour le brûler. Mais l’Apôtre leva les bras pour obtenir le silence et, quand tous se turent, parla ainsi :
- Si le jeune homme est vivant, qu’il se lève, qu’il parle, et qu’il marche ! Tant que vous n’aurez pas vu tout cela, soyez certains que Simon vous trompe par ses chimères et ses fantômes !
Simon marcha longtemps autour de la couche en invoquant les démons. Mais, comme il ne pouvait rien obtenir, la honte le saisit et il voulut s’enfuir. Mais le peuple le retint. Alors Saint Pierre, qui avait déjà ressuscité Tabitha et avait accompli beaucoup d’autres glorieux miracles, se tint éloigné du mort, leva les bras et les yeux vers le ciel, et pria :
- Seigneur Jésus-Christ, Tu nous a donné un ordre : en Mon Nom, ressuscitez les morts ! Je Te demande donc de ranimer ce jeune homme mort afin que tous ces gens sachent que Tu es un Dieu vrai et qu’aucun autre que Toi ne règne avec le Père et l’Esprit Saint dans les siècles ! Amen. Jeune homme, lève-toi, mon Seigneur Jésus-Christ te ressuscite et te guérit !
Et le mort ouvrit les yeux, se leva, et se mit à parler et à marcher ».
Le romain Marcel, qui fut dans un premier temps disciple de Simon, mais fut ensuite éclairé, conduit à la foi, et baptisé par Saint Pierre, écrit dans son épître aux saints martyrs Nérion et Archille , la fin de ce récit : « Le jeune homme ressuscité tomba aux pieds de Pierre en criant :
- J’ai vu le Seigneur Jésus-Christ qui ordonnait aux anges de me rendre, par ta supplique, à ma mère veuve !
Alors tout le peuple se mit à crier que seul est Dieu le Dieu prêché par Pierre. Simon le Mage utilisa de nouveau sa magie pour se faire une tête de chien et se sauver, mais le peuple s’en saisit avec l’intention de le lapider ou de le brûler, ce que Saint Pierre leur interdit en disant :
-Notre Seigneur et Maître n’a pas ordonné de rendre le mal pour le mal. Laissez-le aller où il veut ! La honte, l’outrage et la connaissance de sa faiblesse lui suffisent. Sa magie ne peut rien.
Simon fut libéré et vint chez moi en pensant que j’ignorais le miracle. Il mit à ma porte un grand chien lié par une chaîne en fer et me dit :
- Je vais voir si Pierre viendra chez toi selon son habitude.
Au bout d’une heure, Saint Pierre se présenta à la porte, détacha le chien, et lui dit :
- Va dire à Simon le Mage de cesser de leurrer par ses oeuvres démoniaques les gens pour lesquels le Christ a versé Son sang !
Le chien s’en alla annoncer au mage avec une voix humaine ce que l’Apôtre lui avait dit. Ayant entendu cela, je sortis rapidement pour recevoir Pierre chez moi avec honneur, et je chassais Simon et son chien. Celui-ci se précipita sur Simon, le mordit à pleines dents, et le jeta à terre. Pierre, qui regardait la scène par la fenêtre, ordonna au chien au Nom du Christ de ne pas causer davantage de mal au corps de Simon. C’est ainsi que sans lui causer aucun mal, le chien réduisit en charpies tous ses vêtements de sorte qu’aucune partie de son corps ne demeura couverte. Le peuple injuria Simon, et le chassa avec son chien de la ville à grands cris. Honteux et déshonoré, Simon ne réapparut plus à Rome pendant une année entière, et n’y revint que lorsque Néron succéda à Claude. Néron était un empereur méchant, comme en témoignèrent les gens méchants qui l’entouraient. Il aima beaucoup Simon et fit de lui son ami ».
Dans le prologue de la grande Ménée, on peut encore lire certains détails sur Simon : « Il voulut avoir la tête tranchée, et promit de ressusciter le troisième jour. Par un artifice, il fit en sorte de placer un mouton sous l’épée, et fit de lui une sorte de fantôme d’homme. Saint Pierre chassa l’illusion du cadavre du mouton, et dénonça Simon aux yeux de tous. Tous en effet virent le mouton décapité apparaître à la place de Simon.
Le mage Simon ne pouvait plus contredire l’Apôtre Pierre. Ecrasé par la honte et le déshonneur, il promit de s’élever au ciel. Rassemblant toute la force des démons qui le servaient, il se rendit au centre de Rome, et monta sur le toit d’un édifice de grande taille, la tête couverte d’une couronne de lauriers. Puis il s’adressa au peuple avec colère :
- Romains, puisque jusqu’à ce moment même vous persistez dans votre folie, puisque vous m’abandonnez en suivant Pierre, je vous abandonne à mon tour et cesse de défendre cette ville ! Que mes anges me prennent dans leurs bras et me montent au ciel chez mon père, d’où je vous enverrai de grands châtiments pour vous punir de ne pas avoir écouté mes paroles et cru à mes oeuvres !
Ayant dit cela, Simon frappa dans ses mains, se propulsa dans l’air et commença à voler, porté par les démons. Les gens, très étonnés, se disaient les uns aux autres :
- C’est l’oeuvre d’un dieu que de voler avec son corps !
Mais le grand Apôtre Pierre se mit à prier Dieu, disant :
- Seigneur Jésus-Christ mon Dieu, dénonce l’illusion de ce mage, afin qu’il ne séduise plus les gens qui croient en Toi ! Et vous, les diables, au Nom de mon Dieu je vous ordonne de ne plus le porter, mais de le lâcher là où il est à présent ! Aussitôt les démons, à la parole de l’Apôtre, s’éloignèrent de Simon et le misérable mage tomba, comme jadis satan précipité du haut des cieux, et se fracassa sur le sol. En voyant cela, le peuple s’extasia des heures durant, répétant sans relâche : Grand est le Dieu prêché par Pierre, en vérité il n’y a pas de Dieu hormis ce vrai Dieu ! Le mage, après sa chute, fut tout à fait brisé, mais, par la volonté de Dieu, toujours vivant, afin qu’il eût encore l’opportunité de reconnaître la faiblesse des démons et la sienne, son état misérable, que la honte le gagnât et qu’il admît la force du Tout-Puissant. Etendu sur le sol, brisé, il supporta de grandes souffrances tandis que le peuple le raillait, et ce n’est qu’au matin qu’il remit péniblement son âme mauvaise entre les mains des démons pour être conduite en enfer chez satan, leur père.
