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SAINT JEAN CHRYSOSTOME – HOMÉLIES SUR LA GENÈSE – TREIZIÈME HOMÉLIE.

2 septembre, 2014

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/genese/genes013.htm

SAINT JEAN CHRYSOSTOME

HOMÉLIES SUR LA GENÈSE – TREIZIÈME HOMÉLIE.

« Or le Seigneur Dieu avait dans Éden, vers l’Orient, un jardin de délices, et il y plaça l’homme qu’il avait formé. » (Gen. II, 8.)

ANALYSE.

1. Saint Chrysostome se réjouit de l’empressement de ses auditeurs, et leur promet d’y répondre par un zèle nouveau. — 2. Il reprend ensuite brièvement le récit de la formation de l’homme; et réfute en passant l’erreur de ceux qui regardaient l’âme comme une partie de la divinité. — 3. Abordant les paroles de son texte, il dit que le mot planté qu’emploie l’Écriture, exprime qu’à l’ordre du Seigneur là terre produisit les différents arbres du jardin de délices; et il ajoute que Moïse en détermine le lieu pour confondre par avance les fables dé quelques hérétiques. — 4. Le Seigneur y plaça l’homme afin qu’il jouit de toutes ses beautés et de tous ses agréments, et il lui défendit de toucher au fruit de l’arbre de vie, pour éprouver son obéissance, et lui rappeler sa dépendance.

