Archive pour le 5 février, 2015
PRIÈRE DE SAINT JEAN DAMASCÈNE À LA SAINTE VIERGE
5 février, 2015http://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-de-Saint-Jean-de-Damas-a-Marie-2
PRIÈRE DE SAINT JEAN DAMASCÈNE À LA SAINTE VIERGE
Voici la Prière « Ô fille du roi David et Mère de Dieu » de Saint Jean Damascène (676-749), surnommé aussi Saint Jean de Damas parce que né à Damas, déclaré Père et Docteur de l’Église Catholique du VIIème siècle par le pape Léon XIII en 1890.
La Prière de Saint Jean Damascène « Ô fille du roi David et Mère de Dieu » :
« Ô fille du roi David et Mère de Dieu, roi universel. Ô divin et vivant objet dont la beauté a charmé le Dieu créateur, vous dont l’âme est toute sous l’action divine et attentive à Dieu seul ; tous vos désirs sont tendus vers Celui-là seul qui mérite qu’on le cherche et qui est digne d’amour ; vous n’avez de colère que pour le péché et son auteur. Vous aurez une vie supérieure à la nature mais vous ne l’aurez pas pour vous, vous qui n’avez pas été créée pour vous. Vous l’aurez consacrée tout entière à Dieu qui vous a introduite dans le monde afin de servir au salut du genre humain, afin d’accomplir le dessein de Dieu, l’Incarnation de son Fils et la déification du genre humain. Votre coeur se nourrira des paroles de Dieu : elles vous féconderont, comme l’olivier fertile dans la maison de Dieu, comme l’arbre planté au bord des eaux vives de l’Esprit, comme l’arbre de vie qui a donné son fruit au temps fixé : le Dieu incarné, la vie de toutes choses. Vos pensées n’auront d’autre objet que ce qui profite à l’âme, et toute idée non seulement pernicieuse, mais inutile, vous la rejetterez avant même d’en avoir senti le goût. Vos yeux seront toujours tournés vers le Seigneur, vers la lumière éternelle et inaccessible ; vos oreilles attentives aux paroles divines et au son de la harpe de l’Esprit par qui le Verbe est venu assumer notre chair. Ô Vous qui êtes à la fois fille et souveraine de Joachim et d’Anne, accueillez la prière de votre pauvre serviteur : il n’est qu’un pécheur, et, pourtant, de tout son cœur, il vous aime et vous honore. C’est en vous qu’il veut trouver la seule espérance de son bonheur, le guide de sa vie, la réconciliation auprès de votre Fils et le gage assuré de son salut. Délivrez-moi du poids de mes fautes, dispersez l’obscurité accumulée autour de mon esprit, débarrassez-moi de mon épaisse boue, arrêtez mes tentations, gouvernez ma vie avec bonheur et conduisez-moi au bonheur du ciel. Accordez la paix au monde. Donnez à tous les chrétiens de cette ville la joie parfaite et le salut éternel. Nous vous en supplions, obtenez-nous d’être sauvés, d’être délivrés des passions de nos âmes, d’être guéris des maladies de nos corps, d’être délivrés de nos difficultés ; obtenez-nous une vie tranquille dans la lumière de l’Esprit. Enflammez-nous d’amour pour votre Fils. Que notre vie lui soit agréable, pour que, établis dans la béatitude du ciel, nous puissions vous voir un jour resplendir dans la gloire de votre Fils, pour que nous puissions chanter, dans une joie sans fin, des hymnes saintes d’une manière digne de l’Esprit, au milieu de l’assemblée des élus, en l’honneur de Celui qui, par vous, nous a sauvés, le Christ, Fils de Dieu et notre Dieu. A lui soient la puissance et la gloire, avec le Père et l’Esprit, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Amen. . »
DIEU PÈRE, DIEU DE TENDRESSE
5 février, 2015http://www.croire.com/Definitions/Bible/Dieu-Pere/Dieu-pere-Dieu-de-tendresse
DIEU PÈRE, DIEU DE TENDRESSE
Dieu, ce Père inaccessible, correspond-il aux pères humains dont nous avons l’expérience ? Il faut répondre oui et non. Oui parce que l’être humain est image et ressemblance de la divinité.
Père, Dieu ? Oui, mais… Nous ne savons pas bien ce que nous disons quand nous disons « père », et encore moins quand nous disons « Dieu ». La conjonction des deux termes produit un effet nouveau : le Père devient « le Père tout-puissant ». Tout-puissant selon l’image que nous nous faisons spontanément de la puissance.
Non car cette image et ressemblance ne s’obtient que moyennant un long parcours ; c’est notre vérité ultime. Sur ce chemin, certains s’arrêtent et la paternité humaine peut prendre des visages effrayants. Vraie paternité et vraie maternité ne sont pas données d’entrée de jeu. Comme le dit 1 Jean 3, 1-2, « ce que nous serons n’a pas encore été manifesté » et « nous lui deviendrons semblables quand nous le verrons tel qu’il est ». En attendant, nous disons que Dieu est Père pour signifier une immense tendresse, au-delà de tout ce que nous pouvons mettre sous ce mot, donc une paternité qui surclasse tout ce que nous pouvons concevoir de la paternité.
