Archive pour le 1 octobre, 2014
ABBÉ G. CHARDON « MÉMOIRES D’UN ANGE GARDIEN » (1868)
1 octobre, 2014http://www.spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/ref-07.html
ABBÉ G. CHARDON « MÉMOIRES D’UN ANGE GARDIEN »
CLERMONT-FERRAND, LIBRAIRIE CATHOLIQUE, .
CHAPITRE L : LA CORBEILLE
Quand, matin et soir, les membres de la famille étaient à genoux, ne formant qu’une âme et qu’un cœur, pour prier Dieu, nous étions, nous aussi, prosternés en adoration (1).
Nous unissions nos accents à ce beau mélange de voix graves et enfantines. Aucun ne manquait à la pieuse couronne. L’ange même de celui qui dormait dans son berceau se joignait à nous et priait pour son petit frère (2).
Les démons cherchaient à troubler le saint exercice. Ils venaient se poser sur la tête, sur la bouche, sur les yeux de nos amis. C’était alors, ou la fatigue, ou le sommeil, ou le dégoût, ou de folles imaginations qui arrêtaient l’action du cœur. Nous chassions les tentateurs et la ferveur reparaissait (3).
Nous recueillions avec un grand soin les prières. Elles étaient pour nous comme des fleurs qui naissaient dans l’âme et s’épanouissaient au dehors par la parole. Nous en formions une corbeille.
Celles qui n’avaient été effeuillées par aucune distraction, ni souillées par aucun sentiment profane, celles qui étaient fraîches et pures, intactes et complètes, obtenaient la place d’honneur.
Pour relever l’éclat de ces fleurs cueillies dans les vallées de l’exil, nous en empruntions de plus riches aux jardins de la patrie. Les fleurs du ciel venaient se marier aux fleurs de la terre et leur communiquaient leurs émanations et leurs beautés (4).
Comblés des biens de la gloire, nous n’avions rien à demander pour nous. Avec quelle joie nous demandions pour ceux qui nous étaient chers ! Nous éprouvions un égal besoin de louer en notre nom et de prier au nom de nos frères. Leurs infirmités, leurs douleurs, leurs périls devenaient notre partage. Par un échange touchant, l’amour nous donnait leurs misères et leur conférait nos privilèges.
Embellie par notre ferveur et soutenue par nos mains, la corbeille était acceptée, comme venant de nos amis, et leur obtenait les faveurs qu’ils désiraient (5).
Quand, trois fois le jour et plus souvent, ils se tournaient vers Marie et la saluaient par les paroles de Gabriel, à nous de recueillir les pieux Ave et de les offrir.
Marie s’inclinait avec l’expression d’un tendre amour. Elle retrouvait pour cette ambassade venue de la terre le sourire qu’elle eut jadis pour celle du ciel. Elle accueillait l’humble enfant, comme elle accueillit le glorieux archange. Son émotion était celle qu’elle éprouva au jour où il lui fut annoncé qu’elle allait être la mère de son Dieu.
1. Saint Nil, De la prière. – Louis de Blois, Appendice de la Vie ascétique.
2. Saint Bernard, Méditations, chap. VI.
3. Saint Thomas de Villeneuve, Sur les Anges. – Vie de saint Macaire d’Egypte, Boll.
4. Saint Jean Climaque, Echelle du ciel.
5. Saint Thomas de Villeneuve, Sur les Anges. – Vies de sainte Dorothée, de saint Arrigius, de saint Annowaredh, Boll.
Chapitre LXIX : Les Anges supérieurs
Notre ministère d’anges gardiens n’avait point suspendu nos relations avec nos frères du ciel. Il les avaient rendues, au contraire, plus fréquentes. Nous devions recourir à leur médiation non plus pour nous seuls, mais encore pour les âmes que nous conduisions (1).
Dans cette vaste hiérarchie que Dieu forma parmi les esprits, la grâce est transmise des plus élevés aux inférieurs. Le Rédempteur en est le principe. Elle coule de son cœur au cœur de Marie, descend par les séraphins, les chérubins, les Trônes, les Dominations, les Vertus, les Puissances, les Principautés, les Archanges, les Anges, et arrive jusqu’à l’homme (2).
Tout se lie dans cette sublime intendance ; et c’est de la sorte que nous formons la vivante Providence de Dieu.
Les hommes considèrent avec admiration la source d’où émane la grâce et en voient jaillir la beauté, la vie, le salut. Mais songent-ils au brillant canal par lequel arrivent ces eaux fécondes ?
Quel ravissement pour le père de famille, le jour où il aperçut cette immense chaîne dont le premier anneau était au cœur de Dieu et le dernier dans la main que lui tendait son bon ange (3) !
Sans ces relations de la terre et du ciel, que deviendraient les hommes ?
Pour s’emparer des âmes qu’il assiège, le démon n’aurait pas besoin de violents assauts. La stérilité et la famine les lui auraient bientôt livrées.
Bannir les anges du monde inférieur serait le dépouiller de sa gloire et de ses ornements. Au lieu de resplendir de lumière et de vie, il n’aurait en partage que les ténèbres et la mort. Les hommes cesseraient les magnifiques ascensions auxquelles président les purs esprits, et ne songeraient qu’à s’ensevelir dans les profondeurs de la matière (4).
Sans les anges, le monde inférieur n’aurait ni poésie, ni grandeur, et nulle part on ne pourrait y saluer l’espérance. Il le sait bien celui qui sème partout le rationalisme flétrissant que respirent un si grand nombre d’âmes. Il ne détruit point les réalités spirituelles et surnaturelles, mais il en dérobe la vue et empêche les cœurs de s’y élever.