Saint Pierre, après la chute de Simon, monta sur une hauteur et fit un signe de la main pour que le peuple qui vociférait se tût. Il lui enseigna la connaissance du vrai Dieu, et par un long discours, l’initia à la foi chrétienne ».
En apprenant la mort honteuse de son ami, l’empereur Néron s’irrita fortement contre Pierre et voulut le tuer. Toutefois, le courroux du souverain ne put aboutir immédiatement, comme le rapporte Saint Syméon Métaphraste, mais seulement quelques années plus tard.
Après la mort de Simon, en effet, Saint Pierre ne resta pas longtemps à Rome. Il fit beaucoup de baptêmes, affermit l’Eglise, consacra Saint Lin évêque de la ville impériale, puis partit pour Terracine où il consacra un autre Epaphrodite comme évêque. Il parvint ensuite à Sirmi en Espagne où il consacra Epainétos comme évêque, avant d’atteindre Carthage en Afrique. Là il consacra Crescens puis partit pour l’Egypte. A Thèbes, la ville aux cent portes, il consacra Rufus comme évêque, et à Alexandrie, le saint Apôtre et Evangéliste Marc.
Après une révélation, il se rendit à Jérusalem pour assister à la Dormition de la Toute-Pure Vierge Marie la Mère de Dieu. Après cela, il revint en Egypte, puis traversa l’Afrique pour revenir à Rome, d’où il partit pour Milan et Photikin, où il consacra des évêques et ordonna des presbytres.
Il partit ensuite pour la lointaine Bretagne où il vécut longtemps et attira à la foi au Christ un peuple nombreux. C’est là qu’un ange lui rendit visite pour lui dire : « Pierre, ton départ de cette vie s’approche, il convient que tu partes pour Rome où tu supporteras la mort sur la croix, et recevras du Seigneur Jésus-Christ ta juste rétribution ». Après avoir rendu grâce à Dieu, Pierre passa encore quelques jours en Bretagne, affermissant les églises et consacrant des évêques, ordonnant des presbytres et des diacres.
Durant la douzième année du règne de Néron, il revint de nouveau à Rome où il consacra Clément comme évêque. Celui-ci refusa longtemps de porter un tel joug, mais, exhorté par les paroles de l’Apôtre, il courba le cou sous le joug du Christ et, en compagnie de son maître et d’autres saints hommes, il tira le char de la Parole de Dieu. De nombreux hommes et femmes de Rome de rang sénatorial furent éclairés par la foi et le saint baptême.
Il se trouvait que l’empereur Néron avait alors parmi ses concubines deux très belles femmes qu’il préférait à toutes les autres. Ces deux femmes devinrent croyantes et décidèrent de mener une vie chaste, refusant désormais d’obéir aux désirs lubriques de l’empereur. Ce dernier, qui vivait dans la convoitise sans jamais pouvoir s’en rassasier, s’irrita contre l’Eglise du Christ et surtout contre l’Apôtre Pierre, qu’il jugeait responsable de la conversion de ses concubines. Se souvenant de la mort de son ami Simon, il fit rechercher Pierre pour le tuer.
L’historien de l’Eglise Egysippos rapporte que les fidèles de Rome supplièrent Pierre de se cacher et de quitter la ville, pour le bien de la multitude. Mais Pierre n’entendait pas les choses ainsi, et désirait souffrir et mourir pour le Christ. Le peuple des fidèles, pleurant et gémissant, supplia de plus belle l’Apôtre de sauver sa vie, si nécessaire pour la Sainte Eglise ballottée par les malheurs dispensés par les infidèles. Saint Pierre se laissa fléchir par les larmes des fidèles, et promit de sortir de la ville et de se cacher. La nuit suivante, après avoir prié avec l’assemblée des fidèles, il embrassa chacun et partit seul. En arrivant aux portes de la ville, il rencontra le Seigneur Jésus-Christ qui rentrait dans la ville. Pierre Le salua :
- Seigneur, où vas-Tu ?
- Je vais à Rome pour être crucifié de nouveau !
A ces mots, le Seigneur devint invisible. Pierre comprit que le Christ, qui souffre dans Ses serviteurs comme dans Ses membres véritables, voulait souffrir à Rome dans son corps aussi. Il revint donc sur ses pas, se dirigea vers l’église, et fut arrêté par les soldats.
Saint Syméon Métaphraste rapporte que non seulement Pierre fut arrêté, mais également une multitude de fidèles, et parmi eux Hérodion et Olympas, que le tyran condamna à être décapités. Pierre, quant à lui, fut condamné à la crucifixion. Les soldats s’emparèrent donc des condamnés pour les conduire sur les lieux du supplice. Ils laissèrent toutefois partir Clément, qui était parent de l’empereur. Ils tuèrent par le glaive Hérodion, Olympas, et beaucoup d’autres fidèles. Pierre, quant à lui, demanda à ses bourreaux d’être crucifié la tête en bas, afin d’honorer le Seigneur en inclinant sa tête sous Ses pieds.
C’est ainsi que s’endormit le grand Apôtre Pierre, glorifiant Dieu sur la croix, et supportant la grande douleur des clous dans ses mains et dans ses pieds. Il remit son âme à Dieu le vingt-neuvième du mois de juin.
Clément, le disciple de Pierre, réclama le corps de l’Apôtre, le descendit de la croix, le prépara comme il convient, et convoqua les fidèles encore en vie et les hiérarques afin de l’ensevelir avec honneur. Il fit aussi ensevelir les corps de ceux qui avaient souffert avec Pierre : les saints Hérodion et Olympas, et tous les fidèles qui venaient de glorifier le Christ Dieu, qui, avec le Père et l’Esprit Saint, est glorifié dans les siècles. Amen.

