Archive pour le 30 juillet, 2014
Saint IGNACE DE LOYOLA – (Fête) le 31 juillet
30 juillet, 2014http://www.jesuites.com/histoire/saints/ignacedeloyola.htm
Saint IGNACE DE LOYOLA
Fête le 31 juillet
Né à Loyola (Guipuzcoa) en 1491, Ignace vécut d’abord à la cour des Grands, puis se consacra à la vie militaire. Blessé au siège de Pampelune, il se convertit durant sa convalescence, ne brûlant que du désir de suivre les pas du Christ. Retiré à Manrèse, il y vécut une expérience spirituelle dont il a transposé l’essentiel dans le livre des Exercices Spirituels.
Il étudia la théologie à Paris ; c’est là aussi qu’il posa les premières fondations de la Compagnie de Jésus. Ordonné prêtre à Venise en 1537, il se rendit à Rome la même année. Trois ans plus tard, en 1540, il y fonda la Compagnie ; il en fut élu le premier Préposé Général, au début de l’année suivante.
Il contribua de mille manières à la restauration catholique du XVIe siècle et fut à l’origine d’une nouvelle activité missionnaire de l’Église. Il mourut à Rome en 1556 et fut canonisé par Grégoire XV en 1622.
31 juillet
Saint IGNACE DE LOYOLA, prêtre,
FONDATEUR DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS
Solennité (Pour le Jesuites)
DEUXIÈME LECTURE
Extraits des Constitutions de la Compagnie de Jésus.
Ceux qui suivent sérieusement Jésus-Christ notre Seigneur veulent et désirent avec ardeur se revêtir de la robe et des livrées de leur Seigneur.
Saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, travailla infatigablement dans la vigne du Seigneur ; son seul désir fut une plus grande gloire de Dieu et le salut des hommes du monde entier, sous la conduite du Pontife Romain. Il nous a révélé ce qui a inspiré sa vie personnelle dans ce qu’il a magnifiquement écrit de l’esprit qui doit animer les hommes appelés à suivre le Christ dans la Compagnie :
« Il faut qu’ils considèrent attentivement comme un point de très grande importance en la présence de notre Créateur et Seigneur, combien il est utile et avantageux, pour s’avancer dans la vie spirituelle, d’avoir une aversion entière, et non partielle, pour tout ce que le monde aime et embrasse, et d’accepter, et de désirer de toutes ses forces tout ce que Jésus-Christ Notre Seigneur a aimé et embrassé.
Car comme les mondains, qui sont attachés aux choses du monde, aiment et recherchent avec beaucoup d’empressement les honneurs, la réputation et l’éclat d’un grand nom sur la terre, comme le monde le leur enseigne, de même ceux qui s’avancent dans la voie de l’esprit, et suivent sérieusement Jésus-Christ Notre Seigneur, aiment et désirent avec ardeur tout ce qui est contraire aux choses du monde : savoir, de se revêtir de la robe et des livrées de leur Seigneur, pour l’amour et le respect qu’ils lui portent : de sorte que si cela pouvait se faire sans aucune offense de la divine Majesté et sans péché du prochain, ils voudraient souffrir des affronts, des faux témoignages et des injures, être regardés et traités comme des insensés, sans toutefois en avoir donné sujet : tant ils ont le désir de se rendre semblables à notre Créateur et Seigneur Jésus-Christ, de l’imiter en quelque manière, de prendre ses insignes et d’être revêtus de ses livrées, puisque lui-même les a portées pour notre plus grand avancement spirituel, et nous a donné l’exemple, afin qu’en toutes choses, autant qu’il sera possible, avec le secours de la grâce divine, nous tâchions de l’imiter et de le suivre, lui, la voie véritable qui conduit les hommes à la vie. »
( Examen Général , chap. 4, n. 44 ; tr. fr. Uclès 1892, p.31).
