Archive pour le 11 mars, 2015
RICHESSE ET PAUVRETÉ
11 mars, 2015http://www.shekina.com/4_LIEN-PRIERE/ARTICLES/C3-261.html
RICHESSE ET PAUVRETÉ
Par Manuel Rapold
Ce sujet occupe actuellement beaucoup de nations dans le monde, ainsi que leurs habitants. On parle beaucoup de la crise financière. On parle de pays qui n’arrivent plus à se sortir des dettes. On voit des images de gens qui, il y a peu de temps, allaient bien, et qui font maintenant la queue pour recevoir des aides alimentaires, parce qu’ils n’arrivent plus à s’en sortir. Dans nos pays, il y a une peur qui se propage: est-ce que cela pourrait nous arriver aussi? Beaucoup d’individus se posent des questions semblables. Ils aspirent à devenir riches, sans parfois voir des possibilités d’y parvenir.
D’où vient la richesse?
D’après la Bible, la richesse existe, parce qu’elle a été créée. Dieu a créé cette terre et tout ce qu’elle contient, et cette création a de la valeur.
Ps 104.24: Que tes œuvres sont en grand nombre, ô Eternel! Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est remplie de tes biens.
La richesse existe en premier lieu parce que Dieu l’a créée. Dieu crée des choses qui ont de la valeur, et on peut donc les appeler richesses. En deuxième lieu, la richesse existe parce qu’elle a été créée par l’homme. La Bible nous dit que Dieu nous a créés à son image. En tant que fils et filles du Dieu Créateur, nous avons reçu la capacité d’être nous aussi, à un autre niveau, des créateurs. Dieu nous a rendus capables de créer des choses, sur la base de ce que Dieu lui-même a déjà créé. Par exemple, Dieu a créé les fruits, et c’est nous, les humains, qui ont inventé la confiture aux fruits. C’est Dieu qui a créé l’électricité, et c’est nous qui l’utilisons pour éclairer nos habitations. C’est Dieu qui a créé la parole, et c’est nous qui avons inventé le téléphone. Toutes nos créations ne peuvent se faire que sur la base de ce que Dieu a déjà créé. Les richesses que nous voyons autour de nous, les choses que nous désirons, ont toutes été créées par quelqu’un. Dieu nous appelle à être des créateurs de richesses. Pour que nous puissions le faire, Dieu nous a créés avec des dons différents. Ces dons nous viennent de Dieu et représentent une infime partie de la capacité créatrice immense qui est en Dieu. Il a donné de tels dons à chaque personne, pour qu’elle puisse créer des richesses dont les autres pourront bénéficier. A ce propos, il y a deux extrêmes à éviter: D’une part, l’orgueil qui refuse de reconnaître que toute richesse vient finalement de Dieu. D’autre part, l’incrédulité qui ne reconnaît pas que nous avons reçu cette capacité de créer des choses qui ont de la valeur. Il en découle qu’on ne cherche pas à valoriser les dons de Dieu, et que le potentiel de création de valeurs prévu par Dieu n’est pas exploité.
En évitant ces deux extrêmes, notre attitude devrait être de dire «Merci Seigneur pour tout ce que tu as créé; merci de m’avoir créé et de m’avoir donné des dons. Je veux les utiliser et les développer pour être créateur comme Toi Tu es Créateur. Par mon travail, je veux créer des richesses (c’est-à-dire tout ce qui peut enrichir les autres), et en faisant cela, je veux t’honorer en tant que mon Créateur, et servir les autres! »
D’où vient la pauvreté?
