Archive pour le 26 janvier, 2015

Les bêtes et les Bienheureux

26 janvier, 2015

Les bêtes et les Bienheureux dans images sacrée beasts-01
http://www.all-creatures.org/living/beasts.html

LE SENS DU TRAVAIL DANS L’ANCIEN TESTAMENT

26 janvier, 2015

http://www.cenaclesauges.ch/diary9/37LeTravailDansAT.htm

LE SENS DU TRAVAIL DANS L’ANCIEN TESTAMENT

Maret Michel, Communauté du Cénacle au Pré-de-Sauges

Contrairement à un préjugé, le travail dans la bible est une valeur positive, il n’est pas la conséquence du péché : Dans le 2ème récit de la création, dans la Genèse, il est dit que « Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder ». (Gn 2, 15)
Plus encore, la présentation de la création en six jours, avec le repos le septième jour, fait un parallèle avec le cycle humain : 6 jours de travail, un jour de repos. L’homme créé à l’image de Dieu, reproduit dans son travail le schéma de la création divine. C’est une manière de dire que Dieu a voulu associer l’être humain à son œuvre de création. Autrement dit, l’homme est co-créateur en ce monde. Cette vocation co-créatrice du travail de l’être humain est exprimée encore à un autre endroit dans le texte de la Genèse : « Au temps où le Seigneur Dieu fit la terre et le ciel, il n’y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs n’avait encore poussé, car Dieu n’avait pas encore fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver la terre. » (2, 4b)
Donc, ce n’est pas le travail qui est la conséquence du péché, mais la manière de le faire, la manière aliénante, violente, non respectueuse de la création. Et retrouver le jardin d’Eden, c’est peut-être retrouver cette harmonie originelle entre l’homme et la terre dont il a été tiré.
Ainsi, le travail dans la Bible est une valeur positive. Il est participation à l’action créatrice de Dieu, reflet de l’action du créateur. Selon le livre de la Genèse, le travail n’est pas une conséquence du péché. Mais dans le récit de la chute en Gn 3, la première conséquence pour Adam est une perturbation dans la manière de vivre le travail, une perturbation dans le rapport à la terre dont il a été tiré. « Parce que tu as mangé de l’arbre que je t’avais interdit de manger, maudit soit la terre à cause de toi. A force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie. A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu fus tiré. » (Gn 3, 17-19)
(On peut remarquer qu’aussi bien l’homme que la femme sont touchés, en ce qui concerne les conséquences de la faute originelle, dans un domaine qui a rapport à la vie : l’homme travaille pour vivre, la femme enfante la vie dans la douleur.)
Après la chute, le travail se vit dans la disharmonie avec la terre dont l’homme a été tiré, terre qui lui est maintenant hostile. Le travail, qui était participation à l’œuvre créatrice de Dieu, est vécu de manière aliénante, un lieu plutôt de décréation.
Encore aujourd’hui, le travail est un lieu majeur d’oppression de l’homme. Esclavage à peine camouflé, condition de travail inhumaines, même pour les enfants, violence, injustice, convoitise. Et lorsque l’être humain est son propre maître, il est encore un maître plus dur et plus impitoyable. Il est difficile pour l’homme de vivre le travail dans l’harmonie.
Il y a un lieu biblique qui exprime et concentre cette perversion du travail : la servitude du Peuple de Dieu en Égypte. Et en le libérant d’Égypte, Dieu montre qu’il ne veut pas que l’être humain soit ainsi aliéné dans son travail.
L’homme est appelé à la liberté. Il travaille pour vivre ; il ne doit pas vivre pour le travail, se laisser aliéner par lui. Le sabbat est précisément donné à l’homme pour le lui rappeler. Dans le Décalogue, dans le livre du Deutéronome, le commandement de faire sabbat est lié au fait que le peuple a été libéré d’Egypte : « Observe le jour du sabbat, comme te l’a demandé Yahvé ton Dieu. (…) Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte et que Yahvé ton Dieu t’en a fait sortir d’une main forte et d’un bras étendu : c’est pourquoi Yahvé ton Dieu t’a commandé de garder le sabbat. » (Dt 5, 12.15)
Pour retrouver cette harmonie, cette liberté dans le travail, pour qu’il soit vraiment collaboration à l’œuvre créatrice de Dieu, c’est un long chemin, un combat de chaque jour ; car il y a un maître impitoyable qui sans cesse nous harcèle et veut nous asservir.