Giambattista Tiepolo, San Patrizio vescovo d’Irlanda, Padova,

16 mars, 2015

Giambattista Tiepolo, San Patrizio vescovo d'Irlanda, Padova,  dans images sacrée Tiepolo-s.patrizio
http://it.wikipedia.org/wiki/Giambattista_Tiepolo#/media/File:Tiepolo-s.patrizio.jpg

SAINT PATRICK, PRIÈRE

16 mars, 2015

http://apprr.catholique.fr/spip.php?article413

SAINT PATRICK, PRIÈRE

J’avance sur ma route avec la force de Dieu pour me protéger,
La sagesse de Dieu pour me diriger,
L’oeil de Dieu pour me guider,
L’oreille de Dieu témoin de mon langage.

Que la parole de Dieu soit sur mes lèvres,Que la main de Dieu me garde,
Que le chemin qui mène à Dieu s’étende devant moi,
Que le bouclier de Dieu me protège,
Que l’armée invisible de Dieu me sauve de toutes les embûches
du démon, de tout vice qui pourrait me réduire en esclavage et de tous
ceux qui me veulent du mal, au cours de mon rapide ou long voyage,
seul ou avec la multitude.

Que le Christ sur ma route me garde de la prison, me garde du feu,
de la noyade ou de la blessure provoquée par la colère de l’ennemi,
afin qu’une moisson fructueuse puisse accompagner ma mission.

Christ devant moi, Christ derrière moi,Christ sous moi, Christ sur moi,
Christ en moi et à mes côtés,Christ autour et alentour,
Christ à ma gauche et à ma droite,
Christ avec moi le matin, avec moi le soir,
Christ dans chaque coeur qui pensera à moi,
Christ sur chaque lèvre qui parlera de moi,
Christ sur chaque regard qui se posera sur moi,
Christ dans chaque oreille qui m’écoutera.

Sur ma route me conduisant vers le roi d’Irlande et sa colère,
j’invoque le pouvoir de la Trinité Sainte, par ma foi dans la Triade,
par ma foi dans le Père, dans la divinité éternelle du Créateur

DISCOURS AU PRÉSIDENT D’IRLANDE, S.E.M. PATRICK J. HILLERY* (1989)

16 mars, 2015

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/speeches/1989/april/documents/hf_jp-ii_spe_19890420_pres-rep-irlanda.html

DISCOURS AU PRÉSIDENT D’IRLANDE, S.E.M. PATRICK J. HILLERY*

20 avril 1989

Monsieur le Président,

(en gaélique) «Soyez cent mille fois le bienvenu au Vatican».

