Archive pour le 5 septembre, 2014

JEAN PAUL II ET MÈRE TERESA DE CALCUTTA

5 septembre, 2014

JEAN PAUL II ET MÈRE TERESA DE CALCUTTA dans images sacrée madre_teresa_papa

http://www.religionenlibertad.com/articulo.asp?idarticulo=35285

BÉATIFICATION DE MÈRE TERESA DE CALCUTTA – (m. 5 SEPTEMBRE)

5 septembre, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/homilies/2003/documents/hf_jp-ii_hom_20031019_mother-theresa_fr.html

BÉATIFICATION DE MÈRE TERESA DE CALCUTTA – (m. 5 SEPTEMBRE)

HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II

Journée Mondiale des Missions

Dimanche 19 octobre 2003

1. « Celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous » (Mc 10, 44). Ces paroles de Jésus aux disciples, qui ont retenti il y a peu sur cette place, indiquent quel est le chemin qui conduit à la « grandeur » évangélique. C’est la route que le Christ lui-même a parcourue jusqu’à la Croix; un itinéraire d’amour et de service, qui renverse toute logique humaine. Être le serviteur de tous!
C’est par cette logique que s’est laissée guider Mère Teresa de Calcutta, Fondatrice des Missionnaires de la Charité, hommes et femmes, que j’ai la joie d’inscrire aujourd’hui dans l’Album des Bienheureux. Je suis personnellement reconnaissant à cette femme courageuse, dont j’ai toujours ressenti la présence à mes côtés. Icône du Bon Samaritain, elle se rendait partout pour servir le Christ chez les plus pauvres parmi les pauvres. Même les conflits et les guerres ne réussissaient pas à l’arrêter.
De temps en temps, elle venait me parler de ses expériences au service des valeurs évangéliques. Je me rappelle, par exemple, de ses interventions en faveur de la vie et contre l’avortement, notamment lorsqu’elle reçut le prix Nobel pour la Paix (Oslo, 10 décembre 1979). Elle avait l’habitude de dire: « Si vous entendez dire qu’une femme ne veut pas garder son enfant et désire avorter, essayez de la convaincre de m’apporter cet enfant. Moi, je l’aimerai, voyant en lui le signe de l’amour de Dieu ».
2. N’est-il pas significatif que sa béatification ait lieu précisément le jour où l’Église célèbre la Journée mondiale des Missions? A travers le témoignage de sa vie, Mère Teresa rappelle à tous que la mission évangélisatrice de l’Église passe à travers la charité, alimentée par la prière et par l’écoute de la Parole de Dieu. L’image qui représente la nouvelle bienheureuse alors que, d’une main, elle tient la main d’un enfant et que, de l’autre, elle égrène le Chapelet, est représentative de ce style missionnaire.
Contemplation et action, évangélisation et promotion humaine: Mère Teresa proclame l’Évangile à travers sa vie entièrement offerte aux pauvres, mais, dans le même temps, enveloppée par la prière.
3. « Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur » (Mc 10, 43). C’est avec une émotion particulière que nous évoquons aujourd’hui le souvenir de Mère Teresa, une grande servante des pauvres, de l’Église et du monde entier. Sa vie est un témoignage de la dignité et du privilège du service humble. Elle avait choisi d’être non seulement la dernière, mais la servante des derniers. Véritable mère pour les pauvres, elle s’est agenouillée auprès de ceux qui souffraient de diverses formes de pauvreté. Sa grandeur consiste dans sa capacité à donner sans compter, à donner « jusqu’à souffrir ». Sa vie était une façon radicale de vivre l’Évangile et de le proclamer avec courage.
Le cri de Jésus sur la croix, « J’ai soif » (Jn 19, 28), qui exprimait la profondeur de la soif de Dieu pour l’homme, a pénétré l’âme de Mère Teresa et a trouvé un terrain fertile dans son cœur. Étancher la soif d’amour et d’âmes de Jésus, en union avec Marie, la mère de Jésus, était devenu l’unique objectif de l’existence de Mère Teresa et la force intérieure qui la faisait se dépasser elle-même et « aller en toute hâte » à travers le monde pour œuvrer en vue du salut et de la sanctification des plus pauvres d’entre les pauvres.
4. « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Ce passage de l’Évangile, si crucial pour comprendre le service de Mère Teresa aux pauvres, était à la base de sa conviction emplie de foi selon laquelle en touchant les corps brisés des pauvres, c’était le corps du Christ qu’elle touchait. C’est à Jésus lui-même, caché dans les souffrances des plus pauvres d’entre les pauvres, que son service était adressé. Mère Teresa souligne la signification la plus profonde du service: un acte d’amour fait à ceux qui ont faim, soif, qui sont étrangers, nus, malades et prisonniers (cf. Mt 25, 35-36) est fait à Jésus lui-même.
En le reconnaissant, elle lui prodiguait ses soins avec une sincère dévotion, exprimant la délicatesse de l’amour sponsal. Ainsi, dans un don total d’elle-même à Dieu et à son prochain, Mère Teresa a trouvé le plus grand accomplissement de la vie et a vécu les plus nobles qualités de sa féminité. Elle voulait être un signe de « l’amour de Dieu, la présence de Dieu, la compassion de Dieu » et rappeler ainsi à tous la valeur et la dignité de chaque enfant de Dieu, « créé pour aimer et être aimé ». Ainsi, Mère Teresa « conduisait les âmes à Dieu et Dieu aux âmes » et étanchait la soif du Christ, en particulier chez les plus indigents, ceux dont la vision de Dieu avait été voilée par la souffrance et la douleur.
5. « Le Fils de l’homme est venu pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (cf. Mc 10, 45). Mère Teresa a partagé la passion du Crucifié, de manière particulière au cours de longues années d’ »obscurité intérieure ». Ce fut une épreuve parfois lancinante, accueillie comme un « don et un privilège » singuliers.
Lors des heures les plus sombres, elle s’accrochait avec plus de ténacité à la prière devant le Saint-Sacrement. Ce dur travail spirituel l’a conduite à s’identifier toujours plus avec ceux qu’elle servait chaque jour, faisant l’expérience de leur peine et parfois même du rejet. Elle aimait répéter que la plus grande pauvreté est celle d’être indésirables, de n’avoir personne qui prenne soin de soi.
6. « Seigneur, donne-nous ta grâce, en Toi nous espérons! ». Combien de fois, comme le Psalmiste, Mère Teresa a elle aussi répété à son Seigneur, dans les moments de désespoir intérieur: « En Toi, en Toi j’espère, mon Dieu! ».
Rendons louange à cette petite femme qui aimait Dieu, humble messagère de l’Évangile et inlassable bienfaitrice de l’humanité. Nous honorons en elle l’une des personnalités les plus importantes de notre époque. Accueillons-en le message et suivons-en l’exemple.
Vierge Marie, Reine de tous les saints, aide-nous à être doux et humbles de cœur comme cette courageuse messagère de l’Amour. Aide-nous à servir avec la joie et le sourire chaque personne que nous rencontrons. Aide-nous à être des missionnaires du Christ, notre paix et notre espérance. Amen!

