Archive pour octobre, 2014

EL MALE RAHAMIM – (DIEU EMPLI DE MISÉRICORDE)

15 octobre, 2014

http://fr.wikipedia.org/wiki/El_Male_Rahamim

EL MALE RAHAMIM – (DIEU EMPLI DE MISÉRICORDE)

(je mets cette prière pour la mémoire des Juifs de Rome deportqazione: 13 Octobre 1943)

El Male Rahamim (אל מלא רחמים, Dieu empli de miséricorde) est une prière faisant partie du rite funéraire juif, déclamée par l’officiant pour l’élevation de l’âme des personnes disparues lorsqu’on emmène le cercueil du défunt vers sa dernière demeure lors de l’inhumation, ou à l’occasion des journées de commémoration collective, ou en toute occasion où l’on évoque le souvenir des disparus.
Il en existe une version « individuelle », une version pour les victimes de la Shoah et une pour les soldats israéliens « tombés pour la patrie ».
La mention de la Tzedaka dans la version « individuelle » de la prière pourrait amener à penser qu’il s’agit d’une sorte d’« appel à la générosité pour la paroisse ».
En réalité, le rappel, pour les victimes du nazisme, qu’elles moururent en « sanctifiant Son Nom », puisqu’elles furent condamnées pour le seul crime d’être Son peuple, et, pour les soldats d’Israël, qu’ils moururent en défendant la terre qu’Il leur a donnée en héritage, indique que la Tzedaka est à comprendre comme un mérite à mettre au compte du défunt lorsqu’il aura à comparaître devant le Tribunal Céleste.
En récitant la prière, l’officiant sous-entend que la Tzedaka a déjà été versée, par la famille et les amis de la personne décédée.

Texte, translittération et traduction
Cette version est au masculin, il faut changer le genre des mots aux endroits appropriés.
Traduction française Transcription Hébreu
Dieu empli de Miséricorde résidant dans les hauteurs El Male Rahamim shokhen ba’meromim אֵל מָלֵא רַחֲמִים שׁוֹכֵן בַּמְּרוֹמִים
Fais trouver (Accorde) le juste repos Hamtze mènou’ha nekhona הַמְצֵא מְנוּחָה נְכוֹנָה
sur (sous) les ailes de la Présence Divine ‘al kanfeï Shekhina עַל כַּנְפֵי הַשְּׁכִינָה
parmi les saints et les purs bema’alot qedoshim outehorim בְּמַעֲלוֹת קְדוֹשִׁים וּטְהוֹרִים
qui brillent comme la splendeur du firmament, Kezohar haraqi’a maz’hirim כְּזוֹהַר הָרָקִיעַ מַזְהִירִים
Cette partie est commune à la prière « individuelle » et à la prière « collective »
Ce qui suit est la prière « individuelle » :
à l’âme d’Untel fils d’Untel, ett nishmat Ploni ben Ploni אֶת נִשְׁמַת פלוני בן פלוני
qui est allé en son monde shehalakh le’olamo שֶׁהָלַךְ לְעוֹלָמוֹ
pour la tzedaka collectée ba’avour shinedavou tzedaka בַּעֲבוּר שֶׁנָדְבוּ צְדָקָה
pour le souvenir de son âme. be’ad hazkarat nishmato בְּעַד הַזְכָּרַת נִשְׁמָתוֹ
En conséquence, que le Maître de Miséricorde Lakhen ba’al hara’hamim לָכֵן בַּעַל הָרַחֲמִים
le cache dans Ses ailes à jamais Yastirèhou bèssèter k’nafav le’olamim יַסְתִּירֵהוּ בְּסֵתֶר כְּנָפָיו לְעוֹלָמִים
et enveloppe son âme dans la vie (éternelle), Veyitzror bitzror ha’hayim ett nishmato וְיִצְרֹר בִּצְרוֹר הַחַיִּים אֶת נִשְׁמָתו
Que Dieu soit son héritage. HaShem hou na’halato ה’ הוּא נַחֲלָתוֹ
et puisse-t-il reposer en paix sur sa couche. Vayanou’ah beshalom al mishkavo וְיָנוּחַ בְּשָׁלוֹם עַל מִשְׁכָּבוֹ
et nous disons Amen. ‘Venomar Amen וְנֹאמַר אָמֵן.
Ici termine la version « individuelle ».
Ce qui suit est la prière collective pour les victimes de la Shoah :
à toutes les âmes des six millions de Juifs ett kol haneshamot את כל הנשמות
des six millions de Juifs shel sheshet milionei haYehoudim של ששת מיליוני היהודים
disparus de la Shoah d’Europe Hallalei haShoah beEiropa חללי השואה באירופה
qui (car ils) ont été tués, abattus, brûlés shene’hergou, shenish’hethou, shenisrafou שנהרגו, שנשחטו, שנשרפו
et qui ont ajouté à la sanctification du Nom oushenossafou ‘al Kiddoush Hashem ושנספו על קידוש השם
aux mains des assassins allemands biyedeï hamertza’him haGuermanim בידי המרצחים הגרמנים
et leurs auxiliaires des autres peuples Vè’ozrèhem mishear ha’amim ועוזריהם משאר העמים
Du fait que toute l’assemblée prie Ba’avour shekol haqahal mitpalel בעבור שכל הקהל מתפלל
pour l’élévation de leurs âmes lè’ilouï nishmotèhem לעלוי נשמותיהם
En conséquence, que le Maître de Miséricorde Lakhen, ba’al hara’hamim לָכֵן בַּעַל הָרַחֲמִים
« les cache dans le secret de Ses ailes pour l’éternité Yastirem bèssètèr knafav le’olamim יסתירם בסתר כנפיו לעולמים
et enveloppe leurs âmes dans la vie (éternelle) Veyitzror bitzror ha’hayim ett nishmoteihem ויצרור בצרור החיים את נשמותיהם
(que) Dieu Soit leur héritage HaShem Hou ne’halatam ה’ הוא נחלתם
Qu’au Paradis soit leur repos BeGan Eden tehe menou’hatam בגן-עדן תהא מנוחתם
Et qu’ils se tiennent à leurs destins jusqu’à la fin des jours Otam zakhar ויעמדו לגורלם לקץ הימים
Et disons Amen Venomar amen ונאמר אמן

PAPE BENOÎT XVI – VISITE AU CAMP DE CONCENTRATION D’AUSCHWITZ (28 mai 2006)

15 octobre, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2006/may/documents/hf_ben-xvi_spe_20060528_auschwitz-birkenau_fr.html