LE PROBLÈME DE DIEU (même biblique)
30 juillet, 2014http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Huan/probleme.html
LE PROBLÈME DE DIEU
Il y a trois problèmes dont l’examen s’impose nécessairement à tout homme qui réfléchit et plus particulièrement au Chrétien, parce que tout le destin de sa vie surnaturelle y est engagé : ce sont le problème de Dieu, le problème du Mal et le problème de la Conduite. Que savons-nous de Dieu ? Quelle place le Mal occupe-t-il dans l’ordonnance de l’Univers ? Dans quel livre est contenu le code de vie morale dont l’observance doit conférer à nos actes une valeur d’éternité ? Il ne s’agit pas ici, assurément, d’exposer des thèses philosophiques ou théoriques ni de confronter des systèmes, mais seulement de rechercher ce que signifient pour notre vie intérieure et spirituelle des notions qui possèdent évidemment, du point de vue pragmatique, une importance capitale. Dieu, le Mal, la Conduite humaine, autant de questions auxquelles il faut bien que nous donnions une réponse, si nous voulons êtres assurés de suivre le chemin de la Vérité et de la Vie. Il vaut donc la peine que nous y consacrions quelques instants de réflexion. Aussi bien, que nous le sachions ou non chacun des actes de notre vie quotidienne comporte déjà, à sa manière, une réponse à ces questions.
Nous traiterons aujourd’hui du problème de Dieu.
I Moïse avait demandé à l’Éternel de lui faire voir sa gloire : « Tu ne pourras pas voir ma face, répondit l’Éternel, car l’homme ne peut me voir et vivre. Mais voici une place à côté de moi : tu te rendras sur le rocher. Quand ma Gloire passera, je te cacherai dans le creux du rocher et je te couvrirai de ma main jusqu’à ce que j’ai passé. Puis, je retirerai ma main et tu me verras par derrière ; mais ma face ne peut être vue » (Exode, XXXIII, 20, 23). « Personne, en effet n’a vu le Père, dit Jésus, si ce n’est Celui qui vient du Père » (Jean VI, 46). La « connaissance du vrai Dieu » n’est-elle pas réservée à la vie éternelle ? (Jean, XVII, 3) « Là-haut, nous verrons face à face ; aujourd’hui nous voyons comme dans un miroir, confusément » ; là-haut « je connaîtrai comme je suis connu ; aujourd’hui, je ne connais qu’imparfaitement » (I Cor, XIII, 12).
Ainsi, il nous est donné dès la vie présente de posséder de Dieu une connaissance que l’Écriture qualifie de « vision par derrière ». « Les perfections invisibles de Dieu, dit en effet l’Apôtre, son éternelle puissance et sa divinité, sont depuis la création du monde, aperçues par notre intelligence au moyen de ses oeuvres. » ( Rom I, 20). Cette connaissance de Dieu par ses oeuvres est suffisante assurément, si elle est poussée en profondeur, à nous procurer sur sa nature, ses attributions, sa causalité, des notions dont la certitude est incontestable aux yeux de notre raison. Mais le problème est précisément de déterminer dans quelle mesure une pareille connaissance, toute conceptuelle, nous fait pénétrer dans l’intimité de la Substance divine.
Parce que tout être qui appartient à ce monde est soumis à la loi de l’universel devenir qui fait que rien de stable et de définitif ne peut subsister ici-bas, de sorte que l’être phénoménal évolue nécessairement et se transforme à chaque moment de son existence, poursuivant ainsi d’étape en étape le terme de sa destinée, la raison humaine est contrainte de conclure à la réalité d’un Être qui, situé en dehors de la durée, ne saurait avoir ni commencement ni fin et qui, demeurant de la sorte immuablement identique à lui-même, doit être défini comme l’Absolu, l’Inconditionné, l’Éternel. Mais il s’agit de savoir jusqu’à quel point nous avons dévoilé toute la signification que recèlent ces concepts, lorsque nous les appliquons à Dieu et qu’après les avoir dépouillés de leur terminologie négative, nous nous efforçons d’en saisir la valeur intrinsèque et totale. Il en est de même si, nous élevant du fini à l’Infini, nous formons la notion de l’Être qui, n’étant limité par aucun autre soit dans son essence soit dans sa puissance, possède dans sa véritable plénitude à la fois la perfection de l’essence et la toute-puissance : parce que nous avons posé Dieu en dehors et au delà de tout ce qui pourrait assujettir sa nature et son activité à des déterminations qui le particularisent, avons-nous, compris dans sa réalité profonde ce qui fait de lui l’Infini ?