Nos ancêtres, Adam et Eve, vivaient dans l’abondance, tant qu’ils vivaient dans le jardin que Dieu avait préparé pour eux. Comme nous cherchons à pourvoir aux besoins de nos enfants, à plus forte raison, Dieu a le désir de pourvoir aux besoins de ses enfants. Mais pour bénéficier de cette provision, nous devons être avec lui! La Bible nous parle du moment où Adam et Eve ont choisi de quitter la maison du Père et de vivre leurs vies selon leurs propres idées. Le résultat: des querelles, entre Adam et Eve, puis entre leurs enfants, et ainsi de suite. Et après la chute, là où il y avait eu de l’abondance, la survie est devenue pénible et une lutte constante. C’est ce qui caractérise l’humanité d’aujourd’hui: nous luttons pour survivre. Nous luttons contre la pauvreté, ou au moins contre la peur de la pauvreté. Pour beaucoup, cette peur est la motivation qui alimente leur désir d’accumuler des richesses. Cela conduit à des conflits autour des ressources. Toute cette lutte caractérise le système de fonctionnement actuel du monde.
Un autre facteur de ce système, c’est l’argent. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas parler de la richesse sans parler de l’argent. Pour la plupart d’entre nous, nous pensons qu’une personne est riche, parce qu’elle a beaucoup d’argent. En réalité, l’inverse est plus juste: une personne devrait avoir de l’argent, parce qu’elle est riche. Un chirurgien par exemple peut avoir beaucoup d’argent, parce qu’il a des capacités qui sont précieuses pour la communauté. Celle-ci honore cette contribution en lui donnant de l’argent. Il reçoit l’argent, parce qu’il est riche en capacités de servir les autres. Un autre exemple: un professeur d’université qui donne des cours excellents peut avoir beaucoup d’argent, parce qu’il est riche en connaissances qui sont nécessaires à la société, et cette richesse est reconnue par le salaire qu’il reçoit. Donc, nous pouvons avoir de l’argent parce que nous sommes riches ce n’est pas l’argent qui nous rend riches. L’argent est simplement la manifestation visible de cette richesse.
Si nous avons comme ambition dans la vie d’accumuler beaucoup d’argent, nous nous trompons de cible. Etre riche, c’est avoir une contribution qui a de la valeur pour les autres. Cette contribution sera honorée par les autres, et cela sera aussi exprimé par de l’argent. Si nous poursuivons l’argent en soi, c’est comme si nous poursuivions une ombre l’ombre de la vraie richesse. L’argent est le symbole humain que nous avons créé pour représenter, mesurer et transporter la richesse. Dieu désire que nous cherchions la vraie richesse qui nous rend capable de donner quelque chose aux autres qui sera valorisé et apprécié.
L’argent n’a pas été créé par Dieu (nous ne parlons pas ici du métal argent, mais de l’argent comme moyen de paiement). Il a été créé par les humains et fait partie du système mis en place par eux. Il y a une différence importante entre l’argent et les ressources que Dieu a créées: ce que Dieu a créé est entièrement bon, et il en a créé en suffisance, voire en abondance pour tous ses enfants (1 Tim 6.17). Par exemple, il existe dans le monde suffisamment de nourriture pour tous les êtres humains. Si la faim et la malnutrition existent dans ce monde, c’est parce que nous avons un problème de gestion, et non pas parce qu’il n’y aurait pas assez de ressources. Ce que l’homme a créé, par contre, n’est pas toujours bon, ni toujours abondant. C’est aussi le cas pour l’argent. La manière par laquelle il est créé par les hommes assure qu’il n’y en aura jamais assez. Les économistes ont constaté qu’il y a plus de dettes dans le monde que d’argent tout l’argent du monde ne suffirait pas pour repayer toutes les dettes. Cela veut dire que des crises financières sont programmées d’avance! L’argent fait partie du système de ce monde, et ce système est injuste. Jésus l’a dit lui-même:
Luc 16.11: Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables?
Par cette parabole qui parle d’un gérant infidèle qui a dilapidé les biens de son maître, Jésus nous montre que le système global des richesses de ce monde est injuste, y compris l’argent. Notre idée de richesse se concentre sur l’argent; et l’argent est une institution injuste. Il fait partie du système de ce monde, et il peut être une source d’oppression. Ce système est tordu, parce qu’il reflète la condition de nos cœurs. Il peut donner une illusion de richesse (des gens qui ont beaucoup d’argent, non pas parce qu’ils ont une contribution importante, mais parce qu’ils savent manipuler le système) et parfois aussi une illusion de pauvreté (des gens qui ont une contribution importante, mais qui ne reçoivent pas le salaire qui y correspondrait). Donc, si nous mesurons nos vies par la valeur de l’argent, nous vivons sur des bases très peu solides. Le problème fondamental derrière la pauvreté du monde, c’est le péché. La pauvreté vient du péché – elle vient du fait que nous avons quittés la maison du Père, et que nous avons créé notre propre système qui est injuste. Comment sortir de cette situation?
