Archive pour le 16 janvier, 2015

Agneau de Dieu, en particulier de la crucifixion de Matthias Grünewald

16 janvier, 2015

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http://it.wikipedia.org/wiki/Agnus_Dei

COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT, 18 JANVIER – Samuel 3, 3b-10. 19

16 janvier, 2015

http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/commentaires-de-marie-noelle-thabut/

COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT, 18 JANVIER

PREMIERE LECTURE – Premier Livre de Samuel 3, 3b-10. 19

En ces jours-là,
3 le jeune Samuel était couché dans le temple du SEIGNEUR à Silo ,
où se trouvait l’arche de Dieu.
4 Le SEIGNEUR appela Samuel, qui répondit :
« Me voici ! »
5 Il courut vers le prêtre Eli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Eli répondit :
« Je ne t’ai pas appelé. Retourne te coucher. »
L’enfant alla se coucher.
6 De nouveau, le SEIGNEUR appela Samuel.
Et Samuel se leva. Il alla auprès d’Eli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Eli répondit :
« Je n’ai pas appelé, mon fils. Retourne te coucher. »
7 Samuel ne connaissait pas encore le SEIGNEUR,
et la parole du SEIGNEUR ne lui avait pas encore été révélée.
8 De nouveau, le SEIGNEUR appela Samuel.
Celui-ci se leva. Il alla auprès d’Eli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Alors Eli comprit que c’était le SEIGNEUR qui appelait l’enfant,
9 et il lui dit :
« Va te recoucher,
et s’il t’appelle, tu diras :
Parle, SEIGNEUR, ton serviteur écoute. »
Samuel alla se recoucher à sa place habituelle.
10 Le SEIGNEUR vint, il se tenait là
et il appela comme les autres fois :
« Samuel ! Samuel ! »
et Samuel répondit :
« Parle, ton serviteur écoute. »
19 Samuel grandit.
Le SEIGNEUR était avec lui,
et il ne laissa aucune de ses paroles sans effet.