1. J’ai le grand plaisir de vous accueillir ici aujourd’hui et, par votre intermédiaire, d’adresser mes chaleureuses salutations au peuple irlandais bien-aimé qui occupe incontestablement une place particulière dans le cœur du successeur de l’apôtre Pierre. Dans le dessein de Dieu envers son Église, la prédication de saint Patrick aux Irlandais apparaît comme une des illustrations les plus extraordinaires de l’Évangile, comparable au semeur qui est sorti pour aller semer. Des grains sont tombés sur la bonne terre et ont donné de nombreux fruits (cf. Mt 13, 8). La contribution particulière que l’Irlande a apportée à l’évangélisation de l’Europe et au développement de la culture européenne, ainsi qu’à l’expansion missionnaire mondiale de l’Église en des temps plus récents, a créé des liens sacrés entre votre pays et le Saint-Siège.
Au cours de mon inoubliable visite de 1979, j’ai expérimenté personnellement la profondeur de cette «union de charité entre l’Irlande et la Sainte Église romaine» (Homélie au Phoenix Park, 29 septembre 1979). En raison de tout ceci, j’ai considéré ma visite comme «une grande dette envers Jésus-Christ, qui est le Seigneur de l’histoire et l’auteur de notre salut» (Ibid.). Notre rencontre de ce jour est une reconnaissance solennelle et une célébration joyeuse de cette authentique amitié qui, pour ma part, embrasse tout le peuple d’Irlande, sans oublier ceux qui suivent d’autres traditions religieuses.
2. L’Irlande moderne fut fondée selon la vision d’une société capable de répondre aux aspirations les plus profondes de son peuple et d’assurer le respect de la dignité et des droits de tous ses citoyens. Cette vision est liée au désir ardent et incessant d’une réalisation effective des valeurs chrétiennes et humaines les plus profondes qui n’ont jamais cessé de résonner dans les esprits et les cœurs des Irlandais. L’Irlande peut certainement être fière des progrès réalisés. Les difficultés – même très sérieuses – n’ont pas manqué, mais elle est, dans son ensemble. Une société chaleureuse et bienveillante, sûre du rôle de la loi et enracinée dans les idéaux les plus élevés de justice, de liberté et de paix.
Dans le forum international, l’Irlande occupe une place d’une importance particulière. Des millions de personnes vivant dans d’autres parties du monde font remonter leurs origines à ce pays et un grand nombre d’Irlandais et d’Irlandaises de l’Église, ainsi que des volontaires dans les activités sociales et de développement, œuvrent dans presque tous les coins de la terre. Il faut également souligner le fait que votre pays s’est efforcé d’être un partenaire engagé et actif dans les organisations telles que les Nations Unies et la Communauté européenne.
Vous-même, en qualité de Ministre des affaires étrangères, avec négocié l’entrée de l’Irlande dans la Communauté européenne et avez servi comme Vice-Président de la Commission des Communautés européennes en assumant une responsabilité particulière pour les affaires sociales. J’ai noté, d’après la lecture de Jean Monet, que l’an dernier, vous avez transmis à l’Institut de l’Université européenne la profondeur de votre engagement personnel à l’idéal d’une communauté européenne commune qui tient compte en même temps de la richesse de ses différentes cultures et de l’unicité de l’histoire de chaque peuple. La voix de l’Irlande en Europe et dans le monde est particulièrement adaptée pour être une voix d’amitié, de bonne volonté et de paix. L’Irlande peut contribuer à la sagesse d’une réflexion calme et impartiale sur les leçons de l’histoire, une réflexion menée dans le contexte du profond humanisme chrétien qui est son ethos le plus authentique.
3. Comme vous le savez, Excellence, dans la basilique Saint-Pierre, se trouve une chapelle dédiée, au grand saint irlandais saint Colomban. La mosaïque derrière l’autel montre Colomban et ses disciples en tant que «pelegrinantes pro Christo», ambassadeurs et messagers de l’Évangile du Christ. Que de fois ce rôle n’a-t-il pas été réitéré par des Irlandais et des Irlandaises qui ont été et continuent d’être des témoins du Christ dans chaque continent! La mosaïque porte cette inscription: «Si tollis libertatem tollis dignitatem» – si vous enlevez la liberté à l’homme, vous détruisez sa dignité (Lettre n. 4, A. Attala, in S. Columbani Opera, Dublin 1957, p. 34). La phrase peut avoir été prononcée non seulement par saint Colomban au début du 7ème siècle, mais aussi par l’un de vos patriotes ou par un contemporain qui considère le monde et s’aperçoit avec regret et tristesse que tous les peuples ne sont pas vraiment libres. En plus des anciennes oppressions, les sociétés modernes sont exposées à de nouvelles formes de sujétion. Ces nouveaux esclavages sont particulièrement destructeurs de la dignité humaine.
C’est ce que j’avais à l’esprit pendant ma visite en Irlande, il y a dix ans, lorsque j’ai parlé d’une confrontation de valeurs et de tendances étrangères à la société irlandaise. Les sociétés avancées voient trop souvent les principes les plus sacrés «minés par de faux semblants» (cf. Homélie au Phoenix Park, n. 3). L’égoïsme prend la place du courage moral et de la solidarité. La propre valeur est alors mesurée en termes d’avoir, non d’être. Par conséquent, se crée un climat composé de petites et grandes in justices, et d innombrables formes de violence. Ce qui est accepté comme véritable liberté n’est en réalité qu’une nouvelle forme d’esclavage.
Dans de telles circonstances, les paroles conservées dans la chapelle de saint Colomban retentissent comme un écho dans toute leur sagesse et leur avertissement: si la véritable liberté – la disposition à choisir le bien et la vérité – est perdue, alors la dignité, la valeur et les droits inaliénables de la personne sont menacés. L’Irlande possède les ressources spirituelles et humaines pour poursuivre la voie du véritable développement qui doit respecter et encourager toutes les dimensions de la personne humaine, dans l’exercice d’une solidarité juste et généreuse, spécialement envers les membres les plus faibles de la société. Je sais, Excellence, que vous partagez cet intérêt et cette conviction. Je puis vous assurer que ma prière fréquente pour vos concitoyens reflète la confiance que l’Irlande réussira à relever ce défi.
4. Comme pays, l’Irlande se tient fermement du côté de la paix et les Irlandais chérissent la paix dans leurs cœurs. Cependant, la vie de toute l’île est bouleversée par le climat de mort, d’intimidation et de violence qui a causé tant de souffrances aux deux communautés dans le nord de l’Irlande au cours de ces vingt dernières années. Ce type de violence qui est perpétré dans l’Irlande du Nord n’offre aucune solution aux problèmes réels de la société. Ce n’est pas la méthode qui a été choisie démocratiquement par le peuple, de chaque côté. Elle n’offre aucune vérité capable d’attirer et de convaincre les esprits et les cœurs des personnes. Son seul argument est la terreur et la destruction qu’elle engendre.
Seule l’authentique bonne volonté de s’engager dans le dialogue et des gestes courageux de réconciliation vont au cœur même des causes sous-jacentes de la complexe situation actuelle de conflit. Comme je l’ai écrit dans le Message de cette année pour la Journée mondiale de la paix, là où cohabitent des communautés marquées par différentes origines ethniques, traditions culturelles ou croyances religieuses, chacune a droit à son identité collective qui doit être protégée et encouragée (cf n.3). En même temps, toutes doivent examiner consciencieusement la légitimité de leurs revendications à la lumière de la vérité qui inclue développements historiques et réalité présente. Agir différemment impliquerait le risque de rester prisonnier du passé, sans aucune perspective d’avenir (cf n.11).
Mais l’avenir est déjà devant nous. Il est représenté par les jeunes d’Irlande, catholiques et protestants, qui aspirent désespérément à hériter d’un pays en paix et d’une société construite sur la justice et le respect de tous ses membres. Lorsqu’ils constatent combien la jeunesse de l’Europe réagit positivement à l’unité croissante entre les peuples des différents pays et de différentes cultures, ne réclament-ils pas la même chance pour eux? Qui pourrait revendiquer le droit de leur refuser leur avenir et leur liberté?
Un impératif moral plane sur toutes les parties en cause, afin de parvenir à un consensus politique qui respecterait les droits légitimes et les aspirations de tout le peuple d’Irlande du Nord. Pourtant, des signes d’espoir ne manquent pas et nous prierons en toute confiance pour qu’un processus guidé par la raison et le consentement mutuel ne tarde pas à mettre fin à l’effusion de sang et à assurer une juste réconciliation et une reconstruction pacifique. Que Dieu soutienne la persévérance et le courage de ceux qui travaillent de manière réaliste et animés d’un amour fraternel, pour accélérer l’arrivée de ce jour.

