Archive pour le 16 février, 2015

Miniature illustrant la seconde tentation de Jésus

16 février, 2015

Miniature illustrant la seconde tentation de Jésus dans images sacrée 640px-Folio_161v_-_The_Temptation_of_Christ

http://it.wikipedia.org/wiki/Tentazioni_di_Ges%C3%B9#mediaviewer/File:Folio_161v_-_The_Temptation_of_Christ.jpg

MESSE, BÉNÉDICTION ET IMPOSITION DES CENDRES, PAPE BENOÎT XVI (2011)

16 février, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2011/documents/hf_ben-xvi_hom_20110309_ceneri.html

PROCESSION PÉNITENTIELLE DE L’ÉGLISE SAINT-ANSELME À LA BASILIQUE SAINTE-SABINE SUR L’AVENTIN

MESSE, BÉNÉDICTION ET IMPOSITION DES CENDRES

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Sainte-Sabine

Mercredi des Cendres, 9 mars 2011

Chers frères et sœurs!
Nous entamons aujourd’hui le temps liturgique du carême avec le rite suggestif de l’imposition des cendres, à travers lequel nous voulons prendre l’engagement de convertir notre cœur vers les horizons de la Grâce. En général, dans l’opinion commune, ce temps a parfois une connotation de tristesse, de grisaille de la vie. En revanche, il est un don précieux de Dieu, c’est un temps fort et dense de significations sur le chemin de l’Eglise, c’est l’itinéraire vers la Pâque du Seigneur. Les lectures bibliques de la célébration de ce jour nous offrent des indications pour vivre en plénitude cette expérience spirituelle.
«Revenez à moi de tout votre cœur» (Jl 2,12). Dans la première lecture, tirée du livre du prophète Joël, nous avons entendu ces paroles par lesquelles Dieu invite le peuple juif à une repentance sincère et non de pure forme. Il ne s’agit pas d’une conversion superficielle et passagère, mais bien d’un itinéraire spirituel qui concerne en profondeur les attitudes de la conscience et suppose une intention sincère de repentir. Le prophète s’inspire de la plaie de l’invasion des sauterelles qui s’était abattue sur le peuple en détruisant les récoltes, pour inviter à une pénitence intérieure, à se lacérer le cœur et non les vêtements (cf. 2, 13). Il s’agit donc de mettre en œuvre une attitude de conversion authentique à Dieu — revenir à Lui —, en reconnaissant sa sainteté, sa puissance, sa majesté. Et cette conversion est possible parce que Dieu est riche en miséricorde et grand dans l’amour. Sa miséricorde est régénératrice, elle crée en nous un cœur pur, renouvelle intimement un esprit ferme, en nous restituant la joie du salut (cf. Ps 50, 14). Dieu, en effet, — comme dit le prophète — ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et vive (cf. Ez 33, 11). Le prophète Joël ordonne, au nom du Seigneur, que se crée une atmosphère pénitentielle propice: il faut sonner du cor, convoquer l’assemblée, réveiller les consciences. Le temps quadragésimal nous propose ce contexte liturgique et pénitentiel, un chemin de quarante jours au cours desquels faire l’expérience de manière concrète de l’amour miséricordieux de Dieu. Aujourd’hui retentit pour nous l’appel «Revenez à moi de tout votre cœur»; aujourd’hui, c’est nous qui sommes appelés à convertir notre cœur à Dieu, toujours conscients de ne pas pouvoir réaliser notre conversion seuls, avec nos forces, parce que c’est Dieu qui nous convertit. Il nous offre encore son pardon, en nous invitant à revenir à Lui pour nous donner un cœur nouveau, purifié du mal qui l’opprime, pour nous faire prendre part à sa joie. Notre monde a besoin d’être converti par Dieu, il a besoin de son pardon, de son amour, il a besoin d’un cœur nouveau.
«Laissez-vous réconcilier avec Dieu» (2 Co 5, 20). Dans la deuxième lecture, saint Paul nous offre un autre élément sur le chemin de la conversion. L’apôtre nous invite à détourner notre regard de lui et à tourner en revanche notre attention sur celui qui l’a envoyé et sur le contenu du message qu’il apporte: «Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu» (ibid.). Un ambassadeur répète ce qu’il a entendu prononcer par son Seigneur et parle avec l’autorité qu’il a reçue et dans ses limites. Celui qui exerce la fonction d’ambassadeur ne doit pas attirer l’intérêt sur lui-même, mais il doit se mettre au service du message à transmettre et de celui qui l’a envoyé. C’est ainsi