1. Votre empressement et votre ardeur, votre attention et votre concours me ravissent d’admiration ; aussi, malgré le sentiment de ma faiblesse, je me propose de dresser chaque jour pour vous la table d’un festin spirituel. Sans doute cette table sera pauvre et frugale; mais j’ai confiance en votre zèle, et je sais que vous écouterez ma parole avec plus de joie que l’on n’en témoigne pour un repas grossier et matériel. Ne voyons-nous pas en effet que l’appétit des convives supplée à la frugalité de la table et à la pauvreté de l’hôte, en sorte qu’un maigre repas est mangé avec grand plaisir; tout au contraire, si on n’apporte qu’un faible appétit à un somptueux festin, la variété et l’abondance des mets deviennent inutiles, parce que personne ne peut en user pleinement? Mais ici, par la grâce de Dieu , vous vous approchez de cette table spirituelle pleins de ferveur et d’une pieuse avidité , et de mon côté je ne suis pas moins empressé à vous distribuer la parole sainte , parce que je sais que vous l’entendez avec une oreille bien disposée.
Le laboureur qui a trouvé un champ gras et fertile, le cultive avec le plus grand soin; il travaille le sol , le laboure et en arrache les épines ; il l’ensemence ensuite largement, et, tout rempli de confiance et d’espoir, il attend chaque jour le développement du grain qu’il a confié à une terre féconde. Cependant, il base ses calculs sur la fertilité du sol, et s’apprête à recueillir le centuple de ce qu’il a semé. C’est .ainsi qu’en voyant chaque jour votre ferveur s’accroître, votre empressement s’augmenter (71) et votre zèle se développer, je conçois les meilleures espérances; aussi, suis-je animé d’une ardeur nouvelle pour vous instruire , afin d’avancer quelque peu votre perfection , la gloire de Dieu et l’honneur de l’Eglise. Mais rappelons d’abord, s’il vous plaît, le sujet de notre dernier entretien, et puis nous passerons à l’explication du passage qui vient d’être lu. Voici donc ce que je vous disais, et ce que je vous développais en terminant notre dernière conférence; il est nécessaire d’y revenir brièvement : et Dieu forma l’homme du limon de la terre; et il répandit sur son visage un souffle de vie, et l’homme devint vivant et animé.
Or, je vous faisais observer, comme je le fais encore en ce moment, et comme je ne cesserai de le dire, que Dieu a donné à l’homme des marques d’une bonté extrême; il s’est occupé de notre salut avec un soin tout particulier, et il a comblé l’homme des plus grands honneurs. Bien plus, sa parole et ses actes ont déclaré hautement qu’à ses yeux l’homme était au-dessus de toutes les autres créatures: aussi, ne sera-t-il pas inutile de revenir sur ce sujet; car de même que les aromates rendent plus de parfum, selon qu’on les pétrit davantage, nos saintes Ecritures offrent à nos méditations profondes et multipliées, des trésors nouveaux, et elles présentent à notre piété des richesses immenses. Et Dieu forma l’homme du limon de la terre. Remarquez ici, je vous prie, combien ce langage diffère de celui que Dieu employa pour produire les autres créatures. Il dit, selon Moïse : Que la lumière soit, et la lumière fut; que le firmament soit, que les eaux se réunissent, que des corps lumineux soient, que la terre produise les plantes, que les eaux produisent les animaux qui nagent, et que la terre enfante les animaux vivants. C’est ainsi qu’une seule parole tira du néant toutes les créatures; mais s’agit-il de l’homme, Moïse dit : Et Dieu forma l’homme; cette expression, qui se proportionne à notre faiblesse, désigne également le mode de notre création et sa supériorité sur les créations antérieures. Car, pour parler un langage tout humain, elle-nous montre le Seigneur formant de ses propres mains le corps de l’homme; aussi, le bienheureux Job a-t-il dit:Vos mains m’ont formé et elles ont façonné mon corps. (Job, X, 8.) Nul doute que si Dieu eût commandé à la terre de produire l’homme, celle-ci n’eût exécuté cet ordre, mais il a voulu que le mode même de notre création nous fût une leçon d’humilité, et que ce souvenir nous retînt dans la dépendance qui convient à notre nature. Voilà pourquoi Moïse décrit si explicitement cette création, et nous dit que Dieu forma l’homme du limon de la terre.
2. Mais observez aussi combien ce mode de création nous est honorable; car Dieu ne prit pas seulement de la terre pour en former l’homme, mais du limon, de la poussière, tout ce qu’il y a de plus vil; et c’est ce limon et cette poussière qui, à son ordre, devint le corps de l’homme. Sa parole avait précédemment tiré la terre du néant, et, alors il voulut qu’un peu de limon se changeât en le corps de l’homme. Aussi, est-ce avec délices que je répète cette exclamation du Psalmiste : Qui racontera la puissance du Seigneur, et qui publiera toutes les louanges qui lui sont dues ? (Ps. CV, 2.) Et en effet, à quel degré d’honneur n’a-t-il pas élevé l’homme formé du limon de la terre ! et de quels bienfaits ne le comble-t-il pas tout aussitôt, lui donnant ainsi des témoignages d’une bonté toute spéciale! Car, dit l’Ecriture : Dieu répandit sur le visage de l’homme un souffle de vie; et il devint vivant et animé.
Mais ici, quelques- insensés qui ne suivent que leurs propres raisonnements, qui n’ont aucunes pensées dignes de Dieu, et qui né comprennent point la condescendance du langage de l’Ecriture, osent affirmer que notre âme est une portion de la divinité. O démence ! ô folie! combien sont nombreuses les voies de perdition que le démon ouvre devant ses sectateurs ! Car, voyez par quels chemins différents ils courent tous à leur perte. Les uns s’appuient sur ce mot : Dieu répandit un souffle, et ils en concluent que nos âmes sont une portion de la divinité; et les autres disent même qu’après la mort l’âme passe dans le corps des plus vils animaux. Quelle doctrine extravagante et dangereuse ! c’est que leur raison, obscurcie par d’épaisses ténèbres, ne peut comprendre le sens de l’Ecriture; aussi, semblables à des aveugles, ils tombent tous dans différents précipices; car les uns élèvent l’âme au-dessus de sa dignité, et les autres l’abaissent au-dessous.
