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SOLENNITÉ DE L’ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE – JEAN PAUL II 2001
14 août, 2014SOLENNITÉ DE L’ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE
HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II
Mercredi 15 août 2001
1. « Le dernier ennemi détruit, c’est la Mort » (1 Co 15, 26).
Les paroles de Paul, qui viennent de retentir au cours de la deuxième lecture, nous aident à comprendre le sens de la solennité que nous célébrons aujourd’hui. En Marie, élevée au ciel au terme de sa vie terrestre, resplendit la victoire définitive du Christ sur la mort, entrée dans le monde à cause du péché d’Adam. C’est le Christ, le « nouvel » Adam, qui a vaincu la mort, en s’offrant en sacrifice sur le Calvaire, dans un geste d’amour obéissant au Père. Il nous a ainsi sauvés de l’esclavage du péché et du mal. Dans le triomphe de la Vierge, l’Eglise contemple Celle que le Père a choisie comme vraie Mère de son Fils unique, en l’associant intimement au dessein salvifique de la Rédemption.
C’est pour cela que Marie, comme le montre bien la liturgie, est un signe réconfortant pour notre espérance. En la contemplant, enlevée dans l’exultation de la foule des anges, l’histoire humaine tout entière, avec ses lumières et ses ombres, s’ouvre à la perspective de la béatitude éternelle. Si l’expérience quotidienne nous permet de nous rendre compte que le pèlerinage terrestre est placé sous le signe de l’incertitude et de la lutte, la Vierge élevée dans la gloire du Paradis nous assure que le secours divin ne nous fera jamais défaut.
2. « Un signe grandiose apparut au ciel: une Femme! Le soleil l’enveloppe » (Ap 12,1).
Contemplons Marie, très chers frères et soeurs ici rassemblés en ce jour si cher à la dévotion du peuple chrétien. Je vous salue avec une grande affection. Je salue en particulier M. le Cardinal Angelo Sodano, le premier de mes collaborateurs, ainsi que l’Evêque d’Albano et son Auxiliaire, en les remerciant de leur présence courtoise. Je salue en outre le curé, ainsi que les prêtres qui l’aident dans sa tâche, les religieux et les religieuses et tous les fidèles présents, en particulier les consacrés salésiens, la communauté de Castel Gandolfo et celle des Villas pontificales. J’étends ma pensée aux pèlerins des différents groupes linguistiques qui ont voulu s’unir à notre célébration. Je souhaite à chacun de vivre dans la joie la solennité de ce jour, qui est riche d’occasions de méditation.
Un grand signe apparaît pour nous dans le ciel aujourd’hui: la Vierge Mère! L’auteur sacré du livre de l’Apocalypse nous en parle à travers un langage prophétique dans la première lecture. Quel prodige extraordinaire se trouve devant nos yeux stupéfaits! Habitués à fixer les réalités de la terre, nous sommes invités à regarder vers le Haut: vers le ciel, qui est notre Patrie définitive, où la Très Sainte Vierge nous attend.
L’homme moderne, peut-être plus encore que par le passé, est pris par des intérêts et des préoccupations matérielles. Il recherche la sécurité et, souvent, il fait l’expérience de la solitude et de l’angoisse. Et que dire ensuite de l’énigme de la mort? L’Assomption de Marie est un événement qui nous touche de près justement parce que l’homme est destiné à mourir. Mais la mort n’est pas le dernier mot. Elle est – comme nous l’affirme le mystère de l’Assomption de la Vierge – le passage vers la vie à la rencontre de l’Amour. Elle est le passage vers la béatitude céleste réservée à ceux qui oeuvrent pour la vérité et la justice et s’efforcent de suivre le Christ.
3. « Désormais toutes les générations me diront bienheureuse » (Lc 1, 48). Ainsi s’exprime la Mère du Christ lorsqu’elle rencontre sa parente âgée, Elisabeth. L’Evangile nous a reproposé, il y a peu, le Magnificat que l’Eglise chante chaque jour. C’est la réponse de la Madone aux paroles prophétiques de sainte Elisabeth: « Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur » (Lc 1, 45).