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE BENOÎT XVI EN POLOGNE

DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI

VISITE AU CAMP DE CONCENTRATION D’AUSCHWITZ

Auschwitz-Birkenau 28 mai 2006

Prendre la parole dans ce lieu d’horreur, d’accumulation de crimes contre Dieu et contre l’homme, lieu qui est sans égal au cours de l’histoire, est presque impossible – et particulièrement difficile et opprimant pour un chrétien, pour un Pape qui vient d’Allemagne. Dans un lieu comme celui-ci, les paroles manquent; en réalité, il ne peut y avoir qu’un silence effrayé – un silence qui est un cri intérieur vers Dieu: Pourquoi, Seigneur, es-tu resté silencieux? Pourquoi as-tu pu tolérer tout cela? C’est dans cette attitude de silence que nous nous inclinons au plus profond de notre être, face à l’innombrable foule de tous ceux qui ont souffert et qui ont été mis à mort; toutefois, ce silence devient ensuite une demande de pardon et de réconciliation, formulée à haute voix, un cri au Dieu vivant, afin de ne plus jamais permettre une chose semblable.
Il y a vingt-sept ans, le 7 juin 1979, le Pape Jean-Paul II était ici; il disait alors: « Je viens ici aujourd’hui en pèlerin. On sait que je suis venu ici bien des fois… Tant de fois! Et bien des fois, je suis descendu dans la cellule où Maximilien Kolbe est mort, et je me suis arrêté devant le mur de la mort et je suis passé entre les ruines des fours crématoires de Birkenau. Je ne pouvais pas ne pas venir ici comme Pape ». Le Pape Jean-Paul II était ici comme fils du peuple qui, avec le peuple juif, dut souffrir le plus en ce lieu et, en général, au cours de la guerre: « Six millions de Polonais ont perdu la vie au cours de la Seconde Guerre mondiale: le cinquième de la nation », rappela alors le Pape (cf. ibid.). C’est ici qu’il éleva ensuite l’avertissement solennel au respect des droits de l’homme et des nations qu’avaient élevé avant lui ses prédécesseurs Jean XXIII et Paul VI, et il ajouta: « Celui qui prononce ces paroles [...] est le fils de la nation qui a subi de la part des autres, au cours de son histoire, de multiples vicissitudes. Il ne le dit pas pour accuser, mais pour rappeler. Il parle au nom de toutes les nations dont les droits sont violés et oubliés… » (cf. Ibid.).
Le Pape Jean-Paul II était venu ici comme un fils du peuple polonais. Aujourd’hui, je suis ici comme fils du peuple allemand, et c’est précisément pourquoi je dois et je peux dire comme lui: je ne pouvais pas ne pas venir ici. Je devais venir. C’était et c’est un devoir face à la vérité et au droit de ceux qui ont souffert, un devoir devant Dieu d’être ici, en tant que Successeur de Jean-Paul II et en tant que fils du peuple allemand – fils du peuple dans lequel un groupe de criminels arriva au pouvoir au moyen de promesses mensongères, au nom de perspectives de grandeur, au nom de l’honneur retrouvé de la nation et de son importance, par des perspectives de bien-être, mais également par la force de la terreur et de l’intimidation, de sorte que notre peuple a pu être utilisé et abusé comme instrument de leur soif de destruction et de domination. Non, je ne pouvais pas ne pas venir ici. Le 7 juin 1979, je me trouvais ici comme Archevêque de Munich-Freising parmi les nombreux Evêques qui accompagnaient le Pape, qui l’écoutaient et qui priaient avec lui. En 1980, je suis ensuite revenu une fois de plus dans ce lieu de l’horreur avec une délégation d’Evêques allemands, bouleversé par tant de mal et plein de reconnaissance parce que sur ces ténèbres avait brillé l’étoile de la réconciliation. Telle est encore la raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui: pour implorer la grâce de la réconciliation – avant tout de Dieu, qui seul peut ouvrir et purifier nos coeurs; puis des hommes qui ont souffert, et enfin la grâce de la réconciliation pour tous ceux qui, en cette heure de notre histoire, souffrent à nouveau à cause du pouvoir de la haine et de la violence fomentée par la haine.
Combien de questions nous envahissent en ce lieu! La même question revient toujours à nouveau: Où était Dieu en ces jours-là? Pourquoi s’est-il tu? Comment a-t-il pu tolérer cet excès de destruction, ce triomphe du mal? Les paroles du Psaume 44, la lamentation d’Israël qui souffre, nous viennent à l’esprit: « …Tu nous broyas au séjour des chacals, nous couvrant de l’ombre de la mort [...] C’est pour toi qu’on nous massacre tout le jour, qu’on nous traite en moutons d’abattoir. Lève-toi, pourquoi dors-tu, Seigneur? Réveille-toi, ne rejette pas jusqu’à la fin: Pourquoi caches-tu ta face, oublies-tu notre oppression, notre misère? Car notre âme est effondrée en la poussière, notre ventre est collé à la terre. Debout, viens à notre aide, rachète-nous en raison de ton amour! » (Ps 44, 20.23-27). Ce cri d’angoisse que, dans la souffrance, Israël élève à Dieu dans des périodes d’extrême difficulté, est en même temps le cri d’appel à l’aide de tous ceux qui, au cours de l’histoire – hier, aujourd’hui et demain – souffrent pour l’amour de Dieu, pour l’amour de la vérité et du bien; et ils sont nombreux, aujourd’hui encore.
Nous ne sommes pas en mesure de scruter le secret de Dieu – nous ne voyons que des fragments, et ce serait une erreur que de vouloir juger Dieu et l’histoire. Nous ne défendrions pas l’homme dans ce cas, mais nous ne contribuerions qu’à sa destruction. Non – en définitive, nous devons continuer à élever vers Dieu ce cri humble mais persistant: Réveille-toi! N’oublie pas ta créature, l’homme! Et notre cri vers Dieu doit être en même temps un cri qui pénètre notre coeur lui-même, afin que s’éveille en nous la présence cachée de Dieu – afin que la force qu’il a déposée dans nos coeurs ne soit pas recouverte et étouffée en nous par la boue de l’égoïsme, de la peur des hommes, de l’indifférence et de l’opportunisme. Elevons ce cri vers Dieu, adressons-le à notre coeur lui-même, précisément en cette heure sur laquelle pèsent de nouveaux dangers, dans laquelle semblent naître à nouveau du coeur des hommes toutes les forces obscures: d’une part, l’abus du nom de Dieu pour justifier la violence aveugle contre des personnes innocentes; de l’autre, le cynisme qui ne connaît pas Dieu et qui bafoue la foi en Lui. Nous élevons un cri vers Dieu, afin qu’il pousse les hommes à se repentir, en sorte qu’ils reconnaissent que la violence n’engendre pas la paix, mais ne fait que susciter une autre violence – une spirale de destructions, dans laquelle tous, en fin de compte, ne peuvent être que perdants. Le Dieu auquel nous croyons est un Dieu de la raison – d’une raison, cependant, qui n’est certainement pas une mathématique neutre de l’univers, mais qui ne fait qu’un avec l’amour, avec le bien. Nous prions Dieu et nous élevons un cri vers les hommes afin que cette raison, la raison de l’amour et de la reconnaissance de la force de la réconciliation et de la paix, prévale sur les menaces qui nous entourent de l’irrationalité ou d’une fausse raison, détachée de Dieu.
Le lieu où nous nous trouvons est un lieu de la mémoire, c’est le lieu de la Shoah. Le passé n’est jamais uniquement le passé. Il nous concerne et nous indique les chemins à ne pas suivre et ceux à suivre. Comme Jean-Paul II, j’ai parcouru le chemin le long des stèles qui rappellent, en différentes langues, les victimes de ce lieu: ce sont des stèles en biélorusse, en tchèque, en allemand, en français, en grec, en hébreu, en croate, en italien, en yiddish, en hongrois, en hollandais, en norvégien, en polonais, en russe, en rom, en roumain, en slovaque, en serbe, en ukrainien, en hébreu hispanique et en anglais. Toutes ces stèles commémoratives nous parlent de souffrance humaine, nous laissent entrevoir le cynisme de ce pouvoir qui traitait les hommes comme des objets, ne les reconnaissant pas comme des personnes, dans lesquelles se reflète l’image de Dieu. Certaines stèles invitent à une commémoration particulière. Celle en hébreu par exemple. Les potentats du Troisième Reich voulaient écraser le peuple juif tout entier; l’éliminer du nombre des peuples de la terre. Alors, les paroles du Psaume: « On nous massacre tout le jour, on nous traite en moutons d’abattoir » se vérifièrent de façon terrible. Au fond, ces criminels violents, au moyen de l’anéantissement de ce peuple, entendaient tuer ce Dieu qui appela Abraham, et qui, parlant sur le Sinaï, établit les critères d’orientation de l’humanité, qui demeurent éternellement valables. Si ce peuple, par le seul fait d’exister, témoigne de ce Dieu qui a parlé à l’homme et qui l’a pris en charge, alors ce Dieu devait finalement mourir et son pouvoir n’appartenir qu’à l’homme – à ceux qui se considéraient comme les puissants et qui avaient su devenir les maîtres du monde. Avec la destruction d’Israël, avec la Shoah, ils voulaient, en fin de compte, extirper également la racine sur laquelle se fonde la foi chrétienne, en la remplaçant définitivement par la foi fabriquée par soi-même, la foi dans le pouvoir de l’homme, du plus fort. Il y a ensuite la stèle en polonais: on voulait avant tout, dans un premier temps, effacer l’élite culturelle et éliminer ainsi le peuple comme sujet historique autonome, pour le réduire, dans la mesure où il continuait d’exister, à un peuple d’esclaves. Une autre stèle, qui invite particulièrement à réfléchir est celle qui est écrite dans la langue des Sinti et des Roms. Ici aussi, on voulait faire disparaître un peuple entier qui vit en migrant parmi les autres peuples. Il figurait au nombre des éléments inutiles de l’histoire universelle, dans une idéologie où ne devait compter désormais que ce dont on pouvait mesurer l’utilité; tout le reste, selon leur conception, était catalogué comme lebensunwertes Leben – une vie indigne d’être vécue. Il y a ensuite la stèle en russe, qui évoque le nombre immense de vies sacrifiées parmi les soldats russes dans la lutte contre le régime de la terreur national-socialiste; toutefois, dans le même temps, elle nous fait réfléchir sur la tragique double signification de leur mission: ils ont libéré les peuples d’une dictature mais tout en soumettant ces mêmes peuples à une nouvelle dictature, celle de Staline et de l’idéologie communiste. Toutes les autres stèles dans les nombreuses langues européennes nous parlent elles aussi de la souffrance des hommes du continent tout entier; elles toucheraient profondément notre coeur, si nous ne faisions pas mémoire des victimes de façon globale, mais si nous pouvions au contraire voir le visage de chacune des personnes qui ont terminé leur vie ici dans les ténèbres de la terreur. J’ai ressenti comme un profond devoir de m’arrêter de façon particulière également devant la stèle en langue allemande. De là apparaît devant nous le visage d’Edith Stein, Thérèse Bénédicte de la Croix: juive et allemande, disparue, avec sa soeur, dans l’horreur de la nuit du camp de concentration allemand-nazi; comme chrétienne et juive, elle accepta de mourir avec son peuple et pour son peuple. Les Allemands qui furent alors déportés à Auschwitz-Birkenau et qui sont morts ici étaient considérés comme Abschaum der Nation – déchet de la nation. Mais aujourd’hui, nous les reconnaissons en revanche avec gratitude comme les témoins de la vérité et du bien, qui, même au sein de notre peuple, n’avaient pas disparu. Remercions ces personnes, car elles ne se sont pas soumises au pouvoir du mal, et elles apparaissent à présent devant nous comme des lumières dans une nuit de ténèbres. Avec profond respect et gratitude, nous nous inclinons devant tous ceux qui, comme les trois jeunes face à la menace des fournaises de Babylone, surent répondre: « Seul notre Dieu est capable de nous délivrer. Mais s’il ne le fait pas, sache, ô roi, que nous ne servirons pas ton Dieu ni n’adorerons la statue d’or que tu as élevée » (cf. Dn 3, 17 sq.).
Oui, derrière ces stèles se cache le destin d’innombrables êtres humains. Ceux-ci ébranlent notre mémoire, ébranlent notre coeur. Ils ne veulent pas provoquer la haine en nous: ils nous démontrent au contraire combien l’oeuvre de la haine est terrible. Ils veulent conduire la raison à reconnaître le mal comme mal et à le rejeter; ils veulent susciter en nous le courage du bien, de la résistance contre le mal. Ils veulent nous conduire à ces sentiments qui s’expriment dans les paroles que Sophocle fait prononcer à Antigone, face à l’horreur qui l’entoure: « Je ne suis pas ici pour haïr avec toi, mais pour aimer avec toi ».
Grâce à Dieu, avec la purification de la mémoire à laquelle nous pousse ce lieu d’horreur, se développent autour de ce lieu même de multiples initiatives qui veulent mettre un terme au mal et conférer une force au bien. Il y a quelques instants, j’ai pu bénir le Centre pour le Dialogue et la Prière. Tout près d’ici se déroule la vie cachée des soeurs carmélites, qui se savent particulièrement unies au mystère de la croix du Christ et qui nous rappellent la foi des chrétiens, qui affirme que Dieu lui-même est descendu dans l’enfer de la souffrance et souffre avec nous. A Oswiecim se trouve le Centre Saint-Maximilien et le Centre international de Formation sur Auschwitz et l’Holocauste. Il y a également la Maison internationale pour les Rencontres de la Jeunesse. Auprès de l’une des anciennes Maisons de Prière se trouve le Centre juif. Enfin, l’Académie pour les Droits de l’Homme est en cours de réalisation. Nous pouvons ainsi espérer que du lieu de l’horreur naisse et croisse une réflexion constructive et que le souvenir aide à résister au mal et à faire triompher l’amour.
L’humanité a traversé à Auschwitz-Birkenau un « ravin de la mort ». C’est pourquoi je voudrais, précisément en ce lieu, conclure par une prière de confiance – avec un Psaume d’Israël qui est également une prière de tous les chrétiens: « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi; ton bâton me guide et me rassure [...] J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours » (Ps 23, 1-4. 6).

NOUS PRES – LES LIEUX DE DÉPORTATION DES JUIFS DE ROME.

15 octobre, 2014

http://www.gliscritti.it/approf/shoa/sh_pic/mostra.htm

(traduction Google de l’italien)

NOUS PRES

LES LIEUX DE DÉPORTATION DES JUIFS DE ROME.

Exposition de photos par Francesco Rosa et Luca Servo

(Voir les photos sur le site, le texte, cependant, il se lit bien)