*L’Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.20 p.4.

 

LE 17 MARS, MÉMOIRE DE SAINT PATRICK, EVÊQUE ET ILLUMINATEUR DE L’IRLANDE

16 mars, 2015

http://calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsmars/mars17bis.html

LE 17 MARS, MÉMOIRE DE SAINT PATRICK, EVÊQUE ET ILLUMINATEUR DE L’IRLANDE

St Patrick Cet apôtre de l’extrême Occident naquit en Grande-Bretagne vers l’an 383, au sein d’une famille celte romanisée et depuis longtemps chrétienne. Fils de prêtre, son père, Calpurnius, était Diacre et avait en même temps la charge de décurion1. Il possédait un domaine (villa) prospère et laissa son fils passer ses premières années dans la frivolité, sans grand souci des choses de Dieu. Lorsque Patrick eut seize ans, il fut capturé, avec de nombreux autres habitants de la région, par des pirates et vendu en Irlande à un propriétaire terrien qui lui assigna la garde de ses troupeaux dans la montagne. Les rigueurs de l’exil en cette terre étrangère et presque entièrement adonnée au paganisme, et le contact avec la nature tournèrent son coeur vers Dieu, et il commença à mener une vie de pénitence, passant ses jours et la plus grande partie de ses nuits dans la prière, à genoux sur la terre gelée ou détrempée par les pluies, sans en ressentir aucune gêne, tant son âme était remplie de divines consolations.
Au bout de six années de cette captivité qui était devenue paradis de délices, il entendit une nuit une voix qui lui disait : « Tu as bien fait de jeûner et de prier, Dieu a entendu ta prière, va maintenant, retourne dans ta patrie, ton bateau est prêt! » Plein de confiance, il prit alors la fuite et, marchant au hasard pendant plus de 320 kilomètres, il parvint à un port et s’embarqua sur un bateau de marchands païens. Au bout de trois jours, ils débarquèrent sur une terre déserte et inconnue22 et se mirent en marche, à la recherche d’une habitation. Ils errèrent pendant près d’un mois en proie à la faim, et finalement demandèrent à Patrick d’intercéder auprès de son Dieu pour les sauver. Dès que le jeune chrétien éleva les mains, un troupeau de porcs apparut et les hommes purent en abattre pour se rassasier. Après diverses tribulations, Patrick parvint à regagner sa patrie, où il fut de nouveau enlevé par des pirates, mais il retrouva la liberté au bout de deux mois, conformément à une prédiction qu’il avait reçue.
Ayant regagné la demeure familiale, il eut une nouvelle vision un personnage céleste du nom de Victorius se présenta devant lui en montrant un paquet de lettres. Ouvrant la première, il lut : « Voix de l’Irlande! Saint garçon, nous te prions de venir encore marcher parmi nous. » Et il crut alors entendre la voix des hommes de la forêt de Foclut, où il avait passé ses années de captivité. Ressentant en lui l’appel de Dieu, il décida de se préparer à évangéliser ces barbares, après avoir complété au préalable sa formation ecclésiastique négligée dans sa jeunesse. Il se rendit alors en Gaule, séjourna dans divers centres monastiques, en particulier à Lérins, et demeura pendant près de quinze ans à Auxerre pour suivre l’enseignement de Saint Germain (cf. 31 juillet), qui l’ordonna Diacre.
Lorsque Saint Germain revint de sa mission en Angleterre où il avait lutté contre les hérétiques pélagiens (429), il ramena des nouvelles sur le grand besoin de missionnaires pour la terre d’Irlande. Saint Pallade3, Diacre de Rome, fut alors consacré Evêque par le Pape Célestin 1er(431) dans le but de gouverner et d’organiser les Chrétiens dispersés d’Irlande. Mais celui-ci se heurta immédiatement à de grandes difficultés, il fonda seulement trois Eglises et fut surpris par la mort au bout de quelques mois. Saint Patrick reçut alors la consécration épiscopale des mains de Saint Germain, avec mission d’évangéliser les barbares d’Irlande. Il était en effet bien préparé à cette tâche, non seulement par l’appel de Dieu, mais aussi parce qu’il connaissait bien la langue et les moeurs de ces peuplades. Se souvenant de ses péchés de jeunesse, il hésita à accepter l’Ordination, mais une nouvelle vision vint lui confirmer que telle était la volonté du Seigneur.
A la tête d’une petite troupe de Clercs, il débarqua dans l’île, à ]`endroit même où Saint Pallade était lui aussi arrivé, et il se rendit sans tarder à une grande assemblée que tenaient périodiquement les chefs de clans. Il prêcha intrépidement le Christ devant ces farouches guerriers et parvint à en convertir quelques-uns, obtenant ainsi la conversion de leurs peuples, et des terrains pour y fonder des Eglises et des Monastères. Il parcourut toute l’Irlande, surtout dans sa partie nord, proclamant infatigablement la parole de Dieu, en s’adressant de préférence d’abord aux chefs de clans et aux rois locaux. C’est ainsi qu’il put convertir les rois de Dublin, de Munster et les sept fils du roi de Connaught. Il se heurtait partout à l’opposition des druides, qui usaient contre l’Apôtre de leurs sortilèges magiques, mais par la puissance de Dieu, Patrick les réduisait à limpuissance et il en convertit même certains qui devinrent des Prêtres pieux et zélés pour l’évangélisation de leurs frères. Après avoir prêché dans le royaume