HOMELIE 23E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – DIMANCHE 7 SEPTEMBRE 2014

5 septembre, 2014

http://www.homelies.fr/homelie,,3948.html

HOMELIE 23E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – DIMANCHE 7 SEPTEMBRE 2014

FAMILLE DE SAINT JOSEPH SEPTEMBRE 2014

Le passage que nous venons d’entendre est extrait de l’instruction sur la vie communautaire que le Seigneur prodigue au groupe de compagnons qu’il a appelés à sa suite. Aussi pour ne pas faire de contresens, situons-le dans la perspective des versets précédents. Jésus y mettait longuement et sévèrement en garde contre toute forme de scandale qui ferait trébucher un de ceux qui ont mis en lui leur foi.
On se souvient des invectives très fortes, hyperboliques, qui parlent d’elles-mêmes : « Quiconque entraîne la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui attache au cou une grosse meule et qu’on le précipite dans l’abîme de la mer » (Mt 18, 6). La raison de cette véhémence ? « Votre Père qui est aux cieux veut qu’aucun de ces petits ne se perde » (18, 14). Jésus veille comme un berger sur le troupeau de son Père, et exige que nous soyons particulièrement attentifs à n’être pour personne cause de chute.
Mais comme il est hélas inévitable qu’il y en ait (18, 7), le Seigneur nous invite dans le passage proclamé aujourd’hui, à tout mettre en œuvre pour aider le frère malheureux à se relever. Ainsi la charité doit être non seulement prévenante, il faut qu’elle soit aussi guérissante. En tout ce qu’elle entreprend, elle doit viser non seulement à la construction de la communauté dans l’unité, mais aussi au maintien de sa paix, en la gardant dans la vérité de l’Evangile. Et ceci ne vaut pas que pour les communauté paroissiales ou religieuses : nous portons cette responsabilité au cœur de tous les groupes humains que nous fréquentons : familiaux, professionnels, associatifs.
« Votre Père veut qu’aucun de ces petits ne se perde » : voilà la motivation des démarches que nous sommes invités à faire en vue de la réintégration de l’égaré. La raison de nos efforts n’est donc pas de faire du nombre, de remplir nos Eglises, ni de faire du prosélytisme ; mais uniquement l’amour du Père, et dès lors, l’amour de ses petits qui en lui sont nos frères.
Tel est l’amour vrai, celui qui procède de Dieu et conduit à Dieu ; l’amour « qui accomplit parfaitement la Loi » comme le soulignait saint Paul dans la seconde lecture (Rm 13, 8-10), et qui l’accomplit en réalisant le souhait le plus cher de Jésus : « Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21). Telle est la charte de toute vie communautaire : « Gardez l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Ep 4,3), selon un autre précepte de Saint Paul. C’est pourquoi nous devons tout mettre en œuvre pour protéger de la chute ceux dont nous avons la charge, et pour les aider à se relever s’ils sont tombés, afin qu’ils puissent reprendre la route sur le chemin de la vérité et de la vie.
L’opération « sauvetage » présente trois étapes, que le Seigneur prend soin de décrire en détail, ce qui souligne bien l’importance qu’elle revêt à ses yeux.
« Si ton frère a commis un péché » : le verset est apparemment contradictoire, car si le péché coupe le coupable du Père, il le coupe aussi des frères. Comment Jésus peut-il dès lors nous dire « Si ton frère a péché » ? L’expression suggère que du côté de Dieu, le pécheur reste son enfant malgré qu’il lui ait tourné le dos. Mais comme le Seigneur ne peut pas violer sa liberté et s’imposer à lui, il passe par la médiation de ses autres enfants : « Cet homme qui ne me reconnaît plus comme Père, demeure néanmoins mon enfant ; aussi, est-il toujours ton frère », nous dit le Seigneur qui ajoute : « je compte sur toi pour le ramener au bercail. Va lui parler seul à seul pour ne pas l’humilier en ébruitant l’affaire, et montre lui sa faute avec délicatesse. S’il t’écoute, tu auras “gagné ton frère” ; non pas pour toi, mais le gain sera pour lui d’abord, et pour la famille de Dieu, ton Père, qui te le revaudra.