S’ils veulent donner à Dieu une bouche parce que l’Ecriture dit qu’il répandit un souffle de vie sur le visage de l’homme, il faut donc également qu’ils lui donnent des mains puisque la même Ecriture dit qu’il forma l’homme. Mais il vaut mieux taire de pareilles extravagances (72) que s’exposer soi-même à tenir un langage insensé; évitons donc de suivre ces hérétiques dans les sentiers multipliés de leurs erreurs et attachons-nous à l’Écriture qui s’explique par elle-même; seulement la simplicité de ses expressions ne doit point nous arrêter, parce que cette simplicité n’a pour cause que la faiblesse de notre intelligence. Eh ! comment l’oreille de l’homme pourrait-elle recueillir la parole de Dieu, si cette parole ne s’accommodait à son infirmité? Convaincus de notre impuissance et de la véracité de Dieu, nous ne devons interpréter l’Écriture que dans un sens qui soit digne de lui; c’est pourquoi il faut écarter de Dieu toute idée de membres et de formes corporelles, et ne rien imaginer qui le déshonorerait; car, il est un être simple, immatériel, et qui ne tombe point sous les sens; et si nous lui donnons un corps et des membres, nous nous engagerons soudain dans les erreurs grossières du paganisme.
Quand vous lisez donc dans l’Écriture que Dieu forma l’homme, élevez-vous jusqu’à l’idée de cette puissance créatrice qui avait dit précédemment que la lumière soit. Et lorsque vous lisez encore que Dieu répandit surie visage de l’homme un souffle de vie, pensez également que ce même Dieu qui avait créé les anges , intelligences spirituelles, voulut unir au corps de l’homme, formé du limon de la terre, une âme raisonnable qui fit mouvoir les membres de ce corps. Et en effet, on peut dire que ce corps, l’oeuvre par excellence du Seigneur ; gisait sur la terre comme un instrument qui a besoin d’être touché. Oui, il était comme une lyre qui attend une main habile ; et l’âme, en imprimant à ces membres un mouvement harmonieux, leur fait rendre des sons qui sont agréables au Créateur. Et Dieu répandit sur le visage de l’homme un souffle de vie; et l’homme devint vivant et animé. Que signifie cette parole : il répandit un souffle de vie ? Elle nous apprend que Dieu unit au corps de l’homme une âme vivante qui lui communiqua la vie et le mouvement , et qui se servit des membres de ce même corps pour exercer ses propres facultés.
3. Mais je reviens encore sur la différence qui existe entre la création des animaux et celle de cet être raisonnable que nous appelons l’homme. Au sujet des premiers, Dieu avait dit : que les eaux produisent les animaux qui nagent; et soudain les eaux enfantèrent les poissons. Et de même il avait dit : que la terre produise des animaux vivants; mais il n’en est pas ainsi de l’homme. D’abord son corps fut formé du limon de la terre, et il reçut ensuite une âme raisonnable qui lui donna la vie et le mouvement. Aussi Moïse dit-il en parlant des animaux : leur vie est dans le sang. (Lév. XVII, 11.) Notre âme au contraire est une substance spirituelle et immortelle, et elle surpasse le corps de tout l’intervalle qui sépare une pure intelligence d’un corps brut et grossier. Mais peut-être me ferez-vous cette question : si l’âme est plus noble que le corps, pourquoi a-t-il été créé le premier, et l’âme la dernière? Eh ! ne voyez-vous pas, mon cher frère, que ce même ordre a été suivi dans la création ? Car le Seigneur fit d’abord le ciel et la terre, le soleil et la lune, lés animaux et toutes les autres créatures, et il forma ensuite l’homme qui devait leur commander. C’est ainsi que dans la création de l’homme, le corps a été formé le premier et l’âme la dernière, quoiqu’elle soit plus noble et plus excellente.
Observez encore que les animaux, étant destinés au service de l’homme, devaient être créés avant lui, pour qu’il pût tout d’abord les employer. Et de même le corps fut formé avant l’âme, afin que dès l’instant où elle existerait, par un acte de l’ineffable sagesse du Seigneur, elle pût agir au moyen du corps. Et Dieu, dit l’Écriture , planta un jardin de délices, dans Eden, vers l’Orient, et il y plaça l’homme qu’il avait formé. Oh ! combien le Seigneur se montre-t-il bon et généreux envers l’homme ! il avait créé l’univers pour lui, et voici que dès le premier instant de son existence, il le comble de nouveaux bienfaits. Car c’est pour lui qu’il planta un jardin de délices, dans Eden , vers l’Orient. Mais ici, mon cher frère, si l’on n’interprétait ces paroles dans un sens digne de Dieu, on tomberait dans l’abîme de l’extravagance. Et en effet que diront ceux qui prennent à la lettre et dans un sens humain tout ce que l’Écriture dit de Dieu ? il planta un jardin de délices : eh quoi ! eut-il besoin pour embellir ce jardin de travailler la terre, et d’y employer ses soins et son industrie ? A Dieu ne plaise ! Et cette expression, le Seigneur planta, signifie seulement qu’à son ordre la terre produisit le jardin de délices que l’homme devait habiter. C’est en effet pour l’homme que ce jardin fut planté ; et l’Écriture le marque expressément. Dieu, dit-elle, planta un jardin de délices dans (73) Eden, vers l’Orient, et il y plaça l’homme qu’il avait formé.
Je remarque aussi que Moïse spécifie le lieu où ce jardin était placé, afin de prévenir les vains discours de ceux qui veulent abuser de notre simplicité. Ils nous affirment que ce jardin était dans le ciel , et non sur la terre, et nous débitent mille autres fables semblables. L’extrême exactitude de l’historien sacré n’a pu les empêcher de s’enorgueillir de leur éloquence, et de leur science toute profane. Aussi osent-ils combattre l’Ecriture, et soutenir que le paradis terrestre n’existait point sur la terre. C’est ainsi qu’ils adoptent un sens tout contraire à celui de l’Ecriture, et qu’ils suivent une route semée d’erreurs en entendant du ciel ce qui est dit de la terre. Mais dans quel abîme ne seraient-ils point tombés, si, par l’inspiration divine, Moïse n’eût employé un langage simple et familier ! Sans doute l’Ecriture interprète elle-même ses enseignements, et ne donne aucune prise à l’erreur ; mais parce que plusieurs la lisent ou l’écoutent bien moins pour y chercher la doctrine du salut que l’agrément de l’esprit, ils préfèrent les interprétations qui les flattent à celles qui les instruiraient. C’est pourquoi je vous conjure de fermer l’oreille à tous ces discours séducteurs, et de n’entendre l’Ecriture que conformément aux saints canons. Ainsi quand elle nous dit que Dieu planta à l’orient d’Eden un jardin de délices, donnez à ce mot, mon cher frère, un sens digne de Dieu, et croyez qu’à l’ordre du Seigneur un jardin se forma dans le lieu que l’Ecriture désigne. Car on ne peut, sans un grand danger pour soi et pour ses auditeurs, préférer ses propres interprétations au sens vrai et réel des divines Ecritures.
