Archive pour le 28 octobre, 2014

SAINT SIMON ET JUDE

28 octobre, 2014

SAINT SIMON ET JUDE dans images sacrée p005_1_00
http://salesiani.racine.ra.it/santi_simone_e_giuda.html

BENOÎT XVI : SIMON LE CANANÉEN ET JUDE THADDÉe – 28 OCTOBRE

28 octobre, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20061011_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 11 octobre 2006

SIMON LE CANANÉEN ET JUDE THADDÉe – 28 OCTOBRE

Chers frères et soeurs,

Nous prenons aujourd’hui en considération deux des douze Apôtres: Simon le Cananéen et Jude Thaddée (qu’il ne faut pas confondre avec Judas Iscariote). Nous les considérons ensemble, non seulement parce que dans les listes des Douze, ils sont toujours rappelés l’un à côté de l’autre (cf. Mt 10, 4; Mc 3, 18; Lc 6, 15; Ac 1, 13), mais également parce que les informations qui les concernent ne sont pas nombreuses, en dehors du fait que le Canon néo-testamentaire conserve une lettre attribuée à Jude Thaddée.
Simon reçoit un épithète qui varie dans les quatre listes: alors que Matthieu et Marc le qualifient de « cananéen », Luc le définit en revanche comme un « zélote ». En réalité, les deux dénominations s’équivalent, car elles signifient la même chose: dans la langue juive, en effet, le verbe qana’ signifie: « être jaloux, passionné » et peut être utilisé aussi bien à propos de Dieu, en tant que jaloux du peuple qu’il a choisi (cf. Ex 20, 5), qu’à propos des hommes qui brûlent de zèle en servant le Dieu unique avec un dévouement total, comme Elie (cf. 1 R 19, 10). Il est donc possible que ce Simon, s’il n’appartenait pas précisément au mouvement nationaliste des Zélotes, fût au moins caractérisé par un zèle ardent pour l’identité juive, donc pour Dieu, pour son peuple et pour la Loi divine. S’il en est ainsi, Simon se situe aux antipodes de Matthieu qui, au contraire, en tant que publicain, provenait d’une activité considérée comme totalement impure. C’est le signe évident que Jésus appelle ses disciples et ses collaborateurs des horizons sociaux et religieux les plus divers, sans aucun préjugé. Ce sont les personnes qui l’intéressent, pas les catégories sociales ou les étiquettes! Et il est beau de voir que dans le groupe de ses fidèles, tous, bien que différents, coexistaient ensemble, surmontant les difficultés imaginables: en effet, Jésus lui-même était le motif de cohésion, dans lequel tous se retrouvaient unis. Cela constitue clairement une leçon pour nous, souvent enclins à souligner les différences, voire les oppositions, oubliant qu’en Jésus Christ, nous a été donnée la force pour concilier nos différences. Rappelons-nous également que le groupe des Douze est la préfiguration de l’Eglise, dans laquelle doivent trouver place tous les charismes, les peuples, les races, toutes les qualités humaines, qui trouvent leur composition et leur unité dans la communion avec Jésus.
En ce qui concerne ensuite Jude Thaddée, il est ainsi appelé par la tradition qui réunit deux noms différents: en effet, alors que Matthieu et Marc l’appellent simplement « Thaddée » (Mt 10, 3; Mc 3, 18), Luc l’appelle « Jude fils de Jacques » (Lc 6, 16; Ac 1, 13). Le surnom de Thaddée est d’une origine incertaine et il est expliqué soit comme provenant de l’araméen taddà, qui veut dire « poitrine » et qui signifierait donc « magnanime », soit comme l’abréviation d’un nom grec comme « Théodore, Théodote ». On ne connaît que peu de choses de lui. Seul Jean signale une question qu’il posa à Jésus au cours de la Dernière Cène. Thaddée dit au Seigneur: « Seigneur, pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde? ». C’est une question de grande actualité, que nous posons nous aussi au Seigneur: pourquoi le Ressuscité ne s’est-il pas manifesté dans toute sa gloire à ses adversaires pour montrer que le vainqueur est Dieu? Pourquoi s’est-il manifesté seulement à ses Disciples? La réponse de Jésus est mystérieuse et profonde. Le Seigneur dit: « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui » (Jn 14, 22-23). Cela signifie que le Ressuscité doit être vu et perçu également avec le coeur, de manière à ce que Dieu puisse demeurer en nous. Le Seigneur n’apparaît pas comme une chose. Il veut entrer dans notre vie et sa manifestation est donc une manifestation qui implique et présuppose un coeur ouvert. Ce n’est qu’ainsi que nous voyons le Ressuscité.