La tendresse du père
Une tendresse qui nous veut, qui veut que nous soyons. Cette tendresse est là, au plus profond de nous-mêmes, pour nous faire exister. Nous croyons que la source et le cœur de toute chose est l’Amour, un amour qui, là encore, dépasse toutes les idées que nous pouvons nous faire de l’amour. Si paternité et maternité humaines sont fécondité, c’est qu’ils participent de cette Paternité que nous écrivons avec une majuscule parce que d’elle « toute paternité aux cieux et sur la terre tire son nom » (Éphésiens 3, 15). Toute la Bible nous raconte comment l’Origine, en nous et avec nous, se fait histoire, pour que nous puissions la rejoindre au pas de notre liberté.
Au long de cette route, la Tendresse nous accompagne et nous construit. Si le père et la mère humains sont recours à l’heure de nos détresses et de nos faux-pas, bien plus, jusqu’à l’inimaginable, la Tendresse qui est la source inaccessible de leur tendresse. « Une femme peut-elle oublier son enfant, n’ayant pas pitié du fruit de ses entrailles ? Et même si elle l’oubliait, moi je ne t’oublierai pas » (Isaïe 49,15). La tendresse du Père, ce sont aussi ces bras qui se referment pour serrer l’enfant prodigue sur le cœurde Dieu, ce sont aussi les bras du Christ crucifié qui s’ouvrent pour embrasser le monde. Accueil toujours offert, au fil de nos déboires.
Appelés à la filiation
« Enfants de Dieu, déjà nous le sommes… » (1 Jean 3,1). Mais comme nous ne lui serons semblables (images à sa ressemblance) qu’à la fin, quand nous le verrons tel qu’il est, nous avons maintenant à tenter « d’imiter Dieu », comme nous le pouvons et bien imparfaitement, au jour le jour. Comment ?
En mettant nos pas dans les pas du Christ, le Fils unique en qui nous sommes fils. Il est la visibilité de l’Invisible. « Qui me voit voit le Père », dit-il à Philippe en Jean 15,9. De même que Jésus a passé sa vie à venir en aide à toute détresse, de même nous avons à faire vivre ceux que nous trouvons sur notre chemin. Faire vivre : par là nous recopierons la paternité de Dieu, source de toute vie, et nous deviendrons semblables au Fils, « l’image du Dieu invisible ».
En devenant comme le Fils, nous devenons comme le Père. En fin de compte nous naissons, car alors nous adhérons au mouvement qui nous conduit à notre création achevée. Engendrés et animés par l’incommensurable tendresse, nous avons à nous abandonner au flux de ces eaux qui coulent du commencement à la fin. Nous abandonner est décision de notre liberté. Chacune des décisions dans le sens du « faire vivre » nous rend plus libres. Chemin de liberté donc, jusqu’au jour où nous rejoindrons la liberté totale, la liberté divine et paternelle. L’une des fonctions du père et de la mère humains n’est-elle pas d’acheminer leur fils ou leur fille depuis les multiples liens de l’enfance jusqu’à la liberté de l’adulte ?
Renaître
Le chemin de liberté passe par les portes étroites de morts multiples. Mort à ce que nous étions hier encore, mort à la recherche de nous-mêmes pour revivre en choisissant de faire vivre l’autre, les autres. Ce choix ne peut se faire une fois pour toutes, il est à réinventer en chaque circonstance nouvelle. De cette façon, chaque fois, Dieu-origine nous engendre, nouveaux : « Sans cesse le Père travaille » dit Jésus. Sans cesse il accomplit en nous son travail de Père. Parce que cela passe par la mort, comme il vient d’être dit, notre existence se déroule sous le signe de la Pâque, par laquelle Dieu engendre sans cesse un homme nouveau, l’Homme Nouveau.
C’est pourquoi l’Écriture cite trois fois le psaume 2 verset 7, « toi tu es mon fils, aujourd’hui je t’ai engendré » non pas à propos de la naissance de Jésus à Bethléem mais à propos de la résurrection : Actes 13,33 ; Hébreux 1,5 ; 5,5. C’est là que nous est vraiment révélée la paternité de Dieu : comme il nous a tirés du néant, toute l’humanité et chacun d’entre nous, il nous arrache à la mort pour une vie nouvelle, transfigurée. Une vie qui reproduit, vis-à-vis de tous, l’attitude paternelle, qui redit à chacun le « je veux que tu sois » qui nous met au monde. C’est pourquoi nous ne pouvons dire en vérité « Notre Père » tant que nous excluons quelque homme que ce soit de notre fraternité. C’est ensemble que nous sommes Fils de Dieu. Cet ensemble dit Dieu qui est Amour.
P. Marcel Domergue sj ; octobre 2012