Archive pour décembre, 2014

MÉDITATION POUR LE TEMPS DE NOËL

3 décembre, 2014

http://wordpress.catholicapedia.net/joyeuses-et-saintes-fetes-de-noel-et-meditation-pour-le-temps-de-noel-3/

MÉDITATION POUR LE TEMPS DE NOËL

« Il est venu chez lui, mais les siens ne l’ont pas reçu. »
(Jn 1,11)

par Abbé Paul Schoonbroodt, Steffeshausen, Belgique

L’Incarnation
Dans le prologue de l’évangile selon St. Jean se trouve exprimé l’essentiel du mystère de Noël par les paroles : « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous« . L’annonce de la Nativité de Notre-Seigneur s’imbrique, comme un brillant, dans le centre d’un grand tableau dont les lignes partent de l’éternité. Le Verbe éternel, le Fils du Père, est Dieu, et par lui tout a été fait. Il est la vraie Lumière qui illumine tout homme venant en ce monde. Par sa foi en lui, l’homme peut devenir enfant de Dieu. Par l’Incarnation du Fils de Dieu l’homme déchu reçoit la possibilité d’obtenir l’enfance divine.
Quel bien excellent ! Quelle perspective d’espérance ! Quel merveilleux échange ! Dieu se fait homme, pour que nous puissions devenir enfants de Dieu ! Celui qui connaît Dieu d’une part et d’autre part le malheur du genre humain par la chute d’Adam et Ève, orientera sa vie d’après la bonne nouvelle et il fera tout pour participer à ses biens.
Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté
Les textes sacrés rappellent comme condition la bonne volonté des hommes. Le début du Gloria « et in terra pax hominibus bonae voluntatis » est clair à ce sujet. La traduction moderne : « paix aux hommes qu’il aime » est en contradiction avec la doctrine traditionnelle de l’Église, car l’homme est invité à répondre à la grâce, sinon il s’exclut lui-même. Cette vérité a été mise à l’ombre par la nouvelle théorie du salut universel qui se répercute dans le « pour tous » des paroles de la consécration dans la plupart des langues modernes. Bien sûr, les hommes sont tous l’objet de la bienveillance et de l’amour divins, mais ils ne sont pas tous de bonne volonté parce qu’il y en a beaucoup qui ne croient pas en lui et nombreux sont ceux qui vivent comme si Dieu n’existait pas. Nombreux sont également ceux qui, tout en croyant en lui, transgressent avec légèreté ses commandements. « Les hommes ont péché contre le Seigneur. » (Sophonie, 1, 17) ; « contre vous seul j’ai péché » (Ps. 50,6).
Ainsi ils se retranchent eux-mêmes de l’enfance divine et ils ne sont pas disposés à recevoir la paix de Bethléem.
L’enfance divine est la vie surnaturelle qui n’est pas due à la nature humaine. Il n’est pas possible à l’homme de l’obtenir par des initiatives personnelles comme en une auto-rédemption. Non, elle est un don de Dieu, qui par le baptême opère une renaissance spirituelle. St Jean écrit du reste : « En Lui était la Vie et la Vie était la Lumière des hommes« . (Jn 1,4). Comme dans la nature, la vie et la lumière sont associées, elles le sont d’une manière plus excellente encore dans la vie surnaturelle. La lumière est alors synonyme de vérité, et la vie synonyme de la grâce. « Et nous avons vu sa gloire, comme la gloire qu’un Fils unique reçoit de son Père, plein de grâce et de vérité » (Jn 1,14).
La vocation de l’homme : l’adoration du Fils de Dieu fait homme
Comment la lumière surnaturelle agit-elle sur les ténèbres ? Les ténèbres disparaissent-elles devant la lumière comme jadis lors de l’apparition des anges dans les cieux de Bethléem ? Hélas, non. Nous constatons avec l’évangéliste que l’esprit des hommes, obscurci par les ténèbres de l’erreur, n’ont pas saisi la lumière du Verbe. En fait, nous nous trouvons devant une réalité tragique : « Celui-là était la vraie Lumière qui illumine tout homme venant en ce monde. Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l’a pas connu. » L’univers fait par Dieu est conservé selon des lois précises après l’acte de la création, offre constamment à Dieu un hommage inconscient. Les hommes comme des êtres spirituels, relaient consciemment cette louange pour l’offrir au Créateur. Dans les psaumes le chantre inspiré invite la nature à louer le Seigneur : « Que les cieux se réjouissent, et que la terre tressaille d’allégresse : que la mer s’agite avec ce qu’elle renferme. Les champs seront dans la joie avec tout ce qu’elles contiennent. Alors tous les arbres des forêts tressailliront en présence du Seigneur, car il vient ; il vient pour juger la terre » (Ps. 95, 12-13). « Montagnes et collines, bénissez le Seigneur ; plantes qui germez sur la terre, bénissez toutes le Seigneur. » (Daniel, Cantique des trois enfants dans la fournaise ardente).
De plus, l’homme comme être spirituel est tenu de rendre personnellement hommage et adoration au Seigneur. D’ailleurs, celui qui adore l’Enfant Jésus comme l’ont fait Marie et Joseph, les bergers et les Mages de l’Orient, remplit parfaitement ce devoir.
Jésus est refusé par ses contemporains
Néanmoins beaucoup d’hommes méconnaissent leur état de créatures et que Dieu est leur Seigneur, qu’ils appartiennent à Dieu, qu’il est leur Maître. C’est ce qui est exprimé fortement dans une prophétie d’Isaïe où il est dit : « Cieux, écoutez, et toi, terre, prête l’oreille, – car le Seigneur a parlé : – J’ai nourri des fils et les ai fait grandir ; mais eux m’ont méprisé. Le bœuf connaît son possesseur, l’âne, l’étable de son maître ; mais Israël ne m’a pas connu et mon peuple n’a pas compris.« (Isaïe 1, 2-3).
Le peuple élu n’a pas tenu compte des exhortations graves des prophètes. A l’exception des justes, les juifs ont refusé le Messie. Le Verbe incarné « est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. » Cela faisait des siècles que le peuple attendait le Messie que l’espoir en sa venue faisait l’objet de ses prières ; les prophètes ne cessèrent d’entretenir en eux cette espérance. Voilà que les 70 semaines d’années s’écoulaient, le moment de la réalisation était venu. Déjà il habitait parmi eux, mais la plupart ne le connurent pas, ils le refusèrent. Quand on pense que les habitants de Bethléem chez qui Joseph et Marie frappaient à la porte, auraient eu, avec un peu de commisération et de générosité hospitalière, la chance insigne que Jésus naisse dans leur maison. Sans doute, à cause de la méfiance à l’égard de ces pauvres étrangers et la perspective d’embarras dans le cas d’un accouchement, ils refusèrent le couple saint et en même temps le Rédempteur du genre humain.
