Archive pour octobre, 2014

COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT – ISAÏE 25, 6-9

11 octobre, 2014

http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/commentaires-de-marie-noelle-thabut/

COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT, 12 OCTOBRE

PREMIERE LECTURE – ISAÏE 25, 6-9

Ce jour-là,
6 le SEIGNEUR, Dieu de l’univers,
préparera pour tous les peuples, sur sa montagne,
un festin de viandes grasses et de vins capiteux,
un festin de viandes succulentes et de vins décantés.
7 Il enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples
et le linceul qui couvrait toutes les nations.
8 Il détruira la mort pour toujours.
Le SEIGNEUR essuiera les larmes sur tous les visages,
et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple ;
c’est lui qui l’a promis.
9 Et ce jour-là, on dira :
« Voici notre Dieu,
en lui nous espérions, et il nous a sauvés ;
c’est lui le SEIGNEUR, en lui nous espérions ;
exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! »

Un festin
Un festin : c’est l’image que le prophète Isaïe a choisie pour décrire l’aboutissement du projet de Dieu. Ce projet, nous le savons bien, c’est une humanité enfin unie, enfin pacifiée : s’asseoir à la même table, partager le même repas, faire la fête ensemble, c’est bien une image de paix. « Ce jour-là, le SEIGNEUR, Dieu de l’univers, préparera pour tous les peuples sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés ».
Bien sûr, cette évocation est d’ordre poétique, symbolique : Isaïe ne cherche pas à décrire de façon réaliste ce qui se passera concrètement. Il veut nous dire « finies les guerres, les souffrances, les injustices », et il écrit « tous les peuples seront à la fête ». Et si ce chapitre a été écrit, comme on le croit, pendant ou après l’Exil à Babylone, on comprend que le rêve de fête se traduise par des images d’opulence.
On ne sait pas exactement quand ce texte a pu être écrit, mais il est clair que c’est dans une période difficile ! Si le prophète juge utile de proclamer « En ce jour-là, on dira « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, il nous a sauvés », il faut se dire qu’il cherche à remonter le moral de ses compatriotes ! Et il faut traduire : « Allez mes frères, dites-vous que dans quelque temps, vous ne regretterez pas d’avoir fait confiance… et je vais vous dire la fin de l’histoire : nous marchons lentement mais sûrement vers le jour de la paix définitive ; vous allez pouvoir redresser la tête ».
Un festin pour tous les peuples
Je note que les promesses du salut ne sont pas réservées au seul peuple d’Israël : le festin préparé sur la montagne est pour tous les peuples : « Ce jour-là, le SEIGNEUR, Dieu de l’univers, préparera pour tous les peuples sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Il enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples. » Cette prise de conscience de l’universalisme du projet de Dieu a été tardive en Israël, mais ici c’est très clair.

C’est lui qui l’a promis
Et la seule vraie bonne raison d’y croire, c’est qu’il s’agit d’une promesse de Dieu : « c’est lui qui l’a promis », dit Isaïe. La voilà la phrase centrale du texte, pour le prophète, celle qui justifie son optimisme à toute épreuve. Le prophète est quelqu’un qui sait, qui a expérimenté l’oeuvre incessante de Dieu pour libérer son peuple. On ne peut pas être prophète (ou simplement témoin de la foi) si on n’a pas, d’une manière ou d’une autre, fait l’expérience personnelle ou collective de l’oeuvre de Dieu.
Or le peuple d’Israël prend bien soin de ressourcer perpétuellement sa foi dans la mémoire de l’oeuvre de Dieu. Et c’est parce qu’il ne l’oublie jamais qu’il peut traverser les heures d’épreuve. Comme Dieu a libéré son peuple des chaînes de l’Egypte, il continue au long des siècles à le libérer ; or les pires chaînes de l’homme, c’est l’incapacité à vivre en paix, à pratiquer la justice, à demeurer dans l’Alliance de Dieu. Si Dieu pousse son oeuvre jusqu’au bout (et Isaïe ne doute pas qu’il le fera), viendra le jour où tous les peuples vivront en paix et dans la fidélité à l’Alliance. Car « c’est lui (le SEIGNEUR) qui l’a promis »…

Il détruira la mort pour toujours
Reste une phrase difficile : « Il détruira la mort pour toujours » ; difficile… précisément parce qu’elle semble trop claire ! « Il détruira la mort pour toujours » : quand nous lisons cette phrase aujourd’hui, nous sommes tentés de la lire à la lumière de notre foi chrétienne du vingt-et-unième siècle et donc de prêter au prophète des pensées qui n’étaient pas les siennes. Dieu seul sait, évidemment, ce qu’Isaïe avait dans la tête, mais très certainement ce n’est pas encore ici une affirmation de la Résurrection au sens chrétien du terme ; le peuple d’Israël a peu à peu découvert, dès avant le Christ, la foi en la résurrection de la chair, mais très tardivement, bien après que le livre d’Isaïe ait été définitivement mis par écrit.
De quelle mort parle Isaïe ? Parle-t-il de mort physique ou de mort spirituelle ? De mort individuelle ou de mort collective, c’est-à-dire la disparition du peuple d’Israël ?
Pour l’homme de la Bible, la mort biologique individuelle fait partie de l’horizon ; elle est prévue, inéluctable, mais pas triste quand elle intervient normalement au soir d’une longue vie comblée. Pour l’individu, la seule mort que l’on craint c’est la disparition prématurée d’êtres jeunes ou la mort brutale, à la guerre par exemple. Isaïe évoque peut-être cela ici. Cela voudrait dire alors : il n’y aura plus jamais de mort brutale ou de mort prématurée. Le troisième Isaïe dit exactement cela.
Peut-être pense-t-il également à la mort spirituelle, car, parfois dans la Bible, on parle de mort et de vie dans un sens qui n’est pas biologique : pour le croyant de cette époque-là, vivre pleinement, c’est vivre sur la terre en Alliance avec Dieu (aujourd’hui on dirait en communion avec Dieu). Et ce qui est appelé mort, c’est la rupture d’Alliance avec Dieu. Et donc, ce qu’Isaïe entrevoit, c’est le Jour où on vivra en paix avec Dieu et avec soi-même ; les forces de mort seront détruites, la haine, l’injustice, la guerre.
Troisième hypothèse, peut-être Isaïe, ici, ne parle-t-il pas d’abord des individus, il parle du peuple dont la déchéance présente ressemble à une mort programmée. Grâce à sa foi dans les promesses de Dieu, Isaïe sait que ce peuple renaîtra.
Depuis la Résurrection du Christ, en tout cas, la mort biologique a changé de visage. Il ne nous est pas interdit de penser : « Isaïe ne croyait pas si bien dire ! »
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Compléments à Isaïe 25
- Ce texte fait partie de ce qu’on appelle « L’Apocalypse d’Isaïe » (chap. 24-27). Quatre chapitres qui sont comme une vision de la fin du monde. Par avance, le prophète nous « dévoile » (c’est le sens du mot Apocalypse) les événements de la fin de l’histoire. D’ailleurs le chapitre 25, dont est tiré le passage d’aujourd’hui commence par une action de grâce : « SEIGNEUR, tu es mon Dieu, je t’exalte et je célèbre ton Nom, car tu as réalisé des projets merveilleux, conçus depuis longtemps, constants et immuables (25, 1). Là, le prophète parle au passé, comme si nous étions déjà parvenus à la fin de l’histoire et, comme s’il se retournait en arrière, il dit « Tu as réalisé des projets merveilleux, conçus depuis longtemps, constants et immuables ».
- « Il enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples » (verset 7) : le voile qui est traduit ici « voile de deuil » pourrait se traduire également le « voile d’ignorance » (celui qui empêche de voir et de comprendre). cf Is 29, 10-12 ; 2 Co 3, 12-18.
- « Sur sa montagne » : l’expression désigne Jérusalem. Puisqu’il n’entrevoit pas encore d’horizon autre que terrestre, on ne s’étonne pas qu’Isaïe situe l’avenir à Jérusalem, puisque c’est le lieu de la Présence de Dieu au milieu de son peuple. 

