MEDITATIONS POUR LE CAREME
MEDITATIONS POUR LE CAREME
Le carême : une chance pour notre vie chrétienne !
Ce mercredi 5 mars, nous « entrons en Carême ». Quelle chance ! Une nouvelle fois, l’Église nous invite à un beau et grand parcours de foi et de charité. « En effet, c’est un temps favorable pour renouveler, à l’aide de la Parole de Dieu et des Sacrements, notre itinéraire de foi, aussi bien personnel que communautaire. C’est un cheminement marqué par la prière et le partage, par le silence et le jeûne, dans l’attente de vivre la joie pascale » (message de Benoît XVI pour le Carême 2012). Quelle chance de pouvoir vivre, de plus en plus intensément, de manière de plus en plus intérieure, ce beau parcours qui va nous mener jusqu’à la Résurrection, la nôtre, celle de toute l’humanité, en Jésus-Christ mort et ressuscité. Nous avons laissé derrière nous Noël et l’Incarnation, le Baptême de Jésus, sa présentation au temple, nous avons commencé à cheminer personnellement et en Église sur la belle et lumineuse route qui, année après année, nous rapproche du Père et de la pleine communion avec notre Créateur. C’est la route du Salut, c’est le chemin de la sainteté, c’est la voie de la charité.
Le Carême, ce sont quarante jours durant lesquels nous sommes invités à nous dépouiller de nous-mêmes, de notre suffisance, de nos encombrements, quarante jours pour faire le « nettoyage de printemps », pour rendre notre cœur propre et accueillant, pour nous ouvrir à l’Amour de Celui qui, par amour pour nous, s’est offert sur la Croix, donnant sa vie par amour. Nous l’invitons ainsi à « faire sa demeure en nous » ; nous acceptons ainsi de nous laisser transformer par Lui. Se laisser transformer par Jésus, c’est entrer dans son parcours d’amour envers le Père et envers chaque frère et sœur que nous rencontrerons dans notre vie. Guidés par notre foi, nous, chrétiens, devons tout faire pour nous stimuler dans la charité, « dans le service et les œuvres bonnes » (He 10,24).
Croître dans la foi et, dans le même temps, croître dans la charité. Y arriverons-nous par nos propres moyens? Nous savons bien que non. Mais ce que nous pouvons faire, c’est, humblement et avec courage, nous tourner vers le Seigneur : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (rite de l’imposition des cendres).
Pour nous aider à avancer, l’Église met sur notre chemin au cours du carême de grands témoins de foi : Saint Joseph, « serviteur fidèle et prudent » (fêté le 19 mars), à qui est confié « la garde des mystères du salut » ; la Vierge Marie, qui, « à l’ombre de l’Esprit Saint, accueille le Christ dans la foi et qu’elle porte avec tendresse dans sa chair » (Annonciation le 25 mars). La route est ouverte et balisée : nous pouvons nous y engager en toute confiance et surtout sans tarder, car « c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut ! »
Réflexion pour entrer en carême : faire pénitence (*)
(avec Mgr Jacques Perrier, ancien évêque de Lourdes)
A la Salette, la Vierge Marie nous invite à la conversion et à la pénitence. A Lourdes, lors de sa huitième apparition à Bernadette, Marie a répété trois fois le mot « pénitence ». Un mot répété trois fois, c’est rare. Il faut vraiment que la chose soit d’importance. Mais que veut-il dire, d’ailleurs, ce mot ? En Français, on peut utiliser deux mots qui sonnent assez différemment : pénitence et conversion. Conversion paraît beaucoup plus positif que pénitence. L’histoire de l’Eglise est jalonnée d’innombrables « convertis », depuis saint Paul sur le chemin de Damas jusqu’aux adultes baptisés de nos jours. Le danger serait que, étant chrétiens, nous pensions n’avoir pas besoin de conversion. Evidemment, nous n’allons pas passer notre vie à prendre chaque jour un virage à 180 degrés. Mais, comme un bateau dans sa traversée a, sans cesse, besoin de corriger sa trajectoire, de même nous devons chaque jour nous replacer dans le sillage du Christ. Se convertir, c’est prendre plus au sérieux les appels du Christ, pour aller plus loin. Nous constatons combien nous nous sommes écartés du chemin de l’Evangile, parfois nous en sommes complètement sortis ou bien nous nous sommes arrêtés. Repartir ne se fera pas sans peine. Reconnaître ses péchés, pleurer sur ses péchés est déjà une grâce. Il faut demander le don des larmes.
Marie, l’Immaculée Conception, est indemne de tout péché. C’est pour cela qu’elle en voit l’horreur, bien mieux que nous. Comme elle est notre mère, elle n’est pas là pour nous accuser. Elle est le « refuge des pécheurs ». Unie à son Fils, elle porte la croix de nos péchés. Elle est Notre-Dame des Douleurs, fêtée le lendemain de la Croix glorieuse.
Chaque site d’apparition mariale a ses caractères propres. La Salette et Lourdes ne se ressemblent pas. Mais un trait réunit tous ces sanctuaires, c’est l’appel à la pénitence. La pénitence peut prendre de multiples visages. Sa forme la plus haute est le sacrement de pénitence, largement célébré dans les sanctuaires marials et demandé par l’Eglise dans le temps du Carême.
Prière : O Marie, Toi, la disciple parfaite de ton Fils : Aide-moi à voir mon péché, donne-moi de pleurer sur tout le mal dont je suis coupable. Réveille ma foi, ranime mon espérance, ravive ma charité. Tu es le refuge des pécheurs. Parce que tu connais l’infinie miséricorde de ton Fils, sois pour nous une mère énergique et attentive. Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen !
(*) Le premier sens du mot « pénitence » signifie : « regret d’avoir offensé Dieu, accompagné de la ferme intention de ne plus recommencer ». Dans un deuxième sens, on peut l’entendre comme « le travail, les efforts que nous avons à faire sur nous-mêmes pour ne plus retomber dans nos péchés ». La notion de mortification, de « réparation » des péchés que l’on attribue souvent à ce mot n’est sans doute pas la plus adéquate, car dans sa grande miséricorde, si nous reconnaissons humblement notre péché, Dieu nous a déjà pardonné. « Va et ne pèche plus », a dit simplement Jésus à la femme adultère !
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