 

PRIÈRE POUR LA JOURNÉE MARIALE À L’OCCASION DE L’ ANNÉE DE LA FOI – PAROLES DU PAPE FRANÇOIS

26 janvier, 2015

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2013/october/documents/papa-francesco_20131012_preghiera-mariana.html

PRIÈRE POUR LA JOURNÉE MARIALE À L’OCCASION DE L’ ANNÉE DE LA FOI

PAROLES DU PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre

Samedi 12 octobre 2013

Chers frères et sœurs,

Cette rencontre de l’Année de la foi est consacrée à Marie, Mère du Christ et de l’Église, notre Mère. Sa statue, venue de Fatima, nous aide à sentir sa présence au milieu de nous. Il y a une réalité : Marie nous conduit toujours à Jésus. Elle est une femme de foi, une vraie croyante. Nous pouvons nous demander : comment a été la foi de Marie ?
1. Le premier élément de sa foi est celui-ci : la foi de Marie dénoue le nœud du péché (cf. Conc. Oecum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 56). Qu’est-ce que cela signifie ? Les Pères conciliaires [de Vatican II] ont repris une expression de Saint Irénée qui dit : « Le nœud noué par la désobéissance d’Ève a été dénoué par l’obéissance de Marie ; ce que la vierge Ève avait lié par son incrédulité, la vierge Marie l’a délié par sa foi » (Adversus Haereses III, 22, 4).
Voilà. Le « nœud » de la désobéissance, le « nœud » de l’incrédulité. Quand un enfant désobéit à sa maman ou à son papa, nous pourrions dire que se forme un petit « nœud ». Cela arrive si l’enfant agit en se rendant compte de ce qu’il fait, particulièrement s’il y a un mensonge ; dès lors il n’a confiance ni en sa maman ni en son papa. Vous savez que de fois cela arrive ! Alors la relation avec les parents a besoin d’être assainie de cette faute et, en effet, il s’excuse, pour qu’il y ait de nouveau harmonie et confiance. Quelque chose de semblable advient dans notre relation avec Dieu. Quand nous ne l’écoutons pas, ne suivons pas sa volonté, nous accomplissons des actions concrètes par lesquelles nous manifestons un manque de confiance en lui – et c’est le péché – il se forme comme un nœud dans notre être intime. Et ces nœuds nous ôtent la paix et la sérénité. Ils sont dangereux, car de plusieurs nœuds peut se former un enchevêtrement, qui est toujours plus douloureux et toujours plus difficile à dénouer.
Mais à la miséricorde de Dieu – nous le savons – rien n’est impossible ! Même les nœuds les plus emmêlés se dénouent avec sa grâce. Et Marie, qui, par son « oui », a ouvert la porte à Dieu pour dénouer le nœud de l’ancienne désobéissance, est la mère qui, avec patience et tendresse, nous conduit à Dieu, afin qu’il dénoue les nœuds de notre âme avec sa miséricorde de Père. Chacun de nous en a quelques-uns, et nous pouvons nous demander dans notre cœur : quels nœuds y-a-t-il dans ma vie ? « Père, les miens ne peuvent pas se dénouer ! » Mais c’est une erreur ! Tous les nœuds du cœur, tous les nœuds de la conscience peuvent être dénoués. Est-ce que je demande à Marie de m’aider à avoir confiance en la miséricorde de Dieu, pour les dénouer, pour changer ? Elle, femme de foi, nous dira sûrement : « Avance, va chez le Seigneur : lui te comprend ». Et elle nous conduit par la main, Mère, Mère, vers la tendresse du Père, du Père de la miséricorde.
2. Deuxième élément : la foi de Marie donne chair humaine à Jésus. Le Concile dit : « Par sa foi et son obéissance, elle a engendré sur la terre le propre Fils du Père, et cela sans connaître d’homme, mais couverte de l’ombre du Saint-Esprit » ( Const. Dogm. Lumen gentium n. 63). C’est un point sur lequel les Pères de l’Église ont beaucoup insisté : Marie a conçu Jésus dans la foi et ensuite dans la chair, quand il a dit « oui » à l’annonce que Dieu lui a adressée par l’intermédiaire de l’Ange. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il n’a pas voulu se faire homme en ignorant notre liberté, il a voulu passer par le libre assentiment de Marie, à travers son « oui ». Il lui a demandé : « Es-tu disposée à cela ? ». Et elle a dit : « Oui ».