Qu’est-ce que Jésus a fait concernant la richesse et la pauvreté?
Si le problème fondamental derrière la pauvreté est le fait que nous avons quittés la maison du Père, notre premier pas devrait être de revenir à la maison! C’est ce qui a été rendu possible par Jésus-Christ. Sur la croix, il a résolu la question du péché, et nous a ouvert le chemin vers le pardon et ainsi le retour vers la maison du Père. Le verset ci-dessous donne un éclairage révélateur sur l’œuvre de Jésus-Christ, en rapport avec la richesse et la pauvreté:
2 Co 8.9: Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis.
En résumé, Jésus s’est appauvri pour nous enrichir. L’aspiration quasiment universelle dans ce monde est de s’enrichir. Jésus a fait l’inverse, il s’est dépouillé de ce qu’il avait, il est venu à notre rencontre et il a donné sa vie pour nous. En agissant ainsi, il a non seulement payé le prix pour nos péchés, mais il a aussi vaincu le système de ce monde. Jésus a agi dans l’esprit opposé au désir de s’enrichir, et en faisant cela, il a vaincu la pauvreté. Sa manière de vaincre la pauvreté n’est pas d’amasser des possessions, mais de servir!
En le suivant, nous pouvons aussi recevoir la transformation de nos fausses attitudes. Là où nous sommes dans la peur du manque, l’avarice ou le désir d’accumuler de l’argent, Jésus peut transformer nos cœurs et faire de nous des personnes généreuses, des personnes qui se donnent pour les autres. Ainsi, nous n’agissons plus selon le système injuste de ce monde ni selon les attitudes qui en font partie (amasser le maximum pour nous-mêmes, compétition autour des ressources, domination etc.). En agissant comme Jésus-Christ, nous pouvons sortir du système et vivre à contre-courant.
Nous pouvons vivre dans la conviction profonde que Jésus est Vainqueur, non seulement du péché, mais aussi de ses conséquences, ce qui inclut la pauvreté. Dans nos luttes contre la pauvreté, que ce soit dans notre propre vie ou dans le monde qui nous entoure, nous pouvons savoir que nous sommes engagés dans un combat que Jésus a déjà gagné pour nous. En suivant le chemin qu’il nous a tracé, nous allons aussi nous battre contre la pauvreté. Cela ne veut pas dire que ce sera facile ou rapide. Tant que nous vivons dans un monde marqué par le péché, il y aura un prix à payer pour vivre à contre-courant. La Bible est plein de ressources à ce sujet et peut nous donner des lignes directrices pour nous orienter dans ce processus (voir p.ex. les «11 vérités bibliques qui conduisent au succès» et les «12 paroles de Jésus sur la gestion de nos biens»). Cependant, les trois points ci-dessous résument les éléments clés que nous venons de mettre en évidence:
1. Retourner vers la maison du Père et nous occuper des affaires de la maison du Père, en croyant qu’Il prendra soin de nos besoins. (Lc 15.11-32; Mt 6.33)
2. Reconnaître que nous avons reçu des dons pour les mettre en pratique et les développer. (Mt 25.14-30)
3. Agir dans la même attitude que Jésus qui a cherché à servir, plutôt que de s’enrichir. (Phil 2.5-11; 2 Co 8.9) Servir les autres avec les dons que nous avons reçus, et rendre gloire à Dieu!
PAPE FRANÇOIS – « LA CATÉCHÈSE…AUX PERSONNES ÂGÉES..)
11 mars, 2015PAPE FRANÇOIS – « LA CATÉCHÈSE…AUX PERSONNES ÂGÉES..)
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 4 mars 2015
Chers frères et sœurs, bonjour.