d’Oriel, il fonda un Monastère à Armagh, qui fut le centre de ses voyages missionnaires et devint par la suite le siège archiépiscopal de l’Irlande. Affrontant violences, menaces et dangers de toutes sortes dans un mépris complet de lui-même et sans faire aucun cas de ses capacités personnelles, Patrick traversait ces terres inhospitalières en laissant Dieu parler par son intermédiaire. Bien qu’il dédaignât les artifices de l’éloquence, sa parole, tout imprégnée de références et de citations de l’Ecriture Sainte, avait une force divine pour amener au Christ non seulement le peuple mais aussi les bardes qui, se faisant moines, mirent au service de l’Evangile leurs talents poétiques et composèrent des hymnes si belles que les Anges se penchaient, dit-on, du haut du Ciel pour les écouter. Ordonnant Prêtres et Evêques, Saint Patrick organisa la nouvelle Eglise, en respectant avec sagesse les caractères originaux du peuple irlandais. Ses Evêques n’avaient pas en général leur siège dans les cités mais dans les monastères, lesquels connurent dans les générations suivantes un essor considérable et firent de l’Irlande une nouvelle Thébaïde, d’où sortirent quantité de moines, hardis missionnaires et voyageurs infatigables, qui contribuèrent grandement à la ré-évangélisation de l’Europe après les invasions barbares4.
Qu’il soit en séjour dans un de ces monastères-évêchés ou en voyage, Saint Patrick ne manquait jamais à l’accomplissement de sa règle quotidienne de prière, qui consistait en la récitation complète du Psautier, avec tous les Cantiques de l’Ancien Testament et d’autres textes inspirés comme l’Apocalypse de Saint Jean. Il faisait cent fois le signe de croix à chaque heure du jour, et quand il rencontrait une croix sur son chemin, il descendait de son char pour se prosterner devant elle. Dans ces tournées missionnaires, il faillit plus d’une fois être tué par ses opposants, mais l’Ange de son Eglise le tirait du danger pour le profit des fidèles. Lui qui avait connu les souffrances de la servitude, il se faisait le défenseur des populations en proie aux incursions des pirates, et il excommunia Coroticus, le chef d’une horde bretonne, qui, débarquant au milieu d’une peuplade baptisée la veille, avait massacré plusieurs néophytes et en avait capturé d’autres pour les vendre en esclaves. Quelques mois après Coroticus, qui avait refusé de se repentir, fut frappé d’aliénation mentale et mourut dans le désespoir.
Parvenu à l’âge de quatre-vingts ans, Saint Patrick se retirant un peu au bout de trente années d’épiscopat, écrivait dans sa Confession « Je le confesse à mon Seigneur et je ne rougis pas en Sa présence depuis que je L’ai connu dans ma jeunesse, l’amour de Dieu a grandi en moi, et jusqu’à présent, par la grâce du Seigneur, j’ai gardé la Foi ( … ). Lui qui a si souvent pardonné ma sottise et ma négligence pour répondre à ce que l’Esprit m’inspirait, a eu pitié de moi en faveur de milliers et de milliers d’hommes, parce qu’Il voyait que je Lui étais disponible. Plaise à Dieu que mes fils me dépassent en oeuvres plus élevées et en fruits de salut ! Ce sera ma gloire, car « un fils sage est la gloire de son père » (Prov. 10:1). Mes bien-aimés, c’est vous et non vos richesses que j’ai recherchés. Ce qui m’avait été donné gratuitement, je l’ai distribué de même. A vous vos biens, à moi les fatigues et les dangers, et je suis allé vers vous et partout à cause de vous, même jusqu’aux régions où. nul n’était jamais venu baptiser. Par la grâce de Dieu, j’ai tout accompli avec vigilance et de grand coeur pour votre salut ( … ). Le Christ Seigneur fut pauvre pour nous, et moi, pauvre et malheureux, je m’attends chaque jour à être assassiné, pris au piège ou réduit en servitude; mais, à cause des promesses du ciel, je ne redoute rien de tout cela, me jetant moi-même dans les mains de Dieu tout-puissant qui m’a choisi pour cette mission (…). Comment Lui rendrais-je tous Ses bienfaits envers moi? et s’il m’est arrivé de réaliser quelque oeuvre bonne pour mon Dieu que j’aime, que nul ne dise que c’est l’ignorant que je suis qui l’a faite, mais que ce fut un don de Dieu. Je Lui demande de m’accorder de verser mon sang pour Son Nom, dussé-je être privé de sépulture et que mon cadavre, déchiré en lambeaux, fût abandonné en pâture aux oiseaux de proie et aux bêtes féroces »5.
Avant son repos, qui lui avait été annoncé par Dieu, Patrick entreprit une dernière tournée d’inspection. Apercevant au bord du chemin un buisson qui brûlait sans se consumer, il s’approcha et entendit un Ange qui lui annonçait, entre autres promesses, qu’il devrait juger le peuple irlandais au dernier jour. Il retourna à Saul, en Uldie, et s »endormit en paix, accompagné par les hymnes des Armées célestes, le 17 mars 461. On plaça ensuite son corps sur un char traîné par deux boeufs sauvages qui s’arrêtèrent dans un endroit où l’on creusa sa sépulture et qui fut appelé par la suite Down-Patrick6
L’Irlande devenue, grâce aux labeurs de Saint Patrick, l’île des saints, le vénère avec ferveur comme son principal protecteur et lui a consacré plus de deux cents églises. Son culte se répandit aussi largement dans tout l’Occident.