qu’agit saint Paul en exerçant son ministère de prédicateur de la Parole de Dieu et d’apôtre de Jésus Christ. Il ne recule pas devant la tâche reçue, mais il l’accomplit avec un dévouement total, en invitant à s’ouvrir à la grâce, à laisser Dieu nous convertir: «Et puisque nous travaillons avec lui — écrit-il — nous vous invitons à ne pas laisser sans effets la grâce reçue de Dieu» (2 Co 6, 1). «Or l’appel du Christ à la conversion — nous dit le Catéchisme de l’Eglise catholique — continue à retentir dans la vie des chrétiens. [...] C’est une tâche ininterrompue pour toute l’Eglise qui “enferme des pécheurs dans son propre sein” et qui “est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et qui poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement”. Cet effort de conversion n’est pas seulement une œuvre humaine. Il est le mouvement du “cœur contrit” (Ps 51, 19) attiré et mû par la grâce à répondre à l’amour miséricordieux de Dieu qui nous aimés le premier» (n. 1428). Saint Paul s’adresse aux chrétiens de Corinthe mais, à travers eux, il entend s’adresser à tous les hommes. Tous ont en effet besoin de la grâce de Dieu, qui illumine l’esprit et le cœur. Et l’apôtre presse: «Or, c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut» (2 Co 6, 2). Tous peuvent s’ouvrir à l’action de Dieu, à son amour; à travers notre témoignage évangélique, nous, chrétiens, devons être un message vivant; dans de nombreux cas, nous sommes même l’unique Evangile que les hommes d’aujourd’hui lisent encore. Voilà notre responsabilité sur les traces de saint Paul, voilà un motif de plus pour bien vivre le carême: offrir le témoignage de la foi vécue à un monde en difficulté qui a besoin de revenir à Dieu, qui a besoin de conversion.
«Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d’eux» (Mt 6, 1). Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus relit les trois œuvres fondamentales de piété prévues par la loi de Moïse. L’aumône, la prière et le jeûne caractérisent le juif qui observe la loi. Au fil du temps, ces prescriptions avaient été érodées par la rouille du formalisme extérieur, ou encore, elles s’étaient transformées en un signe de supériorité. Jésus met en évidence dans ces trois œuvres de piété une tentation commune. Lorsque l’on accomplit quelque chose de bon, presque instinctivement naît le désir d’être estimé et admiré pour la bonne action, c’est-à-dire d’avoir une satisfaction. Et cela, d’une part, conduit au repli sur soi, et, de l’autre, à aller au dehors de soi, car l’on vit projeté vers ce que les autres pensent de nous et admirent en nous. En reproposant ces prescriptions, le Seigneur Jésus ne demande pas le respect formel d’une loi étrangère à l’homme, imposée par un législateur sévère comme un lourd fardeau, mais invite à redécouvrir ces trois œuvres de piété en les vivant de façon plus profonde, non pas par amour propre, mais par amour de Dieu, comme moyens sur le chemin de conversion à Lui. Aumône, prière et jeûne: tel est l’itinéraire de la pédagogie divine qui nous accompagne, non seulement au cours du carême, vers la rencontre avec le Seigneur Ressuscité; un itinéraire qu’il faut parcourir sans ostentation, dans la certitude que le Père céleste sait lire et voir également dans le secret de notre cœur.
Chers frères et sœurs, commençons confiants et joyeux l’itinéraire du carême. Quarante jours nous séparent de Pâques; ce temps «fort» de l’année liturgique est un temps propice qui nous est donné pour parvenir, avec un engagé accru, à notre conversion, pour intensifier l’écoute de la Parole de Dieu, la prière et la pénitence, en ouvrant le cœur à l’accueil docile de la volonté divine, en vue d’une pratique plus généreuse du sacrifice qui permet de porter toujours plus son aide au prochain dans le besoin: un itinéraire spirituel qui nous prépare à revivre le Mystère pascal.
Que Marie, notre guide sur le chemin quadragésimal, nous conduise à une connaissance toujours plus profonde du Christ, mort et ressuscité, qu’elle nous aide dans le combat spirituel contre le péché, qu’elle nous soutienne pour invoquer avec force: «Converte nos, Deus salutaris noster», — Convertis-nous à Toi, ô Dieu, notre salut». Amen!