Quelles terribles conséquences le refus par Hérode n’eut-il pas, lorsqu’il ordonna le meurtre des jeunes victimes à Bethléem ! Marie et Joseph, dans les tribulations de la fuite en Égypte devaient être épouvantés lorsqu’on leur rapportait le crime du roi Hérode. Ils se souvinrent de la prophétie du vieillard Siméon : « Celui-ci est posé pour la ruine et la résurrection de beaucoup en Israël…« , car elle s’appliquait aussi aux autorités de Jérusalem.
Le refus du Christ dans le courant de l’histoire
Dans le courant de l’histoire certains peuples ont refusé le Christ, voire ils l’ont persécuté dans ses membres, en réalisation du psaume 2 qui se demande : « Pourquoi les nations ont-elles frémi, et les peuples ont-ils formé de vains desseins ? Les rois de la terre se sont levés, et les princes se sont assemblés contre le Seigneur et contre son Christ. » Pensons à la persécution des chrétiens sous les empereurs romains, Pensons aux offensives de l’Islam, à la diffusion des hérésies protestantes dans des pays qui avaient donné des missionnaires et des saints à l’Église. Citons encore la Révolution française avec ses crimes contre le clergé, les nobles, le roi et qui fit d’un royaume catholique une nation laïque. Citons encore la persécution des chrétiens par le communisme athée en Chine et en Russie. En toutes ces époques de l’histoire de l’humanité il y eut des membres du Christ qui ont témoigné pour la vérité par l’effusion de leur sang et l’ont emporté sur les ennemis du Christ par la vertu de son précieux Sang. « Ils ont paru mourir aux yeux des insensés, mais ils sont en paix. » (Sagesse 3,3).
Refus du Christ par les individus
Le refus du Christ par les peuples et les états se répète dans la vie des individus. Les uns sont assis à l’ombre des ténèbres et de la mort, parce qu’ils n’ont jamais entendu parler des vérités du christianisme ; d’autres en ont entendu parler, mais ils ne se convertissent pas ; d’autres ont cru et se firent baptiser. Ensuite les vicissitudes de la vie les ont détournés de la foi et ils vivent comme des païens. D’autres, ayant connu une période de ferveur, tombèrent dans la tiédeur et finalement se séparèrent de Jésus et de son Église. Suite aux réformes du concile Vatican II un grand nombre de catholiques cessèrent de pratiquer la religion. Il y en a qui ont rejoint qui les groupes charismatiques qui des sectes. Nombre de ces défections sont à mettre au compte de l’église conciliaire. Ce sont des conséquences de ce qu’elle n’enseigne plus le catéchisme et trompe les fidèles par ses hérésies. Comptons également le grand nombre de péchés personnels commis par ceux qui sont toujours dans l’Église mais ils font obstacle à la grâce. Tant qu’ils ne font pas pénitence, le Sauveur ne peut les visiter et ce n’est pas encore Noël pour eux.
Que notre cœur se dispose à devenir une crèche pour notre Sauveur
Mes chers Lecteurs, Beaucoup parmi vous n’ont pas la possibilité de participer à la messe de minuit dans une chapelle ou une église où l’on célèbre la vraie messe. Vous partagez quelque part la pauvreté de ceux qui sont abandonnés spirituellement. Qu’à cela ne tienne ! Unissez-vous d’intention à la messe dans notre église. Je penserai à vous au Memento des vivants et je recommanderai vos intentions à la consécration, la bénédiction finale sera également pour vous. Vous faites partie de ceux qui ont reçu le Christ, mais à cause de circonstances indépendantes de votre volonté, vous êtes privés de la rencontre avec lui dans le saint Sacrement. En échange, vous pourrez bénéficier d’autres grâces. Faites comme les saints qui avaient une dévotion particulière envers l’Enfant Jésus : St Antoine de Padoue, St Philippe de Néri, St Stanislas Kostka, Ste Thérèse de l’Enfant Jésus. Suivez St Ignace de Loyola dans ses contemplations du mystère de Noël. Prenez comme composition de lieu la crèche dans la grotte : voyez le sourire du divin Enfant, le bonheur de sa sainte Mère, le respect de St Joseph, la simplicité des bergers. Demandez à St Joseph d’être admis à cette sainte communauté. La sainte Vierge vous donnera-t-elle l’Enfant Jésus dans vos bras ? Nombreuses sont les grâces que vous pourrez retirer d’une telle contemplation.
Cela fait longtemps que le culte de l’Enfance du Christ fait partie de la spiritualité du Carmel. L’Enfant Jésus est apparu plusieurs fois à la vénérable Sœur Marguerite du Très Saint Sacrement. Sa profession eut lieu au Carmel de Beaune le 15/6/1634. C’est de Beaune que ce culte se répandit rapidement. La statue de l’Enfant Jésus, portant sceptre et couronne, ressemble assez bien à l’Enfant Jésus de Prague. Ses contemporains consultèrent Sr Marguerite à cause de ses expériences mystiques. C’est ainsi qu’elle répondit à un religieux : « Demeurez une fois pour toutes sous la direction de l’Enfant Jésus et cessez de penser à vous ; occupez-vous plutôt de lui et laissez-vous envahir par son amour, car vous perdez trop de temps, si vous continuez de penser à vous et à vos défauts… » Une autre personne reçut comme réponse : « Tout est doux quand on va à la rencontre du petit Jésus. Je suis à même de souffrir avec patience, chose dont je serais incapable sans son amour » !
Les répons des Matines de Noël nous aident aussi à trouver le ton juste pour nos prières : « Aujourd’hui, pour nous, le Roi des cieux a daigné naître de la Vierge pour rappeler aux célestes royaumes l’homme perdu : Elle se réjouit, l’armée des Anges, de ce que le salut éternel est apparu au genre humain. – Ô grand mystère et admirable signe : des animaux ont vu le Seigneur nouveau-né, couché dans une crèche : Bienheureuse la Vierge dont le sein a mérité de porter le Christ Seigneur.«
Que vos prières de la messe, du rosaire, des chants traditionnels se remplissent d’un nouvel amour de l’Enfant Jésus. Et, si vous faites une communion spirituelle, que votre cœur soit comme une crèche pour lui. La grâce du baptême y trouvera un accroissement. Et, puisque vous aurez accueilli le Sauveur, vous êtes de ceux à qui il a donné pouvoir d’être faits enfants de Dieu.