4. Et Dieu y plaça l’homme qu’il avait formé. Voyez ici combien le Seigneur honora l’homme dès le premier instant de son existence. Il l’avait créé hors du paradis , mais il l’y introduisit immédiatement, afin d’éveiller en son coeur le sentiment de la reconnaissance, et de lui faire apprécier l’honneur qui lui était accordé. Il plaça donc dans le paradis l’homme qu’il avait formé; ce mot : il plaça, signifie que Dieu commanda à l’homme d’habiter le paradis terrestre, pour qu’il goûtât tous les charmes de ce séjour délicieux , et qu’il s’en montrât reconnaissant envers son bienfaiteur. Et en effet ces bontés du Seigneur étaient toutes gratuites , puisqu’elles prévenaient dans l’homme jusqu’au plus léger mérite. Ainsi ne vous étonnez point de cette expression : il plaça, car l’Ecriture ici, comme toujours, emploie un langage tout humain , afin de se rendre plus accessible et plus utile. C’est ainsi qu’en parlant des étoiles, elle avait dit précédemment que Dieu les plaça dans le ciel. Certes, l’écrivain sacré n’a point voulu nous faire croire que les astres sont attachés fixement à la place qu’ils occupent , puisqu’ils ont chacun leur mouvement de rotation; il s’est proposé seulement de nous enseigner que le Seigneur leur ordonna, de briller dans les espaces célestes, de même qu’il commanda à l’homme d’habiter le paradis terrestre.
Et Dieu, continue l’Ecriture, fit sortir de la terre toute sorte d’arbres beaux à voir, et dont les fruits étaient doux à manger : et au milieu du jardin étaient l’arbre de vie et l’arbre de la science du bien et du mal. (Gen. II, 9.) Voici, de la part du Seigneur un nouveau bienfait qui se rapporte tout spécialement à l’homme. Il lui destinait le paradis terrestre pour habitation: aussi fit-il sortir de la terre toutes sortes d’arbres dont l’aspect était agréable à la vue, et le fruit doux au goût. Toutes sortes d’arbres, dit expressément l’Ecriture, qui étaient beaux à voir, c’est-à-dire qui réjouissaient le regard de l’homme, et dont les fruits étaient doux à manger, c’est-à-dire qui lui fournissaient une nourriture délicieuse. Ajoutez encore que le nombre et la variété de ces arbres produisaient pour l’homme des charmes nouveaux; car vous ne sauriez nommer une seule espèce qui ne s’y trouvât pas. Mais si l’habitation de l’homme était si gracieuse, sa vie n’était pas moins admirable. Il vivait sur la terre comme un ange, et quoique revêtu d’un corps il n’en souffrait point les dures nécessités. C’était le roi de la création, portant la pourpre et le diadème; et parmi l’abondance de tous les biens, il coulait dans, le paradis terrestre une douce et libre existence.
Et au milieu du jardin étaient l’arbre de vie, et l’arbre de la science du bien et du mal. Après nous avoir appris qu’à l’ordre du Seigneur, la terre produisit toute sorte d’arbres beaux à la vue et dont les fruits étaient doux au goût, Moïse ajoute : qu’au milieu du jardin étaient l’arbre de vie, et l’arbre de la science du bien et du mal. C’est que le Créateur, dans sa prescience divine, n’ignorait point que par la suite l’homme abuserait de sa liberté et de sa (74) sécurité. Aussi plaça-t-il au milieu du paradis l’arbre de vie, et l’arbre de la science du bien et du mal, parce qu’il se proposait d’en défendre l’usage à l’homme. Et le but de cette défense devait être d’abord de rappeler à l’homme que Dieu lui donnait par bonté et par générosité l’usage de tous les autres arbres, et puis, qu’il était son Maître, non moins que celui de toutes les créatures. La mention de ces deux arbres amène naturellement celle des quatre fleuves qui sortaient d’une seule et même source, et qui se divisant ensuite en quatre branches, arrosaient les diverses contrées du globe, et en marquaient la séparation.
Mais il est possible qu’ici ceux qui ne veulent parler que d’après leur propre sagesse soutiennent que ces fleuves n’étaient point de véritables fleuves, ni ces eaux de véritables eaux. Laissons-les débiter ces rêveries à des auditeurs qui leur prêtent une oreille trop crédule; et pour nous, repoussons de tels hommes, et n’ajoutons aucune foi à leurs paroles. Car nous devons croire fermement tout ce que contiennent les divines Ecritures, et en nous attachant à leur véritable sens, nous imprimerons dans nos âmes la saine et vraie doctrine. Mais nous devons également régler notre vie sur leurs maximes, en sorte que nos moeurs rendent témoignage à la sainteté de la doctrine, et que la doctrine soit elle-même la règle de nos moeurs. Et en effet il est essentiel, si nous voulons éviter l’enfer et gagner le ciel, que nous brillions de la double auréole d’une foi orthodoxe et d’une conduite irréprochable. Eh ! dites-le-moi, peut-on appeler utile l’arbre élancé qui se couvre de feuilles, et ne se couronne jamais de fruits? Ainsi sont ces chrétiens orthodoxes dans leur foi, et hérétiques dans leur conduite.
D’ailleurs Jésus-Christ ne déclare heureux que celui qui fait et qui enseigne. (Matth. V, 19.) Car l’enseignement qui repose sur les actions est bien plus sûr et bien plus persuasif que celui qui ne s’appuie que sur de vaines paroles. Et en effet, le silence et l’obscurité n’empêchent point que nos bonnes oeuvres n’édifient nos frères, soit par nos exemples, soit par le récit qui leur en est fait. De plus, nous y trouvons nous-mêmes une source de grâces parce que, selon la mesure de nos forces, nous sommes cause que ceux qui nous voient glorifient le Seigneur. C’est ainsi que les bons exemples d’un chrétien sont autant de langues qui se multiplient comme à l’infini pour remercier et louer le Dieu de l’univers. Car non-seulement les témoins de sa vie l’admirent, et glorifient le Seigneur, mais les étrangers eux-mêmes, quelle que soit la distance des lieux qui les séparent; et les ennemis, non moins que les amis, s’édifient de sa vertu, et vénèrent son éminente sainteté. Telle est en effet la puissance de la vertu, qu’elle ferme la bouche à ses plus opiniâtres contradicteurs ; et de même qu’un oeil faible ne peut supporter l’éclat du soleil, le vice ne saurait sans honte contempler la vertu en face, il est contraint de se cacher, et de s’avouer vaincu. Convaincus de ces vérités, embrassons donc le parti de la vertu, et pour mieux régler notre vie, et assurer notre salut, évitons avec soin jusqu’aux péchés les plus légers dans nos paroles et nos actions; car nous ne tomberons point en des fautes graves, si nous sommes en garde contre les moindres, et, avec le secours de la grâce, nous pourrons, en avançant en âge, avancer aussi en sainteté. C’est ainsi que nous échapperons aux peines de l’enfer, et que nous acquerrons les biens éternels du ciel, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient, avec le Père et l’Esprit-Saint, la gloire, l’honneur et l’empire, maintenant et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Panagia Portaitissa (the original icon)