Ainsi, nous ne pouvons nier que Dieu soit par définition l’Éternel et l’Infini ; mais, parce que nous demeurons en toute circonstance des êtres finis et soumis à la loi du temps, notre idée de Dieu ne peut prétendre en aucun cas s’égaler à l’être même de la Substance Divine. Nous avons bien atteint le plan dialectique où la raison pure forge en toute vérité la chaîne de ses concepts. Nous ne sommes pas allés au delà de ce qu’une intelligence humaine peut comprendre avec les seules puissances de sa nature finie. Et comment le fini pourrait-il comprendre l’Infini, ce qui passe saisir ce qui est en dehors de la .durée ? Entre Dieu et nous il n’y a pas de commune mesure et tout effort serait vain par lequel nous tenterions de nous élever au-dessus de notre raison à l’aide de cette même raison.
II Est-ce à dire que nous en sommes réduits à ne rien savoir de Dieu que ce que nous en apprend une raison enfermée dans le cadre de ses seuls concepts et dont la logique demeure à jamais impuissante à se dépasser elle-même ? Ce qui échappe nécessairement aux prises de notre raison, « Dieu, nous dit St Paul, nous l’a révélé par son Esprit, car l’Esprit pénètre tout, même les profondeurs de Dieu… Personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu ». (I Cor,II, 10-12). Et ceux-là seuls reçoivent l’Esprit de Dieu qui, ayant dépouillé le vieil homme, ont été « renouvelés pour la connaissance » (Coloss.III, 10) de sorte qu’ils ne connaissent plus Dieu selon la sagesse du monde, mais dans la sagesse même de Dieu. « Où est le sage ? demande l’Apôtre, où est le docteur ? Où est le dialecticien de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde. Car le monde avec sa sagesse n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu x. (I Cor, 20-21).
Cette connaissance de Dieu dans la sagesse de Dieu, demeurée « mystérieuse et cachée durant tous âges », (Coloss..I, 26). mais que Dieu avant tous les siècles avait destinée à notre glorification » (I Cor II, 7) c’est proprement la révélation du Père par le Fils, telle qu’elle est contenue dans le message apporté par le Christ sur la terre à tous les hommes qui, parce qu’ils sont de Dieu, entendent la parole de Dieu.
Sans doute, une première révélation avait été faite aux enfants d’Israël par l’entremise de Moïse ; mais, s’ils ont appris du prophète ce qu’est Dieu, ils n’ont pas connu ce qui est en Dieu, car, selon le témoignage de Celui qui a vu le Père, ils n’ont jamais « entendu Sa Voix, ni contemplé Sa Face ». (Jean, V, 37). Moïse avait dit à Dieu : « J’irai vers les enfants d’Israël et je leur dirai : le Dieu de vos pères m’envoie vers vous ; mais s’ils me demandent quel est son Nom, que leur répondrai-je ? Dieu dit alors à Moïse : « je suis Celui qui suis ». ( littéralement « l’Être est l’Être »). Et Dieu ajouta : « Celui qui est m’envoie vers vous » (Exode, III, 13-14) Sous cette formule ontologique, qui définit Dieu comme l’ « Identité suprême », nous retrouvons cette notion de l’Absolu que la raison nous avait fait déjà entrevoir par la seule logique de ses concepts. Mais Dieu parla encore à Moïse et lui dit : « je suis l’Éternel. je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob ,comme le Dieu tout-puissant ; mais je ne me suis pas fait connaître à eux sous mon nom de l’Éternel » ( Exode, VI, 2-3). On lit enfin dans le Décalogue : « je suis l’Éternel ton Dieu… Tu ne prendras pas le Nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne laissera pas impuni celui qui prendra son nom en vain ». (Exode XX, 2 et 7). Cette appellation de Dieu comme l’Éternel ne se distingue pas essentiellement de celle de l’Être absolu, puisque c’est le propre de l’Être absolu d’être transcendant à toute durée et ainsi de n’avoir ni commencement ni fin ; c’est aussi le propre de l’Être absolu d’être unique, puisque deux Absolus ne pourraient coexister sans contredire la notion même de l’Absolu. Tel est le sens de ce passage du Deutéronome : « Écoute Israël ! l’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel » (Deut, VI, 4).
