Archive pour le 12 novembre, 2014

Guardian Angel

12 novembre, 2014

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http://www.orthodoxy-icons.com/russianorthodoxicons/312-guardian-angel-guryanov-1912.html

COMMENT COMPRENDRE L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE ?

12 novembre, 2014

http://www.diocese-annecy.fr/rubriques/haut/celebrer-prier/sens-et-foi/je-me-pose-des-questions-sur-la-foi-chretienne/comment-comprendre-lesperance-chretienne/comment-comprendre-lesperance-chretienne/document_view

COMMENT COMPRENDRE L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE ?

Lors de la fête de la Toussaint, les cimetières se remplissent de fleurs. Les familles se rassemblent pour honorer leurs morts.

Chaque année, fête de Toussaint et jour des morts se succèdent les 1er et 2 novembre.
Le lien est manifeste : le 1er novembre, les chrétiens célèbrent tous les saints, connus et inconnus, qui partagent la vie, la paix et le bonheur de Dieu.
Le 2 novembre, c’est le jour de la mémoire de tous les défunts. Une journée pour s’associer à celles et ceux qui ne sont plus à nos côtés et qui nous manquent.
Les chrétiens n’ont pas le regard tourné uniquement vers le passé, mais aussi vers l’avenir.
Quand ils envisagent cet avenir, ils parlent d’espérance. Avec la foi et l’amour, l’espérance est une vertu pour la vie chrétienne.
Grâce à elle, le christianisme n’est pas une religion du passé. Il est pour aujourd’hui, une ressource de liberté et de confiance en l’avenir.

L’espérance de Jésus
Jésus, dans les Evangiles, apparaît comme un infatigable espérant.
Lui qui « n’a pas où reposer sa tête », il semble ne jamais perdre son dynamisme intérieur.
Lui qui est aujourd’hui le fondement de l’espérance chrétienne apparaît comme quelqu’un qui savait ce qu’est espérer.

Quelle espérance vivait Jésus ?
Pour lui, toute vie avait un sens. La vie n’était jamais absurde.
Jésus n’ignorait pas ce qui allait mal. Il n’était pas naïf. Mais dans toutes les situations qu’il rencontrait il montrait toujours des signes d’avenir.
Pour lui, la fatalité n’existait pas. Il ne se fiait jamais au destin.
Les choses n’étaient pas écrites d’avance. Il produisait lui-même des signes : il guérissait les malades, il rendait un avenir à celles et ceux qui en étaient dépourvus, il faisait tout pour que chacun puisse relever la tête et reprendre confiance. Faisant cela, il était à contre-courant de la société de son temps et d’une certaine façon d’interpréter la loi religieuse qui n’allait pas dans le sens d’une vraie libération de l’homme.
L’espérance selon Jésus c’est de n’enfermer personne, que ce soit dans sa fonction, dans son passé, dans sa situation… *
C’est se faire proche des plus réprouvés.
C’est témoigner d’un Dieu amour et pardon. Amour et pardon, c’est-à-dire du neuf toujours possible.

Dieu vient de l’avenir
Certains trouvent que les chrétiens sont des gens tournés vers le passé.
Leurs livres de référence n’ont-ils pas été écrits il y a bien longtemps ?
Les rites qu’ils utilisent ne datent-il pas de plusieurs siècles ?
Ce qu’ils disent n’apparaît-il pas souvent comme ringard, car à contre-courant de la société ?

Dieu ne se conjuguerait-il qu’au passé ?
Non, dit l’espérance chrétienne.
Les chrétiens croient en Jésus le Christ, ils croient à sa manière de dire Dieu.
Dieu n’est pas relégué dans un passé où il aurait créé le monde.
Dieu se conjugue au présent et au futur. Il accompagne aujourd’hui encore chacune de nos histoires personnelles. Et notre vie a un avenir, puisque c’est dans la proximité de Dieu, dans sa lumière qu’elle débouche.
Mais il n’est pas besoin d’attendre d’être mort pour entrer dans la lumière de Dieu : Dieu se fait connaître aujourd’hui même à chacun d’entre nous.
A nous d’ouvrir notre cœur pour l’entendre nous appeler.