Sainte fête de Noël ! Recevez ma bénédiction.

Abbé Paul Schoonbroodt, Steffeshausen, Belgique

NOËL ORTHODOXE : LES ICÔNES COMME PASSERELLE

3 décembre, 2014

http://lecumedunjour.fr/noel-orthodoxe-les-icones-comme-passerelle-2/

NOËL ORTHODOXE : LES ICÔNES COMME PASSERELLE

Posté le 5 janvier 2014 par Jean-François dans Grand angle

Par François Dalla-Riva, journaliste

En Occident, ce dimanche on entre dans le temps de la galette des rois, rappelant l’arrivée des mages à la créche de Bethléem. Deux semaines et demi après les chrétiens occidentaux les chrétiens d’Orient, notamment les orthodoxes, célèbrent Noël, c’est à dire la naissance de Jésus. L’existence en parallèle de deux calendriers, julien et grégorien est la raison de cette différence. Mais en Orient, comme en Occident, l’icône reste une voie de spiritualité importante. Explication sur ces spécificités calendaires et rencontre avec un écrivain d’icône rencontré au bord de la mer du Nord.
En ce dimanche 5 janvier, de Moscou à Istamboul et Athènes, en passant par les pays balkaniques, on fête Noël. 25 décembre-5 janvier tel est donc l’écart qui sépare les Eglises dépendant de Rome ou des traditions anglicane et réformée, et les Eglises d’Orient liées aux patriarcats orthodoxes de Constantinople et Moscou. Aux origines romaines de notre civilisation, il y avait le calendrier julien mis en place sous Jules César en – 46 avant notre ère pour réformer les calendriers romains primitifs. Devenue religion officielle de l’Etat sous l’empereur Constantin, la chrétienté fêtait la naissance de Jésus dans les premiers jours de janvier. Une date située artificiellement (à la différence de la fête de Pâques), puisqu’aucun écrit et encore moins « reportage » n’atteste de la naissance de celui que les chrétiens reconnaissent comme le Christ-Sauveur. Ce choix de calendrier se situait dans la période où le jour renaissant, on fêtait le retour du soleil, le Sol invictus.
Le calendrier julien aura la vie dure et franchira les divisions entre les chrétiens d’Orient et d’Occident consacrées au Moyen-Age. ce n’est que sous le pape Grégoire XIII que l’ordonnancement du temps établi sous Jules César par l’astronome Sosigène sera modifié en Europe. Le calendrier grégorien est un calendrier solaire, mis en place pour compenser le décalage entre le temps calendaire et le temps vrai, notamment entre l’équinoxe de printemps légal et l’équinoxe de printemps réel
Adopté à partir de 1582 dans les États catholiques, puis dans les pays protestants, le calendrier grégorien s’est étendu à l’ensemble du monde au début du XXe siècle. Il s’est imposé dans la majeure partie du monde pour les usages civils, mais de nombreux autres calendriers sont utilisés pour les usages religieux ou traditionnels, pour les religions juive, musulmane et asiatiques, par exemple.

La place centrale des icônes
A Noël comme pour toutes les liturgies de fêtes et même du dimanche, l’icône garde une place importante. Entrant dans l’église, les fidèles vont embrasser les icônes et se prosterner. Parmi elles, les icônes du Christ comme celui de Marie, la mère de Dieu sont au centre de cette dévotion. Pour les chrétiens orthodoxes, l’icône est l’Ecriture elle-même, c’est à dire la Parole de Dieu. On ne peint pas mais on écrit une icône. Autant dire que cet art revêt une originalité toute particulière. L’icône est aussi figure de communion, notamment l’icône de la Trinité de Roublev, symbole de l’œcuménisme. De plus en plus répandues dans l’Eglise catholique, elle a aussi une place particulière au sein de la communauté œcuménique de Taizé en Saône-et-Loire
Il y a vingt ans, alors qu’il venait de prendre sa retraite, François Helaers s’est lancé dans une belle aventure. La peinture est devenue sa vie. Peintures de paysages marins, mais encore plus écrivain d’icônes. Cet habitant de Dixmude, dans la Flandre du Nord, à quelques kilomètres de la frontière française mais aussi d’Ostende en a fait sa spécialité.
C’est au côté d’un moine que durant deux semaines, il s’est initié à cet art. et depuis deux décennies, il poursuit son écriture, multipliant les copies de la tradition orthodoxe. Il ne compte plus les représentations de la Mère de Dieu qu’il a réalisées, mais il est loin d’avoir épuisé les quelques 600 figures de la Vierge Marie.
Qu’est-ce qui peut pousser un retraité à se consacrer à cette écriture ? Rencontré lors d’une exposition qu’il a réalisé à l’été 2013 dans la petite ville côtière belge de Newport, François Helaers s’explique. Il évoque vingt ans de peinture d’icônes au pays des Primitifs flamands. Des propos recueillis par François Dalla-Riva.

Image de prévisualisation YouTube

Mary and Child Jesus

2 décembre, 2014

Mary and Child Jesus dans images sacrée Mary_Mother_of_God
http://3.bp.blogspot.com/-uIA17KP0J7g/Tv_D171SGlI/AAAAAAAABdY/eugZuYZW-r0/s1600/Mary_Mother_of_God.jpg

MARY DID YOU KNOW

2 décembre, 2014
Image de prévisualisation YouTube

JEAN-PAUL II : ROYAUME DE PAIX ET DE BÉNÉDICTION PS 71, 12-13.17-19

2 décembre, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/audiences/2004/documents/hf_jp-ii_aud_20041215_fr.html