S’il ne t’écoute pas, tu prendras avec toi – conformément au droit juif mentionné au livre du Deutéronome – une ou deux personnes pour éviter l’arbitraire. Peut-être ne t’es-tu pas bien exprimé ou n’as-tu pas compris le sens de son action : c’est son droit de faire appel à d’autres personnes pour vérifier le bien-fondé de ton interpellation. De mon côté je m’engage à donner le discernement à « deux d’entre vous qui se mettent d’accord » pour le demander, car mon Fils se tient au milieu de ceux qui se réunissent en son nom pour recevoir la lumière. Voilà pourquoi « tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel », non parce que le ciel se plierait à vos décisions, mais parce que je veillerai personnellement à la rectitude de vos jugements lorsqu’ils s’exercent dans la miséricorde. Ce n’est que si ce frère refuse encore de vous écouter que tu en parleras à la communauté, qui essayera à son tour de lui faire entendre raison. Et si là encore il résiste, celle-ci devra lui signifier que par son obstination, il s’est mis lui-même en dehors de la communion ecclésiale. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il soit rejeté, bien au contraire : il sera pour vous l’objet d’un amour de prédilection, comme les païens et les publicains envers qui j’ai toujours témoigné une sollicitude particulière. »
Nous pressentons à travers ces quelques versets, toute la délicatesse du Seigneur envers les brebis égarées et combien il compte sur chacun de nous pour les ramener dans le droit chemin : « Je fais de toi un guetteur », nous redit le Seigneur comme au prophète Ezéchiel (1ère lect.). Nous devons veiller jalousement les uns sur les autres, afin qu’aucun de ces petits que le Père aime et pour lesquels Jésus a versé son Sang, ne se perde.
A la question de Caïn « Suis-je le gardien de mon frère » (Gn 4, 9), Jésus répond sans hésiter : « Bien sûr, puisque je te l’ai confié ; comment pourrais-tu prétendre m’aimer, sans porter le souci de ceux que j’aime ? » La première lecture nous enseigne même que le salut du prophète dépend de l’exercice de son ministère : il ne « sauvera sa vie » que s’il a « averti le méchant d’abandonner sa conduite ». Entendons bien : le Seigneur ne rejette pas le prophète qui aurait failli ; mais l’indifférence de celui-ci trahirait qu’il n’est pas – ou qu’il n’est plus – en communion avec Dieu, « qui fait lever son soleil lui, sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les justes » (Mt 5,45).
« A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13,35), tout particulièrement pour ceux qui s’égarent, les pécheurs. A l’heure où le relativisme moral et le syncrétisme doctrinal s’est infiltré jusqu’au cœur de nos communautés chrétiennes, une telle attitude n’est guère facile à mettre en pratique. Le risque est grand de nous faire accuser de moralisme, de fanatisme, d’intolérance et que sais-je encore ! Pourtant la Parole de Dieu est claire : nos silences complices nous conduiraient à partager la responsabilité des égarés.
Que l’Esprit Saint nous éclaire : puissions-nous nous acquitter de « la dette de la charité fraternelle » (2nd lect.) avec douceur et compassion, afin que nos paroles édifient le Corps du Christ, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
« A chaque époque, Seigneur, tu donnes à ton Eglise les saints dont elle a besoin pour orienter et stimuler ses efforts. Bien qu’il ne soit pas encore béatifié, nous pouvons sans aucun doute dès à présent prendre le Pape Jean-Paul II comme modèle de l’évangélisateur de ce nouveau millénaire. Accorde-nous de nous inspirer de son exemple pour devenir “les sentinelles de l’aurore” (Toronto), qui avertissent, dénoncent, invitent à la conversion à temps et à contretemps – mais toujours dans la charité – ; qui encouragent, exhortent, soutiennent, accompagnent ; qui se donnent sans compter et n’ont de cesse que la brebis perdu ait retrouvé le chemin de la Bergerie du Père. »
Père Joseph-Marie