1 septembre, 2014

 Panagia Portaitissa  (the original icon) dans images sacrée 368px-Iveron

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Iveron.jpg

HISTOIRE DE L’ICÔNE MARIE PORTE DU CIEL (Panagia Portaitissa)

1 septembre, 2014

http://nouvl.evangelisation.free.fr/marie_porte_du_ciel_03.htm

HISTOIRE DE L’ICÔNE MARIE PORTE DU CIEL (Panagia Portaitissa)

Quelques mois plus tard, soit le 21 novembre 1981, le jour de la Fête de la Présentation de Marie, un fait insolite se produisit. Très tôt le matin, José Munoz sentit une très forte odeur d’un parfum très suave. Il réveilla son compagnon, et tous les deux s’aperçurent que l’odeur venait de l’icône inondée d’huile parfumée. Stupéfaits, ils voyaient huile s’écouler à partir de l’étoile[4] située sur l’épaule droite de Marie, ainsi que des deux mains de la Vierge et de la main droite de l’Enfant Jésus. Ils gardèrent tout d’abord le silence, puis très émus prêtèrent leur icône à l’Église russe orthodoxe de Montréal; ils la reprendront plus tard. Quelques photos furent réalisées.
Depuis ce jour du 21 novembre 1981, l’Icône continue à exsuder cette huile parfumée. Bientôt José Munoz parcourra de nombreuses paroisses et de nombreux pays pour y présenter son icône miraculeuse. (voir Annexe: Quelques renseignements sur José Munoz.)
Dans un livre consacré aux icônes mariales, le Père Igor (Egon Sendler) écrivit en 1992: « Cette icône produit des signes qui ne peuvent pas être expliqués comme étant des phénomènes naturels… La quantité d’huile émise variait de entre quelques cm3 et quelques gouttes. Elle fut souvent recueillie dans de l’ouate et distribuée ensuite à ceux qui la demandèrent. Depuis, nombreux sont les témoignages de ceux qui ont ressenti le contact bienfaisant de cette huile. Ce sont, le plus souvent, non pas des guérisons spectaculaires qui s’opèrent, mais plutôt des soulagements dans les multiples difficultés de la vie de notre temps. »

3-4-D’innombrables copies et photos
Peu de temps après ce premier phénomène, comme il a été dit ci-dessus, des photos de cette icône furent prises. Ces photos furent reproduites par milliers et distribuées dans le monde entier. Sur l’une de ces photos, on aperçoit une trace d’huile qui a la forme d’un chapelet que Marie semble tenir dans sa main droite. C’est cette photo qui a été reproduite en centaines de milliers d’exemplaires.
Afin d’être aussi complets que possible, nous devons signaler que José Munoz, à qui appartenait l’Icône, se sentait, depuis quelques mois menacé et suivi. Il voulait cependant présenter son icône en Grèce, mais, le 31 octobre 1997, il fut assassiné à Athènes. L’Icône de Marie Porte du Ciel peinte en 1920 a disparu et personne ne sait où elle pourrait se trouver actuellement.