JEAN-PAUL II

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 15 décembre 2004

ROYAUME DE PAIX ET DE BÉNÉDICTION

LECTURE: PS 71, 12-13.17-19

1. La Liturgie des Vêpres, que nous suivons à travers la série de ses Psaumes, nous propose en deux étapes distinctes le Psaume 71, un hymne royal et messianique. Alors que nous avons déjà médité sur la première partie (cf. vv. 1-11), se trouve à présent devant nous le deuxième mouvement poétique et spirituel de ce chant consacré à la figure glorieuse du roi Messie (cf. vv. 12-19). Nous devons cependant immédiatement signaler que le finale des deux derniers versets (cf. vv. 18-19) est en réalité un ajout liturgique successif au Psaume.
Il s’agit, en effet, d’une brève mais intense bénédiction, qui devait sceller le deuxième des cinq livres dans lesquels la tradition hébraïque avait divisé le recueil des 150 Psaumes: ce deuxième livre avait commencé par le Psaume 41, celui de la biche assoiffée, symbole lumineux de la soif spirituelle de Dieu. C’est à présent un chant d’espérance dans une ère de paix et de justice qui conclut cette séquence de Psaumes et les paroles de la bénédiction finale sont une exaltation de la présence efficace du Seigneur dans l’histoire de l’humanité, où « il accomplit des merveilles » (Ps 71, 18), ainsi que dans l’univers créé comblé de sa gloire (cf. v. 19).
2. Comme il apparaissait déjà dans la première partie du Psaume, l’élément décisif pour reconnaître la figure du roi messianique est surtout la justice et son amour pour les pauvres (cf. vv. 12-14). Ces derniers n’ont que lui comme point de référence et source d’espérance, dans la mesure où il est le représentant visible de leur unique défenseur et patron, Dieu. L’histoire de l’Ancien Testament enseigne qu’en réalité, les souverains d’Israël n’ont que trop souvent oublié cet engagement, opprimant les faibles, les humbles et les pauvres.
C’est pourquoi le regard du Psalmiste se pose à présent sur un roi juste, parfait, incarné par le Messie, l’unique souverain prêt à racheter « de l’oppression, de la violence » les opprimés (cf. v. 14). Le verbe hébreu utilisé est le terme juridique du protecteur des derniers et des victimes, également appliqué à Israël « racheté » de l’esclavage lorsqu’il était opprimé par la puissance du pharaon.
Le Seigneur est le « racheteur-rédempteur » primordial qui oeuvre de façon visible à travers le roi-Messie, en protégeant « la vie et le sang des pauvres », ses protégés. Or, « vie » et « sang » sont la réalité fondamentale de la personne, il s’agit de la représentation des droits et de la dignité de chaque être humain, des droits souvent violés par les puissants et les violents de ce monde.
3. Le Psaume 71 se termine, dans sa version originale, avant l’antienne finale que l’on a déjà mentionnée, par une acclamation en l’honneur du roi-Messie (cf. vv. 15-17). Celle-ci est semblable à un son de trompette qui accompagne un choeur de voeux et de souhaits adressés au souverain, pour sa vie, pour son bien-être, pour sa bénédiction, pour la permanence de son souvenir au cours des siècles.
Nous nous trouvons naturellement en présence d’éléments qui appartiennent au style des poésies de cour, avec l’emphase qui leur est propre. Mais ces paroles acquièrent désormais leur vérité dans l’action du roi parfait, attendu et espéré, le Messie.
Selon une caractéristique des poésies messianiques, toute la nature est concernée par une transformation qui est tout d’abord sociale: le froment des moissons sera tellement abondant qu’il deviendra comme une mer d’épis qui ondoient jusqu’au sommet des montagnes (cf. v. 16). Tel est le signe de la bénédiction divine qui se répand en plénitude sur une terre pacifiée et sereine. Toute l’humanité, oubliant et effaçant même chaque division, convergera vers ce souverain de justice, accomplissant ainsi la grande promesse faite par le Seigneur à Abraham: « Bénies seront en lui toutes les races de la terre » (v. 17; cf. Gn 12, 3).
4. Dans la figure de ce roi-Messie, la tradition chrétienne a perçu le portrait de Jésus Christ. Saint Augustin, dans son Commentaire sur le Psaume 71, relisant précisément le chant dans une optique christologique, explique que les humbles et les pauvres, au secours desquels le Christ vient, sont « le peuple des croyants en lui ». Rappelant les rois que le Psaume avait auparavant mentionnés, il précise même que « dans ce peuple sont aussi compris les rois qui l’adorent. Ils n’ont pas, en effet, dédaigné être humbles et pauvres, c’est-à-dire confesser humblement leurs propres péchés et reconnaître qu’ils ont besoin de la gloire et de la grâce de Dieu, afin que ce roi, fils du roi, les libérât du puissant », c’est-à-dire de Satan, le « calomniateur », le « puissant ». « Mais notre Sauveur a humilié le calomniateur, et il est entré dans la maison du puissant, en emportant ses vases après l’avoir enchaîné; il « a libéré le petit du puissant, et le pauvre qui n’avait personne pour le secourir ». En effet, aucune puissance créée n’aurait été capable d’accomplir cela: ni celle de quelque homme juste, ni même celle de l’ange. Il n’y avait personne en mesure de nous sauver; voilà alors qu’il est venu lui-même, en personne, et qu’il nous a sauvés » (71, 14: Nuova Biblioteca Agostiniana, XXVI, Roma 1970, pp. 809-811).

ATTENDRE DIEU – TEMPS DE L’AVENT

2 décembre, 2014

http://www.abbaye-echourgnac.org/-prier-avec-nous/un-texte-pour-prier/47-temps-de-lavent/123-attendre-dieu.html