HOMÉLIE 28E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

11 octobre, 2014

http://www.homelies.fr/homelie,,3983.html

28E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

DIMANCHE 12 OCTOBRE 2014

FAMILLE DE SAINT JOSEPH

HOMÉLIE – MESSE

« Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils » : voilà qui devrait nous rassurer quant aux intentions de Dieu à notre égard ! Conformément au protocole, ceux qui avaient eu l’honneur d’être « invités », sont avertis très officiellement par les serviteurs du roi que le grand jour est enfin arrivé. Stupéfaction : ils refusent de venir ! Chacun d’eux poursuit ses occupations comme si de rien n’était ; certains même passent leur mauvaise humeur sur les pauvres émissaires du roi, trahissant ainsi la vraie raison de leur refus : ils n’ont aucune envie de partager la joie d’un roi pour lequel ils nourrissent plutôt du mépris, du ressentiment, voire de la haine. Aussi la réponse ne se fait-elle pas attendre et les présomptueux vont payer très cher leur insoumission.
On pourrait objecter que la réaction du roi ne fait qu’entretenir la spirale de la violence ; s’il représente Dieu nous avons intérêt à nous tenir à l’écart ! Mais cette interprétation ne respecterait pas le genre littéraire utilisé par Jésus : le sens d’une parabole ne se livre pas au terme d’une étude analytique ; il jaillit plutôt d’une saisie d’ensemble du récit, sur l’horizon annoncé par le narrateur. Dieu à vrai dire n’a pas besoin de sévir contre ceux qui lui résistent : en refusant d’entrer dans la fête en réponse à son invitation, ils choisissent eux-mêmes de demeurer sous « le voile de deuil qui les enveloppe et sous le linceul qui les couvre » ; car c’est à ce banquet de noces où il fait alliance avec son peuple, que « le Seigneur effacera l’humiliation de la mort, et essuiera les larmes sur tous les visages » (1ère lect.). Dieu est le Seigneur de la vie, et il désire la donner en partage à ceux qui s’approchent de lui pour la recevoir ; mais ceux qui refusent de répondre à son appel, s’enferment eux-mêmes dans les ténèbres de la mort.
Cependant, cet échec ne décourage pas le roi, qui tient absolument à ce que la salle de noce soit bondée ! Puisque ceux qui étaient invités de longue date n’ont pas voulu répondre à l’appel, faisant eux-mêmes la preuve de leur indignité, il se tourne vers le tout-venant parmi ses sujets. Il envoie ses serviteurs « à la croisée des chemins », les chargeant d’inviter tous ceux qu’ils rencontreraient, sans faire de tri entre « les mauvais et les bons ». On devine sans peine la surprise de ceux-ci ! Le stratagème semble réussir puisque les serviteurs parviennent à remplir la salle de ces convives improvisés.
Qui sont-ils dans la perspective de cette parabole qui nous parle des conditions d’accès au Royaume ? Si nous identifions les invités au peuple élu, alors le « tout venant » ne peut rassembler que les païens de tout bord, c’est-à-dire les hommes en attente de la Révélation, qui errent sur des chemins sans issue depuis que le péché les a égarés loin de Dieu. Aussi le récit aurait-il pu se terminer ici – comme c’est d’ailleurs le cas dans l’Evangile de Luc – annonçant que l’échec de la prédication de Jésus auprès des juifs, ouvrirait aux nations les portes du Royaume.
Or voici que Matthieu fait mémoire d’un troisième volet, tout à fait inattendu, de la parabole : après le refus des invités de la première heure, l’accueil improvisé des passants, l’épisode du vêtement de noce semble en effet en contradiction avec ce qui précède. Jésus ne vient-il pas de préciser que la salle rassemblait « les mauvais comme les bons » interpellés sans discernement le long de la route ? Ces invités de dernière minute, rassemblés à la hâte, qui n’ont pas eu le temps de se changer pour venir à la fête, comment le roi peut-il exiger qu’ils portent un « vêtement de noce » ? La logique interne du récit nous invite à nous élever à une interprétation symbolique de ce fameux habit, qui conditionne la participation aux réjouissances. Disons que quelque chose différencie cet homme des autres convives et c’est ce « quelque chose » qu’il s’agit de préciser.
« Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir le vêtement de noce ? » L’entrée en matière est plus que bienveillante de la part d’un roi s’adressant à un quelconque de ses sujets. L’étonnement du Maître de maison est sincère et sa question attend une réponse. Aussi la surprise ne fait-elle que croître devant le silence de cet individu, qui ne tente même pas de balbutier une quelconque excuse. Son silence résonne comme un refus de dialogue, et par le fait même, il révèle la vraie nature du fameux « vêtement de noce » manquant. L’invitation ne consistait pas seulement à consommer le repas destiné aux invités de la première heure, pour éviter que la nourriture ne se perde ; l’appel adressé par le roi était une invitation à entrer dans son intimité en devenant l’ami de l’Epoux. Le vêtement de noce symbolise l’homme nouveau, engendrée dans la foi au Fils, dont le Père célèbre les noces avec l’humanité réconciliée. Le silence de cet homme trahit qu’il n’est pas « né de l’eau et de l’Esprit » (Jn 3, 5), et ne participe pas à l’hymne d’action de grâce qui jaillit du cœur des rachetés : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : (en son Fils, Jésus-Christ) il nous a sauvés ! » (Is 25, 6-9).
Ce que Jésus présente dans la parabole comme une sanction prononcée par le roi, n’est en fait que l’explicitation des conséquences de nos propres choix : en refusant d’entrer en relation avec Dieu notre Père, nous nous enfermons nous-mêmes dans le mutisme et la solitude ; en refusant d’entrer dans sa joie, nous nous murons dans la tristesse, nous nous enfonçons dans les ténèbres, nous nous condamnons « aux pleurs et aux grincements de dents ».
« Voilà : tout est prêt : venez au repas de noce » : aujourd’hui retentit à nouveau à nos oreilles cet appel pressant du Seigneur. Saurons-nous saisir cette opportunité qui nous est offerte et accepter l’invitation ? Mais n’oublions pas l’habit de noce : pour nous en revêtir, il faudra peut être nous désencombrer de quelques vêtements inutiles ! Sachons comme Saint Paul, « vivre de peu » en ce monde qui passe, en veillant à « avoir tout ce qu’il nous faut » (2nd lect.) dans le monde à venir. Il est un temps pour « aller à son champ et à son commerce » ; et il est un temps pour répondre à l’appel du Roi qui nous invite à le rencontrer au banquet des noces de son Fils. Heureux les invités au festin du Royaume !
« Seigneur tu m’invites à “habiter ta maison pour la durée de mes jours” et je n’en aurais cure ? “Tu prépares la table pour moi” et je la bouderais ? Tu m’invites à entrer dans ta joie, et à “me reposer sur des prés d’herbe fraîche”, et je resterais enfermé dans mes tristesses ? “Tu es le berger qui me fait revivre” et je serais complice des ténèbres et de la mort » (Ps 22,23) ? Que ta Parole me réveille de mes torpeurs, qu’elle ouvre mes oreilles à ton appel : “Tout est prêt : venez au repas de noce” ; qu’elle me donne la force de m’arracher à mes inerties, dans la certitude que “je peux tout supporter avec celui qui me donne la force” ; et que je te rende grâce de tout mon cœur en proclamant à pleine voix : “Gloire à Dieu notre Père pour les siècles des siècles. Amen !” (2nd lect.)

Père Joseph-Marie

Saint Denis de Paris, Portail de la Vierge, Notre-Dame de Paris

9 octobre, 2014

Saint Denis de Paris, Portail de la Vierge, Notre-Dame de Paris dans images sacrée 450px-Saintdenis-notre_dame_de_paris

http://christroi.over-blog.com/article-st-denis-de-paris-eveque-et-comp-vers-270-58073613.html

9 OCTOBRE: SAINT DENIS – PREMIER ÉVÊQUE DE PARIS (IIIE SIÈCLE)

9 octobre, 2014

http://perso.numericable.com/gabriel.floricich/saint-ouen/pages/y-stdenis_bio.html

SAINT DENIS – 9 OCTOBRE

Premier évêque de Paris (IIIe siècle).
Fête liturgique: le 9 octobre

Qui est saint Denis ? Saint Denis est resté au cours des 17 siècles écoulés un personnage important dans l’histoire parisienne, voire de France, puisqu’il amena le christianisme dans la capitale et que cette religion eût un rôle considérable sur la manière dont la ville s’est développée. Son histoire est d’ailleurs très liée à celle de Montmartre, dont l’etymologie serait liée à la fin tragique de cet évêque missionnaire (« Mons martyrum »).

