HANOUCCA – FÊTE DES LUMIÈRES
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HANOUCCA – FÊTE DES LUMIÈRES
Nom officiel Hag HaHanoukka (חג החנוכה « Fête de l’Édification »)
Autre(s) nom(s) Fête des Lumières
Signification Fête joyeuse commémorant la victoire militaire et spirituelle des Juifs de Judée sur les armées séleucides et l’hellénisation.
Commence le 25 kislev
Finit le 2 ou 3 tevet
Date 2014 coucher de soleil, 16 décembre – coucher de soleil, 24 décembre
Observances Allumer la hanoukkia, jouer avec des draydels (sevivon), manger des latkes de pomme de terre) ou des soufganiyot.
Hanoucca (hébreu חג החנוכה Hag HaHanoukka, « Fête de l’Édification » ou « de l’Encénie ») est une fête juive d’institution rabbinique, commémorant la réinauguration de l’autel des offrandes dans le second Temple de Jérusalem, lors de son retour au culte judaïque, trois ans après son interdiction par Antiochus IV des Séleucides.
Elle marque une importante victoire militaire des Maccabées et symbolise la résistance spirituelle du judaïsme à l’assimilation grecque.
Selon la tradition rabbinique, au cours de cette consécration se produit le miracle de la fiole d’huile, permettant aux prêtres du Temple de faire brûler pendant huit jours une quantité d’huile à peine suffisante pour une journée.
Elle est célébrée à partir du 25 kislev (qui correspond, selon les années, aux mois de novembre ou décembre dans le calendrier grégorien) et dure huit jours, jusqu’au 2 ou 3 tevet (en fonction de la longueur de kislev, mois de 29 ou 30 jours).
Les pratiques et coutumes qui s’y rattachent sont liées au miracle de la fiole d’huile, en particulier l’allumage du chandelier à neuf branches de Hanoucca pendant les huit jours de la fête et la consommation de friandises à base d’huile d’olive (latkes, soufganiyot, etc.). On y joue aussi avec des toupies à quatre faces.
Hanoucca dans les sources juives
Juda Maccabée face à l’armée de Nicanor
La réinauguration du Temple, célébrée à Hanoucca, se place dans le contexte de la révolte des Maccabées. Un récit en a été compilé dans le premier livre des Maccabées par un auteur proche des événements (et selon certains historiens modernes, orienté idéologiquement)1. Ce livre n’a pas été inclus dans la Bible hébraïque mais il l’est dans la Septante.
Selon ce récit, à la suite de nombreuses persécutions menées par le pouvoir séleucide contre l’étude de la Torah2 et les Juifs qui souhaitent observer leur Loi, un prêtre juif, Mattathias l’Hasmonéen, fils de Yohanan, prend la tête d’une insurrection. Il désigne son fils Juda Maccabée comme successeur.
Après trois ans de lutte, « le vingt-cinquième jour du […] mois de kislev de la cent quarante-huitième année, […] ils firent la dédicace de l’autel pendant huit jours, et ils offrirent des holocaustes avec joie, et un sacrifice d’action de grâce et de louange. […] Alors Juda, avec ses frères et toute l’assemblée d’Israël, ordonna que le jour de la dédicace de l’autel serait célébré en son temps, d’année en année, pendant huit jours, à partir du vingt-cinquième jour du mois de kislev, avec joie et allégresse3. »
Cette victoire ne constitue qu’un épisode de la révolte. Elle se poursuit vingt ans avant que les Juifs ne retrouvent une indépendance de fait1.
Livres de la période tannaïtique[modifier
On apprend de la Mishna que le rite de Hanoucca est connu et que son importance est reconnue à l’époque de sa rédaction :
du fait de Hanoucca, des émissaires sont dépêchés de Jérusalem aux communautés de la Diaspora pour leur annoncer la néoménie de Kislev4 ;
on lit une section biblique particulière au cours de la fête5;
on ne peut y décréter de jeûne public6 ;
si un chameau chargé de lin passe dans le domaine public et que son chargement provoque un incendie dans une boutique au contact d’une lampe placée à l’extérieur, le propriétaire du magasin est responsable des dommages causés sauf, dit Rabbi Yehouda, s’il s’agit d’une lampe de Hanoucca7.
Cependant, à la différence des autres fêtes, y compris celle de Pourim, également instituée par les rabbins, aucun traité mishnaïque ne se consacre à Hanoucca en particulier.
Certains expliquent l’omission par des motifs historico-politiques : méfiance des Pharisiens vis-à-vis des autorités romaines, particulièrement après la révolte de Bar Kokhba8 ou répugnance de l’auteur de la Mishna, Juda Hanassi, à glorifier les haut-faits d’une dynastie qui avait usurpé à ses yeux la place de la maison de David9.
D’autres suggèrent que les règles de la fête étaient parfaitement connues à l’époque de la Mishna10 ou étaient déjà détaillées dans d’autres livres11.
Hanoucca et les faits qui s’y rattachent sont en effet abondamment évoqués dans d’autres œuvres contemporaines de l’élaboration ou de la composition de la Mishna. Les plus connues de celles-ci sont :
la Meguilat Taanit qui consigne les jours fastes commémorant les victoires maccabéennes ;
la Meguilat Antiochos qui sera pour de nombreux Juifs la source de référence sur les faits12 ;
le deuxième livre des Macchabées, compilation d’une histoire en cinq volumes de la révolte des Maccabées attribuée au Juif hellénisé Jason de Cyrène13.