ATTENDRE DIEU – TEMPS DE L’AVENT

Écrit par Paul TILLICH

Attendre signifie n’avoir pas et avoir au même moment. Car nous n’avons pas ce que nous attendons ; ou, comme dit l’Apôtre, espérant ce que nous ne voyons pas, alors nous l’attendons. La condition de l’homme dans sa relation avec Dieu, c’est avant tout la condition de quelqu’un qui n’a pas, qui ne voit pas, qui ne sait pas et ne prend pas. Puisque Dieu est infiniment caché, libre et imprévisible, nous devons l’attendre de la façon la plus absolue et la plus radicale. Pour nous, il est Dieu, précisément dans la mesure où nous ne le possédons pas. Le psalmiste dit que son être tout entier attend le Seigneur. Il indique ainsi que l’attente de Dieu ne fait pas seulement partie de notre relation à Dieu, mais qu’elle en est la condition. Le moyen d’avoir Dieu, c’est de ne pas l’avoir.Mais bien qu’attendre soit n’avoir pas, c’est aussi avoir. Le fait que nous attendions quelque chose montre que de quelque manière nous la possédons déjà. L’attente anticipe ce qui n’est pas encore réel. Si nous attendons dans l’espérance et dans la patience, le pouvoir de ce que nous attendons agit en nous. Celui qui attend, dans le sens le plus élevé, n’est pas loin de ce qu’il attend. Celui qui attend avec un sérieux absolu est déjà saisi par ce qu’il attend. Celui qui attend dans la patience a déjà reçu la puissance de ce qu’il attend. Celui qui attend passionnément est déjà puissance d’action, il a la plus grande puissance de transformation possible dans sa vie intérieure et extérieure. Nous sommes plus forts dans l’attente que dans la possession. Lorsque nous possédons Dieu, nous le réduisons à cette petite parcelle de lui que nous avons cru connaître et saisir, et nous en faisons une idole. C’est seulement en servant des idoles que l’on peut croire à la possession de Dieu. Il y a beaucoup d’idolâtrie de cette sorte parmi les chrétiens. Mais, si nous savons que nous ne connaissons pas Dieu et si nous attendons qu’il se fasse connaître à nous, alors nous avons réellement quelque connaissance de lui, alors nous sommes connus, saisis et possédés pas lui.N’oublions pas néanmoins que l’attente est une énorme tension. Elle exclut toute satisfaction qu’on tirerait de ne posséder rien, toute indifférence ou tout mépris à l’égard de ceux qui possèdent quelque chose, tout abandon au doute ou au désespoir. Que notre fierté de ne rien posséder ne devienne pas une nouvelle possession ! Là se trouve une des grandes tentations de notre temps, car il reste peu de chose dont nous puissions revendiquer la possession. Nous cédons à la même tentation lorsque, dans notre effort pour posséder Dieu, nous nous vantons de ne pas le posséder. La réponse divine à cet effort est le vide absolu. L’attente n’est pas le désespoir. Attendre c’est accepter de n’avoir point, au nom de ce que nous avons déjà.

 

MARY DID YOU KNOW – TEXTE ANGLAIS ET FRANÇAIS

2 décembre, 2014

http://lyricstranslate.com/en/mary-did-you-know-mariesavais-tu.html#ixzz3KlWjJ9XH

MARY DID YOU KNOW – TEXTE ANGLAIS ET FRANÇAIS

Mary, did you know
that your Baby Boy would one day walk on water?
Mary, did you know
that your Baby Boy would save our sons and daughters?
Did you know
that your Baby Boy has come to make you new?
This Child that you delivered will soon deliver you.

Mary, did you know
that your Baby Boy will give sight to a blind man?
Mary, did you know
that your Baby Boy will calm the storm with His hand?
Did you know
that your Baby Boy has walked where angels trod?
When you kiss your little Baby you kissed the face of God?

Mary did you know.. Ooo Ooo Ooo

The blind will see.
The deaf will hear.
The dead will live again.
The lame will leap.
The dumb will speak
The praises of The Lamb.

Mary, did you know
that your Baby Boy is Lord of all creation?
Mary, did you know
that your Baby Boy would one day rule the nations?
Did you know
that your Baby Boy is heaven’s perfect Lamb?
The sleeping Child you’re holding is the Great, I Am.

——————————-
FRENCH

MARIE,SAVAIS-TU?

Marie,savais-tu
Que ton bébé ira sur l’eau,dans un jour?
Marie,savais-tu
Que ton bébé sauvera notre fils et filles?
Savais-tu
Que ton bébé venis de te faire nouvelle?
Ce enfant que tu l’es livré,il te va livré.

Marie,savais-tu
Que ton bébé donnera vue à un aveugle?
Marie,savais-tu
Que ton bébé calmera le tempête avec sa main?
Savais-tu
Que ton bébé est allé là où les anges va?
Quand tu baises ton bébé,tu baises le visage de Dieu?

Marie,savais-tu…?

L’aveugle verra.
Le sourd entendrera.
Le mort vivra encore.
Le boiteux ira.
Le muet parlera
Louanges d’agneau.

Marie,savais-tu
Que ton bébé est Seigneu de fondation?
Marie,savais-tu
Que ton bébé va conduire les nations,dans un jour?
Savais-tu
Que ton bébé este l’agneau parfait de Ciel?
L’enfant endormi que tu gardes est Formidable,Je suis.

 

The Patriarchal Church of Saint George in the Phanar, 1601–present.Interior.

1 décembre, 2014

The Patriarchal Church of Saint George in the Phanar, 1601–present.Interior. dans images sacrée 63983553

http://www.panoramio.com/photo/63983553

« NOUS N’AVONS PLUS LE LUXE D’AGIR SÉPARÉMENT », DÉCLARE BARTHOLOMAIOS IER

1 décembre, 2014

http://www.zenit.org/fr/articles/nous-n-avons-plus-le-luxe-d-agir-separement-declare-bartholomaios-ier

« NOUS N’AVONS PLUS LE LUXE D’AGIR SÉPARÉMENT », DÉCLARE BARTHOLOMAIOS IER

DIVINE LITURGIE DE S. ANDRÉ EN PRÉSENCE DU PAPE FRANÇOIS (TEXTE INTÉGRAL)

Rome, 30 novembre 2014 (Zenit.org) Patriarche Bartholomaios Ier

« Nous n’avons plus le luxe d’agir séparément », déclare le patriarche Bartholomaios Ier, lors de la Divine Liturgie qu’il a célébrée au Phanar, en l’église patriarcale Saint-George, ce dimanche 30 novembre, pour la fête de saint André, saint patron du Patriarcat oecuménique, en présence du pape François.
« Les problèmes que la conjoncture historique dresse aujourd’hui devant nos Églises nous prescrivent de surmonter l’introversion, et y faire face en collaborant le plus étroitement possible. Nous n’avons plus le luxe d’agir séparément. Les persécuteurs contemporains des chrétiens ne demandent pas à quelle Église appartiennent leurs victimes. L’unité qui occupe tant nos réflexions est en train de se réaliser dans certaines régions, malheureusement, par le martyre. Tendons ensemble la main à l’être humain de notre temps, la main de Celui qui seul peut le sauver par Sa Croix et Sa Résurrection », a notamment déclaré le patriarche oecuménique.
Voici le texte intégral en français aimablement communiqué à Zenit par le Patriarcat.
A.B.