1. Membre de l’administration locale responsable de la perception des impôts.
2. Selon certains il s’agirait d’une région de Gaule récemment dévastée par les barbares. selon d’autres plus probablement d’une région de Grande-Bretagne.
3. Mémoire le 6 juillet.
4. Cf. en particulier les notices de St Columba d’lona (9 juin) et de St Colomban de Luxeuil (21 nov.).
5. St Patrick, Confession, 44-59 (SC 249, 118-128).
6. Une tradition irlandaise rapporte que peu avant son repos le Saint visita Sainte Brigitte (cf. le1er fév.) et lui demanda de tisser le linceul dans lequel il fut inhumé.

Jesus and Nicodemus

13 mars, 2015

Henry_Ossawa_Tanner_-_Jesus_and_nicodemus - Copia

 
http://pixshark.com/jesus-and-nicodemus-icon.htm

COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT, 15 MARS 2015 – (2 Ch 36, 14-16.19-23)

13 mars, 2015

http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/commentaires-de-marie-noelle-thabut/

COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT, 15 MARS 2015

PREMIERE LECTURE – deuxième livre des Chroniques (2 Ch 36, 14-16.19-23)

Sous le règne de Sédécias,
14 tous les chefs des prêtres et le peuple
multipliaient les infidélités,
en imitant toutes les abominations des nations païennes,
et ils profanaient la Maison que le SEIGNEUR avait consacrée à Jérusalem.
15 Le Dieu de leurs pères,
sans attendre et sans se lasser,
leur envoyait des messagers,
car il avait pitié de son peuple et de sa Demeure.
16 Mais eux tournaient en dérision les envoyés de Dieu,
méprisaient ses paroles,
et se moquaient de ses prophètes ;
finalement, il n’y eut plus de remède
à la fureur grandissante du SEIGNEUR contre son peuple.
19 Les Babyloniens brûlèrent la Maison de Dieu,
détruisirent le rempart de Jérusalem,
incendièrent tous ses palais,
et réduisirent à rien tous leurs objets précieux.
20 Nabuchodonosor déporta à Babylone
ceux qui avaient échappé au massacre ;
ils devinrent les esclaves du roi et de ses fils
jusqu’au temps de la domination des Perses.
21 Ainsi s’accomplit la parole du SEIGNEUR
proclamée par Jérémie :
« La terre sera dévastée et elle se reposera
durant soixante-dix ans,
jusqu’à ce qu’elle ait compensé par ce repos
tous les sabbats profanés. »
22 Or, la première année du règne de Cyrus, roi de Perse,
pour que soit accomplie la parole du SEIGNEUR proclamée par Jérémie,
le SEIGNEUR inspira Cyrus, roi de Perse.
Et celui-ci fit publier dans tout son royaume,
- et même consigner par écrit- :
23 « Ainsi parle Cyrus, roi de Perse :
Le SEIGNEUR, le Dieu du ciel,
m’a donné tous les royaumes de la terre ;
et il m’a chargé de lui bâtir une Maison
à Jérusalem, en Juda.
Quiconque parmi vous fait partie de son peuple,
que le SEIGNEUR son Dieu soit avec lui,
et qu’il monte à Jérusalem ! »

ENTETEMENT DES HOMMES ET PATIENCE DE DIEU
Dès 598, le roi de Babylone, Nabuchodonosor est le maître à Jérusalem ; il pille et saccage le Temple ;
il nomme et destitue les rois ; et pour mater les mauvaises volontés, il opère déjà une déportation massive ; le deuxième livre des Rois (chapitre 24) raconte qu’il déporta tout Jérusalem, tous les chefs, tous les gens riches, soit dix mille déportés, tous les artisans du métal, les serruriers, et bien sûr, les militaires si bien qu’il ne resta que les petites gens du pays.
Il met en place à Jérusalem le roi Sédécias qui régnera de 598 à 587 av.J.C. Mais Sédécias n’est pas plus docile que les autres, ni à Dieu, ni à ses prophètes, ni au souverain du moment, Nabuchodonosor. En 587, celui-ci fait pour la deuxième fois le siège de Jérusalem et écrase la révolte de Sédécias. Le siège dura plus de dix-huit mois et acheva la destruction de Jérusalem. La presque totalité du peuple fut déportée. Généralement, c’est à partir de 587 que l’on décompte la durée de l’Exil à Babylone. Un Exil qui durera jusqu’à ce que Nabuchodonosor soit à son tour écrasé par la nouvelle puissance montante au Moyen-Orient, l’Iran qu’on appelle encore la Perse, à l’époque.
La politique de Cyrus, roi de Perse, va faire l’affaire des habitants de Jérusalem : systématiquement, il renvoie dans leur pays d’origine toutes les populations déplacées ; la population juive en bénéficie tout comme les autres. C’est tellement inespéré qu’on verra là la main de Dieu !
« La première année de Cyrus, roi de Perse, pour que soit accomplie la parole proclamée par Jérémie, le SEIGNEUR inspira Cyrus, roi de Perse. Et celui-ci fit publier dans tout son royaume, et même consigner par écrit : Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Le SEIGNEUR, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre ; et il m’a chargé de lui bâtir un temple à Jérusalem, en Judée. Tous ceux qui font partie de son peuple, que le SEIGNEUR leur Dieu soit avec eux, et qu’ils montent à Jérusalem! »
Mais qu’avait donc dit Jérémie ? Il avait tout simplement joué son rôle de prophète : rappelant sans cesse la loi de Dieu et menaçant le peuple des pires châtiments, s’il ne se convertissait pas ! A son grand désespoir, les événements lui avaient donné raison.
Pour l’auteur des Chroniques, tout cela est clair : Dieu a patienté, patienté ; il a mis son peuple en garde, comme on avertit quelqu’un au bord du précipice ; mais ni le peuple ni le roi n’ont rien voulu entendre : « Tous les chefs des prêtres et le peuple multipliaient les infidélités, en imitant toutes les pratiques sacrilèges et ils profanaient le Temple de Jérusalem consacré par le SEIGNEUR ».
En lisant Jérémie, on s’aperçoit que le reproche le plus grave qu’il adresse à son peuple, c’est d’avoir complètement défiguré la religion de l’Alliance : non seulement, on ne respecte plus le sabbat, mais surtout on retombe dans l’idolâtrie, et dans ce qu’elle a de pire à l’époque, les sacrifices humains. Les commandements envers Dieu sont abandonnés… les commandements envers les autres sont abandonnés.
Dieu, lui, n’oubliait pas son Alliance : il était toujours « Le Dieu de leurs pères » : depuis le temps des patriarches, Abraham, Isaac, Jacob… « Sans attendre et sans se lasser, il envoyait ses messagers » ; ce n’est pas pour défendre ses propres intérêts que Dieu rappelle sans cesse les commandements, par l’intermédiaire de ses prophètes ; Jérémie a cette parole extraordinaire : « Est-ce bien moi qu’ils offensent ? dit Dieu ; n’est-ce pas plutôt eux-mêmes ? Et ils devraient en rougir. » (Jr 7, 19). Ce qu’il veut dire par là, c’est que le peuple libéré par Dieu se fait lui-même esclave de faux dieux et retombe dans des pratiques indignes d’hommes libres. « Ils m’abandonnent, moi, la source d’eau vive, dit Dieu, pour se creuser des citernes, des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau » (Jr 2, 13).