Où chercher Dieu ? Il est partout ?… Il est en nous ?…
L’espérance chrétienne invite à regarder vers l’horizon.
Car Dieu vient de l’avenir. Il ne s’agit pas de vivre retranché dans le passé, mais d’être tendu vers l’à-venir.
Car Dieu nous y précède. Ce qui veut dire : un avenir est toujours possible. C’est ce qui arrive à Abraham qui, à près de quatre-vingts ans, sa femme Sarah étant stérile, voit celle-ci accoucher d’un fils, promesse de nombreuses générations.
C’est ce qui nous arrive : l’amour de Dieu nous invite à prendre un chemin de sainteté, c’est-à-dire d’avenir avec lui, dans son amour et sa lumière.

Le baptême, provocation à l’espérance
Lors de funérailles chrétiennes, le signe de croix est fait sur le défunt avec de l’eau bénite. C’est pour rappeler l’eau du baptême reçu.
Le symbole du baptême dit bien ce qu’est l’espérance chrétienne.
En effet, traditionnellement, le baptisé plonge dans l’eau. Pour vivre une mort et une renaissance : l’eau du baptême devient eau de l’espérance.

Nous sommes baptisés au nom du Père. L’espérance, c’est être lié à Dieu.
C’est lui-même qui nous sort la tête de l’eau pour nous faire devenir ses fils et ses filles. Dieu espère en nous et nous espérons en Lui.
La vie n’en est pas plus facile, mais à chaque pas que nous faisons nous savons que Dieu nous éclaire de son amour.
Par le baptême, nous sommes aussi inondés de lumière !

Nous sommes baptisés au nom du Fils.
L’espérance, c’est être lié au Christ.
Il nous ouvre le passage vers le Père. L’avenir s’ouvre. Jésus espère en nous et nous espérons en Lui.
La vie n’en est pas plus facile, mais à chaque pas que nous faisons nous savons que le Christ la re-suscite par son Evangile.
Au baptême, c’est la Parole de Dieu que nous lisons qui fait de l’eau une eau d’espérance.

Nous sommes baptisés au nom de l’Esprit-Saint.
L’espérance, c’est être lié à l’Esprit de Dieu.
Le souffle de Dieu devient notre propre respiration. De nouveaux horizons s’ouvrent. L’Esprit espère en nous et nous espérons en Lui.
La vie n’en est pas plus facile, mais à chaque pas que nous faisons nous savons que Dieu nous remet debout, nous rend libres, met du neuf dans notre quotidien. Notre cœur, notre intelligence, tout notre corps peut s’ouvrir pour renaître, nous dit le baptême.

Grâce à l’eau du baptême, nous sommes tout ruisselants d’espérance.
Une espérance à partager avec d’autres.

 

CHATEAUBRIAND ET DOSTOÏEVSKI [1].

12 novembre, 2014

http://www.samizdat.qc.ca/arts/lit/c&d_al.htm

CHRISTIANISME ET CRÉATION LITTÉRAIRE:

CHATEAUBRIAND ET DOSTOÏEVSKI [1].