Discours de Sa Sainteté le Patriarche œcuménique Bartholomaios
adressé à Sa Sainteté le Pape François
lors de la divine liturgie
célébrée à l’occasion de la fÊte de l’apôtre André en l’église patriarcale
(30 novembre 2014)

Votre Sainteté François, bien-aimé frère en Christ, évêque de l’Ancienne Rome,
Nous rendons gloire et louange à notre Dieu en la Trinité qui nous a gratifiés de la joie ineffable et de l’honneur particulier de la présence en personne, cette année, de Votre Sainteté, à la célébration de la mémoire de l’Apôtre André, le Premier appelé qui, par sa prédication, a fondé notre Église. Nous remercions du fond du cœur Votre Sainteté de ce précieux don que constitue Votre présence bénie parmi nous à la tête d’une honorable délégation. Avec amour profond et grand respect nous Vous embrassons en Vous adressant le salut cordial de paix et de charité : « grâce et paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ! » (Rm1, 7). « Car l’amour du Christ nous étreint » (II Co 5, 14).
Nous gardons encore dans notre cœur le souvenir vivace de notre rencontre avec Votre Sainteté en Terre sainte pour effectuer un pèlerinage commun au lieu où est né, a vécu, a enseigné, a souffert et est ressuscité le Chef de notre foi. Nous gardons aussi le souvenir reconnaissant de l’événement historique que fut la rencontre au même endroit de nos illustres prédécesseurs, le Pape Paul VI et le Patriarche œcuménique Athénagoras. Leur rencontre d’alors dans la Ville Sainte, il y a cinquante ans, a changé le cours de l’histoire. Les marches parallèles, parfois conflictuelles de nos Églises se sont jointes dans la vision commune de retrouver notre unité perdue. L’amour qui s’était refroidi a été ranimé. Notre volonté a été forgée de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que notre communion se réalise à nouveau dans la même foi et le même calice. Depuis, le chemin vers Emmaüs s’est ouvert, peut-être long et parfois ardu, mais néanmoins sans retour, le Seigneur faisant route ensemble avec nous, jusqu’à ce qu’Il se révèle à nous « à la fraction du pain » (cf. Lc 24, 35).
Depuis, tous les successeurs de ces chefs inspirés suivent le même chemin, ayant établi, béni et soutenu le dialogue de charité et de vérité entre nos Églises en vue de lever les obstacles qui, durant un millénaire, s’étaient dressés dans nos relations ; dialogue entre frères et non, comme autrefois, entre adversaires, dispensant avec droiture et franchise la parole de la vérité, tout en nous respectant mutuellement en tant que frères.
Dans cette ambiance de marche commune dans laquelle nos dits prédécesseurs se sont engagés, nous Vous recevons, très saint Frère, comme porteur de la charité de l’Apôtre Pierre à son frère l’Apôtre André le Premier appelé dont nous fêtons aujourd’hui solennellement la mémoire. Selon une coutume sacrée, établie et suivie déjà depuis des décennies par les Églises de l’Ancienne et de la Nouvelle Rome, leurs délégations officielles échangent des visites lors de leurs fêtes patronales pour déclarer de la sorte la fraternité des deux Apôtres coryphées qui ont connu ensemble Jésus et cru en Lui comme Dieu et Sauveur. Ils ont transmis cette foi partagée aux Églises qu’ils ont fondées par leur prédication et sanctifiées par leur martyre. Cette foi, les Pères communs de nos Églises, réunis de l’Orient et de l’Occident dans des conciles œcuméniques, l’ont vécue et dogmatisée, la léguant à nos Églises comme fondement inébranlable de notre unité. Cette foi, que nous avons préservée en tant que foi commune en Orient et en Occident durant un millénaire, nous sommes à nouveau appelés à la poser comme base de notre unité, pour que « vivant en plein accord (…) d’un même cœur » (cf. Ph 2, 2), nous allions de l’avant avec Paul « oubliant le chemin parcouru et tout tendus en avant » (cf. Ph 3, 14).
Car, de fait, très saint Frère, notre devoir ne s’épuise pas dans le passé, mais s’étend principalement, surtout de nos jours, à l’avenir. Car, à quoi sert de rester fidèles au passé, si cela ne signifie rien pour l’avenir ? À quoi sert de s’enorgueillir de ce que nous avons reçu, si cela ne se traduit en termes de vie pour l’être humain, et pour le monde d’aujourd’hui et de demain ? « Jésus Christ est le même, hier, et aujourd’hui ; il le sera pour l’éternité » (He 13, 8). Et Son Église est appelée à avoir les yeux fixés plutôt sur le présent et l’avenir que sur le passé. L’Église existe pour le monde et pour l’être humain, et non pas pour elle-même.
Le regard tourné au présent, nous ne pouvons éviter d’être anxieux pour l’avenir : « Combats au dehors, craintes au dedans » (2 Co 7, 5). Ce constat de l’Apôtre sur son époque vaut entièrement aujourd’hui pour nous aussi. Car, le monde vit la crainte pour sa survie, l’angoisse du lendemain. Comment l’humanité survivra-t-elle demain, alors qu’elle est aujourd’hui déchirée par de multiples divisions, conflits et hostilités, souvent même perpétrés au nom de Dieu ? Comment la richesse de la terre sera-t-elle répartie plus équitablement pour que l’humanité ne vive demain la servitude la plus odieuse qu’elle n’ait jamais connue ? Quelle planète trouveront les générations futures pour y habiter, alors que, dans son avidité, l’homme moderne la détruit de façon impitoyable et irréversible ?
D’aucuns placent aujourd’hui leur espoir dans la science ; d’autres dans la politique ; d’autres encore dans la technologie. Mais aucune d’elles ne peut garantir l’avenir, si l’homme ne fait sien le kérygme de la réconciliation, de l’amour, de la justice, de l’acceptation d’autrui, de ce qui est différent, voire de l’ennemi. L’Église du Christ, le premier à avoir enseigné et vécu cette prédication, doit en premier la pratiquer elle-même « afin que le monde croie » (Jn 17, 21). Voilà pourquoi, la marche vers l’unité de ceux qui invoquent le nom du grand Pacificateur est plus impérieuse que jamais. Voilà pourquoi notre responsabilité de chrétiens est suprême vis-à-vis de Dieu, de l’être humain et de l’Histoire.