L’exposition de photos Près de nous. Les lieux de la déportation des juifs de Rome, retrace l’histoire de cet événement a eu lieu sous les yeux de la ville.
Le spectacle, créé au sein du Centre Culturel Due Pini, poursuivi par la Commission pour le dialogue avec le judaïsme du diocèse de Rome et le Centre culturel de l’Aréopage, et, enfin, les écrits du centre culturel, qui sont maintenant déposés à la documents photographiques, présente aujourd’hui des images de lieux qui ont vu la déportation des Juifs de Rome. Les photos ont été prises par des photographes Francesco Rosa et Luca Servo. Les textes accompagnant les photos sont prises à partir du livre de Fausto Coen 16 Octobre 1943.La grand raid des juifs de Rome, Giuntina, Florence, 1993.
La plaque du Collège militaire le long du Tibre rappelle les deux nuits passées par les juifs romains à cet endroit avant de partir pour Auschwitz
Kappler a pris de sa propre initiative l’extorsion de 50 kilos d’or pour les juifs romains.
Le projet s’avère actes intelligents et infâmes et dans des directions différentes. Tout d’abord Kappler croiront les Juifs romains qu’ils ne veulent pas plus et de les laisser dans cette illusion tragique qui vous permettra de réaliser que blitz surprenant que Himmler aurait aimé à 1 Octobre, mais que le refus de soutenir militaire par Kesselring avait rendu impossible pour cette date. Deuxièmement Kappler donner l’exécuteur le plan matériel (qui sera Dannecker) tout le temps nécessaire pour organiser la méthode et des garanties de succès courriers grand … Dimanche, 26 Septembre à 10 heures Dr Gennaro Hood, chef de service de la police Race Rome, informé le Dr Dante Almansi, président de l’Union des communautés juives italiennes, et l’avocat Ugo Foa, président de la Communauté juive de Rome, qui, au 18 de ce même dimanche a dû aller à Villa Volkonsky où les attendait dans son bureau «La politique de sécurité » lieutenant-colonel Herbert Kappler pour les communications importantes … Alors Foa dit que la réunion avec Kappler: « changeant tout à coup le ton et l’accent, que ses yeux sont devenus forte et dure, a prononcé le discours suivant à ses interlocuteurs: Vous et vos coreligionnaires ont la nationalité italienne, mais cela importe peu pour moi. Nous allons considérer que les Juifs allemands, et en conséquence, nos ennemis. Ou, pour être plus clair, nous le considérons comme un groupe à l’écart, mais pas isolé, le pire des ennemis contre lesquels nous nous battons. Et en tant que tel nous vous traitons. Mais je ne suis pas votre vie ou vos enfants que vous prendrez si vous acquitter de nos demandes. Et votre or nous voulons donner de nouvelles armes dans notre pays. Dans les 36 heures, vous aurez à versarmene 50 kg. Si vous versez y aura pas de mal. Sinon deux cents d’entre vous seront capturés et déportés en Allemagne à la frontière russe ou autrement rendues inoffensives … « 
Trente-six heures: donc la livraison devait avoir lieu dans les 12 du 28 Septembre.
Dans la longue ligne qui se déplaçait dans pendant 36 heures sur le trottoir qui longe le Tibre Cenci, où, à côté des bureaux principaux sont situés Synagogue communauté, il y avait les riches et les pauvres, les intellectuels et les commerçants, les artisans et les vendeurs, les gens instruits et sans défense , bien habillé ou éliminés. Certains sont allés avec lui paquets d’une certaine taille, beaucoup plus petits que les autres rouleaux. La renonciation d’un anneau mince, une paire de boucles d’oreilles portées, une vieille broche ou un petit bracelet, exposé au Temple que pour les fêtes de Roch Hachana (Nouvel An) et Yom Kippour (Jour du Grand Pardon), était pour les pauvres, une blessure douloureuse. Ils étaient des objets qui rappelaient minyan, mariage, Milot, les naissances, les personnes disparues. Ces objets ont été numérisés des moments heureux. Ce tas d’or avait été un témoin muet de sa propre histoire de famille … Dans cette longue ligne, il y avait seulement les Juifs. Il y avait des gens à qui Kappler avait rien demandé, mais ils ont voulu exprimer leur solidarité à une minorité en danger et délit. Ils avaient les mêmes « hommes justes » qui cinq ans plus tôt, en 1938, avaient montré leur solidarité avec les Juifs touchés par les lois injustes et racistes que la propagande fasciste avait montré grand mépris comme «piétistes». Et parmi eux, ne manquaient pas dans les 36 heures dans la longue lignée même des prêtres … Le Saint-Siège ne ??savaient officieusement au président de la Communauté où il n’était pas possible d’atteindre 50 livres dans l’ensemble de la période couvre le montant manquant. La Communauté aurait retourné « quand – rappelez-vous Foa – avait été capable de le faire … ». Il s’agissait d’un prêt, pas un don, mais à laquelle il n’était pas nécessaire d’avoir recours, comme les heures passées étonnamment augmenté le nombre de soumissionnaires. Dans tous les cas, la disponibilité du Vatican a levé la Communauté du cauchemar de ne pas atteindre les réductions imposées par Kappler.
Tibre Cenci, en face de la synagogue de Rome
La livraison de l’or devait avoir lieu à la Villa Volkonsky mais pas encore dans la Via Tasso, dans la construction non. 155 qui n’avaient pas encore quitté le lieu de torture et de terreur, mais au moins formellement, « l’Office de l’emploi des travailleurs ‘italien pour l’Allemagne » … À 16 heures, dans la Via Tasso Kappler n’a pas apparaître. Il n’avait pas voulu descendre dans les petites formalités de recevoir la médaille d’or qu’il avait extorqué. Il devait être remplacé par un officier subalterne, le capitaine Kurt Schutz, qui a été immédiatement façons suspectes et arrogants. Le Schutz avait fait assister par un orfèvre romain, dont il n’a jamais su le nom, et un autre officier SS envoyé de Berlin avec un courrier spécial. La pesée a été fait avec un équilibre du taux de £ 5. Chaque poids a été enregistrée simultanément par Dante Almansi et par un officier allemand, qui étaient aux deux extrémités de la table. A la fin de l’opération, tandis que Almansi avait marqué dix pesé, le capitaine a subi Schutz a déclaré qu’il y avait neuf pesé. Les protestations de tous les Juifs présentent encore plus irrité le capitaine qui est également opposée à celle qui était la meilleure façon de dissoudre tout doute: c’est, répétez l’opération. Enfin, face à l’insistance répétée sur le côté juif, le capitaine donna l’ordre de répéter Schutz pesé. Il a dû se rendre à la réalité: les livres étaient seulement 50 et les Juifs n’étaient pas les tricheurs.
Le bâtiment à 155 Via Tasso, à proximité de Saint-Jean de Latran, la prison de la SS, avec les fonctionnalités de Windows qui a gardé la bouche de loup à voir à l’extérieur. Aujourd’hui, il abrite le Musée de la Résistance romaine
(Quelques jours plus tard) l’ensemble du complexe de bâtiments qui composent les bureaux principaux du Temple et de la Communauté a été entouré par un cordon de SS. Chaque sortie a été bloquée et les employés ont reçu l’ordre de ne pas bouger de leur siège. Immédiatement après un groupe d’officiers allemands et sous-officiers dont certains spécialistes de la langue hébraïque « … a commencé une recherche approfondie de l’ensemble du bâtiment du dôme de la synagogue arrive à l’Oratoire du rite espagnol et le sous-sol » … Malgré le raid n’avait pas conduit à la découverte de « documents secrets », une grande quantité de cartes a également été prise en forçant armoires et les tiroirs quand ils n’ont pas été immédiatement trouvé les clés.
Parmi les documents ont également été pris rôles des contribuables qui seront, à la fin de la guerre, au centre du débat et de la controverse. Alors que les dossiers personnels de l’état et de la famille feuilles conjugales ont été prudemment fait en sorte de ces rôles que considérés comme des documents fiscaux ont été laissés dans le bureau sans tenir compte du fait qu’ils portaient aussi l’identité et l’adresse des contribuables … Le matin du 30 Septembre, Nouvel An selon le calendrier juif, deux officiers allemands revenaient au Tibre Cenci ce temps d’inspecter les bibliothèques de la deuxième et troisième étage. Orientalistes étaient deux, dont une avec le grade de capitaine avaient professeur de langue qualifié dans un lycée juif de Berlin. Le lendemain, 1er Octobre, les deux revenaient d’examiner plus attentivement les volumes exprimant souvent étonnement et l’admiration, et la prise de notes.
Eichmann a alors décidé d’envoyer à Rome pour le « Judenrazzia » Theo Dannecker, un expert de son choix, rapporteur sur les affaires juives »qui avaient débuté les rafles de Juifs à Paris … ». Dannecker, de ne pas attirer l’attention, à regarder son siège à Via Tasso, mais pas dans une modeste pension via Po. Quelques jours plus tard sont venus aussi son département spécial, composé de quatorze et trente officiers et soldats du rang de la SS dans partie venait de formation spécialisée dans la « régénération anti-juif » sur le front de l’Est, l’infâme « Einsatzgruppen ».
À 23 heures, le vendredi 15 conjoints Sternberg – Monteldi, les Juifs qui étaient venus de Trieste et avaient pris résidence à Rome à l’hôtel Victoria, en dépit d’être équipé d’un passeport suisse ont été arrêtés par les SS et soumis à des interrogatoires. Comme aucun document justifiant qu’ils étaient Juifs, ni leurs noms figurent sur une des listes de Dannecker. C’est impossible de déterminer comment leur présence avait été signalée à la SS … Le grand raid a commencé autour de 5,30. Nous avons participé à une centaine de ces 365 hommes (dont 9 officiers et 30 sous-officiers) qui étaient le total des forces impliquées dans le « Judenoperation » … Les Allemands essayé de donner l’action brutale de la nature d’un «transfert». Ils voulaient un troupeau inconscient et ont essayé d’éviter une éruption cutanée, des attitudes hostiles, émeutes. Ils ont essayé d’éviter les obstacles et les revers qu’ils pourraient ralentir l’opération. Surtout voulu faire bientôt.
À cette fin, ils avaient livré à chaque commande est bilingue:
Ensemble, avec votre famille et d’autres juifs appartenant à votre maison, vous serez transféré.
Vous devez apporter de la nourriture pour au moins 8 jours, des cartes de rationnement, des cartes d’identité et des lunettes.
Vous pouvez emporter une mallette avec des effets personnels et de la literie, des couvertures, à l’exception., De l’argent et des bijoux.
Verrouillage de l’appartement et prendre la clé avec lui.
, Même dans les cas de maladie les plus graves, ils ne peuvent en aucun cas être laissés pour compte. Infirmary est dans le domaine.
Vingt minutes après la présentation de ce billet, la famille doit être prêt pour le départ.
Il voulait croire les victimes vers une destination finale. «Verrouillage de l’appartement et prendre la clé avec lui » laisse entendre un retour possible. « Les cartes de rationnement et l’identité » impliquaient une destination dans lequel ces documents pourraient servir. Mais pourquoi «malade aussi grave ne peut pas être laissé derrière»?
Via del Portico d’Ottavia, au cœur du quartier juif, qui était entouré à 05h30
Le SS allait de maison en maison, des familles entières surprend encore largement dans le sommeil. Lorsque les portes n’ont pas été ouvertes immédiatement abattu à coups de crosse ou forcée avec leviers de fer. Toutes les personnes prises ont été recueillies temporairement dans un espace qui se trouve juste au-delà de l’historique Portico d’Ottavia autour des vestiges du théâtre de Marcellus. La plupart des personnes arrêtées étaient des adultes, souvent âgés et très vieux plus souvent. Beaucoup de femmes, adolescents, enfants. Il n’a pas été fait aucune exception ni pour les personnes qui sont malades ou affaiblies, ni pour les femmes enceintes ou pour ceux qui ont encore des enfants à la mamelle. Pour tout le monde.
