Archive pour le 18 mars, 2015
PRIÈRE POUR LA PAIX AUTEUR : CARDINAL MARTINI
18 mars, 2015http://users.skynet.be/prier/textes/PR0754.HTM
PRIÈRE POUR LA PAIX
AUTEUR : CARDINAL MARTINI
O Dieu, notre Père,
riche d’amour et de miséricorde,
nous voulons te prier avec foi
pour la paix en tant de pays du monde,
pour les nombreux foyers de lutte et de haine.
Il est vrai, Seigneur, que nous-mêmes
sommes responsables de la paix absente,
et c’est pourquoi nous te supplions
de nous donner une volonté humble, forte, sincère,
pour reconstruire dans notre vie personnelle
et communautaire des rapports de vérité,
de justice, de liberté, d’amour, de solidarité (..).
La paix terrestre est le reflet de ta paix
que tu nous donnes et nous confies,
elle naît de ton amour pour l’homme
et de notre amour pour toi et pour tous nos frères.
Change notre coeur, Seigneur,
car nous sommes les premiers
à avoir besoin d’un coeur pacifique (…).
Fais-nous comprendre, ô Père,
le sens profond d’une prière de paix vraie,
semblable à celle de Jésus sur Jérusalem.
Prière d’intercession qui nous rende capables
de ne pas prendre position dans les conflits,
mais d’entrer au coeur des situations incurables
en devenant solidaires des deux parties en conflit,
en priant pour l’une et pour l’autre. (…)
Envoie ton Esprit-Saint sur nous
pour nous convertir à toi ! (…)
C’est l’Esprit qui nous fait accueillir cette paix
qui dépasse notre horizon
et devient une décision ferme et sérieuse
d’aimer tous nos frères,
de façon que la flamme de la paix réside en nos coeurs
et dans nos familles, dans nos communautés,
et irradie mystérieusement le monde entier
en poussant tous les hommes
vers une pleine communion de paix.
C’est l’Esprit qui nous aide à pénétrer
dans la contemplation de ton Fils crucifié
et mort sur la croix pour faire de tous un seul peuple.
Et toi, Marie, reine de la paix,
intercède afin que le sourire de la paix
resplendisse sur tous ces enfants
dispersés à travers le monde,
marqués par la violence,
afin que se réalise pleinement
la parole du prophète Isaïe :
» (…) Paix ! Paix à qui est loin et à qui est proche »
ERNEST HELLO (1828-1885) – SAINT JOSEPH
18 mars, 2015http://www.stjoseph-allex.org/SanctVie/LesplusbellespagesSaintJoseph.htm
ERNEST HELLO (1828-1885)
Les lignes qui suivent sont extraites de Physionomies des saints, au chapitre consacré à saint Joseph.
Saint Joseph, l’ombre du Père ! celui sur qui l’ombre du Père tombait épaisse et profonde, saint Joseph, l’homme du silence, celui de qui la parole approche à peine ! l’Evangile ne dit de lui que quelques mots : « C’était un homme juste ! » l’Evangile, si sobre de paroles, devient encore plus sobre quand il s’agit de saint Joseph. On dirait que cet homme, enveloppé de silence, inspire le silence. Le silence de saint Joseph fait le silence autour de saint Joseph. Le silence est sa louange, son génie, son atmosphère. Là où il est, le silence règne. Quand l’aigle plane, disent certains voyageurs, le pèlerin altéré devine une source à l’endroit où tombe son ombre dans le désert. Le pèlerin creuse, l’eau jaillit. L’aigle avait parlé son langage, il avait plané. Mais la chose belle avait été une chose utile ; et celui qui avait soif, comprenant le langage de l’aigle, avait fouillé le sable et trouvé l’eau.
Quoi qu’il en soit de cette magnifique légende et de sa vérité naturelle que je n’ose garantir, elle est féconde en symboles superbes. Quand l’ombre de saint Joseph tombe quelque part, le silence n’est pas loin. Il faut creuser le sable, qui dans sa signification symbolique représente la nature humaine ; il faut creuser le sable, et vous verrez jaillir l’eau. L’eau, ce sera, si vous voulez, ce silence profond, où toutes les paroles sont contenues, ce silence vivifiant, rafraîchissant, apaisant, désaltérant, le silence substantiel ; là où est tombée l’ombre de saint Joseph, la substance du silence jaillit, profonde et pure, de la nature humaine creusée.