Absolu, Éternel, Unique, le Dieu qui s’est manifesté à Moïse n’est pas différent de celui-là même que nous avions déjà atteint par la voie métaphysique. Mais, remarque St-Paul, si Moïse a été « fidèle dans toute la maison de Dieu », ce fut « en qualité de serviteur pour communiquer ce qui lui avait été dit »; Celui-là seul a été « fidèle comme Fils à la tête de sa propre maison » (Hébr., III, 5-61), qui « connaît le Père, parce qu’il vient de lui et qu’il a été envoyé par lui » (Jean, VII, 28-29). Écoutons son témoignage, si nous voulons posséder « les paroles de la vie éternelle » (Jean, VI, 69).
III La dialectique de la raison pure nous a appris à connaître Dieu comme 1′Être absolu, éternel, infini, unique, l’Un primordial, l’identité suprême. La révélation faite à Moïse est conforme aux déductions de la logique rationnelle en ce qui touche l’existence de cet Être qui, parce qu’il est l’Incréé, est au-delà de toute existence. Mais suffit-il de connaître l’existence de Dieu pour le connaître vraiment tel qu’il est, c’est-à-dire pour connaître non seulement ce qu’il est, mais encore ce qui est en Lui, à savoir la vie infinie et profonde de sa Personnalité ineffable ? La révélation du Christ va sur ce point découvrir à notre pensée des horizons nouveaux et nous dévoiler quelques aspects de cette vie divine, qui est comme le jaillissement ininterrompu d’une activité débordante et éternellement féconde. Mais la question est de déterminer dans quelle mesure nous serons admis à pénétrer dans ce Saint des Saints où l’on contemple face à face Celui que l’homme ne peut voir sans mourir.
« Nul ne sait qui est le fils dit Jésus, si ce n’est le Père ; ni qui est le Père si ce n’est le Fils et celui qui le Fils a voulu le révéler » (Luc, X, 22). Et qui est le Fils ? « C’est de Dieu que je suis sorti, répond Jésus, et que je suis venu ». (Jean, VIII, 42). Mais les juifs de se récrier : « Quand le Christ viendra, personne ne saura d’où il vient ; nous savons pourtant d’où il est, celui-ci ». Et Jésus de répliquer: « Vous me connaissez et vous savez d’où je suis ! je ne suis pas venu de moi-même, mais Celui qui m’a envoyé est véritable et vous ne le connaissez pas.
Moi je le connais, car je viens de Lui et c’est Lui qui m’a envoyé » (Jean, VII, 26, 29). Aux pharisiens qui l’accusent de se rendre témoignage à lui-même, de sorte que son témoignage n’est pas digne de foi, Jésus répond avec assurance : « Quoique je me rende témoignage à moi-même, mon témoignage est digne de foi, car je sais d’où je suis venu et où je vais ; mais vous ne savez ni d’où je viens ni où je vais ». (Jean, VIII, 13-15). Alors ils lui demandèrent: « Qui donc es-tu ? » Et Jésus de déclarer : « je suis le Principe, moi qui vous parle » (Jean VIII, 25). De cette déclaration, par laquelle Jésus affirme sa divinité comme Fils du Père, rapprochons cette autre : « En vérité, en vérité, je vous le dis ; avant qu’Abraham fût, je suis » (Jean, VIII, 58). N’entendez-vous pas ici un écho de la parole de l’Éternel à Moïse : « je suis celui qui suis » (Exode,III , 13) ?
En déclarant de la sorte que Dieu était son Père, Jésus ne se faisait pas seulement « égal à Dieu », il se présentait comme étant Dieu lui-même : « Comme le Père a la vie en soi, il a donné également au Fils d’avoir la vie en soi ». « Tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement… De même que le Fils ressuscite les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut… Tout ce qu’a le Père est à moi… Celui qui me voit, voit aussi le Père… Moi et le Père, nous ne sommes qu’un » (Jean, passion). Aux scribes alors d’intervenir : « Vous avez dit, Maître, en vérité qu’il n’y a qu’un seul Dieu et qu’il n’y en a pas d’autre que Lui ». (Marc, XII, 32), A cette attaque dirigée contre sa prétention à la divinité, Jésus, enseignant dans le temple, répond par une question : « Comment les scribes disent-ils que le Christ est fils de David ? Car David lui-même a dit par le St Esprit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur: assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds ? Ainsi, David lui-même l’appelle Seigneur ; comment donc est-il son Fils ? » ( Marc, XII, 35-37) ? Le Fils de David est aussi le Fils de Dieu et Dieu lui-même ; il est l’Homme-Dieu, « Roi des rois et Seigneur des Seigneurs » (Apoc., XIX, 16). Et Jésus de rappeler les juifs à l’étude des Écritures : « Scrutez les Écritures, puisque vous pensez avoir en elles la vie éternelle ; ce sont elles aussi qui rendent témoignage de moi ». (Jean, V, 39).
