Archive pour le 16 mars, 2015
SAINT PATRICK, PRIÈRE
16 mars, 2015http://apprr.catholique.fr/spip.php?article413
SAINT PATRICK, PRIÈRE
J’avance sur ma route avec la force de Dieu pour me protéger,
La sagesse de Dieu pour me diriger,
L’oeil de Dieu pour me guider,
L’oreille de Dieu témoin de mon langage.
Que la parole de Dieu soit sur mes lèvres,Que la main de Dieu me garde,
Que le chemin qui mène à Dieu s’étende devant moi,
Que le bouclier de Dieu me protège,
Que l’armée invisible de Dieu me sauve de toutes les embûches
du démon, de tout vice qui pourrait me réduire en esclavage et de tous
ceux qui me veulent du mal, au cours de mon rapide ou long voyage,
seul ou avec la multitude.
Que le Christ sur ma route me garde de la prison, me garde du feu,
de la noyade ou de la blessure provoquée par la colère de l’ennemi,
afin qu’une moisson fructueuse puisse accompagner ma mission.
Christ devant moi, Christ derrière moi,Christ sous moi, Christ sur moi,
Christ en moi et à mes côtés,Christ autour et alentour,
Christ à ma gauche et à ma droite,
Christ avec moi le matin, avec moi le soir,
Christ dans chaque coeur qui pensera à moi,
Christ sur chaque lèvre qui parlera de moi,
Christ sur chaque regard qui se posera sur moi,
Christ dans chaque oreille qui m’écoutera.
Sur ma route me conduisant vers le roi d’Irlande et sa colère,
j’invoque le pouvoir de la Trinité Sainte, par ma foi dans la Triade,
par ma foi dans le Père, dans la divinité éternelle du Créateur
DISCOURS AU PRÉSIDENT D’IRLANDE, S.E.M. PATRICK J. HILLERY* (1989)
16 mars, 2015DISCOURS AU PRÉSIDENT D’IRLANDE, S.E.M. PATRICK J. HILLERY*
20 avril 1989
Monsieur le Président,
(en gaélique) «Soyez cent mille fois le bienvenu au Vatican».
1. J’ai le grand plaisir de vous accueillir ici aujourd’hui et, par votre intermédiaire, d’adresser mes chaleureuses salutations au peuple irlandais bien-aimé qui occupe incontestablement une place particulière dans le cœur du successeur de l’apôtre Pierre. Dans le dessein de Dieu envers son Église, la prédication de saint Patrick aux Irlandais apparaît comme une des illustrations les plus extraordinaires de l’Évangile, comparable au semeur qui est sorti pour aller semer. Des grains sont tombés sur la bonne terre et ont donné de nombreux fruits (cf. Mt 13, 8). La contribution particulière que l’Irlande a apportée à l’évangélisation de l’Europe et au développement de la culture européenne, ainsi qu’à l’expansion missionnaire mondiale de l’Église en des temps plus récents, a créé des liens sacrés entre votre pays et le Saint-Siège.
Au cours de mon inoubliable visite de 1979, j’ai expérimenté personnellement la profondeur de cette «union de charité entre l’Irlande et la Sainte Église romaine» (Homélie au Phoenix Park, 29 septembre 1979). En raison de tout ceci, j’ai considéré ma visite comme «une grande dette envers Jésus-Christ, qui est le Seigneur de l’histoire et l’auteur de notre salut» (Ibid.). Notre rencontre de ce jour est une reconnaissance solennelle et une célébration joyeuse de cette authentique amitié qui, pour ma part, embrasse tout le peuple d’Irlande, sans oublier ceux qui suivent d’autres traditions religieuses.
2. L’Irlande moderne fut fondée selon la vision d’une société capable de répondre aux aspirations les plus profondes de son peuple et d’assurer le respect de la dignité et des droits de tous ses citoyens. Cette vision est liée au désir ardent et incessant d’une réalisation effective des valeurs chrétiennes et humaines les plus profondes qui n’ont jamais cessé de résonner dans les esprits et les cœurs des Irlandais. L’Irlande peut certainement être fière des progrès réalisés. Les difficultés – même très sérieuses – n’ont pas manqué, mais elle est, dans son ensemble. Une société chaleureuse et bienveillante, sûre du rôle de la loi et enracinée dans les idéaux les plus élevés de justice, de liberté et de paix.