Saint Grégoire de Tours, historien et évêque de Tours, raconte que vers 250, l’évêque de Rome envoie Denis en Gaule avec six autres évêques, pour y porter l’Evangile.
Denis se rend à Lutèce et devient ainsi le premier évêque de la ville . Il est mis à mort, décapité, avec deux de ses compagnons Rustique et Éleuthère, sans doute sous la persécution de Valérien (253-260) sur les pentes de la colline qui porte aujourd’hui le nom de Montmartre, à Paris.
Une légende raconte (voir plus loin l’origine de cette légende) qu’après sa décapitation, il porta sa tête de Montmartre jusqu’ au « vicus Catulliacus », situé à six kilomètres au nord de Lutèce, devenu la ville qui nous connaissons sous le nom de Saint-Denis.
Il aurait été enseveli là où s’élève la basilique de Saint Denis.
Le nom de saint Denis apparaît vers 520 dans la « Vie de sainte Geneviève » qui témoigne de la dévotion de la sainte envers l’évêque martyr.
Elle obtint du clergé parisien l’érection d’une église sur sa tombe .
Elle se rendait également et souvent dans une église de la Cité dont il était le titulaire.
Un demi-siècle plus tard, le « Martyrologe hieronymien » mentionne la fête au 9 octobre de saint Denis et de ses compagnons Eleuthère, le prêtre, et Rustique, le diacre.
Saint Venance Fortunat atteste la diffusion de son culte jusqu’à Bordeaux.

Au VIIe siècle, une abbaye est fondée près de l’église où reposent les reliques de saint Denis.
Elle devient prestigieuse grâce aux largesses royales depuis Dagobert.
Elle contribue au rayonnement de son saint patron en le dotant d’une merveilleuse légende. À partir de 835, Hilduin, abbé du monastère, se met à propager en Occident un récit selon lequel Denis de Paris ne ferait qu’un même personnage avec Denys l’Aréopagite, converti par saint Paul. Comme ce Denys vécut au Ier siècle, cette légende n’a pas tenu.
Une autre légende, plus tenace, apparaît vers le Vè siècle. La version habituelle de la légende est celle qui figure dans la « Vie des Saints » de Jacques de Voragine (XIIIè siècle). Voici l’essentiel.
Denis, Éleuthère et Rustique sont torturés puis condamnés à être décapités devant le temple de Mercure, au sommet de la butte Montmartre. Les soldats renonçant à monter jusqu’au sommet exécutent leurs victimes à mi-chemin de la pente (au niveau de l’actuelle rue Yvonne-le-Tac).
Une fois décapité, saint Denis se relève, ramasse sa tête et continue à grimper la butte guidé par un ange. Puis poursuit sa route jusqu’à l’actuelle ville de Saint-Denis où il tombe. Une noble dame chrétienne, Catulla, le fit alors inhumer à l’endroit même selon les rites chrétiens.

DIGNITÉ ET MISSION DES PERSONNES ÂGÉES DANS L’EGLISE ET DANS LE MONDE

9 octobre, 2014

http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/laity/documents/rc_pc_laity_doc_05021999_older-people_fr.html

PONTIFICIUM CONSILIUM PRO LAICIS
Documents

DIGNITÉ ET MISSION DES PERSONNES ÂGÉES DANS L’EGLISE ET DANS LE MONDE

INTRODUCTION

Les conquêtes de la science et les progrès de la médecine qui s’ensuivent ont contribué de manière décisive, ces dernières décennies, à prolonger la durée moyenne de la vie. L’expression « troisième âge » embrasse désormais une couche considérable de la population mondiale : des personnes qui sortent des circuits de production, disposant encore de grandes ressources et de grandes capacités de participation au bien commun. A cette foule de « young old » (« vieux jeunes », comme les démographes qualifient ces nouvelles catégories de la vieillesse, situant leur fourchette d’âge entre 65 et 75 ans) s’ajoute celle des « oldest old » (« les plus vieux des vieux », qui dépassent les 75 ans), un quatrième âge dont les rangs sont destinés à grossir de plus en plus. (1)
L’allongement de la durée moyenne de la vie, d’un côté, et la chute parfois dramatique de la natalité, (2) de l’autre, ont engendré une transition démographique sans précédent, qui inverse littéralement la pyramide des âges telle qu’elle se présentait il n’y a pas plus de cinquante ans : le nombre des personnes âgées connaît une croissance constante, tandis que celui des jeunes est en chute libre. Amorcé au cours des années 60 dans les pays de l’hémisphère nord, ce phénomène touche aussi actuellement ceux de l’hémisphère sud dans lesquels le processus de vieillissement est encore plus rapide.
Cette sorte de « révolution silencieuse », qui va bien au-delà des données démographiques, pose des problèmes d’ordre social, économique, culturel, psychologique et spirituel dont la portée fait l’objet, depuis déjà un certain temps, d’une attention soutenue de la part de la communauté internationale. Dès 1982 – au cours de l’Assemblée mondiale sur les problèmes du vieillissement de la population, convoquée par les Nations Unies à Vienne (Autriche), du 26 juillet au 6 août – un Plan international d’action avait été élaboré. Il demeure aujourd’hui encore un point de référence au niveau mondial. D’autres études avaient ensuite conduit à la définition de dix-huit Principes des Nations Unies pour les personnes âgées (regroupés en cinq chapitres: indépendance, participation, soins, réalisation personnelle, dignité) (3) et à la décision de consacrer aux personnes âgées une Journée mondiale dont la date fut fixée au 1er octobre de chaque année.
La résolution de l’ONU de proclamer 1999 Année internationale des personnes âgées et le choix même du thème « Vers une société pour tous les âges » confirment cet intérêt. « Une société pour tous les âges – a affirmé le secrétaire général, Kofi Annan, dans son message pour la Journée mondiale des personnes âgées 1998 – est une société qui, loin de réduire les personnes âgées au rang caricatural d’infirmes et de retraités, les considère au contraire comme des agents et bénéficiaires du développement ». Donc une société prenant en compte toutes les générations et s’efforçant de créer des conditions de vie capables de favoriser la réalisation du grand potentiel du troisième âge.
Le Saint-Siège – qui apprécie l’intention de jeter les bases d’une organisation sociale s’inspirant de la solidarité, où chaque génération apporte sa contribution en union avec les autres – désire collaborer à l’Année internationale des personnes âgées en faisant entendre la voix de l’Eglise, aussi bien au niveau de la réflexion que de l’action.
En appelant au respect de la dignité et des droits fondamentaux des personnes âgées et convaincu que celles-ci ont encore beaucoup à donner et peuvent encore beaucoup donner à la vie de la société, il souhaite que la question soit affrontée avec un grand sens de responsabilité par tous : individus, familles, associations, gouvernants et organisations internationales selon les compétences et les devoirs de chacun et en vertu du principe très important de la subsidiarité. En effet, ce n’est qu’ainsi que l’on pourra parvenir à garantir aux personnes âgées des conditions d’une vie toujours plus humaine et à donner de la valeur à leur rôle irremplaçable dans une société connaissant des mutations économiques et culturelles continuelles et rapides. Alors il sera également possible d’adopter des initiatives bien structurées visant à exercer une influence sur les aspects socio-économico-éducatifs destinés à rendre accessibles à tous les citoyens, sans aucune discrimination, les ressources nécessaires pour satisfaire les besoins anciens et nouveaux de ceux qui ont été éloignés des circuits de la vie en société, pour assurer la tutelle effective de leurs droits, pour leur rendre des raisons de croire et d’espérer, de participer activement à la vie de la société et d’y appartenir.
L’attention et l’engagement de l’Eglise aux côtés des personnes âgées ne datent pas d’aujourd’hui. Celles-ci ont compté parmi les destinataires de sa mission et de son attention pastorale à travers les siècles et dans les circonstances les plus variées. La « caritas » chrétienne a pris en compte leurs besoins, suscitant les œuvres les plus diverses au service des personnes âgées, grâce surtout à l’initiative et à la sollicitude de congrégations religieuses et d’organisations laïques. Pour sa part, le magistère ecclésial, loin de considérer la question comme un simple problème d’assistance et de bienfaisance, a toujours rappelé l’importance primordiale de la mise en valeur des personnes de tous âges, rappelant à tous de faire en sorte que la richesse humaine et spirituelle et les réserves d’expérience et de conseil accumulées au cours de vies entières ne soient pas perdues. Pour confirmer cela, s’adressant à quelque huit mille personnes âgées reçues en audience le 23 mars 1984, Jean-Paul II déclarait : « Ne vous laissez pas surprendre par la tentation de la solitude intérieure. Malgré la complexité de vos problèmes [...], les forces qui progressivement s’affaiblissent et malgré les insuffisances des organisations sociales, les retards de la législation officielle, les incompréhensions d’une société égoïste, vous n’êtes pas et vous ne devez pas vous sentir en marge de la vie de l’Eglise, comme des éléments passifs d’un monde en excès de mouvement, mais des sujets actifs d’une période humainement et spirituellement féconde de l’existence humaine. Vous avez encore une mission à accomplir, une contribution à apporter ». (4)
La situation actuelle – inédite par de nombreux aspects – interpelle toutefois l’Eglise à procéder à une révision de la pastorale des troisième et quatrième âges. La recherche de formes et de méthodes nouvelles, correspondant davantage à leurs besoins et à leurs attentes spirituelles, et l’élaboration de parcours pastoraux enracinés dans le terrain de la défense de la vie, de sa signification et de son destin semblent être, en effet, une condition incontournable pour inciter les personnes âgées à apporter leur contribution à la mission de l’Eglise et pour les aider à tirer un bénéfice spirituel particulier de leur participation active à la vie de la communauté ecclésiale.
Tel est, à grands traits, le contexte dans lequel s’insère ce document du Conseil Pontifical pour les Laïcs. Un groupe de travail constitué de représentants de divers dicastères de la Curie romaine et de la Secrétairerie d’Etat a contribué à sa rédaction, ainsi que des responsables de réalités ecclésiales (mouvements, associations, congrégations religieuses) ayant une longue expérience du monde du troisième âge. En le mettant à la disposition des conférences épiscopales, des évêques et des prêtres, des religieuses et des religieux, des mouvements et des associations, des jeunes, des adultes et des personnes âgées elles-mêmes, le Conseil Pontifical pour les Laïcs – désigné pour être le creuset des activités du Saint-Siège pour l’Année internationale des personnes âgées – espère qu’il stimulera la réflexion et les efforts de chacun.