A Jude Thaddée a été attribuée la paternité de l’une des Lettres du Nouveau Testament, qui sont appelées « catholiques » car adressées non pas à une Eglise locale déterminée, mais à un cercle très vaste de destinataires. Celle-ci est en effet adressée « aux appelés, bien-aimés de Dieu le Père et réservés pour Jésus Christ » (v. 1). La préoccupation centrale de cet écrit est de mettre en garde les chrétiens contre tous ceux qui prennent le prétexte de la grâce de Dieu pour excuser leur débauche et pour égarer leurs autres frères avec des enseignements inacceptables, en introduisant des divisions au sein de l’Eglise « dans leurs chimères » (v. 8), c’est ainsi que Jude définit leurs doctrines et leurs idées particulières. Il les compare même aux anges déchus et, utilisant des termes forts, dit qu’ »ils sont partis sur le chemin de Caïn » (v. 11). En outre, il les taxe sans hésitation de « nuages sans eau emportés par le vent; arbres de fin d’automne sans fruits, deux fois morts, déracinés; flots sauvages de la mer, crachant l’écume de leur propre honte; astres errants, pour lesquels est réservée à jamais l’obscurité des ténèbres » (vv. 12-13).
Aujourd’hui, nous ne sommes peut-être plus habitués à utiliser un langage aussi polémique qui, toutefois, nous dit quelque chose d’important. Au milieu de toutes les tentations qui existent, avec tous les courants de la vie moderne, nous devons conserver l’identité de notre foi. Certes, la voie de l’indulgence et du dialogue, que le Concile Vatican II a entreprise avec succès, doit assurément être poursuivie avec une ferme constance. Mais cette voie du dialogue, si nécessaire, ne doit pas faire oublier le devoir de repenser et de souligner toujours avec tout autant de force les lignes maîtresses et incontournables de notre identité chrétienne. D’autre part, il faut bien garder à l’esprit que notre identité demande la force, la clarté et le courage face aux contradictions du monde dans lequel nous vivons. C’est pourquoi le texte de la lettre se poursuit ainsi: « Mais vous, mes bien-aimés, – il s’adresse à nous tous – que votre foi très sainte soit le fondement de la construction que vous êtes vous-mêmes. Priez dans l’Esprit Saint, maintenez-vous dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ en vue de la vie éternelle. Ceux qui sont hésitants, prenez-les en pitié… » (vv. 20-22). La Lettre se conclut sur ces très belles paroles: « Gloire à Dieu, qui a le pouvoir de vous préserver de la chute et de vous rendre irréprochables et pleins d’allégresse, pour comparaître devant sa gloire: au Dieu unique, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et puissance, avant tous les siècles, maintenant et pour tous les siècles. Amen » (vv. 24-25).
On voit bien que l’auteur de ces lignes vit en plénitude sa propre foi, à laquelle appartiennent de grandes réalités telles que l’intégrité morale et la joie, la confiance et, enfin, la louange; le tout n’étant motivé que par la bonté de notre unique Dieu et par la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ. C’est pourquoi Simon le Cananéen, ainsi que Jude Thaddée, doivent nous aider à redécouvrir toujours à nouveau et à vivre inlassablement la beauté de la foi chrétienne, en sachant en donner un témoignage à la fois fort et serein.