Mais ce qui s’est produit dans la Vierge Mère de manière unique, se réalise aussi sur plan spirituel en nous quand nous accueillons la Parole de Dieu avec un cœur bon et sincère et que nous la mettons en pratique. C’est comme si Dieu prenait chair en nous, il vient habiter en nous, car il prend demeure en ceux qui l’aiment et observent sa Parole. Il n’est pas facile de comprendre cela, mais, oui, c’est facile de le sentir dans le cœur.
Pensons-nous que l’incarnation de Jésus est seulement un fait du passé, qui ne nous engage pas personnellement ? Croire en Jésus signifie lui offrir notre chair, avec l’humilité et le courage de Marie, pour qu’il puisse continuer d’habiter au milieu des hommes ; croire en Jésus signifie lui offrir nos mains pour caresser les petits et les pauvres ; nos pieds pour aller à la rencontre de nos frères ; nos bras pour soutenir celui qui est faible et travailler dans la vigne du Seigneur ; notre esprit pour penser et faire des projets à la lumière de l’Évangile ; et, surtout offrir notre cœur pour aimer et prendre des décisions selon la volonté de Dieu. Tout cela se réalise grâce à l’action de l’Esprit Saint. Et ainsi nous sommes les instruments de Dieu pour que Jésus agisse dans le monde à travers nous.
3. Et le dernier élément est la foi de Marie comme une marche : le Concile affirme que Marie « avança dans son pèlerinage de foi » (ibid. n. 58). C’est pourquoi elle nous précède dans ce pèlerinage, elle nous accompagne, nous soutient.
Dans quel sens la foi de Marie a été une marche ? Dans le sens que, toute sa vie, elle a suivi son Fils : c’est lui – lui Jésus – la route, c’est lui le chemin ! Progresser dans la foi, avancer dans ce pèlerinage spirituel qu’est la foi, n’est autre que suivre Jésus ; l’écouter et se laisser guider par ses paroles ; voir comment il se comporte et mettre nos pieds dans ses pas, avoir ses sentiments et ses attitudes mêmes. Et quels sont les sentiments et les attitudes de Jésus ? Humilité, miséricorde, proximité, mais aussi ferme refus de l’hypocrisie, de la duplicité, de l’idolâtrie. Le chemin de Jésus est celui de l’amour fidèle jusqu’au bout, jusqu’au sacrifice de sa vie, c’est le chemin de la croix. C’est pourquoi le chemin de la foi passe par la croix et Marie l’a compris dès le début, quand Hérode voulait tuer Jésus qui venait de naître. Mais ensuite, cette croix est devenue plus profonde, quand Jésus a été rejeté : Marie était toujours avec Jésus, elle suivait Jésus au milieu du peuple, et elle entendait les bavardages, les paroles odieuses de ceux qui n’aimaient pas le Seigneur. Et cette croix, elle l’a portée ! Alors la foi de Marie a fait face à l’incompréhension et au mépris. Quand est arrivée l’« heure » de Jésus, l’heure de la passion : alors la foi de Marie a été la petite flamme dans la nuit, cette petite flamme en pleine nuit. Dans nuit du samedi-saint Marie a veillé. Sa petite flamme, petite mais claire, a été allumée dès l’aube de la Résurrection ; et quand elle a appris que le tombeau était vide, dans son cœur a débordé la joie de la foi, la foi chrétienne en la mort et résurrection de Jésus Christ. Parce que la foi nous conduit toujours à la joie, et elle, elle est la Mère de la joie : qui nous enseigne à aller par ce chemin de la joie et à vivre cette joie ! C’est le point culminant – cette joie, cette rencontre de Jésus et de Marie, mais imaginons comment cela a été… Cette rencontre est le point culminant de la marche de la foi de Marie et de toute l’Église. Comment est notre foi ? Est-ce que nous la tenons allumée, comme Marie, même dans les moments difficiles, les moments de ténèbres ? Ai-je ressenti la joie de la foi ?
Ce soir, Mère, nous te remercions pour ta foi, de femme forte et humble ; nous renouvelons notre confiance en toi, Mère de notre foi. Amen.