I SENS ET VALEUR DE LA VIEILLESSE
Les attentes d’une longévité vécue dans des conditions de santé meilleures que par le passé, la perspective de pouvoir cultiver des intérêts liés à un degré d’instruction plus élevé des personnes, le fait que la vieillesse n’est plus toujours synonyme de dépendance et qu’elle ne nuit donc pas toujours à la qualité de la vie ne semblent pas suffir à faire accepter cette période de l’existence que bon nombre de nos contemporains considèrent exclusivement comme une fatalité inévitable et pénible.
En effet, l’image la plus répandue aujourd’hui est celle du troisième âge comme phase de déclin où l’insuffisance humaine et sociale est donnée pour acquise. Il s’agit pourtant d’un stéréotype qui ne correspond pas à une condition des faits qui, dans la réalité, est beaucoup plus diversifiée car les personnes âgées ne constituent pas un groupe humain homogène et la vieillesse est vécue de façons fort différentes. Il existe une catégorie de personnes capables de saisir la signification de la vieillesse dans l’existence humaine et qui la vit non seulement avec sérénité et dignité, mais aussi comme une saison de vie offrant de nouvelles occasions de croissance et d’engagement. Et puis il y a une autre catégorie – précisément la plus nombreuse de nos jours – pour laquelle la vieillesse constitue un traumatisme. Il s’agit de personnes qui, face à leur propre vieillissement, adoptent des comportements allant de la résignation passive à la rébellion et au refus désespérés. En se repliant sur elles-mêmes et en se plaçant en marge de la vie, ces personnes enclenchent un processus de dégradation physique et mentale.
Nous pouvons donc affirmer que les visages des troisième et quatrième âges sont aussi nombreux qu’il existe de personnes âgées et que chaque personne prépare la façon de vivre sa vieillesse au cours de l’ensemble de sa vie. En ce sens, la vieillesse croît avec nous et la qualité de notre vieillesse dépendra surtout de notre capacité à saisir son sens et sa valeur, aussi bien sur le plan purement humain que sur celui de la foi. Il faut donc situer la vieillesse dans un dessein précis de Dieu qui est amour, en la vivant comme une étape sur le chemin par lequel le Christ nous conduit à la maison du Père (cf. Jn 14, 2). De fait, ce n’est qu’à la lumière de la foi, forts de l’espérance qui ne déçoit jamais (cf. Rm 5, 5), que nous serons capables de la vivre comme un don et comme un devoir, d’une manière véritablement chrétienne. C’est le secret de la jeunesse de l’esprit que nous pouvons cultiver malgré le passage des années. Linda, une femme qui a vécu 106 ans, a laissé un merveilleux témoignage en ce sens. A l’occasion de son 101ème anniversaire, elle confiait à une amie : « J’ai 101 ans, mais je suis forte, tu sais. Physiquement, j’ai quelques problèmes, mais spirituellement je fais tout, je ne me laisse pas affliger par les choses physiques, je ne les écoute pas. Je ne vis pas la vieillesse parce que je n’écoute pas ma vieillesse : elle va de l’avant toute seule, mais moi je ne lui accorde pas d’importance. Le seul moyen de bien la vivre, c’est de la vivre en Dieu ».
Corriger la représentation négative que l’on se fait actuellement de la vieillesse constitue donc un engagement culturel et éducatif qui doit impliquer toutes les générations. La responsabilité envers les personnes âgées consiste à les aider à saisir le sens de leur âge, en en appréciant les ressources et en rejetant la tentation du refus, de l’autoisolement, de la résignation, du sentiment d’inutilité et du désespoir. Nous avons une responsabilité envers les générations futures : celle de préparer un contexte humain, social et spirituel au sein duquel chaque personne puisse vivre pleinement et dignement cette étape de la vie.
Dans son message adressé à l’Assemblée mondiale sur les problèmes du vieillissement de la population, Jean-Paul II affirmait : « La vie est un don que Dieu fait aux hommes créés par amour à son image et à sa ressemblance. Cette compréhension de la dignité sacrée de la personne humaine conduit à accorder une valeur à toutes les étapes de la vie. C’est une question de cohérence et de justice. En effet, il est impossible d’accorder véritablement une valeur à la vie d’une personne âgée si l’on ne donne pas vraiment sa valeur à la vie d’un enfant dès le moment de sa conception. Personne ne sait où l’on pourrait arriver si la vie n’était plus respectée comme un bien inaliénable et sacré ». (5)
La construction d’une société prenant en compte toutes les générations ne perdurera que si elle est fondée sur le respect de la vie dans toutes ses phases. La présence de tant de personnes âgées dans le monde contemporain est un don, une richesse humaine et spirituelle nouvelle. Un signe des temps qui, s’il est pleinement compris et accueilli, peut aider l’homme d’aujourd’hui à retrouver le sens de la vie qui va bien au-delà des significations contingentes qui lui sont attribuées par le marché, par l’Etat et par la mentalité dominante.
L’expérience que les personnes âgées peuvent apporter au processus d’humanisation de notre société et de notre culture est on ne peut plus précieux et doit être sollicité en mettant en valeur ce que nous pourrions qualifier de charismes propres à la vieillesse :
– La gratuité. La culture dominante mesure la valeur de nos actions avec les paramètres d’une efficacité qui ignore la dimension de la gratuité. La personne âgée, qui vit le temps de la disponibilité, peut attirer l’attention d’une société trop occupée sur l’exigence d’abattre les barrières de l’indifférence qui avilit, décourage et endigue le flux des impulsions altruistes.
– La mémoire. Les générations les plus jeunes sont en train de perdre le sens de l’histoire et, avec lui, celui de leur identité. Une société qui minimise le sens de l’histoire élude la formation des jeunes. Une société qui ignore le passé risque aisément de reproduire ses erreurs. La perte du sens de l’histoire est également imputable à un système de vie qui a éloigné et isolé les personnes âgées, rendant ainsi plus difficile le dialogue entre les générations.
– L’expérience. Nous vivons aujourd’hui dans un monde où les réponses de la science et de la technique semblent avoir supplanté l’utilité de l’expérience de vie accumulée par les personnes âgées au cours de toute leur existence. Cette sorte de barrière culturelle ne doit pas décourager les personnes des troisième et quatrième âges car elles ont beaucoup de choses à dire aux jeunes générations, beaucoup de choses à partager avec elles.
– L’interdépendance. Personne ne peut vivre seul, mais l’individualisme et la volonté exagérée des personnes de toujours se mettre au premier plan masquent cette vérité. Les personnes âgées, qui recherchent la compagnie des autres, contestent une société au sein de laquelle les plus faibles sont souvent livrés à eux-mêmes. Elles rappellent la nature sociale de l’homme et la nécessité de recoudre le tissu des rapports interpersonnels et sociaux.
– Une vision plus complète de la vie. Notre vie est dominée par la hâte, par l’agitation, et souvent même par la névrose. C’est une vie dispersée, qui oublie les interrogations fondamentales concernant la vocation, la dignité et le destin de l’homme. Le troisième âge est aussi l’âge de la simplicité, de la contemplation. Les valeurs affectives, morales et religieuses vécues par les personnes âgées représentent une ressource indispensable pour l’équilibre de la société, des familles et des personnes. Elles vont du sens de la responsabilité, de l’amitié, de la non-recherche du pouvoir à la prudence de jugement, à la patience et à la sagesse, en passant par l’intériorité, le respect de la création et l’édification de la paix. La personne âgée saisit bien la supériorité de l’« être » sur le « faire » et sur l’« avoir ». Les sociétés humaines seront meilleures si elles savent bénéficier des charismes de la vieillesse.