Dans le forum international, l’Irlande occupe une place d’une importance particulière. Des millions de personnes vivant dans d’autres parties du monde font remonter leurs origines à ce pays et un grand nombre d’Irlandais et d’Irlandaises de l’Église, ainsi que des volontaires dans les activités sociales et de développement, œuvrent dans presque tous les coins de la terre. Il faut également souligner le fait que votre pays s’est efforcé d’être un partenaire engagé et actif dans les organisations telles que les Nations Unies et la Communauté européenne.
Vous-même, en qualité de Ministre des affaires étrangères, avec négocié l’entrée de l’Irlande dans la Communauté européenne et avez servi comme Vice-Président de la Commission des Communautés européennes en assumant une responsabilité particulière pour les affaires sociales. J’ai noté, d’après la lecture de Jean Monet, que l’an dernier, vous avez transmis à l’Institut de l’Université européenne la profondeur de votre engagement personnel à l’idéal d’une communauté européenne commune qui tient compte en même temps de la richesse de ses différentes cultures et de l’unicité de l’histoire de chaque peuple. La voix de l’Irlande en Europe et dans le monde est particulièrement adaptée pour être une voix d’amitié, de bonne volonté et de paix. L’Irlande peut contribuer à la sagesse d’une réflexion calme et impartiale sur les leçons de l’histoire, une réflexion menée dans le contexte du profond humanisme chrétien qui est son ethos le plus authentique.
3. Comme vous le savez, Excellence, dans la basilique Saint-Pierre, se trouve une chapelle dédiée, au grand saint irlandais saint Colomban. La mosaïque derrière l’autel montre Colomban et ses disciples en tant que «pelegrinantes pro Christo», ambassadeurs et messagers de l’Évangile du Christ. Que de fois ce rôle n’a-t-il pas été réitéré par des Irlandais et des Irlandaises qui ont été et continuent d’être des témoins du Christ dans chaque continent! La mosaïque porte cette inscription: «Si tollis libertatem tollis dignitatem» – si vous enlevez la liberté à l’homme, vous détruisez sa dignité (Lettre n. 4, A. Attala, in S. Columbani Opera, Dublin 1957, p. 34). La phrase peut avoir été prononcée non seulement par saint Colomban au début du 7ème siècle, mais aussi par l’un de vos patriotes ou par un contemporain qui considère le monde et s’aperçoit avec regret et tristesse que tous les peuples ne sont pas vraiment libres. En plus des anciennes oppressions, les sociétés modernes sont exposées à de nouvelles formes de sujétion. Ces nouveaux esclavages sont particulièrement destructeurs de la dignité humaine.
C’est ce que j’avais à l’esprit pendant ma visite en Irlande, il y a dix ans, lorsque j’ai parlé d’une confrontation de valeurs et de tendances étrangères à la société irlandaise. Les sociétés avancées voient trop souvent les principes les plus sacrés «minés par de faux semblants» (cf. Homélie au Phoenix Park, n. 3). L’égoïsme prend la place du courage moral et de la solidarité. La propre valeur est alors mesurée en termes d’avoir, non d’être. Par conséquent, se crée un climat composé de petites et grandes in justices, et d innombrables formes de violence. Ce qui est accepté comme véritable liberté n’est en réalité qu’une nouvelle forme d’esclavage.
Dans de telles circonstances, les paroles conservées dans la chapelle de saint Colomban retentissent comme un écho dans toute leur sagesse et leur avertissement: si la véritable liberté – la disposition à choisir le bien et la vérité – est perdue, alors la dignité, la valeur et les droits inaliénables de la personne sont menacés. L’Irlande possède les ressources spirituelles et humaines pour poursuivre la voie du véritable développement qui doit respecter et encourager toutes les dimensions de la personne humaine, dans l’exercice d’une solidarité juste et généreuse, spécialement envers les membres les plus faibles de la société. Je sais, Excellence, que vous partagez cet intérêt et cette conviction. Je puis vous assurer que ma prière fréquente pour vos concitoyens reflète la confiance que l’Irlande réussira à relever ce défi.
4. Comme pays, l’Irlande se tient fermement du côté de la paix et les Irlandais chérissent la paix dans leurs cœurs. Cependant, la vie de toute l’île est bouleversée par le climat de mort, d’intimidation et de violence qui a causé tant de souffrances aux deux communautés dans le nord de l’Irlande au cours de ces vingt dernières années. Ce type de violence qui est perpétré dans l’Irlande du Nord n’offre aucune solution aux problèmes réels de la société. Ce n’est pas la méthode qui a été choisie démocratiquement par le peuple, de chaque côté. Elle n’offre aucune vérité capable d’attirer et de convaincre les esprits et les cœurs des personnes. Son seul argument est la terreur et la destruction qu’elle engendre.