Sainteté,
Votre parcours relativement court à la tête de Votre Église a déjà fait de vous dans la conscience de nos contemporains un héraut de la charité, de la paix et de la réconciliation. Vous prêchez par Vos paroles, mais avant tout et surtout par la simplicité, l’humilité et l’amour envers tous, charismes moyennant lesquels vous exercez Votre haut ministère. Vous inspirez de la confiance aux méfiants, de l’espoir aux désespérés, des expectatives à ceux qui attendent une Église affectueuse envers tous. En outre, vous donnez l’espoir à Vos frères orthodoxes qu’au cours de votre pontificat le rapprochement de nos deux Églises anciennes se poursuivra, construit sur les bases solides de notre tradition commune qui depuis toujours respecte et reconnaît dans la structure de l’Église le primat de charité, d’honneur et de service dans le contexte de l’institution conciliaire, de sorte que le Dieu en la Trinité soit confessé « d’un même cœur et d’une seule voix » (Rm 15, 6) et que Son amour soit diffusé dans le monde.

Sainteté,
L’Église de la Ville de Constantin qui vous reçoit aujourd’hui avec grand amour et honneur, mais aussi avec profonde gratitude, est chargée d’un lourd héritage, mais aussi d’une responsabilité pour le présent et l’avenir. La Providence divine, par la discipline établie par les conciles œcuméniques, a confié à cette Église la fonction de coordonner et exprimer le consensus des très saintes Églises orthodoxes locales. Dans le contexte de cette responsabilité, nous travaillons avec circonspection pour préparer le saint et grand Concile de l’Église orthodoxe, que nous avons décidé de réunir ici, si Dieu le veut, en 2016. Les commissions compétentes travaillent déjà assidûment afin d’organiser ce grand événement dans l’histoire de l’Église orthodoxe pour la réussite duquel nous demandons aussi Vos prières. Malheureusement, la communion eucharistique rompue entre nos Églises, il y a mille ans, ne permet pas encore de réunir ensemble un grand concile œcuménique. Prions pour qu’une fois leur pleine communion rétablie, ce grand jour glorieux ne tarde pas à se lever. Jusqu’à ce que ce jour béni vienne, la participation de chacune de nos Églises à la vie conciliaire de l’autre s’exprimera par l’envoi d’observateurs, comme c’est déjà le cas, grâce à Votre aimable invitation, aux Synodes de Votre Église et, comme, nous l’espérons, ce sera aussi le cas au moment de réaliser notre saint et grand Concile.

Sainteté,
Les problèmes que la conjoncture historique dresse aujourd’hui devant nos Églises nous prescrivent de surmonter l’introversion et y faire face en collaborant le plus étroitement possible. Nous n’avons plus le luxe d’agir séparément. Les persécuteurs contemporains des chrétiens ne demandent pas à quelle Église appartiennent leurs victimes. L’unité qui occupe tant nos réflexions est en train de se réaliser dans certaines régions, malheureusement, par le martyre. Tendons ensemble la main à l’être humain de notre temps, la main de Celui qui seul peut le sauver par Sa Croix et Sa Résurrection.
Par ces réflexions et ces sentiments, nous exprimons encore une fois notre joie pour la présence parmi nous de Votre Sainteté, La remerciant et priant le Seigneur pour que, par l’intercession de celui que nous fêtons aujourd’hui, l’Apôtre Premier appelé et frère du premier Coryphée Pierre, protège Son Église et la mène à l’accomplissement de Sa sainte volonté.

Soyez le bienvenu parmi nous, frère bien-aimé !

Patriarcat oecuménique de Constantinople

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS EN TURQUIE – DIVINE LITURGIE

1 décembre, 2014

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2014/documents/papa-francesco_20141130_divina-liturgia-turchia.html

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS EN TURQUIE

(28-30 NOVEMBRE 2014)