DE LA VOCATION DE SAMUEL…
Il faut relire tout le début du premier livre de Samuel : c’est presque un roman, tellement l’histoire est belle… mais comme toujours, le texte biblique n’est pas là seulement pour l’anecdote ; il faut lire entre les lignes. On connaît l’histoire de Samuel ; c’est un enfant du miracle car sa maman, Anne, était désespérément stérile ; un jour de grand chagrin, elle a fait un voeu : si j’ai un fils, il sera consacré au service de Dieu. Et Samuel est né ; Anne, bien sûr, a tenu sa promesse et voilà l’enfant confié au vieux prêtre Eli qui est le gardien du sanctuaire de Silo (à ne pas confondre avec le prophète Elie qui a vécu beaucoup plus tard).
Où est Silo ? Ce n’est plus aujourd’hui qu’un petit hameau à une trentaine de kilomètres au Nord de Jérusalem ; mais ce fut un lieu de rassemblement important pour les tribus d’Israël pendant toute une période. Qui dit lieu de rassemblement à cette époque-là dit surtout lieu de culte : et c’est dans ce sanctuaire de Silo qu’un petit garçon, Samuel, reçoit vers 1050 av.J.C. sa vocation de prophète. A partir de là, il deviendra l’une des figures les plus marquantes de l’histoire d’Israël, le dernier des Juges. A tel point que plus tard, Jérémie l’a comparé à Moïse lui-même (Jr 15, 1) et le psaume 98/99 en fait autant : « Moïse et Aaron et Samuel faisaient appel au SEIGNEUR et il leur répondait » (Ps 98/99, 6).
Comme Moïse également, Samuel a été visiblement un chef à la fois spirituel et politique : on le voit exerçant une fonction de prêtre, chargé d’offrir les sacrifices, mais aussi rendant la justice ; c’est lui encore qui sera chargé de couronner les deux premiers rois d’Israël, Saül et David ; à ce titre, il a vécu lui-même et fait vivre au peuple d’Israël un véritable tournant de son histoire ; il joue sûrement (aussi) un rôle important à la cour : on le voit transmettre aux rois les décisions de Dieu, et dans ces occasions, il est présenté comme un véritable prophète.
Les deux phrases qui encadrent le récit de la vocation de Samuel insistent justement sur ce point ; les voici : le début du chapitre 3 précise : « La parole du SEIGNEUR était rare en ces jours-là, la vision n’était pas chose courante. » (1 S 3, 1). Et à la fin du récit, l’auteur conclut : « Samuel grandit. Le SEIGNEUR était avec lui et ne laissa aucune de ses paroles sans effet. Tout Israël, de Dan à Béer-Shéva, sut que Samuel était accrédité comme prophète du SEIGNEUR. Le SEIGNEUR continua d’apparaître à Silo. Le SEIGNEUR, en effet, se révélait à Samuel, à Silo, par la parole du SEIGNEUR, et la parole du SEIGNEUR s’adressait à tout Israël. » (1 S 3, 21s).
Une telle insistance laisse penser que ce texte a été écrit à une époque où il était urgent de mettre le peuple en garde contre les faux prophètes, ceux qui se désignaient eux-mêmes au lieu de répondre à un appel de Dieu. Un vrai prophète, au contraire, c’est quelqu’un comme Samuel qui transmet au peuple toute la parole du Seigneur et seulement la parole du Seigneur. Peut-être l’auteur veut-il également raffermir la foi du peuple à une période difficile : en rappelant que même quand le Seigneur est silencieux, il ne nous oublie pas et son appel résonne… manière de dire : « La parole du SEIGNEUR était rare en ces jours-là, la vision n’était pas chose courante », eh bien justement c’est à ce moment de silence apparent que Dieu a appelé l’un de vos plus grands prophètes.
… A LA VOCATION DES BAPTISES
Enfin, bien sûr, ce récit nous propose un exemple pour le temps présent ; le récit de la vocation de Samuel est un modèle de réponse à l’appel de Dieu, un modèle d’acceptation d’une vocation prophétique. Voici donc quelques remarques sur la vocation de Samuel et à travers elle sur toute vocation prophétique ; on peut noter trois points :
Sur l’appel, d’abord : Samuel n’est encore qu’un enfant ; pas besoin d’être âgé, fort, puissant, compétent ! On retrouve une fois de plus le paradoxe habituel : c’est dans la faiblesse humaine que Dieu se manifeste.
Alors que Jérémie disait : « Ah, SEIGNEUR Dieu, je ne saurais parler, je suis trop jeune ! » Dieu lui a répondu : « Ne dis pas je suis trop jeune !… N’aie peur de personne, car je suis avec toi pour te libérer » (Jr 1, 7).
A propos de l’appel encore, ce n’est pas Samuel qui a compris le premier qu’il était appelé par Dieu ; c’est le prêtre Eli. Il a su au bon moment aider Samuel à discerner la voix de Dieu.
Là aussi sans aucun doute, l’auteur de ce texte propose un exemple à suivre : Eli s’efface ; il n’interfère pas dans ce qu’il reconnaît comme une initiative de Dieu ; il éclaire l’enfant et lui permet de répondre à l’appel.
Sur la réponse enfin : elle est bien simple ! « Me voici » répété quatre fois et enfin « Parle, SEIGNEUR, ton serviteur écoute ». Elle est le reflet de la totale disponibilité, la seule chose que Dieu recherche pour poursuivre son projet d’alliance avec l’humanité. La dernière phrase de ce texte est encore une leçon pour chacun d’entre nous. « Samuel grandit, le SEIGNEUR était avec lui, et aucune de ses paroles ne demeura sans effet. » Dans le cadre de notre vocation propre, nous sommes assurés à chaque instant de la présence et de la force de Dieu.
Enfin, il est vrai, et c’est presque une vérité de La Palice, que Samuel a pu répondre à l’appel parce qu’il l’a entendu ! Et il l’a entendu parce qu’il était dans le sanctuaire : Anne, sa mère, l’y avait conduit et Eli prenait soin de lui. Peut-être faut-il se donner et donner à ceux dont nous avons la charge des occasions de franchir les portes des sanctuaires pour y entendre l’appel de Dieu ?

 