Les « saints Macchabées »
Ces sources font une part assez large au merveilleux et au martyrologe : on y exalte les Juifs mis à mort pour avoir refusé de transgresser, dont les plus célèbres sont Hanna et ses sept fils14. D’autre part, les Maccabées ne sont plus de simples agents de la volonté divine qui parviennent à la victoire par leur génie militaire : Dieu lui-même leur assure la victoire, selon leurs mérites.
Par ailleurs, Dieu produit des miracles qui éclairent et réchauffent le cœur des hommes :
selon II Maccabées, on demande de célébrer le 25 kislev le miracle du feu (dont le récit évoque quelque peu celui du miracle de la fiole d’huile). Lors de la restauration de l’autel du Temple au temps de Néhémie, ce dernier envoya chercher le feu sacré, que les prêtres, avant l’exil de Babylone, avaient caché dans un puits sec et profond ; mais ayant trouvé, à la place du feu, un liquide épais et gras, semblable à de l’huile15, il la fit répandre sur l’autel ; le bois qui avait été arrosé de ce liquide s’enflamma aussitôt lorsque le soleil commença à paraître. Néhémie et ses compagnons nommèrent ce liquide « nephtar » qui se traduit : purification16.
selon la Meguilat Taanit, les Maccabées parvenus dans le Temple n’y auraient trouvé qu’une petite flasque d’huile consacrée, à peine suffisante pour alimenter la Menora pendant un jour ; cette flasque aurait miraculeusement duré huit jours, le temps d’en fabriquer une autre17. C’est sur ce miracle de la fiole d’huile que fait fond le judaïsme rabbinique, plus que sur la victoire militaire.
Parallèlement, Flavius Josèphe, qui dit descendre de Jonathan Maccabée18, fait découvrir l’histoire de la « Fête des Lumières » au monde romain19, en suivant largement le premier livre des Maccabées.
Une référence à la fête dans les Évangiles suggère sa popularité un siècle plus tôt, au temps de Jésus de Nazareth20. Elle y est appelée « Fête de la Dédicace » bien que les termes de « renouvellement » ou d’« encénie » soient plus appropriés21.
Hanoucca dans le Talmud
Le Talmud comprend de nombreux récits (aggadot) sur la fête de Hanoucca, ses protagonistes et leurs descendants.
Certaines traditions du Talmud ressemblent à celles de II Macchabées, d’autres s’en distinguent, par le rejet de l’hellénisation et de l’hellénisme (contrairement aux Juifs hellénisés et aux descendants des Hasmonéens eux-mêmes).
Le Talmud attribue ainsi l’un des revers militaires majeurs des Hasmonéens à un vieux Juif hellénisé qui les aurait persuadés d’apporter des porcs en offrande et d’étudier la sagesse grecque22.
Les divers aspects pratiques de Hanoucca sont couverts dans le second chapitre du traité Chabbat23, à l’occasion d’une discussion sur les luminaires autres que celui de chabbat.
La seule prescription de Hanoucca est, selon une baraïta (enseignement oral non retenu par la Mishna) d’allumer un luminaire chez soi, du fait du miracle de la fiole d’huile.
Cependant, il existe diverses façons de procéder :
certains allument une lumière chaque soir par foyer (ner ish oubeïto) ;
il est plus beau d’allumer une lumière chaque soir par membre du foyer ;
le summum de la beauté (mehadrin min hamehadrin) est de varier le nombre de lumières chaque soir, mais là aussi, il y a deux opinions :
l’école de Shammaï, se fondant sur les offrandes de Souccot où le nombre de bêtes diminue journellement, propose de commencer avec huit lumières pour terminer avec une,
l’école de Hillel est d’avis d’allumer par ordre croissant, car il faut s’élever en sainteté. Cette opinion a été adoptée par la Loi juive24.
Après une longue discussion sur le statut de ces lumières, les Sages concluent qu’elles sont sacrées et ne peuvent servir à des usages profanes, comme l’éclairage de la maison. Pour cette raison, il faut veiller à ce qu’elles ne soient pas confondues avec les luminaires du foyer (ce qui a peu de chances de se produire de nos jours, avec l’éclairage électrique, lorsqu’il est fonctionnel).
Une autre règle concernant l’allumage est de placer le chandelier de Hanoucca devant la porte d’entrée ou, si l’on n’habite pas au rez-de-chaussée, à une fenêtre donnant sur la rue, pour autant que cela ne comporte pas de risque. Selon Rachi, cela suscite l’interrogation des passants et en leur en fournissant la raison, on contribue à « publier le miracle » (pirsoumei nissa) de la fiole d’huile25.
Le martyrologe de Hanoucca est l’occasion pour le Talmud de se pencher sur les options de yehareg vèal yaavor (mourir plutôt qu’enfreindre) et de pikkouah nefesh (enfreindre plutôt que mourir) ainsi que sur leurs limitations26.
(Notes et d’autres informations sur le site)
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