Archive pour décembre, 2014

PAPE FRANÇOIS: MESSE POUR LA JOURNÉE MARIALE …(Le «oui» de Marie)

20 décembre, 2014

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MESSE POUR LA JOURNÉE MARIALE À L’OCCASION DE L’ ANNÉE DE LA FOI (Le «oui» de Marie)

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre

Dimanche 13 octobre 2013

Dans le Psaume, nous avons récité : « Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles » (Ps 97, 1).
Aujourd’hui nous sommes devant une des merveilles du Seigneur : Marie ! Une créature humble et faible comme nous, choisie pour être Mère de Dieu, Mère de son Créateur.
En regardant justement Marie, à la lumière des lectures que nous avons écoutées, je voudrais réfléchir avec vous sur trois réalités : La première, Dieu nous surprend ; la deuxième, Dieu nous demande la fidélité ; la troisième, Dieu est notre force.
1. La première : Dieu nous surprend. L’épisode de Naaman, chef de l’armée du roi d’Aram, est singulier : pour guérir de la lèpre, il s’adresse au prophète de Dieu, Élisée, qui n’accomplit pas de rites magiques, ni ne lui demande des choses extraordinaires, mais d’avoir seulement confiance en Dieu et de se plonger dans l’eau du fleuve ; non pas cependant dans l’eau des grands fleuves de Damas, mais du petit fleuve Jourdain. C’est une demande qui laisse Naaman perplexe, et même surpris : quel Dieu peut être celui qui demande quelque chose d’aussi simple ? Il veut faire marche arrière, mais ensuite il fait le pas, il se plonge dans le Jourdain et il guérit immédiatement (cf. 2 R 5, 1-14). Voici, Dieu nous surprend ; il est vraiment dans la pauvreté, dans la faiblesse, dans l’humilité qui se manifeste et nous donne son amour qui nous sauve, nous guérit et nous donne force. Il demande seulement que nous suivions sa parole et que nous ayons confiance en Lui.
C’est l’expérience de la Vierge Marie : devant l’annonce de l’Ange, elle ne cache pas son étonnement. C’est la stupeur de voir que, pour se faire homme, Dieu l’a vraiment choisie, elle, une simple jeune fille de Nazareth, qui ne vit pas dans les palais du pouvoir et de la richesse, qui n’a pas accompli des exploits, mais qui est ouverte à Dieu, sait se fier à Lui, même si elle ne comprend pas tout : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38). C’est sa réponse. Dieu nous surprend toujours, il rompt nos schémas, bouleverse nos projets, et nous dit : fais-moi confiance, n’aie pas peur, laisse-toi surprendre, sors de toi-même et suis-moi !
Aujourd’hui demandons-nous tous si nous avons peur de ce que Dieu pourrait me demander ou de ce qu’il me demande. Est-ce que je me laisse surprendre par Dieu, comme a fait Marie, ou est-ce que je m’enferme dans mes sécurités, sécurités matérielles, sécurités intellectuelles, sécurités idéologiques, sécurités de mes projets ? Est-ce que je laisse vraiment Dieu entrer dans ma vie ? Comment est-ce que je lui réponds ?
2. Dans le passage de saint Paul que nous avons écouté, l’Apôtre s’adresse à son disciple Timothée en lui disant de se souvenir de Jésus Christ, si nous persévérons avec Lui, avec Lui aussi nous règnerons (cf. 2 Tm 2, 8-13). Voici le deuxième point : se souvenir toujours du Christ, la mémoire de Jésus Christ, et cela c’est persévérer dans la foi : Dieu nous surprend avec son amour, mais il demande la fidélité dans le fait de le suivre. Nous pouvons devenir « non-fidèles », mais lui ne le peut pas, il est « le fidèle » et il nous demande la même fidélité. Pensons à toutes ces fois où nous nous sommes enthousiasmés pour quelque chose, pour une initiative, pour un engagement, mais ensuite, face aux premiers problèmes, nous avons jeté l’éponge. Et malheureusement, cela arrive aussi dans les choix fondamentaux, comme celui du mariage. La difficulté d’être constants, d’être fidèles aux décisions prises, aux engagements pris. Il est souvent facile de dire « oui », mais ensuite, on n’arrive pas à répéter ce « oui » chaque jour. On ne réussit pas à être fidèles.
Marie a dit son « oui » à Dieu, un « oui » qui a bouleversé son humble existence de Nazareth, mais ce « oui » n’a pas été l’unique, au contraire il a été seulement le premier de beaucoup de « oui » prononcés dans son cœur dans ses moments joyeux, comme aussi dans les moments de douleur, beaucoup de « oui » qui atteignent leur sommet dans celui dit au pied de la Croix. Aujourd’hui, il y a ici beaucoup de mamans ; pensez jusqu’où est arrivée la fidélité de Marie à Dieu : voir son Fils unique sur la Croix. La femme fidèle, debout, détruite à l’intérieur, mais fidèle et forte.
Et je me demande : suis-je un chrétien “par à-coups”, ou suis-je un chrétien toujours ? La culture du provisoire, du relatif pénètre aussi dans la vie de la foi. Dieu nous demande de lui être fidèles, chaque jour, dans les actions quotidiennes et il ajoute que, même si parfois nous ne lui sommes pas fidèles, Lui est toujours fidèle et avec sa miséricorde il ne se lasse pas de nous tendre la main pour nous relever, de nous encourager à reprendre la marche, pour revenir à Lui et lui dire notre faiblesse pour qu’il nous donne sa force. Et cela c’est le chemin définitif : toujours avec le Seigneur, même dans nos faiblesses, même dans nos péchés. Ne jamais aller sur la route du provisoire. Cela nous tue. La foi est fidélité définitive, comme celle de Marie.
3. Le dernier point : Dieu est notre force. Je pense aux dix lépreux de l’Évangile guéris par Jésus : ils vont à sa rencontre, ils s’arrêtent à distance et ils crient : « Jésus, maître, prends pitié de nous ! » (Lc 17, 13). Ils sont malades, ils ont besoin d’être aimés, d’avoir de la force et ils cherchent quelqu’un qui les guérisse. Et Jésus répond en les libérant tous de leur maladie. C’est impressionnant, cependant, de voir qu’un seul revient sur ses pas pour louer Dieu, haut et fort, et le remercier. Jésus lui-même le remarque : dix ont crié pour obtenir la guérison et un seul est revenu pour crier à haute voix son merci à Dieu et reconnaître que c’est Lui notre force. Savoir remercier, savoir louer pour ce que le Seigneur fait pour nous.
Regardons Marie : après l’Annonciation, le premier geste qu’elle accomplit est un geste de charité envers sa vieille parente Élisabeth ; et les premières paroles qu’elle prononce sont : « Mon âme exalte le Seigneur », c’est-à-dire un chant de louange et d’action de grâce à Dieu, non seulement pour ce qu’il a fait en elle, mais aussi pour son action dans toute l’histoire du salut. Tout est donné par lui. Si nous pouvons comprendre que tout est don de Dieu, quel bonheur dans notre cœur ! Tout est donné par lui. Il est notre force ! Dire merci est si facile, et pourtant si difficile ! Combien de fois nous disons-nous merci en famille ? C’est un des mots-clés de la vie en commun. « Vous permettez », « excusez-moi », « merci » : si dans une famille on se dit ces trois mots, la famille progresse. « Vous permettez », « excusez-moi », « merci ». Combien de fois disons-nous « merci » en famille ? Combien de fois disons-nous merci à celui qui nous aide, nous est proche, nous accompagne dans la vie ? Souvent nous tenons tout pour acquis ! Et cela arrive aussi avec Dieu. C’est facile d’aller chez le Seigneur demander quelque chose, mais aller le remercier : « Bah, je n’y pense pas ».
En continuant la célébration eucharistique invoquons l’intercession de Marie, pour qu’elle nous aide à nous laisser surprendre par Dieu sans opposer de résistance, à lui être fidèles chaque jour, à le louer et à le remercier, car c’est lui notre force. Amen.

* * *

ACTE DE CONSÉCRATION À MARIE

Bienheureuse Vierge de Fátima, avec une gratitude renouvelée pour ta présence maternelle nous unissons notre voix à celle de toutes les générations qui te disent bienheureuse.