II LA PERSONNE ÂGÉE DANS LA BIBLE

Il suffit d’ouvrir la Bible pour mieux comprendre le sens et la valeur de la vieillesse. Seule la Parole de Dieu peut nous rendre capables de sonder la plénitude spirituelle, morale et théologique de cette saison de la vie. Pour aider à approfondir la signification des troisième et quatrième âges, nous souhaitons donc proposer ici plusieurs passages bibliques accompagnés d’observations ou de réflexions sur les défis qui se présentent à ceux-ci dans la société contemporaine.

Tu honoreras la personne du vieillard (Lv 19, 32)

L’estime manifestée au vieillard dans les Ecritures se transforme en loi : « Tu te lèveras devant une tête chenue, [...] et tu craindras ton Dieu » (ibid.). Et encore : « Honore ton père et ta mère » (Dt 5, 16). Une exhortation très délicate en faveur des parents, en particulier dans leur grand âge, se trouve également au troisième chapitre du Siracide (vv. 1-16), qui s’achève par une affirmation d’une gravité particulière : « Tel un blasphémateur, celui qui délaisse son père, un maudit du Seigneur, celui qui fait de la peine à sa mère ». Il faut œuvrer pour endiguer la tendance, aujourd’hui répandue, à ignorer les personnes âgées, à les marginaliser et qui « apprend » aux nouvelles générations à les abandonner : jeunes, adultes et personnes âgées ont besoin les uns des autres.

Nos pères nous ont raconté l’œuvre
que tu fis de leurs jours,
aux jours d’autrefois (Ps 43 [44], 2)

Les récits des patriarches sont particulièrement éloquents à cet égard. Lorsque Moïse vit l’expérience du buisson ardent, Dieu se présente à lui en disant: « Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob » (Ex 3, 6). Dieu lie son nom aux grands vieillards qui représentent la légitimité et la garantie de la foi d’Israël. Le fils, le jeune homme, rencontre Dieu – nous pourrions même dire « reçoit » Dieu – toujours et seulement à travers ses pères, les vieux. Dans le passage que nous venons de citer, pour chaque patriarche nous retrouvons l’expression « Dieu de … », comme pour signifier que chacun d’eux a fait sa propre expérience de Dieu. Or, cette expérience, qui était le legs des personnes âgées, était également la raison de leur jeunesse intérieure et de leur sérénité devant la mort. De façon paradoxale, en transmettant ce qu’il a reçu, le vieillard dessine le présent : dans un monde qui exalte la jeunesse éternelle, sans mémoire et sans avenir, cet élément donne à réfléchir.

Dans la vieillesse encore
ils portent fruit (Ps 91 [92], 15)

La puissance de Dieu peut se révéler dans la période de sénilité, à un âge marqué par les limites et les difficultés. « Mais ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort; ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi; ce qui n’est pas, pour réduire à rien ce qui est, afin qu’aucune chair n’aille se glorifier devant Dieu » (1 Co 1, 27-29). Le dessein de salut de Dieu se réalise également dans la fragilité de corps qui ne sont plus jeunes, mais faibles, stériles, impuissants. Ainsi, c’est des entrailles stériles de Sarah et du corps centenaire d’Abraham que naît le Peuple élu (cf. Rm 4, 18-20). Plus tard, les entrailles stériles d’Elisabeth et un vieillard croulant sous le poids des ans, Zacharie, donnent naissance à Jean-Baptiste, le précurseur du Christ. Même lorsque sa vie est marquée par la faiblesse, le vieillard a donc des raisons de se considérer comme un instrument de l’histoire du salut : « De longs jours, je veux le rassasier, et je ferai qu’il voie mon salut » (Ps 90 [91], 16), promet le Seigneur.

Et souviens-toi de ton Créateur aux jours
de ton adolescence, avant que viennent
les jours mauvais et qu’arrivent les années
dont tu diras : « Je ne les aime pas » (Qo 12, 1)

Cette approche biblique de la vieillesse frappe surtout par son objectivité désarmante. En outre, comme le rappelle le psalmiste, la vie passe en un rien de temps et elle n’est pas toujours légère et indolore : « Le temps de nos années, quelque soixante-dix ans, quatre-vingts si la vigueur y est; mais leur grand nombre n’est que peine et mécompte, car elles passent vite, et nous nous envolons » (Ps 89 [90], 10). Les paroles du Qohélet – qui décrit longuement, à l’aide d’images symboliques, le déclin physique et la mort – tracent un portrait amer de la vieillesse. L’Ecriture nous met ici en garde contre les illusions que nous pourrions nous faire sur un âge qui réserve des ennuis, des problèmes et des souffrances. Elle nous invite à nous tourner vers Dieu durant toute notre existence car il est le point d’ancrage vers lequel il nous faut toujours nous diriger, mais surtout au moment de la peur que nous procure une vieillesse vécue comme un naufrage.

Abraham expira, il mourut dans une vieillesse heureuse,
âgé et rassasié de jours, et il fut réuni à sa parenté (Gn 25, 8)

Ce passage biblique apparaît d’une grande actualité. Le monde contemporain a oublié la vérité sur le sens et la valeur de la vie humaine, imprimée par Dieu dès le commencement dans la conscience de l’homme et, avec elle, le sens plénier de la vieillesse et de la mort. Aujourd’hui, la mort a perdu son caractère sacré, sa signification d’accomplissement. Elle est devenue taboue et l’on fait tout pour qu’elle passe inaperçue, pour qu’elle ne dérange pas. Son contexte aussi a changé : surtout si l’on est vieux, on meurt de moins en moins chez soi et toujours plus à l’hôpital ou dans une maison de retraite, séparé de sa communauté humaine. Les temps rituels du deuil et de nombreuses formes de piété ont pratiquement disparu, surtout en ville. L’homme d’aujourd’hui, comme anesthésié face aux représentations médiatiques quotidiennes de la mort, fait tout pour éviter de se mesurer à une réalité qui lui provoque des sensations d’égarement, d’angoisse et de peur. Alors, inévitablement, face à sa propre mort, il est souvent seul. Mais, sur la croix, le Fils de Dieu fait homme a renversé la signification de la mort, ouvrant toutes grandes les portes de l’espérance: « Je suis la résurrection et la vie. Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (cf. Jn 11, 25-26). A la lumière de ces mots, la mort – non plus condamnation, ni même conclusion irrationnelle de la vie dans le néant – se révèle être le temps de l’espérance vive et certaine de la rencontre face à face avec le Seigneur.

Fais-nous savoir comment compter nos jours,
que nous venions de cœur à la sagesse (Ps 89 [90], 12)

Un des « charismes de la longévité », selon la Bible, est la sagesse. Mais la sagesse n’est pas une prérogative automatique de l’âge; c’est un don de Dieu que le vieillard doit accueillir et se fixer pour but, afin de parvenir à la sagesse du cœur qui permet de « savoir compter [ses] jours », c’est-à-dire de vivre de façon responsable le temps que la Providence concède à chacun. Le point essentiel de cette sagesse est la découverte du sens le plus profond de la vie humaine et du destin transcendant de la personne en Dieu. Or, si cela est déjà important pour le jeune, il l’est encore plus pour le vieux, appelé à orienter sa vie sans jamais perdre de vue la « seule chose nécessaire » (cf. Lc 10, 42).