La catéchèse d’aujourd’hui et celle de mercredi prochain sont consacrées aux personnes âgées, qui, dans le cadre de la famille, sont les grands-parents, les oncles et les tantes. Nous réfléchirons aujourd’hui sur la condition actuelle problématique des personnes âgées, et la prochaine fois, c’est-à-dire mercredi prochain, de manière plus positive, sur la vocation contenue dans cet âge de la vie.
Grâce aux progrès de la médecine, la vie s’est allongée, mais la société ne s’est pas «élargie» à la vie ! Le nombre des personnes âgées s’est multiplié, mais nos sociétés ne se sont pas assez organisées pour leur faire place, avec le juste respect et la considération concrète pour leur fragilité et leur dignité. Tant que nous sommes jeunes, nous sommes incités à ignorer la vieillesse, comme s’il s’agissait d’une maladie à tenir à distance ; ensuite, quand nous vieillissons, en particulier si nous sommes pauvres, si nous sommes malades, seuls, nous faisons l’expérience des carences d’une société programmée sur l’efficacité, qui en conséquence ignore les personnes âgées. Et les personnes âgées sont une richesse, on ne peut pas les ignorer.
Benoît xvi, en visitant une maison pour les personnes âgées, employa des mots clairs et prophétiques, s’exprimant ainsi : « La qualité d’une société, je dirais d’une civilisation, se juge aussi à la façon dont les personnes âgées sont traitées et à la place qui leur est réservée dans la vie commune » (12 novembre 2012). C’est vrai, l’attention à l’égard des personnes âgées fait la différence d’une civilisation. Porte-t-on de l’attention aux personnes âgées dans une civilisation ? Y a-t-il de la place pour la personne âgée ? Cette civilisation ira de l’avant si elle sait respecter la sagesse, la sapience des personnes âgées. Une civilisation où il n’y a pas de place pour les personnes âgées, ou qui les met au rebut parce qu’elles créent des problèmes, est une société qui porte en elle le virus de la mort.
En Occident, les chercheurs présentent le siècle actuel comme le siècle du vieillissement, le nombre d’enfants diminue et celui des personnes âgées augmente. Ce déséquilibre nous interpelle, il est même un grand défi pour la société contemporaine. Pourtant, une certaine culture du profit insiste pour faire apparaître les personnes âgées comme un poids, un « lest ». Non seulement elles ne produisent pas, pense cette culture, mais elles sont une charge. En somme, quel est le résultat d’une telle façon de penser ? Il faut les mettre au rebut. Il est mauvais de voir des personnes âgées mises au rebut, c’est quelque chose de mauvais, c’est un péché ! On n’ose pas le dire ouvertement, mais on le fait ! Il y a quelque chose de lâche dans cette accoutumance à la culture du rebut. Mais nous sommes habitués à mettre les gens au rebut. Nous voulons faire disparaître notre peur accrue de la faiblesse et de la vulnérabilité, mais en agissant ainsi, nous augmentons chez les personnes âgées l’angoisse d’être mal supportées et d’être abandonnées.