[1] Une iconostase est une cloison à trois portes : portes saintes ou portes royales et portes diagonales, qui séparent le sanctuaire de la nef de l’église. Elle est généralement ornée d’icônes.
[2] Voir les sites :
-MariePorteducielChapelle.png, et -Porteduciel.org
[3] Cette icône a accompli un si grand nombre de miracles, tant pour la protection d’Iviron que de la Sainte Montagne en temps de périls, qu’Elle est à juste titre considérée comme l’Icône par excellence de la Mère de Dieu miséricordieuse.
[4] Symbolisant l’Esprit-Saint.

REDÉCOUVRIR L’EUCHARISTIE (BIBLIQUE)

1 septembre, 2014

http://nouvl.evangelisation.free.fr/eucharistie_1_06.htm

REDÉCOUVRIR L’EUCHARISTIE (BIBLIQUE)

L’EUCHARISTIE DANS LES ACTES DES APÔTRES
Curieusement il y a relativement peu des choses sur la vie de Jésus, et l’Eucharistie, dans les Actes des Apôtres. On note une apparition de Jésus ressuscité, au cours d’un repas, probablement le dernier pris en présence du Ressuscité: “Au cours d’un repas, Jésus leur ordonna de ne pas quitter Jérusalem mais d’y attendre l’accomplissement de la promesse du Père…” (Actes 1, 4)
Puis, dès après l’Ascension, la vie des premiers disciples de Jésus s’organise, tout en continuant à respecter la Loi juive: “Après l’Ascension, ils retournèrent à Jérusalem, au Mont dit des Oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance qu’il est permis de parcourir le jour du Sabbat.”(Actes 1, 12)
On trouve aussi quelques références à des repas qui semblent être des repas eucharistiques, sans toutefois le préciser: “Chaque jour, ils étaient, d’un même cœur, assidus au Temple; ils rompaient le pain dans leurs maisons et prenaient leur nourriture dans la joie et la simplicité de cœur, louant Dieu et ayant la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur augmentait chaque jour le nombre de ceux qui étaient sauvés.” (Actes 2, 46 et 47)
Plus tard, le Repas du Seigneur prendra des aspects plus formels sous le nom de Fraction du pain. On peut lire, au chapître 20 des Actes des Apôtres, au cours du récit de la guérison (ou résurrection?) d’un jeune homme tombé d’une fenêtre d’un premier étage de la maison: “Le premier jour de la semaine, comme nous étions réunis pour rompre le pain, Paul qui devait partir le lendemain, s’entrenait avec eux et prolongea l’entretien jusqu’au milieu de la nuit…” Un jeune homme, assis sur le rebord de la fenêtre s’endormit, et tomba. “Paul descendit, prit le jeune homme dans ses bras et dit: ‘Cessez ce tapage! Il est bien vivant.’ Puis il remonta, rompit le pain et mangea.” (Actes 20, 7 et 10-11)

L’EUCHARISTIE DANS LES ÉPÎTRES ET L’APOCALYPSE
REMARQUE PRÉLIMINAIRE
Lorsque Saint Paul écrit ses lettres, il semble que la Fraction du Pain se soit généralisée. Paul ne rappelle l’institution de l’Eucharistie que pour inciter les Corinthiens à respecter le Corps du Seigneur Jésus, ressuscité, présent dans le pain et le vin, et à inciter ces mêmes Corinthiens à plus de retenue et de charité lorsqu’ils célèbrent la Fraction du pain. Que les riches respectent les pauvres qui ont moins ou qui manquent même du nécessaire. Que les repas habituels se fassent dans les maisons particulières, et pas dans la Maison de Dieu.
On remarquera aussi l’insistance de l’Apôtre sur le sujet de la Résurrection. Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi. Si le Christ n’est pas ressuscité, la Fraction du Pain est inutile: le pain fractionné et offert reste du pain. Si le Christ n’est pas ressuscité, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes… et c’est pour rien que nous sommes persécutés, que nous donnons notre vie pour le Christ…