LE « B.A-BA DE LA PRIÈRE » DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE SE JOUE NOTRE PRIÈRE.

16 février, 2015

http://www.apostolat-priere.org/prier-au-coeur-du-monde/le-ba-ba-de-la-priere/pere-du-desert-dans-notre-vie-quotidienne-se-joue-notre-priere.html

LE « B.A-BA DE LA PRIÈRE » DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE SE JOUE NOTRE PRIÈRE.

P. Frédéric Fornos, jésuite

A l’école des maîtres spirituels – Evagre le Pontique
Chloé me demande : « J’ai lu dans le ‘’Traité de la prière » d’Evagre quelques paroles qui m’ont surprise. C’est comme s’il disait que pour pouvoir vraiment prier toute notre vie devait en être une préparation… je trouve étonnant et même paradoxal. Ne faudrait-il pas dire plutôt le contraire, que c’est la prière qui nous aide à aimer et ainsi à trouver Dieu dans notre vie ? »

Prier, en éveillant notre cœur à la présence du Seigneur, nous aide en effet à trouver Dieu dans notre vie. Mais Evagre le Pontique, ce Père du désert égyptien, appelé aussi « le scrutateur de l’âme », est un maître dans la vie spirituelle. Il sait que prier, c’est-à-dire entrer dans une communication intime avec le Père, demande de préparer son cœur pour s’ouvrir à la présence du Seigneur avec beaucoup de respect et d’amour. Comment l’accueillir si notre cœur est plein d’égoïsme, de rancune ou de jalousie, même plus ou moins reconnu ou dissimulé ? Pour Evagre c’est clair : dans notre vie quotidienne se joue notre prière (n°13-22). Ce qui est en jeu est la rencontre amoureuse de Dieu en toutes choses.

Dans ces sentences, il nous fait comprendre que c’est notre attitude face aux événements de la vie et à nos relations qui conditionne notre prière, nous y dispose ou pas. Par respect pour le Seigneur, pour ce temps de cœur à cœur avec Lui, il s’agit donc de s’y préparer auparavant au cours de notre journée. En fait, c’est ce cœur à cœur avec Lui que toute notre vie prépare pour « louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur » (1). Notre manière d’être en relation aux autres et aux événements, dans la confiance, la bienveillance et la douceur ou bien la méfiance, la rancune ou la colère, prépare notre cœur à l’accueil du Seigneur ou bien le renferme.

Notre vie quotidienne est une préparation pour chercher et trouver Dieu dans la prière : « Si tu endures toutes sortes de tracas, accepte cela sagement pour la prière. » Tout comme la prière nous aide à trouver Dieu dans la vie, Evagre nous aide à comprendre que le but de notre vie, tout comme de notre prière, c’est l’union à DIEU. C’est une conception « circulaire » de la prière pleine de sagesse.

P. Frédéric Fornos, jésuite