Nous célébrons en toi les grandes œuvres de Dieu, qui jamais ne se lasse de se pencher avec miséricorde sur l’humanité, affligée par le mal et blessée par le péché, pour la guérir et pour la sauver.

Accueille avec ta bienveillance de Mère l’acte de consécration que nous accomplissons aujourd’hui avec confiance, devant ton image qui nous est si chère.

Nous sommes assurés que chacun de nous est précieux à tes yeux et que rien ne t’est étranger de tout ce qui habite dans nos cœurs. Nous nous laissons embrasser par ton très doux regard et recevons la caresse réconfortante de ton sourire.

Protège notre vie entre tes bras: bénis et renforce tout désir de bien ; ravive et nourris la foi ; soutiens et illumine l’espérance ; suscite et anime la charité ; guide nous tous sur le chemin de la sainteté.

Enseigne-nous ton amour de prédilection pour les petits et les pauvres, pour les exclus et les personnes qui souffrent, pour les pécheurs et les égarés du cœur : rassemble tous les hommes sous ta protection et confie les tous à ton Fils bien-aimé, Notre Seigneur Jésus. Amen.

 

Ecce Ancilla Domini! by Dante Gabriel Rossetti

19 décembre, 2014

Ecce Ancilla Domini! by Dante Gabriel Rossetti dans images sacrée 345px-Rossetti_Annunciation
http://randomactsofmomness.com/the-annunciation-x-5/

MARIE, NOUVEAU SINAÏ OÙ DIEU DESCEND

19 décembre, 2014

http://it.mariedenazareth.com/526.0.html?&L=0

MARIE, NOUVEAU SINAÏ OÙ DIEU DESCEND

(Non pas que ce est important, mais sur Serra, je faisais partie de mes études de mariologie)

La Tradition chrétienne possède une série importante de textes où la Vierge est comparée à un mont en général, et certains saluent en Marie le nouveau mont Sinaï.

Romanos le Mélode écrit († 560) :
« … moi, le doux, je suis enfin descendu des cieux, comme la manne, non plus sur le mont Sinaï, mais dans ton sein. » [1 ]

Jacques de Saroug († 521), lui, compare le sein de Marie à l’ombre de l’Esprit Saint au Sinaï recouvert de la nuée.[2 ]
« Quand Moïse annonça au peuple que le Sublime devait descendre, à peine furent-ils purifiés que le Père descendit alors sur la montagne ; ainsi le veilleur (Gabriel) apporta l’annonce à la fidèle (Marie) et, à peine l’eut-elle entendue qu’elle se prépara ; ainsi habita-t-il en elle. » [3 ]

En saint Ephrem († 373), on peut lire:
« Comme la montagne du Sinaï je t’ai reçu, pourtant je n’ai pas été brûlée par ton feu violent, car tu as dissimulé ce feu qui est le tien pour qu’il ne me nuise pas ; et ta flamme n’a pas brûlé, alors que les séraphins ne peuvent regarder. » [4 ]
Il faudrait encore citer André de Crête et d’autres auteurs…

Pourquoi ces auteurs ont-il salué en Marie le nouveau Sinaï ?
Les racines de ce parallèle se trouvent dans la Bible.
Au mont Sinaï, l’Ancienne Alliance fut ratifiée
Les auteurs de ce grand événement furent :
Dieu,
Moïse,
Le peuple.

Dieu, par l’intermédiaire de Moïse, parla aux tribus d’Israël en manifestant son projet d’établir avec elles un lien très particulier fondé sur l’accueil de sa Loi.
Et le peuple instruit par Moïse répondit de façon unanime :
« Moïse alors monta vers Dieu.
YHWH l’appela de la montagne et lui dit:
« Tu parleras ainsi à la maison de Jacob, tu déclareras aux Israélites: Vous avez vu vous-mêmes ce que j’ai fait aux Egyptiens, et comment je vous ai emportés sur des ailes d’aigles et amenés vers moi. Maintenant, si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, je vous tiendrai pour mon bien propre parmi tous les peuples, car toute la terre est à moi.Je vous tiendrai pour un royaume de prêtres, une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux Israélites. »
Moïse alla et convoqua les anciens du peuple et leur exposa tout ce que YHWH lui avait ordonné, et le peuple entier, d’un commun accord, répondit: « Tout ce que YHWH a dit, nous le ferons. » Moïse rapporta à YHWH les paroles du peuple. »
(Exode 19,3-8)

« Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles de YHWH et toutes les lois, et tout le peuple répondit d’une seule voix ; ils dirent: « Toutes les paroles que YHWH a prononcées, nous les mettrons en pratique. » »
(Exode 24,3)

A partir de ce jour, Dieu devint l’Epoux d’Israël, et Israël épouse de Dieu. (cf. Ez 16,8)

A Nazareth aussi, comme déjà au Sinaï…
Nous avons trois acteurs :
Dieu,
l’ange,
Marie.

Dieu, par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, fait connaître à Marie la tâche qu’il allait lui assigner : devenir mère de son Fils divin, en lequel est scellée l’Alliance nouvelle et éternelle entre le ciel et la terre. ( Lc 1,26-38).
Et Marie, opportunément instruite par l’ange, accueille la proposition divine par ces paroles célèbres :
« Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ».
(Lc 1,38)
A la suite du Fiat de la Vierge, le Fils du Très- Haut s’incarna dans son sein et devint le fils de Marie.

Le Sinaï et Nazareth se rejoignent
La montagne majestueuse où commença l’antique alliance cède la place maintenant à l’humble bourgade de Galilée, où est inaugurée l’alliance nouvelle de Dieu, homme parmi les hommes dans le sein d’une femme.
Le Verbe vient demeurer en elle comme sur une montagne spirituelle ; Il descend de façon pacifique, douce, miséricordieuse.
A Nazareth, commença l’Alliance nouvelle.
Pour se rendre plus proche encore de nous, comme notre « allié », Dieu pris notre chair et notre sang, notre visage : en un mot, notre humanité.
La scène de l’Annonciation (Luc 1,26-38) révèle la façon avec laquelle Dieu demande son consentement pour donner cours à l’Alliance.

[1 ] Romanos le Mélode, Marie à la croix, strophe 6, Sources Chrétiennes n°128, p. 167
[2 ] A.Vona C., Omelie mariologiche di s. Giacomo di Sarug, Roma 1953, p. 144 et p. 147 (homelie sur l’Annonciation de la mère de Dieu), p. 212 (Homélie VI sur la nativité de notre Seigneur)
[3 ] Homélie VI sur la nativité de notre Seigneur traduit du syriaque par A.Vona C., Omelie mariologiche di s. Giacomo di Sarug, Introduzione, traduzione dal siriaco e commento, Roma 1953, p. 209
[4 ] Hymne à la Vierge n° 18, traduit par du Syriaque par G. Ricciotti, Turin, 1939, p. 92

A. SERRA
Cf. Aristide SERRA, La Donna dell’Alleanza, Prefigurazioni di Maria nell’Antico Testamento,
Messaggero di sant’Antonio – editrice, Padova 2006, p. 26-28 et p. 64
(www.edizionimessaggero.it)

N.B. on pourra retrouver ces éléments, en langue française, dans :
F. Breynaert, A l’écoute de Marie (préface Mgr Rey),
Brive 2007 (diffusion Mediapaul), tome 1, p. 15s.