La pelouse en face du théâtre de Marcellus, où les Juifs furent raflés, avant d’être transporté dans un camion au Collège militaire
Aucune zone de la ville a été épargnée. Dans ceux de Trastevere, Testaccio et Monteverde, la plus proche de l’ancien ghetto, il y avait le plus grand nombre d’arrestations.
Ainsi que dans des maisons abandonnées Portico d’Ottavia dans le bourgeois et aristocratique Rome a été consommé la grande tragédie. Larmes ont été versées, répandre le désespoir, il a tenté évasions désespoir. Dans Via Brescia 29, les Allemands avaient approché le lit où il était veuve Tabet puntandole l’arme de Mme Sofia Soria lui demandant de se lever. Mme Sofia, qui était de 92, mort de peur. Elle était la prof mère-in-law. Victor Calo, médecin généraliste. La SS est revenue deux jours plus tard à l’enterrement des pauvres, dans l’espoir d’arrêter la famille. Le manque de compassion envers les aînés, les malades, les enfants semblait incompréhensible pour les témoins de ce jour-là. Giulio Anau se rappeler qu’un rapport, Benjamin Philipson, a été arrêté à son domicile sur la Via Flavia 84 en fauteuil roulant invalide, car pendant de nombreuses années souffrant de la maladie de Parkinson », entre l’indignation des personnes présentes, cependant, impuissants face à des mitrailleuses. … « .
A titre d’Adalberto, non loin de la Piazza Bologna, la SS n’a pas trouvé quelqu’un: seulement quatre ans – Ennio Lanternari – qui dormait dans le lit des grands-parents au moment absent. Le SS lui a pris, le bébé se réveille effrayé et se mit à pleurer. Pendant ce temps tombé grand-mère qui a été abandonné pour un moment pour acheter quelque chose. Ils lui et son petit-fils ont pris.
Une autre photo de la Portico d’Ottavia aujourd’hui. L’expulsion n’a pas été limitée à la zone du ghetto juif, mais a embrassé toute la ville
Settimio Calo a été sauvé. Bien qu’il ait quitté sa maison pour faire la queue pour les cigarettes. mais quand il est rentré chez lui, il ne trouva personne. Ni la femme ni les dix enfants, dont le plus âgé avait 21 ans et le plus jeune, Samuel, toujours allaitant, 4 mois. «Je me suis jeté contre la porte, je voulais rejoindre les autres, ne pas comprendre quoi que ce soit … alors je me suis assis et j’ai commencé à pleurer. J’ai vécu seulement parce que j’ai toujours espéré riaverne au moins un, peut-être Samuel. J’étais en vie et je veux juste être mort. « 
L’île Tibérine, à l’hôpital Fatebenefratelli, où de nombreux Juifs ont été sauvés par la population. Ils étaient habillés comme des médecins ou des patients et lui avaient sauvé la vie
L’Institut Église Jésus et de Marie, sur la Via Flaminia à la colline Fleming. Ici, comme dans beaucoup d’autres maisons religieuses, ont trouvé refuge des juifs, qui ont échappé capture
A 14 ans, le grand raid était terminée. J’ai été pris en 1259: 363 hommes, 689 femmes, 207 enfants. Les juifs de la vieille ville est de tous les autres ont été temporairement hébergés dans les locaux du Collège militaire, le bâtiment vaste et massive dans la Via della Lungara, dominé par le Janicule. Les hommes étaient séparés des femmes et des enfants. Divisé en groupes, ont été distribués dans les salles de classe, les couloirs, les salles et autres locaux de chance. Lorsque ces espaces ont été remplis, les gens étaient benportanti plus disposés sous le portique d’entrée. Toutes les taxes des salles de classe avaient été barricadées avec des planches de bois clouées.
Le pleurs incessants des femmes et des enfants, des ordres inintelligibles a constamment crié par les gardes, la pénombre, un assainissement inadéquat a créé beaucoup de tension et de confusion … dimanche à l’aube, après un examen attentif des cartes d’identité et d’autres documents, ont été libérés par les conjoints et les enfants issus de mariages mixtes, les colocataires et les employés non-juifs qui, au moment du raid étaient dans les maisons des personnes recherchées. En tout, 237 personnes. Un Wachsberger a été ordonné sur place pour prendre en charge les fonctions de l’interprète et traduit la décision de l’agent:
Ceux … qui ne sont pas juifs sont mis de côté. Si je trouve un Juif qui a déclaré ne pas être, dès que le mensonge sera découvert qui sera exécutée immédiatement …
Malgré la grave menace que sept Juifs étaient capables de s’intégrer dans le groupe de ceux qui ont été libérés. Je suis Joseph Durghello avec sa femme Bettina Pérouse et son fils Angelo; Enrico Mariani, Dina Angelo, Bianca Ravenne Levi et sa fille Piera De 1022 … malheureux, pas une seule personne était juive. Elle était un catholique qui n’abandonne pas un orphelin Juif mauvaise santé sous sa garde n’avait pas eu le courage de se déclarer juif et n’avait pas voulu suivre son destin. Ni l’enfant ni son généreux mécène sont de retour … Dans la nuit Marcella Di Veroli Pérouse, le neuvième mois de grossesse, elle a commencé à avoir des douleurs du travail. Les Allemands ne lui permettait pas de transférer à l’hôpital, qui a accepté que d’être appelé un médecin. La mère a été isolé dans le porche de l’Ordre militaire et a donné naissance à une petite fille. Marcella Pérouse avait 23 ans et qu’elle avait été arrêtée avec ses deux enfants âgés de 5 et 6 ans. Le mari Cesare Di Veroli avait réussi à échapper à la traîne.
Le Collège militaire, le long du Tibre, près de la prison de Regina Coeli, et à Saint-Pierre, où les Juifs ont été forcés de passer deux nuits entre le captage et le départ pour Auschwitz
Aucune mention de la grand raid est de toute évidence trouvé dans les journaux de l’époque. On peut en déduire que d’une, presque une «information bureaucratique de service», texte de présentation à l’air innocent du journal du 18 Octobre romaine. Qui j’ai informé les lecteurs que « le départ des officiers pour le Nord, maintenant fixé à 9, ne peut être faite à partir de la gare de Tiburtina. Il commence demain à partir de Termini « . La raison en est évidente. Un convoi très différent partait ce matin de l’époque romaine périphérique du port et pas de regards indiscrets serait un témoin du crime.
A l’aube, le lundi 18 Octobre, plus d’un millier de prisonniers ont été transférés du Collège militaire de camions à la gare de fret ferroviaire. Sur une voie d’évitement était quelques jours, un convoi composé de 18 wagons à bestiaux. Les personnes arrêtées ont toutes été entassés dans les voitures à 50 ou 60 sur chaque wagon dans un espace insuffisant. L’attente douloureuse des personnes arrêtées a duré six heures … Dans le bas de la rampe sur une voie d’évitement rettilineo- écrit Elsa Morante – stationné un train qui semblait longueur Ida exterminés. Le bruit venait de là. Ils étaient peut-être une douzaine de wagons à bestiaux … Ils n’avaient pas de fenêtre sauf une petite ouverture à la grille supérieure. Dans certains de ces réseaux ont été appuyé les deux mains embrayage ou un couple d’yeux.
La gare de Tiburtina, à partir de laquelle les juifs romains sont partis pour Auschwitz
Sur cet arrêt (Padoue), la dernière le sol italien, il est l’entrée dans son journal quotidien de la Croix-Rouge provinciale Lucie De Marchi, le jour du service.
À 12 heures … pas annoncé, s’arrêter à notre station centrale d’un train de internés juifs de Rome. Après de longues discussions, on nous donne la permission à la rescousse. A 13 wagons ouverts fermé pendant 28 heures! Dans chaque voiture sont entassés cinquantaine de personnes, enfants, femmes, vieillards, jeunes hommes et mature. Ne jamais montrer le hath plus horrible été offert à nos yeux. Et la bourgeoisie arraché de maisons, sans bagages, sans assistance, condamné à plus offensive de la promiscuité, de la faim et de la soif. Nous nous sentons désarmés et suffisante pour tous leurs besoins, paralysé par une miséricorde frémissante de révolte, par une sorte de terreur qui domine toutes les victimes, le personnel des chemins de fer, les spectateurs, les gens …
À 23 au vendredi 22 Octobre, après un incroyable voyage de 6 jours et 6 nuits, le train est arrivé à Auschwitz-Birkenau. Personne n’a été envoyée jusqu’à ce que le lendemain. Le convoi a été encore scellé et gardé toute la nuit … Formé sous les ordres criés sur la SS, un alignement fortuit, est venu le Dr Josef Mengele, dont la réputation sinistre est maintenant partie de l’histoire, mais il était un personnage totalement inconnue à la nouvelle arrivé. Sous sa direction, a commencé la sélection: les enfants, les vieux, les vieux, les malades et ceux qui avaient un chétif look ou malade (et les hommes avec des cheveux blancs, mais pas vieux) ont été alignés sur le droit de Mengele et ses aides. Ils étaient environ cinq.
À sa gauche, les hommes et les femmes jugées aptes à travailler.
Pendant ce temps était arrivé sur place le commandant du camp, Rudolf Hoess. Normalement Hoess n’a pas assisté à la sélection des prisonniers, mais dans les jours avant il y avait eu une grande curiosité de l’arrivée annoncée de Juifs italiens. Même les dirigeants du domaine, il avaient été infectés et ils voulaient y assister. Il a été le premier convoi d’Italiens qui sont arrivés à Auschwitz … Le commandant Hoess ordonné Wachsberger de traduire l’annonce que les femmes, les enfants, les malades ont été transférés sur des camions dans la «permanence» qui étaient près à environ 10 kilomètres. Mais même les personnes valides, qui se sentait fatigué et qu’il voulait obtenir sur ces camions, ils pourraient le faire.
Deux cent cinquante hommes et femmes ont quitté les rangs de la «valide» pour rejoindre les autres qui étaient déjà sur les véhicules.
Le voyage a été plutôt courte, chemin moins d’un kilomètre dans quelques minutes.
Le camion s’est arrêté devant les chambres à gaz. L’enlèvement a été immédiate … Wachsberger dit qu’il allait monter dans le camion, mais Mengele a arrêté parce qu’il avait encore besoin d’un interprète. Plus tard Wachsberger demandé le «docteur» (Mengele aimait discuter avec lui et semblait curieux Italie de Mussolini et surtout) parce qu’ils avaient laissé dans les camions aussi valables pour les hommes et les femmes. «Celui qui n’est pas capable de marcher dix kilomètres avant – fut la réponse – il n’est pas adapté pour faire le travail qui doit être fait dans ce domaine. » Mais la plupart ont été montés à bord sur des camions pour d’autres raisons. Sergio paix, par exemple, a été placé dans la ligne de ceux qui sont destinés à travailler. Il voulait monter sur le camion de rester avec son père et sa mère. Ne pas lui, ni la «paresse» ou de la fatigue, mais un sentiment qu’il n’avait jamais été aussi fort que maintenant trahi. Et comme il a fait beaucoup d’autres.
On peut se demander pourquoi les Allemands, cependant, de cette manière ont renoncé à une partie des hommes valides. La vraie raison est que, dans ces jours une rage épidémie de typhus à Auschwitz. La mise en place d’un nombre excessif de détenus a augmenté les chances que la contagion de se propager. Cela explique pourquoi dans le convoi du 23 Octobre, le pourcentage de ceux qui ont fini immédiatement dans les chambres à gaz était de 82% (839 sur 1022), le plus élevé jamais dans tout transport ultérieur des déportés d’Italie.
Sur la cinquantaine de femmes destinées à travailler un seul a survécu: Settimia Spizzichino. Puis il avait 22 ans et a été emmené avec sa mère et ses deux sœurs à travers la princesse. Seul son père avait sauvé du raid. Sur le sort des 49 camarades de classe qui ne sont plus en arrière de la Spizzichino pense que « … la neige, travaux lourds, une mauvaise alimentation, ont tous contribué à la décimation. » Settimia a été sauvé parce qu’il a commencé à un «bloc d’expériences» et «… a été aidé par une infirmière avec un bon coeur … ». Quand elle a été libérée, elle avait 24 ans et pesait 30 livres. Et «convaincu que ce qui lui a permis de résister a été particulièrement la pensée qu’il était revenu à raconter …

