Archive pour le 23 septembre, 2014
LE BONHEUR COMME ÉTAT NATUREL – LA JOIE EST-ELLE UNE CONSÉQUENCE OU UNE CAUSE ?
23 septembre, 2014http://www.aschkel.info/article-35676603.html
LE BONHEUR COMME ÉTAT NATUREL – LA JOIE EST-ELLE UNE CONSÉQUENCE OU UNE CAUSE ?
par Tali Loewenthal
Pour la plupart d’entre nous, le temps des vacances est maintenant révolu. L’atmosphère détendue de l’été a été remplacée par les challenges de la saison nouvelle, que ce soit par les études académiques, le travail ou, tout simplement, la vie quotidienne. A ce moment précis, les gens se demandent parfois : suis-je vraiment heureux ? N’aurais-je pas préféré vivre toujours dans l’ambiance décontractée des vacances, voyager, faire ce que j’ai envie, être libre ?…
En fait, pour un bon nombre de personnes, les mois estivaux étaient tendus et problématiques, pour quelques raisons que ce soient. Comment envisagent-elles les mois de l’automne qui approche ? Avec joie ou appréhension ?
C’est là que la Paracha de cette semaine nous éclaire. Elle révèle que la joie et l’ennui ne sont pas, comme cela pourrait paraître, une sorte de thermomètre de notre situation générale dans la vie : si tout va bien, la personne est heureuse et sinon, elle se sent misérable.
La Torah suggère que la joie est un état d’esprit auquel nous devons aspirer virtuellement dans chaque situation, tout particulièrement quand les choses vont bien, mais même quand, malheureusement, nous subissons des revers de situation.
Une longue section de la Torah décrit les terribles souffrances qui affecteront le Peuple Juif si, quand ils seront en terre Sainte, ils ne servent pas correctement D.ieu. La Torah parle de destruction, de famine, de guerre, de maladie, d’exil. Les péchés qui sont à l’origine de ces punitions terribles semblent être ceux de l’idolâtrie et de la révolte généralisée contre la loi de D.ieu.
Et pourtant surgit une déclaration étonnante. Pourquoi ces terribles événements arrivent-ils ? « Parce que vous n’avez pas servi D.ieu avec joie et un cœur heureux, alors que aviez tout » (Deutéronome 28, 47)
Maimonide écrit que ce verset montre que nous devons servir D.ieu avec joie. Le grand Kabbaliste Rabbi Its’hak Louria propose le même commentaire et c’est un thème central du mouvement ‘hassidique. Nos vies, en tant que Juifs, doivent être joyeuses. Observer les commandements doit se faire joyeusement. Même si nous avons mal agi, peut-être même très mal agi, et que nous regrettons le passé et tentons de nous amender dans l’avenir, nous devons être joyeux que D.ieu nous donne la possibilité de changer.1
Les Maîtres ‘hassidiques nous demandent d’être joyeux même lorsque nous avons de sérieux problèmes ! Rabbi Chnéour Zalman, dans son Tanya, prodigue des conseils pour parvenir à cette joie même lorsque, à D.ieu ne plaise, une personne a de graves soucis concernant la santé, les enfants ou la subsistance, ou encore souffre d’un sentiment de culpabilité désespérant au sujet de son passé ou bien se considère comme une personne terrible dans le présent. Dans chacune de ces situations, il indique un chemin permettant d’atteindre un état d’esprit équilibré et joyeux, malgré toutes les vicissitudes. Cette joie, dit-il, est la clé de la maîtrise de soi. Elle permet à la personne de l’emporter en tant qu’être humain et en tant que Juif, malgré la souffrance.
Paradoxalement, une personne peut éprouver de la souffrance et en même temps ressentir de la joie.2
LA JOIE JUIVE
Les prémices ou le rapport à autrui
par Yossy Goldman
Cette semaine, nous lisons dans la Paracha qu’il était enjoint aux fermiers juifs habitant la terre d’Israël d’apporter au Temple les Bikourim, les premiers fruits de leur récolte, en remerciement à D.ieu pour la terre et ses produits. A la base, les Bikourim nous rappellent qu’il nous faut toujours être reconnaissants pour les bénédictions que nous apporte la vie.