Seule l’authentique bonne volonté de s’engager dans le dialogue et des gestes courageux de réconciliation vont au cœur même des causes sous-jacentes de la complexe situation actuelle de conflit. Comme je l’ai écrit dans le Message de cette année pour la Journée mondiale de la paix, là où cohabitent des communautés marquées par différentes origines ethniques, traditions culturelles ou croyances religieuses, chacune a droit à son identité collective qui doit être protégée et encouragée (cf n.3). En même temps, toutes doivent examiner consciencieusement la légitimité de leurs revendications à la lumière de la vérité qui inclue développements historiques et réalité présente. Agir différemment impliquerait le risque de rester prisonnier du passé, sans aucune perspective d’avenir (cf n.11).
Mais l’avenir est déjà devant nous. Il est représenté par les jeunes d’Irlande, catholiques et protestants, qui aspirent désespérément à hériter d’un pays en paix et d’une société construite sur la justice et le respect de tous ses membres. Lorsqu’ils constatent combien la jeunesse de l’Europe réagit positivement à l’unité croissante entre les peuples des différents pays et de différentes cultures, ne réclament-ils pas la même chance pour eux? Qui pourrait revendiquer le droit de leur refuser leur avenir et leur liberté?
Un impératif moral plane sur toutes les parties en cause, afin de parvenir à un consensus politique qui respecterait les droits légitimes et les aspirations de tout le peuple d’Irlande du Nord. Pourtant, des signes d’espoir ne manquent pas et nous prierons en toute confiance pour qu’un processus guidé par la raison et le consentement mutuel ne tarde pas à mettre fin à l’effusion de sang et à assurer une juste réconciliation et une reconstruction pacifique. Que Dieu soutienne la persévérance et le courage de ceux qui travaillent de manière réaliste et animés d’un amour fraternel, pour accélérer l’arrivée de ce jour.
*L’Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.20 p.4.
LE 17 MARS, MÉMOIRE DE SAINT PATRICK, EVÊQUE ET ILLUMINATEUR DE L’IRLANDE
16 mars, 2015http://calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsmars/mars17bis.html
LE 17 MARS, MÉMOIRE DE SAINT PATRICK, EVÊQUE ET ILLUMINATEUR DE L’IRLANDE
St Patrick Cet apôtre de l’extrême Occident naquit en Grande-Bretagne vers l’an 383, au sein d’une famille celte romanisée et depuis longtemps chrétienne. Fils de prêtre, son père, Calpurnius, était Diacre et avait en même temps la charge de décurion1. Il possédait un domaine (villa) prospère et laissa son fils passer ses premières années dans la frivolité, sans grand souci des choses de Dieu. Lorsque Patrick eut seize ans, il fut capturé, avec de nombreux autres habitants de la région, par des pirates et vendu en Irlande à un propriétaire terrien qui lui assigna la garde de ses troupeaux dans la montagne. Les rigueurs de l’exil en cette terre étrangère et presque entièrement adonnée au paganisme, et le contact avec la nature tournèrent son coeur vers Dieu, et il commença à mener une vie de pénitence, passant ses jours et la plus grande partie de ses nuits dans la prière, à genoux sur la terre gelée ou détrempée par les pluies, sans en ressentir aucune gêne, tant son âme était remplie de divines consolations.
Au bout de six années de cette captivité qui était devenue paradis de délices, il entendit une nuit une voix qui lui disait : « Tu as bien fait de jeûner et de prier, Dieu a entendu ta prière, va maintenant, retourne dans ta patrie, ton bateau est prêt! » Plein de confiance, il prit alors la fuite et, marchant au hasard pendant plus de 320 kilomètres, il parvint à un port et s’embarqua sur un bateau de marchands païens. Au bout de trois jours, ils débarquèrent sur une terre déserte et inconnue22 et se mirent en marche, à la recherche d’une habitation. Ils errèrent pendant près d’un mois en proie à la faim, et finalement demandèrent à Patrick d’intercéder auprès de son Dieu pour les sauver. Dès que le jeune chrétien éleva les mains, un troupeau de porcs apparut et les hommes purent en abattre pour se rassasier. Après diverses tribulations, Patrick parvint à regagner sa patrie, où il fut de nouveau enlevé par des pirates, mais il retrouva la liberté au bout de deux mois, conformément à une prédiction qu’il avait reçue.