Francesco Fontebasso, Estasi di S. Teresa, Szépmuvészeti Múzeum, Budapest

14 octobre, 2014

 Francesco Fontebasso, Estasi di S. Teresa, Szépmuvészeti Múzeum, Budapest dans images sacrée 34007
http://www.scuolaecclesiamater.org/2014/08/festa-della-transverberazione-di-s.html

BENOÎT XVI: SAINTE THÉRÈSE DE JÉSUS – 15 OCTOBRE (m

14 octobre, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2011/documents/hf_ben-xvi_aud_20110202_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI

Mercredi 2 février 2011

SAINTE THÉRÈSE DE JÉSUS – 15 OCTOBRE (m)

Chers frères et sœurs,

Au cours des catéchèses que j’ai voulu consacrer aux Pères de l’Eglise et aux grandes figures de théologiens et de femmes du Moyen-âge, j’ai eu l’occasion de m’arrêter également sur certains saints et saintes qui ont été proclamés docteurs de l’Eglise en raison de leur éminente doctrine. Aujourd’hui, je voudrais commencer une brève série de rencontres pour compléter la présentation des docteurs de l’Eglise. Et je commence par une sainte qui représente l’un des sommets de la spiritualité chrétienne de tous les temps: sainte Thérèse d’Avila (de Jésus).
Elle naît à Avila, en Espagne, en 1515, sous le nom de Teresa de Ahumada. Dans son autobiographie, elle mentionne elle-même certains détails de son enfance: la naissance de «parents vertueux et craignant Dieu», au sein d’une famille nombreuse, avec neuf frères et trois sœurs. Encore enfant, alors qu’elle n’avait pas encore 9 ans, elle a l’occasion de lire les vies de certains martyrs, qui lui inspirent le désir du martyre, si bien qu’elle improvise une brève fugue de chez elle pour mourir martyre et monter au Ciel (cf. Vie, 1, 4): «Je veux voir Dieu» déclare la petite fille à ses parents. Quelques années plus tard, Thérèse parlera de ses lectures d’enfance, et affirmera y avoir découvert la vérité, qu’elle résume dans deux principes fondamentaux: d’un côté, «le fait que tout ce qui appartient au monde ici bas passe» et de l’autre, que seul Dieu est «pour toujours, toujours, toujours», un thème qui revient dans la très célèbre poésie «Que rien ne te trouble,/ que rien ne t’effraie;/ tout passe. Dieu ne change pas:/ la patience obtient tout;/ celui qui possède Dieu/ ne manque de rien/ Dieu seul suffit!». Orpheline de mère à l’âge de 12 ans, elle demande à la Très Sainte Vierge de lui servir de mère (cf. Vie, 1, 7).
Si, au cours de son adolescence, la lecture de livres profanes l’avait conduite aux distractions d’une vie dans le monde, l’expérience comme élève des moniales augustiniennes de Sainte-Marie-des-Grâces d’Avila, ainsi que la lecture de livres spirituels, en particulier des classiques de la spiritualité franciscaine, lui enseignent le recueillement et la prière. A l’âge de 20 ans, elle entre au monastère carmélite de l’Incarnation, toujours à Avila; dans sa vie religieuse, elle prend le nom de Thérèse de Jésus. Trois ans plus tard, elle tombe gravement malade, au point de rester quatre jours dans le coma, apparemment morte (cf. Vie, 5, 9). Même dans la lutte contre ses maladies, la sainte voit le combat contre les faiblesses et les résistances à l’appel de Dieu: «Je désirais vivre — écrit-elle — car je le sentais, ce n’était pas vivre que de me débattre ainsi contre une espèce de mort; mais nul n’était là pour me donner la vie, et il n’était pas en mon pouvoir de la prendre. Celui qui pouvait seul me la donner avait raison de ne pas me secourir; il m’avait tant de fois ramenée à lui, et je l’avais toujours abandonné» (Vie, 8, 2) En 1543, sa famille s’éloigne: son père meurt et tous ses frères émigrent l’un après l’autre en Amérique. Au cours du carême 1554, à l’âge de 39 ans, Thérèse atteint le sommet de sa lutte contre ses faiblesses. La découverte fortuite de la statue d’«un Christ couvert de plaies» marque profondément sa vie (cf. Vie, 9). La sainte, qui à cette époque trouvait un profond écho dans les Confessions de saint Augustin, décrit ainsi le jour décisif de son expérience mystique: «Le sentiment de la présence de Dieu me saisissait alors tout à coup. Il m’était absolument impossible de douter qu’il ne fût au dedans de moi, ou que je ne fusse toute abîmée en lui» (Vie, 10, 1).
Parallèlement au mûrissement de son intériorité, la sainte commence à développer concrètement l’idéal de réforme de l’ordre du carmel: en 1562, elle fonde à Avila, avec le soutien de l’évêque de la ville, don Alvaro de Mendoza, le premier carmel réformé, et peu après, elle reçoit aussi l’approbation du supérieur général de l’ordre, Giovanni Battista Rossi. Dans les années qui suivent, elle continue à fonder de nouveaux carmels, dix-sept au total. La rencontre avec saint Jean de la Croix, avec lequel, en 1568, elle fonde à Duruelo, non loin d’Avila, le premier couvent de carmélites déchaussées, est fondamentale. En 1580, elle obtient de Rome l’érection en Province autonome pour ses carmels réformés, point de départ de l’ordre religieux des carmélites déchaussées. Thérèse termine sa vie terrestre au moment où elle est engagée dans l’activité de fondation. En 1582, en effet, après avoir fondé le carmel de Burgos et tandis qu’elle est en train d’effectuer son voyage de retour à Avila, elle meurt la nuit du 15 octobre à Alba de Tormes, en répétant humblement ces deux phrases: «A la fin, je meurs en fille de l’Eglise» et «L’heure est à présent venue, mon Epoux, que nous nous voyons». Une existence passée en Espagne, mais consacrée à l’Eglise tout entière. Béatifiée par le Pape Paul V en 1614 et canonisée en 1622 par Grégoire XV, elle est proclamée «Docteur de l’Eglise» par le Serviteur de Dieu Paul VI en 1970.
Thérèse de Jésus n’avait pas de formation universitaire, mais elle a tiré profit des enseignements de théologiens, d’hommes de lettres et de maîtres spirituels. Comme écrivain, elle s’en est toujours tenu à ce qu’elle avait personnellement vécu ou avait vu dans l’expérience des autres (cf. Prologue au Chemin de perfection), c’est-à-dire en partant de l’expérience. Thérèse a l’occasion de nouer des liens d’amitié spirituelle avec un grand nombre de saints, en particulier avec saint Jean de la Croix. Dans le même temps, elle se nourrit de la lecture des Pères de l’Eglise, saint Jérôme, saint Grégoire le Grand, saint Augustin. Parmi ses œuvres majeures, il faut rappeler tout d’abord son autobiographie, intitulée Livre de la vie, qu’elle appelle Livre des Miséricordes du Seigneur. Composée au Carmel d’Avila en 1565, elle rapporte le parcours biographique et spirituel, écrit, comme l’affirme Thérèse elle-même, pour soumettre son âme au discernement du «Maître des spirituels», saint Jean d’Avila. Le but est de mettre en évidence la présence et l’action de Dieu miséricordieux dans sa vie: c’est pourquoi l’œuvre rappelle souvent le dialogue de prière avec le Seigneur. C’est une lecture fascinante, parce que la sainte non seulement raconte, mais montre qu’elle revit l’expérience profonde de sa relation avec Dieu. En 1566, Thérèse écrit le Chemin de perfection, qu’elle appelle Admonestations et conseils que donne Thérèse de Jésus à ses moniales. Les destinataires en sont les douze novices du carmel de saint Joseph d’Avila. Thérèse leur propose un intense programme de vie contemplative au service de l’Eglise, à la base duquel se trouvent les vertus évangéliques et la prière. Parmi les passages les plus précieux, figure le commentaire au Notre Père, modèle de prière. L’œuvre mystique la plus célèbre de sainte Thérèse est le Château intérieur, écrit en 1577, en pleine maturité. Il s’agit d’une relecture de son chemin de vie spirituelle et, dans le même temps, d’une codification du déroulement possible de la vie chrétienne vers sa plénitude, la sainteté, sous l’action de l’Esprit Saint. Thérèse fait appel à la structure d’un château avec sept pièces, comme image de l’intériorité de l’homme, en introduisant, dans le même temps, le symbole du ver à soie qui renaît en papillon, pour exprimer le passage du naturel au surnaturel. La sainte s’inspire des Saintes Ecritures, en particulier du Cantique des cantiques, pour le symbole final des «deux Epoux», qui lui permet de décrire, dans la septième pièce, le sommet de la vie chrétienne dans ses quatre aspects: trinitaire, christologique, anthropologique et ecclésial. A son activité de fondatrice des carmels réformés, Thérèse consacre le Livre des fondations, écrit entre 1573 et 1582, dans lequel elle parle de la vie du groupe religieux naissant. Comme dans son autobiographie, le récit tend à mettre en évidence l’action de Dieu dans l’œuvre de fondation des nouveaux monastères.
Il n’est pas facile de résumer en quelques mots la spiritualité thérésienne, profonde et articulée. Je voudrais mentionner plusieurs points essentiels. En premier lieu, sainte Thérèse propose les vertus évangéliques comme base de toute la vie chrétienne et humaine: en particulier, le détachement des biens ou pauvreté évangélique, et cela nous concerne tous; l’amour des uns pour les autres comme élément essentiel de la vie communautaire et sociale; l’humilité comme amour de la vérité; la détermination comme fruit de l’audace chrétienne; l’espérance théologale, qu’elle décrit comme une soif d’eau vive. Sans oublier les vertus humaines: amabilité, véracité, modestie, courtoisie, joie, culture. En deuxième lieu, sainte Thérèse propose une profonde harmonie avec les grands personnages bibliques et l’écoute vivante de la Parole de Dieu. Elle se sent surtout en harmonie avec l’épouse du Cantique des Cantiques et avec l’apôtre Paul, outre qu’avec le Christ de la Passion et avec Jésus eucharistie.
La sainte souligne ensuite à quel point la prière est essentielle: prier, dit-elle, «signifie fréquenter avec amitié, car nous fréquentons en tête à tête Celui qui, nous le savons, nous aime» (Vie 8, 5). L’idée de sainte Thérèse coïncide avec la définition que saint Thomas d’Aquin donne de la charité théologale, comme amicitia quaedam hominis ad Deum, un type d’amitié de l’homme avec Dieu, qui le premier a offert son amitié à l’homme; l’initiative vient de Dieu (cf. Summa Theologiae -II, 21, 1). La prière est vie et se développe graduellement en même temps que la croissance de la vie chrétienne: elle commence par la prière vocale, elle passe par l’intériorisation à travers la méditation et le recueillement, jusqu’à parvenir à l’union d’amour avec le Christ et avec la Très Sainte Trinité. Il ne s’agit évidemment pas d’un développement dans lequel gravir les plus hautes marches signifie abandonner le type de prière précédent, mais c’est plutôt un approfondissement graduel de la relation avec Dieu qui enveloppe toute la vie. Plus qu’une pédagogie de la prière, celle de Thérèse est une véritable «mystagogie»: elle enseigne au lecteur de ses œuvres à prier en priant elle-même avec lui; en effet, elle interrompt fréquemment le récit ou l’exposé pour se lancer dans une prière.
Un autre thème cher à la sainte est le caractère central de l’humanité du Christ. En effet, pour Thérèse la vie chrétienne est une relation personnelle avec Jésus, qui atteint son sommet dans l’union avec Lui par grâce, par amour et par imitation. D’où l’importance que celle-ci attribue à la méditation de la Passion et à l’Eucharistie, comme présence du Christ, dans l’Eglise, pour la vie de chaque croyant et comme cœur de la liturgie. Sainte Thérèse vit un amour inconditionné pour l’Eglise: elle manifeste un vif sensus Ecclesiae face aux épisodes de division et de conflit dans l’Eglise de son temps. Elle réforme l’Ordre des carmélites avec l’intention de mieux servir et de mieux défendre la «Sainte Eglise catholique romaine », et elle est disposée à donner sa vie pour celle-ci (cf. Vie 33, 5).
Un dernier aspect essentiel de la doctrine thérésienne, que je voudrais souligner, est la perfection, comme aspiration de toute la vie chrétienne et objectif final de celle-ci. La sainte a une idée très claire de la «plénitude» du Christ, revécue par le chrétien. A la fin du parcours du Château intérieur, dans la dernière «pièce», Thérèse décrit cette plénitude, réalisée dans l’inhabitation de la Trinité, dans l’union au Christ à travers le mystère de son humanité.
Chers frères et sœurs, sainte Thérèse de Jésus est une véritable maîtresse de vie chrétienne pour les fidèles de chaque temps. Dans notre société, souvent en manque de valeurs spirituelles, sainte Thérèse nous enseigne à être des témoins inlassables de Dieu, de sa présence et de son action, elle nous enseigne à ressentir réellement cette soif de Dieu qui existe dans la profondeur de notre cœur, ce désir de voir Dieu, de chercher Dieu, d’être en conversation avec Lui et d’être ses amis. Telle est l’amitié qui est nécessaire pour nous tous et que nous devons rechercher, jour après jour, à nouveau. Que l’exemple de cette sainte, profondément contemplative et efficacement active, nous pousse nous aussi à consacrer chaque jour le juste temps à la prière, à cette ouverture vers Dieu, à ce chemin pour chercher Dieu, pour le voir, pour trouver son amitié et trouver ainsi la vraie vie; car réellement, un grand nombre d’entre nous devraient dire: «Je ne vis pas, je ne vis pas réellement, car je ne vis pas l’essence de ma vie». C’est pourquoi, le temps de la prière n’est pas du temps perdu, c’est un temps pendant lequel s’ouvre la voie de la vie, s’ouvre la voie pour apprendre de Dieu un amour ardent pour Lui, pour son Eglise, c’est une charité concrète pour nos frères. Merci.