Il est intéressant de noter que la loi ne prit effet que quatorze ans après que le Peuple Juif ne fut entré en Terre Promise. Il fallut sept ans pour conquérir la terre et sept ans encore pour la partager entre les douze tribus d’Israël. Ce n’est qu’une fois ce processus achevé que la loi des premiers fruits s’appliqua.
Mais pourquoi ? Il est sûr que certaines tribus s’étaient déjà installées. Il ne fait aucun doute que ceux des fermiers qui avaient reçu leur part de terre l’avaient déjà plantée et voyaient les premiers fruits de leur labeur. Pourquoi, dans ce cas-là, n’étaient-ils pas, eux, enjoints de montrer immédiatement leur gratitude, en apportant l’offrande des Bikourim ?
Le Rabbi nous explique qu’en nous commandant cette Mitsva, la Torah utilise la phrase : « Et tu te réjouiras de tout le bien que D.ieu t’a accordé ». Pour pouvoir pleinement ressentir la joie pour ses propres bénédictions de la vie, un Juif doit savoir que ses frères et ses sœurs ont été également bénis. Tant qu’un Juif savait que certains de ses frères n’étaient pas encore installés sur la terre, il ne pouvait se réjouir pleinement. Puisque la Sim’ha, la joie véritable, était une composante nécessaire de la Mitsva des Bikourim, elle ne pouvait être accomplie que lorsque tout le monde serait satisfait.
Savoir que nos amis et nos cousins se battent encore pour conquérir la terre, ou ne jouissent pas encore des fruits de leur portion, efface en quelque sorte le désir de célébrer, même si nous, personnellement, avons toutes les raisons de nous réjouir. Notre satisfaction ne peut être complète que si nous savons que tout le monde a été exaucé.
Dans son journal, le précédent Rabbi, Rabbi Yossef Its’hak, décrit son arrestation et son emprisonnement par les communistes, dans la Russie de 1927. Rabbi Yossef Its’hak était alors l’héroïque chef spirituel du Judaïsme russe et les Soviétiques l‘avaient condamné à mort pour ses activités religieuses au profit de son peuple (c’est miraculeusement que la sentence fut commuée et que le Rabbi fut libéré après trois semaines d’emprisonnement et neuf jours d’exil). Rabbi Yossef Its’hak était un écrivain très expressif et il a décrit son incarcération et les tortures qu’il a subies aux mains de ses tortionnaires.
L’un des gardes de la prison était incroyablement cruel. Il dit lui-même au Rabbi que, quand il battait et torturait un prisonnier, il tirait tellement de plaisir à regarder l’homme souffrir qu’il pouvait boire son thé sans avoir besoin de sa dose habituelle de sucre. Le spectacle de la torture adoucissait son thé…
Tel était un antisémite vicieux. Mais un Juif vit les sensations inverses. Il ne peut apprécier son thé ou ses premiers fruits tant que son prochain n’est pas encore installé. Le plus doux des fruits prend un goût amer tant que nos frères sont encore dans le besoin.
Ainsi, si vous avez un emploi, pensez à ceux qui sont au chômage. Si vous êtes heureusement mariés, pensez à ceux qui cherchent encore leur âme sœur et essayez de les aider. Et puisque la période des vacances est présente et que vous pouvez faire des frais pour votre famille, n’oubliez pas ceux qui ne peuvent se le permettre. Et quand vous allez bientôt organiser vos repas de fête avec vos amis et votre famille, rappelez-vous d’inviter les solitaires, les veuves et les parents isolés.
Par ce mérite, avec l’aide de D.ieu, nous serons tous bénis d’une nouvelle année douce et joyeuse.
SOMMES-NOUS FAITS POUR LA JOIE ?
23 septembre, 2014http://www.croire.com/Definitions/Ecole-de-priere/Vie-spirituelle/Sommes-nous-faits-pour-la-joie
SOMMES-NOUS FAITS POUR LA JOIE ?