Andrea Link

Beaucoup de contrastes frappent le regard lorsqu’on compare les vies de François René de Chateaubriand (1768-1848) et Fiodor Dostoïevski (1822-1881). Ils venaient d’époques, de cultures et de traditions de famille différentes. Leurs tempéraments différaient beaucoup aussi. Chateaubriand grandit aristocrate et royaliste à Combourg à l’aube de la Révolution française. Toute au cours de sa vie, des sentiments de mélancolie et de désillusion au sujet du monde pesaient lourdement dans son cœur. Comme co-fondateur du romanticisme français il vivait comme héros romantique dont les souffrances devenaient une source de « fierté qui se limite elle-même » (Jackson, p. 29).
Fiodor DostoïevskiDostoïevski, appartenait à la basse aristocratie et fut élevé de manière modeste à Moscou. Il grandit sous l’ombre de l’insurrection décembriste de 1825 qui incita le tsar Nicolas I de gouverner avec une discipline militaire et bureaucratique sévère. Contrairement à Chateaubriand, Dostoïevski avait un tempérament énergique et une fierté « nerveuse et qui s’illuminait elle-même » (Jackson, p. 29).
Dostoïevski tentait de la comprendre par un examen profond de soi-même, des personnes qui l’entouraient ainsi que de leur environnement. Par conséquent Dostoïevski devenait un écrivain post-romantique ou romantique-réaliste. Tout de même, ces deux auteurs partagent un point commun: leur développement spirituel et religieux suivit un cheminement similaire. Chacun fut élevé dans une tradition religieuse; Chateaubriand était catholique romain et Dostoïevski un orthodoxe russe. Leurs mères servaient comme les modèles pleins de foi, dévots et religieux de leurs familles et c’était leur foi qui planta la semence de foi dans les cœurs de ces jeunes écrivains. Pourtant lorsqu’ils furent de jeunes hommes, Chateaubriand et Dostoïevski éprouvaient des périodes de doute. Au lieu de s’attacher fortement à leurs traditions chrétiennes, ils devenaient des rêveurs ardents, recherchant des notions idéales comme la beauté et la justice. Leurs désirs de trouver la vérité les attirait a étudier les idéologies courantes de leur époque. Par exemple, Chateaubriand embrassait quelques-unes des idées de Rousseau, et Dostoïevski s’engagea dans un groupe d’utopistes socialistes. Mais leurs quêtes romantiques laissèrent Chateaubriand et Dostoïevski déçus et désillusionnés lorsqu’ils comprirent que ces idéologies courantes ne leur apportait pas la vérité. Ces deux hommes éprouvaient une pauvreté humiliante et des souffrances psychique lorsqu’ils furent exilés de leurs patries. En tant qu’aristocrate, Chateaubriand était considéré un ennemi de la Révolution franchise et pour sauver sa vie il devint un émigré en Angleterre au début des années 1790. Tsar Nicolas I exila Dostoïevski en 1849 pour son engagement politique. À cause de leurs souffrances extrêmes, les deux écrivains eurent des expériences de conversion qui les conduisirent à embrasser la foi chrétienne. Quand la mère de Chateaubriand mourut, le chagrin le fit accepter la foi de sa mère. De manière similaire, lorsque Dostoïevski se trouva en face de la vie de prisonnier, il eut une renaissance de son âme.
François René de ChateaubriandTandis que tous deux éprouvaient des transformations similaires de leurs cœurs par leur foi en Christ, Chateaubriand et Dostoïevski développèrent des perspectives différentes du monde chrétiennes. Chateaubriand développait une perspective dualiste du christianisme. Le monde déchu qui est gouverné par Satan demeure séparé du monde spirituel de Dieu, le royaume des cieux. Ainsi la vie dans ce monde déchu d’ici-bas est tout à fait pénible, plein de désespoir et sans signification. Les idéaux du christianisme, y compris l’amour, la paix et la joie, ne seront réalisés qu’aux cieux. Chateaubriand croyait que « le chrétien se considère comme rien de plus qu’un pèlerin voyageant ici-bas à travers une vallée de larmes et qui ne trouve aucun repos jusqu’a ce qu’il arrive à la tombe » (Chateaubriand, 1976, p. 297). Les chrétiens peuvent espérer seulement qu’ils mourront bientôt et entreront aux cieux ou ils recevront leur rédemption et le bonheur éternel en communion avec Dieu.