En toi, Seigneur, j’ai mon abri,
sur moi pas de honte à jamais (Ps 70 [71], 1)

Ce psaume, qui frappe par sa beauté, n’est qu’une des nombreuses prières de vieillards que l’on rencontre dans la Bible et qui témoignent des sentiments religieux de l’âme devant le Seigneur. La prière est la voie royale de la compréhension de la vie selon l’esprit, propre aux personnes âgées. La prière est un service, c’est un ministère que les personnes âgées peuvent accomplir pour le bien de toute l’Eglise et du monde. Même les vieux les plus malades ou ceux qui sont contraints à l’immobilité peuvent prier. La prière est leur force, la prière est leur vie. A travers la prière, ils participent aux douleurs et aux joies des autres; ils peuvent rompre le cercle de l’isolement, sortir de leur condition d’impuissance. Le discours sur la prière est un discours central qui touche également la façon dont une personne âgée peut devenir contemplative. Un vieil homme ou vieille femme réduit à la dernière extrémité, sur son lit, devient comme une sorte de moine, d’ermite et, par sa prière, peut englober le monde entier. Il semble impossible qu’une personne ayant vécu toute sa vie d’une manière très active puisse devenir contemplative. Et pourtant, il y a des moments de la vie où des ouvertures se produisent au profit de toute la communauté humaine. Or, la prière est l’ouverture par excellence, car « il n’y a pas de renouveau, même social, qui ne parte de la contemplation. La rencontre avec Dieu dans la prière introduit dans les méandres de l’histoire une force [...] qui touche les cœurs, les conduit à la conversion et au renouveau, et par cela elle devient alors une puissante force historique de transformation des structures sociales ». (6)

 

Le sommeil de Joseph, Basilica di San Miniato al Monte, Firenze

8 octobre, 2014

Le sommeil de Joseph, Basilica di San Miniato al Monte, Firenze dans images sacrée sogno-s-giuseppe-2

http://www.vivahotels.com/it/restauri/sangiuseppe_ignoto.asp

DÈS LE MATIN, SEIGNEUR, ENTENDS-MOI : PSAUME 5

8 octobre, 2014

http://www.interbible.org/interBible/cithare/psaumes/2012/psa_120127.html

DÈS LE MATIN, SEIGNEUR, ENTENDS-MOI : PSAUME 5

2 Seigneur, écoute ce que je dis, remarque mes soupirs.
3 Mon Dieu, mon Roi, sois attentif à mes appels.
C’est à toi que j’adresse ma prière
4 Dès le matin, Seigneur, entends-moi.
Dès le matin, je me prépare à être reçu chez toi, et j’attends.
5 Tu n’es pas un dieu qui prend plaisir au mal.
Le méchant n’a pas sa place chez toi.
6 Tu ne supportes pas d’avoir des insolents devant toi ;
tu détestes tous ceux qui font le malheur des autres.
7 Tu élimines les menteurs, Seigneur,
tu as horreur de ceux qui pratiquent le meurtre et la fraude.
8 Mais ta bonté pour moi est si grande que je peux entrer chez toi
pour m’incliner avec respect face à ton sanctuaire.
9 Seigneur, tu es un Dieu loyal,
sois mon guide à cause de mes adversaires ;
aplanis devant moi le chemin que tu m’appelles à suivre.
10 On ne peut se fier à ce qu’ils disent ; ils ne pensent qu’à nuire.
Leur langue leur sert à flatter, leur bouche est une tombe ouverte.
11 O Dieu, déclare-les coupables ;
que leurs intrigues les mènent à leur chute,
chasse-les pour toutes leurs fautes, puisqu’ils te sont rebelles.
12 Quant à ceux qui ont recours à toi, qu’ils se réjouissent,
qu’ils crient leur joie pour toujours ;
qu’ils chantent victoire à cause de toi, tous ceux qui t’aiment !
Tu es un abri pour eux.
13 Toi, Seigneur, tu fais du bien aux fidèles ;
ta bienveillance est comme un bouclier qui les protège.

Commentaire
Dès le matin, Seigneur, entends-moi.
Selon la tradition juive, le matin, au moment du lever, chacun doit récupérer sa nechama. La nechama est l’élément spirituel de l’être humain, créé à l’image de Dieu. À la mort, la nechama, l’âme, va retourner en Dieu [1]. Pendant le sommeil, considéré comme une petite mort, il est dit que la nechama se promène dans l’espace, libre du corps qu’il habite. Le matin, elle réintègre l’enveloppe corporelle. Encore faut-il ajouter que certains ont besoin de plus de temps que d’autres, pour récupérer leur esprit, si bien qu’ils ne seront fonctionnels qu’à l’heure du midi!

Dès le matin, Seigneur, entends-moi.
Au Moyen Orient ancien, on avait certains rituels du lever du jour. Ainsi, à Babylone, on procédait à l’ouverture des temples en frappant à la porte, ou en sonnant de la trompette pour réveiller les dieux endormis… D’après le contexte de ce psaume, le psalmiste se lève. Peut-être a-t-il passé une mauvaise nuit ! En tous les cas, il n’a pas l’âme joyeuse car, au lieu de laisser monter la louange de son coeur, il commence sa journée par une supplication. Il ne s’agit pas tellement d’un ennemi qui le harcèle, mais plutôt du souci de vivre dans la vérité, au milieu d’un monde rempli de menteurs et de malfaisants dont la « bouche est un sépulcre béant ». Il sait que la solution n’est pas dans cette direction. Il demande alors à Dieu de le couvrir de son « bouclier » (magen), pour vivre cette journée dans la vérité et la justice.
[1] Dans les cimetières juifs, on pratique une petite ouverture à la base du tombeau, pour laisser sortir la nechama. De plus, quand on fait une visite annuelle au défunt, on allume une bougie qui va brûler pendant 24 heures dans cette petite fenêtre.

Gérard Blais

SOMMEIL

8 octobre, 2014

http://456-bible.123-bible.com/westphal/4914.htm

SOMMEIL 

Le sommeil, fonction naturelle indispensable au repos du corps et de l’esprit, est une suspension momentanée des manifestations de la vie animale, durant laquelle se poursuit dans l’inconscience la vie végétative et, jusqu’à un certain point, la vie mentale. Chez les tout petits, le sommeil prend les deux tiers de l’existence. Chez les adultes, sept à huit heures de sommeil suffisent. L’abus du sommeil et l’insomnie prolongée produisent des effets déprimants. Ils introduisent le désordre dans le fonctionnement de l’être en déshabituant les muscles et le système nerveux de travailler normalement. Le corps et l’âme en sont également affectés. 

La Bible parle fréquemment du sommeil et en tire de suggestives
métaphores. 

Au sens propre, on y trouve le sommeil: 

d’Adam (Ge 2:21),
de Jacob (Ge 28:11),
d’Élie (1Ro 19:5),
de Joseph (Mt 1:24),
de Jésus (Mr 4:39,Lu 8:24),
des apôtres (Mt 26:40)
et le sommeil d’Eutyche, qui tombe par la fenêtre (Ac 20:9). 

Un bon sommeil est la récompense: 

du travail (Ec 5:12),
d’une bonne conscience (Sir 31:20),
de la confiance en Dieu. (cf. Ps 121:4) 

Par contre les passions, les préoccupations, la méditation, l’envie, le chagrin, les intentions criminelles, l’intempérance troublent le sommeil et le chassent.(Da 6:18,Ec 8:16 Sir 40:5 42:9 31:1,1Ma 6:10, Pr 4:16 etc.) 

–Le sommeil déliant l’organisme de toute emprise de la personnalité, libère en l’homme le subconscient et rend celui-ci plus accessible aux influences spirituelles. Aussi l’humanité a-t-elle, par un sûr instinct, pensé dès les temps primitifs que la divinité pouvait agir sur l’homme pendant qu’il dormait et l’instruire au moyen de songes. 

La Bible, en particulier l’A.T., donne aux songes une grande valeur pédagogique (cf. le discours d’Élihu dans Job 33:14,18) et rapporte plusieurs songes qui sont restes historiques: 

celui de Jacob (Ge 28:12),
de Joseph (Ge 37:5),
du Pharaon (Ge 41:1,14),
de Salomon (1Ro 3:5),
ceux que Daniel eut à expliquer (Da 1:17 etc.),
ceux de l’Évangile de l’enfance (Mt 1 et Mt 2),
celui de la femme de Pilate (Mt 27:19), etc. 

–La Bible considérant le sommeil comme une nécessité quotidienne dont le retour régulier rythme la vie, emploie l’expression «se lever et se coucher» pour marquer le cadre de l’activité journalière. (De 6:7,Mr 4:27)

 –Les Hébreux dormaient tantôt sur des lits (Le 15:4,2Sa 17:28,2Ch 22:11 etc.), tantôt sur des grabats,

sortes de lits de camp ou de légers brancards avec cadre en bois soutenant des sangles, (cf. Mr 2:3 6:55,Ac 5:15 9:33) ce qui permet à Jésus de dire en deux occasions au malade qu’il a guéri: «Prends ton lit» (Jn 5:8,Mt 9:6). Les pauvres devaient, comme chez les peuples voisins, dormir sur des nattes de jonc. 

Jésus, dans sa parabole de Mt 25:5, parle du sommeil des dix vierges. On a interprété ce sommeil, soit comme un relâchement dans la foi, soit comme une «distraction causée par les occupations du monde» (Calvin), soit comme une chute morale, soit comme le moment de la mort physique. Comme toute l’application de la parabole se résume dans le mot «veillez», il est probable que Jésus, par ce sommeil, a voulu marquer le peu de persévérance que les hommes montrent dans les occasions où Jésus leur semble faire attendre l’effet de ses
promesses, et l’indifférence qu’ils manifestent à l’égard du moment certain où «Jésus viendra»; qu’il s’agisse de leur mort, ou de Son retour glorieux. 