HOMÉLIE 2E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

16 janvier, 2015

http://www.homelies.fr/homelie,,4083.html

2E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

DIMANCHE 18 JANVIER 2015

FAMILLE DE SAINT JOSEPH

HOMÉLIE – MESSE

Le thème de l’appel du Seigneur est au cœur des lectures de ce dimanche. La première lecture nous relate le récit de celui du jeune Samuel, un appel gratuit et éminemment personnel de la part du Seigneur : « Samuel, Samuel ! »
Dans l’évangile, il est aussi question du Seigneur qui appelle. Mais cette fois, l’appel fait suite à la recherche. Jean-Baptiste a désigné à deux de ses disciples, André et un autre qui n’est pas nommé, l’Agneau de Dieu et cette désignation a force d’envoi pour eux. C’est Lui, l’Agneau qu’il faut maintenant suivre. Alors sans dire un mot les disciples quittent celui qui avait été leur maître pour suivre Jésus. Dans leur quête du Messie, ils sont guidés par le Précurseur qui les met sur le chemin, oriente leur recherche. Ils s’approchent du Seigneur mais, à proprement parler, ils ne l’ont toujours pas rencontré.
Jésus les entend s’approcher. C’est alors qu’il s’arrête, se retourne et les regarde, littéralement les contemple. Quelle ne dut pas être la joie du Seigneur à la vue de ses deux premiers disciples qui venaient à lui ! Il est beau de voir comment le Seigneur est ému de nous voir nous engager à sa suite. Ici le silence sur le nom du deuxième disciple qui accompagnait André est précieux. Il nous permet de nous reconnaître en lui et d’accueillir pour nous ce regard d’émerveillement, regard qu’il pose sur nous lorsque chaque jour nous refaisons le choix de mettre nos pas dans les siens.
C’est alors que Jésus interroge André et son compagnon, les rejoignant dans leur quête : « Que cherchez-vous ? » Jésus les invite à exprimer le désir qui les a mis en mouvement vers lui. L’appel du Seigneur invite toujours à une réponse libre, à travers laquelle l’homme s’engage à sa suite. A la question du Maître, les disciples répondent par une autre question qui exprime leur désir d’une proximité avec lui. Le dialogue est instauré, l’appel du Seigneur a rejoint l’homme dans sa soif de vivre avec son Dieu dans une communion d’amour.
« Rabbi, où demeures-tu ? Venez et vous verrez. » Jésus ne dit pas explicitement où il demeure. Il invite à une démarche d’abandon confiant, à une réponse de foi qui consiste à se confier pleinement à lui.
Cette obéissance de la foi apparaît clairement dans la réponse du jeune Samuel (Cf. 1ère lecture). En effet, le Seigneur ne lui dit pas quelle mission il veut lui donner, il l’appelle simplement par son prénom et Samuel lui répond : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ». Autrement dit : « Parle Seigneur, et je me laisserai toucher intérieurement par ta Parole pour qu’elle me conduise où tu désires. »
Si nous revenons à l’évangile, saint Jean ne nous rapporte rien de ce qui se passa en cette fin d’après-midi entre Jésus et les deux disciples de Jean ; mais une chose est sûre, l’échange a suffi pour convaincre André. Plein d’enthousiasme, il témoigne auprès de son frère par une belle profession de foi, qui relève déjà d’un autre « voir » que la perception sensible : « Nous avons trouvé le Messie ».
Chacun de nous porte en lui le désir de voir Dieu, un « voir » d’un autre ordre que celui des sens, un « voir » de l’ordre de l’adhésion de foi, permettant de s’unir à Jésus reconnu comme Seigneur et Sauveur. Ce désir, l’homme l’éprouve en même temps qu’il découvre le monde créé. Notre monde est merveilleux et riche. Il séduit et attire la raison autant que la volonté. Mais, en fin de compte, il ne comble pas. L’homme se rend compte que ce monde, dans la diversité de ses richesses, est superficiel et précaire. Aujourd’hui, il est clair que nous prenons davantage conscience de la fragilité de notre terre, trop souvent dégradée par la main même de l’homme à qui le Créateur l’a confiée. Mais où rencontrer celui qui seul pourra donner sens à notre vie et combler les attentes de notre être ? «Rabbi, où demeures-tu ?»
En réponse à cette question, l’Eglise nous enseigne que le Christ est présent dans l’Eucharistie, le sacrement de sa mort et de sa résurrection, en laquelle nous reconnaissons la demeure du Dieu vivant dans l’histoire de l’homme. Chaque jour, Jésus nous appelle à venir le rencontrer à la messe et à le « voir », le contempler dans la foi dans le Saint Sacrement pour nous laisser transformer par sa présence.
La deuxième lecture, tirée de la 1ère lettre aux Corinthiens, suggère une autre réponse qui vient s’ajouter à la précédente : le Christ habite en chaque homme sauvé par sa mort et sa résurrection et en qui demeure l’Esprit Saint. Saint Paul nous dit en effet : « Votre corps est le temple de l’Esprit Saint, qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ». Le Rédempteur du monde, le Maître qui a les paroles de la vie éternelle, « la Tête du peuple nouveau et universel des fils de Dieu » (Lumen gentium, n.13), nous a donné d’avoir part, par le baptême, à son Esprit, qui étant un et le même dans la Tête et dans les membres, vivifie le corps tout entier (ibid., n.7). Grâce à l’Eglise, le corps du Christ dont nous sommes les membres, nous pouvons donc participer à la vie même du Seigneur. L’Eglise se révèle ainsi comme le lieu privilégié où nous pouvons rencontrer le Christ.
La fin de l’évangile le confirme à sa manière. Voyant s’approcher Simon, Jésus « pose son regard sur lui » et lui signifie sa vocation propre : il sera la pierre sur laquelle il édifiera son Église. Cette dénomination n’est sans doute pas étrangère à la demande initiale des deux disciples de Jean Baptiste : Jésus montera vers le Père, mais restera présent parmi les siens dans la demeure qu’il construira sur la foi de Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16, 18).
« Seigneur, fais-nous la grâce en ce jour d’ouvrir les yeux de notre cœur. Que nous puissions dans la foi « voir » dans ton Église ta présence cachée et devenir ces témoins qui proclamerons aussi résolument qu’André : ‘Nous avons trouvé le Messie’. »

Frère Elie