HOMÉLIE 4E DIMANCHE DE L’AVENT

19 décembre, 2014

http://www.homelies.fr/homelie,,4053.html

4E DIMANCHE DE L’AVENT

DIMANCHE 21 DÉCEMBRE 2014

FAMILLE DE SAINT JOSEPH

HOMÉLIE – MESSE

Après Jean-Baptiste, la liturgie de ce jour introduit la seconde figure clé de l’Avent : la Vierge Marie. Plus encore que le Précurseur, elle est le modèle pour l’Eglise durant le « grand Avent » préparant le retour glorieux du Seigneur, mais aussi pour l’accueil du même Epoux dans ses venues quotidiennes, sous le voile des différentes formes que revêtent sa présence réelle au milieu de nous. Jour après jour, l’Eglise doit être cette terre vierge qui se laisse féconder par la « pluie bienfaisante » qui descend des nuées, afin de « donner naissance au Sauveur » (Or. ouv.) dans les âmes des fidèles. L’Eglise, c’est-à-dire l’ensemble des baptisés rassemblés dans une même foi, mais aussi chacun d’entre nous, dans le face à face personnel qui constitue l’essence même de notre vie spirituelle. Car Dieu veut habiter parmi nous, faire en nous sa demeure éternelle : tel est « le mystère qui est maintenant révélé : il était resté dans le silence depuis toujours, mais aujourd’hui il est manifesté » (2nd lect.). Et ce mystère, c’est que tout être humain est prédestiné à accueillir « la germe impérissable, la Parole vivante de Dieu » (1 P 1, 23), afin de collaborer à la naissance du Christ en lui.
On ne peut dire plus clairement que la femme en sa maternité, est l’archétype de l’humanité dans le plan de Dieu. La Vierge enceinte nous révèle la capacité de la nature humaine à recevoir Dieu en sa chair. A l’heure où la société cherche légitimement à trouver la place spécifique de la femme au sein de la culture, il est bon de se souvenir que la finalité de toute vie humaine est de participer à un mystère d’enfantement : « afin que le Christ soit formé en vous » (Ga 4, 19). Ce qui suppose que face à Dieu, la dimension spirituelle de l’être humain est essentiellement féminine. « A la paternité divine comme qualificatif de l’être de Dieu, répond directement la maternité féminine comme spécificité religieuse de la nature humaine, sa capacité réceptive du divin » (Paul Evdokimov).
C’est pourquoi l’annonciation dépasse l’événement de l’incarnation du Verbe dans le sein de la Vierge : il est l’annonce de la maternité de l’Eglise tout entière, c’est-à-dire de chacun des croyants, qui tous sont appelés à participer à l’enfantement du Corps du Christ, né de la Vierge Marie. Nous imaginons sans peine que pour accueillir un tel hôte, il y aura besoin de quelques transformations intérieures, disons d’un certain rafraîchissement des peintures et des papiers peints. Heureusement, le Seigneur nous fait dire « qu’il nous fera lui-même une maison » dans laquelle nous pourrons vivre avec lui « des jours tranquilles, délivrés de tous nos ennemis » (1ère lect.). Ce que Dieu a accompli en Marie par une grâce prévenante, il veut l’accomplir également en nous par une grâce purifiante qui nous rende digne de devenir son Temple. En fait ce grand œuvre est déjà commencé : depuis le jour de notre baptême, nous sommes « le Temple de Dieu et l’Esprit de Dieu habite en nous » (1 Co 3, 16). Nous aussi, « la puissance du Très-Haut nous a pris sous son ombre » afin d’enfanter en nous le « Fils de Dieu ».
Comment « à cette parole », ne pas être « tout bouleversés » : est-il possible que les pauvres pécheurs que nous sommes, soient appelés à une telle destinée de gloire ? Devant notre désarroi, l’Ange nous rassure tout comme Marie : « “Sois sans crainte, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu” : le mystère de ta « participation à la vie divine » (2 P 1, 4) n’est ni ton œuvre, ni la récompense de tes mérites, mais le don gratuit du Dieu de miséricorde ». Notre sanctification est le fruit de l’action de l’Esprit, qui opère la naissance miraculeuse de Jésus au fond de notre âme. Aussi est-ce à chacun de nous que le Père promet : « Je serai pour toi un père, et tu seras pour moi un fils » (1ère lect.) ; « Tu me diras : “Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut”. Et moi, sans fin, je te garderai mon amour ; mon alliance avec toi sera fidèle » (Ps 88).
Forts de telles promesses, n’hésitons pas à renouveler notre engagement baptismal en disant avec la Vierge de l’Annonciation : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole ». Nous le savons bien : ces quelques mots ne sont pas pour Marie un point d’aboutissement, mais le départ d’une grande aventure, dont Dieu seul connaît le chemin. En disant son « fiat », elle a mis ses pas dans ceux du patriarche Abraham, qui « eut foi en Dieu, et de ce fait, Dieu estima qu’il était juste » (Rm 4, 3). Comme lui elle a couru le risque de la vraie liberté en obéissant à la Parole de vérité, et elle s’est mise en route dans la confiance au Dieu fidèle. « Espérant contre toute espérance, elle a cru, et ainsi elle est devenu la mère d’un grand nombre de peuples, selon la parole du Seigneur : “Vois quelle descendance tu auras !” » (cf. Rm 4, 18-19). Jamais elle n’a faibli dans la foi : au pied de la Croix, au moment de l’enfantement dans la douleur de l’Humanité nouvelle, elle a redit son « oui », et à la demande de son Fils devenu son Maître, la parfaite disciple nous a tous reçu pour ses enfants.
C’est à la lumière de cette maternité de Marie, Mère de miséricorde, qu’à notre tour nous sommes invités à prolonger dans nos vies son ministère, en enfantant le Corps du Christ qui est l’Eglise. Le Seigneur attend de chacun de nous, qu’à notre tour, nous prononcions notre « fiat », que nous donnions sens à notre pèlerinage en l’orientant résolument vers sa finalité surnaturelle. Ce qui suppose de nous mettre chaque jour à nouveau en route à la suite du Christ, sur un chemin que nous ne connaissons pas, même si nous savons que c’est celui de l’Evangile. Car nous non plus nous ne savons pas ce que la vie nous réserve de joies, mais aussi de difficultés, d’épreuves, de morts à traverser. Mais en contemplant la vie de Marie, nous pouvons acquérir cette certitude qu’aucune souffrance n’est jamais vaine : toutes contribuent à l’enfantement du Christ dans nos vies, dans l’Eglise et dans le monde. Oui en vérité, aucune larme n’est jamais versée en vain : les Anges du ciel viennent délicatement les recueillir pour les déposer, comme des diamants précieux, sur l’autel de Dieu.

« Père, ouvre nos yeux au sens caché de la souffrance. Donne-nous de la voir comme notre part dans les douleurs de l’enfantement de ton Fils dans notre vie et dans celle de nos frères ; comme une participation au ministère de l’Esprit sanctificateur ; comme une communion d’amour au Christ en agonie jusqu’à la fin des temps ; comme une participation à ton œuvre de rédemption. Fais nous pressentir la fécondité de nos petits “fiat” quotidiens prononcés dans la peine, dans l’incertitude, dans la peur du lendemain, et donne-nous la certitude qu’ainsi nous aussi, nous pouvons “concevoir dans notre vieillesse, alors que notre vie était stérile ; car rien n’est impossible à Dieu”. Avec tous ceux qui se sont aventurés sur les chemins de la vraie liberté, nous pourrons alors exulter en proclamant avec Marie : “Gloire à Dieu, le seul sage, par Jésus-Christ et pour les siècles des siècles. Amen”. »

Père Joseph-Marie

Hymns on the Nativity of Christ, Orthodox chuch

18 décembre, 2014

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http://70school.blogspot.it/2012_12_01_archive.html

LE BONHEUR… À LA MANIÈRE DE JÉSUS

18 décembre, 2014

http://www.ssccjm.org/spiritualite/beatitudes/lebonheur.html

LE BONHEUR… À LA MANIÈRE DE JÉSUS

Introduction
Dans la vie de chaque jour
Le bonheur, annoncé dans les béatitudes
Le bonheur, chemin de Dieu
Temps d’intégration

Introduction
Le bonheur ! Le mot lui-même fait rêver…! La plupart des téléromans au petit écran, les films au cinéma, les romans… sont construits autour de ce rêve de bonheur… Le bonheur : toujours recherché, jamais pleinement possédé… Parfois, il nous apparaît comme trop grand pour nous, ou trop étroit, d’autres fois nous sentons qu’il nous irait comme un gant. Nous pleurons sur lui quand nous l’avons perdu, nous l’espérons quand nous ne l’avons plus…
Certains disent le bonheur inaccessible, et pourtant que de gens avouent l’avoir rencontré ! Le bonheur ! Pas facile à définir tellement il est fait d’ingrédients divers. Mais une chose est sûre : tous, nous cherchons à être heureux… tous nous avons soif de bonheur. L’idée de bonheur nous aide à traverser le désert de la vie ?
Le bonheur est-il une chimère ? Le bonheur est-ce une chose à obtenir, ou un don à accueillir ? Écoutons-nous parler… On parle volontiers du bonheur comme s’il était derrière nous ou devant nous, mais souvent c’est tout près de nous qu’il est… Il aime marcher à nos côtés, sans se faire voir, sans dire un mot.
Et si le bonheur était à l’intérieur de nous ? Il y a de petits et de grands bonheurs, comme de petites et de grandes joies. Savoir discerner et savourer les petits bonheurs prépare à l’accueil des grands. Il se pourrait même que le plus grand bonheur ne soit formé que d’une multitude de petits.

