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23 JUILLET: SAINTE BRIGITTE DE SUÈDE (FINSTAD, UPPSALA 1303- ROME, 1373)
23 juillet, 2014http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Brigitte.htm
23 JUILLET: SAINTE BRIGITTE DE SUÈDE
(FINSTAD, UPPSALA 1303- ROME, 1373)
Birgitta naît dans une famille noble et riche, en Upland, à l’ouest de la Suède, au château de Finstad, non loin d’Uppsala. Elle est fille de Birger Petersson (ou Persson) et sa mère est de souche royale suédoise.
La région d’Uppsala, où elle naît, est un centre important de l’Église de Suède où le Christianisme s’était développé à partir du XIème siècle seulement, à la suite des invasions des Vikings, quand les chefs des grandes familles scandinaves se convertirent.
Âgée d’à peine quinze ans, elle est mariée, par son père, au sénéchal Ulf Gudmarsson issu, comme elle, de la très haute noblesse suédoise.
En vingt-huit ans de vie commune, ils auront huit enfants : quatre garçon et quatre fille, dont la future sainte Catherine de Suède.
La parenté de Sainte Brigitte de Suède et de son mari avec les familles royale et princières explique qu’ils furent appelés à des fonctions importantes à la Cour auprès du roi et de la reine.
En 1335, elle est en effet appelée par le jeune roi Magnus, âgé de vingt ans et qui vent d’épouser Blanche de Dampierre, comme « intendante » de la cour. Ulf, son mari, est quant à lui, nommé conseiller du jeune roi.
En 1341, elle fait, avec son mari Ulf, le pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Ce pèlerinage met symboliquement fin à la vie laïque de sainte Brigitte, « la préparant à la nouvelle vie qu’elle inaugure quelques années plus tard lorsque, après la mort de son époux, elle entendit la voix du Christ qui lui confiait une nouvelle mission, la guidant pas à pas par une série de grâces mystiques extraordinaires » [1].
« Toutefois, il ne faut pas oublier que la première partie de sa vie fut celle d’une laïque qui eut le bonheur d’être mariée avec un pieux chrétien dont elle eut huit enfants. En la désignant comme co-patronne de l’Europe, j’entends faire en sorte que la sentant proche d’eux non seulement ceux qui ont reçu la vocation à une vie de consécration spéciale, mais aussi ceux qui sont appelés aux occupations ordinaires de la vie laïque dans le monde et surtout à la haute et exigeante vocation de former une famille chrétienne. Sans se laisser fourvoyer par les conditions de bien-être de son milieu, elle vécut avec son époux Ulf une expérience de couple dans laquelle l’amour conjugal alla de pair avec une prière intense, avec l’étude de l’Écriture Sainte, avec la mortification, avec la charité. Ils fondèrent ensemble un petit hôpital, où ils soignaient fréquemment les malades.
Brigitte avait l’habitude de servir personnellement les pauvres. En même temps, elle fut appréciée pour ses qualités pédagogiques, qu’elle eut l’occasion de mettre en œuvre durant la période où l’on demanda ses services à la cour de Stockholm. C’est dans cette expérience que mûriront les conseils qu’elle donnera en diverses occasions à des princes ou à des souverains pour un bon accomplissement de leurs tâches. Mais les premiers qui en bénéficièrent furent assurément ses enfants, et ce n’est pas par hasard que l’une de ses filles, Catherine, est vénérée comme sainte » [2].
En 1344, Brigitte devient veuve et commence à recevoir du Christ, de la Vierge et des saints, des visions prophétiques et des révélations qu’elle dicta à ses directeurs spirituels. Ces messages, réunis plus tard sous le titre de « Révélations célestes », concernent la Passion du Christ, mais aussi la situation politique et religieuse de son époque, alors très troublée.
C’est dans ce cadre qu’elle fonde, en 1346, l’ordre du Très-Saint Sauveur et pose la première pierre du monastère de Vadstena en Suède où, dès le début, une soixantaine de religieuses se rassemblent.
Sainte Brigitte de Suède souhaitait fonder un monastère double, l’un pour les hommes et l’autre pour les femmes, sous l’autorité unique de l’abbesse assistée d’un prêtre, à la manière de l’Abbaye de Fontevraud en Anjou. Mais ce projet n’est pas accepté par le pape Clément VI.
En 1349, elle part s’établir à Rome en prévision de l’année jubilaire. « Son transfert en Italie constitua une étape décisive pour l’élargissement non seulement géographique et culturel, mais surtout spirituel, de l’esprit et du cœur de Brigitte » [3].
Brigitte n’y rencontre pas le Pape, parti s’exiler en Avignon (France). Une nouvelle révélation lui indique sa mission : ramener le souverain pontife à Rome. Avec des accents rudes, dignes des prophètes de l’Ancien Testament, elle écrit aux Papes successifs pour les rappeler à leur devoir.