Par extension, le sommeil, qui a tous les signes d’une mort transitoire, est employé dans la Bible comme l’image du repos de la tombe; d’où les expressions: 

«dormir avec ses pères»,
«se coucher avec ses pères»,
«s’endormir de son dernier sommeil»,
«dormir son sommeil éternel»,
«dormir dans la poussière» (Ge 47:30,De 31:16,2Sa 7:12,1Ro 11:43,
cf. 1Th 4:13,1Co 7:39 11:30,2Pi 3:4, etc.).

 –L’expression «dormir», pour «être mort», est aussi employée par Jésus dans Jn 11:11; cf. Mt 9:24 27:52. 

–L’état de sommeil étant celui de l’inconscience et de l’inaction, les Hébreux attribuent parfois au sommeil de Dieu les retards de son intervention; d’où les adjurations des psalmistes: 

«Réveille-toi! pourquoi dors-tu, Seigneur?» (Ps 44:24),
«Réveille-toi, réveille-toi pour me faire justice!» (Ps 35:23)
«Réveille-toi, bras de l’Éternel!» (Ps 7:7,Esa 51:9). 

Par contre, ce qui rassure le pèlerin pendant son voyage et avec lui tout Israélite fidèle, c’est que: «Il ne sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël».(Ps 121:4) 

–A l’activité de Dieu doit répondre l’activité de ses fidèles: «Réveille-toi, réveille-toi, Jérusalem!» (Esa 51:17,52:1), etc.

 –Enfin, l’image du sommeil est employée pour exprimer la torpeur de l’âme, l’état de mort spirituelle des pécheurs qui n’ont pas répondu à l’appel de Jésus, et la coupable indifférence des chrétiens qui ont laissé s’éteindre en eux toute flamme d’activité spirituelle. Ici, nous avons le texte classique de Paul dans Eph 5:14:

«Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d’entre les morts, et Christ t’éclairera.» C’est de l’ensemble de ces textes et de leur application métaphorique que sont nées les expressions courantes dans le monde religieux: théologie du Réveil, réunion de réveil, revivalisme, etc. 

–Voir Songe, Divination, Lit.

 Alex. W.

 

Notre-Dame du Rosaire, par un artiste inconnu en 1720, Chiesa San Giuseppe Catenanuova

7 octobre, 2014

Notre-Dame du Rosaire, par un artiste inconnu en 1720, Chiesa San Giuseppe Catenanuova dans images sacrée
http://it.wikipedia.org/wiki/Madonna_del_Rosario

LE ROSAIRE MÉDITÉ AVEC LA BIBLE.

7 octobre, 2014

http://prieres-catholiques.blogspot.it/2013/08/le-rosaire-medite-avec-la-bible.html

LE ROSAIRE MÉDITÉ AVEC LA BIBLE.

MYSTÈRES JOYEUX
Premier Mystère Joyeux: L’Annonciation.
Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit: « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Et l’ange lui dit: « Sois sans crainte, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin. » Mais Marie dit à l’ange: « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme? » L’ange lui répondit: « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre; c’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile; car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors: « Je suis la servante du Seigneur; qu’il m’advienne selon ta parole! » Et l’ange la quitta. (Lc 1,26-38)

Deuxième Mystère Joyeux: La Visitation.
En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. Et il advint, dès qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l’enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint. Alors elle poussa un grand cri et dit: « Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein! Et comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur! » (Lc 1,39-45)

Troisième Mystère Joyeux: La Naissance de Jésus.
La Naissance de Jésus
Or, il advint, en ces jours-là , que parut un édit de César Auguste, ordonnant le recensement de tout le monde habité. Ce recensement, le premier, eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville. Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, qui s’appelle Bethléem, – parce qu’il était de la maison et de la lignée de David – afin de se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. Or il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter. Elle enfanta son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’ils manquaient de place dans la salle. (Lc 2,1-7)

Quatrième Mystère Joyeux: La Présentation au Temple.
La Présentation au Temple.
Lorsque furent accomplis les jours pour leur purification, selon la loi de Moïse, ils l’emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon qu’il est écrit dans la Loi du Seigneur: Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur, et pour offrir en sacrifice, suivant ce qui est dit dans la Loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes.
Et voici qu’il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux; il attendait la consolation d’Israël et l’Esprit Saint reposait sur lui. Et il avait été divinement averti par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint donc au Temple, poussé par l’Esprit, et quand les parents apportèrent le petit enfant Jésus pour accomplir les prescriptions de la Loi à son égard, 28 il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit:
« Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s’en aller en paix; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël. » (Lc 2,22-32)

Cinquième Mystère Joyeux: Le Recouvrement de Jésus au Temple.
Ses parents se rendaient chaque année a Jérusalem pour la fête de la Pâque. Et lorsqu’il eut douze ans, ils y montèrent, comme c’était la coutume pour la fête. Une fois les jours écoulés, alors qu’ils s’en retournaient, l’enfant Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin, puis ils se mirent à le rechercher parmi leurs parents et connaissances. Ne l’ayant pas trouvé, ils revinrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem. Et il advint, au bout de trois jours, qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant e les interrogeant; et tous ceux qui l’entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. A sa vue, ils furent saisis d’émotion, et sa mère lui dit: « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois! ton père et moi, nous te cherchons, angoissés. » Et il leur dit: « Pourquoi donc me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père? » Mais eux ne comprirent pas la parole qu’il venait de leur dire.) (Lc 2,41-50)

MYSTÈRES LUMINEUX

Le Baptême de Jésus.Premier Mystère Lumineux: Le Baptême de Jésus.
Alors Jésus arrive de la Galilée au Jourdain, vers Jean, pour être baptisé par lui. Celui-ci l’en détournait, en disant: « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi! » Mais Jésus lui répondit: « Laisse faire pour l’instant: car c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice. » Alors il le laisse faire. Ayant été baptisé, Jésus aussitôt remonta de l’eau; et voici que les cieux s’ouvrirent: il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu’une voix venue des cieux disait: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur. » (Mt 3,13-17)

Deuxième Mystère Lumineux: Les Noces de Cana.
Le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était. Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples. Et ils n’avaient pas de vin, car le vin des noces était épuisé. La mère de Jésus lui dit: « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui dit: « Que me veux-tu, femme? Mon heure n’est pas encore arrivée. » Sa mère dit aux servants: « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » Or il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus leur dit: « Remplissez d’eau ces jarres. » Ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit: « Puisez maintenant et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Lorsque le maître du repas eut goûté l’eau devenue vin – et il ne savait pas d’où il venait, tandis que les servants le savaient, eux qui avaient puisé l’eau – le maître du repas appelle le marié et lui dit: « Tout homme sert d’abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent! » Cela, Jésus en fit le commencement des signes à Cana de Galilée et il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui.) (Jn 2,1-11)

Troisième Mystère Lumineux: L’Annonce du Royaume de Dieu.
Après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée, proclamant l’Évangile de Dieu et disant: « Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche: repentez-vous et croyez à l’Évangile. » (Mc 1,14-15)
Dès lors Jésus se mit à prêcher et à dire: « Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche. » (Mt 4,17)
Il parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute langueur parmi le peuple. Sa renommée gagna toute la Syrie, et on lui présenta tous les malades atteints de divers maux et tourments, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques, et il les guérit. Des foules nombreuses se mirent à le suivre, de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et de la Transjordane. (Mt 4,23-25)

Quatrième Mystère Lumineux: La Transfiguration.
Or il advint, environ huit jours après ces paroles, que, prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il gravit la montagne pour prier. Et il advint, comme il priait, que l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement, d’une blancheur fulgurante. Et voici que deux hommes s’entretenaient avec lui: c’étaient Moïse et Élie qui, apparus en gloire, parlaient de son départ, qu’il allait accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil. S’étant bien réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui. Et il advint, comme ceux-ci se séparaient de lui, que Pierre dit à Jésus: « Maître, il est heureux que nous soyons ici; faisons donc trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie »: il ne savait ce qu’il disait. Et pendant qu’il disait cela, survint une nuée qui les prenait sous son ombre et ils furent saisis de peur en entrant dans la nuée. Et une voix partit de la nuée, qui disait: « Celui-ci est mon Fils, l’Élu, écoutez-le. » (Lc 9,28-35)