Dans la vie de chaque jour
L’expérience nous apprend que dans la vie de chaque jour, bonheur et malheur cohabitent. Notre vie est faite d’ombre et de lumière, de progrès et de recul; de jours heureux et de jours moins heureux… L’œil et le cœur semblent moins sensibles au bonheur qu’au malheur. Cette attitude est la source de beaucoup de nos tristesses, de nos mélancolies, de nos insatisfactions.
Notre malheur, c’est de ne pas voir nos petits bonheurs… < La pire tentation, a écrit Jean Bastaire, est de désespérer du BONHEUR.> (Paraboles d’Orient et d’Occident). La pire tentation pourrait être aussi de ne pas voir le bonheur qui est déjà dans notre maison. Tagore écrit : « Ne va pas au jardin des fleurs, (bonheur) mon ami, … en toi est le jardin des fleurs…du Bonheur … » Nous n’avons pas à nous déplacer très loin… le bonheur prend racine au-dedans… Robert Lebel chante : « Je te cherchais dehors tu étais au-dedans…» Nous avons à redécouvrir les voies d’accès au bonheur…
Si le malheur a ses prophètes – et ils sont nombreux – le bonheur doit pouvoir compter sur ses prophètes de bonheur. Ce serait une grâce pour l’humanité entière, qui a besoin d’air frais, de lumière et d’espérance. Le bonheur est une aspiration profonde de tout être humain, un désir vital de la personne, le grand besoin de notre cœur… Sommes-nous condamnés au malheur ou promis au bonheur ? Ce bonheur est-il pour aujourd’hui ou pour demain ? Sommes-nous convaincus que Dieu nous veut heureuses…heureux…? Et si c’était Dieu lui-même qui avait chevillé, ancré bien solidement ce désir, ce besoin de bonheur ! Et s’il avait quelque chose à nous dire à ce propos…! Dieu ne veut pas que tous les jours de notre vie soient des Vendredis Saints… même si nous avons la possibilité de passer du Vendredi Saint ou jour de Pâques …

De quoi est-il fait ?
Mais de quoi est-il fait, ce bonheur ? En regardant le monde dans lequel nous vivons, cette question demeure actuelle, elle est peut-être plus pressante en ces temps d’inflation, de chômage, d’incertitude politique, d’inquiétude au sujet de l’avenir de nos ressources de toutes sortes, des tensions internationales etc. … Le bonheur, en ces temps modernes, est mis à rude épreuve …
Les propositions « de bonheur éphémère » ne manquent pas. Chaque jour nous sommes sollicitées par des « marchands de bonheur » qui prétendent combler tous nos désirs (publicité, consommation, voiture performante, voyage dans le sud, gros lot… etc.) Le bonheur, proclamé par la publicité, se réduit souvent à l’argent, à l’accumulation de biens, à la recherche de prestige, d’influence.

Le bonheur des Béatitudes
Nous savons très bien que le bonheur, dont il est question dans le texte évangélique des béatitudes, ne correspond pas à la vision du bonheur véhiculée et étalée dans toutes les formes de propagandes modernes caractérisées par l’absence de souffrances, de problèmes etc.… Le bonheur des béatitudes n’exclut pas nécessairement la souffrance et la privation.
Si nous nous questionnons sur le bonheur, d’autres avant nous l’ont fait : entre autre, l’auteur du psaume 4,7 s’interroge « Qui nous fera voir le bonheur ». Dans le livre des Lamentations 3, 17 « Je ne sais plus ce qu’est le bonheur ». Et dans Job 7,7 « Ma vie est une corvée… le soir n’en finit pas… mes yeux ne verront plus le bonheur »
Les béatitudes nous présentent le bonheur, à la manière de Jésus, comme une forme de félicitations qui suppose la constatation d’un bonheur déjà réalisé ou entrain de se réaliser.
Les béatitudes selon Luc et Matthieu viennent de plus loin que les Évangiles. Elles plongent leurs racines dans l’Ancien Testament. À travers toute la Bible , on compte une cinquantaine de ces béatitudes, dont vingt-cinq pour le seul livre des psaumes.

En voici quelques-unes:
- Ps 1er « Heureux l’homme qui ne prend pas le parti des méchants »
- Ps 83 ou 84, 5-6 « Heureux les habitants de ta maison, ils te loueront sans cesse »
« Heureux les hommes dont la force est en toi, Seigneur »
- Ps 94,7 « Heureux l’homme que tu corriges… »
- Ps 106, 3 « Heureux ceux qui observent tes commandements… »
- Ps 112, 1 « Heureux l’homme qui s’appuie sur le Seigneur… »

La réalité
La réalité de ces proclamations de BONHEUR ne sont pas nécessairement vécues dans le monde présent mais dans le monde à venir… (Cf. Texte des béatitudes). La prière de Jésus était nourrie de ces psaumes, proclamant le bonheur; et naturellement, à l’occasion de ses rencontres et prédications, selon l’inspiration, il en créait d’autres. S’adressant à ses disciples il leur dit : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez… » (Lc 10,23). Et lorsque cette femme du peuple, elle-même nourrie d’Ancien Testament, s’exprime dans le langage des béatitudes: « Heureuses les entrailles qui t’ont porté et les seins qui t’ont nourri » (Lc 11,27). Jésus reprend en employant le présent : « Heureux plutôt ceux et celles qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent » (Lc 11,28), à Thomas… « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. » (Jn 20,29)
Et encore, après Jésus, les béatitudes ont continué à fleurir jusqu’à nous : « Heureux les invités au repas du Seigneur » Jésus en nous présentant le programme des béatitudes a répondu à cette question que les personnes de tous les temps et de tous les âges se posent : « Qui nous fera voir le bonheur ? » Remarquez le pronom QUI (personne) employé par le psalmiste et non le pronom QUOI (chose). Jésus nous a donné la façon, les moyens, selon Lui, de réussir sa vie, de posséder le bonheur pour que notre vie et notre existence humaine aient un sens.
En disant « Heureux » Jésus constate et proclame le bonheur de la personne… que la béatitude décrit. N’oublions pas qu’au coeur de la vie de Jésus, au coeur de son message et de ses gestes, il y a la personne. Pour Jésus la personne passe avant tout, avant la loi, avant les institutions : la personne est sacrée. Les béatitudes ne se comprennent qu’à partir de ce centre – qu’est la personne -. Rappelons-nous que Jésus, nouveau Moïse, en gravissant la montagne, proclame la Loi nouvelle. La béatitude est une déclaration de bonheur dans le présent, (le Royaume des cieux est à eux) ou en raison de l’avenir (car ils auront la terre en héritage).