En Marie, la promesse se fait réalité: Bienheureuse est la Mère et bienheureux serons-nous, nous, ses fils, si, comme elle, nous écoutons et nous mettons en pratique la Parole du Seigneur.
Puisse la solennité de ce jour ouvrir notre coeur à cette perspective supérieure de l’existence. Que la Vierge, que nous contemplons aujourd’hui resplendissante à la droite du Fils, aide l’homme d’aujourd’hui à vivre en croyant « en l’accomplissement de la Parole du Seigneur ».
4. « Aujourd’hui, les fils de l’Eglise sur la terre célèbrent dans la joie le passage de la Vierge à la cité divine, la Jérusalem céleste » (Laudes et hymni, VI). C’est ce que chante la liturgie arménienne aujourd’hui. Je fais miennes ces paroles, en pensant au pèlerinage apostolique au Kazakhstan et en Arménie que j’accomplirai, si Dieu le veut, dans un peu plus d’un mois. Je Te confie, Marie, l’issue de cette nouvelle étape de mon service de l’Eglise et du monde. Je Te demande d’aider les croyants à être les sentinelles de l’espérance qui ne déçoit pas, et à proclamer sans cesse que le Christ est vainqueur du mal et de la mort. Illumine, ô Femme fidèle, l’humanité de notre temps afin qu’elle comprenne que la vie de tout homme ne finit pas dans une poignée de poussière, mais est appelée à un destin d’éternel bonheur.
Marie, qui es la « joie du ciel et de la terre », veille et prie pour nous et pour le monde entier, maintenant et toujours. Amen!
ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE – HOMÉLIE
14 août, 2014http://www.homelies.fr/homelie,,3925.html
ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE
VENDREDI 15 AOÛT 2014
Famille de Saint Joseph
Homélie Messe
« En ce jour-là, Marie se mit en route rapidement vers la Ville de la montagne » du Seigneur, vers la Jérusalem céleste. Sa hâte est à la mesure de son désir : il y a si longtemps qu’elle languissait de rejoindre son Bien-Aimé. Et voilà qu’enfin a retenti sa voix : « Lève-toi mon amie, viens ma toute belle. Car voici que l’hiver est passé, la saison des pluies est finie, elle s’en est allée. Lève-toi, mon amie, viens ma toute belle ! Ma colombe, blottie dans le rocher, montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix, car ta voix est douce et ton visage est beau » (Ct 2, 10-15).
Accourant à son appel, la Vierge murmure : « Mon bien-aimé est à moi, et moi je suis à lui » (Ct 2, 16). Elle entre dans la Cité Sainte et se prosterne devant son Fils et son Dieu. Le Roi des Rois vient à sa rencontre et lui temps son bras ; tel l’Epoux introduisant son Epouse dans sa demeure, ensemble ils s’avancent. Un murmure d’admiration parcourt l’assemblée des Anges et des Saints. Intrigués ils se demandent : « Qui est celle-ci qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé ? » (Ct 8, 5). Mais « quand ils entendirent la salutation de Marie », ils tressaillirent de bonheur et « s’écrièrent d’une voix forte : “Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles, notre Roi de gloire, est béni. Comment avons-nous ce bonheur que la mère du Roi des Rois et du Seigneur des Seigneurs vienne jusqu’à nous ? Car lorsque nous avons entendu tes paroles de salutation, l’Esprit Saint a tressailli d’allégresse au-dedans de nous” ».
L’éclat de la Beauté de la Vierge rejaillit sur tous les habitants des cieux qui lui font une haie d’honneur en proclamant : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ! » Et tous dans le Temple s’écrient : « Amen ! Amen ! ». Oui les cieux sont tout illuminés en ce jour où la Lumière divine peut pleinement se refléter sur le pur miroir de l’humanité très Sainte de la Vierge immaculée, Mère du Très-Haut, que Celui-ci couronne de gloire inégalée.