Ce n’est pas tout. Jésus, qui se proclame Dieu le Fils, en union substantielle avec Dieu le Père, nous révèle l’existence d’une troisième Personne divine le St Esprit, qui est à la fois l’Esprit du Père et l’Esprit du Fils et qui, à son tour, comme le Père, rend témoignage au Fils. « Si vous m’aimez gardez mes commandements ; et moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet afin qu’il demeure éternellement avec vous l’Esprit de vérité… je vous ai dit ces choses pendant que je demeurais avec vous ; mais le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit… Lorsque le Paraclet, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de Vérité qui procède du Père, sera venu, il rendra témoignage de moi… Il vous est utile que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai… Quand cet Esprit de vérité sera venu, il vous enseignera toute vérité, car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu et il vous annoncera l’avenir. Il me glorifiera parce qu’il recevra de ce qui est à moi et vous l’annoncera. Tout ce qu’a le Père est à moi, c’est pourquoi j’ai dit : il recevra de ce qui est à moi et il vous l’annoncera. » (Jean, XIV, 16, 26 ; XV, 26 ; XVI, 7, 13).
Ne cherchons ici aucun enseignement dogmatique, aucune doctrine théologique ; ce que le Divin Maître nous révèle, ce sont proprement des faits de l’ordre surnaturel, dont la certitude emprunte son évidence à la qualité de Celui qui parle et qui n’est, autre que la Vérité elle-même, manifestée aux hommes. Aussi, peu nous importe de rechercher si l’Esprit procède, du Père par le Fils ou, à la fois, du Père et du Fils : il nous suffit de savoir que cet Esprit est aussi bien l’Esprit du Fils que l’Esprit du Père, c’est-à-dire qu’il participe à cette Unité substantielle en vertu de laquelle, déjà, le Père et le Fils sont un. Ainsi apparaît au sein de la Substance incréée une trinité de Personnes Divines dont l’existence est d’ailleurs explicitement affirmée dans le suprême commandement de Jésus à ses Apôtres : « Allez, enseignez toutes les Nations, les baptisant au Nom du Père et du Fils et du St Esprit., » (Matth., XXVIII,14)
IV Au nom du Père, du Fils et du St Esprit ! C’est un nom qui nous est donné, et non trois noms, comme s’il s’agissait de trois entités distinctes. Dieu n’a qu’un Nom, il s’appelle Père et Fils et St Esprit. Dans l’Ancien Testament il s’était révélé comme l’Éternel ; dans le message du Christ il se manifeste comme Père, Fils et St Esprit. Mais qu’avons-nous appris de particulier et de précis sur les trois Personnes qui, sans diviser la Substance divine, la font apparaître sous trois visages différents ? Jésus ne nous dit rien à leur sujet, si ce n’est que nous possédons par elles la vie éternelle. N’est-ce pas cela seul qui importe ? La seule chose qui soit nécessaire, tout. le reste devant nous être donné par surcroît ? Sans doute, St Jean nous dira du Fils qu’il est « le Verbe » (Jean, I, et suiv.), St-Paul qu’il est « l’image du Dieu invisible, le reflet de sa Gloire, l’empreinte de sa Substance » (Coloss. I, 15 ; Hébr., I, 3). Maïs ce ne sont là au fond que des mots par lesquels nous nous imaginons soulever le voile qui nous cache le mystère de la Vie divine. St-Paul lui-même rappelle cette parole de l’Écriture : « Ce sont là des choses que l’oeil n’a point vues, que l’oreille n’a pas entendues et qui ne sont pas montées au coeur de l’homme ». (I Cor, II, 9). Dieu n’habite-t-il pas, remarque encore l’Apôtre, une « lumière inaccessible ». (I, Tim, VII, 16) ? Ce sera la béatitude des élus de connaître Dieu tel qu’il est en soi, dans sa Vérité, car ils verront alors toutes choses et Dieu lui-même dans la lumière de Dieu. Ici-bas, nous ne pouvons que l’adorer en esprit et en vérité » (Jean, IV, 24).