Le bonheur, annoncé dans les béatitudes
Le bonheur provient de la certitude : que la personne est bénéficiaire de la présence amoureuse de Dieu; mais aussi de la promesse que la personne est pleinement comblée lors de la réalisation totale et définitive de ce Royaume. Le bonheur, annoncé dans les béatitudes, est une véritable joie, parce que fondée sur une foi;
- en l’accompagnement bienveillant de Dieu;
- et sur une espérance en la pleine réception des biens du Royaume.
Cette joie résulte d’un état d’harmonie avec Dieu, avec les autres et avec soi-même. Mon bonheur je le fais – je ne l’attends pas des autres… ni de Dieu que j’accuse parfois… Je suis « équipée » pour vivre heureux, heureuse.
En Matthieu, les béatitudes supposent un appel à se mettre dans les dispositions nécessaires pour bénéficier du don et de la promesse et, par le fait même, goûter à la joie des béatitudes. Les destinataires sont heureux parce qu’ils se laissent transformer intérieurement par les valeurs du Royaume. Matthieu cherche à améliorer les dispositions intérieures des chrétiens. Il veut les assurer de la présence et de la promesse de Dieu dans la réalité qu’ils vivent.
Le bonheur dont parlent les béatitudes est un bonheur qui vient à nous, non un bonheur produit par nous. Il n’exclut pas la privation et la souffrance. Que veut dire exactement Jésus en disant : « Heureux » ? Extirpons de ce terme « heureux » toute connotation moralisante; donc ne plus nous représenter Jésus comme donnant d’en haut d’une chaire, des conseils ou des impératifs. Dans les Évangiles, lorsque ce terme « heureux » est employé, ce n’est pas pour dire « Heureux serez-vous si vous faites ceci ou cela… », mais pour exprimer un accord, une joie. BRAVO ! vous qui êtes doux, vous avez le bon filon, le secret du bonheur ? « Vive celle qui t’a porté » crie une femme dans la foule. (Lc 11,27) Ou encore Elisabeth dont l’enfant tressaille dans son ventre et qui s’écrie, voyant Marie ; « Bravo à toi qui as cru ! » (Luc 1,45) « Tu as eu bien raison d’y croire ».
Jésus regarde bien plus loin que les apôtres ou les disciples qui sont là – et qui auraient tellement tendance à quitter ce chemin des béatitudes pour le pouvoir! Jésus s’adresse à tous les pauvres, à tous les affamés et assoiffés de Justice, à tous les doux, à tous les coeurs purs de l’histoire et proclame que ce sont eux qui donnent au monde le sel et la lumière, la saveur et le sens.
Ainsi Jésus proclame que tous ceux-là qui vivent des béatitudes, détiennent à la fois;
- le secret du bonheur de la personne ;
- et la vraie solution de la vie collective (communautaire).
Le bonheur vrai et durable
Le bonheur vrai et durable qui s’inscrit au plus profond de nos vies (personnes) est fait aussi du BONHEUR DES AUTRES… COMMUNAUTAIRE. La question de mon bonheur ne saurait se poser sans celle du bonheur des autres et à l’inverse la question du bonheur des autres ne saurait se poser sans celle de mon bonheur… Il nous faut lire les béatitudes selon ces deux registres (en regard des personnes et en regard des collectivités); y trouver, non pas des principes moraux externes, mais une impulsion de vie pour l’existence personnelle et pour l’existence sociale.
Avec les béatitudes Jésus est explicite. « Heureux êtes-vous ! ». On rendrait peut-être mieux sa pensée en disant:  » Chanceux êtes-vous  » Comme s’il nous félicitait de ce que nous avons compris pour vivre son message de bonheur, pour vivre l’Évangile. Les béatitudes sont une invitation à un bonheur possible qui nous initie tous les jours à un chemin de bonheur, simple, à la portée de tous.
Effectivement, nous avons tout pour être heureux. Encore faut-il savoir ce qu’est le bonheur et ce qu’il procure. Est-ce que je peux nommer les petits bonheurs que je cueille aujourd’hui ? À ce moment – ci de mon histoire sainte ? Les béatitudes sont une invitation à un BONHEUR POSSIBLE qui nous initie tous les jours à un chemin de bonheur, simple et efficace, à la portée de tous.

Le bonheur, chemin de Dieu
La b éatitude , le bonheur, c’est le chemin de Dieu vers la personne humaine et le chemin de la personne humaine vers Dieu, vers le prochain, vers lui-même. Les béatitudes : chemin de la rencontre de Dieu, donc du vrai bonheur. Que disons-nous quand on est heureux : ÇA MARCHE … Pierre Talec, dans son livre l’Annonce du bonheur écrit : « L’amour, voilà le sens et le fondement des béatitudes. Curieux ! Il n’y a pas de béatitude de l’AMOUR à proprement parler. On aurait pu s’attendre à cette béatitude :  » Heureux ceux qui aiment, ils sont de Dieu. » »
L’amour est la base de chaque béatitude… Pourquoi ? De la pauvreté à la persécution en passant par la miséricorde, la douceur et la pureté de coeur, chacune des béatitudes apporte sa note au chant de l’amour pour toujours, au chant de la joie à jamais:  » Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse. »
Avant d’être un enseignement, un programme, une exigence, les béatitudes sont, sur les lèvres de Jésus, l’annonce du don de Dieu, dans les termes mêmes de la promesse. C’est la Bonne Nouvelle , qui ne peut être reçue « que dans la joie « . Les béatitudes, un message de joie, puisqu’elles sont proclamation d’une BONNE NOUVELLE, dont parle le prophète d’Isaïe (Is 61,1-2)
Quand Jésus invite au bonheur, c’est au prix d’un retournement profond de nos attitudes et de la conversion à un bonheur différent. Jésus n’a pas triché avec la condition humaine : il en connaît toutes les pauvretés et toutes les inquiétudes. Il n’a pas cherché à nous endormir avec des promesses d’un bonheur acquis à bon marché. Le bonheur qu’il propose passe par des chemins difficiles. Mais il est déjà offert et donné à tous ceux et celles pour qui le Royaume existe : les pauvres, les purs, les affligés, les faiseurs de paix, les ajustés à Dieu… les humbles, les miséricordieux… C’est pour eux que Dieu a inventé un bonheur à la mesure de son cœur.

IL Y A UN BONHEUR…
À se libérer de soi-même… afin d’être plus dépendant de Dieu, notre Père.
À être authentique et vrai… afin de contempler son Visage en l’autre et dans les événements.
À accueillir la souffrance… afin d’y découvrir l’appel à un dépassement sur le chemin de l’Amour.
À couper les chaînes de ses petits esclavages… afin d’occuper notre place aux repas fraternels.
À se réconcilier entre nous… afin d’actualiser dans l’aujourd’hui le pardon que Dieu nous a donné en Jésus-Christ.
À vivre en paix avec soi-même… afin de véhiculer le germe d’amitié dans les relations humaines.
À créer un climat de paix dans notre milieu… afin de vivre en sœurs et frères dans le Royaume qui nous a été donné.
À acquérir une bienveillance intérieure… afin que l’autre grandisse dans ce qu’il est et qu’il a reçu du Père.

JEAN-PAUL II ET MARIE

18 décembre, 2014

http://www.eglise.catholique.fr/vatican/les-papes-recents/beatification-de-jean-paul-ii/jean-paul-ii-et-la-priere/366977-jean-paul-ii-et-marie/

JEAN-PAUL II ET MARIE

Publié le 23 mars 2011

Evêque de Grenoble-Vienne, Mgr Guy de Kerimel nous éclaire sur la devise du pape Jean-Paul II, sa dévotion à Marie et la prière du chapelet.

Totus tuus (Tout à Toi, Marie)

de Kérimel Guy – Grenoble Vienne

« C’est l’abréviation de la forme la plus complète de la consécration à la Mère de Dieu qui est : ‘Je suis tout à toi et tout ce qui est à moi est à toi. Je te reçois dans tout ce qui est à moi. Prête-moi ton cœur, Marie’ » dit Jean-Paul II, à propos de la devise qu’il a choisie1 .
De la dévotion mariale de son enfance, le jeune Karol Wojtyla passe à une véritable lumière sur le rôle de Marie dans le mystère du salut, grâce à la lecture du « Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge Marie »2 qui le conduit à s’offrir au Christ, par les mains de Marie. « Grâce à saint Louis-Marie Grignion de Montfort, j’ai compris que l’authentique dévotion à la Mère de Dieu est véritablement christocentrique, profondément enracinée dans le mystère trinitaire… Cette forme de piété n’a cessé de mûrir en moi et de porter ses fruits »3 .
Prêtre, évêque, puis Pape, Karol Wojtyla, devenu Jean-Paul II, aime prier le chapelet ; il fréquente les sanctuaires mariaux de Pologne et du monde entier. On se souvient de l’attentat qui a failli lui coûter la vie, place St Pierre à Rome, le 13 mai 1981, jour de la fête de Notre-Dame de Fatima ; Jean-Paul II fut convaincu de l’intervention de Marie pour lui conserver la vie, et il donna la balle qui l’avait atteint au sanctuaire de Fatima : elle est insérée dans la couronne de la statue de la Vierge Marie. Plus tard, il fera déclarer que le troisième secret de Fatima le concernait et prédisait l’attentat dont il avait été victime4 .
La Vierge Marie, si fortement présente dans sa vie personnelle, l’est aussi dans la prédication de Jean-Paul II, au nom de sa mission d’ « affermir ses frères » (cf. Luc 22, 32). Il invite les chrétiens à redécouvrir « la vérité objective sur la Mère de Dieu »5 , dans leur vie personnelle et dans la vie de l’Eglise : « Je voudrais vous résumer en deux paroles la sublime leçon de l’Evangile de Marie : La Vierge est Mère, la Vierge est Modèle »6 .