YVES RAGUIN, CHEMINS DE LA CONTEMPLATION - »PARTIR ».

14 octobre, 2014

http://www.lapairelle.be/IMG/doc/YvesRAGUIN-Partir.doc.

YVES RAGUIN, CHEMINS DE LA CONTEMPLATION - »PARTIR ».

« Quand on a décidé de partir à la recherche de Dieu, il faut faire ses bagages, seller son âne et se mettre en route. La montagne de Dieu est à peine visible dans le lointain… A l’aube, il faut partir. C’est un grand départ. Il faut dire adieu. A quoi ? A tout et à rien.
A rien, car ce monde que l’on quitte sera là près de nous, en nous, jusqu’à notre dernier souffle, toujours aussi près de nous. Etant chassé et repoussé, il a bien des chances de surgir avec plus de véhémence à l’intérieur de nous-mêmes.
A tout, car, en partant à la recherche de l’absolu, nous coupons les ponts avec tout ce qui pourrait nous en détourner, avec ce qui, en nous et dans les êtres, tend à former un corps d’opposition à l’action divine. Finalement ce qui est le plus dur à laisser, c’est ce nous-même, qui dans son besoin fondamental d’autonomie, s’oppose à Dieu. La séparation finalement, n’est pas dans l’éloignement, mais dans le détachement. Il faut à tout prix empêcher notre personnalité de se replier sur elle-même, de se construire en face de Dieu une citadelle, où Dieu ne sera admis que comme hôte. Oui, quand tu veux prier, il faut ouvrir ta maison et dénouer ton âme en Dieu.
Chaque genre de vie demande un détachement. Il faut que se détache d’elle-même et se dénoue l’âme des époux, l’âme des fiancés. Autrement il n’y a pas d’amour possible, mais un égoïsme cherché dans l’autre. A l’extrême pointe de l’amour se trouve l’amour de Dieu, don total et réciproque de l’un à l’autre.
Mais pour l’homme, Dieu est l’Autre, l’autre qui finalement se révélera, dans l’amour, comme l’être de notre être.
Avant de partir, il y a quelques coups de hache et de serpe à donner. En tranchant autour de soi, on voit immédiatement que l’on tranche en soi… Mais il ne faut pas attendre d’être détaché de tout et de soi pour partir. Il faut partir et, peu à peu, à mesure que nous avancerons, les choses qui nous sont les plus chères prendront de la distance. Beaucoup s’attacheront à nos pas. C’est normal. Si notre coeur y tient encore, il suffit de dire à Dieu: « Mon Dieu, je tiens encore à ceci, à cela, mais je compte sur toi pour me libérer, tandis que je marche vers toi. »
Qu’emporter avec soi ? Tout soi-même et rien de moins. Etrange réponse après avoir dit qu’il faut tout laisser et surtout se laisser soi-même. Et pourtant c’est vrai, il faut s’emporter tout entier. Beaucoup ne partent qu’en apparence. Ils n’emportent avec eux qu’un fantôme d’eux-mêmes. Ils se mettent eux-mêmes en sécurité avant de se mettre en route… Ils se font une personnalité superficielle, ce robot, cette ombre d’eux-mêmes qu’ils envoient à la recherche de Dieu. Ils n’entrent jamais vraiment de tout leur être dans I’expérience. C’est déjà une sorte de saint qui s’embarque pour l’expédition, un personnage modelé d’après les traités de la perfection. Ils envoient un double d’eux-mêmes tenter l’aventure et s’étonnent ensuite de ne retirer de tout cela que déception.
En partant il faut mettre sur son âne tout ce qu’on possède et partir avec tout ce qu’on est, sa carcasse, son esprit, son âme, il faut tout prendre, les grandeurs et les faiblesses, le passé de péché, les grandes espérances, les tendances les plus basses et les plus violentes… tout, tout, car tout doit passer par le feu. Tout doit être finalement intégré pour faire un être humain capable d’entrer corps et âme dans la connaissance de Dieu.
Quand la décision de partir est prise et qu’on est présent, tout présent, tout soi-même pour le départ, il faut se mettre en accord total de corps et d’âme avec ce grand corps du Christ qu’est l’Eglise, vivre avec elle, ressentir en elle les pulsations gigantesques que scande sa vie liturgique, dans ses enseignements, dans les sacrements, dans son attention constante… Là, vivant au rythme de l’Eglise, il est facile d’orienter tout son être vers le Seigneur et de vivre l’espoir de sentir bientôt la main de Dieu se poser sur son âme.
Comme le bout du chemin se perd en Dieu et que personne ne connaît le chemin sinon celui qui vient de Dieu, Jésus-Christ, il faut, tout en écoutant les maîtres que nous rencontrons, fixer les yeux sur Lui seul. Il est la voie, la vérité et la vie. Lui seul d’ailleurs a parcouru le chemin dans les deux sens. Il faut mettre notre main dans la sienne et partir … « 

 

Statue du pape Calixte I, la cathédrale de Reims

13 octobre, 2014

 Statue du pape Calixte I, la cathédrale de Reims dans images sacrée 640px-Reims-Portail_Nord-St_Calixte

http://it.wikipedia.org/wiki/Papa_Callisto_I

CALIXTE: ÉTYM. GRECQUE : DE KALLISTOS, LE PLUS BEAU.

13 octobre, 2014

http://goyet.free.fr/StCalixte.htm

CALIXTE: ÉTYM. GRECQUE : DE KALLISTOS, LE PLUS BEAU.

Calixte Ier, Saint (155-222), Pape et Martyr (217-222)
Romain, né vers 155 dans les quartiers du Transtévère, ancien esclave d’un chrétien, Calixte (ou Calliste) gère la banque de son ancien maître, celui qui l’a affranchi, à Rome, mais ses procédés pour renflouer la caisse et éviter la faillite le conduisent au tribunal où il est condamné aux mines de Sardaigne.
Libéré avec d’autres chrétiens grâce à l’intervention de Marcia, la maîtresse de l’empereur Commode, il revint à Rome vers 190, étudie la théologie, lit la Bible et porte secours aux chrétiens nécessiteux. Ordonné diacre, il est ensuite nommé conseiller principal du pape Zéphirin et chargé de l’organisation des cimetières chrétiens romains : C’est à lui que l’on doit la construction sous la voie Appienne, des Catacombes Sainte-Calixte, premier cimetière chrétien officiel où reposent les martyrs et tous les papes (sauf lui) ayant vécu au IIIe siècle.
Elu pape pour succéder à Zéphirin en 217, Calixte a le souci d’adapter l’Eglise aux conditions de son époque. Bon et indulgent par-dessus tout, il fait prévaloir, contre les rigoristes, l’usage d’admettre au sacrement de réconciliation tous les pécheurs sans exception, quelle que soit la gravité de leurs fautes. Il permet à des adultères repentants ainsi qu’aux anciens apostats, les lapsi (qui avaient renié leur foi sous la torture ou la menace) de recevoir la sainte communion. Il est dès lors l’objet de très vives attaques d’un grand théologien traditionaliste, Hippolyte, qui n’hésite pas à se dresser en antipape en se faisant élire par des dissidents. Calixte définit l’unité divine et la distinction entre le Père et le Fils. Il facilite aussi, malgré la loi civile en vigueur, les mariages entre femmes libres et esclaves. Il est assassiné au Transtévère au cours d’une émeute antichrétienne en l’an 222. Sa tombe sera retrouvée au cimetière Calépode, via Aurelia, à Rome, en 1961. 235.
Le pontificat de Calixte est très important, surtout de par sa politique d’indulgence et de pardon, face à la ligne d’extrême rigueur et de dureté d’Hippolyte. Calixte resta fidèle à la tradition de l’Eglise ancienne, mais l’adapta à son époque et à la société dans laquelle il vivait.