DIVINE LITURGIE

PAROLES DU SAINT-PÈRE

Église patriarcale Saint-Georges, Istanbul

Dimanche 30 novembre 2014

Sainteté, très cher Frère Bartholomée,

Souvent, comme Archevêque de Buenos Aires, j’ai participé à la Divine Liturgie des communautés orthodoxes présentes dans cette ville ; mais, me trouver aujourd’hui en cette Église Patriarcale Saint-Georges pour la célébration du saint Apôtre André, le premier des appelés et le frère de saint Pierre, patron du Patriarcat Œcuménique, est vraiment une grâce particulière que le Seigneur me donne.
Nous rencontrer, regarder le visage l’un de l’autre, échanger l’accolade de paix, prier l’un pour l’autre sont des dimensions essentielles de ce chemin vers le rétablissement de la pleine communion à laquelle nous tendons. Tout ceci précède et accompagne constamment cette autre dimension essentielle de ce chemin qu’est le dialogue théologique. Un authentique dialogue est toujours une rencontre entre des personnes avec un nom, un visage, une histoire ; et pas seulement une confrontation d’idées.
Cela vaut surtout pour nous chrétiens, parce que, pour nous, la vérité est la personne de Jésus-Christ. L’exemple de Saint André – qui, avec un autre disciple, a accueilli l’invitation du divin Maître : « Venez et vous verrez », et « ils restèrent auprès de lui ce jour là » (Jn 1, 39) –, nous montre avec clarté que la vie chrétienne est une expérience personnelle, une rencontre transformante avec Celui qui nous aime et veut nous sauver. De même, l’annonce chrétienne se répand grâce à des personnes qui, amoureuses du Christ, ne peuvent pas ne pas transmettre la joie d’être aimées et sauvées. Encore une fois, l’exemple de l’Apôtre André est éclairant. Après avoir suivi Jésus là où il habitait et s’être entretenu avec lui, « il trouva d’abord Simon son frère et lui dit : “ Nous avons trouvé le Messie ” – ce qui veut dire Christ – et il l’amena à Jésus » (Jn 1,40-42). Il est clair, par conséquent, que même le dialogue entre chrétiens ne peut se soustraire à cette logique de la rencontre personnelle.
Ce n’est donc pas un hasard si le chemin de réconciliation et de paix entre catholiques et orthodoxes a été, en quelque sorte, inauguré par une rencontre, par une accolade entre nos vénérés prédécesseurs, le Patriarche Œcuménique Athénagoras et le Pape Paul VI, il y a cinquante ans, à Jérusalem, événement que votre Sainteté et moi-même avons voulu récemment commémorer en nous rencontrant de nouveau dans la ville où le Seigneur Jésus Christ est mort et ressuscité.
Par une heureuse coïncidence, ma visite a lieu quelques jours après la célébration du cinquantième anniversaire de la promulgation du Décret du Concile Vatican II sur la recherche de l’unité de tous les chrétiens, Unitatis redintegratio. Il s’agit d’un document fondamental par lequel a été ouverte une voie nouvelle pour la rencontre entre les catholiques et les frères d’autres Églises et Communautés ecclésiales.
En particulier, par ce Décret, l’Église catholique reconnaît que les Églises orthodoxes « ont de vrais sacrements, – principalement, en vertu de la succession apostolique : le Sacerdoce et l’Eucharistie, – qui les unissent intimement à nous » (n. 15). En conséquence, on affirme que, pour garder fidèlement la plénitude de la tradition chrétienne et pour conduire à terme la réconciliation des chrétiens d’Orient et d’Occident, il est de la plus grande importance de conserver et de soutenir le très riche patrimoine des Églises d’Orient, non seulement en ce qui concerne les traditions liturgiques et spirituelles, mais aussi les disciplines canoniques, entérinées par les saints pères et par les conciles, qui règlent la vie de ces Églises (cf. nn.15-16).
J’estime important de rappeler le respect de ce principe comme condition essentielle et réciproque au rétablissement de la pleine communion, qui ne signifie ni soumission l’un à l’autre, ni absorption, mais plutôt accueil de tous les dons que Dieu a donnés à chacun pour manifester au monde entier le grand mystère du salut réalisé par le Christ Seigneur, par l’Esprit Saint. Je veux assurer à chacun de vous que, pour arriver au but désiré de la pleine unité, l’Église catholique n’entend pas imposer une quelconque exigence, sinon celle de la profession de foi commune, et que nous sommes prêts à chercher ensemble, à la lumière de l’enseignement de l’Écriture et de l’expérience du premier millénaire, les modalités par lesquelles garantir la nécessaire unité de l’Église dans les circonstances actuelles : l’unique chose que désire l’Église catholique, et que je cherche comme Évêque de Rome, « l’Église qui préside dans la charité », c’est la communion avec les Églises orthodoxes. Cette communion sera toujours le fruit de l’amour « qui a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5), amour fraternel qui donne expression au lien spirituel et transcendant qui nous unit comme disciples du Seigneur.
Dans le monde d’aujourd’hui se lèvent avec force des voix que nous ne pouvons pas ne pas entendre, et qui demandent à nos Églises de vivre jusqu’au bout le fait d’être disciples du Seigneur Jésus-Christ.
La première de ces voix est celle des pauvres. Dans le monde, il y a trop de femmes et trop d’hommes qui souffrent de grave malnutrition, du chômage croissant, du fort pourcentage de jeunes sans travail et de l’augmentation de l’exclusion sociale, qui peut conduire à des activités criminelles et même au recrutement de terroristes. Nous ne pouvons pas rester indifférents devant les voix de ces frères et sœurs. Ils nous demandent, non seulement de leur donner une aide matérielle, nécessaire en de nombreuses circonstances, mais surtout que nous les aidions à défendre leur dignité de personne humaine, de sorte qu’ils puissent retrouver les énergies spirituelles pour se relever et être de nouveau protagonistes de leur histoire. Ils nous demandent aussi de lutter, à la lumière de l’Évangile, contre les causes structurelles de la pauvreté : l’inégalité, le manque d’un travail digne, d’une terre et d’une maison, la négation des droits sociaux et des droits du travail. Comme chrétiens nous sommes appelés à vaincre ensemble cette mondialisation de l’indifférence qui aujourd’hui semble avoir la suprématie, et à construire une nouvelle civilisation de l’amour et de la solidarité.
Une seconde voix qui crie fort est celle des victimes des conflits en tant de parties du monde. Cette voix nous l’entendons très bien résonner d’ici, parce que des nations voisines sont marquées par une guerre atroce et inhumaine. Je pense avec une profonde douleur aux nombreuses victimes de l’attentat inhumain et insensé qui, en ces jours, a frappé les fidèles musulmans qui priaient dans la mosquée de Kano, au Nigeria. Troubler la paix d’un peuple, commettre ou consentir toute espèce de violence, spécialement sur les personnes faibles et sans défense, est un péché très grave contre Dieu, parce que c’est ne pas respecter l’image de Dieu qui est dans l’homme. La voix des victimes des conflits nous pousse à avancer rapidement sur le chemin de la réconciliation et de la communion entre catholiques et orthodoxes. D’ailleurs, comment pouvons-nous annoncer de manière crédible l’Évangile de paix qui vient du Christ, si, entre nous, continuent d’exister des rivalités et des querelles (cf. Paul VI, Exhort. ap. Evangelium nuntiandi, n. 77) ?
Une troisième voix qui nous interpelle est celle des jeunes. Aujourd’hui, malheureusement, il y a beaucoup de jeunes qui vivent sans espérance, vaincus par le découragement et la résignation. Beaucoup de jeunes, de plus, influencés par la culture dominante, cherchent la joie uniquement dans la possession de biens matériels et dans la satisfaction des émotions du moment. Les nouvelles générations ne pourront jamais acquérir la vraie sagesse ni maintenir vivante leur espérance si nous ne sommes pas capables de valoriser et de transmettre l’authentique humanisme, qui surgit de l’Évangile et de l’expérience millénaire de l’Église. Ce sont justement les jeunes – je pense par exemple aux multitudes de jeunes orthodoxes, catholiques et protestants qui se rencontrent dans les rassemblements internationaux organisés par la communauté de Taizé –, ce sont eux qui aujourd’hui nous demandent de faire des pas en avant vers la pleine communion. Et cela non parce qu’ils ignorent la signification des différences qui nous séparent encore, mais parce qu’ils savent voir au-delà, ils sont capables de recueillir l’essentiel qui déjà nous unit.
Cher Frère, très cher Frère, nous sommes déjà en chemin, en chemin vers la pleine communion et déjà nous pouvons vivre des signes éloquents d’une unité réelle, bien qu’encore partielle. Cela nous conforte et nous soutient dans la poursuite de ce chemin. Nous sommes sûrs que le long de cette route nous sommes soutenus par l’intercession de l’Apôtre André et de son frère Pierre, considérés par la tradition comme les fondateurs des Églises de Constantinople et de Rome. Invoquons de Dieu le grand don de la pleine unité et la capacité de l’accueillir dans nos vies. Et n’oublions jamais de prier les uns pour les autres.

1...34567