À l’encontre de Chateaubriand, Dostoïevski développa une vue de la christianisme réconciliée. Ce monde-ci est déchu et les chrétiens éprouveront a la fin de toutes choses l’abondance complète du Royaume des cieux lorsqu’ils mouront. Pourtant un chrétien peut commencer d’éprouver la communion avec Dieu même tandis qu’il vit dans un monde déchu. Pour Dostoïevski, les mots du Christ, « Repentissez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 4: 17) impliquait qu’une réconciliation avec Dieu commence lorsqu’une personne se repens et accepte la mort de Christ comme sacrifice pour ses péchés. Dostoïevski croyait que le chrétien peut commencer d’éprouver le royaume des cieux dans son cœur. L’esprit de Dieu, Son amour et Son pouvoir peuvent commencer à sanctifier et transformer les cœurs de ceux qui ont foi.
Bien que tous les deux embrassaient la foi chrétienne, des questions de doute continuaient à attaquer leurs convictions. P. L. Jackson écrit que Chateaubriand et Dostoïevski partageaient « une affirmation de foi paradoxale (Jackson, p. 30). À la fin de sa vie, Chateaubriand dit, « quand elle grandissait, ma conviction religieuse a dévoré mes autres convictions, (mais) dans ce monde-ci il n’y a pas de chrétien plus croyant et plus remplis de doutes que moi » (ibid.) D’une manière similaire Dostoïevski écrivit en 1854: « Si quelqu’un prouvait pour moi que Christ était en dehors de la vérité, et si c’était ainsi que la vérité était en dehors de Christ, alors je resterais plutôt avec Christ qu’avec la vérité. Je suis un enfant de cet âge, un enfant du manque de foi et de doute jusqu’a maintenant et (je le sais bien) ce sera vrai jusqu’à ce que ma bière soit fermée … » (ibid.). Comme Chateaubriand et Dostoïevski comprenaient la dynamique d’être à la fois un fort croyant et un douteur vacillant, ils etaient capables de décrire vivement cette bataille intérieure éprouvée par les caractères dans leurs livres lorsqu’ils sont confrontés avec la foi chrétienne (par exemple, Chactas, René, et Raskolnikov).
Par conséquent, les batailles spirituelles de Chateaubriand et de Dostoïevski les aidèrent à discuter des idéologies de leurs temps qui sapaient le christianisme. Puisque Chateaubriand et Dostoïevski croyaient que leurs pays éprouvaient des crises spirituelles, ils voyaient leur mission comme celle d’apologistes de la foi chrétienne. Chateaubriand grandit à une époque de doute religieux et l’athéisme des Lumières, comme il le décrit dans Le Génie du christianisme: « La religion fut attaquée par tous les genres d’armes, du pamphlet au folio, de l’épigramme au sophisme. Aussitôt qu’un livre religieux apparut, l’auteur fut couvert de ridicule, tandis que des œuvres que Voltaire lui-même était le premier à moquer parmi ses amis furent louées jusqu’au ciel » (Chateaubriand, 1899, p. 124). Beaucoup de philosophes, comme Denis Diderot, Jean le Pond d’Alembert et Voltaire, etaient sceptiques envers la foi chrétienne parce qu’ils croyaient qu’elle était fondée sur la superstition et l’irrationnelle. Les Lumières supposaient que les problèmes de l’humanité et de la société pouvaient être résolus simplement par l’application de lois et de réformes fondées sur la raison humaine. Un grand nombre de penseurs au cours de « l’age de raison » aspiraient au positivisme et au scientisme au lieu de la foi en Dieu comme l’espoir de l’humanité. Lorsqu’éclata la Révolution française en 1789, des révolutionnaires furieux détruirent des vitraux, des statues religieuses et des cathédrales entières pour affirmer que l’Église Catholique doit être extirpée parce qu’elle représentait l’oppression et la corruption de la monarchie déchue.
Chateaubriand s’opposait à la notion des Lumières que l’humanité est rationnelle par nature. Il dit, « Le cœur de l’homme est le jouet de tout; et personne ne peut dire quelle circonstance frivole peut causer ses joies et ses chagrins » (Chateaubriand, 1899, p. 124). Il était en désaccord complet avec l’idée que des réformes rationnelles résoudraient les problèmes de l’humanité car il avait observé la violence inhumaine de la Révolution Française. Chateaubriand croyait que c’était sa mission de montrer que le christianisme était une religion inspirée par Dieu. Il raisonnait que la beauté esthétique du Christianisme y compris les rituels mystiques et les cathédrales ornées prouvait que Dieu seul pouvait avoir inspiré le christianisme. Par ses écrits, Chateaubriand appelait la France à retourner à sa foi chrétienne, ses valeurs et ses traditions.