Mère et Modèle
Marie est la Mère de Dieu. Au pied de la croix, elle devient Mère des disciples de son Fils, la Mère de tout être humain pour lequel Jésus a donné sa vie : « On découvre la valeur réelle de ce qu’a dit Jésus à sa Mère à l’heure de la Croix : ‘Femme, voici ton fils’, puis au disciple : ‘Voici ta mère’ (Jean 19, 26-27). Ces paroles déterminent la place de Marie dans la vie des disciples du Christ… »7 . « La maternité de Marie est un don, un don que le Christ lui-même fait personnellement à chaque homme »8 .
Le chrétien, disciple du Christ, est donc invité à accueillir Marie chez lui et à établir une relation filiale envers la Mère de Dieu qu’il reçoit pour Mère : « l’offrande de soi est la réponse à l’amour d’une personne, et en particulier l’amour de la mère » 9. La relation des disciples à Marie « trouve son commencement dans le Christ, mais on peut dire qu’en définitive il est orienté vers Lui »10 .
« Vierge et mère, Marie demeure pour l’Eglise un ‘modèle permanent’ »11 . « Comme Marie qui a cru la première, accueillant la parole de Dieu qui lui était révélée à l’annonciation et lui restant fidèle en toutes ses épreuves jusqu’à la Croix, ainsi l’Eglise devient Mère lorsque, accueillant avec fidélité la parole de Dieu, ‘par la prédication et par le baptême, elle engendre, à une vie nouvelle et immortelle, des fils conçus du Saint-Esprit et nés de Dieu »12. Elle est « modèle d’une vie engagée avec Dieu et avec les hommes, dans le dessein de salut et la fidélité à son peuple »13 .
Que la Vierge Marie marche avec nous, dans notre pèlerinage de foi qui nous conduit à la rencontre du Christ Ressuscité !

+ Guy de Kerimel
Evêque de Grenoble-Vienne

1 Jean-Paul II, « Ma vocation, don et mystère », p. 43, Bayard Editions, Cerf, Fleurus Mame, Téqui, 1996.
2 Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, 1673-1716, « Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge ».
3 Jean-Paul II, « Entrez dans l’Espérance », Plon-Mame, Paris, 1994, p. 307.
4 Déclaration du Cardinal Angelo Sodano, à la fin de la messe à Fatima, le 13 mai 2000.
5 Jean-Paul II, « Entrez dans l’Espérance », op. cit., p. 308.
6 Jean-Paul II, au sanctuaire marial de Suyapa, au Honduras, le 8 mars 1983 ; « La très sainte Vierge Marie », allocutions et écrits de Jean-Paul II, présentés par l’abbé Paul, p. 132, Téqui, 1985.
7 Encyclique « Redemptoris Mater » 1987, 44.
8 Ibid., 45.

Vierge: « mur indestructible », Santa Sofia, Kiev

17 décembre, 2014

Vierge:

http://ortodossia-sija.ortox.ru/le_icone_ortodosse/view/id/1174145

PAROLE DE VIE ET DE JOIE: PERSONNE N’A JAMAIS PERDU – Gianfranco Ravasi

17 décembre, 2014

http://www.stpauls.it/vita/0706vp/0706vp93.htm

(traduction de Google de l’italien)

PAROLE DE VIE ET DE JOIE: PERSONNE N’A JAMAIS PERDU

Gianfranco Ravasi

Pastorale vie n. 6 juin 2007

Le sens profond de la fragilité humaine court tout au long de la Bible, de la fragilité structurelle de la créature. À cet égard, la Genèse ne laisse aucun doute: l’homme est poussière et retourne à la poussière; est précaire parce que ce est terminé. Mais il ya aussi l’aspect de la responsabilité personnelle, de la misère humaine. Le pécheur de fragilité, cependant, ne est pas condamné: le Christ cherche ceux qui sont perdus.
Il est presque impossible, en feuilletant tous les dictionnaires bibliques dans différentes langues, à venir sur une page dédiée à la «fragilité». Le mot vient du fragment archaïque racine, qui a donné lieu à une constellation de mots italiens et latins comme « (en) éclater », « naufragé », « fragment », « din », « fruit », « abats », « fraction «  » fracture « et ainsi de suite.
Ainsi, il ya quelque chose de cassé à la base, parce que la réalité est faible, imparfait, faible, faible. Ce est de cette manière, la coupe plus existentielle, il est possible d’isoler dans la Sainte Écriture le sens profond de la fragilité humaine. En effet, vous avez la possibilité d’identifier une vraie racine fondamentale de la même anthropologie biblique. Deux sont les profils de cette labilité:

1 La finitude
Il ya d’abord la fragilité structurelle de la créature, l’insécurité liée à sa finitude. Utilise emploi image saisissante: «L’homme est l’hôte d’une maison de boue, sur la base de la poudre, prêt à céder à la ver » (04h19). Être homme profond, spirituel et intellectuel est déposé, comme le Livre de la Sagesse dit, dans «une tente d’argile » (09h15). Qohelet avec la provocation incessante de ses enquêtes classent l’ensemble étant créé sous le mot hebel impitoyable, ce qui signifie «souffle, de la fumée, vide» et, reprenant la vieille leçon de la Genèse (03:19), conclure amèrement: «Tout est provenaient de la poussière, et tout retourne à la poussière « (Ecclésiaste 3:20).
Un avertissement qui couvrira aussi la prière d’Israël, il est vrai que nous entendons maintes reprises psalmistes présents devant Dieu, «Dans quelques palmiers ont donné mes jours, ma vie en face de vous est un souffle. Un simple souffle, l’homme qui vit, comme l’ombre, l’homme passant, qu’un souffle qui remue. [...] Oui, ils sont un souffle des fils d’Adam; ensemble sur l’échelle, sont moins qu’un souffle. [...] Ils sont la chair, un vent qui passe et ne revient pas. [...] L’homme est comme un souffle, ses jours passent ombre »(Ps 39,6 à 7; 62,10; 78,39; 144,4). Il ya beaucoup d’images qui décrivent cette fragilité radicale de l’être humain. La plante la plus commune et parfumé est: «Ils sont comme l’herbe qui pousse dans la matinée; fleurs, bourgeons aube, elle se dessèche et se fane au soir « , chante encore le Psalmiste (90,5 à 6).
Il fait écho à Isaïe: «Toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire est comme une fleur des champs: l’herbe sèche, la fleur se fane quand le souffle du Seigneur souffle sur eux» (de 40,6 à 7 ). Mais Saint-Pierre dans sa Première Lettre contraste avec la Parole divine, ferme, stable et indestructible, « mortels qui sont comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe: l’herbe sèche, la fleur tombe; seule la parole du Seigneur demeure éternellement « (1,24 à 25).
Il est, par conséquent, une première fragilité qui est lié à la limite de créatures, comme des prisonniers de nos extrémités de temps et l’espace qui nous entoure. Dans cette optique, nous présentons de nombreux chiffres qui révèlent une prise de conscience de leur faiblesse structurelle, d’avoir – d’utiliser une image célèbre Pauline – « un trésor dans des vases d’argile» (2 Co 4,7).
Considérons, par exemple, Moïse et ses tentatives répétées de se échapper de sa mission, avec la certitude d’un manque de préparation et un obstacle au fond, « Mon Seigneur, je ne suis pas un bon orateur, qu’ils ne l’ont jamais été auparavant, sont maladroits bouche et la langue « (Exode 04:10). Jérémie n’a pas hésité à affirmer: «Seigneur Dieu, je ne peux pas parler, parce qu’ils sont jeunes » (1,6). Et même Salomon, dans la nuit avant son intronisation, il confesse à Dieu: «Je suis un gars et je ne sais pas comment faire » (1 Rois 3,7). Après tout, tout le peuple d’Israël dans son histoire séculaire révèle l’immaturité important, par le désir de l’esclavage, afin de ne pas risquer l’aventure de la liberté dans le désert et dans la recherche de la terre promise.
Jésus dans sa prédication a montré vigoureusement l’instabilité en particulier les jeunes. Qui peut oublier la scène des gars qui ne sont pas d’accord sur le jeu à jouer dans les rues, si imiter un enterrement ou un mariage, et ainsi de perdre du divertissement de temps (Mt 11,16 à 17)? Ou, comment ne pas évoquer l’histoire des deux fils de la parabole difficile de Matthieu 21,28 à 31, une tous les mots et aucune action et l’autre grossier et vulgaire mais finalement bien?
Ce est impressionnant, mais seulement sur la base de la vérité de l’Incarnation, le Christ est représenté dans le moment fragile de la mort, quand ils mendient le Père lui éviter le calice empoisonné (Mc 14:36) et la Lettre aux Hébreux ne hésite pas à déclarer que Jésus « vous pouvez simplement ressentir de la compassion pour ceux qui sont ignorants et capricieux, puisque lui-même est en proie à la faiblesse »(5,2). De même saint Paul, qui nous a laissé dans le capuchon. 7 de la Lettre aux Romains une __gVirt_NP_NN_NNPS<__ portrait vigoureuse du rift de l’âme humaine, seront obligés de « se vanter de sa faiblesse, » reconnaissant sa faiblesse (2 Cor 11:30) et la fiche qui le tourmente dans la chair et dans la vie