Mai 2007
Il est souvent question de joie dans les évangiles. De quelle joie s’agit-il ? Ne serait-elle qu’un trait de caractère ? La bonne nouvelle chrétienne est souvent décrite comme une aventure de la joie !
« Je vous ai dit ces paroles pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite » (Évangile de Jean)
Beaucoup de grands saints, comme Dominique ou mère Teresa, étaient joyeux, malgré les difficultés qu’ils ont traversées. Cette joie trouve sa source dans la grande annonce chrétienne : Jésus est ressuscité après sa mort sur la croix, il est vivant ! Cette joie peut donc nous habiter, même dans les difficultés. Mieux : elle nous est donnée et nous pouvons en vivre.
La joie au jour le jour : comment y arriver?
1 – En chaque homme, il y a une attirance vers le divin, il y a le désir d’une rencontre intérieure, personnelle, d’une plénitude de vie. Ce désir-là, on peut le percevoir en soi très tôt, dès l’enfance. Mais il peut aussi se manifester tardivement, au cours d’une expérience spirituelle forte, d’une « conversion » . Dieu répond toujours à ce désir, il se fait connaître à celui qui le lui demande et sa présence le remplit de joie . C’est toujours Dieu qui initie à la joie.
2 – Une fois que Dieu s’est fait connaître, se mettre à son écoute et se laisser aller?à la joie de l’accueillir ! Cette disposition du cour s’acquiert au fur et à mesure de la vie, elle est le fruit d’un cheminement personnel qui est à la fois de l’ordre de l’ascèse et du don de Dieu. Cela se fait dans la prière personnelle, par la lecture de la Parole de Dieu (révélée dans la Bible), par les sacrement de l’Église. En particulier le baptême et l’eucharistie.
3 – Accueillir dans sa vie le beau et le bon, y consentir, les accepter comme un cadeau, s’ouvrir de tout son être à la capacité de reconnaître Dieu comme étant à l’origine de ce bien. La joie, souvent, se vit comme un débordement d’amour. Elle va de pair avec un grand sentiment de paix et de plénitude. Pour le chrétien, elle est alors le fruit de l’action de l’Esprit saint et se vit dans « l’action de grâce ».
4 – Ne pas consentir au travail du malheur sur soi, ne pas céder au rétrécissement de sa vie, au découragement, au défaitisme, mais toujours remercier, rendre grâce pour la vie donnée. Même si les difficultés sont nombreuses ! La vie spirituelle peut être parsemée de vrais moments de doute, de « déserts », de sécheresse du cœur. La prière est impossible, Dieu absent, pire, improbable ! Beaucoup de grands saints, comme la petite Thérèse de Lisieux, ont connu de tels moments. Ils les ont surmontés par la foi et la confiance en Dieu, envers et contre tout.
5 – Souvent le malheur empêche d’accueillir la joie. Trop de malheurs enferment, envahissent la vie et le cœur. L’épreuve est trop grande, pousse au refus, à l’enfermement sur soi. Comment se réjouir alors que les deuils se succèdent, que le chômage guette, que la dépression s’immisce ? C’est impossible… L’épreuve est un obstacle à la vie. Dans ces cas-là, accueillir la souffrance sans se laisser dévorer par elle est une forme de résistance qui conduit à percevoir, au milieu des pires épreuves, une profonde joie. Cela peut sembler impossible et pourtant, beaucoup en témoignent.
6 – Être joyeux c’est vouloir rendre ce que l’on a reçu, c’est vouloir partager ce cadeau, c’est le répandre autour de soi. La joie engage à aimer, elle pousse à reconnaître et approfondir ses qualités profondes. Elle est aussi contagieuse. Qui n’a jamais été séduit par une personnalité joyeuse ? Jésus et ses apôtres, nous disent les évangiles, étaient joyeux, aimaient les fêtes et leurs amis. La joie transforme notre regard sur les gens et les événements. Elle est, profondément, le signe du chrétien.