Au cours de la dernière partie du dix-huitième siècle et la première partie du dix-neuvième siècle le scepticisme des Lumières dominait les idéologies des intellectuels russes. La pensée matérialiste devenait dominante parmi les fondateurs du socialisme russe (qui fondaient aussi la critique littéraire russe), y compris Vissarion Belinsky, Alexandre Herzen, Nicolay Chernyshevsky et Nicolay Dobrolyubov. Ils acceptaient les idéaux du positivisme, du scientisme, du matérialisme et de l’utilitarisme de l’occident européen. Par ses œuvres, comme Souvenirs de la maison des morts et Crime et châtiment, Dostoïevski s’opposait à l’idéal des Lumières qui affirme que l’humanité est rationnelle, perfectible et que toute la connaissance peut être atteint par la science. Pour Dostoïevski, le seul salut de l’humanité est dans la foi chrétienne; il considérait le rejet de Dieu et de Christ dangereuse puisqu’elle conduisait les gens à « s’engager dans l’impossible et dans la destruction de soi-même » pour transcender leur condition de vie (Frank, 1986, p. 198). Dostoïevski supposait que la crise spirituelle de l’Europe de l’ouest finirait par mener à son déclin et à son autodestruction et que la foi orthodoxe de la Russie deviendrait la grâce qui sauverait l’Europe. Comme Chateaubriand, Dostoïevski estimait que la beauté esthétique et la perfection morale du christianisme prouvait que Dieu l’inspirait divinement. Ainsi la mission d’évangélisation de Dostoïevski était d’appeler son pays à retourner et à demeurer fidèle à son héritage orthodoxe.
Chateaubriand et Dostoïevski incarnaient leur défense du christianisme dans des personnages féminines. Atala et Amelia dans les récits de Chateaubriand Atala et René, et Sonia dans le roman Crime et châtiment de Dostoïevski montrent la foi chrétienne. La symbolisation de femmes comme des figures rédemptrices dans les œuvres de Chateaubriand et de Dostoïevski peut être expliqué en partie par le fait que des femmes jouèrent un rôle majeur dans leur propre conversion au christianisme. Leurs mères étaient les gardiennes de la foi chrétienne puisqu’elles transmettaient la foi à leurs enfants. De plus, l’âme féminine à été décrit de manière traditionnelle dans la littérature comme incarnant les vertus chrétiennes de la compassion, le sacrifice de soi, la gentillesse, la fidélité, la dévotion et l’amour. Chateaubriand et Dostoïevski utilisèrent ces personnages pour défendre l’idée que les vérités transcendantes de Dieu ne sont pas révélées par la raison humaine. Atala, Amelia, et Sonia sont des femmes dont la foi passionnée domine leur raison, mais toutefois elles possèdent la sagesse de Dieu. Chateaubriand et Dostoïevski décrivent la foi de ces femmes comme divinement belles, ce qui coïncide avec leur vue de la perfection esthétique du christianisme comme la base de l’inspiration divine.
Néanmoins, la description de ces femmes par Chateaubriand et Dostoïevski diffère à cause de leurs perspectives du monde chrétien différentes. Atala et Amelia désirent la mort pour quitter le désespoir de ce monde et pour aller au ciel. Les désirs charnels d’Atala et d’Amelia, surtout le désir d’aimer un homme, les tourmentent parce qu’elles croient que ces désirs sont mauvais et inférieurs à un désir spirituel pour Dieu. Elles espèrent que le jour arrivera lorsqu’elles seront libérées de leurs désirs charnels. Seule leur réunion spirituelle avec Dieu au ciel soulagera la peine de leurs cœurs d’être profondément aimées.
De l’autre côté, Sonia voit que sa vie éternelle a commencé sur la terre. Ainsi sa foi en Dieu lui donne de l’inspiration et de l’espoir au milieu de la peine et du chagrin qui l’entourent. Sa communion avec Dieu lui donne la force de persévérer même au milieu de l’humiliation, de la pauvreté et de la prostitution. Sonia connaît bien sa nature pécheresse, mais puisqu’elle accepte la rédemption de Dieu, elle peut éprouver Son amour, donné sans conditions et Sa compassion ici-bas dans ce monde déchu. Atala, Amelia et Sonia servent toutes les trois comme messagères de la vérité de Dieu pour les personnages masculins incroyants, Chactus, René, et Raskolnikov. Tandis qu’Atala et Amelia communiquent leur foi ferme à Chactus et à René, leurs témoignages n’ont pas d’effet transformant sur eux. Chactus et René sont emprisonnés dans ce monde d’ici-bas, ce qui les empêche d’éprouver le royaume spirituel et éternel de Dieu.
Chez Dostoïevski, Sonia, en tant que messagère du salut de Dieu, conduit Raskolnikov à la foi et au salut. Ses paroles, ses prières et ses actions reflètent l’amour et le pardon de Dieu, et c’est son témoignage qui aide à produire un changement de cœur chez Raskolnikov. D’après la perspective chrétienne de Dostoïevski, l’esprit de Dieu peut transformer le cœur humain dans un monde déchu. Ainsi Chateaubriand et Dostoïevski répondent aux crises spirituelles de leurs pays par la création littéraire. Ces deux écrivains utilisèrent des voix féminines de foi dans l’espoir de combattre le scepticisme grandissant de leurs époques.