2 Le péché
À ce stade, il est de laisser de la place pour les autres termes de la finitude de la créature, celle de son péché. Nous ne devons pas, en effet, ignorer que la page de l’anthropologie qui se ouvre la Bible et ce est la capitale de référence (Gn 2-3) comprend seulement la « fracture » des trois relations constitutives d’être adam, ce est à dire les hommes: ce qui existe avec Dieu, de qui il reçoit la vie, à la liberté et de la conscience; la relation avec ses semblables, incarnée par la femme; et enfin la connexion avec la matière, avec la création, avec les animaux.
Ici, en effet, après le péché, l’homme expulsé du jardin de dialogue intime avec Dieu; ici, il tergiverser sur la prochaine, à partir du domaine sur la femme (03:16) pour atteindre le fratricide de Caïn et l’arrogance de Babel; ici, enfin, la dissociation de l’homme avec la terre que les rebelles générer « épines et des chardons» (3:18).
Cette vague boueuse rodage toute l’humanité et l’histoire biblique est une longue histoire de faiblesse, la misère, les échecs, les trahisons, que sera également la constante de la parcelle de l’histoire humaine. Le pécheur de la fragilité affecte aussi les grandes figures: nous pensons de David pour le corps et le charme d’une femme, Bethsabée, se transforme en un adultère et meurtrière (2 Sam 11-12) ou la rébellion tragique de son fils Absalom ou d’une autre son fils et successeur, le grand Salomon, vieillissement laissant corrompre par son harem (1 Rois 11,1-13); ou (pour choisir au hasard un autre exemple) les pauvres chiffre remédié par les deux anciens avides qui menacent la fidélité de Susanna (Daniel 13).
La gamme des défaillances morales humaines est presque entièrement patrouillée par les Saintes Ecritures, à partir d’un Israël systématiquement séduit par l’idolâtrie (lire la page célèbre et véhémente symbolique de Ez 16). Nous aimerions évoquer seulement une section très spécifique de cette fragilité diversifié, qui est le type de trahison et de l’échec relatif. Peut-être qu’il est peu connue histoire de Achitophel, conseiller de David qui décide de passer dans le camp opposé du rebelle Absalom et que, finalement, voyantes à son tour trahi et perdu, « est allé à sa maison dans sa ville natale, réglé ses affaires de famille et se est pendu »(2 Sam 17:23). Et bien sûr, nous voyons la décoloration imminente tragédie de Judas, le traître et suicidaire.
Mais il ya aussi des faiblesses moins sensationnel mais tout aussi humiliantes et honteux Peter ce soir-là, dans la cour du palais sinedrale, ne hésitez pas – pour éviter les risques personnels – se parjurer sans honte: «Je sais de Jésus! Je ne suis pas un de ses disciples! Je ne sais pas ce que vous dites! »(Lc 22,54 à 62).
Vous pourriez longtemps pour sévir sur les misères de fragilité, surtout quand il confine à sa superficialité, incolore tiède, cette attitude qui suscite le «vomi» du Christ, comme il est indiqué dans le célèbre Apocalypse invectives contre l’Église de Laodicée (3 15-16). Cependant, nous ne devons jamais oublier que le dernier mot de Dieu contre la fragilité de l’humanité et de la créature morale ne est jamais la condamnation sévère et implacable. Le Christ va dans les montagnes et des ravins à la recherche de la brebis perdue, debout à côté de pécheurs, collecteurs d’impôts et les prostituées.
Père céleste est toujours sur le seuil d’embrasser le fils prodigue, faible et moralement épuisé pour le ramener à la vie, la joie, l’espoir, la certitude d’être toujours aimé. Personne ne est jamais perdu, aussi longtemps que vous quittez et un ascenseur libre de Celui qui «est venu droit de chercher les perdus, » qui est venu parmi nous de ne pas regarder après la santé, mais les malades, les faibles, les pécheurs.

HANOUCCA – FÊTE DES LUMIÈRES

17 décembre, 2014

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hanoucca

HANOUCCA – FÊTE DES LUMIÈRES

Nom officiel Hag HaHanoukka (חג החנוכה « Fête de l’Édification »)
Autre(s) nom(s) Fête des Lumières
Signification Fête joyeuse commémorant la victoire militaire et spirituelle des Juifs de Judée sur les armées séleucides et l’hellénisation.
Commence le 25 kislev
Finit le 2 ou 3 tevet
Date 2014 coucher de soleil, 16 décembre – coucher de soleil, 24 décembre
Observances Allumer la hanoukkia, jouer avec des draydels (sevivon), manger des latkes de pomme de terre) ou des soufganiyot.

Hanoucca (hébreu חג החנוכה Hag HaHanoukka, « Fête de l’Édification » ou « de l’Encénie ») est une fête juive d’institution rabbinique, commémorant la réinauguration de l’autel des offrandes dans le second Temple de Jérusalem, lors de son retour au culte judaïque, trois ans après son interdiction par Antiochus IV des Séleucides.
Elle marque une importante victoire militaire des Maccabées et symbolise la résistance spirituelle du judaïsme à l’assimilation grecque.
Selon la tradition rabbinique, au cours de cette consécration se produit le miracle de la fiole d’huile, permettant aux prêtres du Temple de faire brûler pendant huit jours une quantité d’huile à peine suffisante pour une journée.
Elle est célébrée à partir du 25 kislev (qui correspond, selon les années, aux mois de novembre ou décembre dans le calendrier grégorien) et dure huit jours, jusqu’au 2 ou 3 tevet (en fonction de la longueur de kislev, mois de 29 ou 30 jours).
Les pratiques et coutumes qui s’y rattachent sont liées au miracle de la fiole d’huile, en particulier l’allumage du chandelier à neuf branches de Hanoucca pendant les huit jours de la fête et la consommation de friandises à base d’huile d’olive (latkes, soufganiyot, etc.). On y joue aussi avec des toupies à quatre faces.