Catacombes de Saint Calixte
Le complexe de St. Calixte, entre le second et le troisième mille de la via Appia Antique, est constitué d’espaces de cimetières en surface, avec des annexes que l’on peut dater de la fin du IIè siècle après Jésus–Christ, à l’origine indépendant les uns des autres il furent ensuite reliés entre eux pour former un unique et très vaste ensemble de catacombes communautaires. L’ensemble a pris le nom du pape St. Calixte, martyr (217 – 222), celui–ci, avant son pontificat, fut nommé par le pape Zéphirin (199 – 217 ) à l’administration du cimetière. Ce cimetière était celui de l’Eglise de Rome, lieu de sépulture de nombreux pontifes et martyrs. Des nombreuses structures qui occupaient l’espace sur terre, il ne reste de visible actuellement que deux édifices funéraires en forme d’abside : La tricora orientale et celle occidentale. Cette dernière accueillait probablement les sépultures du pape Zéphirin et du martyr Tartisius. Une des plus anciennes et importante zone de la catacombe est celle des Papes et de Ste Cécile : le long d’une galerie de cette zone s’ouvrent les cubiculum dits « des sacrements » (premières décennies, IIIé siècle après Jésus–Christ), là figurent des peintures parmi les plus anciennes des catacombes. Dans une crypte de la zone furent enterrés presque tous les papes du IIIè siècle : Pontien, Anthère, Fabien, Lucius, Etienne, Sixte II, Denis, Félix et Eutichien. Près de la crypte des Papes se trouve celle de Ste. Cécile, à laquelle on attribue un culte surtout à l’époque du haut Moyen âge. Les autres zones des catacombes importantes sont : celle du pape Corneille (215–253), mort en exil à Civitavecchia, celle du pape St. Miltiade (311–314), celle des papes St. Caïus (283–296) et St. Eusèbe (309) et celle dénommée « libérienne », à cause des nombreuses inscriptions qui datent de l’époque du pape St. Libère (352–366)
Les Catacombes, comme on l’a souligné à plusieurs reprises, présentent une grande importance en rapport avec le Jubilé de l’an deux mille. Le retour aux origines, par le moyen des plus anciens cimetières imaginés par les premiers chrétiens, s’insère parfaitement dans le projet de la  » nouvelle évangélisation « , qui engage l’Eglise tout entière sur la route du troisième millénaire. Les Catacombes, tout en présentant le visage éloquent de la vie chrétienne des premiers siècles, constituent une permanente école de la foi, d’espérance et de charité. Elles parlent de la solidarité qui unissait les frères dans la foi : les offrandes de chacun permettaient la sépulture de tous les défunts, même des plus indigents qui ne pouvaient pas se permettre les frais d’acquisition et d’installation de leur tombe. Le terme même de coemeteria,  » dortoirs « , dit que les Catacombes étaient considérées de véritables lieux de repos communautaire, où tous les frères chrétiens, indépendamment de leur titre et de leur profession, dormaient dans une proximité large et solidaire, dans l’attente de la résurrection finale. Ce n’étaient pourtant pas des lieux tristes ; ils étaient décorés de fresques, de mosaïques et de sculptures, comme pour égayer les méandres obscurs et anticiper pars des images de fleurs, d’oiseaux et d’arbres la vision du paradis attendu à la fin des temps. La formule significative :  » in pace « , qui revient souvent sur les tombeaux des chrétiens, résume bien leur espérance. Beaucoup de tombeaux des martyrs sont encore gardés à l’intérieur des Catacombes et des générations de fidèles sont venus prier devant eux. Les pèlerins du Jubilé de l’an deux mille, eux aussi, se rendront au tombeaux des martyrs et, adressant leurs prières aux antique champions de la foi, ils tourneront leur pensée vers les  » nouveaux martyrs « , vers les chrétiens qui dans un passé récent et de nos jours encore, ont été et sont encore victimes de violence, d’injustices, d’incompréhension parce qu’ils veulent rester fidèles au Christ et à son Evangile. Dans le silence des Catacombes, le pèlerin de l’an deux mille peut retrouver ou raffermir sa propre identité religieuse par une sorte d’itinéraire spirituel qui, partant des premiers témoins de la foi, le mène jusqu’aux raisons et aux exigences de la nouvelle évangélisation « . ( L’Osservatore Romano 17 janvier 1998 )

Saint Calixte, Le seizième de nos papes (Article de Christiane MALLARMÉ dans  » Le Monde Chrétien  » Octobre 2001)
Il s’appelait Calixte et c’était un esclave chrétien qui devint – destinée exceptionnelle – le pape de l’indulgente bonté. On pense qu’il est né vers 155 et mort en 222 à Rome. Doté d’une très grande intelligence, son maître Carpophore, qui reconnaissait son habileté naturelle, lui avait donné à gérer une banque qui s’occupait de son propre argent et de celui d’autres chrétiens. Malheureusement, l’argent fut perdu, on ne sait comment, puis ce fut la faillite et, pour cette raison, Calixte fut condamné aux travaux forcés dans les mines de Sardaigne. La maîtresse de l’empereur Commode, Marcia, chrétienne de cœur, le connaissait et obtint sa grâce. Calixte se retira alors loin de Rome et alla s’établir à Autium où il vécut une dizaine d’années grâce à la pension que lui versait le pape Victor Ier (189-199). Il secourait les chrétiens dans le besoin et s’adonnait à l’étude des saintes écritures. Affranchi, Calixte (que certain appellent Calliste) fonda le cimetière chrétien sis sur la voie Appienne (cimetière connu aujourd’hui sous le nom de Saint Calliste). Ce cimetière contenait, entre autres, les corps de la plupart des évêques de Rome du IIIe siècle. Calixte devint ensuite l’archidiacre du pape saint Zéphyrin (199-217).
Celui-ci apprécia les talents de son protégé, se prit d’une grande amitié pour lui et même l’employa comme conseiller.
A la mort de Zéphyrin en 217, il ne fallait pas, pour gouverner l’Église, à une époque si tourmentée, un pasteur moins sage ni moins vaillant. Calixte fut élu pape et autorisa, à l’encontre de la loi civile, les mariages entre esclaves et personnes libres, et rendit le jeûne des Quatre-Temps, qui remontait aux apôtres, obligatoire dans toute l’Église. L’oraison disait :  » Chaque année, nous faisons pénitence à l’arrivée de chaque saison. Que les sacrifices de nos corps et de nos âmes vous soient agréables, Seigneur Jésus.  »
Hippolyte, talentueux Grec alexandrin érudit, un autre candidat, l’accusa d’être un mauvais pape parce qu’il accordait trop facilement le pardon aux pécheurs. En effet, la politique de Calixte était si indulgente qu’elle irritait les rigoristes : il admettait à la communion des meurtriers et les adultères repentants, conservait des évêques qui regrettaient sincèrement des péchés mortels, et assouplissait les normes d’entrée au catéchuménat. La controverse conduisit au schisme. Hippolyte, se déclara antipape.
De nombreuse conversions s’opérèrent sous le pontificat de saint Calixte. La persécution ayant éclaté, il se réfugia avec dix de ses prêtres dans la maison de Pontien. La maison fut bientôt envahie par des soldats qui reçurent des ordres leur défendant de laisser entrer des vivres. Pendant quatre jours, Calixte fut privé de toute nourriture mais le jeûne et la prière lui donnèrent des forces nouvelles. Le préfet, redoublant de cruauté, donna l’ordre de le frapper chaque matin à coups de bâton et de tuer quiconque essayerait de l’aider. Mais parmi les soldats qui veillaient à la garde de Calixte, il y avait un certain Privatus, qui soufrait beaucoup d’un ulcère. Il demanda sa guérison au saint qui lui dit :  » Si vous croyez de tout cœur en Jésus-Christ et recevez le baptême au nom de la sainte Trinité, vous serez guéri  » Aussitôt apres l’administration du baptême, le soldat fut guéri. Le préfet eut connaissance de cette conversion et fit fouetter à mort Privatus.
De la mort de Calixte, on ne connaît pas exactement les circonstances. Il semble avoir été tué dans une émeute, soit décapité, soit défenestré par des excités. Enterré sur la voie Aurélienne, il fut vénéré comme martyr à partir du IVe siècle. La plupart des informations le concernant viennent de son ennemi Hippolyte et d’un autre opposant, Tertullien, dont voici un texte ou il expose sa thèse avant de la réfuter :  » Mais, disent-ils, Dieu est bon, très bon. Il est compatissant, il aime à pardonner. Il faut donc que les enfants de Dieu soient, eux aussi, miséricordieux et pacifiques, qu’ils se pardonnent réciproquement, comme le Christ nous a pardonné, et que nous ne jugions pas de peur d’être jugés.  » D’une extrême habileté, d’une grande humanité, d’une foi ardente en Dieu, Calixte se heurta aux opinions de l’époque. Il est fêté le 14 octobre.

Saint Calixte Ier Pape et Martyr (+ 222) (Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.)
A la mort de saint Zéphirin, Calixte, Romain, fut élevé au Siège apostolique. Il ne fallait point, pour gouverner l’Église, à une époque si tourmentée, un pasteur moins sage ni moins vaillant. Il rendit le jeûne des Quatre-Temps, qui remontait aux Apôtres, obligatoire dans toute l’Église.
C’est sous son règne que l’on commença à bâtir des temples chrétiens, qui furent détruits dans les persécutions suivantes. Il fit creuser le cimetière souterrain de la voie Appienne, qui porte encore aujourd’hui son nom et qui renferme tant de précieux souvenirs, entre autres le tombeau de sainte Cécile, la crypte de plusieurs Papes, des peintures qui attestent la conformité de la foi primitive de l’Église avec sa foi actuelle.
De nombreuses conversions s’opérèrent sous le pontificat de saint Calixte. La persécution ayant éclaté, il se réfugia, avec dix de ses prêtres, dans la maison de Pontien. La maison fut bientôt enveloppée par des soldats qui reçurent la défense d’y laisser rentrer aucune espèce de vivres. Pendant quatre jours, le Pape Calixte fut privé de toute nourriture; mais le jeûne et la prière lui donnaient des forces nouvelles. Le préfet, redoublant de cruauté, donna l’ordre de frapper chaque matin le prisonnier à coups de bâton, et de tuer quiconque essayerait de pénétrer pendant la nuit dans sa maison.
Une nuit, le prêtre martyr Calépode, auquel Calixte avait fait donner une sépulture honorable, apparut au Pontife et lui dit: « Père, prenez courage, l’heure de la récompense approche; votre couronne sera proportionnée à vos souffrances. »
Parmi les soldats qui veillaient à la garde du prisonnier, il y avait un certain Privatus, qui souffrait beaucoup d’un ulcère; il demanda sa guérison à Calixte, qui lui dit: « Si vous croyez de tout coeur en Jésus-Christ et recevez le baptême au nom de la Sainte Trinité, vous serez guéri. – Je crois, reprit le soldat, je veux être baptisé, et je suis sûr que Dieu me guérira. » Aussitôt après l’administration du baptême, l’ulcère disparut sans laisser de trace. « Oui, s’écrie le nouveau chrétien, le Dieu de Calixte est le seul vrai Dieu; les idoles seront jetées aux flammes, et le Christ régnera éternellement! » Le préfet eut connaissance de cette conversion et fit fouetter Privatus jusqu’à la mort. Par son ordre, Calixte, une grosse pierre au cou, fut jeté de la fenêtre d’une maison dans un puits.

LA CONVERSION DE LÉON TOLSTOÏ.

13 octobre, 2014

http://www.samizdat.qc.ca/arts/lit/tolstoi_em.htm

LA CONVERSION DE LÉON TOLSTOÏ.