En 1367, elle croît aboutir : Urbain V revient à Rome, mais en repart trois ans plus tard.
Beaucoup de lieux d’Italie la virent encore en pèlerinage, désireuse de vénérer les reliques des saints. Elle visita ainsi Milan, Pavie, Assise, Ortone, Bari, Bénévent, Pozzuoli, Naples, Salerne, Amalfi, le Sanctuaire de saint Michel Archange sur le Mont Gargano.
« Le dernier pèlerinage, effectué entre 1371 et 1372, l’amena à traverser la Méditerranée en direction de la Terre Sainte, lui permettant d’embrasser spirituellement, en plus de beaucoup de lieux sacrés de l’Europe catholique, les sources mêmes du christianisme dans les lieux sanctifiés par la vie et par la mort du Rédempteur ».
« …En réalité, plus encore que par ce pieux pèlerinage, c’est par le sens profond du mystère du Christ et de l’Église que Brigitte participa à la construction de la communauté ecclésiale, à une période notablement critique de son histoire. Son union intime au Christ s’accompagna en effet de charismes particuliers de révélation qui firent d’elle un point de référence pour beaucoup de personnes de l’Église de son époque. On sent en Brigitte la force de la prophétie. Son ton semble parfois un écho de celui des anciens grands prophètes. Elle parle avec sûreté à des princes et à des papes, révélant les desseins de Dieu sur les événements de l’histoire.
Elle n’épargne pas les avertissements sévères même en matière de réforme morale du peuple chrétien et du clergé lui-même [4]. Certains aspects de son extraordinaire production mystique [5] suscitèrent en son temps des interrogations bien compréhensibles, à l’égard desquelles s’opéra le discernement de l’Église; celle-ci renvoya à l’unique révélation publique, qui a sa plénitude dans le Christ et son expression normative dans l’Écriture Sainte. Même les expériences des grands saints, en effet, ne sont pas exemptes des limites qui accompagnent toujours la réception par l’homme de la voix de Dieu ».
Enfin, le pape soulignait le rôle de la sainte dans les relations entre Catholiques et Protestants : « Toutefois, il n’est pas douteux qu’en reconnaissant la sainteté de Brigitte, l’Église, sans pour autant se prononcer sur les diverses révélations, a accueilli l’authenticité globale de son expérience intérieure. Brigitte se présente comme un témoin significatif de la place que peut tenir, dans l’Église, le charisme vécu en pleine docilité à l’Esprit de Dieu et en totale conformité aux exigences de la communion ecclésiale. En particulier, les terres scandinaves, patrie de Brigitte, s’étant détachées de la pleine communion avec le siège de Rome au cours de tristes événements du XVIe siècle, la figure de la sainte suédoise reste un précieux « lien » [6].
Sainte Brigitte de Suède meurt à Rome, où elle habitait depuis vingt ans, le 23 juillet 1373 à l’âge de 70 ans, longévité rare au Moyen-âge.
Son cercueil, escorté par son fils Burger et sa fille Catherine, fut ramené dans son pays natal, à l’abbaye de Vadstena qu’elle avait fondée près de trente ans auparavant.
Elle est canonisée dès 1391 par le pape Boniface IX.
Sainte Brigitte de Suède est particulièrement populaire dans les pays scandinaves, l’Allemagne, la Pologne et la Hongrie.
Aujourd’hui encore, 700 ans après leur fondation, les « Brigittines » sont actives à Rome, en Inde et au Mexique.
BENOÎT XVI: SALUT À LA VILLE SAINTE DE JÉRUSALEM – Ps 121, 1-3.5.8-9
23 juillet, 2014BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 12 octobre 2005
SALUT À LA VILLE SAINTE DE JÉRUSALEM
Lecture: Ps 121, 1-3.5.8-9
1. Le Cantique que nous venons d’entendre et de goûter comme prière est l’un des plus beaux et des plus passionnés Cantiques des Ascensions. Il s’agit du Psaume 121, une célébration vivante et intense à Jérusalem, la Ville Sainte vers laquelle montent les pèlerins.
En effet, dès l’ouverture se fondent ensemble deux moments vécus par le fidèle: celui du jour où il accueillit l’invitation à « aller à la maison de Yahvé » (v. 1) et celui de l’arrivée joyeuse aux « portes » de Jérusalem (cf. v. 2); à présent, les pieds foulent finalement cette terre sainte et aimée. C’est précisément alors que les lèvres s’ouvrent en un chant festif en l’honneur de Sion, considérée dans sa plus profonde signification spirituelle.
2. « Ville où tout ensemble fait corps » (v. 3), symbole de sécurité et de stabilité, Jérusalem est le coeur de l’unité des douze tribus d’Israël, qui convergent vers elle comme centre de leur foi et de leur culte. C’est là, en effet, qu’elles montent « pour rendre grâce au nom de Yahvé » (v. 4), dans le lieu que la « loi d’Israël » (Dt 12, 13-14; 16, 16) a établi comme l’unique sanctuaire légitime et parfait.