Hanoucca dans les sources juives
Juda Maccabée face à l’armée de Nicanor
La réinauguration du Temple, célébrée à Hanoucca, se place dans le contexte de la révolte des Maccabées. Un récit en a été compilé dans le premier livre des Maccabées par un auteur proche des événements (et selon certains historiens modernes, orienté idéologiquement)1. Ce livre n’a pas été inclus dans la Bible hébraïque mais il l’est dans la Septante.
Selon ce récit, à la suite de nombreuses persécutions menées par le pouvoir séleucide contre l’étude de la Torah2 et les Juifs qui souhaitent observer leur Loi, un prêtre juif, Mattathias l’Hasmonéen, fils de Yohanan, prend la tête d’une insurrection. Il désigne son fils Juda Maccabée comme successeur.
Après trois ans de lutte, « le vingt-cinquième jour du […] mois de kislev de la cent quarante-huitième année, […] ils firent la dédicace de l’autel pendant huit jours, et ils offrirent des holocaustes avec joie, et un sacrifice d’action de grâce et de louange. […] Alors Juda, avec ses frères et toute l’assemblée d’Israël, ordonna que le jour de la dédicace de l’autel serait célébré en son temps, d’année en année, pendant huit jours, à partir du vingt-cinquième jour du mois de kislev, avec joie et allégresse3. »
Cette victoire ne constitue qu’un épisode de la révolte. Elle se poursuit vingt ans avant que les Juifs ne retrouvent une indépendance de fait1.
Livres de la période tannaïtique[modifier
On apprend de la Mishna que le rite de Hanoucca est connu et que son importance est reconnue à l’époque de sa rédaction :
du fait de Hanoucca, des émissaires sont dépêchés de Jérusalem aux communautés de la Diaspora pour leur annoncer la néoménie de Kislev4 ;
on lit une section biblique particulière au cours de la fête5;
on ne peut y décréter de jeûne public6 ;
si un chameau chargé de lin passe dans le domaine public et que son chargement provoque un incendie dans une boutique au contact d’une lampe placée à l’extérieur, le propriétaire du magasin est responsable des dommages causés sauf, dit Rabbi Yehouda, s’il s’agit d’une lampe de Hanoucca7.
Cependant, à la différence des autres fêtes, y compris celle de Pourim, également instituée par les rabbins, aucun traité mishnaïque ne se consacre à Hanoucca en particulier.
Certains expliquent l’omission par des motifs historico-politiques : méfiance des Pharisiens vis-à-vis des autorités romaines, particulièrement après la révolte de Bar Kokhba8 ou répugnance de l’auteur de la Mishna, Juda Hanassi, à glorifier les haut-faits d’une dynastie qui avait usurpé à ses yeux la place de la maison de David9.
D’autres suggèrent que les règles de la fête étaient parfaitement connues à l’époque de la Mishna10 ou étaient déjà détaillées dans d’autres livres11.
Hanoucca et les faits qui s’y rattachent sont en effet abondamment évoqués dans d’autres œuvres contemporaines de l’élaboration ou de la composition de la Mishna. Les plus connues de celles-ci sont :
la Meguilat Taanit qui consigne les jours fastes commémorant les victoires maccabéennes ;
la Meguilat Antiochos qui sera pour de nombreux Juifs la source de référence sur les faits12 ;
le deuxième livre des Macchabées, compilation d’une histoire en cinq volumes de la révolte des Maccabées attribuée au Juif hellénisé Jason de Cyrène13.

Les « saints Macchabées »
Ces sources font une part assez large au merveilleux et au martyrologe : on y exalte les Juifs mis à mort pour avoir refusé de transgresser, dont les plus célèbres sont Hanna et ses sept fils14. D’autre part, les Maccabées ne sont plus de simples agents de la volonté divine qui parviennent à la victoire par leur génie militaire : Dieu lui-même leur assure la victoire, selon leurs mérites.
Par ailleurs, Dieu produit des miracles qui éclairent et réchauffent le cœur des hommes :
selon II Maccabées, on demande de célébrer le 25 kislev le miracle du feu (dont le récit évoque quelque peu celui du miracle de la fiole d’huile). Lors de la restauration de l’autel du Temple au temps de Néhémie, ce dernier envoya chercher le feu sacré, que les prêtres, avant l’exil de Babylone, avaient caché dans un puits sec et profond ; mais ayant trouvé, à la place du feu, un liquide épais et gras, semblable à de l’huile15, il la fit répandre sur l’autel ; le bois qui avait été arrosé de ce liquide s’enflamma aussitôt lorsque le soleil commença à paraître. Néhémie et ses compagnons nommèrent ce liquide « nephtar » qui se traduit : purification16.
selon la Meguilat Taanit, les Maccabées parvenus dans le Temple n’y auraient trouvé qu’une petite flasque d’huile consacrée, à peine suffisante pour alimenter la Menora pendant un jour ; cette flasque aurait miraculeusement duré huit jours, le temps d’en fabriquer une autre17. C’est sur ce miracle de la fiole d’huile que fait fond le judaïsme rabbinique, plus que sur la victoire militaire.
Parallèlement, Flavius Josèphe, qui dit descendre de Jonathan Maccabée18, fait découvrir l’histoire de la « Fête des Lumières » au monde romain19, en suivant largement le premier livre des Maccabées.
Une référence à la fête dans les Évangiles suggère sa popularité un siècle plus tôt, au temps de Jésus de Nazareth20. Elle y est appelée « Fête de la Dédicace » bien que les termes de « renouvellement » ou d’« encénie » soient plus appropriés21.

Hanoucca dans le Talmud
Le Talmud comprend de nombreux récits (aggadot) sur la fête de Hanoucca, ses protagonistes et leurs descendants.
Certaines traditions du Talmud ressemblent à celles de II Macchabées, d’autres s’en distinguent, par le rejet de l’hellénisation et de l’hellénisme (contrairement aux Juifs hellénisés et aux descendants des Hasmonéens eux-mêmes).
Le Talmud attribue ainsi l’un des revers militaires majeurs des Hasmonéens à un vieux Juif hellénisé qui les aurait persuadés d’apporter des porcs en offrande et d’étudier la sagesse grecque22.
Les divers aspects pratiques de Hanoucca sont couverts dans le second chapitre du traité Chabbat23, à l’occasion d’une discussion sur les luminaires autres que celui de chabbat.
La seule prescription de Hanoucca est, selon une baraïta (enseignement oral non retenu par la Mishna) d’allumer un luminaire chez soi, du fait du miracle de la fiole d’huile.
Cependant, il existe diverses façons de procéder :
certains allument une lumière chaque soir par foyer (ner ish oubeïto) ;
il est plus beau d’allumer une lumière chaque soir par membre du foyer ;
le summum de la beauté (mehadrin min hamehadrin) est de varier le nombre de lumières chaque soir, mais là aussi, il y a deux opinions :
l’école de Shammaï, se fondant sur les offrandes de Souccot où le nombre de bêtes diminue journellement, propose de commencer avec huit lumières pour terminer avec une,
l’école de Hillel est d’avis d’allumer par ordre croissant, car il faut s’élever en sainteté. Cette opinion a été adoptée par la Loi juive24.
Après une longue discussion sur le statut de ces lumières, les Sages concluent qu’elles sont sacrées et ne peuvent servir à des usages profanes, comme l’éclairage de la maison. Pour cette raison, il faut veiller à ce qu’elles ne soient pas confondues avec les luminaires du foyer (ce qui a peu de chances de se produire de nos jours, avec l’éclairage électrique, lorsqu’il est fonctionnel).
Une autre règle concernant l’allumage est de placer le chandelier de Hanoucca devant la porte d’entrée ou, si l’on n’habite pas au rez-de-chaussée, à une fenêtre donnant sur la rue, pour autant que cela ne comporte pas de risque. Selon Rachi, cela suscite l’interrogation des passants et en leur en fournissant la raison, on contribue à « publier le miracle » (pirsoumei nissa) de la fiole d’huile25.
Le martyrologe de Hanoucca est l’occasion pour le Talmud de se pencher sur les options de yehareg vèal yaavor (mourir plutôt qu’enfreindre) et de pikkouah nefesh (enfreindre plutôt que mourir) ainsi que sur leurs limitations26.

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