Vers la fin des années 1870, le comte Léon Tolstoï (1828-1910), auteur de grands romans Guerre et Paix et Anna Karénine, a traversé une crise intérieure grave. Sa vie, l’existence de toute l’humanité et l’univers, lui semblait totalement futile. Il surmonta son découragement en développant une religion où “l’infini” joue le rôle de Dieu, et comportant une morale exigeant une vie quotidienne simple, la non-violence et l’abolition de gouvernement, l’Église, la science et l’industrie. Il discutait de cette évolution dans sa pensée comme sa conversion. Cependant, son journal très riche rédigé entre 1847 et sa mort, ainsi que son livre Ma Confession, documentant sa crise jusqu’à la conversion, démontrent qu’avant et après cette crise sa préoccupation presque exclusive et obsessionnelle demeurait sa propre personne.
Examinons en détail la crise de Tolstoï et sa « conversion » à travers son essai, Ma Confession. Il a grandi dans la foi orthodoxe russe, mais l’avait perdue au moment de fréquenter l’université. Il dit que cela était chose habituelle chez les gens instruits, pour qui “la doctrine religieuse [était seulement] un phénomène extérieur, déconnecté de la vie[1]. » Il a cru vaguement en un Dieu non défini et se consacra à l’autoperfection physique, mentale et sociale, Dans son cercle, les ambitions mondaines et les désirs étaient prisés et la bonté morale était la cible de dédain.
Plus tard, il dit qu’il a acquis, de ses confrères écrivains, « une fierté anormalement développée et une assurance folle que c’était ma vocation d’enseigner aux hommes, sans savoir quoi les enseigner »[2]. Il retrouvait cette même croyance ainsi que la foi dans le “progrès” exprimé en termes évolutionnistes chez les chefs de fil et les savants de l’Europe occidentale: « Tout évolue et j’évolue avec elle: et pourquoi (c’est ainsi) sera connu un jour. »[3] Ce n’est que lorsque Tolstoï a essayé d’enseigner aux enfants des paysans sur sa propriété de campagne qu’il se rendit compte qu’il ne pouvait le faire sans savoir ce qu’il fallait enseigner. Cette impasse, dit-il, aurait pu le conduire “à cette l’état de désespoir que j’ai atteint quinze ans plus tard, »[4] si ce n’eut été de son mariage heureux, de la vie familiale et que ses publications lui permettant d’obtenir les richesses et les applaudissements. Sa “seule vérité” d’alors était “qu’il faut vivre de manière à avoir le meilleur pour soi et sa famille. »[5]
C’est alors que commença sa crise intérieure. D’abord graduellement, puis de plus en plus, il se trouvait perplexe et déprimé par les questions du sens de son existence et le but de sa vie. Il les chassaient de son esprit, mais comprit par la suite que ces questions étaient importantes et devaient être résolues. Au milieu de ses travaux quotidiens, il se demandait tout à coup ce que tout cela pouvait signifier, et
Ma vie s’est arrêtée. La vérité est que la vie n’a aucun sens. Et c’est alors que moi, un homme favorisé par la fortune, je me cachait la corde de moi-même de peur que je ne me pende… et j’ai cessé d’aller à la chasse avec un fusil de peur d’être tenté par un moyen aussi facile de mettre fin à ma vie.[6]
Il en est venu à voir la vie comme une plaisanterie stupide et méchante jouée sur lui par « quelqu’un », même si « je ne reconnais pas un “ quelqu’un ” qui m’aurait créé. » Maladie et mort, la puanteur et les vers » ‘viendront; « mes oeuvres … seront oubliées, et je n’existerai plus. Alors, à quoi bon tous ces efforts? »[7] Toutes les joies de la vie, y compris la famille et l’art, pouvaient le calmer seulement “lorsque, au fond de mon âme, je croyais que ma vie avait un sens. »[8]
Tolstoï rechercha une réponse dans les sciences naturelles. Celles-ci ne parlaient que de changements globaux et de l’évolution d’une infinité de petites particules dans l’espace infini, le temps et la complexité, ce qui ne réglait rien. Pour ce qui est des sciences sociales, et la philosophie, elles devaient admettre qu’elles n’avaient pas de réponse. Compte tenu de cette impasse touchant la quête humaine pour découvrir le but ultime de la vie, Tolstoï, citant Socrate, Schopenhauer, le livre de l’Ecclésiaste et Bouddha, a réaffirmé que la vie est mauvaise et absurde et que la mort et le néant lui sont préférables.
À ce stade critique, bien que Tolstoï s’accrochait toujours à sa foi dans la raison, il a pris conscience que les masses de gens simples et sans instruction étaient plus sages que lui:
C’est ainsi que la chose se présentait: moi, ma raison, a reconnu que la vie est insensée. S’il n’y a rien de supérieur à la raison (et il n’y en a pas: car rien ne peut prouver qu’une telle chose puisse exister), alors à mon avis la raison est le créateur de la vie… Comment la raison peut rejeter la vie tandis qu’elle est la créatrice de la vie?
Le raisonnement démontrant la vanité de la vie… est depuis longtemps connu des gens très simples, et pourtant ils ont vécu et vivent encore. Comment se fait-il qu’ils vivent tous sans jamais penser mettre en doute le caractère raisonnable de la vie?[9]
S’étant humilié en puisant chez les gens simples et sans instruction, Tolstoï a affirmé qu’ils avaient découvert la signification de la vie dans la “connaissance irrationnelle”, et
que cette connaissance irrationnelle, c’est la foi, justement la chose que je ne pouvais que rejeter. C’est Dieu, la Trinité, la création en six jours; les diables et les anges et tout le reste que je ne peux pas accepter aussi longtemps que je conserve ma raison. Il y avait là, dans la foi un rejet de la raison, qui m’est encore plus impossible que le rejet de la vie.[10]
Ce rejet catégorique du Dieu trinitaire ainsi que le Créateur de la Bible est en soi déraisonnable, car c’est un rejet de tout test rationnel possible. Tolstoï n’aurait-il pu raisonner de la manière suivante : “Peut-être ces simples croyants ne sont pas aussi irrationnelles que je le pense et que le Dieu auquel ils croient et prient existe réellement? Comment puis-je tester cette hypothèse? Il aurait pu faire alors ce qu’a fait un professeur de psychologie chinois incrédule invité par un ami chrétien à prier « O Dieu, si Dieu n’existe pas, alors ma prière est inutile et j’ai prié en vain, mais s’il y a un Dieu , alors trouve quelque moyen pour me le faire savoir.  » Le professeur se demanda ensuite:
Suis-je prêt à admettre [à mes étudiants], que j’ai eu tort tout ce temps? J’ai réfléchi longuement à la question, néanmoins j’ai senti que je devais être honnête. Car si, après tout, il y avait vraiment un Dieu, je serais fou de ne pas croire en Lui.
Alors, je me suis agenouillé et j’ai prié, et tandis que je priai j’ai eu la certitude qu’il y avait un Dieu. Puis je me suis souvenu de l’Évangile de Jean que j’avais lu, et comment il semblait être écrit par un témoin oculaire et je savais que si c’était le cas, alors Jésus était bien le Fils de Dieu et j’ai été sauvé![11]
Toutefois, Tolstoï n’a pas testé la croyance des chrétiens ni sa propre incrédulité. Il a raisonné plutôt que la solution résidait dans “une relation entre le fini et l’infini », qui était le centre de la foi.[12] Et Tolstoï définissait la foi comme “une connaissance de la signification de la vie humaine à la suite de laquelle l’homme ne se détruit pas lui-même, mais vit. »[13] Il sentait les gens de son entourage, menaient des vies inutiles parasites, tandis que les pauvres, les simples et les personnes sans instruction a vécu comme il le fallait, même si des superstitions se trouvaient mélangés à leurs vérités. Selon cette norme, il sentait qu’il était mauvais, “ et de me sentir convaincu de ma bonté était pour moi plus important et nécessaire que deux et deux font quatre. »[14] Dans la tentative de définir ses rapports avec Dieu, il a de nouveau nié que Dieu est « le créateur et sauveur ”. car ce concept le déprimait et lui ôtait ce qu’il fallait pour vivre. Puis il “ est devenu effrayé et se mit à prier à Celui que je cherchais. Mais plus je priais, plus il est devenu évident pour moi qu’il ne m’entendait pas… ”[15]. Cette expérience s’est répétée à maintes reprises. Après avoir d’abord rejeté le Dieu des Écritures, Tolstoï n’a reçu aucune réponse de “Celui que je cherchais », c’est-à-dire, non pas du Dieu transcendant, souverain, personnel qu’il détestait, mais une divinité vague de sa propre invention. Son expérience est inévitablement celle des prêtres de Baal au mont Carmel (I Rois 18:26-29).
Enfin, Tolstoï élabora sa solution: « Vivre en cherchant Dieu, et vous ne vivrez pas sans Dieu. » Il a estimé que cette formulation, dont il n’a jamais discerné l’illogisme, était la même que sa croyance d’enfance qu’il devait vivre en accord avec “la volonté qui m’a produit… je peux trouver l’expression de cette volonté dans ce que l’humanité… a produit pour se diriger »[16]. Le sens de la vie était de “sauver [son] âme, et pour sauver son âme, il faut vivre de manière sainte ” et pour vivre de manière sainte , il doit renoncer à tous les plaisirs de la vie, doit travailler de ses mains, s’humilier, souffrir et être miséricordieux . « [17]
Avec cette conclusion que Tolstoï aboutit à l’essence de la religion qu’il allait pratiquer et prêcher le reste de sa vie. Il l’appellera “le christianisme”, mais l’a conçu comme une combinaison de tout ce qu’il a considéré comme raisonnable dans toutes les religions et philosophies. Il rejetait la divinité de Christ ainsi que sa résurrection, tous les miracles et le surnaturel et il a réécrit les Évangiles en conséquence. Il insistait que l’homme doit se perfectionner par ses propres efforts, sans aide et à son avis la prière comme « évoquant de soi-même l’élément divin… tout en renonçant à tout ce qui peut distraire ses sentiments, [et] s’éprouver soi-même, ses actes, ses désirs … selon les exigences les plus élevées de l’âme. « [18] Les disciples de Tolstoï étaient, pour la plupart, des gens instruits comme lui. Et la plupart étaient malheureux, tout comme c’était son cas. Son journal intime démontre abondamment sa misère intérieure après sa “ conversion ”. Perçu de l’extérieur sa misère était dû au refus de sa famille à partager son nouveau moralisme ascétique, mais vu de l’intérieure, il était dû à l’échec quotidien et sans espoir de se perfectionner en dépit d’efforts continus, sincères et scrupuleux. Au début, il a brièvement rejoint l’Église orthodoxe et observait avec diligence ses rituels comme le faisaient les croyants paysans. Toutefois, lorsqu’il a reçu la communion pour la première fois après de nombreuses années, il a “ressenti une douleur dans mon cœur”; seulement son « sentiment déterminé d’abaissement et l’humilité” l’a aidé à le supporter, mais il “ne pouvait pas y aller une seconde fois. »[19] Tolstoï fut excommunié en 1901 par l’Église orthodoxe, une reconnaissance tardive de son apostasie.
La Confession de Tolstoï démontre qu’il n’était en aucune manière converti de son propre ego, certainement pas au Créateur et Rédempteur souverain, transcendant (“autre-que-moi ”) de la Bible qu’il a rejeté tout son cœur, âme, esprit et force. Plutôt il a été “converti” d’une dévotion périodique, à une dévotion à temps plein et tenace à sa propre personne et à sa perfection morale par ses propres efforts. Et cette « bonté » humaine, sans la grâce de Dieu, il ne pouvait qu’échouer, ce qui n’a pas manqué. Si on devait paraphraser Romains 8:28 « Toutes choses concourent au mal de ceux qui détestent Dieu”, cela a été corroboré par la suite de la vie inconvertie de Tolstoï.

Léon Tolstoï
« Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. » (Matt 7: 21-23)
« Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, (…) ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là. Il en est parmi eux qui s’introduisent dans les maisons, et qui captivent des femmes d’un esprit faible et borné, chargées de péchés, agitées par des passions de toute espèce, apprenant toujours et ne pouvant jamais arriver à la connaissance de la vérité. » (2Tim 3: 1,5-7)
(Article traduit par Paul Gosselin 2010)
NdT: Pour accélérer le processus de traduction nous avons simplement traduit les citations anglaise de Tolstoï. Ceci dit, la majorité de l’oeuvre de Tolstoï a été traduite en français.

Notes et Commentaires du webmestre sur le site;

Parabole du banquet de mariage

11 octobre, 2014

Parabole du banquet de mariage dans images sacrée fabbi-fabbio-wedding-procession

http://thesongofsongsblog.wordpress.com/intro-to-the-kingdom-parables/matthew-221-14-the-wedding-banquet/

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