Pas une parole de lui dans l’Ecriture ! Mardochée, qui fit fleurir Esther à son ombre, est un de ses précurseurs. Abraham, père d’Isaac, représenta aussi le père putatif de Jésus. Joseph, fils de Jacob, fut son image la plus expressive. Le premier Joseph garda en Egypte le pain naturel. Le second Joseph garda en Egypte le pain surnaturel. Tous deux furent les hommes du mystère ; et le rêve leur dit ses secrets. Tous deux furent instruits en rêve, tous deux devinèrent les choses cachées. Penchés sur l’abîme, leurs yeux voyaient à travers les ténèbres. Voyageurs nocturnes, ils découvraient leurs routes à travers les mystères de l’ombre. Le premier Joseph vit le soleil et la lune prosternés devant lui. Le second Joseph commanda à Marie et à Jésus ; Marie et Jésus obéissaient.
Dans quel abîme intérieur devait résider l’homme qui sentait Jésus et Marie lui obéir, l’homme à qui de tels mystères étaient familiers et à qui le silence révélait la profondeur du secret dont il était gardien. Quand il taillait ses morceaux de bois, quand il voyait l’Enfant travailler sous ses ordres, ses sentiments, creusés par cette situation inouïe, se livraient au silence qui les creusait encore ; et du fond de la profondeur où il vivait avec son travail, il avait la force de ne pas dire aux hommes : le Fils de Dieu est ici.
Son silence ressemble à un hommage rendu à l’inexprimable. C’était l’abdication de la Parole devant l’Insondable et devant l’Immense. Cependant l’Evangile, qui dit si peu de mots, a les siècles pour commentateurs ; je pourrais dire qu’il a les siècles pour commentaires. Les siècles creusent ses paroles et font jaillir du caillou l’étincelle vivante. Les siècles sont chargés d’amener à la lumière les choses du secret. Saint Joseph a été longtemps ignoré. Mais voici quelque chose d’étrange : chaque siècle a deux faces, la face chrétienne et la face antichrétienne ; la face chrétienne s’oppose en général à la face antichrétienne par un contraste direct et frappant. Le XVIII° siècle, le siècle du rire, de la frivolité, de la légèreté, du luxe, posséda Benoît-Joseph Labre… Le XIX° siècle est par-dessus tout, dans tous les sens du mot, le siècle de la Parole. Bonne ou mauvaise, la Parole remplit notre air. Une des choses qui nous caractérisent, c’est le tapage. Rien n’est bruyant comme l’homme moderne : il aime le bruit, il veut en faire autour des autres, il veut surtout que les autres en fassent autour de lui. Le bruit est sa passion, sa vie, son atmosphère ; la publicité remplace pour lui mille autres passions qui meurent étouffées sous cette passion dominante, à moins qu’elles ne vivent d’elle et ne s’alimentent de sa lumière pour éclater plus violemment. Le XIX° siècle parle, pleure, crie, se vante et se désespère.
Il fait étalage de tout. Lui qui déteste la confession secrète, il éclate à chaque instant en confessions publiques. II vocifère, il exagère, il rugit. Eh bien ! ce sera ce siècle, ce siècle du vacarme, qui verra s’élever et grandir dans le ciel de l’Eglise la gloire de saint Joseph. Saint Joseph vient d’être choisi officiellement pour patron de l’Eglise pendant le bruit de l’orage. II est plus connu, plus prié, plus honoré qu’autrefois.
Au milieu du tonnerre et des éclairs, la révélation de son silence se produit insensiblement.