PAPE FRANÇOIS – (l’Eglise est le corps du Christ!) – 22.10.14

28 octobre, 2014

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2014/documents/papa-francesco_20141022_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – (l’Eglise est le corps du Christ!)

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre

Mercredi 22 octobre 2014

Chers frères et sœurs, bonjour.

Lorsque l’on veut mettre en évidence que les éléments qui composent une réalité sont étroitement unis les uns aux autres et forment une seule chose, on utilise souvent l’image du corps. Depuis l’apôtre Paul, cette expression a été appliquée à l’Eglise et a été reconnue comme son trait caractéristique le plus profond et le plus beau. Aujourd’hui, alors, nous voulons nous demander: dans quel sens l’Eglise forme-t-elle un corps? Et pourquoi est-elle définie «corps du Christ»?
Dans le livre d’Ezéchiel est décrite une vision un peu particulière, impressionnante, mais capable de transmettre la confiance et l’espérance dans nos cœurs. Dieu montre au prophète une étendue d’ossements, détachés les uns des autres et desséchés. Une scène désolante… Imaginez toute une vallée pleine d’ossements. Dieu lui demande alors d’invoquer sur eux l’Esprit. A ce moment, les os se mettent à bouger, commencent à se rapprocher et à s’unir, sur eux poussent d’abord les nerfs, plus la chair, et ainsi se forme un corps, complet et plein de vie (cf. Ez 37, 1-14). Voilà, c’est cela l’Eglise! Je compte sur vous, aujourd’hui, chez vous, prenez la Bible, au chapitre 37 du prophète Ezéchiel, n’oubliez pas, et lisez-le, c’est très beau. C’est cela l’Eglise, c’est un chef d’œuvre, le chef d’œuvre de l’Esprit, qui insuffle en chacun la vie nouvelle du Ressuscité et qui nous place les uns aux côtés des autres, les uns au service et à l’aide des autres, faisant ainsi de nous tous un seul corps, édifié dans la communion et dans l’amour.
Mais l’Eglise n’est pas seulement un corps édifié dans l’Esprit: l’Eglise est le corps du Christ! Et il ne s’agit pas simplement d’une façon de dire: mais nous le sommes vraiment! C’est le grand don que nous recevons le jour de notre baptême! Dans le sacrement du baptême, en effet, le Christ nous fait siens, nous accueillant dans le cœur du mystère de la croix, le mystère suprême de son amour pour nous, pour nous faire ensuite renaître avec lui, comme nouvelles créatures. Voilà: c’est ainsi que naît l’Eglise, et c’est ainsi que l’Eglise se reconnaît corps du Christ! Le baptême constitue une véritable renaissance, qui nous régénère dans le Christ, qui fait de nous une partie de lui, et nous unit intimement entre nous, comme membres du même corps, dont il est la tête (cf. Rm 12, 5; 1 Co 12, 12-13).
Ce qui en découle, alors, est une profonde communion d’amour. Dans ce sens, il est illuminant que Paul, exhortant les maris à «aimer leurs femmes comme leur propre corps», affirme: «C’est justement ce que le Christ fait pour l’Eglise: ne sommes-nous pas les membres de son Corps?» (Ep 5, 28-30). Comme il serait beau que nous nous rappelions plus souvent ce que nous sommes, ce que le Seigneur Jésus a fait de nous: nous sommes son corps, ce corps que rien ni personne ne peut plus arracher de lui et qu’il couvre de toute sa passion et de tout son amour, précisément comme un époux avec son épouse. Cette pensée, toutefois, doit faire naître en nous le désir de correspondre au Seigneur Jésus et de partager son amour entre nous, comme membres vivants de son corps lui-même. A l’époque de Paul, la communauté de Corinthe rencontrait de nombreuses difficultés dans ce sens, vivant, comme nous aussi souvent, l’expérience des divisions, des envies, des incompréhensions