1. Saint Denis, De la Hiérarchie céleste, ch. III et V. – Saint Thomas, Des Anges, quest. 107 et 111.
2. Nicétas Choniate, Trésor de la vraie foi, livre 2, ch. LX.
3. Saint Hilaire, Comm. Sur le Ps. 118.
4. Saint Clément d’Alexandrie, Stromates, 4. – Saint Ambroise, Comm. sur saint Luc.
L’EXISTENCE DES ANGES GARDIENS – JEAN XXIII ET JEAN-PAUL II.
1 octobre, 2014http://www.croire.com/Definitions/Mots-de-la-foi/Anges/L-existence-des-anges-gardiens
L’EXISTENCE DES ANGES GARDIENS – JEAN XXIII ET JEAN-PAUL II.
« Avons-nous un ange gardien ? » La rédaction de Croire.com répond à la question posée par un lecteur à partir d’extraits de discours des papes Jean XXIII et Jean-Paul II.
« Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits : car je vous le dis, leurs anges aux cieux voient constamment la face de mon Père qui est aux cieux » (Matthieu, chapitre 18, verset 10).
Dans l’Ancien Testament, les juifs croyaient déjà que chacun est confié à la protection particulière d’un ange. Cette conviction n’a jamais été démentie par l’Eglise, qui continue de célébrer la fête des Anges gardiens le 2 octobre. Quant aux saints qui auraient eu la vision de leur ange gardien, ils sont nombreux.
Citons tout particulièrement sainte Françoise Romaine qui remplissait ses devoirs de mère, d’épouse et de fidèle servante du seigneur, en présence de son ange ! Jean XXIII puis à son tour Jean-Paul II ont chacun, à leur façon, évoqué la présence de ces anges protecteurs, rappelant aussi leur fonction de « témoin de notre vie » lors du jugement dernier !
Discours de Jean XXIII, 2 octobre 1960, Discorsi
« Voici le 2 octobre : la fête des saints anges gardiens. [...] Sur la foi de tout ce qu’enseigne le Catéchisme romain, nous allons rappeler combien est admirable la disposition de la divine providence qui a confié aux anges l’office de veiller à ce que le genre humain et chaque être humain ne soit pas victime de graves périls.
De même en effet que, en cette existence terrestre, les parents, quand leurs enfants doivent entreprendre un voyage hérissé d’obstacles et d’embûches, se préoccupent d’appeler auprès d’eux quelqu’un qui puisse prendre soin d’eux et les aider dans l’adversité, ainsi le Père des cieux, pour chacun de nous, durant notre voyage vers la patrie céleste, a chargé les saints anges de nous aider et de nous protéger avec sollicitude afin que nous puissions éviter les embûches, surmonter les passions, et, sous leur conduite, ne jamais abandonner la voie droite et sûre qui conduit au paradis. [...]
Que la dévotion aux saints anges nous accompagne donc toujours ! Durant notre pèlerinage terrestre, combien de risques n’avons-nous pas à affronter soit de la part des éléments de la nature en révolution soit de la colère des hommes enfoncés dans le mal ! Eh bien, notre Ange gardien est toujours présent. Ne l’oublions jamais, invoquons-le toujours. «
Discours de Jean-Paul II, Rome, 6 août 1986
« L’Ecriture Sainte et la Tradition nomment anges ces purs esprits qui dans l’épreuve fondamentale de la liberté ont choisi Dieu, sa gloire et son règne. Ils sont unis à Dieu à travers l’amour total qui jaillit de la béatifiante vision face à face de la Sainte Trinité. Jésus lui-même le dit : « Les anges aux cieux voient contamment la face de mon Père qui est aux cieux ». Ce « voient constamment la face du Père » est la manifestation la plus élevée de l’adoration de Dieu. On peut dire qu’elle constitue cette « liturgie céleste » accomplie au nom de tout l’univers, à laquelle s’associe incessamment la liturgie terrestre de l’Eglise, en particulier dans ses moments culminants.
Il suffit de rappeler l’acte par lequel l’Église, chaque jour et à toute heure, dans le monde entier, au début de la prière eucharistique, au cœur de la sainte messe, rappelle « les anges et les archanges » pour chanter la gloire de Dieu trois fois saint, s’unissant par là à ces premiers adorateurs de Dieu, dans le culte et dans l’amoureuse connaissance du mystère ineffable de sa sainteté. Toujours selon la Révélation, les anges qui participent à la vie de la Trinité dans la lumière de la gloire, sont également appelés à participer à l’histoire du salut des hommes, dans les moments établis par le dessein de la Providence divine. « Est-ce que tous ne sont pas des esprits chargés d’un ministère, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter du salut ? » demande l’auteur de la lettre aux Hébreux. Et cela l’Église le croit et l’enseigne, sur la base de l’Ecriture sainte dont nous apprenons que la tâche des bons anges est la protection des hommes et la sollicitude pour leur salut.
Nous trouvons ces expressions en divers passages de l’Ecriture, par exemple au Psaume 91, plusieurs fois cité : « Il a donné pour toi ordre à ses anges de te garder en toutes tes voies. Eux sur leurs mains te porteront pour qu’à la pierre, ton pied ne heurte ». Jésus lui-même, parlant des enfants et avertissant de ne pas les scandaliser, se réfère à « leurs anges ». Il attribue de plus aux anges la fonction de témoins au suprême jugement divin sur le sort de celui qui a reconnu ou nié le Christ : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme à son tour se déclarera pour lui devant les anges de Dieu ».