I
LA RÉSURRECTION, ASSURANCE ET CERTITUDE DE L’EUCHARISTIE
I-1-Jésus est vraiment ressuscité
La Résurrection est la base, le fondement de toute notre foi; aussi Saint Paul insiste-t-il beaucoup sur la Résurrection de Jésus. On peut lire dans l’Épitre aux Romains: “Nous savons que le Christ ressuscité des morts ne meurt plus, et que la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Sa mort a été une mort au péché une fois pour toutes, et sa vie est une vie pour Dieu…” (Romains 6, 9-10)[1]
“Vous, de même, mes frères, vous avez été mis à mort à l’égard de la Loi par le Corps du Christ, pour appartenir à un autre, à Celui qui est ressuscité d’entre les morts, afin de porter des fruits pour Dieu.” (Romains 7, 4)
“Si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts rendra la vie aussi à vos corps mortels par l’action de son Esprit qui habite en vous.” (Romains 8, 11)
“Si tu professes de bouche que Jésus est Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé.” (Romains 10, 9)
“Car le Christ est mort et a repris vie pour être le Seigneur des morts et des vivants.” (Romains 14, 9)
Oui, le Christ est vraiment ressuscité: c’est la foi de Paul. La Résurrection du christ est le gage de notre propre résurrection. Certes, notre corps mourra, mais il ressuscitera; c’est pourquoi nous devons respecter notre corps et l’alimenter correctement. Écoutons les conseils de Saint Paul aux Corinthiens: “Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments, et Dieu détruira l’un comme les autres. Mais le corps n’est pas fait pour la fornication; il est pour le Seigneur, et le Seigneur est pour le corps. Et Dieu qui a ressuscité le Seigneur nous ressuscitera nous aussi, par sa puissance.” (I Cor 6, 13 et 14)[2]
Saint Paul n’invente pas une doctrine nouvelle; il transmet ce qu’il a lui-même reçu: “ Je vous ai, en effet, transmis en premier lieu ce que j’ai moi-même reçu: le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures; il a été enseveli et il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures… Ensuite il est apparu à Jacques puis à tous les apôtres. En tout dernier lieu, il m’est apparu à moi aussi, comme à l’avorton.” (I Cor 15, 3-8)
I-2-Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine, et nous sommes les plus malheureux des hommes
“Si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est sans objet, sans objet aussi votre foi. Bien plus, nous sommes de faux témoins de Dieu, car nous avons attesté contre Dieu qu’il a ressuscité le Christ… Car enfin, si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés. Alors aussi ceux qui sont morts dans le Christ ont péri. Si c’est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. En fait, le Christ est bien ressuscité des morts, prémices de ceux qui sont morts.” (I Cor 15, 14-20)
De toutes ces affirmations, Saint Paul a des preuves: ”Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde. Quiconque confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et Lui en Dieu. Et nous, nous avons reconnu l’amour de Dieu pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. (1 Jean 4, 14-16)
Dans l’Apocalypse, c’est Jésus Lui-même qui se présente comme le Vivant, éternellement vivant: “À cette vue je tombai comme mort à ses pieds. Mais il posa sur moi sa droite en disant: ‘Ne crains rien; je suis le Premier et le Dernier, et le Vivant; j’étais mort et me voici vivant pour les siècles des siècles, et je détiens les clefs de la mort et de l’abîme.’” (Apocalypse 1, 17-18)
Jean conclut: “Ainsi parle le Premier et le Dernier, Celui qui était mort et qui a repris vie”.(Apocalypse 2, 8)
I-3-Les persécutions
“Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie.” ajoute le Vivant.(Apocalypse 2, 10) Les persécutions ne manquèrent pas, en effet, pour les chrétiens, dès la primitive Église. Lorsqu’il vivait encore au milieu de ses disciples, Jésus les avait prévenus: “On vous livrera à la souffrance, on vous fera mourir, vous serez haïs de tous les peuples, à cause de mon nom.” (Mat 24, 9-13)
Très vite les disciples ont expérimenté ces paroles de Jésus, et Paul n’hésite pas à écrire aux Romains: “Qui condamnera? Le Christ Jésus qui est mort! Que dis-je, qui est ressuscité, qui est à la droite de Dieu, qui intercède pour nous? Qui nous séparera de l’amour du Christ? la tribulation? l’angoisse? la persécution? la faim? la nudité? le péril, le glaive? Comme il est écrit: À cause de toi nous sommes mis à mort tout le long du jour; on nous regarde comme des brebis destinées à l’abattoir. Mais en tout cela nous sommes plus que vainqueurs, grâce à celui qui nous a aimés.” (Romains 8, 34-37)
“Je vous exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos personnes en victimes vivantes, saintes, agréables à Dieu; tel est le culte que la raison vous demande.” (Romains 12, 1)
Pour Saint Paul, il ne faut pas séparer les persécutions de la Résurrection du Seigneur qui est la garantie de notre propre résurrection: “Si c’est dans des vues humaines que j’ai combattu contre les bêtes à Éphèse, quel avantage m’en revient-il? Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons, buvons, car demain nous mourrons.” (I Cor 15, 32)
“Nous portons constamment dans notre corps les souffrances de la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit, elle aussi, manifestée dans notre corps.” (2 Cor 4, 10)[3] Mais tout de suite Saint Paul ajoute: ”Nous savons que Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera nous aussi avec Jésus et nous placera avec vous près de lui.” (2 Cor 4, 14)
Saint Paul va encore plus loin et déclare que nous devons nous réjouir d’être associés aux souffrances du Christ, car, grâce à elles, nous serons également associés à sa Résurrection: “Je me réjouis maintenant des souffrances que j’endure pour vous, et ce qui manque aux épreuves du Christ, je le complète dans ma chair, pour son corps qui est l’Église.” (Col 1, 24)[4]
Nous devons même en rendre grâce: “Rendez grâce en toutes circonstances, car telle est à votre égard la volonté de Dieu dans le Christ Jésus. (1 Thes 5, 38)[5]
De son côté, Jean nous assure: “Ne vous étonnez pas mes frères si le monde vous hait. Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères; celui qui n’aime pas demeure dans la mort.” (1 Jean 3, 13-14) ”Et voici à quoi nous avons connu l’amour: Jésus a livré sa vie pour nous, et nous devons, nous aussi, livrer notre vie pour nos frères.” (1 Jean 3, 16)
I-4-Le sacerdoce
I-4-1-Le sacerdoce du Christ