et de la marginalisation. Toutes ces choses ne sont pas bonnes, parce que, au lieu d’édifier et de faire croître l’Eglise comme corps du Christ, elles la font éclater en mille morceaux, la démembrent. Et cela a lieu également de nos jours. Pensons dans les communautés chrétiennes, dans certaines paroisses, pensons dans nos quartiers à combien de divisions, combien de jalousies, comment l’on médit, combien d’envies, et d’exclusion. Et que cela entraîne-t-il? Cela nous démembre. C’est le début de la guerre. La guerre ne commence pas sur les champs de bataille: la guerre, les guerres commencent dans le cœur, avec les incompréhensions, les divisions, les envies, avec cette lutte avec les autres. La communauté de Corinthe était ainsi; eux, c’étaient des champions! L’apôtre Paul a donné aux Corinthiens certains conseils concrets qui valent également pour nous: ne pas être jaloux, mais apprécier dans nos communautés les dons et les qualités de nos frères. Les jalousies: «Celui-là a acheté une voiture», et là, je sens une jalousie; «Celui-là a gagné au loto», et une autre jalousie; «Et cet autre a beaucoup de chance dans tel domaine», et une autre jalousie encore. Tout cela démembre, fait du mal, il ne faut pas le faire! Parce qu’ainsi, les jalousies grandissent et remplissent le cœur. Un cœur jaloux est un cœur aigre, un cœur qui au lieu du sang, semble avoir du vinaigre; c’est un cœur qui n’est jamais heureux, c’est un cœur qui démembre la communauté. Mais que dois-je faire alors? Apprécier dans nos communautés les dons et les qualités des autres, de nos frères. Et lorsque je ressens de la jalousie — parce que cela arrive à tous, nous sommes tous pécheurs — je dois dire au Seigneur: «Merci, Seigneur, parce que tu as donné cela à cette personne». Apprécier les qualités, se faire proches et participer à la souffrance des derniers et des plus nécessiteux; exprimer sa gratitude à tous. Le cœur qui sait dire merci est un cœur bon, c’est un cœur noble, c’est un cœur qui est content. Je vous demande: savons-nous tous dire merci, toujours? Pas toujours, parce que l’envie, la jalousie nous freine un peu. Et, un dernier conseil que l’apôtre Paul donne aux Corinthiens et que nous aussi, nous devons nous donner les uns aux autres: ne considère personne supérieur aux autres. Combien de personnes se sentent supérieures aux autres! Nous aussi, tant de fois, nous disons comme ce pharisien de la parabole: «Je te remercie Seigneur, car je ne suis pas comme celui-là, je suis supérieur». Mais cela n’est pas beau, il ne faut jamais le faire! Et lorsque nous sommes sur le point de le faire, rappelons-nous de nos péchés, de ceux que personne ne connaît, ayons honte devant Dieu et disons: «Mais toi Seigneur, tu sais qui est supérieur, moi, je me tais». Et cela fait du bien. Et toujours, dans la charité, se considérer comme membres les uns des autres, qui vivent et se donnent au profit de tous (cf. 1 Co 12-14).
Chers frères et sœurs, comme le prophète Ezéchiel et comme l’apôtre Paul, invoquons nous aussi l’Esprit Saint, afin que sa grâce et l’abondance de ses dons nous aident à vivre véritablement comme corps du Christ, unis, comme famille, mais une famille qui est le corps du Christ, et comme signe visible et beau de l’amour du Christ.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, notamment les jeunes confirmés du diocèse de Bayeux-Lisieux, ainsi que les personnes en situation de précarité du diocèse de Lyon. Elles sont particulièrement les bienvenues et je les assure de ma prière.
Invoquons le Saint Esprit pour que sa grâce et l’abondance de ses dons nous aident à vivre vraiment comme Corps du Christ, signe visible de son amour.