Bien sûr, c’est au ciel que se passe cette fête ; mais comment n’y participerions-nous pas ? N’est-elle pas des nôtres celle qui monte en gloire, portée par les Anges ? N’est-elle pas une enfant de la terre, cette jeune fille qui a accueilli le Germe divin tombé du ciel ? N’est-elle pas notre Mère celle que Jésus nous a laissé en héritage du haut de la Croix ? Oui, vraiment, elle est nôtre. Il est dès lors juste et bon que nous soyons pleinement associés à la joie des habitants des cieux, et que descende sur nous une rosée de grâces proportionnée à notre statut de pèlerins.
Souvenons-nous cependant que l’amour vrai est désintéressé ; il se réjouit pour le bonheur de l’autre, sans rien attendre en retour. Réjouissons-nous donc gratuitement pour la joie de Marie, qui retrouve à la fois son Fils, son Seigneur, son Epoux et son Dieu. Et réjouissons-nous aussi de la gloire de notre Mère des cieux que notre Seigneur intronise à sa droite, la couronnant Reine du ciel et de la terre, tandis que les chœurs des Anges entonnent le chant du Psaume : « Ecoute ma fille, regarde et tend l’oreille ; oublie ton peuple et la maison de ton père : le roi sera séduit par ta beauté. Il est ton Seigneur, prosterne-toi devant lui. Fille de roi, elle est là dans sa gloire, vêtue d’étoffes d’or ; on la conduit toute parée vers le roi. Des jeunes filles ses compagnes lui font cortège ; on les conduit parmi les chants de fête : elles entrent au palais du roi » (Ps 45[44] 11-16).
Oui que « ton âme exalte ton Seigneur », ô Marie ; « qu’exulte ton esprit en Dieu ton Sauveur » : il a plongé son regard de miséricorde sur toi dès le premier moment de ta conception ; il s’est épris de toi et t’a mystérieusement préservée de tout péché, car « il voulait te présenter à son Fils, toute resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel, mais sainte et immaculée » (Eph 5, 27), digne demeure du Très-Haut. Aussi « toutes les générations te diront bienheureuse » et ne se lasseront jamais de chanter tes louanges pour les siècles des siècles.
Car « le Puissant fit pour toi des merveilles » : il a fait éclater en toi sa sainteté et proclamé sur toi le Nom de son Fils, te recréant parfaitement à son image.
Toute ta grandeur, ô Marie, s’est de t’être pleinement ouverte au don de Dieu sans jamais t’en exalter, car tu avais compris mieux que personne que « Dieu est grand dans les grandes choses, immense dans les toutes petites » (St Augustin) ; c’est pourquoi tu t’es faite la plus petite, laissant à Dieu le soin de t’élever auprès de lui, dans les hauteurs.
Quant à nous, il nous faut hélas redescendre sur terre ; mais remplis de la joyeuse espérance que nous donne le verset suivant du même Psaume 44 : « A la place de tes pères te viendront des fils ; sur toute la terre tu feras d’eux des princes ». Soyons-en sûrs : la Reine de l’univers, qui a reçu de son Seigneur tout pouvoir pour dispenser ses trésors de grâce, veille sur chacun de nous avec une maternelle sollicitude, afin que nous vivions dès à présent en fils de Roi, puisque nous le sommes.
« Que notre âme altérée coure donc à cette source,
et que notre misère recoure à ce trésor de compassion.
Nous t’avons accompagnée de nos vœux, Vierge bénie,
tandis que tu montais vers ton Fils,
et nous t’avons suivie, au moins de loin.
Que ta bonté désormais fasse connaître au monde
la grâce que tu as trouvée auprès de Dieu :
Obtiens par tes prières le pardon des coupables,
la guérison des malades,
la consolation des affligés,
aide et délivrance pour ceux qui sont en péril.
Et pour nous, tes petits serviteurs,
qui en ce jour de fête et de liesse
chantons les louanges du très doux nom de Marie,
obtiens, Reine de clémence,
les grâces de ton Fils Jésus-Christ Notre-Seigneur,
qui est, au-dessus de toute chose,
le Dieu béni à jamais » (St Bernard).
Père Joseph-Marie