Cinquième Mystère Lumineux: L’Institution de l’Eucharistie.
L’Institution de l’Eucharistie.
Le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. » De même, après le repas, il prit la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang ; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi. » Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.
Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur.
Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il ne discerne le Corps. (1Co, 11,23-29)

MYSTÈRES DOULOUREUX

Premier Mystère Douloureux: L’Agonie de Jésus.
Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani, et il dit aux disciples: « Restez ici, tandis que je m’en irai prier là-bas. » Et prenant avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à ressentir tristesse et angoisse. Alors il leur dit: « Mon âme est triste à en mourir, demeurez ici et veillez avec moi. » Étant allé un peu plus loin, il tomba face contre terre en faisant cette prière: « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. » Il vient vers les disciples et les trouve en train de dormir; et il dit à Pierre: « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller une heure avec moi! Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation: l’esprit est ardent, mais la chair est faible. » A nouveau, pour la deuxième fois, il s’en alla prier: « Mon Père, dit-il, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite! » Puis il vint et les trouva à nouveau en train de dormir; car leurs yeux étaient appesantis. Il les laissa et s’en alla de nouveau prier une troisième fois, répétant les mêmes paroles. Alors il vient vers les disciples et leur dit: « Désormais vous pouvez dormir et vous reposer: voici toute proche l’heure où le Fils de l’homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous! Allons! Voici tout proche celui qui me livre. » (Mt 26,36-46)

La Flagellation.Deuxième Mystère Douloureux: La Flagellation.
Ayant convoqué les grands prêtres, les chefs et le peuple, Pilate leur dit : « Vous m’avez présenté cet homme comme détournant le peuple, et voici que moi je l’ai interrogé devant vous, et je n’ai trouvé en cet homme aucun motif de condamnation pour ce dont vous l’accusez. Hérode non plus d’ailleurs, puisqu’il l’a renvoyé devant nous. Vous le voyez; cet homme n’a rien fait qui mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l’avoir châtié. » (Lc 23,13-16)
Pilate prit alors Jésus et le fit flageller. (Jn 19,1)

Troisième Mystère Douloureux: Le Couronnement d’épines.
Les soldats, tressant une couronne avec des épines, la lui posèrent sur la tête, et ils le revêtirent d’un manteau de pourpre; et ils s’avançaient vers lui et disaient: « Salut, roi des Juifs! » Et ils lui donnaient des coups. (Jn 19,2-3)
Et ils lui frappaient la tête avec un roseau et ils lui crachaient dessus, et ils ployaient le genou devant lui pour lui rendre hommage. Puis, quand ils se furent moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre et lui remirent ses vêtements. (Mc 15,19-20)

Quatrième Mystère Douloureux: Le Portement de la Croix.
Le Portement de la Croix.
Et Pilate prononça qu’il fût fait droit à leur demande. Il relâcha celui qui avait été jeté en prison pour sédition et meurtre, celui qu’ils réclamaient. Quant à Jésus, il le livra à leur bon plaisir. Quand ils l’emmenèrent, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, et le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus. (Lc 23,23-25
Ils prirent donc Jésus. Et il sortit, portant sa croix, et vint au lieu dit du Crâne — ce qui se dit en hébreu Golgotha. (Jn 19,16-18)
Une grande masse du peuple le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais, se retournant vers elles, Jésus dit: « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi! pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants! Car voici venir des jours où l’on dira: Heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n’ont pas enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri! Alors on se mettra à dire aux montagnes: Tombez sur nous! et aux collines: Couvrez-nous!Car si l’on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du sec? » On emmenait encore deux malfaiteurs pour être exécutés avec lui. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu (Lc 26,26), ils le crucifièrent. (Jn 19,18)

Cinquième Mystère Douloureux: Le Crucifiement et la Mort de Jésus sur la croix
Puis ils le crucifient et se partagent ses vêtements en tirant au sort ce qui reviendrait à chacun. 25 C’était la troisième heure quand ils le crucifièrent. L’inscription qui indiquait le motif de sa condamnation était libellée : « Le roi des Juifs. » Et avec lui ils crucifient deux brigands, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.
Les passants l’injuriaient en hochant la tête et disant : « Hé! toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même en descendant de la croix! » Pareillement les grands prêtres se gaussaient entre eux avec les scribes et disaient : « Il en a sauvé d’autres et il ne peut se sauver lui-même! Que le Christ, le Roi d’Israël, descende maintenant de la croix, pour que nous voyions et que nous croyions! » Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’outrageaient. (Mc 15,24-32)
Après quoi, sachant que désormais tout était achevé pour que l’Écriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit—: « J’ai soif. » Un vase était là, rempli de vinaigre. On mit autour d’une branche d’hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit: « C’est achevé » et, inclinant la tête, il rendit l’esprit. (Jn 19,28-30)

MYSTÈRES GLORIEUX

Premier Mystère Glorieux: La Résurrection.
Après le jour du sabbat, comme le premier jour de la semaine commençait à poindre, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent visiter le sépulcre. Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre: l’Ange du Seigneur descendit du ciel et vint rouler la pierre, sur laquelle il s’assit. Il avait l’aspect de l’éclair, et sa robe était blanche comme neige. A sa vue, les gardes tressaillirent d’effroi et devinrent comme morts. Mais l’ange prit la parole et dit aux femmes: « Ne craignez point, vous: je sais bien que vous cherchez Jésus, le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit. Venez voir le lieu où il gisait, et vite allez dire à ses disciples: « Il est ressuscité d’entre les morts, et voilà qu’il vous précède en Galilée; c’est là que vous le verrez. » Voilà, je vous l’ai dit. » (Mt 28,1-7)

Deuxième Mystère Glorieux: L’Ascension.
A ces mots, sous leurs regards, il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils étaient là, les yeux fixés au ciel pendant qu’il s’en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leurs côtés; ils leur dirent: « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel? Ce Jésus qui, d’auprès de vous, a été enlevé au ciel viendra comme cela, de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » (Ac 1,9-11)
Oui, j’en ai l’assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur. (Rm 8,38-39)

Troisième Mystère Glorieux: La Pentecôte.
La Pentecôte.
Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu, quand, tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient. Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu; elles se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint et commencèrent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. (Ac 2,1-4)
Pareillement l’Esprit vient au secours de notre faiblesse; car nous ne savons que demander pour prier comme il faut; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables, et Celui qui sonde les coeurs sait quel est le désir de l’Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu. Et nous savons qu’avec ceux qui l’aiment, Dieu collabore en tout pour leur bien, avec ceux qu’il a appelés selon son dessein. (Rm 8, 26-28)

Quatrième Mystère Glorieux: L’Assomption de Marie.
Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses.) (Lc 1,48-49)
« Alors, puisque l’Église universelle, en laquelle vit l’Esprit de vérité, cet Esprit qui la dirige infailliblement pour parfaire la connaissance des vérités révélées, a manifesté de multiples façons sa foi au cours des siècles, et puisque les évêques du monde entier, d’un sentiment presque unanime, demandent que soit définie, comme dogme de foi divine et catholique, la vérité de l’Assomption au ciel de la Bienheureuse Vierge Marie — vérité qui s’appuie sur les Saintes Lettres et ancrée profondément dans l’âme des fidèles, approuvée depuis la plus haute antiquité par le culte de l’Église, en parfait accord avec les autres vérités révélées, démontrée et expliquée par l’étude, la science et la sagesse des théologiens — nous pensons que le moment, fixé par le dessein de Dieu dans sa Providence, est maintenant arrivé où nous devons déclarer solennellement cet insigne privilège de la Vierge Marie. » (Pie XII – Proclamation du dogme de l’Assomption de Marie)

Cinquième Mystère Glorieux: Le Couronnement de Marie.
Le Couronnement de Marie.
Un signe grandiose apparut au ciel: une Femme! le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête. (Ap 12,1)
« Bien qu’aucun texte canonique n’évoque directement le couronnement de Marie au Ciel, l’Église a toujours reconnu dans la « Femme revêtue de soleil et couronnée d’étoiles » du verset 1 du chapitre 12 de l’Apocalypse, la vierge Marie elle-même. Le Couronnement de Marie au Ciel est plus particulièrement célébré par l’Église universelle depuis des siècles, à travers la méditation du cinquième mystère glorieux du saint Rosaire.
Ainsi, la tradition de l’Église affirme-t-elle qu’après son Assomption dans le Ciel, la Vierge Marie y a été accueillie par la Sainte Trinité en Reine du Ciel et de la terre, avec tous les transports d’un bonheur majestueux exprimé par Dieu Lui-même en même temps que par toutes les créatures de la Cour céleste assemblées pour Son couronnement royal. »

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