Le Christ est le Prêtre suprême, le grand Prêtre selon l’ordre de Melchisédech. Curieusement, c’est avec du pain et du vin offerts à Dieu que Melchisédech se manifesta à Abraham. C’est d’abord sa personne humaine tout entière que Jésus offre en sacrifice au Père, en rémission de nos péchés, avant de se donner à ses disciples sous les apparences du pain et du vin.
Melchisédech est mort, comme tous les hommes, mais le Christ ressuscité demeure vivant et prêtre pour l’éternité. “Mais, Lui, le Christ, qui demeure pour l’éternité, possède un sacerdoce qui ne passe pas. D’où il résulte qu’il peut sauver d’une façon définitive ceux qui vont à Dieu par lui, car il est toujours vivant… C’est bien là le Grand-Prêtre qu’il nous fallait… élevé au-dessus des cieux. Il n’a pas besoin, comme les autres grands-prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, et ensuite pour ceux du peuple; car cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même.” (Heb 7, 24-27)[6]
“Jésus, renonçant au bonheur qui lui était offert, a enduré la croix sans en regarder l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu.” (Heb 12, 2) Oui, “Nous avons un Grand-Prêtre qui est allé s’asseoir dans les cieux à la droite du trône de la Majesté, en qualité de ministre du sanctuaire et du tabernacle véritable, dressé par le Seigneur et non par un homme.” (Heb 8, 1 et 2)
I-4-2-Le sacerdoce des prêtres
Avant d’aller librement vers sa Passion, Jésus crée l’Eucharistie, et c’est sous les apparences du pain et du vin, devenus sa chair et son sang, qu’Il restera avec nous jusqu’à la fin du monde. Cependant Jésus ne sera réellement présent que dans le pain et le vin spécialement consacrés, au cours d’une cérémonie eucharistique, par les prêtres, successeurs des apôtres et spécialement ordonnés pour accomplir cette mission, ce sacerdoce.
La mission sacerdotale des prêtres du Christ est très grande, aussi ont-ils droit à la fois à tout notre respect et à notre assistance. Saint Paul le demande expressément: ”Nous vous demandons, frères, d’avoir des égards pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur et qui vous reprennent. Témoignez-leur une charité toute spéciale en raison de leur labeur…” (1 Thes 5, 32)
I-4-3-Le sacerdoce de tous les chrétiens
Les prêtres du Christ ont une mission sacerdotale spéciale: rendre le Christ réellement présent sous les apparences du pain et du vin. Tous les membres du peuple de Dieu, pierres vivantes destinées à entrer dans la construction de l’Église, Corps mystique du Christ, participent également du sacerdoce du Christ. Dans sa première lettre aux communautés chrétiennes, Saint Pierre révèle que nous sommes tous les pierres vivantes du Corps mystique du Christ, sacerdoce royal:
“Comme des enfants nouveaux-nés, soyez avides du pur lait spirituel, afin qu’il vous fasse grandir pour le salut, si toutefois vous avez goûté combien le Seigneur est bon. Allez à lui, il est la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse aux yeux de Dieu. Vous aussi… devenez les matériaux de l’édifice spirituel, pour former un sacerdoce saint et offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ… Vous, vous êtes la race élue, le sacerdoce royal.” (1 Pierre 2, 2-5)

[1] La Lettre aux Romains a probablement été écrite vers 56 ou 57
[2] La première épître aux Corinthiens a été écrite vers 55 ou 56
[3] La 2ème lettre aux Corinthiens a été écrite vers la fin de 56 ou en 57
[4] La Lettre aux Colossiens a été écrite vers 61 ou 62
[5] La 1ère lettre aux Thessaloniciens a été écrite vers 50 ou début de 51
[6] La Lettre aux Hébreux a été écrite vers 68

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