Ayant regagné la demeure familiale, il eut une nouvelle vision un personnage céleste du nom de Victorius se présenta devant lui en montrant un paquet de lettres. Ouvrant la première, il lut : « Voix de l’Irlande! Saint garçon, nous te prions de venir encore marcher parmi nous. » Et il crut alors entendre la voix des hommes de la forêt de Foclut, où il avait passé ses années de captivité. Ressentant en lui l’appel de Dieu, il décida de se préparer à évangéliser ces barbares, après avoir complété au préalable sa formation ecclésiastique négligée dans sa jeunesse. Il se rendit alors en Gaule, séjourna dans divers centres monastiques, en particulier à Lérins, et demeura pendant près de quinze ans à Auxerre pour suivre l’enseignement de Saint Germain (cf. 31 juillet), qui l’ordonna Diacre.
Lorsque Saint Germain revint de sa mission en Angleterre où il avait lutté contre les hérétiques pélagiens (429), il ramena des nouvelles sur le grand besoin de missionnaires pour la terre d’Irlande. Saint Pallade3, Diacre de Rome, fut alors consacré Evêque par le Pape Célestin 1er(431) dans le but de gouverner et d’organiser les Chrétiens dispersés d’Irlande. Mais celui-ci se heurta immédiatement à de grandes difficultés, il fonda seulement trois Eglises et fut surpris par la mort au bout de quelques mois. Saint Patrick reçut alors la consécration épiscopale des mains de Saint Germain, avec mission d’évangéliser les barbares d’Irlande. Il était en effet bien préparé à cette tâche, non seulement par l’appel de Dieu, mais aussi parce qu’il connaissait bien la langue et les moeurs de ces peuplades. Se souvenant de ses péchés de jeunesse, il hésita à accepter l’Ordination, mais une nouvelle vision vint lui confirmer que telle était la volonté du Seigneur.
A la tête d’une petite troupe de Clercs, il débarqua dans l’île, à ]`endroit même où Saint Pallade était lui aussi arrivé, et il se rendit sans tarder à une grande assemblée que tenaient périodiquement les chefs de clans. Il prêcha intrépidement le Christ devant ces farouches guerriers et parvint à en convertir quelques-uns, obtenant ainsi la conversion de leurs peuples, et des terrains pour y fonder des Eglises et des Monastères. Il parcourut toute l’Irlande, surtout dans sa partie nord, proclamant infatigablement la parole de Dieu, en s’adressant de préférence d’abord aux chefs de clans et aux rois locaux. C’est ainsi qu’il put convertir les rois de Dublin, de Munster et les sept fils du roi de Connaught. Il se heurtait partout à l’opposition des druides, qui usaient contre l’Apôtre de leurs sortilèges magiques, mais par la puissance de Dieu, Patrick les réduisait à limpuissance et il en convertit même certains qui devinrent des Prêtres pieux et zélés pour l’évangélisation de leurs frères. Après avoir prêché dans le royaume d’Oriel, il fonda un Monastère à Armagh, qui fut le centre de ses voyages missionnaires et devint par la suite le siège archiépiscopal de l’Irlande. Affrontant violences, menaces et dangers de toutes sortes dans un mépris complet de lui-même et sans faire aucun cas de ses capacités personnelles, Patrick traversait ces terres inhospitalières en laissant Dieu parler par son intermédiaire. Bien qu’il dédaignât les artifices de l’éloquence, sa parole, tout imprégnée de références et de citations de l’Ecriture Sainte, avait une force divine pour amener au Christ non seulement le peuple mais aussi les bardes qui, se faisant moines, mirent au service de l’Evangile leurs talents poétiques et composèrent des hymnes si belles que les Anges se penchaient, dit-on, du haut du Ciel pour les écouter. Ordonnant Prêtres et Evêques, Saint Patrick organisa la nouvelle Eglise, en respectant avec sagesse les caractères originaux du peuple irlandais. Ses Evêques n’avaient pas en général leur siège dans les cités mais dans les monastères, lesquels connurent dans les générations suivantes un essor considérable et firent de l’Irlande une nouvelle Thébaïde, d’où sortirent quantité de moines, hardis missionnaires et voyageurs infatigables, qui contribuèrent grandement à la ré-évangélisation de l’Europe après les invasions barbares4.