A Jérusalem, il y a une autre réalité importante, elle aussi signe de la présence de Dieu en Israël: ce sont « les sièges de la maison de David » (cf. Ps 121, 5), c’est-à-dire que la dynastie de David gouverne, étant l’expression de l’action divine dans l’histoire, qui devait déboucher sur le Messie (2 Sm 7, 8-16).
3. Les « sièges de la maison de David » sont appelés dans le même temps « sièges du jugement » (cf. Ps 121, 55), car le roi était également le juge suprême. Ainsi Jérusalem, capitale politique, était également le siège judiciaire le plus élevé, où se résolvaient en dernière instance les controverses: voilà pourquoi, en sortant de Sion, les pèlerins juifs retournaient dans leurs villages en étant plus justes et pacifiés.
Le Psaume a ainsi tracé un portrait idéal de la Ville Sainte dans sa fonction religieuse et sociale, montrant que la religion biblique n’est ni abstraite, ni intimiste, mais qu’elle est ferment de justice et de solidarité. A la communion avec Dieu suit nécessairement celle des frères entre eux.
4. Nous arrivons à présent à l’invocation finale (cf. vv. 6-9). Celle-ci est entièrement rythmée par la parole hébraïque shalom, « paix », traditionnellement considérée à la base du nom même de la Ville Sainte Jerushalajim, interprétée comme « ville de la paix ».
Comme on le sait, shalom fait allusion à la paix messianique, qui rassemble en elle joie, prospérité, bien et abondance. Dans l’adieu final que le pèlerin adresse au temple, à la « maison du Seigneur notre Dieu », le « bien » s’ajoute même à la paix: « je prie pour ton bonheur » (v. 9). On a ainsi, sous une forme anticipée, le salut franciscain: « Paix et bien! ». Nous sommes tous un peu franciscains dans l’âme. C’est un souhait de bénédiction sur les fidèles qui aiment la Ville Sainte, sur sa réalité physique de murs et de palais dans lesquels bat la vie d’un peuple, sur tous les frères et les amis. De cette façon Jérusalem deviendra un foyer d’harmonie et de paix.
5. Nous concluons notre méditation sur le Psaume 121 par une idée de réflexion inspirée par les Pères de l’Eglise, pour lesquels la Jérusalem antique était le signe d’une autre Jérusalem, elle aussi, « construite comme une ville où tout ensemble fait corps ». Cette ville – rappelle saint Grégoire le Grand dans ses Homélies sur Ezéchiel – « a déjà ici un grand édifice dans les coutumes des saints. Dans un édifice, une pierre soutient l’autre, car l’on pose une pierre sur l’autre, et celui qui soutient un autre est à son tour soutenu par un autre. Il en est ainsi, précisément ainsi, dans la sainte Eglise où chacun soutient et est soutenu. Les plus proches se soutiennent mutuellement, et grâce à eux s’élève ainsi l’édifice de la charité. Voilà pourquoi Paul avertit, en disant: « Portez les fardeaux les uns des autres et accomplissez ainsi la Loi du Christ » (Ga 6, 2). Soulignant la force de cette loi, il dit: « La charité est donc la Loi dans sa plénitude » (Rm 13, 10). En effet, si je ne m’efforce pas de vous accepter tels que vous êtes, et que vous ne vous engagez pas à m’accepter tel que je suis, l’édifice de la charité ne peut pas s’élever entre nous, qui sommes pourtant liés par un amour réciproque et patient ». Et pour compléter l’image, il ne faut pas oublier qu’il « y a un fondement qui supporte tout le poids de la construction et il s’agit de notre Rédempteur, qui seul tolère dans leur ensemble nos comportements à tous. L’Apôtre dit de lui: « De fondement, en effet, nul n’en peut poser d’autre que celui qui s’y trouve, c’est-à-dire Jésus Christ » (1 Co 3, 11). Le fondement porte les pierres et n’est pas porté par les pierres; c’est-à-dire que notre Rédempteur porte le poids de toutes nos fautes, mais en lui il n’y a eu aucune faute à tolérer » (2, 1, 5: Oeuvres de Grégoire le Grand, III/2, Rome 1993, pp. 27.29).
Et ainsi, le grand Pape saint Grégoire nous dit ce que signifie le Psaume concrètement pour notre vie de tous les jours. Il nous dit que nous devons être dans l’Eglise d’aujourd’hui une véritable Jérusalem, c’est-à-dire un lieu de paix, « nous portant les uns les autres », tels que nous sommes; « nous portant ensemble », dans la certitude joyeuse que le Seigneur « nous porte tous ». Et ainsi, l’Eglise croît comme une véritable Jérusalem, un lieu de paix. Mais nous voulons également prier pour la ville de Jérusalem, afin qu’elle soit toujours plus un lieu de rencontre entre les religions et les peuples, qu’elle soit réellement un lieu de paix.
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