QUAND LES HOMMES FONT LEUR PROPRE MALHEUR
Mais on sait comment ils ont traité les prophètes. « Ils tournaient en dérision les envoyés de Dieu, méprisaient ses paroles et se moquaient de ses prophètes. » Alors est arrivé ce qui devait arriver : le Dieu fidèle à sa Parole avait promis le bonheur si on obéissait aux commandements, et le malheur si on désobéissait ; sa fidélité à cette Parole exigeait qu’il finisse par sévir. « Finalement, il n’y eut plus de remède à la colère grandissante du SEIGNEUR contre son peuple. »
Nous sommes surpris qu’un texte biblique, relativement tardif, parle encore de « colère » de Dieu, comme si Dieu pouvait, comme nous, se laisser aller à des emportements ; mais c’est le contexte historique qui exige ce genre de discours : le danger de l’idolâtrie est encore présent, visiblement. Pour imposer la foi au Dieu unique, il n’y a pas d’autre moyen que de lui imputer la responsabilité de tous les événements : aussi bien la catastrophe de l’Exil que, ensuite, le retour permis par Cyrus. A cette étape de la réflexion théologique, on pense forcément : s’il n’est pas le Maître de tout, c’est qu’il y a d’autres dieux. Plus tard, au fur et à mesure qu’on progressera dans la Révélation, on découvrira que tous nos sentiments humains de colère et de vengeance sont totalement étrangers à Dieu, le Tout-Autre, car il n’y a en lui qu’une réalité, l’Amour.
En attendant, l’auteur du livre des Chroniques a déjà trouvé le moyen d’affirmer deux choses capitales de la foi : premièrement, Dieu reste toujours « le Dieu des pères » quelle que soit l’infidélité de son peuple et il fera tout pour l’empêcher de tomber dans le précipice. Deuxièmement, quand le peuple est dans le précipice, il trouvera le moyen de l’en sortir, car rien n’est impossible à Dieu.
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Compléments
« Soixante-dix ans » (verset 21) : voici un bon exemple de l’utilisation des chiffres dans la Bible ; les premiers départs à Babylone ont lieu en 598 av.J.C. L’édit de Cyrus autorisant le peuple à rentrer à Jérusalem date de 538. L’Exil aura donc duré au maximum soixante ans, et pour le plus grand nombre, il n’aura même duré que cinquante ans. Que signifie donc ce chiffre de soixante-dix ans qui n’est pas vérifié historiquement ? La citation que l’auteur attribue à Jérémie est en fait empruntée à deux livres de la Bible, celui de Jérémie et le Lévitique (Jr 25, 11 ; Jr 29, 10 ; Lv 26, 34-35). Jérémie parle effectivement de soixante-dix ans, mais seulement dans le sens de la longue durée : soixante-dix ans, c’est à peu près la durée de la vie humaine : le psaume 89/90, verset 10, dit explicitement : « soixante-dix ans, c’est la durée de notre vie, quatre-vingt si elle est vigoureuse ».
Le Lévitique n’emploie pas l’expression soixante-dix ans, mais il donne à l’Exil le sens de réparation pour tous les sabbats profanés. Il faut se rappeler ce qu’était l’année sabbatique : tous les sept ans, la terre elle-même devait être au repos, on ne devait pas la cultiver (du moins telle était la Loi). Mais, tout comme le sabbat hebdomadaire, le sabbat de la terre a été maintes fois violé. L’Exil sera alors pour la Terre Promise comme un sabbat forcé.
L’auteur du Livre des Chroniques fait donc le lien entre la durée de soixante-dix ans dont parle Jérémie et l’idée de compensation des sabbats. Rapprochement d’autant plus parlant que soixante-dix, c’est dix fois sept, un multiple d’années sabbatiques.
Par ailleurs, très probablement, pour lui, cette durée de soixante-dix ans correspond à une durée précise : 585 – 515 av.J.C., c’est-à-dire celle de l’interruption du culte : le Temple de Jérusalem n’a été reconstruit qu’en 515 par Zorobabel. Pour lui, la privation du Temple et du culte est encore plus grave, encore plus douloureuse que l’Exil en terre ennemie. Ces relectures successives ne se contredisent pas, mais enrichissent la compréhension. Il nous faut apprendre à lire entre les lignes.
De même qu’on a interprété l’Exil comme une punition, on interprète le retour d’Exil comme un retour en grâce ; on sait mieux aujourd’hui que la grâce, la faveur de Dieu ne nous ont jamais quittés.

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