Qu’il soit en séjour dans un de ces monastères-évêchés ou en voyage, Saint Patrick ne manquait jamais à l’accomplissement de sa règle quotidienne de prière, qui consistait en la récitation complète du Psautier, avec tous les Cantiques de l’Ancien Testament et d’autres textes inspirés comme l’Apocalypse de Saint Jean. Il faisait cent fois le signe de croix à chaque heure du jour, et quand il rencontrait une croix sur son chemin, il descendait de son char pour se prosterner devant elle. Dans ces tournées missionnaires, il faillit plus d’une fois être tué par ses opposants, mais l’Ange de son Eglise le tirait du danger pour le profit des fidèles. Lui qui avait connu les souffrances de la servitude, il se faisait le défenseur des populations en proie aux incursions des pirates, et il excommunia Coroticus, le chef d’une horde bretonne, qui, débarquant au milieu d’une peuplade baptisée la veille, avait massacré plusieurs néophytes et en avait capturé d’autres pour les vendre en esclaves. Quelques mois après Coroticus, qui avait refusé de se repentir, fut frappé d’aliénation mentale et mourut dans le désespoir.
Parvenu à l’âge de quatre-vingts ans, Saint Patrick se retirant un peu au bout de trente années d’épiscopat, écrivait dans sa Confession « Je le confesse à mon Seigneur et je ne rougis pas en Sa présence depuis que je L’ai connu dans ma jeunesse, l’amour de Dieu a grandi en moi, et jusqu’à présent, par la grâce du Seigneur, j’ai gardé la Foi ( … ). Lui qui a si souvent pardonné ma sottise et ma négligence pour répondre à ce que l’Esprit m’inspirait, a eu pitié de moi en faveur de milliers et de milliers d’hommes, parce qu’Il voyait que je Lui étais disponible. Plaise à Dieu que mes fils me dépassent en oeuvres plus élevées et en fruits de salut ! Ce sera ma gloire, car « un fils sage est la gloire de son père » (Prov. 10:1). Mes bien-aimés, c’est vous et non vos richesses que j’ai recherchés. Ce qui m’avait été donné gratuitement, je l’ai distribué de même. A vous vos biens, à moi les fatigues et les dangers, et je suis allé vers vous et partout à cause de vous, même jusqu’aux régions où. nul n’était jamais venu baptiser. Par la grâce de Dieu, j’ai tout accompli avec vigilance et de grand coeur pour votre salut ( … ). Le Christ Seigneur fut pauvre pour nous, et moi, pauvre et malheureux, je m’attends chaque jour à être assassiné, pris au piège ou réduit en servitude; mais, à cause des promesses du ciel, je ne redoute rien de tout cela, me jetant moi-même dans les mains de Dieu tout-puissant qui m’a choisi pour cette mission (…). Comment Lui rendrais-je tous Ses bienfaits envers moi? et s’il m’est arrivé de réaliser quelque oeuvre bonne pour mon Dieu que j’aime, que nul ne dise que c’est l’ignorant que je suis qui l’a faite, mais que ce fut un don de Dieu. Je Lui demande de m’accorder de verser mon sang pour Son Nom, dussé-je être privé de sépulture et que mon cadavre, déchiré en lambeaux, fût abandonné en pâture aux oiseaux de proie et aux bêtes féroces »5.
Avant son repos, qui lui avait été annoncé par Dieu, Patrick entreprit une dernière tournée d’inspection. Apercevant au bord du chemin un buisson qui brûlait sans se consumer, il s’approcha et entendit un Ange qui lui annonçait, entre autres promesses, qu’il devrait juger le peuple irlandais au dernier jour. Il retourna à Saul, en Uldie, et s »endormit en paix, accompagné par les hymnes des Armées célestes, le 17 mars 461. On plaça ensuite son corps sur un char traîné par deux boeufs sauvages qui s’arrêtèrent dans un endroit où l’on creusa sa sépulture et qui fut appelé par la suite Down-Patrick6
L’Irlande devenue, grâce aux labeurs de Saint Patrick, l’île des saints, le vénère avec ferveur comme son principal protecteur et lui a consacré plus de deux cents églises. Son culte se répandit aussi largement dans tout l’Occident.
1. Membre de l’administration locale responsable de la perception des impôts.
2. Selon certains il s’agirait d’une région de Gaule récemment dévastée par les barbares. selon d’autres plus probablement d’une région de Grande-Bretagne.
3. Mémoire le 6 juillet.
4. Cf. en particulier les notices de St Columba d’lona (9 juin) et de St Colomban de Luxeuil (21 nov.).
5. St Patrick, Confession, 44-59 (SC 249, 118-128).
6. Une tradition irlandaise rapporte que peu avant son repos le Saint visita Sainte Brigitte (cf. le1er fév.) et lui demanda de tisser le linceul dans lequel il fut inhumé.