Pendant mon ministère à Buenos Aires, j’ai déjà touché du doigt cette réalité avec ses problèmes : « Les personnes âgées sont abandonnées, et pas seulement dans la précarité matérielle. Elles sont abandonnées dans l’incapacité égoïste d’accepter leurs limites qui reflètent nos limites, dans les nombreuses difficultés qu’elles doivent aujourd’hui surmonter pour survivre dans une civilisation qui ne leur permet pas de participer, de donner leur avis, ni d’être des référents selon le modèle consumériste du “seuls les jeunes peuvent être utiles et peuvent profiter”. Ces personnes âgées devraient en revanche être, pour toute la société, la réserve de sagesse de notre peuple. Les personnes âgées sont la réserve sapientielle de notre peuple ! Avec quelle facilité fait-on taire sa conscience quand il n’y a pas d’amour ! » (Seul l’amour peut nous sauver, Cité du Vatican 2013, p. 83). C’est ce qui se passe. Je me souviens, quand je visitais les maisons de repos, je parlais à tout le monde et j’ai souvent entendu cela : « Comment allez-vous ? Et vos enfants ? — Bien, bien — Combien en avez-vous ? — Beaucoup. — Et ils viennent vous rendre visite ? — Oui, oui, souvent, oui, ils viennent. — Quand sont-ils venus la dernière fois ? Je me souviens d’une dame âgée qui m’a répondu : « Et bien, à Noël ». Nous étions au mois d’août ! Huit mois sans avoir reçu la visite de ses enfants, abandonnée pendant huit mois ! Cela s’appelle un péché mortel, comprenez-vous ? Une fois, enfant, ma grand-mère nous a raconté l’histoire d’un grand-père âgé qui se salissait en mangeant, parce qu’il avait des difficultés à porter la cuillère remplie de soupe à sa bouche. Et son fils, c’est-à-dire le père de famille, avait décidé de le déplacer de la table commune et avait préparé une petite table à la cuisine, où on ne le voyait pas, pour qu’il mange seul. Ainsi il n’aurait pas fait une mauvaise impression quand ses amis venaient déjeuner ou dîner. Quelques jours plus tard, il rentra chez lui et trouva le plus petit de ses enfants qui jouait avec du bois, un marteau et des clous ; il fabriquait quelque chose, il lui dit : « Mais que fais-tu ? — Je fais une table, papa. — Une table, pourquoi ? — Pour l’avoir quand tu deviendras vieux, comme ça tu pourras manger là ». Les enfants ont plus de conscience que nous !
Dans la tradition de l’Église, il existe un bagage de sagesse qui a toujours soutenu une culture de proximité des personnes âgées, une disposition à l’accompagnement affectueux et solidaire pendant cette partie finale de la vie. Cette tradition est enracinée dans l’Écriture Sainte, comme l’attestent par exemple ces expressions du livre du Siracide : « Ne fais pas fi du discours des vieillards, car eux-mêmes ont été à l’école de leurs parents ; c’est d’eux que tu apprendras la prudence et l’art de répondre à point nommé » (Si 8, 9).
L’Église ne peut pas et ne veut pas se conformer à une mentalité d’intolérance, et encore moins d’indifférence et de mépris à l’égard de la vieillesse. Nous devons réveiller le sentiment collectif de gratitude, d’appréciation, d’hospitalité, qui ait pour effet que la personne âgée se sente une partie vivante de sa communauté.
Les personnes âgées sont des hommes et des femmes, des pères et des mères qui sont passés avant nous sur notre même route, dans notre même maison, dans notre bataille quotidienne pour une vie digne. Ce sont des hommes et des femmes dont nous avons beaucoup reçu. La personne âgée n’est pas un extra-terrestre. La personne âgée, c’est nous, dans peu de temps, dans longtemps, mais cependant inévitablement, même si nous n’y pensons pas. Et si nous apprenons à bien traiter les personnes âgées, nous serons traités de la même manière.
Nous, les personnes âgées, sommes un peu toutes fragiles. Certaines, cependant, sont particulièrement faibles, beaucoup sont seules, et frappées par la maladie. Certaines dépendent de soins indispensables et de l’attention des autres. Ferons-nous pour cela un pas en arrière ? Les abandonnerons-nous à leur destin ? Une société sans proximité, où la gratuité et l’affection sans contrepartie — même entre étrangers — disparaissent, est une société perverse. L’Église, fidèle à la Parole de Dieu, ne peut pas tolérer cette dégénérescence. Une communauté chrétienne où proximité et gratuité ne seraient plus considérées comme indispensables, perdrait son âme avec celles-ci. Là où on ne fait pas honneur aux personnes âgées, il n’y a pas d’avenir pour les jeunes.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les prêtres Chaldéens d’Europe, accompagnés de Monseigneur Ramsi Garmou, et les groupes de jeunes venus nombreux.
Je vous invite tous à vous faire proche des personnes âgées qui vous entourent et de leur faire sentir votre affection, votre estime et votre reconnaissance. Sachez profiter de leur expérience et de leur sagesse.
Bon pèlerinage.