Adorer Dieu, en invoquant, en exaltant, en glorifiant son Nom : telle est la seule attitude qui convienne au Chrétien sur la terre en présence de son Créateur. On sait quelle place importante occupe le NOM de Dieu dans l’Écriture sainte et en particulier .dans les Psaumes : « Louez le Nom de l’Éternel ! Que le Nom de l’Éternel soit béni dès maintenant et à perpétuité ! Loué soit le Nom de l’Éternel, du soleil levant au soleil couchant » (Psaume 112, 2-3). « O Éternel ! ton Nom demeure éternellement » (Ps. 134, 13). Le Nom de Dieu est « saint et redoutable » (Ps. 110, 9), « admirable à travers toute la terre » (Ps. 8, 2) « bon » (Ps. 53, 8) « délectable » (Ps. 134, 4) « glorieux » (Ps. 28, 2) « Je célébrerai ton Nom, O Éternel » (Ps. 53, 8) « je bénirai ton Nom, éternellement » (Ps. 144, 1) « Louez le Nom du Seigneur, car le Seigneur est suave » (Ps. 99, 4). « En ton Nom, je lèverai mes mains » (Ps. 62, 5). « En ton Nom, Seigneur, sauve-moi. » (Ps. 53, 3) « Notre secours est dans le Nom du Seigneur » (Ps. 123, 8) « À cause de ton Nom, Seigneur tu pardonneras à mon iniquité » (Ps. 24 et 78).
Ce Nom du Seigneur, qui est invoqué et exalté à toutes les pages de l’Écriture, sans que l’Écriture l’ait pourtant revêtu d’une appellation propre et définitive, (1) c’est le Christ qui nous l’a révélé pour la première fois dans sa pleine signification : « Père juste, le monde ne vous a pas connu, mais moi, je vous ai connu et ceux-ci ont connu que vous m’avez envoyé. Je leur ai fait connaître votre Nom et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont vous m’avez aimé soit en eux et moi aussi en eux » (Jean, XVII, 25-26) « Père… j’ai manifesté votre Nom aux hommes que vous m’avez donnés du milieu du monde » (Jean, XVII, 6). Et quel est ce nom de Dieu que le Christ a manifesté au monde ? « Lorsque vous priez, dit le Maître, n’usez pas de vaines redites, comme font les païens qui pensent être exaucés en parlant beaucoup. Vous donc, priez ainsi : Notre Père qui êtes aux cieux, que votre Nom soit sanctifié. » (Luc. VI, 7, 9)..
Sans doute, Dieu, tel qu’il est en soi, porte « un Nom secret, que personne ne connaît que lui-même » (Apoc. XIX, 13) et « Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs » (Apoc. XIX, 16), le Père a été manifesté par le Fils, de sorte que celui qui a vu le Fils a vu aussi le Père (Jean, XIV, 9) et que quiconque aime le Fils sera aimé du Père (Jean, XIV, 21).. Ne suffit-il pas, dès lors, que nous demeurions dans le Fils pour que le Père aussi demeure en nous ? « je prie, dit Jésus, pour ceux qui doivent croire en moi, afin que tous soient un, comme vous, Père, êtes en moi et moi en vous, afin qu’ils soient, eux aussi, un en nous » (Jean XVII, 20). Et, puisque ainsi personne ne vient au Père si ce n’est par le Fils (Jean, XIV, 6), que le Fils est « la Voie, la Vérité et la Vie », il nous faut garder sa parole et ses commandements, si nous voulons posséder en Lui, par le Père, dans l’Esprit-Saint, la vie éternelle.
GABRIEL HUAN.
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(1) On rencontre dans l’Écriture dix noms différents de Dieu : Elieh, Iah, Jehovah, El, Eloha, Elohim, Jevé, Sabaoth, Shadaï, Adonaï.