(Ernest Hello, Physionomie des saints, Paris, Victor Palmé, 1875, ch.X, pp.139 sq. : « Saint Joseph. »)
AUDIENCE GÉNÉRALE DE JEAN-PAUL II – SOLENNITÉ DE LA SAINT-JOSEPH, EPOUX DE MARIE
18 mars, 2015http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2003/documents/hf_jp-ii_aud_20030319.html
AUDIENCE GÉNÉRALE DE JEAN-PAUL II
Mercredi 19 mars 2003
SOLENNITÉ DE LA SAINT-JOSEPH, EPOUX DE MARIE
Saint Joseph, patron universel de l’Eglise
1. Nous célébrons aujourd’hui la solennité de la Saint-Joseph, Epoux de Marie (Mt 1, 24; Lc 1, 27). La liturgie nous l’indique comme le « père » de Jésus (Lc 2, 27.33.41.43.48), prêt à réaliser les desseins divins, même lorsque ceux-ci échappent à la compréhension humaine. A travers lui, « fils de David » (Mt 1, 20; Lc 1, 27), les Ecritures se sont accomplies et le Verbe Eternel s’est fait homme, par l’oeuvre de l’Esprit Saint, dans le sein de la Vierge Marie. Saint Joseph est défini dans l’Evangile comme un « homme juste » (Mt 1, 19), et il est pour tous les croyants un modèle de vie dans la foi.
2. Le mot « juste » évoque sa rectitude morale, son attachement sincère à la pratique de la loi et l’attitude de totale ouverture à la volonté du Père céleste. Même dans les moments difficiles et parfois dramatiques, l’humble charpentier de Nazareth ne s’arroge jamais le droit de mettre en discussion le projet de Dieu. Il attend l’appel d’En-Haut et, en silence, il respecte le mystère, se laissant guider par le Seigneur. Une fois sa tâche reçue, il l’exécute avec une responsabilité docile: il écoute l’ange avec attention lorsqu’il s’agit de prendre la Vierge de Nazareth comme épouse (cf. Mt 1, 18-25), lors de la fuite en Egypte (cf. Mt 2, 13-15) et du retour en Israël (cf. Ibid. 2, 19-23). Les évangélistes le décrivent en quelques lignes, mais de façon significative, comme le gardien plein de sollicitude de Jésus, époux attentif et fidèle, qui exerce l’autorité familiale dans une attitude constante de service. Les Ecritures Saintes ne nous racontent rien d’autre à son propos, mais dans ce silence est contenu le style même de sa mission: une existence vécue dans la grisaille de la vie quotidienne, mais avec une foi assurée dans la Providence.
3. Chaque jour, saint Joseph dut subvenir aux besoins de sa famille par le dur travail manuel. C’est pourquoi l’Eglise l’indique à juste titre comme le patron des travailleurs.
La solennité d’aujourd’hui constitue donc une occasion propice pour réfléchir également sur l’importance du travail dans l’existence de l’homme, dans la famille et dans la communauté.
L’homme est le sujet et le protagoniste du travail et, à la lumière de cette vérité, on peut bien percevoir le lien fondamental existant entre personne, travail et société. L’activité humaine – rappelle le Concile Vatican II – dérive de l’homme et a l’homme pour objectif. Selon le dessein et la volonté de Dieu, elle doit servir au bien véritable de l’humanité et permettre « à l’homme en tant qu’individu ou membre de la société de cultiver et de réaliser sa vocation intégrale » (Gaudium et spes; n. 35).
Pour mener à bien cette tâche, il est nécessaire de cultiver une « spiritualité éprouvée du travail humain » ancrée, par de solides racines, à l’ »Evangile du travail » et les croyants sont appelés à proclamer et à témoigner la signification chrétienne du travail dans leurs diverses activités professionnelles (cf. Laborem exercens, n. 26).
4. Que saint Joseph, un saint si grand et si humble, soit un exemple auquel les travailleurs chrétiens s’inspirent, en l’invoquant en toute circonstance. Je voudrais aujourd’hui confier au sage gardien de la sainte Famille de Nazareth les jeunes qui se préparent à leur future profession, les chômeurs et ceux qui souffrent du fait des difficultés liées à la crise du chômage, les familles et le monde du travail tout entier avec les attentes et les défis, les problèmes et les perspectives qui le caractérisent.
Que saint Joseph, patron universel de l’Eglise, veille sur toute la communauté ecclésiale et, en tant qu’homme de paix qu’il était, obtienne pour toute l’humanité, en particulier pour les peuples menacées en ces heures par la guerre, le précieux don de la concorde et de la paix.